Déménagement aux forceps ou accouchement sans - DOM-TOM

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Déménagement aux forceps ou accouchement sans - DOM-TOM
Déménagement aux forceps ou accouchement sans
douleur?
L'ouverture annoncée de l'hôpital de Mangot-Vulcin, au premier trimestre 2011,
ravive l'inquiétude du côté de l'actuel hôpital du Lamentin. Du coup, le personnel
soignant, sous la houlette de la CGTM Santé, certains médecins, et des patientes,
montent au créneau pour dire « Non » à la fermeture de la maternité du Lamentin!
Pour l'Agence régionale de santé, cette inquiétude est infondée. Décryptage.
REGROUPEMENT DES MATERNITÉS.
Hier, à l'initiative de la CGTM Santé, une conférence de presse a eu lieu à la Maison des
syndicats autour d'une question clé : « Les restructurations, opérées dans le cadre du
CHU unique de Martinique, sont-elles viables aujourd'hui et applicables » ? Autour de
la table, outre la CGTM, deux médecins de l'hôpital du Lamentin et des mères venus
apporter leur soutien à cette mobilisation inédite. Dans leur ligne de mire se trouve le
projet (déjà bien avancé) de regroupement des hôpitaux, et donc des services de
gynécologie obstétrique. Même si cela fait plusieurs mois que la chose est connue (et que
le personnel répète son refus), l'annonce d'un déménagement imminent de la maternité
a fait l'effet d'une douche froide. Pour Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale
de la CGTM, il n'y a aucune ambiguïté. « Ces modifications se font dans la précipitation
et sans tenir compte de l'avis des professionnels exécutants que nous sommes. En
conséquence, la CGTM Santé prend position contre le transfert de la maternité du
Lamentin dans de telles conditions » .
« Alerter la population martiniquaise »
Les médecins tiennent à peu près le même langage. Ils ont même fait parvenir un
courrier au préfet de Région (en date du 15 janvier dernier) pour dire leur inquiétude.
Le Dr Michel Gualandi, gynécologue obstétricien, signataire de ce courrier, explique. «
Il ne s'agit pas de défendre des intérêts corporatistes. Notre but est d'éviter qu'il y ait
des problèmes dans la prise en charge des femmes. Nous voulons alerter la population
martiniquaise sur les risques liés à la restructuration prévue pour le mois de mars entre
le CHU de Fort-de-France, l'hôpital du Lamentin et Mangot-Vulcin, et qui va aboutir à
la disparition de plusieurs services du Lamentin : la maternité, la néonatalogie, la
chirurgie, et dans deux ans la pédiatrie » . Des médecins qui se disent conscients de la
nécessité du regroupement, mais qui estiment qu'il est illusoire en l'état actuel de
l'hôpital de Trinité et de la Maison de la femme, de la mère et de l'enfant (MFME). « Il
n'y a rien de prêt à Trinité ou à Fort-de-France pou recevoir l'activité que nous avons ici
» , indique le Dr Gualandi. « On fait 15000 consultations par an, un peu moins de 700
accouchements, 800 interruptions volontaires de grossesses, 1300 actes chirurgicaux et
2000 échographies! Si on supprime ce service, les patientes devront attendre plusieurs
mois pour être suivies pour leurs grossesses ou pour être opérées de leurs cancers... »
Une lecture des faits en totale contradiction avec celle de l'ARS. Christian Ursulet,
directeur général de l'Agence régionale de santé s'est livré pour nous à un petit
décryptage, point par point, de la situation (voir ci-contre). Dialogue de sourds ? En tout
cas, un couac dans les rouages de la réorganisation du système de soins, dont l'ARS est
l'artisan depuis bientôt un an.

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