Immobilier : une bulle en perspective - CFE-CGC

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Immobilier : une bulle en perspective - CFE-CGC
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Immobilier :
une bulle en perspective ?
La flambée des prix immobiliers en
Europe inquiète et le risque d’une
brutale correction des prix plane sur
certains pays.
P
our l’OFCE, l’Espagne et le
Royaume-Uni ont vu les prix de l’immobilier progresser de 140 %, tandis que
la France a connu, elle, une hausse de 80%.
Quelles sont les principales raisons de
cette hausse des prix de l’immobilier ?
Tout d’abord, la chute des marchés boursiers du début des années 2000 qui a
rendu très réticents les ménages vis-àvis de la bourse. Ils ont redécouvert les
valeurs du placement dans la pierre.
Ensuite, ce boom de l’immobilier a été
favorisé par des conditions favorables
de financement. Les crédits sont très souvent inférieurs à 4 %. L’OFCE ajoute à
ce propos que « la croissance élevée en
crédits, associée à celle du revenu, a soutenu la demande en logements et alimenté une forte hausse des prix ». Enfin,
selon d’autres analystes, puisque l’immobilier obéit à des évolutions cycliques,
il était normal qu’un nouveau cycle
apparaisse après la correction intervenue à partir des années 1991-1992.
Existe-t-il une bulle
immobilière ?
Selon l’OFCE, il n’y aurait pas de bulle
de l’immobilier, sauf dans certains pays
comme l’Espagne et le Royaume-Uni.
La période actuelle resterait moins problématique que la précédente (19861991) qui avait conduit à un krach. En
cas de « retournement » du marché,
l’OFCE estime que « le scénario catastrophe » lié à un « excès d’offre au surendettement des ménages semble
limité », notamment en raison de l’absence de stocks de logement. Il n’empêche qu’il existe tout de même certaines
tensions sur ce marché. Les taux d’endettement des ménages approchent les
60 %, la durée des crédits s’allonge pour
atteindre en moyenne les 18 ans afin de
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EM 123 - avril 2005
faire face à des prix d’acquisition toujours plus élevés. En conséquence, la solvabilité des ménages se dégrade.
Toutes mesures visant à éliminer les classes moyennes ne
conduiraient qu’à l’échec d’une
réelle politique du logement.
L’insuffisance de l’offre de logements est
certaine ; il aurait fallu produire au moins
320 000 logements par an depuis la fin
de la crise. La pénurie de terrains cons-
tructibles est bien là, 500 000 logements
sociaux ont été avancés sur les cinq ans.
Est-ce suffisant ? Que se passera-t-il pour
les ménages qui ne gagnent plus assez
pour acheter et trop pour être aidés ? Il
faut rétablir la chaîne du logement pour
tous. Sinon, les ménages s’éloigneront
toujours plus loin des centre-villes.
L’encadrement a-t-il les moyens suffisants pour accéder à un logement en centre ville, quand on connaît le prix de l’ancien dans les grandes agglomérations ?
Pas si sûr ! Pour la CFE-CGC, toutes
mesures visant à éliminer les classes
moyennes ne conduiraient qu’à l’échec
d’une réelle politique du logement. ■
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