Transition énergétique, bio-économie et recherche
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Transition énergétique, bio-économie et recherche
Un œil sur Juin 2016 Transition énergétique, bio-économie et recherche : premières synergies stratégiques Plusieurs annonces récentes montrent que des synergies commencent à se construire entre stratégies nationales sectorielles et stratégies nationales de recherche et d’innovation. Trois initiatives en particulier peuvent être relevées : appel à projets « Instituts Convergences » de l’ANR dans le cadre de la mise en œuvre des priorités actions issues de la Stratégie nationale de recherche (SNR) ; plans lancés en février dernier suite au rapport Agriculture Innovation 2025 d’octobre 2015 ; et révision de la Stratégie nationale de recherche sur l’énergie (SNRE), lancée le 29 mars dernier en relation avec une série d’autres outils stratégiques dans le cadre de la Stratégie nationale de l’énergie. - La mise en œuvre des 5 priorités actions issues de la SNR par l’appel à projets Instituts Convergences lancé par l’ANR le 22 février. L’objectif est de créer des instituts virtuels où le décloisonnement disciplinaire et la recherche pluridisciplinaire seront mis en œuvre pour développer une compréhension plus globale de problèmes complexes. Les thèmes de chaque institut sont assez ouverts, mais une priorité sera néanmoins donnée aux 5 programmes d’actions prioritaires de la SNR : big data, science et innovation dans l’analyse et la gestion du risque climatique, biologie des systèmes, approches thérapeutiques nouvelles, connaissance des cultures et des hommes. Chaque institut sera dirigé par une personnalité scientifique de haut niveau, et comporter au moins 200 personnes équivalent temps-plein, concentrées en principe sur un seul site. 200 M€ sont prévus par le PIA pour financer ces 5 Instituts Convergences. - Dans le domaine de la bio-économie et de l’agro-alimentaire, les recommandations issues du rapport d’octobre 2015 « Agriculture Innovation 2025 » ont été concrétisées par le plan « Agriculture Innovation 2025 » lancé le 29 février par les ministères chargés de l’agriculture, de la recherche et du numérique, et par le rapport « Bois Forêt Recherche Innovation » ; ces plans prévoient le lancement de programmes de recherche et d’innovation sur les sols (financement par l’ANR à hauteur de 4 M€), une coordination des expertises, un appui fort via le PIA 3 aux biotechnologies et le développement du numérique, des open data et de l’agriculture connectée via le CASDAR, enfin la création de Living labs expérimentaux dans deux régions, avec un financement issu du PIA 3. Ce plan d’action sera complété par la parution imminente d’une stratégie nationale de la bio-économie en juillet, qui comprendra un volet recherche-innovation. - Dans le domaine de l’énergie, l’exercice SNRE 2016 (révision de la Stratégie Nationale de la recherche sur l’énergie) a été lancé le 29 mars dernier, par les ministères chargés de la recherche et de l’énergie. La SNRE est en lien avec les autres outils stratégiques de la stratégie nationale sur l’énergie : la stratégie nationale bas carbone et le PPE (Plan Pluri-annuel d’investissement dans l’Energie), ainsi qu’avec les stratégies régionales AirClimat-Energie. En particulier, la SNRE intégrera l’engagement pris par la France de doubler d’ici à 2020 ses dépenses publiques de R&D sur l’énergie, dans le cadre de 1 Un œil sur Juin 2016 l’annonce des 20 pays de la « Mission Innovation » en marge de la COP21 en décembre dernier à Paris. Les synergies s’établissent progressivement entre ces Instituts Convergence et les stratégies sectorielles. Ainsi 3 des 5 Instituts Convergence adresseront directement les priorités du Plan « Innovation Agriculture 2025 » et « Bois Forêts - Recherche Innovation ». Le numérique, le big data, les objets connectés etc., sont également une partie importante de ces priorités sectorielles, tant pour l’agro-alimentaire que pour l’énergie. Par ailleurs, la SNR et le volet pluridisciplinaire mis en avant par les Instituts feront un pont entre la recherche et l’innovation technologique indispensables pour la transition énergétique et la problématique du changement climatique, avec une approche « holistique » du système énergétique et l’introduction des SHS, qui permettront de traiter des aspects sociétaux de cette transition (évolution des comportements, etc.). Il est à noter que ces deux secteurs - Agro-alimentaire/bioéconomie et Energie - représentent une part majeure de la dépense publique de R&D, respectivement 10 % et 7 % de l’effort total français. 2