Découvrir et développer son style oratoire
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Découvrir et développer son style oratoire
La théorie des systèmes Une système est un ensemble organisé d’éléments en interaction les uns avec les autres. Les systèmes peuvent être d’une grande variété : corps humain, organes, eco-système, système solaire… mais également famille, société, entreprise, équipe… Propriétés des systèmes - Le principe de totalité : « Le tout est plus que la somme des parties » Ce principe implique la notion de qualités émergentes. Une qualité émergente est une propriété, différente des propriétés que possèdent les parties séparément et qui est consécutive à l’interaction entre ces parties. Exemple : l’eau (H2O : 2 atomes d’hydrogènes et 1 atome d’oxygène) a des propriétés (désaltérante ou autres) que n’ont ni l’oxygène, ni l’hydrogène. En terme de communication et d’organisation, de nombreux comportements découlent de ce principe et les implications sont multiples. On comprend bien en quoi ce principe va être primordial dans le cadre de la cohésion d’une équipe ou encore du management. En travaillant à développer des interactions circulaires et efficaces entre les différentes parties d’un système, on obtiendra une émergence de qualités nouvelles qui n’aurait été possible par l’effort d’un seul des éléments de ce système. Exemple : la création d’un site internet de qualité se fera par l’association d’un webmaster et d’un graphiste. Seuls, aucun des deux n’aurait pu aboutir à un résultat correct. Il leur faudra néanmoins une qualité complémentaire qui est de savoir communiquer efficacement sur leur projet : qualité que l’on peut également définir comme émergente car il est impossible d’apprendre à communiquer seul ! - Le principe d’homéostasie : Homéostasie : tendance de tout système à maintenir un équilibre de fonctionnement. A chaque tentative visant à modifier l’équilibre d’un système, on trouvera une réaction visant à rétablir cet équilibre, même si le système doit en souffrir. On trouve ici la notion de résistance que l’on doit voir débarrassée de toute connotation négative. On retrouve ici également la notion de feed-back (voir support de cours) comme indice de régulation du système. © Frédéric Demarquet - Coaching / Formation / Consulting www.fredericdemarquet.com 1 Exemple 1 : le chauffage à thermostat qui tend à maintenir une température constante. Imaginons que la température d’un chauffage soit réglée à 50° mais que ce chauffage ne peut maintenir cette température longtemps sous peine d’être endommagé, il va néanmoins continuer de maintenir cette température jusqu’à tomber en panne. Pour éviter cela, il faudra installer un second mode de régulation par feed-back que l’on appelle en général sécurité. Exemple 2 : le système judiciaire est un système de régulation de la démocratie. Il tend à maintenir l’équilibre dans la société et si une personne met celle-ci en péril, il agira pour maintenir la sécurité. Si, dans une société donnée, une loi dit que de manger du poisson est interdit, le système judiciaire punira tout contrevenant. Des organisations peuvent se former pour manifester contre cette loi, apportant des preuves de son incongruité et entraînant un certain désordre social, le système judiciaire pourra néanmoins poursuivre encore longtemps son mode de régulation, jusqu’à ce que des évènements majeures fassent qu’il se remette en question. Plus un système est complexe et plus le principe d’homéostasie est fort. On connaît la difficulté à obtenir des changements dans des organisations très lourdes tels que des administrations. Tout système étant ouvert sur l’environnement, et donc sur d’autres systèmes, le mécanisme homéostasique est nécessaire pour réguler dans les contacts avec l’environnement. En terme de communication et d’organisation, ce principe tient une place importante puisqu’il est directement lié à l’équilibre et au changement. Un système humain qui est soumis à un mécanisme homéostasique trop puissant est un système qui n’évolue plus, qui se fige, se met en danger et tend à sa perte. Un système qui serait au contraire démuni de ce principe homéostasique serait également un système qui irait à sa perte par le chaos. On comprend ici en quoi l’équilibre est important entre homéostasie et changement, mais que le changement ne peut s’obtenir que par une communication efficace et la mise en place de stratégies réfléchies et conscientes, tenant compte du principe d’homéostasie et l’intégrant à sa stratégie. Il ne s’agit en aucun cas de lutter contre pour obtenir le changement. Plus on luttera contre et plus le système réagira en maintenant son équilibre initial et donc en installant de la résistance. Dans cette idée d’équilibre entre homéostasie de changement, on peut faire un parallèle avec la notion de feed-back positif et négatif. Le feed-back positif serait un moyen de réguler un système qui serait soumis à une loi homéostasique trop forte et le feed-back négatif serait un moyen de réguler un système désorganisé et en déséquilibre. - Le principe d’équifinalité : Le principe d’équifinalité étudie l’état final d’un système par rapport aux conditions initiales de ce même système. Il étudie donc l’évolution des systèmes. 1) Deux systèmes qui ont des conditions initiales semblables peuvent évoluer vers un état final différent. 2) Deux systèmes qui ont des conditions initiales différentes peuvent évoluer vers un état final semblable. © Frédéric Demarquet - Coaching / Formation / Consulting www.fredericdemarquet.com 2 Un petit événement, anodin en soi, peut avoir de grandes conséquences (phénomène des ailes de papillon). Exemple : pour cet exemple, je citerais ce qui se produisit dans les années 80 pour la chanteuse Chantal Goya lors de l’émission télévisée « Le jeu de la vérité ». Le principe de l’émission était que l’invité devait répondre en direct aux questions des téléspectateurs. Fatiguée ce soir-là, la chanteuse interprète mal la question d’une téléspectatrice, se met sur la défensive et répond avec une certaine agressivité. Cet événement mettra fin à sa carrière prématurément et bouleversera sa vie. Le principe d’équifinalité amène l’idée qu’il n’est pas nécessaire de comprendre ce qui est à l’origine du fonctionnement du système. Il est utopique de croire qu’en recherchant dans la passé la cause du fonctionnement actuel du système et qu’en se posant donc la question du pourquoi, on va pouvoir mieux comprendre son fonctionnement. Tous les indices nécessaires à la compréhension de son fonctionnement se trouve présent aujourd’hui et il est donc préférable de se poser la question du comment. Il s’agit là d’une manière de voir très différente de la vision aristotélicienne ou déterministe qui veut que telle cause amène tel effet. Exemple : Si l’on prend une partie d’échec en cours, il n’est pas nécessaire de connaître les coups joués préalablement pour poursuivre et terminer la partie. Il est d’autant plus utopique de vouloir éclairer le présent par le passé que la manière dont on va analyser le passé se fera à l’éclairage du présent et ne sera donc pas conforme à l’expérience réelle passée. En terme de communication et d’organisation, le principe d’équifinalité à des conséquences importantes dans la manière dont on va percevoir un système et son évolution. En le transposant à la relation et à l’interaction, il pose un regard différent sur ce qui se joue maintenant dans cette relation et sur ce que je peux faire pour modifier l’orientation de la relation à des fins stratégiques. Tous les éléments dont j’ai besoin pour se faire se trouvent présents ici et maintenant et si je comprends comment fonctionne le système relationnel, je peux progressivement l’influencer et le modifier. Il n’y a aucun déterminisme dans l’évolution d’un système, de même qu’il n’y a aucune fatalité liée au passé de ce système. Concernant cette idée de fatalité et transposé à l’évolution d’un individu, on peut penser au phénomène de résilience mis en lumière par Boris Cyrulnik. La résilience étant la capacité de vivre et de se développer malgré un contexte d’origine très défavorable, on peut tout à fait le transposer à un groupe d’individus. Pour ceux qui souhaitent approfondir cette question de la théorie des systèmes et de son implications dans les relations humaines, je conseille le livre de Grégory Bateson « La nature et la pensée ». © Frédéric Demarquet - Coaching / Formation / Consulting www.fredericdemarquet.com 3