Le Parti de Gauche, un parti féministe, un parti d`émancipation
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Le Parti de Gauche, un parti féministe, un parti d`émancipation
Contribution de la commission féminisme Le Parti de Gauche, un parti féministe, un parti d’émancipation Le Parti de Gauche est un parti humaniste, il a donc vocation à intégrer pleinement les valeurs du féminisme dans son corpus idéologique mais aussi dans ses actes et sa composition. Le féminisme à l’image de la pensée marxiste ou écologiste allie mouvement social et théorie critique. Empreint de la philosophie des Lumières, il défend les idées de progrès et d’émancipation et contribue aux formes contemporaines de la radicalité. Le féminisme conteste à la fois le patriarcat (système politique et économique reposant sur l’exploitation des femmes par les hommes) et le sexisme (qui justifie les inégalités par un ensemble de préjugés associant à chaque genre des rôles dit féminins et masculins). S'il faut avoir à l’esprit l’antériorité du patriarcat sur le capitalisme comme mode de domination, c’est bien dans le but de ne pas abandonner le combat contre l’un pour l’autre, mais au contraire de prendre conscience qu’ils se nourrissent l’un de l’autre et renforcent conjointement l’oppression des femmes. En effet il ne s’agit pas d’un à côté ou comme on l’a trop entendu dans le mouvement ouvrier d’un problème de second plan qui se résoudrait de fait avec une meilleure répartition des richesses. Le féminisme est par définition une révolution citoyenne. Le Parti de Gauche, depuis sa fondation a défendu les revendications du mouvement féministe, car il ne saurait y avoir de révolution citoyenne sans révolution féministe. Cet élan doit être renforcé. Notre analyse de la société patriarcale doit s’affiner. Nous devons lier notre combat contre la brutalité du capitalisme à celui du féminisme, notamment dans nos campagnes contre l’austérité et ses conséquences. Concrètement, nous devons renforcer notre mode paritaire d’organisation, féminiser le parti et organiser de grandes campagnes de formation des militant-e-s sur les questions féministes. Nos programmes pour les prochaines élections doivent intégrer de manière visible et transversale les enjeux féministes et les réponses que nous entendons y apporter. Une société patriarcale La société actuelle, ses institutions comme ses rapports sociaux, sont fortement marqués par la domination masculine. Cette domination alimente les autres dominations et discriminations. Elle s’intègre à toutes les strates de la société : dans la famille, au travail, dans la culture, les services publics et bien sûr la politique. Cette domination est perpétuée par la culture dominante, notamment à travers l’éducation et les médias. Les modèles qui sont transmis reproduisent la répartition genrée des rôles et les femmes sont la plupart du temps réduites à leur corps ou à leur « nature maternelle ». Nous sommes tellement Contribution de la commission féminisme, 2013 Page 1 soumis à ces schémas de domination que nous n'y voyons même plus la violence. Pourtant les violences symboliques et physiques dont sont victimes les femmes sont nombreuses et quotidiennes : représentation dégradante dans les publicités, violences au sein du couple (tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon), viols, prostitution. La domination masculine prend également appui sur un contexte économique qui fragilise et précarise en premier lieu les femmes. L’austérité contre les femmes La politique d’austérité est catastrophique en matière de droits des femmes. Ce sont elles les premières victimes de la répartition inégale des richesses, au niveau national comme mondial. Elles subissent de plein fouet la précarité, le chômage, les attaques contre le code du travail et le détricotage des services publics. Le gel des bas salaires touche tout particulièrement les femmes. Elles occupent majoritairement les emplois au SMIC et les emplois à temps partiels subis. 80% des travailleurs pauvres sont des travailleuses. Les femmes subissent des discriminations à l’embauche, exacerbées en temps de contraction économique. Ces discriminations sont liées au mythe de la femme soit-disant moins productive en raison de son statut présumé de mère, de son prétendu manque d’endurance psychologique et physique ou à l’idée que les salaires des femmes restent des salaires d’appoint. A diplôme égal, les femmes sont embauchées sur des postes à moindre responsabilité et à moindre salaire que les hommes, sans réelle perspective d’évolution de carrière. La concurrence généralisée au sein de l’entreprise est le prétexte à des pressions et du harcèlement à l’égard de nombreuses femmes. L’ensemble de ces inégalités, tout le long de leurs carrières, se retrouve concentré au moment de la retraite, elles touchent en moyenne 42% de moins que les hommes. Le démantèlement des services publics organisé par la politique d’austérité touche particulièrement les femmes et constitue un recul sans précédent de leurs droits fondamentaux, à la fois en tant que premières bénéficiaires mais aussi en tant que salariées de la fonction publique. La prévention des violences, des risques sexuels et l’accès à la contraception sont directement touchés par le désengagement de l’Etat. De nombreuses associations peinent, faute de moyens, à répondre aux missions de service public qui leur sont confiées. Le service public de la santé, donné en pâture à la finance et structuré par des objectifs de rentabilité, n’assure plus l’égal accès au soin. La fermeture des maternités crée des déserts médicaux inacceptables et dangereux pour les femmes ; celle des centres IVG remet directement en cause leur droit à disposer de leur corps. Beaucoup de femmes sont contraintes de s’en remettre à des réseaux de solidarité privés, communautaires et parfois confessionnels au mépris des valeurs républicaines. Une politique féministe Plus que jamais, à l’échelle nationale, le Parti de Gauche doit être une force de propositions afin d’aboutir à une société réellement égalitaire et émancipatrice. En cela, il doit s’opposer à cette inique politique austéritaire et patriarcale. La lutte contre le sexisme au travers d’un travail d’éducation populaire pour un changement des mentalités et d’une loi qui s’attaquerait enfin radicalement aux représentations sexistes et aux innombrables violences que subissent les femmes doit être une de nos priorités. Enfin, notre position abolitionniste doit être réaffirmée et défendue dans la bataille idéologique qui s’annonce. Contribution de la commission féminisme, 2013 Page 2 Lors des prochaines échéances électorales, les programmes défendus par le Parti de Gauche devront intégrer la problématique des droits des femmes de manière transversale. A l'échelle municipale, le féminisme n’est pas un combat secondaire ou abstrait. Des mesures concrètes et applicables immédiatement permettront de faire face à l’urgence : ouverture de centre d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugales, permanences de prévention, éducation à la sexualité, lutte contre le sexisme, soutien aux associations engagées dans les combats féministes, aide à l’insertion professionnelle, conseils municipaux de l’égalité… De même, à l’échelle européenne, le Parti de Gauche doit défendre « La Directive de l’Européenne la plus favorisée » pour harmoniser par le haut les droits des femmes en adoptant au niveau communautaire les lois nationales les plus progressistes. Il sera nécessaire également, à cette occasion, d'analyser et de dénoncer les « forces conservatrices et réactionnaires » au pouvoir en Europe. Si les doctrines dominantes en matière de politique économique sont contestables et contestées au niveau de l'Europe, il nous reste à démontrer que l'Europe est sur de mauvaises lignes en terme d'égalité femmeshommes ! Certes, il existe des textes et des orientations affichées, mais dans la réalité des faits les politiques économiques décidées vont à l'encontre de l'égalité femmes-hommes... et que dire des enjeux en matière de santé. L'IVG par exemple, n'est toujours pas autorisée dans l'ensemble des pays de l'Union et est soumise à de fortes pressions (morales et économiques) là où elle est exercée. Un parti féministe Lors du dernier congrès, le choix de faire un binôme paritaire pour chaque poste à responsabilité a marqué l’importance que le parti accordait à l'égalité femmes-hommes dans son organisation. Cependant, le féminisme est un combat quotidien qui doit se prolonger dans notre mode d’organisation et dans la désignation de nos candidat-es. Dans de nombreux départements, le manque de femmes dans le parti est manifeste. C’est un phénomène qui n’a rien de naturel puisque la société patriarcale entrave l’engagement des femmes. Ce constat légitime ne suffit pas. Au-delà de l'analyse des causes, il faut mettre en place de nouvelles pratiques. Il est nécessaire d'intégrer les contraintes que doivent encore gérer les femmes au quotidien si l'on veut réellement atteindre le partage du pouvoir. Il ne suffit pas de dénoncer l’inégal partage des tâches ménagères et familiales, si l'on ne propose pas des solutions concrètes en terme de garde d'enfant, par exemple. Des formations théoriques et pratiques sur les questions féministes à destination des militant-es sont nécessaires pour que les cadres d'analyse soient partagés par toutes et tous et pour que les pratiques de chacun-e évoluent. La parité doit être vue comme une mesure favorable à l'égalité entre les femmes et les hommes, puisqu'elle permet l'égal accès aux postes. Cela étant, elle ne suffira pas si une attention particulière n'est pas accordée par exemple lors des élections municipales, aux choix des têtes de listes, aux répartitions par délégations thématiques. La parité ne doit pas s'arrêter à une question numérique ! Elle doit être saisie pour partager réellement le pouvoir. Contribution de la commission féminisme, 2013 Page 3 Signataires : Sylvie AEBISCHER (75), Marie AGAM (45),Claire AJEJAS (44), Christine ANTOINE(79), Marie-Laurence ARNAUD (33), Thérèse ATHANASE HERLUC (91), Nathalie AUBIN (33), Laurent AYRAULT (59), Fanfan BACQUE (92), Dominique BARDY (91), Claire BATAILLER (31), Sébastien BAUDOUIN (94), Laurie BAYET (38), Delphine BEAUVOIS (93), Laurie BELLA (07), Jennifer BELLAY (21), Mounia BENAILI (91), Nicole BENAYOUN (69), Clarisse BENOIT (33), Jean-Noël BEURTON (75), Martine BILLARD (75), Cécile BIZOT (35), Brigitte BLANG (57), Laurence BOBIS (75), Jean-Yves BOIFFIER (17), Catherine BONNAUD (33), Olivier BONNET (13), Hervé BORDES (42), Anne-Laure BOULANGER (33), Stephann BOURBON (69), Frédéric BOYER (13), Virgil BRILL (24), Ouali BRINIS (13), Mireille BROUILLET (10), Damien CALVIGNAC (92), Françoise CANAT (13), Michel CARDEILLAT (24), Léo CARPENTIER (13), Alexis CESAR (12), Jean Jacques CHAMBLAS (42), Sophia CHIKIROU (75), Hugo COLDEBOEUF (75), Brigitte COMARD (33), Laurence COSTE (42), Frédérique COUZIGOU (44), Samir DANDOIS BOUSSAID (75), Fabrice DELAUNE (33), Gilbert DELBRAYELLE (59), François DELBRAYELLE (59), Odile DELONCA (94), Matthias DE LOZZO (31), Bruno DIANO (21), Jean-Claude DUBOC (76), Bruno DOLIK (42), Sarah DOUMERC (75), Eloïse DREURE (21), Simon DUBOIS-YASSA (Espagne), Tiphaine DUCHARNE (73), Françoise DUPONT (59), Anas FAOUR (75), José-Angel FERNANDEZ (13), Aude FERRAND (13), Adrien FORTUNE (75), Marc FOURGEOT (75), Huguette FOSSAT (33), Claire GABRIAC (31) , Géraldine GALL (13), Christelle GALTIER (12), Jean-Pierre GARCIA (76), Thérèse GARNIER (33), Raquel GARRIDO (75), Josiane GASPARINI (67), Claude GASSER (67), Philippe GASTREIN (12), Klaus GERKE (94), Helen GILDA-DUCLOS (91), David GIPOULOU (23), Virginie GOUBIER (42), François GUIFFARD (59), Séverin GUIGNARD (13), Alain GUILLO (75), Chantal HERSEMEULE(72), Florent HUART (93), Romain JAMMES (31), Pierre JEGO (44), Gabrielle JOST (67), Pierre JUGIE (69), Philippe LABROSSE (30), Fabienne LABROSSE (30), Jean LACASSAGNE (24), Karine LACASSAGNE(31), Françoise LACOMBE (24), Samia LAKEHAL (75), Jean-Charles LALLEMAND (75), Gaïa LASSAUBE (75), Irène LEBEAU (30), Hélène LECACHEUX (13), Christine LE COENT (59), Anne LECOQ-CHERBLANC (76), Sonia LE GALL (75), Céline LÉGER (57) , Armelle LE HIR (44), Liliane LESAFFRE (59), Robert LESAFFRE (59) , Thierry LESCANT (75), Gérard LETAILLEUR (76), Alain LE VOT (78), Véronique LOUIS (07), Albane LOUVET DUBOC (76), Mathias MALWE (75), Jean-Jacques MANZANERA (24), Cathy MARQUES (33), Raphaël MARRE (75), Denise MARSETTI (30), Elisa MARTIN (38), Margaret MECHIN (24), Christophe MIQUEU (33), Elisa MORAND (33), Mathieu MOREAU (21), Boris MORENAS (67), Nicole MOULIN (76), Mamadou NIANG (33), Maïté NOGUÉ (30), Françoise OROZCO (07), Corinne OUMAKHLOUF (42), Mohamed OUMAKHLOUF (42), Laurence PACHE (23), Jean-Claude PAILLASSON (42), Géraldine PALISSAT (75), Claire PIOT (75), Michèle PISIGO-LARHER (07), Thomas PIZARD (84), Julien POIX (59), Hélène POTTIER (31), Stéphanie POULIQUEN (94), Sarah POUYAUD-ELY (67), Carole PRIGENT (91), Jacqueline RADIGUET (30), Benoît REY (75), Angélique RIFFAULT (75), Eve ROBERT (75), Pascal ROCHER (34), Maryvonne ROCHETEAU (94), Lucie RODRIGUEZ (59), Louis RODRIGUEZ (59), Michèle ROUBY (13), Guillaume ROYER (92),Marie-France SAIGNE (72), Jean SICARD (13), Danielle SIMONNET (75), Marc SISLIAN (30), Fanny SIZORN (94), Martine SOYER (59), Christine STEVENS (59), Thierry STOMBOLI (24), Irina STRAT(31), Dominique TELLEY (42), Julien TEISSEIRE (13), Françoise THIBAULT (44), Sacha TOGNOLLI (31), Sergio TORNAGHI (33), Philippe TRICOT (59), Sylvie VACHER (33), Élise VAGOST (57), Garance VALLAT (69), Jean-Luc VARIN (76), Jean-Philippe VAZ (13), Jonathan VERCRUYSSE (59), Michelle VERRIER (42), Claude VEYER (59), Gwenaëlle VIDAL (42), Audrey VINCENT (27), Rémi VINCENT (31), Laurent VIOLET (24), Luc WEINSTEIN (75), Florian YAGOUBI (31), Noureddine ZOUAOUI (34), Laure ZUDAS (24) Contribution de la commission féminisme, 2013 Page 4