Le toucher au cœur des soins
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Le toucher au cœur des soins
sa v o i rs e t p ra t i q u e s pratique soignante Le toucher au cœur des soins ❚ Quelle est la place du toucher dans les soins ? ❚ Quelles en sont les différentes formes et modalités ? ❚ Comment l’aborder, l’apprendre, l’enseigner ? ❚ Autant de questions abordées par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) dans un guide pour la pratique, la formation et l’évaluation en soins infirmiers intitulé Le toucher au cœur des soins. ❚ La rédaction d’un guide pour la pratique, la formation et l’évaluation en soins infirmiers1, s’est inscrite en écho des difficultés rencontrées par les acteurs des soins infirmiers (aides-soignantes, infirmières, cadres d’équipe mobile, cadres enseignants), notamment en soins palliatifs, dans leur pratique clinique et dans la transmission du savoir. Tous les professionnels ont mis en avant l’absence de réflexion consensuelle concernant ce sujet, ainsi que: • l’hétérogénéité des contenus enseignés en formation initiale et/ou en formation continue ; transmission du savoir, afin que chaque professionnel du soin infirmier dispose d’un canevas réflexif pour : • se situer dans son propre exercice et dans le développement de son approche tactile ; • éclairer les décisions d’orientation inscrites dans les projets de soin, de services, de pôles, de formation initiale ou continue, au cœur du champ infirmier pour ce premier travail ; MOTS CLÉS • Distance intime • Formation • Intentionnalité • Soin • Toucher • Toucher-détente • Toucher-massage ▲ infirmiers (Cnasi) de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) que les problématiques autour de l’utilisation du toucher et du toucher-détente (ou touchermassage) dans la pratique infirmière ont émergé. En effet, la pratique soignante quotidienne démontre que si tout être humain utilise naturellement son sens du toucher, il n’est pas si aisé de s’autoriser ou d’apprendre à poser consciemment des mains soignantes sur le corps d’une personne dépendante qui, a priori, cherche à être en “de bonnes mains” et à bénéficier des soins requis par son état de santé. • l’utilisation de mots connotés péjorativement pour expliquer la pratique du toucher, renforçant les craintes de dérive sectaire, les fantasmes ou les incompréhensions mutuelles autour de la nature des gestes posés (caresses, toucher relationnel, toucher-massage, massage…); • une perception faussée du toucher (banal, sans grand intérêt pour la pratique ou correspondant à l’exercice illégal de la profession de masseur-kinésithérapeute) ; • l’essor de techniques psychocorporelles identifiées comme partie prenante de certains métiers, contrairement à d’autres; • le refus opposé par certains directeurs de diplômes universitaires en soins palliatifs au choix du toucher-massage comme sujet de mémoire infirmier; • le constat étonnant que des soignants peuvent réaliser un toucher-massage avec application mais exécuter avec brusquerie ou inattention leurs enchaînements gestuels tactiles lors d’autres soins corporels réalisés quotidiennement… OBJECTIF DU TRAVAIL ET ÉLABORATION DU GUIDE L’objectif de ce guide est de poser des principes guidant la réflexion d’équipe, la pratique, l’évaluation des bénéfices et la SOiNS - n°727 - juillet/août 2008 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/04/2013 par CH La Chartreuse - (314578) © DR ’est au sein des réunions du C Collège des acteurs en soins MARIE-CHRISTINE FEDOR SYLVIE GROUSSET CLAIRE LEYSSENE-OUVRARD ÉVELYNE MALAQUIN-PAVAN 19 sa v o i rs e t p ra t i q u e s NOTES 1. Fedor MC, Grousset S, Leyssene-Ouvrard C, Malaquin-Pavan É. Le toucher au cœur dessoins. Phase I. Guide pour la pratique, la formation et l’évaluation en soins infirmiers, 2007. Téléchargeable sur www.sfap.org en version courte ou longue. 2. Médecins, métiers de la rééducation, travailleurs sociaux, bénévoles, etc. 3. Benner P. De novice à expert. InterEditions, 1995. RÉFÉRENCES • Anzieu D. Le Moipeau. Dunod, 1995. • Aristote. La pudeur. Éthique à Nicomaque, chapitre IX, livre IV. • Collège Soins Infirmiers. Sfap. L’infirmière et les soins palliatifs. Coll. Savoir et pratique infirmière, Masson, 1999 (rééd 2002/2006). • Fabregas B. et al. L’intimité et la relation soignant-soigné. Soins 2001 ; 652 : 31-54. • Fiat É. Pudeur et intimité. XIIIe congrès national de la Sfap, Grenoble, juin 2007. • Field T. Les bienfaits du toucher. Petite bibliothèque Payot, 2006. • Hall ET. La dimension cachée. Coll. Essais, LeSeuil, 1971. • Hall ET. Le langage silencieux. Coll. Essais, Le Seuil, 1984. …/… • par extension, servir de base de réflexion interdisciplinaire à d’autres collèges de la Sfap2. PRINCIPES POUR LAPRATIQUE, L’ENSEIGNEMENT ETL’ÉVALUATION et perçu de manière individuelle, impliquant la conscience des deux partenaires lors d’interactions tactiles. ❚ La réflexion sur l’utilisation du toucher est indispensable à l’exercice professionnel de tout soignant effectuant un soin sur le corps d’une personne. une demande ou à l’identification d’un problème et contribue à favoriser un meilleur bien-être ou à optimiser la prévention des douleurs induites. Le toucher-détente est appliqué par le soignant en toute connaissance des contre-indications pouvant exister chez la personne soignée. L’analyse croisée entre l’état des lieux réalisé et la recension ❚ Le toucher-détente est un acte bibliographique a permis d’iden- volontaire composé d’un enchaî- ❚ La pratique du toucher s’inscrit tifier des concepts structurants, nement de gestes appropriés à la dans une dynamique de mobilisamettant en lumière les axes théo- portée de tous. Sa gestuelle est tion des ressources de la perriques et pratiques sur lesquels différente des techniques sonne soignée pour l’aider à fonder la rédaction des 43 prin- propres à l’exercice réglementé conserver, maintenir ou restaurer cipes retenus dans ce guide. Les de la profession de masseur-kiné- son autonomie. Si, néanmoins, maîtres-mots de ces derune dépendance se crée niers répondent à trois en direction d’un soiIl n’est pas si aisé de s’autoriser grands domaines de quesgnant, ce dernier doit tionnement : s’organiser pour réintroou d’apprendre à poser • la nature et la place du duire progressivement toucher dans les difféles autres soignants de consciemment des mains rentes dimensions du l’équipe au sein de l’insoin, avec les implications teraction construite avec soignantes sur le corps induites par cette proxile patient. mité sensorielle/tactile ; Le patient peut choisir d’une personne dépendante • le champ d’exercice du le soignant à l’origine du toucher-détente, ses diffétoucher dans le cadre rentes formes et modalités pour sithérapeute. Il intègre des pos- d’une alliance thérapeutique étales soins infirmiers, ses critères tures ergonomiques garantissant blie en accord avec les valeurs de d’évaluation, ses bénéfices ou son le confort d’installation maté- l’équipe. absence de bénéfices au regard rielle et physique du soignant Le soignant accepte l’éventuel des objectifs de soins fixés; rejet de son intentionnalité soicomme du soigné. • les trois niveaux de pratiques, gnante par la personne soignée de novice à expert, associés aux PRINCIPES GUIDANT grâce à un travail sur lui. trois domaines identifiés : tou- LA PRATIQUE Le toucher-détente chez la percher, toucher dans les soins, tou- ❚ Dans le cadre du toucher dans sonne inconsciente est réalisé au cher-détente (tableau 1). les soins, le soignant doit veiller cours d’une prise en charge colà la qualité de la prise de contact, lective dans laquelle la dimenPRINCIPES GÉNÉRAUX aux effets de l’interaction sur le sion éthique est abordée et éva❚ Le toucher est universel et patient et à la qualité du retrait luée. nécessaire au développement des mains en fin de soin. Il doit ❚ Le toucher apporte des bénéfices physique et mental de l’être savoir réfléchir et agir pour être physiques, mentaux et émotionhumain. Ce sens comprend en échange permanent avec la nels à la personne soignée. Il percinq éléments : le contact, la personne soignée. met notamment de prévenir ou pression, la chaleur, le froid, la ❚ Le toucher-détente (ou tou- de réduire les douleurs induites, douleur. Les sensations de pres- cher-massage) est réalisé avec de diminuer le seuil du stress, sion et de contact sont préser- l’accord et le choix du patient. d’améliorer la communication vées chez la personne soignée Il est fondé sur une prise de verbale et non verbale et d’augmalgré les altérations dues à la contact, un mouvement des menter le seuil de réceptivité tacvieillesse des sens ou aux patho- mains, un enchaînement ges- tile. Le bénéfice du toucher logies évolutives. tuel et une séparation fluides et dépend du niveau d’attention, de ❚ Le toucher réduit les distances progressifs. Il s’inscrit dans une présence et de disponibilité intésociales. C’est un sens exprimé démarche de soins, répond à rieure du soignant. 20 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/04/2013 par CH La Chartreuse - (314578) SOiNS - n°727 - juillet/août 2008 sa v o i rs e t p ra t i q u e s Tableau 1 – Capacités et compétences des trois domaines et niveaux de pratique identifiés Domaines 1. Toucher 2. Toucher dans les soins 3. Toucher-détente (Toucher-massage) A. Initiation A1 • Apprend à poser les mains : avec respect, délicatement, en étant présent dans ses mains et à tout ce qui se passe pendant ce moment (interaction – environnement). • Reste 5 à 15 secondes en simple contact avant de démarrer un mouvement (prise de contact). • Fait la différence entre “toucher sens tactile” et “toucher émetteur/récepteur”. • S’initie aux effets du toucher sur luimême en tant que donneur et receveur. • Connaît les différentes zones corporelles et leur degré d’intimité sous-jacent, ainsi que les réactions possibles du receveur au toucher (refus, réticence, logorrhée, confidence, transfert…). A2 = Compétences A1 requises + • Observe les effets du toucher sur la personne. • Identifie le soin et la part du toucher dans l’acte de soin à réaliser. • Connaît et utilise les distances relationnelles. • Reconnaît l’interaction des différents sens entre eux (regard, voix, ouie, toucher) et la façon de les utiliser. • Repère les différentes réactions corporelles du receveur au toucher et adapte sa gestuelle en regard. • Intègre les notions de corps sujet et corps objet dans sa pratique. A3 = Compétences A2 requises + • S’initie aux principaux gestes du toucherdétente (toucher-massage – TM) sur différentes parties corporelles. • Applique ces gestes en respectant les manœuvres de variation d’intensité, de rythme et de progression des mouvements. • Comprend l’intérêt d’une pratique régulière. • S’initie à évaluer ses perceptions tactiles par rapport au patient. • Identifie les postures ergonomiques respectant son propre corps soignant. B. Approfondissement B1 = Compétences A1 requises + • Connaît les attitudes adaptées aux différents âges de la vie. • Adapte le toucher en fonction des différentes zones corporelles, des demandes ou des craintes de la personne. • Pratique un toucher respectueux. • Identifie et évalue les effets du toucher sur lui-même en tant que donneur et receveur. En tient compte dans ses gestes. • Utilise le toucher auprès de ses collègues. • S’initie au rôle de soutien du toucher dans le soin relationnel. • Montre l’usage du toucher aux proches s’ils le désirent. B2 = Compétences A2 + B1 requises + • Sait intégrer le toucher dans un soin, y compris en présence des proches ou d’autres collègues. • Observe et identifie les effets du toucher sur la personne dans sa tolérance et sa compliance aux soins. • Utilise adéquatement le toucher dans les soins d’entretien et de continuité de la vie, soins techniques, éducationnels et relationnels. • Évalue les effets du toucher sur le patient et sur lui-même, ajuste le soin en fonction des effets observés. • Est capable d’échanger autour d’une situation de toucher dans les soins avec le patient, sa famille, les collègues. • Transmet oralement et par écrit ses actions et remarques. • Facilite l’utilisation du toucher chez les proches. B3 = Compétences A3 + B2 requises + • Identifie le besoin d’être touché grâce à la démarche de soins. • Est capable de poser un soin par le toucher en fonction d’une demande et de le cadrer dans le contrat de soins. • Applique le TM dans une démarche réfléchie et structurée inscrite dans une pratique régulière. • Sait adapter la progression de ses gestes à la demande verbale ou non verbale du patient. • Identifie et évalue les effets du TM sur le patient. • Prend conscience des effets du TM sur luimême. • Enseigne le TM aux proches. • Utilise le TM auprès de ses collègues, favorise le travail en binôme pour prévenir les douleurs liées aux soins. C1 = Compétences B1 requises + • Utilise le toucher comme moyen d’ancrage dans la démarche thérapeutique avec le patient et/ou la famille. • S’adapte aux différentes situations de toucher : prévention/soulagement douleur, soutien psychologique, manifestation empathique… • Est capable de transmettre dans l’équipe : – la relation par le toucher, l’intentionnalité sous-jacente, – les mécanismes d’adaptation, – les limites du toucher, ses contreindications, les notions de pudeur, de distance intime et de proxémie, – le toucher langage au sein de la communication non verbale, – le toucher comme support éducatif dans les soins, – la prise de conscience de l’identification par le soignant de ses propres réactions au toucher, – la plus-value dans le travail en binôme. C2 = Compétences B2 + C1 requises • Analyse une situation de toucher dans les soins, en tire des enseignements théoriques et pratiques, en fait part à ses collègues. • Utilise ses expériences pratiques pour enrichir sa capacité à transmettre sa pratique. • Est capable de transmettre : – un processus de soin par le toucher, – l’analyse et l’évaluation des effets du toucher dans les soins, – l’identification et l’analyse des difficultés du patient et celles du soignant, – la gestion des distances interpersonnelles, – l’utilisation des différents outils sensoriels dans le soin, – l’association du toucher à chaque type de soins comme support thérapeutique et/ou éducatif, – l’utilisation du processus de soins et des diagnostics infirmiers dans les modalités de toucher nécessaire au soin. C3 = Compétences B3 + C2 requises + • Enrichit son expertise au moyen de formations régulières, d’échanges ou d’analyses de pratiques entre pairs. • Sait situer et enrichir sa pratique en collaboration avec les autres professionnels du soin. • Est capable d’enseigner : – l’habileté gestuelle du TM intégrée dans un processus de soins, – l’adaptation des gestes en fonction de la demande ou de la réaction verbale ou non verbale du patient (état de base/effet attendu), – l’évaluation des effets des différents gestes produits sur la personne et, en résonance, sur le soignant, – les conséquences de ces effets, – l’ajustement des comportements et des gestes en fonction des effets observés/attendus et des organisations soignantes sous-jacentes. Niveaux Niveau A requis C. Maîtrise/ Enseignement Niveaux A et B requis ❚ Le toucher est également bénéfique au soignant. En effet, ❚ Les bénéfices du toucher s’étendent à l’entourage du patient. La transmission de la gestuelle du toucher-détente par le soignant permet à ce dernier de se réapproprier une place SOiNS - n°727 - juillet/août 2008 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/04/2013 par CH La Chartreuse - (314578) ▲ il lui apporte l’opportunité de se centrer sur son ressenti, de cibler ses propres limites et capacités dans le champ de la distance intime. Le toucher conduit le soignant à initier ou à enrichir une relation d’aide. 21 sa v o i rs e t p ra t i q u e s pratiques la modélisation de la pratique permettant de réinscrire le toucher au cœur des soins courants et le toucher-détente comme soin à part entière. RÉFÉRENCES LES AUTEURS Marie-Christine Fedor, Sylvie Grousset, Claire Leyssene-Ouvrard, Évelyne Malaquin-Pavan, rapporteurs du groupe national Toucher, Collège national desacteurs ensoins infirmiers (Cnasi), pôlequalité de vie, dessoins et del’accompagnement, Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) [email protected] © Alix/Phanie ❚ La formation met en exergue l’intérêt du toucher comme médiateur dans la relation soi- privilégiée dans la communication avec son proche, de se sentir partie prenante de l’amélioration de sa qualité de vie. La réciprocité du toucher et la possibilité d’offrir un toucherdétente à un proche malade apportent à la famille des bénéfices psychiques et émotionnels renforçant sa propre capacité à faire face. ▲ …/… • Landry N. Le toucher: soin et moyen de communication dans lapratique infirmière, Recherche en soins infirmiers1989; 18 : 34-43. • Lawler J. La face cachée des soins, soins au corps, intimité et pratique soignante. Éditions Seli Arslan, 2002. • Malaquin-Pavan É. Toucher et touchermassage au service du soin gériatrique. In: Belmin J, Amalberti F, Beguin AM. L’infirmière et les soins aux personnes âgées. Collection Savoir et pratique infirmière, Masson, 1997 (rééd. 2005): 298-307. • Martin–Braud T. Letoucher, geste technique ou qualité soignante? Soins 2002; 662: 21-3. • Van der Bruggen. Cemalade qui existe. Coll. Infirmière d’aujourd’hui. LeCenturion, 1977. ❚ La formation est structurée en trois niveaux progressifs, autour LA FORMATION du concept de novice à expert redéfini par Patricia Benner pour les soins infirmiers3 : • initiation : capacité à situer le toucher dans ses aspects sensoriels et relationnels et capacité à identifier la nature du toucher dans les soins ; • approfondissement : capacité à identifier la nature du toucher, à utiliser consciemment le toucher dans les soins, à dispenser un toucher-détente adapté à la situation ; • maîtrise et enseignement: expertise dans la pratique du toucher et du toucher-détente et capacité à transmettre ses savoirs auprès des équipes et/ou des familles. Le niveau initiation est le prérequis du niveau approfondissement, lui-même prérequis du niveau maîtrise et enseignement. ❚ La formation en soins infirmiers aborde trois domaines : le ❚ Le contenu de la formation toucher est évolutif. Pour cela, il situe toucher, le toucher dans les soins, le toucher-détente. Si chaque domaine fait l’objet d’une formation en soi, le domaine toucher est le prérequis du domaine toucher dans les soins, lui-même prérequis du domaine toucher-détente. la communication non verbale au travers des différents sens dans le processus de soin; il développe la relation et le toucher à soi avant de l’apprendre sur l’autre; il respecte en parallèle l’évolution propre au stagiaire; il assure, au travers d’apports théoriques et d’exercices ❚ Les effets du toucher sont mesurés par une évaluation cou- plée avec des paramètres cliniques observables qui font l’objet d’une traçabilité dans le dossier de soin. L’évaluation est toujours faite en lien avec le problème identifié avant le toucher-détente. Elle protège le patient de la toute-puissance soignante par le respect de ses besoins et du cadre de soin. PRINCIPES GUIDANT 22 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/04/2013 par CH La Chartreuse - (314578) gnant/soigné ainsi que sa fonction de révélateur de la différence de perception entre individus. Elle promeut également l’inscription du toucher-détente dans la démarche de soin, en se basant sur : • le recueil d’informations ; • l’analyse des données et l’identification du/des problème(s) de santé ; • la définition d’objectifs ; • le choix de l’intervenant le plus approprié en fonction du souhait du patient et des compétences requises ; • l’évaluation et les transmissions orales et écrites des résultats. PRINCIPES GUIDANT L’APPROCHE INTERDISCIPLINAIRE ET PISTES DE RÉFLEXION ❚ Les unités de soins prévoient un temps de réflexion en équipe sur l’intégration interdisciplinaire du toucher dans les soins et le rôle de chaque partenaire en la matière. Le toucher fait également l’objet d’une réflexion collective quant à l’intentionnalité soignante et l’expression de ses modalités complémentaires au sein des différents métiers du soin. ❚ L’exploration et l’identification de modalités d’évaluation objectivant les bénéfices induits chez les personnes soi- gnées sont encore à explorer. Les bases de recommandations interdisciplinaires guidant la réflexion d’équipe, la pratique, l’évaluation des bénéfices et la transmission du savoir sont à promouvoir. ■ SOiNS - n°727 - juillet/août 2008