LE FONDS RÉGIONAL D`ART CONTEMPORAIN BASSE

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LE FONDS RÉGIONAL D`ART CONTEMPORAIN BASSE
LE FONDS RÉGIONAL D’ART CONTEMPORAIN BASSE-NORMANDIE
PRÉSENTE
TIC-TOC
JÜRGEN KLAUKE, ANNA & BERNHARD BLUME
Collection Frac Basse-Normandie
Exposition du 8 janvier au 8 février 2007
Jürgen Klauke, Anna et Bernhard Blume traitent des fantasmagories individuelles ou collectives liées
à la psychologie intérieure et à la vie ordinaire. Là où le couple Blume doit, dans ses œuvres, faire face
à une véritable révolte des objets qui volent au travers d’un salon petit-bourgeois, Jürgen Klauke décrit
l’état d’accablement d’un homme sous les effets du pouvoir sourd et muet des choses (une table, des
cannes, des seaux, etc.). Alors que les images des Blume sont dynamiques et bruissantes, le silence et
l’immobilité règnent dans celles de Jürgen Klauke. Sa névrose le conduit à s’imaginer happer par les
attributs du costume du dimanche, qui s’emparent au-delà de son corps, de son esprit, canne,
chapeau…
Né en 1943, Jürgen Klauke vit et travaille à Cologne. Dans la série Névrose du dimanche qui s’étend
sur une période de trois ans (1991 - 1993), l’artiste se bat avec les objets quotidiens d’une vie pas si
quotidienne que cela. Le dimanche, constate Jürgen Klauke, règne une vacuité horrible qui nous
pousse à prendre la fuite dans la névrose en se jetant sous la table, en mettant son chapeau... À la
manière de Monsieur Hulot, et contrairement à la paisible habitude des jours en semaine, le dimanche,
les choses nous imposent leur vie propre et nous confrontent à une conscience de nous-mêmes. Le
dimanche est un jour de catastrophe. Le corps se dissout dans le monde des objets jusqu'à se
transformer en accessoire. Le sujet dépersonnalisé se duplique dans le déroulement d’un scénario
absurde. L’angoisse fantasmatique et les contraintes sociales prennent ici la forme d’une pantomime
existentielle qui n’est pas sans évoquer l’univers des romans de Kafka et leurs punitions d’une subtile
cruauté.
« « Art d’attitude » depuis les débuts, lié à la performance et au travestissement, selon des scénarios
minutieusement élaborés, et dans lequel la photographie intervient pour donner forme aux différentes
transformations. Entre la mélancolie et la rigueur conceptuelle, la démarche de Klauke, vise à la
production de « contre-images », qui constituent en fait des commentaires sur la société,
l’environnement affectif et idéologique dans lequel baigne le sujet individuel.» Régis Durand, Art Press,
mars 1992
« Nés tous deux en 1937 en Allemagne, Anna et Bernhard Blume vivent et travaillent en Allemagne.
Dans les années 70, ils réalisent en collaboration des séries photographiques en polyptyques narratifs
en noir et blanc où les rapports entre irrationnel et normalité sont sous-jacents. Dans Scène de médium,
un personnage se présente déguisé en sage petit bourgeois allemand dans un appartement clos, victime
d’un univers quotidien aliénant où toute logique aurait disparu. Entre drôlerie et panique, il est attaqué
par des objets en apesanteur, des théières ou par des formes géométriques lumineuses. Eux-mêmes
semblent en lévitation dans des attitudes hystériques.
L’humour est un moyen pour les époux Blume de s’attaquer aux mythes de la culture allemande : la
stabilité du bonheur familial et la quiétude du bien-être matériel, la vision romantique de la forêt et la
philosophie idéaliste de Kant. Dans leur mise en cause des valeurs établies, leur œuvre relève d’une
attitude conceptuelle ironique avec des référents au constructivisme. Auteurs-acteurs influencés par
Joseph Beuys et le mouvement Fluxus, ils font de la photographie la finalité de leurs performances ».
(Olivier Clément, catalogue À travers le miroir, Rouen, 2000)
Jürgen Klauke, Névrose du Dimanche, 1991-1993
huit photographies noir et blanc, 60 x 47 cm chaque
Anna & Bernhard Blume, Scène de médium, 1987
triptyque, photographie noir et blanc, 41 x 37 cm chaque
Collection Frac Basse-Normandie
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