Entreprises et recherche publique France : peut mieux faire ! Quand

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Entreprises et recherche publique France : peut mieux faire ! Quand
Entreprises et recherche publique
France : peut mieux faire !
Quand il s’agit de contractualiser avec les entreprises, les établissements d’enseignement supérieur
et de recherche et les organismes publics de recherche finalisée ne sont pas logés à la même
enseigne. Les contraintes propres à chacune de ces deux situations ont des conséquences sur les
comportements et la composition du revenu. En attestent les éléments compilés dans le tableau cidessous.
REVENUS
OPÉRATEURS
(2013/2014)
(€M)
DONT REVENUS DE LA
REVENUS DES CONTRATS
PROPRIETE
AVEC DES ENTREPRISES
INTELLECTUELLE
MONTANT
(€M)
% DES
REVENUS
MONTANT
(€M)
% DES RC
Caltech
308
7,4
2
nd.
Cambridge
2058
200,2
10
10
EPFL
576
27
5
nd.
Georgiatech
1007
170,4
17
0,44
Imperial College
1182
29
3
nd.
Manchester
1214
47,2
4
nd.
Oxford
1605
71,3
4
7
9,8
Stanford
841
160,4
19
97
60,5
UPMC
440
10
2
1
10
1025,7
80,3
7,3
23,1
17,1
CEA (hors nucléaire ;
hors défense)
1200
296
24,7
20
6,8
Cnrs
3423
43
1,3
10
23,3
Fraunhofer G.
2001
567,3
28
116
20
Ifpen
251
115
46
48,5
42
Inria
223
33,7
15,1
0,7
2,1
Moyenne
La lettre FutuRIS – édition juillet 2015
5,0
0,3
INRA (tous contrats)
881
25
2,8
13,5
54
Institut Pasteur
257
27,5
10,7
20
72,7
TNO
564
136
29,3
15,2
11,2
1100,0
155,4
19,7
30,5
29,0
Moyenne
Sources : Données issues des documents financiers annuels des établissements, ou NSF ou
directement fournies par un représentant de l’établissement ; collecte et traitement ANRT.
Les éventuelles erreurs ou omissions sont de notre fait.
Une précision liminaire s’impose : les « RTO » (organismes de recherche technologiques) tels le TNO
ou le CEA sont une spécialité européenne, et n’ont pas de réels équivalents outre-Atlantique. Les
grandes universités de référence affichent moitié moins de revenus issus des contrats passés avec les
entreprises que les organismes ; 80 millions d’euros pour les premières, 155 pour les seconds. Le
brevet ne deviendra pas « la poule aux œufs d’or » des universités. Ce ne l’est d’ailleurs pas plus
pour les organismes : seuls les cas spécifiques de certaines molécules à principes actifs dans les
sciences de la vie, et du logiciel, donnent lieu à quelques succès au-dessus de la moyenne.
Une certitude : c’est la qualité des partenariats de long terme mis en place qui compte ; elle rend
possible des échanges de connaissances fructueux pour les deux parties. La réactivité des acteurs
publics et la fluidité de l’éventuelle facturation deviennent déterminantes. L’adoption de la voie de la
propriété intellectuelle, du brevet et des licences en particulier, ne devrait alors être qu’une
matérialisation possible d’une partie des résultats de la recherche commune ; un facilitateur des
échanges en quelque sorte : signalement de l’excellence de la recherche d’un côté, aptitude à
industrialiser de l’autre. En France, on peut mieux faire, aussi peut-on se montrer à la fois optimistes
et ambitieux. En effet, pour le moment, les
800 millions d’euros de contrats passés par
les entreprises aux laboratoires publics
(universités et organismes) représentent
4,9 % du budget recherche de ceux-ci. Aux
États-Unis 5,2% (universités), en Allemagne
12,4%. Regard complémentaire : qu'est-ce
que cela représente par rapport aux
dépenses nationales de recherche des
entreprises (la DIRDE) ? En Allemagne, près
de 6%, en France, moins de 2,5 %. La marge
de progrès est importante, comme le montre
la progression des instituts Carnot, et la
comparaison avec les instituts Fraunhofer qui
disposent à peu près du même effectif.
La lettre FutuRIS – édition juillet 2015

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