Dom Juan -‐ MOLIÈRE à EN QUOI LES SCÈNES 5 ET 6 DE L

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Dom Juan -­‐ MOLIÈRE à EN QUOI LES SCÈNES 5 ET 6 DE L’ACTE V DE DOM JUAN SONT-­‐ELLES DES SCÈNES BAROQUES ? Introduction : Ä Molière et son temps Ä Les sources de Dom Juan Ä Le Dom Juan de Molière Ce sont les deux dernières scènes de la pièce. Dom Juan finit comme il a vécut, dans l’éclat d’un moment. Il a accepté l’invitation à souper de la Statue du Commander. Il honore ce rendez-­‐vous ; rien ne le fait reculer. Dom Juan s’endurcit au point de vouloir abattre d’un coup d’épée le Spectre de la femme voilée, devenue spectre du temps, qui annonce ainsi la fin du héros et la fin de la pièce. En quoi ces scènes sont-­‐elles baroques ? Annonce du plan : I.
Les métamorphoses et l’illusion § Menaces à DJ : série d’apparitions énigmatiques « une femme voilée » => on ne sait pas qui c’est (peut-­‐être ses victimes féminines ou simplement Dona Elvire ??) § Métamorphose fantastique : le spectre de la femme voilée revêt l’habit du temps. DJ est face à un fantôme qui porte une faux => symbole de la Mort. Procédé Baroque >> illusion pour le spectateur que le réel et le surnaturel se confondent. § DJ se heurte au temps qu’il a méprisé ; il arrive à la fin de sa vie de mortel alors qu’il se croyait indestructible. Le Spectre = culpabilité & mort. § 2nde scène : la Statue (= homme de pierre) invite DJ, lui tient la main => le minéral devient vivant. § Dans ces 2 scènes, triple dimension baroque : métamorphose, illusion, confusion réel/irréel. § DJ veut forcer l’illusion à se dissiper, il veut voir ce qu’est le spectre => c’est impossible ! Spectre = effet, magie insaisissable et inaccessible. DJ est pragmatique (terre à terre) // Sganarelle sait que le spectre est immatériel (sinon la puissance de Dieu). § DJ = homme du présent (“carpe diem“), du plaisir immédiat. Il ignore le passé, oublie ses victimes (« je crois reconnaître cette voix » v.5) et ne regrette rien. § DJ ignore son futur. La figure armée de la faux le met en garde mais DJ espère se battre « non, non » (v.15) => l’épreuve de la mort = épreuve héroïque (« je veux éprouver » v.16). DJ frappe dans le vide : il est incapable de rationaliser l’irrationnel. § Sganarelle sait que la vie de DJ est en jeu (v.20) mais DJ est déterminé : répétition de « non, non ». § Lorsque DJ rencontre la Saute du Commandeur, elle l’arrêt dans son élan et met fin à sa course. II.
La mort : la fin de Dom Juan § Elle s’apparente à une ordalie (=jugement de Dieu). § Le Commandeur obliger DJ à régler son compte => Il oblige l’impie à rendre compte de ses péchés. § Scène 5 : fantôme (spectre) = forme fugitive // Scène 6 : Statue = représentation du divin et de la loi. La Statue est un corps minéral => concret et inébranlable (destin > mort). § Opposition : inconstance, légèreté existentielle de DJ // impossibilité, permanence de la Statue. § DJ commet son sacrifice : il tient sa parole donnée et accepte de tendre la main à la mort (destin). DJ cherche à se mesurer au Ciel, au Divin => monde à l’envers (> topos baroque). § La Statue toute puissante énonce son jugement funeste (v.6-­‐8) § DJ doit se plier au feu de la vengeance. C’est un verdict mis en scène de manière baroque. © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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Le dénouement dure 13 vers (2 à 15) : c’est spectaculaire à l’image de la colère divine. Il est traditionnel car il illustre la damnation et la chute aux Enfers. Mort de DJ sur scène => Baroque (rupture avec le classicisme) Mot de la fin à Sganarelle => retour au calme et à l’ordre mais solitude de Sganarelle. III.
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La solitude de Sganarelle DJ disparaît dans une apothéose baroque => rupture d’un tandem indissoluble : Sganarelle & DJ => deux extrêmes réunis. Sganarelle = ignorant superstitieux, foi naïve, croît spontanément aux interventions surnaturelles, bon sens naturel. Sganarelle est resté spectateur de la mort/damnation de DJ (comme le public). Les derniers mots de Sganarelle (=à-­‐côté) sont comiques voire absurdes après la tragédie. Accroché à ses gages, le valet n’a pas été payé => DJ a une dette post-­‐mortem envers lui. C’est peut-­‐être (> ambiguïté baroque) le choix de la Justice divine qui puni Sganarelle d’avoir été complice de DJ. Le valet est resté fidèle au maître toute se vie mais DJ le quitte sans le payer => Sganarelle est l’objet de la dernière trahison de DJ. Conclusion : Les ambiguïtés de la mort de DJ, les incertitudes du spectateur sur le parti à prendre (rire ou pleurer ?) et le rôle incertain de Sganarelle maintiennent la pièce dans un certain inachèvement ; dans ces deux dernières scène, on a bien affaire à une esthétique baroque. Ä ouverture : Médée / Le Songe d’une Nuit d’été / L’illusion Comique ( / Ode) © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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