L` apprentissage - Travail et sécurité
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L` apprentissage - Travail et sécurité
SERVICES 44 QUESTIONSRÉPONSES RETOUR SUR… À LA LOUPE EXTRAITS DU JO L’ apprentissage TRADITION SÉCULAIRE qui permet à un novice d'apprendre auprès d’un maître les rouages du métier, l’apprentissage et son cadre juridique ont beaucoup évolué. S e former tout en travaillant, et obtenir un diplôme : tel est le but de l’apprentissage. Si le principe est ancien, les modalités de cette formation en alternance ont beaucoup changé. Celle-ci est issue de la tradition de l’organisation des métiers en corporations (depuis le XIe siècle), abolie par la Révolution. Alors que l’apprentissage se développe considérablement sans être organisé, la loi du 22 février 1851 lui apporte un cadre juridique : elle crée le contrat d’apprentissage (pas forcément écrit), fixe un âge minimal pour l’apprenti (12 ans), un nombre maximal d’heures quotidiennes (dix de 12 à 14 ans, et douze de 14 à 16 ans). Elle prévoit également deux heures par jour pour l’éducation de ceux qui ne savent ni lire, ni écrire. Ces dispositions se retrouvent dans le Code du travail de 1910. Quelques années plus tard, l’enseignement s’organise un peu plus : la loi du 25 juillet 1919 instaure les cours professionnels obligatoires et gratuits pour tous les jeunes de moins de 18 ans, y compris les apprentis (150 heures de cours d’enseignement théorique et général par an). Quant à la loi du 20 mars 1928, elle réforme l’apprentissage. Ce texte impose un contrat d’apprentissage écrit et signé entre l’apprenti et le maître d’apprentissage. Il institue également l’obligation de fréquenter les cours professionnels et de se présenter au diplôme de certificat d’aptitude professionnelle (CAP). C’est en 1971, avec la loi relative à l’apprentissage (loi n° 71-576), que celui-ci devient une forme d’éducation à part entière, assurée en partie dans l’entreprise et en partie dans un centre de formation d’apprentis (CFA) – les enseignements dispensés dans les centres doivent être au minimum de 360 heures par an. Cette formation est sanctionnée par un diplôme d’État. L’âge de l’apprenti à son engagement est fixé à 16 ans au moins 1 et 20 ans au plus. Cette limite d’âge sera allongée à 25 ans par l’ordonnance n° 86-836 du 16 juillet 1986 et n’a pas été modifiée depuis. L’apprenti bénéficie des mêmes droits que les salariés de l’entreprise et est soumis aux mêmes règles, sauf dispositions spécifiques. Par exemple, il est soumis aux mêmes horaires de travail que les autres salariés (le temps consacré à la formation en CFA étant comptabilisé comme temps de travail). En effet, cette loi a donné au contrat d’apprentissage le statut de contrat de travail. Elle prévoit qu’il est régi par les lois, règlements et conventions collectives applicables aux relations de travail entre employeurs et salariés dans la branche ou l’entreprise considérée, dans travail & sécurité – n° 776 – octobre 2016 L’APPRENTI MINEUR DAVANTAGE PROTÉGÉ Les jeunes travailleurs de moins de 18 ans, apprentis ou non, bénéficient de davantage de protection que les salariés majeurs : n obligation de bénéficier de deux jours de repos consécutifs par semaine, sauf dérogation pour certains secteurs, prévue par une convention collective ou un accord collectif, ou accordée par l’inspecteur du travail, avec une période minimale de repos hebdomadaire de 36 heures consécutives ; n interdiction du travail de nuit (entre 22 h et 6 h pour un jeune de 16 à 18 ans, entre 20 h et 6 h pour un jeune de moins de 16 ans), sauf dérogation pour certains secteurs, accordée par l’inspecteur du travail ; n pas plus de 8 heures de travail effectif par jour, dans la limite de 35 heures par semaine, sauf dérogation accordée par l’inspecteur du travail après avis du médecin du travail, dans la limite de 5 heures par semaine ; n pas plus de 4 h 30 de travail effectif ininterrompu et, si le temps de travail est supérieur à cette durée, le jeune travailleur bénéficie d’une pause de 30 minutes consécutives minimum. Le Code du travail interdit par principe l’affectation des jeunes travailleurs de plus de 15 ans et de moins de 18 ans à certains travaux. Mais, pour les besoins de leur formation professionnelle, une dérogation est possible, sous certaines conditions. Récemment, la procédure de dérogation a évolué, passant d’un système d’autorisation par l’inspecteur du travail à un système de déclaration à ce dernier1. 1. Depuis le décret n°2015-443 du 17 avril 2015. la mesure où ces textes ne sont pas contraires à ses dispositions et à celles de ses textes d’application. Le Code du travail, qui prévoit à l’heure actuelle des dispositions spécifiques aux jeunes travailleurs (lire l’encadré ci-dessus), lui est donc applicable. La loi du 23 juillet 1987 (n° 87-572) sur l’apprentissage ouvre cette formation à tous les diplômes depuis le CAP jusqu’au bac+5. Celle du 17 juillet 1992 (n° 92-675) l’a quant à elle ouvert au secteur public non industriel et commercial. n Katia Delaval 1. Voire 15 ans, sous certaines conditions.