Commerce : Amos, La solidarité à la sauce « fashion
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Commerce : Amos, La solidarité à la sauce « fashion
Commerce : Amos, La solidarité à la sauce « fashion » Mardi, 17 Septembre 2013 08:00 Celui qui s’aventurerait pour la première fois dans l’une des six boutiques Amos de l’agglomération pourrait bien n’y voir que du feu. La dernière née, ouverte depuis juin au 19 Cours de l’Argonne et inaugurée aujourd’hui, ne se distingue en rien des friperies un rien «bobo» qui fleurissent dans les petites rues du centre de Bordeaux. Cadre coloré et chaleureux, vendeuse avenante, produits de qualité... Pour trouver ce qui différencie Amos de la concurrence, il faut creuser un peu. Car Amos est en réalité une entreprise locale d’insertion qui, depuis sa création il y a 19 ans, a choisi le secteur du commerce du textile, via des «friperies solidaires», pour atteindre son objectif d’«aider les gens à sortir de l’assistanat», selon sa directrice Nathalie Lacoste. «La vente n’est qu’un prétexte, sourit-elle. On pourrait aussi réparer des voitures ou faire à manger par exemple. Nous avons d’abord une mission sociale d’insertion via un support économique. C’est l’économie au service de l’humain, et pas l’inverse pour une fois.» «Se requinquer pour repartir» Depuis sa création en juillet 1994, à l’initiative du Secours Catholique et du Diaconat Protestant de Bordeaux, qui ont «décidé de s’associer au-delà de leurs chapelles», dixit la directrice, Amos a accompagné près de 400 personnes. «Nous proposons des postes de vendeur, d’agent de tri et un poste de chauffeur. Les profils des candidats sont très diversifiés, jeunes ou moins jeunes, des niveaux de qualification très différents... Ce sont des gens qui ont des compétences et notre job, c’est de les lancer dans la vraie vie. Mais il y a aussi une vraie sélection car nous sommes une entreprise et il faut que les choses marchent. Il nous faut des gens qui ont envie 1/2 Commerce : Amos, La solidarité à la sauce « fashion » Mardi, 17 Septembre 2013 08:00 d’être accompagnés et qui assurent, donc le critère de compétence est pris en compte. Pour eux, Amos ne doit être qu’un sas, une étape pour rebondir. Il faut qu’ils aient envie de se réinsérer.» Les employés, actuellement une vingtaine de personnes, restent en moyenne un an au sein de l’entreprise, une période qui leur sert à «se requinquer pour mieux repartir.» En parallèle au travail qu’ils doivent fournir, ils constituent un projet personnel grâce à l’accompagnement d’une conseillère en insertion. «Environ deux personnes sur trois arrivent à retrouver ensuite un emploi dans la vente, la logistique ou le domaine de la conduite, pour les chauffeurs» précise Nathalie Lacoste. Depuis un peu plus de trois mois, Anait Avakian travaille comme vendeuse au sein de la nouvelle boutique du Cours de l’Argonne. Originaire d’Arménie, cette diplômée en journalisme était inscrite à Pôle Emploi depuis 2008. Suite à la naissance de sa fille en 2009, elle a tenté de trouver un poste dans le domaine de la vente : «j’ai déjà eu une expérience dans ce domaine mais pas en France. Ici, ils sont contents de moi donc j’espère prolonger.» Puis ensuite trouver un poste pérenne grâce à l’expérience acquise. La «mode solidaire» à petit prix Chaque année, Amos recueille, à travers des dons, plus de 200 tonnes de vêtements, accessoires de maroquinerie ou encore chaussures. «Seuls 20% sont proposés à vente, explique Nathalie Lacoste. Le reste, qui n’est pas en état d’être vendu, est envoyé vers une entreprise de recyclage solidaire installée en Dordogne.» Amos dispose de 23 bornes de collecte à Mérignac et au Taillan. Fin novembre, elle en comptera 17 de plus, notamment à Saint-Médard-en-Jalles. Les dons peuvent également être déposés à l’entrepôt, situé 208 avenue d’Arès à Mérignac. La marque, qui vient de rafraîchir son identité visuelle et dont le nouveau slogan est «vivez la mode solidaire», propose, dans ses boutiques, des articles rarement vendus plus de 12€. Des prix dérisoires et, souvent, de belles affaires à faire... «Depuis que nous nous sommes installés, les gens du quartier sont ravis», apprécie Anait Avakian. • Olivier Saint-Faustin Photo : Aujourd’hui, Nathalie Lacoste inaugure la sixième boutique Amos sur la CUB © OSF 2/2