CR de la commission santé du 22/04/2015

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CR de la commission santé du 22/04/2015
COMMISSION SANTE
COMPTE RENDU DU 22 AVRIL 2014 A BLOIS
INTERVENANTS
Daniel Millière,– Administrateur de Centraider (référent de la commission santé)- Président Horizons Sahel
Michel Roger, Vice-Président Horizons Sahel
Patrick Ruet, Président de l’association Santé Formation et Développement (SFD)
CONTEXTE
Cette première réunion de la commission Santé répond à un besoin d’échanges et de concertation de porteurs de
projets. On recense en moyenne 270 acteurs de la région Centre Val de Loire engagés dans le secteur de la santé
à l’international. Les programmes sont divers et variés : aménagement et construction d’infrastructures, soins de
santé, formation technique et professionnelle, collecte/don et envoi de matériel médical, équipement médical,
protection maternelle et infantile… Outre ces projets, de nombreuses actions visent également l’amélioration des
conditions de santé des populations sans intervenir directement sur ce champ : assainissement, sensibilisation à
l’hygiène, souveraineté alimentaire…
L’objectif de ce groupe de travail esttriple :
- Favoriser l’échange d’expériences et les discussions sur les pratiques entre les membres de la Commission ;
- Construire des outils en commun pour faciliter la conduite des projets menés sur le terrain.
- Initier des synergies entre acteurs régionaux et/ou leurs partenaires
PARTICIPANTS (15 personnes)
Pascal Meyer, Directeur de la Coopération Internationale, Conseil régional Centre-Val de Loire
Nadine Thébault, Chargée de mission Solidarités Internationales, Conseil régional Centre-Val de Loire
Bernard Richard, Président, association Pirogue 2000
Gérard Demussy, association Pirogue 2000
Benjamin Joly, membre de l’association des Carabins de Tours
Jean-Paul Charreron, Santé Formation et Développement
Patrick Ruet, Président de Santé Formation et Développement
Jean-Paul Borderon, Président, association APIC Santé
Nancy Silva, stagiaire, association HORIZONS SAHEL
Daniel Millière, Président, association HORIZONS SAHEL
Michel Roger, Vice-Président, Association HORIZONS SAHEL
Fanny Blanchedent, Association Lafi Bala
Zénaba GOUJON, Association Frères et Soeurs de la République Centrafricaine
Louis Ménard, médecin, CHU Orléans
Morgane Olivier, chargée de mission Centraider
INTERVENTIONS
Daniel Millière, Administrateur de Centraider (référent de la commission santé)- Président HORIZONS SAHEL
Michel Roger, Vice-Président HORIZONS SAHEL
Dans 80% des cas, le matériel électrique envoyé par conteneurs dans les pays en développement arrive en mauvais
état, présente des défaillances techniques, est inutilisable à cause des avaries survenues pendant le transport ou
n’est pas adapté à la structure bénéficiaire. Ce constat dressé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors
du Forum de la Coopération hospitalière internationale en février 2015 à Chambéry est unanime. Une fois sur
place, 9 fois sur 10 le matériel ne fonctionne pas. De nombreux facteurs sont à l’origine de ces
dysfonctionnements (poussière, température, incompétence technique…).
Le décret 2014-928 du 19 août 2014 relatif au Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE ou D3E)
et aux équipements électriques et électroniques usagés qui codifie en droit français la directive européenne DEEE
2012/19/UE, a été publié au Journal Officiel le 22 aout 2014 et démontre les risques majeurs que ces pratiques
peuvent générer.
L’association HORIZONS SAHEL travaille depuis de nombreuses années sur l’ensemble du territoire sénégalais. Son
expérience aujourd’hui l’a conduite à mettre en place des procédures et méthodes à suivre dans les demandes
d’appui à l’équipement médical et dont voici les principes essentiels :
1-
Les obligations du donateur du matériel
- Fourniture d’un formulaire de transfert de propriété incluant une fiche signalétique du matériel
(fabriquant, marque, n° de série, carnet de maintenance, documentation …) ;
- Fourniture d’une attestation de bon fonctionnement (nature des contrôles, résultats, qualité du
contrôleur…) ;
A défault, il faut faire appel à un intervenant extérieur (ingénieur biomédical, fabricant…), chaque
appareil ayant un contrôle bien spécifique.
L’absence de ce document désigne ce matériel comme un déchet qui ne peut être exporté.
2-
Les obligations du porteur de projet qui expédie le matériel
- Le responsable de la structure doit démontrer que l’ensemble des procédures est respecté ;
HORIZONS SAHEL dispose d’un document cadre transposable à toutes organisations qui souhaiteraient
appliquer cette procédure. Il est disponible sur demande, contact : Michel Roger [email protected] ;
- L’association procède systématiquement à un audit auprès de l’établissement destinataire pour
s’assurer que le don est adapté à la structure. Il doit correspondre à un projet validé.
- HORIZONS SAHEL travaille uniquement avec des hôpitaux publics ou des structures de santé privées
mais qui dispensent des soins aux populations les plus démunies et avec lesquels elle signe un
engagement contractuel. Cette convention précise les obligations de chacune des parties (prise en
charge financière du conteneur, aspects de maintenance, formalités administratives de sortie de
douanes…)… Si ces conditions ne sont pas respectées, l’association ne s’engage pas avec la structure
concernée.
Patrice Ruet, Président de Santé Formation et Développement
Suite au séisme qui a frappé Haïti, l’association intervient depuis 2010 sur le renforcement de capacités du
personnel médical en lien avec les autorités ministérielles. Santé Formation et Développement travaille dans le
secteur de la santé communautaire dans les localités basées proches de l’épicentre en formant les agents de
santé et en formant les matrones qui assurent les suivis de grossesse.
L’association travaille par intermédiation sociale en révélant les besoins des villageois. Cette méthode
participative les conduit à réaliser des arbres décisionnels (théorie) et à mener des échanges d’expériences
professionnels pour dispenser des soins (pratique). Dans une posture d’observateur dans un premier temps,
Santé Formation et Développement conduit les agents de santé et les matrones ( sages femmes) à mener des
consultations, aux côtés des membres de l’association. L’idée était d’autonomiser et ne pas faire à la place de. Le
Ministère rétribue ses agents de santé pour qu’ils participent aux sessions d’apprentissage de soins primaires.
Le bilan au bout de cinq années d’intervention est positif. L’association est actuellement en recherche de
nouveaux partenaires en région Centre-Val de Loire avec laquelle elle pourrait co-construire un programme
de santé communautaire.
Contact : [email protected]
LES ECHANGES AVEC LA SALLE
Ces procédures attestent de l’importance de l’efficacité de l’aide. Le don et l’envoi de matériel répondent
aujourd’hui à un ensemble de bonnes pratiques. Le porteur de projet est amené à penser et raisonner son don.
Les questions à se poser :
>> Le coût du transport de l’envoi de la marchandise est-il raisonnable ? N’est-il pas préférable d’acheter
localement pour dynamiser l’économie du pays dans lequel j’interviens plutôt de d’enrichir des transporteurs
français?
>> Quel est l’impact environnemental du don ? Existe-t-il sur place des filières de traitement des déchets pour
détruire le don une fois inutilisable ?
>> Le matériel distribué répond-t-il à des besoins identifiés localement ? Sera-t-il utilisé ? Les compétences
techniques requises pour faire fonctionner le matériel sont-elles maîtrisées ? Un volet formation est-il prévu ?
>> Les conditions matérielles pour recevoir le matériel sont-elles satisfaisantes (accès à l’électricité…) ?
S’engager en coopération internationale dans le domaine de la santé ne s’improvise pas. La vie des
populations est en jeu. Bien que les moyens d’intervention des organisations soient inférieurs aux enjeux, il faut
appréhender le sujet dans sa globalité, par filière. Intervenir dans le domaine médical ne se limite pas à appuyer
la construction d’infrastructures. Le raisonnement est systémique : infrastructures, approvisionnement en
médicaments, formation, gestion et suivi, maintenance, recyclage des déchets…
Le don et l’envoi de matériel suppose une gestion de projet complexe : collecte, envoi, installation, achat
de consommables sur place….
LES ATTENTES DES PARTICIPANTS
Etre former pour pouvoir à son tour former sur place (association étudiante Lafibala).
>> Centraider peut se rapprocher de Santé Sud sur cette requête.
Identifier des partenaires pour acheminer du matériel où les conditions de sécurité ne sont pas réunies
(association Medina, Syrie)
Trouver des solutions simples et modestes pour intervenir dans le secteur de la santé. Il a été mentionné
les difficultés pour des associations non professionnelles du secteur d’intervenir sur cette thématique. Comment
renforcer les compétences de ses partenaires quand ils viennent en France par exemple (association Pirogue
2000) ?
>> Dans un premier temps, il est souhaitable de privilégier l’approche locale en se rapprochant des Agences
Régionales de Santé (ARS) dans le pays d’intervention et de se renseigner sur les formations disponibles
localement, dispensées le plus souvent dans les capitales.
Explorer les partenariats public/privé où des expériences réussies en la matière peuvent être mises en
avant dans le cadre de cette commission. Les acteurs de la région Centre-Val de Loire peuvent aussi être des
facilitateurs pour des entreprises régionales qui interviennent dans le secteur de la santé (Région Centre Val de
Loire).
Date de la prochaine commission Santé : fin septembre - début octobre