Point de Mire BdC - Banque Nationale

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Point de Mire BdC - Banque Nationale
 18 janvier 2017
La BdC mécontente de l’appréciation du dollar canadien
Comme on s’y attendait généralement, la Banque du Canada a maintenu le taux de financement à un jour à 0.50%
aujourd’hui. La banque a reconnu que la croissance de l’emploi est demeurée « ferme » mais a rapidement fait remarquer
que « les indicateurs continuent de témoigner d’une marge importante de ressources inutilisées sur le marché du travail ».
La banque centrale a ajouté que le Canada « continue d’afficher une marge notable de capacités excédentaires », ce qui
explique pourquoi les mesures de l’inflation de base sont inférieures à 2%. La BdC s’attend à ce que l’inflation se rapproche
du niveau cible de 2% « dans les mois à venir et [reste] à ce niveau tout au long de la période de projection » à mesure que
les prix de l’énergie remontent et que l’effet des faibles prix alimentaires se dissipe. La BdC a regretté le renforcement du
dollar canadien en indiquant qu’il « exacerbe les défis qui subsistent sur le plan de la compétitivité et modère les
perspectives de croissance des exportations ».
La BdC continue de s’attendre à une croissance mondiale de 3.2% cette année mais a légèrement augmenté ses projections
pour 2018 à 3.6% (auparavant 3.5%). Elle a aussi relevé les prévisions de croissance des États-Unis pour les deux années, mais
seulement après prise en considération des réductions d’impôt à venir et non de l’augmentation des dépenses. Les prévisions
de croissance de la Chine ont été réduites d’une dixième cette année à 6.3%, alors que celles des économies émergentes
importatrices de pétrole ont été revues à la baisse de deux dixièmes.
Pour le Canada, la banque centrale a légèrement rehaussé sa prévision de croissance du PIB réel pour cette année à 2.1%
(auparavant 2.0%) tout en la laissant inchangée à 2.1% pour l’an prochain. La BdC affirme que la croissance du PIB a baissé
à 1.5% en chiffres annualisés au T4 de l’an dernier mais entrevoit une accélération au T1 de cette année à 2.5%. Cependant,
la BdC a indiqué clairement que « d’éventuelles mesures commerciales protectionnistes au sud de la frontière auraient certes
des conséquences appréciables pour les investissements et les exportations du Canada, mais elles n’ont pas été incluses
dans le scénario de référence ». La révision à la hausse de la croissance cette année était largement attribuable aux
administrations publiques et à la consommation, quoique l’apport du commerce extérieur ait aussi été légèrement haussé,
à zéro (il freinait la croissance dans le RPM d’octobre). L’investissement est maintenant perçu comme un boulet pour la
croissance cette année, ce qui contraste fortement avec le RPM d’octobre. La révision à la hausse des administrations
publiques comprend « les autres mesures modestes annoncées en novembre dans l’énoncé économique d’automne du
gouvernement, ainsi que celles dévoilées récemment par les provinces ». Le produit intérieur brut réel devrait augmenter
à 2.3% cette année, contre 2.1% dans les estimations d’octobre.
La croissance du PIB potentiel est restée inchangée à 1-2% pour cette année. La BdC estime que l’écart de production à la
fin de 2016 était d’environ 1.25%. La banque centrale s’attend toujours à ce que les marges inutilisées soient éliminées d’ici
le milieu de 2018. Les prévisions d’inflation de la banque centrale ont été légèrement augmentées pour cette année,
mais la BdC continue de s’attendre à ce que l’inflation soit proche de 2 %.
Point de mire BdC
Conférence de presse :
le gouverneur Stephen Poloz a dit que depuis la parution du RPM d’octobre, les quelques statistiques qui ont été publiées
étaient encourageantes en ce sens qu’elles concordaient essentiellement avec les projections de la BdC. Cela a suffi pour
que le Conseil de direction n’envisage pas de réduction des taux d’intérêt pour le moment. Cependant, les incertitudes
restent grandes, notamment en ce qui concerne la politique commerciale. Dans ce contexte, le gouverneur a laissé entendre
que la possibilité d’adopter de nouvelles mesures de stimulation monétaires n’est pas écartée. M. Poloz a aussi expliqué
pourquoi la Banque a inclus certaines hypothèses relatives à la politique fiscale au sud de la frontière, mais pas les mesures
protectionnistes. Les prix du marché obligataire et des marchés de change tiennent déjà compte des attentes d’une certaine
expansion budgétaire aux États-Unis. N’intégrer que les effets négatifs de conditions financières plus serrées dans les
prévisions sans prendre en compte l’impact positif potentiel des mesures fiscales sur la croissance aurait faussé les
projections de la Banque. Néanmoins, il a aussi souligné que les réductions d’impôt sur les sociétés aux États-Unis pourraient
doper la croissance outre-frontière, mais rendre aussi les sociétés canadiennes moins concurrentielles lorsqu’elles exportent
aux États-Unis. C’est ce que reflètent les projections actuelles ─ alors que la croissance américaine a été révisée à la hausse
de trois dixièmes en 2018 (à 2.3%), la croissance du Canada est restée inchangée à 2.1% au cours de cette année. M. Poloz a
aussi souligné que le dollar canadien s’est apprécié par rapport à la plupart des autres monnaies et que cela a créé des
difficultés supplémentaires pour les exportations canadiennes. Conclusion :
La Banque du Canada a adopté un ton très prudent dans son communiqué et dans son Rapport sur la politique monétaire.
La banque centrale a bien fait de prendre acte des récentes améliorations de l’activité économique, tout en conservant
toutes ses options en vue de détendre encore davantage la politique monétaire si c’est nécessaire. La BdC a souligné « une
marge importante » de ressources inutilisées sur le marché du travail (probablement attribuable à la faiblesse des heures
travaillées et de la croissance des salaires) et une « marge notable de capacités excédentaires » au sein de l’économie.
En outre, les perspectives sont embrouillées par des incertitudes massives. Les nouvelles projections ne tiennent pas
compte des mesures commerciales protectionnistes éventuelles adoptées par les États-Unis. La BdC n’a pas non plus été
très heureuse de l’appréciation du dollar canadien par rapport aux autres monnaies qui exacerbe les difficultés continues
de compétitivité des exportateurs.
Tout bien compté, la décision de ne rien changer doublée d’un communiqué marqué au coin de la prudence ne devrait guère
surprendre. Selon ce que fera la nouvelle administration américaine, la politique de la BdC pourrait changer nettement au
cours des prochains mois.
Paul-André Pinsonnault/Krishen Rangasamy
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Point de mire BdC
Voici le communiqué de presse (les caractères gras ont été
ajoutés par nous)
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 1/2 %. Le taux officiel
d’escompte demeure à 3/4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1/4 %.
L’incertitude entourant les perspectives mondiales n’a pas diminué, surtout en ce qui a trait aux politiques aux États-Unis.
La Banque a formulé des hypothèses initiales uniquement au sujet des éventuelles politiques fiscales, ce qui s’est traduit
par une légère révision à la hausse de ses perspectives de croissance aux États-Unis. Dans l’ensemble, l’économie mondiale
se raffermit largement comme prévu, et les prix de certains produits de base, dont le pétrole, ont augmenté. La remontée
rapide des rendements obligataires internationaux, due en partie aux attentes des marchés concernant les mesures de
relance budgétaire aux États-Unis, a tiré vers le haut les rendements des obligations canadiennes comparativement à ce qui
était présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre.
Contrairement à l’économie américaine, l’économie canadienne continue d’afficher une marge notable de capacités
excédentaires. Quoique la croissance de l’emploi soit demeurée ferme, des indicateurs continuent de témoigner d’une
marge importante de ressources inutilisées sur le marché du travail. L’ajustement du secteur des ressources au recul
passé des prix des produits de base semble pour l’essentiel achevé, mais les effets négatifs sur la richesse et les revenus vont
persister. Parallèlement, le dollar canadien s’est renforcé, de même que le dollar américain, par rapport aux autres
monnaies, ce qui exacerbe les défis qui subsistent sur le plan de la compétitivité et modère les perspectives de
croissance des exportations. On s’attend à ce que la consommation demeure solide, mais l’investissement résidentiel sera
modéré par les changements annoncés précédemment au chapitre des règles du financement du logement et par la hausse
des taux hypothécaires en réaction à l’augmentation des rendements obligataires. On prévoit encore que les mesures
budgétaires fédérales et provinciales soutiendront la croissance en 2017.
Compte tenu des importantes hypothèses intégrées dans sa projection, la Banque s’attend à ce que le PIB réel du
Canada progresse de 2,1 % en 2017 et en 2018. Cette évolution implique que l’économie retournera à son plein
potentiel vers le milieu de 2018, comme il était projeté en octobre.
L’inflation au Canada a été plus faible qu’anticipé depuis octobre, en raison surtout de la baisse des prix des aliments. Les
mesures de l’inflation fondamentale sont inférieures à 2 %, du fait de la marge notable de capacités excédentaires au
sein de l’économie. À mesure que les prix des produits énergiques de consommation augmenteront et que l’effet des prix
plus bas des aliments se dissipera, l’inflation devrait se rapprocher de la cible de 2 % dans les mois à venir et rester à ce
niveau tout au long de la période de projection à la faveur de la résorption des capacités excédentaires.
Dans le contexte d’une projection essentiellement inchangée, le Conseil de direction de la Banque estime que la politique
monétaire actuelle est encore appropriée et maintient le taux cible du financement à un jour à 1/2 %. Le Conseil
continuera à évaluer les effets de l’évolution de la situation en gardant à l’esprit les incertitudes considérables pesant
sur les perspectives.
Note d’information
La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 1er mars 2017. La nouvelle projection pour
l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le
12 avril 2017
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Économie et Stratégie
Bureau Montréal
514 879-2529
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Marc Pinsonneault
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Économiste principal
Économiste
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Paul-André Pinsonnault
Matthieu Arseneau
Économiste principal, Revenu fixe
Économiste principal
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Bureau Toronto
416 869-8598
Krishen Rangasamy
Angelo Katsoras
Warren Lovely
Économiste principal
Analyste géopolitique
DG, recherche et stratégie secteurs publics
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