full text - Revue de Médecine Vétérinaire
Transcription
full text - Revue de Médecine Vétérinaire
La lumière pulsée un nouveau procédé de conservation des aliments : revue bibliographique N. ELMNASSER1,2, N. ORANGE3, A. BAKHROUF2 et M. FEDERIGHI1* 1 : UMR-INRA 1014 SECALIM ENVN/ENITIAA, Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, Route de Gachet, BP 40706-44307 Nantes cedex 03, FRANCE. : Laboratoire d’Analyse, de Traitement et de Valorisation des Polluants de l’Environnement et de Produits. Faculté de Pharmacie de Monastir, Rue Avicenne, 5000 Monastir, TUNISIE. 3 : Laboratoire de Microbiologie du Froid, IUT d’Evreux, 55, Rue Saint-germain, 27000 Evreux, FRANCE. 2 * Auteur chargé de la correspondance : E-mail : [email protected] RÉSUMÉ Le traitement par lumière pulsée est un procédé innovant de décontamination microbienne de surfaces des aliments utilisant des flash de lumière blanche à large spectre. Cette revue bibliographique présente l'état de l'art de cette technologie en termes de présentation du principe, des effets sur les microorganismes en conditions de laboratoire ou en traitement de surface des aliments, des limites et des principaux facteurs affectant son efficacité. Mots-clés : Lumière pulsée, aliments, préservation, décontamination. SUMMARY High intensity pulsed light for food preservation : a review Pulsed light is a novel nonthermic technology to potentially decontaminate surfaces and foods by killing microorganisms using an intense broad spectrum. This review presents basic knowledges about this technology in terms of principle, effects on microorganisms in vitro and in foods, inactivation mechanisms, limits and main factors affecting the efficiency of the technology Keywords : Pulsed light, food, preservation, decontamination. Introduction De tous temps l'homme a cherché à conserver ses aliments et faire ainsi des réserves pour les périodes où la nourriture était moins abondante. Aux procédés séculaires (séchage, fumage, salage, immersion…) a succédé la longue période hégémonique des traitements thermiques (appertisation, pasteurisation, surgélation). Aujourd'hui, le besoin de faire des réserves est moins prégnant et les exigences des consommateurs vont vers la nécessité de pouvoir disposer d'aliments présentant des caractéristiques les plus proches des produits frais et ce, pendant une période la plus longue possible. Cela nécessite d'avoir recours à des procédés athermiques de préservation des aliments comme par exemple l'ionisation ou les hautes pressions hydrostatiques [9]. Dans cette quête continuelle de nouveaux procédés nous nous proposons de faire le point sur les connaissances actuelles concernant l'utilisation des champs lumineux pulsés comme procédé de décontamination microbienne. Principe Le traitement par lumière pulsée est un procédé athermique innovant de préservation des aliments qui utilise la technologie de la puissance pulsée pour inactiver les microorganismes en les soumettant aux flash intenses de lumière blanche de large spectre pendant des temps très courts (10-6 à 10-1 seconde). Ce système de traitement comporte un condensateur qui stocke l'énergie pendant une période relativement longue (de l’ordre de 0,2 seconde) et qui se décharge sur une ou plusieurs lampes à xénon (figure 1). La lampe émet des impulsions lumineuses qui sont focalisées sur la surface de traitement pendant un temps très court de quelques centaines de micro-secondes. Selon les équipements, des réflecteurs permettent à la lumière d'atteindre toutes les surfaces du produit. Chaque flash délivre une énergie de quelques joules par cm2. L'énergie par flash et le nombre de flash déterminent l'effet antimicrobien du traitement. Dans le procédé Pure Bright™, la lampe émet des impulsions de lumière de longueurs d’onde comprises entre l’ultraviolet et le proche infrarouge : 21 % d’UltraViolets (UV de 180 à 380 nm), 30 % de la lumière visible (380 à 700 nm) et 49 % d’infrarouges (700 à 1100 nm). Le spectre de longueurs d’onde de la lumière émise par le procédé lumière pulsée est 20 000 fois plus intense que la lumière émise par le soleil à la surface de la terre [8]. Le procédé de traitement par illumination UV continu est connu depuis plus longtemps mais son utilisation est limitée dans les aliments du fait des réactions d’oxydation (notamment des lipides) qui entraînent des changements organoleptiques des produits qui en contiennent. Alors que le système lumière pulsée, limite efficacement ces réactions d’oxydations. Cette différence entre le système lumière pulsée et les systèmes de traitements UV continus peut être expliquée par la courte durée de l’impulsion (100 microseconde) ainsi que la demi-vie des liaisons excitées (10-9 à 10-4 seconde), qui empêchent un couplage efficace avec l’oxygène libre ou dissous. De plus, les réactions d’oxydation sont limitées car le nombre d’impulsions est faible (1 à 3) lors d’un traitement usuel [10]. Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 TRAITEMENTS LUMIÈRE PULSÉE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 275 M o d u le de tra i te me n t M o d u le générateur Unité de puissance (condensateurs) + Pupitre de commande Décharge d’une haute énergie dans une lampe Xénon Un i té de tra i te me n t : Lampe à xénon Emission de flash de lumière sur le produit à traiter Produit à traiter FIGURE 1 : Représentation schématique du système lumière pulsée Inactivation microbienne par la lumière pulsée L’action principale de la lumière pulsée est une inactivation totale des micro-organismes. Les approches utilisées pour caractériser l’inactivation sont très différentes. Les études sont réalisées en milieu de culture (solide ou liquide) ou dans un aliment. Cette inactivation peut être estimée pour des souches pathogènes ou d’altération très spécifiques, ou bien encore sur la microflore endogène d’un aliment. L’absence d’homogénéité dans les matériels et les approches utilisés, les informations divergentes ou indisponibles sur la puissance des lampes, la distance de traitement et le nombre ou la durée des pulses donnent des résultats en apparence très variables et difficiles à comparer. Cette synthèse essaiera donc de tenir compte, dans la mesure des informations fournies, des variations dues au déroulement même de l’étude. Jusqu’alors, peu d’informations étaient disponibles sur les applications de cette technologie dans le domaine de la qualité ou de la sécurité des aliments. Mais, durant ces quelques dernières années des études concernant l’utilisation de la lumière pulsée comme un moyen de contrôle ou d’inactivation des micro-organismes présents dans les aliments, ont été effectuées. INACTIVATION DES MICRO-ORGANISMES IN VITRO Lorsque l’on évalue l’efficacité d’un traitement de préservation des aliments, l’un des premiers critères estimés, est sa capacité à éradiquer les micro-organismes pathogènes et d’altération donc à assurer l’hygiène du produit. Les tableaux I et II synthétisent les résultats d’inactivation par la lumière pulsée de divers micro-organismes. Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 Inactivation des bactéries GOMEZ-LOPEZ et al. [12] dans leur étude concernant l’effet de la lumière pulsée sur des micro-organismes inoculés à la surface d’un milieu gélosé, ont montré des réductions décimales entre 2,8 et >5,2 logs après 50 impulsions (Energie = 7 Joules) et à une distance de 8,5 cm. ROWAN et al. [23] ont rapporté ~ 6 réductions décimales de populations bactériennes traitées par 200 impulsions (Energie = 3 Joules) et à 4,5 cm de distance. Pour obtenir des résultats similaires avec des populations d’Escherichia coli O157:H7 et de Listeria monocytogenes étalées à la surface de la gélose, 512 impulsions, sont nécessaires pour obtenir 7 et 6 réductions décimales respectivement [18]. Les spores bactériennes présentent souvent une résistance accrue à divers traitements (chaleur, Hautes Pressions). Il semble que le procédé par lumière pulsée puisse être une alternative très intéressante pour l’inactivation des spores bactériennes. Le traitement de spores de Bacillus circulans et Bacillus cereus à la surface d'une gélose par 50 flash a réduit les populations de 3,7 et >5,9 logs respectivement [12]. De même, BUSHNELL et al. [3] ont observé une inactivation totale (6 à 8 réductions décimales) des populations de spores de Bacillus subtilis, Bacillus pumilus, et Bacillus stearothermophilus avec un traitement de 1 à 3 flash. Précédemment, DUNN et al. [7] avaient obtenu plus de 6 réductions décimales de spores de Bacillus pumilus en solution aqueuse après 20 flash (1 J/cm²). 276 ELMNASSER (N.) ET COLLABORATEURS Milieu de traitement Energie (J ou J/cm²) Nombre de flash ou durée de traitement (s) Réductions (log) Références Pseudomonas aeruginosa Milieu solide 3J 200 flash 5,8 [23] Salmonella enteritidis Milieu solide 3J 100 flash 4,5 [23] Pseudomonas fluorescens Milieu solide 7J 50 flash 4,2 [12] Salmonella enteritidis Milieu solide 3J 200 flash 5,6 [23] Salmonella typhimirium Milieu solide 7J 50 flash 3,2 [12] Escherichia coli Milieu solide 7J 50 flash 4,7 [12] Escherichia coli Milieu solide 3J 512 flash 6,82 [18] Escherichia coli Milieu solide 3J 200 flash 6,2 [23] Klebsiella oxytoca Milieu solide 7J 50 flash 4,2 [12] Photobacterium phosphoreum Milieu solide 7J 50 flash > 4,4 [12] Staphylococcus aureus Milieu solide 3J 200 flash 5,1 [23] Staphylococcus aureus Milieu solide 5,6 J/cm2 5s 7,5 [16] Staphylococcus aureus Suspension 5,6 J/cm2 5s 8,5 [16] Staphylococcus aureus Milieu solide 7J 50 flash > 5,1 [12] Bacillus cereus Milieu solide 7J 50 flash >3 [12] Clostrdium perfringens Milieu solide 7J 50 flash > 2,9 [12] Listeria monocytogenes Milieu solide 7J 50 flash 2,8 [12] Listeria monocytogenes Milieu solide 3J 200 flash 4,4 [23] Listeria monocytogenes Milieu solide 3J 512 flash 6,25 [18] Milieu solide 7J 50 flash > 5,9 [12] Bactéries Cellules végétatives Spores Bacillus cereus TABLEAU 1 : Effets de la lumière pulsée sur les bactéries in vitro Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 TRAITEMENTS LUMIÈRE PULSÉE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Inactivation des moisissures, des levures et des virus A la lumière des résultats obtenus par les différents auteurs sur l’inactivation des populations de moisissures et de levures présentés dans le tableau II, il semble que l’on puisse dire que celles-ci apparaissent plus résistantes aux traitements que les bactéries [23, 1, 12]. ANDERSON et al. [1] ont observé que Aspergillus niger et Fusarium culmorum sont réduits de 4,5 logs après 1000 pulses. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus pour Botrytis cinerea et Monilia fructigena traitées par la lumière pulsée pendant 250s (équivalent à 1500 pulses). Ces moisissures ont montré une progression sigmoïde de leur inactivation. En effet, l’inactivation totale de la population n’a pu être obtenue [19]. L’étude de GOMEZ-LOPEZ et al. [12] a montré que le traitement des moisissures traitées par 50 flash provoque des réductions décimales ne dépassant pas 3 logs. Précédemment, l’étude de TAKESHITA et al. [27], a montré que le traitement par 5 flash de cellules de Saccharomyces cerevisiae a provoqué 6 réductions décimales. La somme de travaux dévolus à l’étude des effets de la lumière pulsée sur les virus est beaucoup plus modeste et sans commune mesure avec celle consacrée aux bactéries, moisissures et levures. ROBERTS et HOPE [22] ont étudié les effets 277 des traitements sur des virus enveloppés et non enveloppés. En tampon phosphate, une dose totale de 1 J/cm2 a réduit les populations entre 4,8 et 7,2 logs. Le mécanisme d’inactivation n’est pas établi mais des hypothèses sont envisageables. L’inactivation d’enzyme-clés impliqués dans la multiplication intra-cellulaire et/ou l’endommagement irréversible de la capside protéique. Des ruptures de l’enveloppe protéique pourraient également être en cause. Il est possible que les virus ayant un large génome puissent être les plus sensibles à l’inactivation à cause de la grande taille de cette cible des rayonnements UV. De plus, les virus à double brin d’ADN pourraient être plus résistants que ceux à simple brin d’ADN due à la possibilité de réparation en utilisant les brins endommagés comme modèles. Il est apparu à la lumière de ces travaux que le traitement par la lumière pulsée permet d’obtenir des réductions importantes et significatives du nombre de micro-organismes en conditions de laboratoire. Dans un objectif d’application il est intéressant de connaître l’efficacité de tels traitements dans des matrices ou des ingrédients alimentaires. Milieu de traitement Energies (J ou J/cm²) Nombre de flash Réductions (log) Références Botrytis cinerea Milieu solide 7J 1500 3 [19] Monilia fructigena Milieu solide 7J 1500 4 [19] Botrytis cinerea Milieu solide 7J 50 1,2 [12] Aspergillus niger Suspension 1 J/cm2 1 0,8-1 [31] Aspergillus niger Suspension 1 J/cm2 5 4,8 [31] Aspergillus niger Suspension 5 J/cm2 1 5-6,1 [31] Aspergillus flavus Milieu solide 7J 50 2,2 [12] Saccharomyces cerevisiae Suspension 3,5 J/cm2 5 6 [27] Saccharomyces cerevisiae Milieu solide 3J 100 3,7 [23] Polio virus type 1 Suspension 2 J/cm2 2 > 6,7 [22] Hepatitis A Suspension 2 J/cm2 2 > 5,7 [22] Herpes simplex virus type 1 Suspension 2 J/cm2 2 > 4,8 [22] Micro-organismes Moisissures Levures Virus TABLEAU 2 : Effets de la lumière pulsée sur les moisissures, les levures et les virus in vitro Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 278 ELMNASSER (N.) ET COLLABORATEURS INACTIVATION DES MICRO-ORGANISMES EN SURFACE DES ALIMENTS Jusqu’à présent, peu d’informations étaient disponibles sur les applications de cette technologie dans le domaine du traitement des aliments. L’avantage majeur de cette technique serait de combiner les actions de la lumière pulsée et d’un nombre faible de pulses dans le but de conserver les qualités organoleptiques du produit frais tout en améliorant leur sécurité et salubrité microbiologiques. Les résultats des différents travaux concernant l’inactivation des micro-organismes dans des produits alimentaires sont présentés dans le tableau III. A notre connaissance le travail le plus ancien est celui de DUNN [6] qui a montré que la lumière pulsée induit 8 réductions décimales de Salmonella enteritidis inoculées à la surface des œufs avec 8 flash à 0,5 J/cm2. HUFFMAN et al. [14] ont inoculé de l’eau avec différents micro-organismes et les ont soumis à la lumière pulsée avec deux flash à 0,25 J/cm2. Le traitement provoque > 7, > 4 et > 4 réductions décimales de Klebsiella terrigena, des virus polio et Rotavirus et du parasite Cryptosporidium parvum respectivement. La lecture du tableau III montre une certaine efficacité de la lumière pulsée à obtenir une inactivation des microorganismes présents sur les aliments. Cependant, il existe une vraie difficulté à généraliser les résultats. Par exemple, SHARMA et DEMIRCI [24] ont étudié l’effet de la lumière pulsée sur Escherichia coli O157:H7 inoculée dans des graines de luzerne en utilisant le système « SteriPulse-XL® 3000 ; Xenon Corp., Mass., U.S.A ». Il est à noter que ce système produit un large spectre comprenant : UV, lumière visible et infrarouge avec une proportion d‘UV voisine de 50% (communication personnelle, Pr. Ali Demirci). Ces auteurs ont trouvé que les populations d’Escherichia coli O157:H7 étaient réduites Micro-organismes Bactéries Salmonella enteritidis Escherichia coli Escherichia coli Klebsiella terrigena Listeria monocytogenes Moisissures Aspergillus niger Levures Saccharomyces cerevisiae Saccharomyces cerevisiae Virus Polio et Rotavirus Parasites Cryptosporidium parvum seulement de 0,94 log après 135 flash et à une distance de 8 cm. Le traitement par la lumière pulsée n’a pas affecté significativement le taux de germination de ces graines. Le traitement par la lumière pulsée de farines inoculées par des spores d’Aspergillus niger (100 s à 5,6 J/cm2) est effectué par le même équipement que celui de SHARMA et DEMIRCI [24]. Le traitement induit une réduction de 3,25 et 2.95 log à une distance de 3 et 13 cm respectivement entre la lampe et la surface de la farine à traiter [15]. En utilisant le même système de lumière pulsée, le traitement d’Escherichia coli O157:H7 et Listeria monocytogenes Scott A à la surface du filet de saumon frais par la lumière pulsée (5,6 J/cm2), a été réalisé par OZER et DEMIRCI [21]. Une inactivation maximale de 0,86 réduction décimale a pu être obtenue pendant 30 s de traitement à 5 cm pour Escherichia coli O157:H7. Pour Listeria monocytogenes Scott A, la réduction maximale a été de 1.02 log à 8 cm durant 60 s. FINE et GERVAIS [10] ont rapporté une inactivation de 10,1 et 44,5% de ce même micro-organisme dans du blé et du poivre noir, respectivement, après 64 pulses à 31,12 J/cm2. Ces travaux montrent que l’inactivation de micro-organismes par la lumière pulsée dépend du nombre d’impulsions et du temps de traitement, de l’épaisseur du produit et de la distance entre la lampe et le produit à traiter. La lumière pulsée est très efficace pour la décontamination des surfaces lisses ou des liquides clairs. Pour les aliments solides opaques, irréguliers, poreux ou épais (poisson, graines, légumes et fruits) testés, fait que l’efficacité du traitement lumière pulsée est généralement moindre comparativement aux résultats in vitro. Pour la plupart des produits il est clair qu’il s’agira de traitements de surface et, il semble raisonnable de pouvoir atteindre, grâce à ce traitement, certains objectifs de sécurité et de salubrité. Milieu de traitement Energies (J/cm²) Nombre de flash ou durée de traitement (s) Réductions (log or %) Références Œufs 0,5 8 > 8 log [6] Graines de luzerne Filets de saumon Eau 5,6 5,6 0,25/ flash 5,6 135 135 2 0,6-1,82 log 0,24-0,91 log > 7 log [24] [21] [14] 135 0,72-0,8 log [21] Graines de farine 5,6 100 s 1,35 à 4,95 log [15] Blé 1,95 64 1,6% [10] Poivre noir 1,95 64 2,5% [10] Eau 0,25/flash 2 > 4 log [14] Eau 0,25/ flash 2 > 4 log [14] Filets de saumon TABLEAU 3 : Synthèse des résultats de réductions par la lumière pulsée de populations de micro-organismes dans divers aliments Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 TRAITEMENTS LUMIÈRE PULSÉE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Modes d’action de la lumière pulsée sur les micro-organismes Le spectre de la lumière pulsée comporte des longueurs d’onde comprises entre 200 nm (UV) et 1 µm (infrarouge) ; il y aurait une synergie d’action entre l’effet UV et les autres composants du spectre (visible et Infrarouge). En effet, la région UV est un facteur important dans l’inactivation des micro-organismes par la lumière pulsée comme l’ont montré TAKESHITA et al. [26] en utilisant un filtre retenant les longueurs d’onde inférieures à 320 nm. Dans ces conditions de traitement ils n’obtiennent aucun effet létal. De plus, il apparaît que les longueurs d’onde de la lumière visible et des infrarouges, combinés à la haute intensité de la lumière pulsée contribuent aussi à l’effet létal sur les microorganismes. Des travaux ont ainsi montré que des taux d’inactivation plus importants étaient obtenus avec des traitements polychromatiques comparativement à des traitements monochromatiques. Ces effets ont été attribués à des endommagements dans les systèmes de réparation de l’ADN et/ou à une inhibition de ces systèmes. Il convient enfin de noter que dans l’immense majorité des publications consacrées à la lumière pulsée, les hypothèses concernant le mode d’action sur les micro-organismes font référence à la partie UV du spectre (effets photochimiques), notamment les UV-C, et aux effets photothermiques [1, 30, 31, 27, 32]. EFFET PHOTOCHIMIQUE L’ADN est en effet une cible importante de la cellule bactérienne pour un grand nombre d’agents chimiques et physiques. La structure complexe de cette molécule explique qu’elle puisse être l’objet de modifications nombreuses et variées. La première cible cellulaire de la lumière pulsée est l’ADN [4, 2]. La partie du spectre UV-C est responsable de l’action germicide, comme montré par WANG et al. [29] sur Escherichia coli traité par UV pulsés de longueurs d’onde entre 230 et 300 nm. L’inactivation maximale intervient à 270 nm et aucun effet létal n’est observé pour les longueurs d’ondes supérieures à 300 nm. Les bases nucléotidiques de l’ADN absorbent dans l’UV avec un maximum aux alentours de 260 nm. Cela se traduit au niveau de l’ADN des microorganismes par des modifications et des cassures de l’ADN. En effet, les UV-C provoquent des transformations photochimiques comme la production de dimère de thymine. Ces modifications ou cassures peuvent nuire à la multiplication des microorganismes ou à la synthèse de protéines, conduisant à la mort cellulaire. Le traitement conventionnel par des UV continus affecte l’ADN par des mécanismes qui sont réversibles sous certaines conditions expérimentales. Il semble que dans le cas des traitements par la lumière pulsée cette réversibilité ne se produit pas, du fait vraisemblablement de l’inactivation importante des systèmes de réparation de l’ADN. Sans aucun système fonctionnel de réparation, les modifications de l’ADN induites par la lumière pulsée conduisent à la mort du micro-organisme [20]. D’après l’étude de TAKESHITA et al. [27], L’endommagement de l’ADN comme la dégradation de certaines liaisons chimiques Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 279 (rupture de l’ADN simple brin) ou la formation des dimères sont induits chez des cellules de levures (Saccharomyces cerevisiae) après irradiation par la lumière pulsée. Cependant, d’après les résultats obtenus, l’endommagement de l’ADN induit par les UV continus (254 nm) est légèrement plus élevée que celui observé avec la lumière pulsée, quoique le niveau d’inactivation des cellules de levures est approximativement le même dans les deux cas [27]. Ce résultat semble indiquer que l’efficacité d’inactivation par la lumière pulsée ne dépend pas seulement de l’effet sur l’ADN des micro-organismes. EFFET PHOTOTHERMIQUE D’après l’étude de WEKHOF et al. [30] le mécanisme de désinfection par la lumière pulsée comprend l’action germicide de la partie UV-C de la lumière (notamment par la formation létale des dimères de thymine sur l’ADN bactérien) et à un effet photothermique. Il a été proposé qu’une inactivation, pour des niveaux élevés d’énergie, est obtenue durant l’augmentation temporaire de la température causée par l’absorption par les micro-organismes de l’énergie UV de la lampe. Cette augmentation de température peut être attribuée à la différence d’absorption de l’énergie UV entre la bactérie et le milieu qui l’entoure (entourant extérieur). Une partie de l’eau des microorganismes est vaporisée, générant un faible flux de vapeur qui induit l’éclatement de la membrane [27]. Ce phénomène touche également les spores malgré leur faible teneur en eau [31]. Il semble clair que cet effet photothermique est proportionnel à l’énergie du traitement et qu’il s’exercera d’autant plus que cette énergie est grande. Ainsi, après exposition à de faibles doses de lumière pulsée certaines protéines gardent leur activité, qui disparaît lorsque les doses appliquées sont plus élevées [5]. Par contre, dans la même étude, il a été montré que les acides nucléiques sont très endommagés dès les faibles doses d’énergie. Il est donc fortement probable que les deux effets participent à l’inactivation des micro-organismes par la lumière pulsée, dans des proportions relatives respectives dépendant de l’énergie délivrée et des caractéristiques du traitement [13]. EFFET PHYSIQUE (EFFET SUR LA MEMBRANE ET LES COMPOSANTS CELLULAIRES) Il est probable que l’impact de la lumière pulsée sur les protéines, la membrane, et autres composants cellulaires se produit concomitamment avec l’endommagement des acides nucléiques. A la suite de traitements par la lumière pulsée, l’élution des protéines de Saccharomyces cerevisiae est plus importante que celle observée sous irradiation conventionnelle à l’UV continu. Ceci pourrait être un signe d’endommagement et de souffrance cellulaires induits par le traitement [27]. Quelques études reposant sur l’observation de clichés de microscopie électronique avant et après traitement par la lumière pulsée ont montré l’effet sur la paroi. Les spores d’Aspergillus niger traités par 2 pulses à 5 J/cm2 ont révélé des ruptures mécaniques (perforation) induisant la libération de composés cytoplasmiques dans le milieu extérieur après une véritable "explosion" interne. Des cratères sont notés tout autour des spores [31]. TAKESHITA et al. [27] ont observé des changements dans la structure de la cellule comme l’aug- 280 mentation de volume des vacuoles, des distorsions de la membrane cellulaire et l’arrondissement des cellules. Ceci suggère fortement que les dommages à la membrane voire au cytosquelette des cellules sont induits par la lumière pulsée. Les avantages de la technologie lumière pulsée Le système lumière pulsée est un procédé de décontamination efficace, grâce à son large spectre d’action et à des pics de forte intensité. Le traitement par la lumière pulsée s’applique de manière optimale dans différents contextes. En effet, la lumière pulsée peut décontaminer les produits pharmaceutiques, des diapositifs médicaux, des produits alimentaires solides et liquides et des emballages. Elle permet un traitement athermique. Cette technique a une efficacité destructrice importante sur tous les micro-organismes incluant les formes végétatives, les spores de bactéries, les moisissures, les virus et les parasites. Elle est rapide, athermique et facilement intégrable sur une chaîne de production ne nécessitant pas pour son fonctionnement de personnels spécialisés et ne produisant pas ou peu de déchets [6, 14, 1, 22, 27, 11, 16, 17]. Les limites de la technologie lumière pulsée L’efficacité du procédé lumière pulsée a été bien montrée pour l’inactivation des microorganismes. Mais, cette technologie a des limites d’utilisation. Cette efficacité dépend de l’exposition des microorganismes aux flashs, celle-ci sera d’autant plus grande que la lumière aura accès à toute la surface. Ainsi, le traitement de film plastique d’emballage, lisse et plat, semble une application qui doit pouvoir ce développer. D’une manière générale, les traitements par lumière pulsée sont des traitements de surface, il faudra, dans la mesure du possible, adapter la présentation de l’aliment pour optimiser le résultat du traitement [28]. Certains composants de l’aliment peuvent réduire ainsi l’efficacité de ce traitement. Par exemple, les protéines et les acides gras ont un fort impact sur la décontamination, il est probable qu’une partie des radiations est absorbée par ces composés, diminuant ainsi le rendement de l’inactivation microbienne [6, 13, 22]. La géométrie de l’aliment peut aussi avoir un effet sur l’efficacité du traitement, d’où l’importance de procéder à des simulations optiques, de manière à mettre en place un jeu de réflecteurs, pour que l’ensemble de l’aliment subisse un traitement lumière pulsée équivalent en tous points. Les surfaces rugueuses, poreuses ou opaques posent des problèmes pour la destruction microbienne, les microorganismes pouvant pénétrer dans les fissures, sous les épidermes, et entre les surfaces irrégulières présentes au niveau des aliments [13, 21, 17]. Dans le même ordre d’idée, le nombre initial de microorganismes va participer à l’existence d’un effet proportionnel de protection de cellule à cellule (cell to cell protection). De plus la capacité des bactéries à former des biofilms en surface des aliments peut diminuer l’efficacité de la lumière pulsée. ELMNASSER (N.) ET COLLABORATEURS Ainsi, GOMEZ-LOPEZ et al. [12] ont montré que l’efficacité d’inactivation est fortement réduite avec l’augmentation de la charge bactérienne de Listeria monocytogenes à la surface du milieu de culture. Des résultats similaires concernant la diminution de décontamination d’une suspension inoculée par une forte charge bactérienne sont observés par WUTYACK et al. [31]. Dans les cas des produits liquides le même effet protecteur est noté par GHASEMI et al. [11]. Ils concluent que la plus haute efficacité de la lumière pulsée pourrait être atteinte si les produits alimentaires sont traités immédiatement après les étapes de transformation avant le développement des flores endogènes. Cette technologie est considérée par les scientifiques de l’agroalimentaire comme une technologie dite non thermique assurant des produits stables et salubres sans être endommagés par la chaleur. Mais l’augmentation de la température au cours du traitement a été identifiée comme un problème quelquefois. Au-delà de la proximité de la lampe, c’est la présence d’infrarouges dans le spectre émis par la lampe qui peut échauffer la surface des produits, surtout si le traitement est de forte énergie et/ou de longue durée. Ce phénomène est d’autant plus important que les essais sont faits à l'aide de pilotes expérimentaux de faibles volumes clos. Cela a été constaté par FINE et GERVAIS [10] avec de la farine de blé et du poivre noir, par GOMEZ-LOPEZ et al. [13] avec les végétaux, par JUN et al. [15] avec la farine et par OZER et DEMERCI [21] avec les filets de saumon crus. Ces auteurs concluent que le temps de traitement et la distance entre le produit et la lampe doivent être optimisés et représentés un compromis entre une efficacité suffisante et un échauffement limité. D’après ces études, l’augmentation de la température doit être reliée à l’absorption de l’énergie des lampes par la matière durant les longues durées de traitement, ainsi qu’à un effet de convection du fait de la proximité de la lampe. Cette augmentation de chaleur pouvant agir en synergie sur les microorganismes avec les effets de la lumière pulsée vus ci-avant. Toutes les études ont montré que de longs traitements ne convenaient pas si l’on souhaite conserver les caractéristiques du produit frais. Il convient de noter enfin, que si l’on doit pratiquer des traitements longs, il est possible d’équiper les pilotes de lumière pulsée de systèmes de refroidissement des lampes et des produits. Facteurs influençant l’inactivation INFLUENCE DE LA DURÉE DU TRAITEMENT ET DU NOMBRE D’IMPULSIONS La durée de traitement (ou le nombre de pulse) est évidemment un élément important, la destruction bactérienne augmentent graduellement avec la durée du traitement. Une étude menée par WEKHOF [31] a montré que la réduction décimale des spores d’Aspergillus niger passent de 0,8 à 4,8 logs pour 1 puis 2 flash à 1 J/cm². Ceci a été montré également par TAKESHITA et al. [27] sur une population de Saccharomyces cerevisiae, dont la réduction décimale est de 2,5, 5 et 6 après 1, 2 et 3 pulses respectivement. Dans une autre étude, 2.107 UFC de Saccharomyces cerevisiae sont étalées à la surface Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 TRAITEMENTS LUMIÈRE PULSÉE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE d’un verre en quartz. Après 23 pulses de lumière pulsée, ce nombre atteint 1,3 105 UFC et, au-delà de 24 pulses, le nombre devient et reste <10 UFC [10]. De même, MARQUENIE et al. [19] ont observé que l’inactivation des moisissures testées augmente progressivement avec l’augmentation du temps de traitement jusqu’à 100s, puis de 100s à 250s l’inactivation reste stable. Il apparaît alors clairement dans ces travaux que l’inactivation des microorganismes par la lumière pulsée, comme celle par la chaleur, ne suit pas un modèle du premier ordre. Ce phénomène s’expliquerait par l’existence d’une petite fraction de la population plus résistante au traitement, ou bien protégée lors de celui-ci par des cellules mortes et/ou le produit de leur destruction. INFLUENCE DE LA DOSE D’ÉNERGIE : EFFET DU PIC DE PUISSANCE Un autre facteur de variation très étudié est la dose d’énergie. Les travaux de GHASEMI et al. [11] montrent, qu’après 100 pulses avec 9J d’énergie, 9 réductions décimales des suspensions d’Escherichia coli et de Salmonella enteritidis sont obtenues, alors qu’avec 4,5 J cette réduction n’est que de 7 log. Le traitement des virus par la lumière pulsée a montré qu’une augmentation progressive de l’intensité de l’énergie entraîne une augmentation progressive de l’inactivation virale. Ainsi, les auteurs ont noté une réduction de 2,7, 4,8 et 7,2 log pour des doses de 0,25, 0,5 et 1 J/cm2 pour le virus Sindbis [22]. Cet effet est également valable pour les moisissures comme démontré par WEKHOF et al. [31] sur Aspergillus niger. Après 1 pulse de traitement par 1 et 5 J/cm2 d’énergie les spores de ce micro-organisme sont réduites de 0,8 et 6 logs respectivement. Conclusion Les travaux consacrés à cette technologie sont en forte croissance, les données publiées permettent de combler un certain nombre de déficits d’informations. Différentes filières et/ou industriels font également des essais de décontamination de divers produits. Dans ce cas là les informations et les données obtenues ne sont pas connues. Il est important de noter qu’il existe encore des efforts à faire de la part des équipes publiant sur le sujet pour renseigner de la meilleure façon possible le déroulement de leurs essais afin de permettre une analyse complète et objective de leurs résultats par la communauté scientifique. Quoi qu’il en soit il apparaît que ce procédé présente un fort potentiel d’application dans différents domaines (pharmacie et parapharmacie, cosmétiques, hygiène du linge, eaux…) incluant les industries agro-alimentaires. De plus, une meilleure connaissance des phénomènes impliqués dans l’inactivation des micro-organismes par la lumière pulsée permettra d’optimiser les conditions et l’efficacité des traitements. Dans le cas d’industries agro-alimentaires, il est probable que dans les prochaines années des industriels déposeront des dossiers de demande d’autorisation d’emploi de ce procédé pour la décontamination de surfaces de divers aliments. Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282 281 Bibliographie 1. - ANDERSON J.G., ROWAN N.J., MAGREGOR S.J., FOURACRE R.A., FARISH O. : Inactivation of food-borne enteropathogenic bacteria and spoilage fungi using pulsed-light. IEEE Trans. Plasma. Sci., 2000, 28, 83-88. 2. - BANK H.L., JOHN J., SCHMEHL M.K., DRATCH R.J. : Bactericidal effectiveness of modulated UV light. Appl. Environ. Microbiol., 1990, 56, 3888-3889. 3. - BUSHNELL A., COOPER J.R., DUNN J., LEO F. MAY R. : Pulsed light sterilization tunnels and sterile-pass-throughs. Pharm. Eng., 1998, 18, 48-58. 4. - CHANG J.C., OSSOFF S.F., LOBE D.C., DORFMAN M.H., DUMAIS C.M., QUALLS R.G., JOHNSON J.D. : UV inactivation of pathogenic and indicator microorganisms. Appl. Environ. Microbiol., 1985, 49, 1361-1365. 5. - COVER W.H., HOLLOWAY J.M., XUE H., BUSBY T.F. : Inactivation of lipid enveloped and non enveloped viruses in human plasma proteins with broad spectrum pulsed light. Plasma Product Biotechnology Meeting, May 2001 Abstract P 42-45. 6. - DUNN J. : Pulsed light and pulsed electrical field for foods and eggs. Poultry Sci., 1996, 75, 1133-1136. 7. - DUNN J., BURGESS D., LEO F. : Investigation of pulsed light for terminal sterilization of WFI filled blow/fill/seal polyethylene containers. PDA J. Pharm. Sci. Techol., 1997, 51, 111-115. 8. - DUNN J., COOPER J.R., SALISBURY K., MAY R., LEO F. : PureBright pulsed light processing and sterilisation. Eur. J. Par. Sci., 1998, 3, 105-114. 9. - FEDERIGHI M., TONELLO C., de LAMBALLERIE M., RITZ M. : Les traitements hautes pressions des aliments. In : M. FEDERIGHI & J.L. THOLOZAN (eds.) : Traitements ionisants et hautes pressions des aliments, Polytechnica, Paris, 2001, 151-204. 10. - FINE F., GERVAIS P. : Efficiency of pulsed UV light for microbial decontamination of food powders. J. Food Protect., 2004, 67, 787-792. 11. - GHASEMI Z., MACGREGOR S., ANDERSON J., LAMONT Y. : Development of an integrated solid-state generator for light inactivation of food-related pathogenic bacteria. Meas. Sci. Technol., 2003, 14, 26-32. 12. - GÓMEZ-LÓPEZ V.M., DEVLIEGHERE F., BONDUELLE V. DEBEVERE J. : Factors affecting the inactivation of micro-organisms by intense light pulses. J. App. Microbiol., 2005, 99, 460-470. 13. - GÓMEZ-LÓPEZ V.M., DEVLIEGHERE F., BONDUELLE V. DEBEVERE J. : Intense light pulses decontamination of minimally processed vegetables and their shelf-life. Int. J. Food Microbiol., 2005, 103, 79-89. 14. - HUFFMAN D.E., SLIFKO T.R., SALISBURY K., ROSE J.B. : Inactivation of bacteria, virus and Cryptosporidium by a point-of-use device using pulsed broad spectrum white light. Wat. Res., 2000, 34, 2491-2498. 15. - JUN S., IRUDAYARAJ, J., DEMERCI A., GEISER D. : Pulsed UVlight treatment of corn meal for inactivation of Aspergillus niger spores. Int. J. Food Sci. Technol., 2003, 38, 883-888. 16. - KRISHNAMURTHY K., DEMIRCI A., IRUDAYARAJ J. : Inactivation of Staphylococcus aureus by pulsed UV-light sterilization. J. Food Prot., 2004, 67, 1027-1030. ˇ C., MACDONAL J.D., BOLKAN 17. - LAGUNAR-SOLAR M.C., PINA L. : Development of pulsed UV light processes for surface fungal disinfection of fresh fruits. J. Food Protect., 2006, 69, 376-384. 18. - MACGREGOR S.J., ROWAN N.J., MCLLVANEY L., ANDERSON J.G., FOURACRE R.A., FARISH O. : Light inactivation of food-related pathogenic bacteria using a pulsed power source. Lett. Appl. Microbiol., 1998, 27, 67-70. 19. - MARQUENIE D., GEERAED A.H., LAMMERTYN J., SOONTJENS C., VAN IMPE J.F., MICHIELS C.W., NICOLAÏ B.M. : Combinations of pulsed white light and UV-C or mild heat treatment to inactivate conidia of Botrytis cinerea and Monilia fructigena. Int. J. Food Microbiol., 2003, 85, 185-196. 20. - MCDONALD K. F., CURRY R.D., CLEVENGER T.E., UNKLESBAY K., EISENSTARK A., GOLDEN J., MORGEN R.D. : A comparison of pulsed and continuous ultraviolet light sources for the decontamination of surfaces. IEEE Trans. Plasma Sci., 2000, 28, 1581-1587. 282 ELMNASSER (N.) ET COLLABORATEURS 21. - OZER N.P., DEMIRCI A. : Inactivation of Escherichia coli O157:H7 and Listeria monocytogenes inoculated on raw salmon fillets by pulsed UV-light treatment. Int. J. Food Sci. Technol., 2005, 40, 1-7. 27. - TAKESHITA K., SHIBATO J., SAMESHIMA T., FUKUNAGA S., ISOBE S., ARIHARA K., ITOH M. : Damage of yeast cells induced by pulsed light irradiation. In. J. Food Microbiol., 2003, 85, 151-158. 22. - ROBERTS P., HOPE A. : Virus inactivation by high intensity broad spectrum pulsed light. J. Virol. Methods., 2003, 110, 61-65. 28. - WALLEN R.D., MAY R., RIEGER K., HOLLOWAY J.M., COVER W.H. : Sterilization of a new medical device using broad-spectrum pulsed light. Biomed Instrum Technol., 2001, 35, 323-330. 23. - ROWAN N.J., MACGREGOR S.J., ANDERSON J.G., FOURACRE R.A., MCLLVANEY L., FARISH O. : Pulsed-light inactivation of food-related microorganisms. Appl. Environ. Microbiol., 1999, 65, 1312-1315. 29. - WANG T., MACGREGOR S.J., ANDERSON J.G., WOOLSEY G.A. : Pulsed ultra-violet inactivation spectrum of Escherichia coli. Wat. Res., 2005, 39, 2921-2925. 24. - SHARMA R.R., DEMIRCI A. : Inactivation of Escherichia coli O157:H7 on inoculated alfalfa seeds with pulsed ultraviolet light and response surface modelling. J. Food Sci., 2003, 68, 1448-1453. 25. - SMITH W. L., LAGUNAS-SOLAR M.C., CULLOR J.S. : Use of pulsed ultraviolet laser light for the cold pasteurisation of bovine milk. J. Food Prot., 2002, 65, 1480-1482. 26. - TAKESHITA K., YAMANAKA H., SAMESHIMA T., FUKUNAGA S., ISOBE S., ARIHARA K., ITOH M. : Sterilization effect of pulsed light on various microorganisms. Bokin Bobai., 2002, 30, 277284. 30. - WEKHOF A. : Disinfection with flash lamp. PDA J. Pharm. Sci. Tech., 2000, 54, 264-276. 31. - WEKHOF A., TROMPETER F.J., FRANKEN O. : Pulsed UV-Disintegration (PUVD) : a new sterilization mechanism for packaging and broad medical-hospital applications. The first International Conference on Ultraviolet Technologies, 14-16 June 2001, pp. 1-15. Washinton, D.C. USA. 32. - WUYTACK E.Y., PHUONG L.D.T., AERTSEN A. REYNS K.M., MARQUENIE D., DE KETELAERE B., MASSCHALCK B., VAN OPSTAL I., DIELS A.M., MICHIELS C.W. : Comparison of sublethal injury induced in Salmonella enterica serovar Typhimurium by heat and by different nonthermal treatments. J. Food Protect., 2003, 66, 31-37. Revue Méd. Vét., 2007, 158, 6, 274-282