Parents octobre 2013 Des ateliers pour mieux accueillir bébé

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Parents octobre 2013 Des ateliers pour mieux accueillir bébé
D ossier
Des ateliers pour
questions. Tout le monde repart avec des conseils et des fiches
pratiques. Pour aller plus loin, d’autres ateliers “Ma maison,
ma santé” permettent d’approfondir des thèmes comme l’aménagement de la chambre ou le choix des jouets. Plus d’informations sur www.projetnesting.fr.
mieux accueillir son bébé
L’Arbre à palabres, un pont entre les cultures
Ces séances mensuelles mises en place à la maternité des Bluets
en 1997 s’adressent aux mamans et futures mamans d’origine
étrangère. « Nous avons initié ce projet lorsque nous avons
constaté que les femmes africaines qui venaient accoucher
chez nous étaient à la fois très demandeuses de la technologie occidentale, et en même temps choquées par certaines de
nos attitudes, explique le Dr Eguillon, responsable du programme. Il y avait également
des incompréhensions du côté du personnel
soignant. » L’Arbre à palabre crée des ponts,
permet à ces mères déracinées de trouver un
compromis entre leur culture et la médecine
occidentale. Ces rencontres sont aussi pour
elles l’occasion de reparler de leur histoire. La
grossesse est un moment propice aux souvenirs. On pense à ce que l’on a vécu, et c’est
pédopsychiatre et psychanalyste.
une période délicate quand on est loin de sa
famille. Maternité des Bluets, renseignements :
Sylvie Cromier, 01 53 36 42 29.
Que représentent les baby-showers ?
Vous êtes si heureuse d’être bientôt
maman, et pourtant vous vous posez
un tas de questions. Bien sûr, vous
n’êtes pas la seule à avoir besoin de
vous sentir soutenue ou à chercher
une écoute et des informations, tant
pratiques que psychologiques.
3 questions à...
Myriam Szejer,
L’atelier “Nesting”,
pour une maison saine
82-Parents
La Clef d’or, un lieu de parole
Le principe de cette Maison de la petite
enfance installée à Suresnes : accueillir les
futurs et jeunes parents. La structure propose un atelier de chant prénatal, à partir
du quatrième mois de grossesse et jusqu’aux
3 mois du bébé. Moment de détente corporelle, ces sessions sont aussi l’occasion pour
les futures mères d’apprendre des comptines
pour le bébé à venir. « Les femmes enceintes
ont vraiment besoin de parler », constate
Charlotte Abou Faissal, responsable de la
Clef d’or. Elles peuvent échanger avec
d’autres futures mamans, en présence d’une
psychologue pendant “l’heure du thé”.
Ces rendez-vous mensuels sont accessibles
gratuitement et sur inscription.
Informations au 01 41 38 94 70.
Lieux d’accueil,
ateliers… Les initiatives
sont nombreuses pour
aider les futurs parents
à bien se préparer.
l’échange de connaissances entre les participants. » Puis les futurs parents se prêtent à un exercice indiquant les pièces de la maison plus ou moins saines. Pour infos,
les mieux notées sont aérées, peu meublées et avec peu d’appareils électroniques. C’est aussi l’occasion de revenir sur les
différents types de polluants physiques (ondes), biologiques
(acariens…) et chimiques. On rappelle également l’importance du “dégazage”, pour les meubles, les peintures, mais
aussi les jouets. Cela consiste à les laisser s’aérer plusieurs jours
avant de les utiliser ou d’installer son enfant dans sa chambre,
par exemple. Et on insiste aussi beaucoup sur les précautions
à prendre pendant la grossesse : pour les travaux de peinture,
c’est le futur papa qui s’y colle ! Dans la deuxième partie de
l’atelier, la composition des produits quotidiens est passée à
la loupe. Produits ménagers, jouets, poêles, couches jetables :
chacun en choisit trois et leur décerne un “smiley” différent
s’il le considère comme sain ou pas, ou s’il se pose des
L’Arbre à palabres. DR
Innovants, les ateliers “Nesting”,
organisés par Women in Europe
for a Common Future (WECF),
un réseau d’associations, ont pour
but de vous aider à faire de votre
maison un nid douillet, adaptée
au nouveau-né. Informer sur la pollution et les risques environnementaux, c’est bien du soutien à la
parentalité. « Ces ateliers de deux
heures, organisés dans des maternités ou des centres associatifs,
répondent à un vrai besoin des
patientes, explique Sylvie Favre, sage-femme cadre à l’hôpital Claude Bernard-Bichat, à Paris. Même si la préoccupation
environnementale n’est pas toujours exprimée. » Les séances,
en petit comité, pas plus d’une douzaine de personnes, suivent
globalement la même trame, mais sont personnalisables. Au
début de l’atelier, chacun exprime ses attentes autour d’un
goûter (bio, évidemment !) et les thèmes qu’il aimerait aborder comme les produits ménagers, cosmétiques, peintures et
matériaux pour la chambre de l’enfant, etc. Un rapide quizz
permet d’entrer en matière. « Pendant une bonne heure, on
revient ensuite sur les principaux polluants intérieurs, notamment les COV– composés organiques volatils –, le plomb et
les perturbateurs endocriniens tels que les parabènes, phtalates… explique Valérie Domeneghetty, responsable du projet Nesting en Ile-de-France. On essaie aussi de valoriser
et émotionnels peuvent survenir pendant la grossesse ou
après la naissance. Parlez-en le plus tôt possible. » Sur son
site www.maman-blues.fr, il y a une documentation très fournie, des forums et des coordonnées utiles aux futures et
jeunes mamans angoissées. L’association dispose de plusieurs
relais à travers la France – Bretagne, Drôme, Rhône, HauteGaronne, Ile-de-France –, dans lesquels sont régulièrement
organisés des groupes d’échange non-thérapeutique, animés
par des membres de la structure, des mères qui ont ellesmêmes connu des difficultés et en sont sorties. Maman-Blues
travaille avec un réseau de professionnels vers lesquels
elle oriente les femmes. Parce qu’on ne peut pas sortir seule
de cette souffrance-là. n F. C.-T. et G. G.-L.
Maman-Blues, pour être aidée
L’association Maman-Blues se consacre
essentiellement à la difficulté maternelle.
Son message est clair : « Parents, futurs
parents, des bouleversements psychologiques
Cette tradition américaine d’organiser une fête entre
copines avant l’arrivée du bébé fait partie des nouveaux rituels qui permettent aux gens de célébrer en
communauté les heureux événements de la vie. Avant,
il y avait les fêtes familiales, religieuses. Aujourd’hui, les
familles sont éclatées et il y a ces nouveaux rituels laïcs
et amicaux qui rythment les points forts de l’existence
et permettent de canaliser l’anxiété. L’arrivée d’un bébé
génère beaucoup d’angoisse et la communauté rassure. Les futures mamans
se sentent entourées et soutenues.
On voit aussi apparaître les “gender reveal party” pour “fêter” le
sexe du futur bébé, en bleu ou rose. Qu’en pensez-vous ?
C’est un résultat inattendu, du fait qu’on peut maintenant connaître le sexe de
son enfant avant la naissance. Fêter socialement le sexe de son futur bébé est un
moyen de se préparer à sa venue et d’éviter d’être déçu au cas où il ne correspondrait pas à ce que l’on désirait. Ceux qui souhaitent garder le mystère préfèrent
profiter de cette période où ils peuvent attendre l’un et l’autre sexe en fantasme.
Et les “fœtus parties” à la maison où les invités réunis contemplent
l’échographie en 3 ou 4D ?
L’échographie spectacle n’est pas nouvelle. On est passé de la photo à la vidéo,
puis au DVD visionné en famille. Tout le monde veut désormais voir le bébé dans
le ventre de sa mère. Avec les diagnostics anténataux et les échographies, les
grossesses ne sont plus sereines. Transformer les actes médicaux en fête est une
manière de juguler l’angoisse. Le problème, c’est que l’échographie est un acte
médical. S’il y a une malformation, imaginez le choc de la découvrir en public. De
plus, c’est intrusif pour l’enfant qui a besoin de grandir à l’abri, dans une intimité
sécurisante avec sa maman. C’est beaucoup trop tôt pour l’inscrire dans le social ! n
Propos recueillis par C. M.
Dossier réalisé et coordonné par C. Avellan, avec F. Clodic-Tanguy, G. Guernalec-Levy et C. Marchi.
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