Bataille autour du 29. Momo le homard douché

Transcription

Bataille autour du 29. Momo le homard douché
BRETAGNE
Ploumagoar.
La jeune Zaïroise étranglée
L’autopsie réalisée hier, à
Brest, a parlé : Sophie Baku,
la jeune femme d’origine zaïroise découverte sans vie,
samedi, vers 9 h 15, dans un
fossé de Ploumagoar, près
de Guingamp, a bien été
assassinée.
Portant des hématomes sur le dos,
les bras et le crâne, la victime est
morte par strangulation selon l’expertise médico-légale, a rapporté le
parquet de Guingamp. L’agression
« ne présente pas de caractère
sexuel »,
a
précisé
MarieSophie Monet, procureur de la République.
Selon les premiers éléments, le corps
aurait été déposé au lieu-dit Kerroniou, à Ploumagoar, dans la nuit de
vendredi à samedi. La victime, qui
avait ses papiers d’identité sur elle,
ne portait pas de chaussures.
L’enquête a été confiée à la gendarmerie de Guingamp, en collaboration avec la section de recherche de
Rennes. Aucun élément sur d’éventuelles pistes, ni sur l’itinéraire de la
jeune femme n’a été communiqué
par les enquêteurs, très discrets sur
le sujet.
Bataille autour du 29.
Momo le homard douché
Réfugiée politique
Née en 1975, Sophie Baku, mère de
deux jeunes enfants, avait quitté le
Zaïre il y a deux ans. Avec son mari,
elle bénéficiait en France du statut
de réfugiée politique. Après s’être
installée un temps à Guingamp, la
famille résidait depuis peu à SaintBrieuc. C’est l’époux de la victime,
sans nouvelle de sa compagne
depuis vendredi soir, qui a alerté les
autorités. C’est un automobiliste qui
a découvert le corps samedi matin.
Plougrescant. Un goémonier
s’échoue près de l’Île d’Er
Dès 7 h 52, hier matin, le sémaphore de Bréhat a alerté le Cross Corsen. Le Roz-Avel, un goémonier
immatriculé à Paimpol, se trouvait
en grande difficulté à proximité de
l’Île d’Er, à Plougrescant. Victime
d’une importante voie d’eau, le
bateau s’est échoué sur des rochers.
À son tour alerté par le Cross Corsen, le Codis (Centre opérationnel
départemental d’incendie et de
secours) a mobilisé des sauveteurs
côtiers de Tréguier et Lannion, ainsi
que ses plongeurs du pôle de SaintQuay-Portrieux, tandis que des navires de pêche déroutaient sur cette
zone, pour porter secours. La vedette SNSM de Loguivy-de-la-Mer s’est
également rendue sur place. Fort
heureusement, le seul occupant du
goémonier, un homme, a été récupéré indemne.
Echec du renflouage
Par contre, l’opération de renflouage
du bateau, qui mesurerait environ
10 mètres de long, s’est soldée par
un échec. « Les conditions météorologiques étaient très difficiles, très
dures », témoignait, hier soir, un sauveteur. L’opération s’avérant très
compliquée, mais aussi risquée, pour
les plongeurs notamment, elle a
donc dû être abandonnée. Selon nos
informations, aucun risque d’une pollution quelconque n’était à craindre.
Intermezzo. Les deux inculpés
accusés du meurtre du skipper
Les Français, Thierry Beille et Corinne Caspar, inculpés du meurtre du
skipper André Le Floc’h, retrouvé
ligoté à bord de l’Intermezzo, trimaran naufragé au large du Portugal, le
17 août 2006, ont été formellement
accusés d’homicide volontaire, vol,
profanation et dissimulation de cadavre.
Après presque un an d’instruction du
dossier, le département d’investigation et d’action pénale d’Evora (Portuagal), chargé de l’affaire, a estimé
que Thierry Beille et Corine Caspar
avaient tué leur compatriote, un
retraité âgé de 67 ans, résidant alors
dans la banlieue de Nantes, et natif
de Plouvien (29), en faisant preuve
de « subtilité perverse ».
Les deux Français, qui n’ont cessé de
clamer leur innocence, auraient agi
de sang-froid et de manière préméditée, tentant ensuite de dissimuler
leur crime. Ils encourent une peine
de 25 ans de prison. Ils se trouvent
en détention préventive au Portugal.
VIOL. LES AGRESSEURS CONFONDUS PAR LEUR ADN. En août 2002, une
Rennaise, âgée de 23 ans, était violée à son domicile par deux hommes qu’elle
avait invités à prendre un verre. Un prélèvement d’ADN avait été effectué sur un
mégot de joint de cannabis. Le 19 juin, un jeune Rennais de 28 ans, originaire
de la Guadeloupe, était interpellé dans une affaire de stupéfiants et identifié
avec un test ADN comme étant l’un des violeurs présumés. Mis en examen, il a
été écroué le 21 juin. Son complice présumé, âgé de 29 ans, a été arrêté par des
policiers rennais le 3 juillet en Guadeloupe et présenté, hier, au magistrat instructeur. Mis en examen, il a également été placé en détention provisoire.
POSTE DE TINTÉNIAC. LE SECOND CAMBRIOLEUR ÉCROUÉ. Le second
cambrioleur présumé de la Poste de Tinténiac, âgé de 25 ans, a été mis en examen, hier matin, par un juge d’instruction de Saint-Malo (35), pour tentative de
vols avec effraction et en réunion pour le coffre qui est resté sur place, mais aussi
pour vol avec effraction et en réunion pour un second coffre-fort emporté par les
malfaiteurs. Ils étaient sans doute plus que deux. Le jeune cambrioleur présumé a
été placé en détention provisoire et écroué à Laval (53). Le cambrioleur touché
d’une balle à la tête était toujours, hier, dans un état stationnaire au CHU de Rennes, où se sont rendus des membres de sa famille venus du Morbihan.
BOBITAL. UNE VOITURE PERCUTE UN COUPLE : LE CONDUCTEUR
PREND LA FUITE. Un homme de 29 ans, demeurant dans la Loire-Atlantique,
et une femme de 23 ans, demeurant en Ille-et-Vilaine, venaient de quitter le festival des Terre-Neuvas et regagnaient leur véhicule en marchant sur le bas-côté,
lorsque, vers 1 h 45, au lieu-dit Notre-Dame, un véhicule les a fauchés. Ils ont
été pris en charge sur place par les médecins du festival et les sapeurs-pompiers.
Ils sont ressortis hier du centre hospitalier de Dinan. Quant au conducteur de la
voiture, il a pris la fuite après l’accident et était encore introuvable hier. Plusieurs témoins auraient vu la scène. Les gendarmes poursuivent l’enquête.
STUPÉFIANTS ET ALCOOL. TROIS PERSONNES DANS UN ÉTAT PRÉOCCUPANT. À la sortie du festival des Terre-Neuvas de Bobital, dans la nuit de
dimanche à lundi, les sapeurs-pompiers de Dinan ont porté secours à deux
hommes et une femme, demeurant dans les Côtes-d’Armor et dans le Finistère, qui auraient abusé de produits stupéfiants et d’alcool. Leur état, assez préoccupant, a nécessité qu’ils soient transportés au centre hospitalier de Dinan.
l Malgré une peine aggravée en appel, Erwan Guiziou, le cogérant de Momo le Homard continue de penser que son combat « est juste ». (Photo V. D.)
« Momo le homard » a un
peu la pince en berne mais
bouge toujours. La cour
d’appel de Toulouse vient
de confirmer, en l’aggravant, la condamnation de
l’enseigne brestoise pour
avoir utilisé le chiffre 29 sur
des tee-shirts.
bunal de Toulouse avait condamné
l’entreprise brestoise à payer
10.000 ¤ de dommages et intérêts
et 1.500 ¤ au titre de l’article 700
du code civil. Sous peine d’une
astreinte forte, « Momo Le
Homard » avait dû retirer aussitôt
90 % de ses articles en rayons.
Multipliée par trois
Depuis plus d’un an, une bataille
juridique l’opposait à la société basque Bil Toki. Propriétaire de la marque de tee-shirts 64, celle-ci a déposé aussi à l’INPI (Institut national
de la propriété industrielle) une
série de chiffres correspondant à
des numéros de départements,
dont le 29. Et elle a attaqué la société brestoise Julou compagnie, créatrice de « Momo le homard », pour
contrefaçon. Le 23 mai 2006, le tri-
La société a fait appel, demandant
à Me Collard de défendre ses intérêts, et a reçu le soutien du conseil
général du Finistère dans la procédure. La cour d’appel de Toulouse a
porté la condamnation à 30.000 ¤
auxquels s’ajoutent 6.000 ¤ au titre
de l’article 700.
« C’est gigantesque pour une entreprise de notre taille », estime
Erwan Guiziou, 36 ans, qui a fondé
cette société de tee-shirts rigolos
avec Stéphanie Cetran, un changement de cap d’ailleurs pour tous
deux qui étaient régisseurs dans le
cinéma à Paris.
Suite à la première instance, ils ont
payé 10.000 ¤. Aujourd’hui, il en
reste 27.500 à débourser. « On ne
les a pas et cela ne se trouve pas
sous le sabot d’un cheval », observe
Erwan Guiziou.
Compte tenu de la somme, ce dernier ne paraît pas se diriger vers la
cour de cassation, un niveau qui n’a
pas encore été atteint semble-t-il
dans les divers procès autour des
chiffres déposés par Bil Toki, et qui
pourrait être juridiquement intéressant. Se pourvoir en cassation supposerait d’ailleurs que la somme
soit préalablement payée.
L’option semble celle de la négociation : « Nous avons demandé à
notre avoué si on pouvait au moins
avoir un étalement ». Voire un
arrangement à l’amiable comme
cela a été le cas avec des sociétés
qui ont utilisé des numéros déposés
par Bil Toki.
« Un combat juste »
D’une certaine façon, le dernier
jugement
déstabilise
moins
« Momo le homard » que le premier, où la grosse partie du stock
était en cause, et ne remet pas en
cause, a priori, les deux magasins
ouverts en juin 2004 et juin 2006,
qui emploient trois personnes, hors
les deux fondateurs. « Pour l’instant, on vit sur nos économies »,
commente Erwan Guiziou qui continue de penser que le combat mené
sur le 29 « est juste ».
Vincent Durupt
PS. Les fédérations bretonnes
envisagent l’avenir ensemble
La coopération solidaire
entre les fédérations PS,
une spécificité bretonne ?
C’est ce qu’a souhaité mettre en avant Bernard Poignant, président de l’union
régionale de Bretagne du
Parti socialiste (Breis), lors
de son assemblée générale,
à Pontivy (56).
et que l’État se désengage progressivement, une certaine compétition entre les collectivités est en
train d’émerger », s’inquiète
Thierry Burlot, président du groupe
socialiste au conseil régional. Pour
lui, « le Breis a un rôle important à
jouer dans la cohésion de la politique territoriale ».
Trois forums
Une quarantaine d’élus et de membres des quatre fédérations socialistes bretonnes s’étaient donné rendez-vous, samedi à Pontivy, pour
l’assemblée générale du Breis. L’occasion de tirer un bilan électoral et
d’envisager l’avenir. Avec 14 députés socialistes à l’Assemblée nationale, le PS breton garde le moral,
même si le score a tout juste
atteint les objectifs fixés (entre
13 et 18 sièges espérés par JeanJacques Urvoas, 1er fédéral du Finistère, dans nos colonnes du
1/06/07). « 14 sièges, ce n’est pas
mal, estime Bernard Poignant, président du Breis, surtout quand on a
perdu la présidentielle. Ces élec-
l De gauche à droite : Gwendal Rouillard, 1er secrétaire fédéral du Breis,
Bernard Poignant, président, et Ronan Kerdraon, secrétaire général.(Photo
Isabelle Rimbert)
tions confirment la lente progression de la gauche en Bretagne
depuis 35 ans ».
« Un rôle important
à jouer »
La singularité bretonne ? C’est,
pour Françoise Olivier-Coupeau,
fraîchement élue députée (5e circonscription du Morbihan), « la
bonne entente et la solidarité qui
existe entre les différentes fédérations de la région ». Un bémol, toutefois, est venu tempérer cette
vision optimiste. « Alors que les
crédits européens sont en baisse,
Lors des prochains mois, le Breis
va, conformément au calendrier
national du PS, organiser trois
forums. « Le premier aura pour thème la mondialisation, le second
sera axé sur les solidarités, et le
troisième sur la citoyenneté dans
la nation. Lors de ces rencontres,
nous souhaitons que l’union des
quatre fédérations bretonnes au
sein du Breis permette de mener
une réflexion globale », explique
Bernard Poignant. Si le calendrier
des forums n’est pas encore défini,
le Breis participera à un « diagnostic de l’état de la société », lors de
la traditionnelle université d’été du
PS fin août à La Rochelle.
CDA • Mardi 10 juillet 2007 • Le Télégramme
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