le cinéma à cergy- pontoise : hollywood sur oise

Transcription

le cinéma à cergy- pontoise : hollywood sur oise
Dans l'agglomération
LE CINÉMA À CERGYPONTOISE :
HOLLYWOOD SUR
OISE
Certains lieux ont marqué l'histoire du cinéma : La Ciotat et l'arrivée du train
en gare, qui effraya les premiers spectateurs des frères Lumière, Cherbourg
et ses parapluies, Paris et ses innombrables décors... Mais Cergy-Pontoise et
le Val d'Oise ont aussi partie liée avec le 7e art. Et beaucoup plus qu'on ne le
croit...
Le 19 avril dernier, l’actrice Laura Smet tournait dans le quartier de la préfecture, sous la
direction de Laurent Perreau, une scène d’une fiction qui sera diffusée sur Arte, provisoirement
intitulée « la bête curieuse ».
Depuis l'invention du cinéma, plus de 1.000 films ont été tournés dans le Val
d'Oise et, depuis sa création dans les années 70, Cergy-Pontoise sert de
décor à de nombreux tournages. Commençons néanmoins par deux dates
antérieures à l'agglomération. Le premier film identifié comme tourné dans
le Val d'Oise remonte à 1901 et porte pour titre Les patineurs du lac
d'Enghien. Autre date phare dans l'histoire mondiale du cinéma : durant l'été
1955, le grand réalisateur Vincente Minelli tourne à Auvers-sur-Oise La vie
passionnée de Vincent Van Gogh, avec Kirk Douglas dans le rôle titre. C'est
le premier film américain tourné entièrement sur site et en décors réels,
« On Location » comme disent alors les studios d'Hollywood.
Zoom sur l'agglo
Après ce plan panoramique, zoomons maintenant sur l'agglomération de
Cergy-Pontoise. Celle-ci offre en effet une grande diversité de décors : la
ville nouvelle bien sûr, mais aussi des espaces naturels, l'île de loisirs, des
villages préservés et même un paysage « maritime » avec Port Cergy, très
inspiré de Port-Grimaud... Sans oublier la proximité du Vexin, qui offre la
campagne à 30 kilomètres de Paris.
Le film le plus emblématique est sans doute L'Amie de mon amie (1987),
d'Eric Rohmer, où l'agglomération n'est pas seulement un décor mais un
personnage à part entière. En 1975, Eric Rohmer lui avait d'ailleurs consacré
un documentaire intitulé Enfance d'une ville : Ville nouvelle. Autres films qui
utilisent largement la ville nouvelle : I comme Icare d'Henri Verneuil (1979) dans lequel le président Jarry (avec un "y" comme Kennedy) est assassiné
avenue Bernard Hirsch par un tueur nommé Daslow (l'anagramme d'Oswald)
-, Mais aussi Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais (1980, tourné aussi à
Éragny) ou I Love You de Marco Ferreri (1986). Et lorsque, dans Les
Visiteurs (1986), Jacquouille la Fripouille et Godefroy de Montmirail
débouchent de la forêt et découvrent, éberlués, une ville moderne, celle-ci
n'est autre que l'agglomération.
Immeubles ou châteaux ?
Si Cergy incarne ainsi l'architecture moderne, Pontoise sert plutôt de décor
à des films historiques : Monsieur N (Napoléon) d'Antoine de Caunes (2003),
Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004, tourné aussi à
Neuville) ou La Môme d'Olivier Dahan (2007), mais aussi Le vieux fusil de
Robert Enrico (1975) - dans lequel l'hôpital de Tarbes est en fait le collège
Chabanne - ou encore, toujours dans le registre historique, la série de
France 3 Un village français (depuis 2009).
Mais les autres communes ne sont pas en reste. Dans Trois hommes à
abattre de Jacques Deray (1980), Alain Delon fait exploser une stationservice à Saint-Ouen l'Aumône. Pour sa part, Jouy-le-Moutier a accueilli des
films comme Rue des Prairies de Denys de La Patellière (1959) ou Partir,
revenir de Claude Lelouch (1985).
Parfois, c'est une grande partie de l'agglomération qui sert de décor à un
film. Illustration avec La Gitane de Philippe de Broca (1986), dans lequel le
spectateur attentif reconnaîtra notamment des vues de Cergy, Éragny, Osny
et Pontoise. Un bel exemple, parmi d'autres, de la longue histoire entre
l'agglomération et le cinéma...
GRANDE & PETITES HISTOIRES
Patrick Glâtre, chargé de mission Image & Cinéma au conseil
départemental du Val d'Oise
Les deux avantages majeurs de Cergy-Pontoise sont la proximité de Paris et la
diversité des décors. On le voit, par exemple, avec le contraste entre la ville
nouvelle et le Vexin pourtant tout proche. Si les atouts sont bien réels, encore fautil les mettre en valeur auprès des réalisateurs, mais aussi des repéreurs et des
régisseurs, qui préparent les tournages. C'est important, car les tournages ont
également un impact significatif sur l'économie locale. Aussi le département a-t-il
créé la mission Image & Cinéma en 2001. Celle-ci peut notamment aider la
production à trouver les décors correspondant au scénario. J'ai aujourd'hui de
nombreux liens dans le milieu du cinéma et les repéreurs n'hésitent pas à
m'appeler lorsqu'ils sont à la recherche d'un décor particulier. Mais le rôle de la
mission ne s'arrête pas là. Nous participons, par exemple, à l'opération « Collèges
au cinéma » avec, en particulier, des cinémas de Vauréal et Jouy-le-Moutier. Nous
soutenons aussi les manifestations et événements autour du cinéma, comme le
Festival du court-métrage étudiant de Cergy-Pontoise, qui réunit plus de 300
écoles. Le département valorise également le patrimoine cinématographique, par
exemple avec une base recensant tous les films tournés dans le Val d'Oise et une
vidéothèque départementale regroupant environ 300 heures de films personnels,
confiés par des particuliers, ou encore avec l'exposition « Pontoise au cinéma ».
À SAVOIR
Outre plusieurs livres sur le cinéma - dont
une récente biographie de Jean Gabin -,
Patrick Glâtre (lire son témoignage cidessous) est aussi l'auteur de « Val d'Oise,
terre de tournages ». Édité par le Comité
départemental du tourisme et des loisirs,
l'ouvrage recense, commune par
commune, tous les films et les séries
télévisées tournés dans le Val d'Oise. À
télécharger sans tarder :
www.valdoise-tourisme.com/fr/val-d-oise/d
ocuments/Terre-de-tournage-light.pdf
ET AUSSI...
LES MYSTÈRES DE L'AMOUR
Depuis près de deux ans, la série, qui
tournait majoritairement dans la vallée de
Chevreuse, a investi l'agglomération :
Pontoise, Port-Cergy, l'Île de loisirs...
En savoir plus