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ACTIVITÉ 1 L’hybridation : un savoir-faire répandu depuis le XVIIIe siècle VOCABULAIRE Hybride : organisme obtenu par croisement de deux variétés d’une espèce. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les techniques d’hybridation des végétaux constituaient une première approche de la compréhension de la transmission des caractères héréditaires. 䉴 Quelles furent les techniques mises en place par les hybrideurs ? Doc.1 Maîtriser la reproduction des végétaux 䉴 Si des méthodes de maîtrise de la reproduction des végétaux sont utilisées depuis l’Antiquité, c’est au XVIIIe que les techniques d’hybridation se développent dans la communauté des botanistes et des horticulteurs. 䉴 Parmi les hybrideurs, le nom de Carl Linné (1707-1778) peut être souligné. En effet, outre son œuvre immense de systématicien, présentée dans les nombreuses éditions de son Systema naturae, le savant suédois s’est largement intéressé à la reproduction des plantes et a réalisé des croisements dont il a su voir l’intérêt théorique. a. Portrait de Carl Linné. 䉴 Expérience de Linné sur le salsifis Le naturaliste effectue le croisement de Tragopogon pratense (salsifis sauvage) avec Tragopogon porrifolium (salsifis cultivé) par transfert du pollen du premier sur le second. Il constate que ces fleurs donnent des graines à l’origine de plantes hybrides. Linné considère l’existence de ces hybrides comme une preuve de l’existence d’une sexualité chez les végétaux. b. Jardin botanique de l’Université Uppsala, créé en 1650 et réaménagé par Linné. Doc.2 Le questionnement croisement Petunia violacea X Petunia nyctagyniflora sur la nature des hybrides 䉴 C’est également au XVIIIe siècle que Joseph Gotlieb Koelreuter (1733-1806) souligne que les hybrides de tabac ne sont pas stables dans les générations suivantes. (violet) (blanc) 1re génération Petunia albo-rosea hybrides à couleur intermédiaire entre celles des parents 2e génération 12 pétunias albo-rosea, 26 pétunias blancs 28 pétunias pourpres vif, 50 pétunias intermédiaires 䉴 Cette thèse de l’instabilité des hybrides sera soute- nue durant des décennies. En 1861, Charles Naudin, célèbre hybrideur français, affirme que « les hybrides n’ont aucune constance ». Pour lui les deux « essences » contenues dans un hybride sont sans cesse en lutte pour se séparer l’une de l’autre. 44 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire Un bilan de Charles Naudin. Doc.3 Les principes de l’hybridation 䉴 Après la fécondation, l’ovaire et les ovules se développent pour donner respectivement le fruit (la gousse chez le petit pois) et les graines. pétale stigmate pistil (femelle) anthère porteuse de pollen étamine (mâle) a. Coupe d’une fleur de petit pois, Pisum sativum. ovaire contenant les ovules 䉴 Méthode d’hybridation utilisée au XVIIIe siècle 햲 On élimine les étamines d’une fleur A. 햳 On ne conserve que le pistil d’une fleur B ayant reçu du pollen. 햴 Le pistil de la fleur B est directement utilisé pour déposer du pollen sur la fleur A. 2 1 3 b. Principe de la méthode d’hybridation. c. Petits pois dans leur gousse. EXPLOITATION DES DOCUMENTS 1. Expliquer comment Linné établit une relation entre l’hybridation et la fécondation (Doc. 1). 2. Au XVIIIe siècle, la thèse fixiste est très largement dominante. Indiquer en quoi les résultats des hybridations semblent la soutenir (Doc. 2). 3. Préciser dans quel cas l’élimination des étamines est indispensable pour une bonne maîtrise de l’hybridation (Doc. 3). 4. Répondre au problème posé : « Quelles furent les techniques mises en place par les hybrideurs ? » 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire 45 SYNTHÈSE De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire Le début du XXe siècle a été marqué par la formalisation de la transmission des caractères héréditaires et la mise en évidence du rôle des chromosomes. Environ un demi-siècle a été ensuite nécessaire pour élucider les mécanismes moléculaires de l’hérédité. I Les « lois de Mendel » C’est en 1866, à l’issue de longs travaux sur le petit pois, dans le prolongement des techniques des hybrideurs des XVIIe et XVIIIe siècles, que Gregor Mendel publie ses conclusions. Loin d’être un moine isolé, comme le voudrait la légende, lorsque Mendel entame ses expériences de croisements, durant l’été 1856, il possède alors une formation scientifique universitaire solide, tant en biologie, qu’en calcul combinatoire. En outre, il travaille dans un environnement stimulant, profitant, entre autres, des encouragements du père supérieur de son monastère, lui-même biologiste éprouvé et vivement intéressé par la question de l’hérédité. Il mène ses expériences durant huit années et demie, avec une grande rigueur, et manipule au total 300 000 graines de petit pois. Ceci lui permet, en 1865, de tirer des conclusions étayées sur des statistiques. Ayant choisi un certain nombre de caractères transmissibles héréditairement et assez facilement observables, il met en évidence certaines constantes dans la transmission des caractères, qui seront plus tard traduites par l’expression « lois de Mendel » : – l’uniformité des hybrides de la première génération ; – la disjonction des caractères chez les hybrides ; – la ségrégation indépendante des caractères. Sans connaître la réalité physique des caractères, Mendel propose la loi de formation des hybrides : A + 2aA + a, loi qui, si elle est appliquée sur une succession de générations, semble confirmer la fixité des espèces. Cependant, les résultats de Mendel restent dans l’ombre pendant toute la fin du siècle, connus alors des seuls hybrideurs, mais ignorés par les biologistes. 60 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire LES MOTS À CONNAÎTRE Bactériophage : virus parasitant des bactéries. Hybride : organisme obtenu par croisement de deux variétés d’une espèce. Souche pure : ensemble d’individus qui de génération en génération montre des caractères constants. II Les avancées de la biologie Durant ces trois décennies, nombre de résultats font progresser la connaissance du vivant. Ainsi, le fonctionnement de la cellule s’éclaircit. Le noyau, notamment, est au centre de nombreuses études. En 1875, Hertwig et Boveri, montrent, chez l’œuf d’oursin, que lors de la fécondation a lieu la rencontre d’un noyau mâle et d’un noyau femelle. Les mécanismes de la mitose et de la méiose sont minutieusement décrits, notamment par Walter Flemming qui réalise ses travaux sur la cellule animale entre 1879 et 1882. En 1883, Van Beneden montre que les gamètes contiennent la moitié des chromosomes. Il est alors établi que le nombre de corps colorés, que Waldeyer nomme chromosomes en 1888, est constant au sein d’une même espèce et que ces corps se clivent au cours de la mitose. C’est également en 1883 qu’August Weismann soutient l’inexistence de l’hérédité des caractères acquis. Au cours de la vie d’un individu, seules les modifications touchant le germen, c’est-à-dire les lignées cellulaires à l’origine des gamètes, peuvent être transmises à la descendance; les modifications touchant les autres cellules, c’est-à-dire celles constituant le soma, ne sont pas transmises. III 1900 : la « redécouverte » des lois de Mendel Cependant, durant toutes ces années, les travaux de Mendel ont été négligés par les biologistes. C’est seulement en 1900 que ses résultats sont remis à l’honneur, lors d’un épisode souvent désigné comme la « redécouverte » des lois de Mendel. En effet, à cette date, trois botanistes, le hollandais de Vries, l’allemand Correns et l’autrichien von Tschermak, entrent en concurrence pour la description des modalités de la transmission des caractères héréditaires lors du croisement de certains végétaux. S’il est aujourd’hui possible de penser que chacun d’entre eux s’est, pour partie, inspiré des résultats de Mendel, il n’en reste pas moins que, par leurs travaux, ils marquent le tournant du siècle, en réactivant simultanément une nouvelle approche dans l’interprétation de la transmission des caractères héréditaires, conduisant ainsi à la naissance d’une discipline nouvelle : la génétique. IV Vers la « théorie chromosomique de l’hérédité » La première décennie du siècle est le cadre de nombreux travaux consistant en une vérification et un affinement des lois de Mendel. L’anglais Bateson, par exemple, en est un des principaux acteurs, il invente lui-même le terme de « génétique » en 1905. En outre, durant les premières années du siècle, plusieurs biologistes, dont, par exemple, Sutton et Boveri, s’attachent à accorder les données cytologiques sur les chromosomes avec les lois de Mendel. Johanssens introduit le terme de « gène » en 1909 et c’est en 1910, que le gène est présenté par le biologiste américain Thomas Hunt Morgan comme une entité localisable sur les chromosomes. Travaillant sur la drosophile, matériel idéal pour ce type de travaux, Morgan et ses collaborateurs s’appuient sur les recombinaisons chromosomiques pour établir des cartes génétiques de cet animal. Il est dès lors possible d’affirmer que le gène est une unité de fonction, de recombinaison et de mutation. Ainsi, dès les années dix, la transmission des caractères héréditaires lors de la reproduction est en partie expliquée, cependant la nature des gènes et les modalités de leur expression restent inconnues. C’est autour de ces problèmes que dans les années quarante et cinquante une nouvelle discipline naît du rapprochement de la biochimie et de la génétique : la biologie moléculaire. V La relation « gène-enzyme » Il faut attendre 1941, pour que la relation entre le gène et l’enzyme soit établie par George Beadle et Edward Tatum. L’établissement de ce lien est le fruit d’une quarantaine d’années de questionnement et de travaux qui, longtemps, ne purent aboutir, car portant sur des voies métaboliques trop complexes. Encore une fois, le choix d’un bon matériel expérimental facilita la démarche des chercheurs. En effet, Beadle et Tatum choisissent un haploïde, la moisissure Neurospora, pour étudier le déterminisme génétique d’une voie de synthèse. Ainsi montrent-ils que des souches rendues mutantes pour un gène donné sont dans l’incapacité de synthétiser l’enzyme correspondante. VI La nature chimique des gènes : protéines ou ADN? Jusque dans les années quarante, la communauté des biologistes reste convaincue que le support de l’hérédité dans les chromosomes serait constitué par des protéines, l’acide désoxyribonucléique ne jouant qu’un rôle de soutien. En 1944, Oswald T. Avery, Colin MacLeod et Maclyn MacCarty, montrent que le facteur de la transformation bactérienne est l’ADN. Cependant cette découverte reste sans écho, les biologistes de l’époque n’en percevant pas l’importance. C’est seulement en 1952, à l’issue de travaux de Hershey et Chase sur un virus, le bactériophage, qu’il est admis que le support de l’hérédité est constitué par l’acide désoxyribonucléique. À la même époque plusieurs équipes cherchent à élucider la structure de cette molécule. En 1953, deux jeunes scientifiques, Francis Crick et James Watson, en rapprochant les multiples données disponibles à l’époque, parviennent à proposer un modèle de la molécule. Leur découverte a un retentissement immédiat, tous les biologistes comprennent immédiatement l’intérêt de cette structure en double hélice, de la disposition complémentaire des bases, ainsi que de la succession de ces mêmes bases pour le codage d’une information. Il reste alors à découvrir comment la séquence des bases de l’ADN peut déterminer la séquence en acide aminés des protéines. En 1957, Crick et Leslie Orgel remarquent que des triplets de bases, sans décalage, permettent de décrire les 20 acides aminés. Finalement, en 1961, Marshall Nirenberg et Johann Matthei réalisent la synthèse in vitro d’une protéine à partir d’un ARN poly U. Il faudra ensuite cinq années pour que l’ensemble du code génétique soit établi. C’est également au début des années soixante que les mécanismes de la synthèse des protéines sont élucidés et que le rôle de l’ARN messager est découvert par les biologistes français François Jacob et Jacques Monod. Ainsi, au milieu des années soixante, les concepts fondamentaux de la biologie moléculaire sont établis, une nouvelle ère peut s’ouvrir, celle du perfectionnement de ces concepts et de leur utilisation dans le champ des biotechnologies. 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire 61 SYNTHÈSE L’essentiel temps En 1866, Gregor Mendel formalise la répartition statistique des caractères héréditaires lors de leur transmission d’une génération à la suivante. Ces résultats, restés dans un oubli relatif, sont « redécouverts », en 1900, simultanément par Hugo de Vries, Karl Correns et Erich von Tschermak. Dans les années 1910, à l’issue de travaux sur la drosophile, Thomas H. Morgan achève d’établir la théorie chromosomique de l’hérédité et, dès lors, le gène peut être défini comme une unité de fonction, de recombinaison et de mutation. En 1941, George Beadle et Edward Tatum établissent la relation « un gène-une enzyme ». Les résultats d’Oswald Avery restant sans écho en 1944, il faut attendre les travaux d’Alfred D. Hershey et Martha Chase pour établir que le support de l’information génétique est l’ADN. Enfin, en 1953, Françis Crick et James Watson découvrent que la molécule d’ADN possède une structure en double hélice. Au début des années soixante, les modalités de la synthèse des protéines sont élucidées et le rôle de l’ARN messager est établi. En 1966, l’ensemble du code génétique est caractérisé. BIOLOGIE MOLÉCULAIRE 1970 1960 1966 code génétique 1961 ARN messager 1950 1953 découverte de la structure de l'ADN 1952 ADN support de l'information génétique 1940 1944 ADN support de l'information génétique (sans écho) 1941 relation théorie synthétique de l'évolution «un gène-une enzyme» 1930 1920 GÉNÉTIQUE théorie chromosomique de l'hérédité 1910 1900 «redécouverte» des lois Mendel 1900 1890 fin du XIXe,études cytologiques, descriptions des chromosomes, mitose, meïose.... 1880 1870 1866 publication de Mendel 1860 62 1859 DARWIN publication de «l'origine des espèces...» 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire RESTITUER DES CONNAISSANCES EXERCICE 1 Définir en une phrase claire les mots ou expressions suivants. ● gène ● transformation bactérienne ● hybride ● code génétique ● ARN messager ● double hélice d’ADN ● crossing-over EXERCICE 2 Restituer ses connaissances en quelques phrases sur un sujet précis, en utilisant obligatoirement un ensemble de mots-clés. sujets mots-clés a. La redécouverte des lois de Mendel hybrides, récessif, simultanéité b. La découverte de la structure de l’ADN Chargaff, diffraction des rayons X, double hélice, Watson et Crick c. La nature chimique du support de l’hérédité protéine, ADN, bactérie, phage d. Gregor Mendel et les « lois de l’hérédité » statistiques, hybrides, disjonction, ségrégation exercice guidé La découverte de la structure de l’ADN Énoncé Le début des années 1950 a été marqué par la découverte de la structure de l’acide désoxyribonucléique. L’extrait proposé ici relate la visite de Maurice Wilkins dans le laboratoire de James Watson et Francis Crick. Présenter tout d’abord les étapes qui ont conduit à cette découverte et proposer ensuite un commentaire de ce texte. Conseil de résolution Présenter les différentes recherches qui ont été menées concernant cette question. Rappeler la situation de Crick et Watson et leur méthode de travail face à ce problème. Relever et analyser les différents éléments du document qui, précisément, caractérisent les étapes de cette histoire. La difficulté réside dans le fait d’éviter les répétitions en rédigeant la dernière partie. « aurice n’eut pas besoin de regarder le modèle plus d’une minute pour l’aimer. Il avait été prévenu par John que c’était un objet à deux chaînes, maintenues entre elles par des paires de bases A-T et G-C et, dès qu’il entra dans notre bureau, il en étudia soigneusement les détails. Que l’objet eût deux ou trois chaînes ne le dérangeait guère puisqu’il savait qu’il n’y avait pas jusqu’ici de preuves. Tandis que silencieusement, il contemplait l’objet métallique, Francis se tenait à ses côtés parlant à toute allure du diagramme aux rayons X correspondant à cette structure, puis devenant étrangement muet quand il comprenait que Maurice désirait regarder la double hélice et non subir un cours de cristallographie théorique qu’il était capable de concevoir tout seul. » M D’après J. D. Watson, La double hélice, Hachette, Paris, 1984, p 214. EXPLOITER DES DOCUMENTS EXERCICE 3 Générations d’hybrides d’après Mendel Mendel a lui-même établit le tableau ci-dessous, en supposant arbitrairement que chaque plante donne 4 graines à chaque génération. En quelques phrases, présenter le principe utilisé pour établir ce tableau. générations rapports déduits A Aa a A Aa a 1 1 2 1 1 2 1 2 6 4 6 3 2 3 3 28 8 28 7 2 7 4 120 16 120 15 2 15 5 496 32 496 n 31 2 31 2n − 1 2 2n − 1 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire 63 EXERCICES EXPLOITER DES DOCUMENTS EXERCICE 4 « Un regard datant de 1913 a première tentative de relation entre un caractère somatique donné et un chromosome vint avec la suggestion de McClung (1902) selon laquelle le chromosome accessoire est un déterminant du sexe […] Une étape supplémentaire fut franchie quand Morgan (1910) montra que le facteur de la couleur des yeux de la mouche Drosophila ampelophila suivait la distribution du chromosome sexuel déjà décrit dans la même espèce par Stevens (1908). » L D’après A. H. Sturtevant, J. Explt. Zool, 14,43-59, 1913. Commenter cette citation en la replaçant dans le contexte des idées de l’époque. EXERCICE 5 Un témoignage historique Relatant son arrivée à l’Institut Pasteur en 1949, le biologiste François Jacob, évoque par ces mots le contexte dans lequel il entame sa carrière de chercheur : « ’ avais eu la chance d’arriver au bon moment au bon endroit. Au bon moment, parce que, en ces années d’après-guerre, naissait une discipline nouvelle qui, en utilisant comme matériel les microorganismes, trouvait accès à l’analyse des mécanismes fondamentaux de la cellule, l’unité de base du vivant. L’étude des champignons et des levures avait montré que l’hérédité ne gouverne pas seulement des caractères un peu secondaires comme, chez la mouche, la forme des ailes et la couleur des yeux. Mais qu’elle régit toutes les propriétés d’un organisme, jusqu’au moindre détail de sa chimie. Une fois ces réactions du métabolisme transformées en objets d’étude pour la génétique, il devenait possible, en retour, d’analyser l’hérédité d’organismes aussi simples que les bactéries… » J François Jacob, La statue intérieure, Odile Jacob, Paris, 1987, p 252. Commenter ce document en indiquant quels sont les résultats majeurs évoqués par François Jacob. EXERCICE 6 Vérification d’une loi de Mendel En 1902, le biologiste français Lucien Cuénot adresse une note à l’Académie des Sciences de Paris. Il relate en ces termes certains de ses résultats : « usqu’ici, les recherches sur les applications de la loi de Mendel ont toutes porté sur le règne végétal, et l’on ne sait pas si ce mode d’hérédité se rencontre aussi chez les animaux. Depuis 2 ans, j’expérimente avec un matériel très favorable qui me permet de répondre par l’affirmative. Le caractère différentiel le plus frappant (et peut-être unique) entre les Souris grises des maisons (Mus musculus L.) et les Souris albinos à yeux rouges est la présence de pigment (noir et jaune) chez les premières, son absence totale chez les secondes : or, si l’on croise une Souris grise ( ou ) avec une Souris blanche ( ou ), on obtient toujours, sans exception, des produits gris, parfaitement semblables au parent gris. Le caractère pigment est donc dominant par rapport au caractère absence de pigment. » J Lucien Cuénot, « La loi de Mendel et l’hérédité de la pigmentation chez la souris », Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des Sciences, séance du 7 avril 1902, pp 779-781. In C. Lenay, « La découverte des lois de l’hérédité (1862-1900) – Une anthologie », Press Pocket, 1990, p 267. Situer les travaux de Cuénot dans leur contexte historique et indiquer quelle loi de Mendel le biologiste confirme ici chez l’animal. 64 3. De la naissance de la génétique à la biologie moléculaire EXERCICE 7 Utilisation de la cartographie des chromosomes La technique de cartographie des chromosomes mise au point par Morgan est fondée sur un positionnement relatif des gènes. L’analyse de croisements chez la drosophile a permis d’estimer les distances suivantes entre les loci de quatre gènes A, B, C et D : gènes considérés distance en centimorgans A–B 85 B–C 25 C–D 20 A–C 60 B–D 45 Établir la carte génétique du chromosome considéré.