Des gens très bien

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Des gens très bien
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Des gens très bien
Sélection 2011
ème
25 ÉDITION
par Alexandre Jardin - Grasset, 2011
Prix du Roman Historique
Alexandre Jardin est un auteur et cinéaste
français né en 1965. Il est le fils d’une lignée
d’hommes célèbres : Pascal Jardin, écrivain
également et Jean Jardin, homme politique. Il
rédige son premier roman Bille en tête, à l’âge
de 20 ans. Ce dernier sera récompensé par le
prix du premier roman en 1986. Il écrit par la
suite de nombreux romans dont les principaux
thèmes sont l’amour et la pédagogie. Il sera
également chroniqueur pour l’émission Nulle
part ailleurs. En 1999, il crée l’association Lire
et faire lire, puis en 2002 l’association Mille
Mots pour la lecture en prison. Il est l’auteur
de 18 romans, son dernier livre Des gens très
bien est publié chez Grasset, 2011. En 1988, il
obtient le prix Femina pour Le Zèbre.
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EN RÉSUMÉ…
« Mon grand père – Jean Jardin dit le Nain Jaune – fut, du 20 avril
1942 au 30 octobre 1943, le principal collaborateur du plus collabo
des hommes d’Etat français : Pierre Laval, chef du gouvernement
du maréchal Pétain. Le matin de la rafle du Vél’ d’Hiv, le 16 juillet
1942, il était donc son directeur de cabinet, son double. Ses yeux,
son flair, sa bouche, sa main. Pour ne pas dire sa conscience ».
Ces deux phrases de la première page résument très bien le livre
d’Alexandre Jardin. Comment vivre avec l’idée que son grand père
ait pu être un collaborateur épargné ? A travers ce roman, on revit
avec l’auteur, les différentes étapes de sa réflexion sur son grandpère et son père. Comment un homme si haut placé pouvait ne
pas savoir et s’il savait comment a-t-il pu ne rien faire ?
QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES…
La rafle du Vélodrome d’Hiver a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942.
Elle est souvent surnommée la Rafle du Vel’ d’Hiv, il s’agit de la plus
grande arrestation de Juifs en France pendant la Seconde Guerre
mondiale. C’est le régime de Vichy qui organise cette rafle qui
mobilise près de 9000 policiers qui effectueront plus de 13 000
arrestations d’hommes, de femmes et d’enfants.
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COMMENTAIRE
C’est un très beau roman fort et poignant que nous livre Alexandre
Jardin, un roman de déception familiale. Il nous offre ici son
propre questionnement moral et psycho-généalogique. Un roman
axé sur lui-même et sur ses sentiments personnels plus que sur
son grand-père et les événements des années 1942 et 1943 qui
servent de point de départ à sa réflexion. Il utilise des mots forts
pour décrire ses sentiments. Il parle de honte, de dégoût qui accompagne son nom de famille. Comment peut-on pardonner aux
membres de sa famille responsables de telles atrocités ? Lui ne
peut pas, ou il a du mal. Pour Alexandre Jardin, les actes de son
grand-père ont détruit son père et lui-même jusqu’à l’âge de 40
ans. On suit avec lui son cheminement, son pèlerinage, sa réconciliation entre lui et son grand-père, mais également son propre
père à qui il ne pardonne pas le silence. Alexandre Jardin nous
propose un livre bien emmené, dynamique, entre roman et biographie. L’auteur nous dit qu’il lui a fallu plusieurs années avant
de pouvoir écrire ce livre, pour ne pas avoir une plume trop haineuse, pourtant elle se retrouve tout de même dans le roman.
L’auteur ressasse son idée page après page et lasse quelque peu
son lecteur par cette répétition, même si ce dernier comprend
tout de même le besoin d’écrire d’Alexandre Jardin.
Un roman qui connait une forte polémique, Pierre Assouline, biographe de Jean Jardin, a un avis tout autre qu’Alexandre Jardin
sur le sujet. Pour Christine Rousseau, une journaliste du Monde,
Alexandre Jardin lave son linge sale. Une chose est sûre, Des gens
très bien ne laisse pas indifférent.
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