Troubles métaboliques
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Troubles métaboliques
TROUBLES METABOLIQUES DU INFIRMIER DE REANIMATION Sodium, Potassium Potassium, Calcium Plan - - métabolisme du Na o répartition dans l’organisme o les entrées o les sorties o la régulation o les situations pathologiques définition physiopathologie / étiologies expression clinique / ECG stratégie thérapeutique les éléments clefs en pratique courante métabolisme de l’H20 métabolisme du K métabolisme du Ca DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 1/1 LES DIFFERENTS COMPARTIMENT HYDRIQUE DE L’ORGANISME L’eau représente 60% du poids du corps chez l’adulte (80% chez le nouveau né, 50% chez la personne âgé), le volume hydrique se décompose en 2 secteurs : o secteur intracellulaire : 40% o secteur extra-cellulaire : 20% 15% volume interstitiel 5 % volume plasmatique Les mouvements entre les différents secteurs o Entre le secteur intracellulaire et extra-cellulaire : les échanges d’eau suivent les variations d’osmolatité (en situation stable l’osmololité intra et extra-cellulaire sont égales – 290 +/- 5 mosmol/l) Le principal cation extra-cellulaire, responsable de l’osmolalité plasmatique est le Na (osmolalité calculée = Na x 2 + glycémie en mmol/l) o Entre le secteur plasmatique et interstitiel : les mouvements d’eau et d’électrolytes se font selon les variations de pression hydrostatique et oncotique Entrées Sorties Cellules 40% Apports Per os (K) Poumon TD Peau Interstitium 15% (Na) TD Plasma 5% (Na) Rein Régulation +++ DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 2/2 LE MÉTABOLISME DU SODIUM : NA+ 1 G NA CL = 17 MMOL/L NA POIDS ATOMIQUE 23 G LES ENTREES - Exogènes ++ : variable selon l’alimentation : 10-20 g Na Cl / 24 heures o 2/3 liées à la préparation des aliments o 1/3 rajoutés en sus - Endogène : négligeable LES SORTIES - Extra-rénales (sorties non régulées) : négligeables en condition « normale » o Tube digestif Conséquente en situation pathologique +++ o Peau - La concentration de Na dans la sueurs augmente proportionnellement au débit sudoral : peu de sueur = essentiellement constituées d’eau, abondante – exercice physique intense, fièvre prolongée - = eau + NaCl Rénales (sorties régulées +++) = soumis à régulation fine ++++ = l’objectif = adapter les sorties en fonction des entrées et des besoins o En cas d’excès d’apport : diminution de la réabsorption tubulaire de Na o En cas de défaut d’apports ou de perte extra-rénale excessives majoration de la réabsorption tubulaire de Na • Sous l’effet de rénine / angiotensine 2 / aldostérone (voir schéma) o L’aldostérone agit au niveau du TCD, en Réabsorbant du Na En échange (sécrétion de K+ et de H+) DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 3/3 Tube contourné distal / canal collecteur cortical : Réabsorption de Na sous l’effet de l’aldostérone Aldostérone Na+ K+ H+ Le prix « à payer » : -Excrétion de K+ = favorise une hypokaliémie -Excrétion de H+ = favorise une alcalose métabolique DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 4/4 DESHYDRATATION =DEFICIT EN NA +++++++ = diminution du volume extra-cellulaire (plasma / interstitium ++) PHYSIOPATHOLOGIE / ETIOLOGIES 1/ AUGMENTATION DES PERTES DE NA = PERTE (TUBE DIGESTIF +++ OU REIN) > ENTREE ++++ Physiopathologie : en cas de pertes extra-rénales de Na : le rein augmente la réabsorption de Na : - la perte de Na = baisse du volume extra-cellulaire (interstitium et volume plasmatique) o = baisse du volume plasmatique = baisse du débit cardiaque o = baisse du débit sanguin rénal = hypoperfusion glomérulaire = diminution de la filtration glomérulaire = insuffisance rénale (voir IRA pré rénal / fonctionnelle) = stimulation de la synthèse de rénine (appareil juxta-glomérulaire) = augmentation de l’angiotensine 2 • = stimulation de la synthèse d’aldostérone (surrénale) = augmentation de la réabsorption de Na dans le TCD et CCC en échange d’une sortie de K et de H+ o conséquences : les urines sont pauvres en Na (< 20 mmol/l) Hypokaliémie Alcalose métabolique • = stimulation des centres de la soif (apport d’eau) + stimulation de la synthèse d’ADH (Hormone anti-diurétique)(qui stimule la réabsorption d’eau au niveau du Canal Collecteur Médullaire) o conséquences : = Hyponatrémie = les urines sont concentrées o = stimulation des baro-récepteurs aortiques et sino-carotidiens stimulation de la soif stimulation de la synthèse d’ADH 2/ DEFAUT D’APPORT : ENTREE < SORTIE : RARISSIME - les entrées insuffisantes = patient ne pouvant exprimer sa soif ou ne pouvant être compris (confus/coma, dément, enfant en bas age) ETIOLOGIES - SIGNES CLINIQUES - BIOLOGIE - DESHYDRATATION EXTRACELLULAIRE +++ : o Clinique +++ : perte de poids ++, baisse de TA, hypotension orthostatique, tachycardie, pli cutané, muqueuse sèche, veine jugulaire plate, soif, +/oligurie, trouble de conscience o Ionogramme sanguin : hémoconcentration : augmentation protidémie, et Hématocrite, hypokaliémie (sauf si Insuffisance surrénale, acido-cétose diabétique), DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 5/5 alcalose métabolique (acidose si diarrhée, Insuffisance surrénale, acido-cétose diabétique), [Na].p normal ou bas, glycémie (selon l’étiologie) ; créatinine haute, urée augmentées (voir cours I rénale fonctionnelle / pré rénale) o le contexte clinique et l’anamnèse +++ = guide la démarche étiologique Oligurie = à priori perte de Na d’origine extra-rénale • TROUBLES DIGESTIFS +++: o Vomissements ([Cl]u=0), aspiration gastrique o diarrhée (Acidose métabolique) o Syndrome occlusif – pancréatite . . . • Peau (diagnostic facile) : brûlures étendues / dermatose bulleuse étendue / exceptionnellement mucoviscidose / exercice intense et prolongé • Confirmation : iono urinaire (échantillon) o [Na]u < 20 mmol/l, urines concentrées ([urée]u/[urée]p > 10, [créatinine]u/[créatinine]p > 40), Na/K < 1 Diurèse conservée = à priori perte de Na d’origine rénale • Diurétiques +++(sujet âgé traité pour une HTA, Insuffisance cardiaque ; ou femme jeune anorexique): thiazidiques / diurétique de l’anse (Furosémide, acide étacrinique) • Diurèse osmotique o Décompensation de diabète +++ acido-cétose : diabète de type 1 / sujet jeune / dextro ++++ / BU : glucose ++++, cétone ++++ hyperosmolaire : diabète de type 2 / sujet plus âgé / dextro ++++ / BU : glucose ++++, cétone 0/+ o Mannitol / Glycérol o Syndrome de levée d’obstacle o Hypercalcémie • Tubulopathie (iatrogène chez l’adulte) avec fuite obligatoire de NaCl (cancérologie / hématologie) : Cysplatine / Amphotéricine B IV • Insuffisance surrénale (Hyperkalièmie ; hypoglycémie ; acidose métabolique) • Ionogramme urinaire (sur échantillon) o Pertes rénales de Na : [Na]u > 40 mmol/l, o Urines non concentrées PRINCIPES DE TRAITEMENT : déshydratation extracellulaire : - Traitement étiologique : toujours - Traitement symptomatique = compenser les pertes o Per os (si possible) : apports de NaCl per os (bouillon salé, vichy, solution OMS) DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 6/6 - o IV : NaCl 0,9% o Volume = perte de poids : 1/3 en 6 heure, 2/3 en 24-48 h. o ne pas oublier de corriger un déficit en K ++++ • attention : KCl 4g max par litre de soluté sur une voie périphérique, débit maximum 1 à 1,5 g/h) Ne pas apporter de HCO3- (risque d’hypokaliémie majeure, mortelle, si hypoK initiale) Surveillance : TA, pouls, poids, diurèse . . . DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 7/7 EXCES DE NA = HYDRATATION EXTRA-CELLULAIRE = OEDEME PHYSIOPATHOLOGIE o Sorties de NaCl < entrées = ne se rencontre que lorsque le rein ne fonctionne pas en « condition normale » (perfusion, statuts hormonal) o Hypoperfusion (hypovolémie efficace) +++ • Le débit sanguin rénal est abaissé (le rein « réagit comme si le volume plasmatique était abaissé suite à une perte excessive de Na Cl = baisse du débit de filtration glomérulaire = IRA pré rénale / augmentation de la réabsorption tubulaire de Na / augmentation de la rénine, aldostérone. . . . . ) Contexte clinique / étiologies (souvent facile à identifier +++) • Insuffisance cardiaque ++++ • Cirrhose décompensée / insuffisance hépatique aigue ++ • Syndrome néphrotique : rare • Sténose bilatérale des artères rénales : exceptionnel • Perfusion normale mais altération organique du rein o Insuffisance rénale organique : ++ o Syndrome néphritique : rare SIGNES CLINIQUES : OEDEME Œdèmes déclives, blancs, mous, indolores Anasarque = épanchements des séreuses : ascite, épanchement pleural, péricardique Pas d’HTA (+++) sauf si néphropathie organique BIOLOGIE (EN CAS D’HYPOVOLEMIE EFFICACE) - Ionogramme sanguin : o hémodilution : diminution de protidémie, et Hématocrite o hypokaliémie, o alcalose métabolique, o [Na].p normal ou (le plus souvent) bas; o créatinine, urée augmentées (insuffisance rénale fonctionnelle) - Ionogramme urinaire : (échantillon) o [Na]u < 20 mmol/l, urines concentrées ([urée]u/[urée]p > 10, [créatinine]u/[créatinine]p > 40), Na/K < 1 TRAITEMENT (EN CAS D’HYPOVOLEMIE EFFICACE) - Etiologique +++ : toujours - Symptomatique o Limité les apports en Na o Si hyponatrémie : limiter les apports en eau o Diurétique : En situation aigue : diurétique de l’anse (Furosémide): puissant, effet dose dépendant = prudence !!!! Sinon : thiazidiques, diurétique épargneurs de potassium DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 8/8 METABOLISME DE L’H20 LA REPARTITION DANS L’ORGANISME - Schéma : les 3 compartiments : cellule, interstitium, plasma LES ENTREES - Exogène : o Eau liée aux aliments : 800 ml o Eau libre : 1000-1500 ml - Endogène : o Catabolisme : 400-500 ml / jour LES SORTIES - Extra-rénales o Respiration : 400-500 / ml Augmentant en cas de polypnée o Peau : 500 ml Augmentant en cas de sueurs abondantes (fièvre +++, effort physique intense et prolongé) o Digestives : 200 ml - Rénales (soumis à régulation) o 1000-1500 ml - Régulation o Entrée : soif Stimulée par : • Hyperosmolalité • Angiotensine 2 (à taux élevé), • Baro-récepteurs (stimulation sympathique) o Sortie : capacité du rein à diluer ou à concentrer les urines (ADH) Stimulation de la synthèse de l’ADH (augmente la réabsorption d’eau) : • Hyperosmolalité, • Angiotensine 2, • Baro-récepteurs (stimulation sympathique), o Grandeur régulée : osmolalité plasmatique HYPONATREMIE : ETIOLOGIES - !!!! : les variations de natrémie témoigne de o avant tout de variation du volume extra-cellulaire : en effet la stimulation par des baro-récepteurs, et l’angiotensine 2de la soif et de la synthèse d’ADH est prépondérant +++ o par rapport à la régulation assurée par les variations de l’osmolalité +++ - par exemple : en cas de diarrhée compliquée de DEC, la stimulation de la soif et de l’ADH est majeure. Cette effet n’est pas antagonisé par la baisse de l’osmalalité associé à l’hyponatrémie !! En pratique (algorythme) l’analyse étiologique repose donc sur o L’appréciation du volume extra-cellulaire ++++ : déshydratation ?, œdème, normo-volémie ? DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 9/9 o Le contexte clinique : troubles digestifs (DEC ?), cancer, o La notion ou non de prise de médicament +++, TRAITEMENT DES HYPONATTEMIES Dépend de l’étiologie. Il comprend 2 volets - le traitement de la maladie causale : toujours o le but : traiter la pathologie sous jacente pour éviter la récidive du trouble métabolique - le traitement symptomatique o vise à corriger l’hyponatrémie o le traitement symptomatique varie selon le mécanisme de l’hyponatrémie hyponatrémie de déplétion (déshydratation) : apport de Na Cl 0,9% hyponatrémie de dilution (œdème) : restriction en Na Cl +/- diurétique hyponatrémie à VEC normaux : • si SIADH (cancer, maladie neurologique, médicament) : restriction hydrique / demain les antogonistes de l’ADH (en essai de phase 3) • Si défaut d’alimentation (« buveur de thé », buveur de bière ») : donner à manger ++ !! • Si potomanie : restriction hydrique / prise en charge psy ++ Le risque du traitement : rare mais redoutable / la MYELINOLYSE CENTRO-PONTINE - physiopathologie : la correction rapide de l’osmolalité plasmatique, entraine des variations du volume intra-cellulaire notamment des neurones situées au niveau du tronc cérébrale. La variation rapide, surtout si l’hyponatrémie est d’installation lente, chez un patient dénutri et/ou alcoolique, entraîne une destruction des neurones - Symptomatologie : retardée ++ (vers le 10ième jour) o Paraparésie, puis paralysie flasques des 4 membres o Associé un syndrome tétrapyramidal o Des troubles de la déglutition, un encombrement bronchique … . (atteinte des dernières paires craniennes) o L’examen de confirmation : IRM o Le traitement : 0 . . . purement symptomatique !!! o Le pronostic : DC > 50% o Le meilleur des traitement : ne jamais corrigé rapidement une hyponatrémie ce d’autant qu’elle est d’installation lente, chez un patient dénutri et/ou alcoolique, et de surcroît le plus souvent peu ou pas symptomatique !! DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 10/10 DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 11/11 Hypo-Natrémie Fausses hyponatrémie (baisse de la natrémie associée une osmolalité normale) Hyper-triglycéridémie majeure (sérum lactescent) Hyperproitdémie majeure (myélome) Hyperglycémie majeure / perfusion de Mannitol® VEC Bas Déshydratation Contexte T. Digestifs ++ Diurétiques diabète Sang : Hémoconcentration Uricémie haute I. Rénale Iono.u : Voir cours IRA Fonctionnelle Apport NaCl DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 Nl e SIADH Contexte Cancer Médicament Pathologie SNC Sang : F. Rénale : nle Uricémie basse Iono.u : Osmolalité > 150 Mosmol/ POTOMANE Contexte Psy Sang : F. Rénale : nle Uricémie basse Iono.u : Osmolalité < 150 mosmol/ Restriction H20 Haut Oedème S. buveur de thé Contexte Mange peu ++ Agé +++ Intoxication aigue bière Sang : F. Rénale : nle Uricémie basse Iono.u : Osmolalité < 150 Mosmol/ Mange r Contexte I cardiaque I hépatique Cirrhose S néphrotique IRC organique Sang : IR fonctionnelle Uricémie haute Iono.u : Voir IR Restriction NA et H20 12/12 METABOLISME DU K +++++ 1 G KCL = 13 MMOL/L K : poids atomique 39 g LA REPARTITION DANS L’ORGANISME - Principal cation intra-cellulaire : 98% du potassium de l’organisme est en intracellulaire Extra-cellulaire : < 1% Le taux de potassium plasmatique est une variable finement régulé (3,5-4,5 mmol/l) LES ENTREES - - Exogènes : alimentaires o les aliments riches en K : fruits et légumes secs, chocolat, « sel de régime » ( !!), . . . o absorption Endogènes o Transfert +++ via les cellules (en situation stable, les mouvements entre la cellule et le milieu extra-cellulaire s’équilibre) o Ces mouvements sont influencées par Les facteurs favorisants les sorties de K hors de la cellule : • Acidose +++ • Lyse cellule o Augmentation de la kaliémie Les facteurs favorisantes les entrées cellulaires de K : • Alcalose ++ • Stimulation béta-adrénergique (bétamimétique : bricanyl / salbutamol) • Insuline ++ o Baisse de la kaliémie o LES SORTIES - Sorties digestives : non régulées o En conditions normales : à considérer comme négligeables o Peuvent en conditions pathologiques augmenter Pertes hautes : vomissements / aspiration gastrique Pertes basses : diarrhée « Entre les 2 » • Fistules : bile, pancréas, fistule digestive extériorisée • Occlusion - Sortie rénales : régulées = adaptée o Filtration glomérulaire o Réabsorption tubulaire o Adaptation (modulation de la sécrétion tubulaire de K) : TCD / CCC Régulation : aldostérone DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 13/13 - Régulation o rapide et efficace adaptation du rein sain à l’hyperK patient vulnérable : insuffisance rénale ++ o mais pas de moyen d’adaptation à la baisse du K plasmatique !!!! patient vulnérable : tous HYPERKALIEMIE ++++ HYPERKALIEMIE - K > 5 mmol/l. urgence si > 6,5 mmol/l o Les fausses hyper K : Hémolyse in vitro Garrot prolongé Plaquettes > 106, GB > 50 000 / mm3 SIGNES CLINIQUES ET ELECTRIQUES Le risque : trouble de rythme mortelle !! Les signes cliniques : pas de corrélation clinique / biologie - Paresthésies, faiblesse musculaire, nausées - Bradycardie !! o Signes peu spécifiques mais . . La présence de ces signes chez un patient ayant une insuffisance rénale connue rend très plausibles le diagnostic d’hyperK Si patient connu pour être dialysé = dialyse en urgence ++++ Examens en urgence (toujours) = ECG ++++ - toxicité cardiaque : si > 6,5 mmol/l, aigue, cardiopathie sous jacente, acidose, hypocalcémie, hypoxie associées - Onde T ample pointue symétrique - Elargissement des complexes QRS - Bradycardie : bloc de conduction Trouble du rythme : TV, FA, Asystolie EN PRATIQUE : 2 SITUATIONS DIFFERENTES / 2 TRAITEMENTS DIFFERENTS URGENCE VITALE SI K > 6,5 MMOL/L = HOSPITALISATION / ECG EN URGENCE ++ DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 14/14 Contexte / étiologies+++: - IRA (voir cours IRA par nécrose tubulaire aigue): lyse cellulaire aigue + IRA = rhabdomyolyse / hémolyse intr-vasculaire / ischémie aigue des membres inférieurs - IRC - Toxicité médicamenteuse : diurétique épargneurs de potassium (spironolactone), IEC (Inhibiteurs de l’enzyme de conversion), ARA 2 (Antagoniste des Récepteurs de l’Angiotensine 2) o Contexte clinique habituel : insuffisant rénal chronique (IRC), diabétique, insuffisant cardiaque . . . CAT THERAPEUTIQUE EN URGENCE +++ / SANS DELAI ++++ - A débuter avant le transfert en réanimation (risque de trouble de rythme +++) o Gluconate de Calcium 10% : 10ml/IVL (CI : digitalique) o HCO3-Na (attention !!) : molaire 8,4%, semi-molaire 4,2%, isotonique 1,4% o Insuline-Glucose (1 UI/ 10 g de Glucose) o Aérosolde bétamimétique (salbutamol, terbucaline) o Dialyse si absence de réponse ou K > 8 mmol/l PAS DE RISQUE VITAL K < 6 MMOL/L - Contexte o Causes identifiée et controlable o ECG : nle o Le plus souvent : IRC sous jacente - Rgime pauvre en potassium - Supprimer ou éviter les facteurs médicamenteux aggravants - Chélateurs de K : Kayexalate, Calcium Sorbistérit - Traitement possible en ambulatoire ETIOLOGIES DES HYPER K (POUR INFORMATION) - L’hyperkaliémie est exceptionnelle en absence d’insuffisance rénale sous jacente - - Insuffisance rénale +++ Destruction cellulaire aigue : rhabdomyolyse ++, hémolyse aigue, lyse tumorale, ischémie aigu de membres inférieurs (le risque est majeur lors de la revascularisation) Iatrogène : diurétiques épargneurs de K (spironlactone), IEC, ARA 2, AINS, triméthoprine, béta - - Transferts : acidose - Insuffisance surrénale Tubulopathie (exceptionnel, hyper K modérée) o Pseudo hypo aldostéronisme : mutation du canal Na, NN, DEC, acidose, hyper K, rénine aldo hautes, o Syndrome de Gordon : autosomique dominant, mutations de WNK 4 kinaseNN, HTA, hyperK, acidose, rénine aldo basses, DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 15/15 HYPOKALIEMIE DEFINITION K < 3,5 mmol/ CLINIQUES - - ECG ++ o Sous décalage de ST o T plate ou inversée o Onde U o Allongement QT o Troubles du rythme : ESV, FV/TV, ACFA, torsade de pointe Crampes, myalgie, paralysie TD : o Ileus paralytique o Constipation ETIOLOGIES Le plus souvent le contexte oriente le diagnostic +++ / recherche les causes les + fréquentes - les pertes digestives : vomissements / aspiration gastrique / diarrhée - les pertes rénales : diurétiques en 1ier lieu . . . Lorsque l’étiologie n’est pas d’emblée évidente il convient d’obtenir un ionogramme urinaire sur échantillon dés l’admission (avant si possible tout traitement !) : - les pertes rénales s’accompagne d’une kaliurèse élevée - les pertes extra-rénales (digestives) s’accompagnent d’une kaliurèse basse (< 20 mmol/l) PERTE ++++++ - TD (Ku < 20 mmol/J) o Diarrhée (60-80 mmol/l) +++++ o Tumeur endocrine : VIPôme, tumeurs villeuses, syndrome de Zollinger Ellison) o Vomissements (10 mmol/l) ……… chlorurie nulle < natrirusèse ++ o !!!!! l’hypo K est d’origine mixte (3) Perte digestive Hyperaldostéronisme secondaire à la déshydratation Aggravé par l’alcalose souvent associée (transfert intra-cellulaire) - Rein (Ku > 40 mmol/J) o Diurétique : thiazidiques / diurétique de l’anse ++++ o excès de minéralo-corticoïdes (HTA +) Hyperaldostéronisme 2aire Hyperaldostéronisme 1aire : Conn / hyperplasie / Autres • Déficit enzymatique surrénalien congénitaux : déficit en 11 bé&ta-hydroxy-déshydrogénase) DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 16/16 • Syndrome de Liddle (pseudo-hyperaldostéronisme primaire) : autosomique dominante, réninine-aldostérone basses, mutation du canal Na, tt amiloride (modamide) Cushing o Néphropathie avec perte de NaCl (HTA = 0) Syndrome de levée d’obstacle Poluyrie osmotique : décompensation de diabète (coma hyperosmolaire) Alcalose métabolique, • Gitelman (Cotransport NaCL) : récessif, = Mg bas, + hypocalciurie, tt amiloride (modamide) • Bartter (cotransport NaK2Cl) : récessif, hypercalciurie, tt : indométacine Acidose tubulaire distale NTIC Toxiques : amphotéricine B, cisplatine TRANSFERT - Alcalose (-0,5 mmol par hausse de 0,1 UI PH) ++++ - Béta-mimétique : ++++ - Insuline / renutrition ++++ - Stimulation de l’hématopoïèse (vitamine B12, folate) / anémie mégaloblastique - Leucémie à forte croissance tumorale - Paralysie périodique familiale : autosomique dominante / anomalie de la sous-unité alpha 1 des canaux calciques sensibles à la dihydopéridine dans les cellules musculaire / après effort ou repas riche en glucose - thyrotoxicose CARENCE D’APPORTS Exceptionnel / diagnostic d’élimination o carence d’apports EN PRATIQUE !!! : DIAGNOSTIC Le diagnostic étiologique est évident dans plus de 95% des cas et s’associe à une déshydratation extra-cellulaire - pathologie digestive ++++ - prise de diurétique ++++ - les autres causes sont exceptionnelles !!! EN PRATIQUE / TRAITEMENT : 2 SITUATIONS HOSPITALISATION / SURVEILLANCE SI - Symptômes - K < 2,5 mmol - Cardiopathie sous jacente = danger ++ - Traitement digitalique en cours o Hospitalisation / surveillance ECG continue (trouble du rythme, torsade de pointe) DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 17/17 o apports de K IV : les règles • Pas plus de 4 g / litre de solution sur une VVP • Pas plus de 1 – 1,5 g/heure • Sous stricte contrôle de ECG, kaliémie AMBULATOIRE ? - modérée et chronique : > 3 mmol/l = traitement ambulatoire - < 3 mmol/l = hospitalisation DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 18/18 HYPERCALCEMIE DEFINITION Ca > 2,6 mmol/l Attention : Ca lié à plus de 40% à l’albumine : interpréter la calcémie ne fonction du taux de protides plasmatiques/albuminémie : Calcémie corrigée = Calcémie observée +/- (40-Albumine) x 0,02 Calcémie corrigée = Calcémie observée + (0,55+[protidémie + 160]) Calcémie ionisée = 1,15-1,35 mmol/l CLINIQUES : 2 cas de figures Hypercalcémie chronique modérée : contexte - Bilan de litihiase oxalo-calcique - Chondrocalcinose - Découverte fortuite : bilan d’HTA - Insuffisance rénale chronique / néphrocalcinose - Médiacalcose, dépôts sous cutanés, calcifications conjonctivales, prurit Hypercalcémie aigue +++ - Déshydratation / Insuffisance rénale fonctionnelle / syndrome poly-uro-polydysique - Dépression, asthénie, confusion, coma - TD : o Douleur abdominale o Constipation o Anorexie o Vomissements - ECG ++ o Tachycardie sinusale o Raccourcissement de QT o Toxicité accrue des digitaliques !! - HTA - Si hypophosphorémie + acidose = évocateur d’hyperPTH Mais le plus souvent alcalose métabolique ETIOLOGIE (M = hypercalcémie modérée / découverte fortuite / A = hypercalcémie aigue symptomatique relevant d’une prise en charge urgente) - Hyperparathyroïdie (C/A)+++ : cause la + fréquente quelques soit l’âge ! o 10% ATCD familiaux : NEM ? NEM de Type 1 (Wermer), mutation de la ménine : PTH, tumeurs pancréas (insulinome, gastrinome), adénome hypophysaire (prolactine, GH), adénome surrénalien NEM type IIa (Sipple), mutation de Ret : PTH, calcitonine, phéo - Cancer (A<C) +++ : sein, rein, thyroide, prostate poumon DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 19/19 - Hémopathie (A): Myélome +++, lymphome HTLV 1, Hodgkin, LNH T)) Granulomatose (C>A) Intoxication (A/C) : vitamine D, vitamine A Les autres causes (C) sont beaucoup plus rares - Hyperthyroidie - Traitement prolongé par héparine - Alitement prolongé - Diurétiques thiazidiques - Syndrome des buveurs de lait - Acromégalie, phéochromocytome (NEM) - Lithium (hyper PTH) - Hypercalcémie familiale + hypocalciurie : mutation du Ca sensing receptor o Autosomique dominant Démarche diagnostique en pratique : - Asymptomatique / lithiase : rehercher hypo-phosphorémie = dosage de la PTH - Aigue : analyse du contexte clinique o Si douleur osseuse : cancer / hémopathie o Si pas de cancer ni de douleur patente : regarder les ordonnances : vitamine D ? doser la PTH • inadapté = hyper PTH • basse o vitamine D :granulomatose ? (1,25 diOH Vit D3) o intoxication vitamine D (25 OH Vit D3) o PTH rp : cancer TRAITEMENT Modérée (< 3 mmol/l) : - attendre le résultat du bilan étiologique - boisson abondante Aigue et Symptomatique (> 3 à 3,5 mmol/) +++ - hospitalisation : toujours - traitement symptomatique obligatoire o Hydratation ++++: Sérum physiologique > 2 à 4 000 ml o Diphosphonate : Pamidronate (Aredia) 10 à 90 mg / 500 ml Sérum NaCl 0,9 % en 4 heures ou Clodronate (Clastoban) Effet retardé (2 jours si IV) prolongé (si IV) o Dialyse si majeure et mal tolérée o +/-Calcitonine : effet modéré, rapide o +/- selon l’étiologie Corticoïdes: intoxication à la vitamine D, granulomatose - Traitement étiologique rapide DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 20/20 HYPOCALCEMIE DEFINITION Ca < 2,2 mmol/l Calcémie ionisée < 1,1 mmol/l Attention : Ca lié à plus de 40% à l’albumine : interpréter la calcémie ne fonction du taux de protides plasmatiques/albuminémie : Calcémie corrigée = Calcémie observée +/- (40-Albumine) x 0,02 Calcémie corrigée = Calcémie observée + (0,55+[protidémie + 160]) Calcémie ionisée = 1,15-1,35 mmol/l CLINIQUES : - Le plus souvent asymptomatique !! ECG ++ o allongement de QT Tétanie, paresthèsie distales, Convulsions Troubles psychiatriques Cataracte ETIOLOGIE - - - - - - Hypoparathyroïdie +++ o Iatrogène : chirurgie (thyroïdectomie, chirurgie laryngée), radiothérapie o idiopathique Résistance à la PTH o Pseudo-hypoparaPTH o Hyp Mg ?? Carence en vitamine D ++ o Malabsorption, malnutrition o Insuffisance rénale sévère / terminale o Résistance à la vitamine D Contexte o Rhabdomyolyse +++ o Pancréatite aigue + o Métastase ostéoblastique Médicament o Diphosphonate, o Phosphore, cisplatine Iatrogène o Citrate, EDTA DEMARCHE DIAGNOSTIQUE - Asymptomatique = dosage de la PTH, vitamine D, Mg TRAITEMENT !!!! Ne jamais apporter de bicarbonate = aggrave l’hypocalcémie ionisiée !! Modérée (< 3 mmol/l) : - attendre le résultat du bilan étiologique - boisson abondante DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 21/21 Sévère (< 1,6 mmol/l) et symptomatique - Gluconate de Calcium IV Modérée (> 1,6 mmol/l) et asymptomatique - traitement étiologique - Vitamine D per os Ne pas corriger si rhabdomyolyse DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 22/22 ACIDOSE METABOLIQUE DEFINITION - PH < 7,38 HCO3 < 22 mmol/l PCO2 variable selon la compensation respiratoire SIGNES CLINIQUES : NON SPECIFIQUE - Neuro : somnolence / coma Cardio : bas débit, insensibilité aux catécholamines, arythmie Respi : dyspnée de Kusmaul Bio : hyperkalièmie ETIOLOGIE / DEMARCHE - les éléments de la réflexion : o CONTEXTE CLINIQUE ++++++ tube digestive +++ : diarrhée / fistule : perte de HCO3 Sepsis : acidose lactique Diabète : acido-cétose : BU Cétone ++++, Glucose +++ Alcool / dénutrition : acidose (alpha hydroxy-butyrate), BU généralement pas de cétose !!!! Intoxication : éthylène glycol (anti-gel), méthanol (alcool à brûler) Inhalation : toluène o TROU ANIONIQUE PLASMATIQUE :TA = Na-(CL+HCO3), nle 12+4 meq/l les anions indosées sont essentiellement représentés par les protéine (attention : baisse de 4 meq/l / 10 g d’albumine) les cations indosés : calcium, magnésium Augmenté • Acidose lactique : sepsis, ischémie, choc, biguanide, lyse tumorale, Insuffisance Hépato-cellulaire • Acidose par accumulation de corps cétonique : acido-cétose diabétique / alcool+dénutrition / jeun • Exogène : aspirine / éthylène glycol (anti-gel), méthanol (alcool à brûler) • Insuffisance rénale sévère Nle • Perte de HCO3 : diarrhée ++ /fistule / dérivation urinaire digestive • Exogène : Acétazolamide / toluène • Acidose tubulaire o Calcul du TAU • o parfois trou anionique urinaire (TAU = Na –(Cl+K), en situation d’acidose métabolique nle < 0) Démarche diagnostic : voir tableau excel DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 23/23 ALCALOSE METABOLIQUE DEFINITION - PH > 7,42 HCO3 > 27 mmol/l PCO2 variable selon la compensation respiratoire PHYSIOPATHOLOGIE Un mécanisme induit l’alcalose - perte de H+ - apports de HCO3 o rein o exogène Un mécanisme l’entretien : l’hypovolémie - par augmentation de la réabsorption proximale de HCO3 - par hyperaldostéronisme secondaire SIGNES CLINIQUES : NON SPECIFIQUE - SNC : somnolence / coma / tétanie / convulsion Cardio : arythmie / potentialise la toxicité des digitaliques !!! Respi : hypoventilation Bio : hypokalièmie / hypo Mg, ETIOLOGIE / DEMARCHE - les éléments de la réflexion : contexte clinique ++++++ : atteinte d’organe / médicament / DEC ? / HTA o DEC ++++: TD : vomissements / aspirations gastriques / tumeur villeuse colique (exceptionnel) Perte rénale de Na • Diurétique +++ • Tubulopathie congénitale : Bartter, Gitelman (VEC nle) o HTA : excès de minéralo-corticoïdes Hyperaldostéronisme 1aire : Conn / hyperplasie / • Déficit enzymatique surrénalien congénitaux : déficit en 11 béta-hydroxy-déshydrogénase) • Syndrome de Liddle (pseudo-hyperaldostéronisme primaire) : autosomique dominante, mutation du canal Na o apports exogènes d’alcalins syndrome des buveurs de lait perfusion HC03 / citrate (transfusion massive) DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 24/24 Divers Si questions : possibilités de questions par courriel (à consommer avec modération / attention préciser sur le titre de votre mail DU IDE réanimation) : [email protected] DU IDE de Réanimation / Maison Blanche X Belenfant / Date de mise à jour : Novembre 2007 25/25