Énoncer - L`UTES
Transcription
Énoncer - L`UTES
LP 111 Examen de première session 13/12/2011 Durée : deux heures Les documents et l’utilisation de calculatrices sont interdits. Les téléphones doivent être éteints et rangés dans les sacs. De nombreuses questions sont indépendantes et des résultats intermédiaires sont donnés, vous êtes donc encouragé(e) à lire l’ensemble du sujet avant de commencer à le traiter. De plus, il vous est fortement conseillé d’écrire dans vos réponses une expression littérale avant de donner un résultat chiffré. Un gratte-ciel dans le vent Les nouveaux matériaux de construction permettent aux gratte-ciel d’avoir une structure plus légère, ils peuvent ainsi gagner en hauteur. Cependant, ils deviennent en contrepartie plus flexibles. À titre d’exemple, le problème se pose pour la tour Taipei 101 de Taïwan. En effet, cette tour qui culmine à 508 m et qui a été un temps la plus haute du monde, est construite dans une région régulièrement soumise aux typhons et aux tremblements de terre. Or, un coup de vent de l’ordre de 100 km/h peut infliger au sommet de la tour un déplacement de plusieurs dizaines de centimètres. Afin de ménager la structure du bâtiment, ainsi que le confort des occupants, ces mouvements doivent être atténués. a. b. câbles sphère amortisseurs Figure 1 – a. Tour Taipei 101. b. Représentation schématique des derniers étages de la tour avec le dispositif d’amortissement. Celui-ci est un pendule constitué d’une sphère d’acier suspendue par des câbles. La sphère est aussi reliée à la structure du bâtiment par des amortisseurs. LP111 I page 2/4 Examen du 13/12/2011 Mouvements de la tour Après une rafale de vent, la tour se met à osciller. Le déplacement horizontal x de son sommet suit un mouvement périodique d’équation horaire x(t) = x0 cos ωt. 1. Quelle est la dimension de ω ? Quel est le lien entre ω et la période T du mouvement ? 2. Déterminer l’expression de la vitesse horizontale vx (t) du sommet de la tour, ainsi que de l’accélération ax (t). En déduire l’accélération maximale. 3. L’amplitude des oscillations de la tour est x0 = 30 cm, leur période T est de 6,3 s. Sachant qu’un occupant de la tour ressent une gêne pour des accélérations de l’ordre de g/100, où g est l’accélération de pesanteur (g = 10 m · s−2 ), justifier la nécessité d’atténuer ces oscillations. II Dispositif de réduction des oscillations La figure 1.b présente le dispositif destiné à réduire les oscillations de la tour. Celui-ci est constitué d’une sphère d’acier, dont la masse m vaut 600 tonnes, suspendue par des câbles de longueur l = 10 m. L’ensemble peut être traité comme un pendule pesant simple, repéré par son angle θ par rapport à un axe vertical (figure 2, feuille jointe). Indication : Dans tout ce problème, l’angle θ est petit. On pourra utiliser les approximations suivantes. sin θ ≈ θ et cos θ ≈ 1 − θ2 2 Attention, dans ces relations θ est exprimé en radian. Oscillations libres Dans cette partie, les frottements ne sont pas pris en compte. 1. Donner l’ensemble des forces qui s’exercent sur la sphère. Sur la figure 2, représenter schématiquement ces forces et #‰ a le vecteur accélération de la sphère. 2. Justifier que l’énergie mécanique Em du pendule pesant est conservée au cours de son mouvement. 3. Donner l’énergie potentielle Ep du pendule dans le champ de pesanteur en fonction de l’altitude z. On prendra Ep = 0 à z = 0 (voir figure 2). 4. En déduire l’expression de Ep (θ) en fonction de l’angle θ. 5. Montrer que si θ est petit, l’énergie potentielle s’écrit sous la forme Ep (θ) = Aθ2 , où A est une constante à déterminer et dont on vérifiera que la valeur est 3 · 107 J · rad−2 . Jusqu’à la fin de la partie II, on utilisera cette expression de l’énergie potentielle. Celle-ci est représentée sur la figure 3, feuille jointe. À la suite d’une bourrasque, au bout d’un certain temps (après un régime transitoire qui ne sera pas étudié dans ce problème), le dispositif se trouve dans l’état suivant : la tour est immobile (et le restera), mais la sphère est éloignée de sa position d’équilibre d’un déplacement horizontal xi = 30 cm, l’angle θ correspondant ayant une valeur θi . À cet instant, t = 0, la vitesse de la sphère est nulle. 6. Vérifier que θi = 3 · 10−2 rad. 7. Donner l’expression de l’énergie mécanique de la sphère dans le champ de pesanteur à t = 0. Faire l’application numérique. LP111 page 3/4 Examen du 13/12/2011 8. Décrire le mouvement de la sphère. En particulier, préciser à quelles positions sa vitesse est nulle. 9. Quelle est l’énergie cinétique Ec (θ = 0) de la sphère quand elle passe à la position θ = 0 ? En déduire la vitesse correspondante v(θ = 0) et faire l’application numérique. Oscillations amorties Des amortisseurs lient la sphère à la structure de la tour. Ils introduisent une force de frot# ‰ tement de type visqueux proportionnelle à la vitesse #‰ v de la sphère, Fvisc = −α #‰ v , qui permet l’amortissement des oscillations de la sphère. # ‰ 10. Représenter schématiquement Fvisc sur la figure 2 en supposant que θ est en train de croître. 11. Donner dans la base (u#‰, u#‰) l’expression de la vitesse #‰ v de la sphère et de son accélération #‰ a r θ dθ d2 θ en fonction des quantités l, et 2 . Dans cette même base, donner les expressions du poids dt dt et de la force de frottement. 12. En projetant le principe fondamental de la dynamique sur l’axe porté par u#‰θ , montrer que θ obéit à une équation différentielle de la même forme que celle d’un oscillateur harmonique amorti (on ne cherchera pas à résoudre cette équation). On se place toujours dans l’approximation où θ est petit. 13. À t = 0, la sphère est en θ = θi = 3 · 10−2 rad, sans vitesse initiale. Après un aller-retour, # ‰ la sphère ne rebrousse chemin qu’en θ = θi /2. Quel a été le travail WAR (Fvisc ) de la force de frottement sur cet aller-retour ? 14. Au bout d’un temps suffisamment long, la sphère s’arrête à sa position d’équilibre. Quel aura # ‰ alors été le travail total Wtotal (Fvisc ) de la force de frottement ? 15. Représenter qualitativement sur la figure 3 l’évolution de Em (θ) sur l’ensemble du mouvement de la sphère. Pour résumer, le fonctionnement du dispositif est le suivant : les oscillations de la tour mettent en mouvement le pendule, l’énergie mécanique de la tour est ainsi transmise au pendule. Cette énergie est au final dissipée par les frottements fluides dus aux amortisseurs. III Dispositif d’amortissement liquide Pour d’autres tours, les concepteurs ont choisi d’utiliser un dispositif d’amortissement différent. Ce dispositif est constitué de deux bassins identiques remplis d’eau, placés au dernier étage du bâtiment. Ils communiquent par une canalisation contrôlée par une vanne (figure 4). On note S la section horizontale des bassins et σ la section verticale de la canalisation, on supposera que σ S. La tour au repos, les niveaux des deux bassins sont à la même cote z = h. À la suite d’un mouvement de la tour, de l’eau passe d’un bassin à l’autre : un bassin voit son niveau s’élever d’une hauteur ∆h, et l’autre descendre de la même hauteur. Pour les applications numériques, on prendra les valeurs suivantes : S = 20 m2 , σ = 0,5 m2 , h = 1 m, ∆h = 0,2 m. On notera ρ = 1000 kg · m−3 la masse volumique de l’eau et on prendra la pression atmosphérique égale à Patm = 1,00 · 105 Pa. 1. La canalisation entre les bassins est fermée et le liquide est statique dans la configuration présentée sur la figure 4. Calculer les pressions aux points A, B et C. La vanne est maintenant ouverte. On cherchera à déterminer les vitesses dans le fluide juste après l’ouverture de la vanne, l’eau étant encore dans la configuration de la figure 4. 2. En considérant l’eau comme un fluide incompressible, écrire la relation qui lie vA , la vitesse du liquide au point A, vC , la vitesse en C et les sections S et σ. Comparer vA et vC . En déduire une approximation pour la suite du problème. LP111 page 4/4 Examen du 13/12/2011 z A Δh h 0 Δh B C vanne Figure 4 – Dispositif d’amortissement liquide. Deux bassins communiquent par une canalisation. Ceux-ci étant ouverts, la surface du liquide est donc en contact avec l’atmosphère. 3. On admet que la pression au point C reste celle de la question 1, et que le théorème de Bernoulli s’applique le long de la ligne de courant qui va du point A au point C. Énoncer le théorème de Bernoulli et en déduire la vitesse du liquide dans la canalisation. 4. Quel est alors le débit volumique Dv dans la canalisation ? Faire l’application numérique. Dans ce dispositif, ce sont les pertes d’énergie dans l’écoulement de l’eau, qui n’est en réalité pas un fluide parfait, qui permettent la dissipation de l’énergie mécanique de la tour. Examen du 13/12/2011, feuille jointe à rendre avec la copie Section : Numéro d’anonymat : z uθ l g ur θ m O x Figure 2 – Représentation simplifiée du dispositif sous la forme d’un pendule pesant simple. Quand θ = 0, le centre de masse de la sphère est à l’origine du repère (O, x, z). Ep Aθ 2 θi θ Figure 3 – Énergie potentielle de la sphère dans le champ de pesanteur en fonction de l’angle θ.