UN PROPHÈTE POUR NOTRE TEMPS Je voudrais aujourd`hui

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UN PROPHÈTE POUR NOTRE TEMPS Je voudrais aujourd`hui
AMOS … UN PROPHÈTE POUR NOTRE TEMPS
Je voudrais aujourd'hui vous aider à découvrir un prophète dont on parle trop peu,
un homme au langage direct, parfois sarcastique, toujours pittoresque. J'ai nommé le
prophète AMOS.
Si je vous propose de parler de lui, ce n'est pas exclusivement pour étudier son
style oratoire; c'est surtout pour faire ressortir le message extraordinairement actuel qu'il
proclame.
Situons d'abord le personnage dans son cadre historique et psychologique. La
Bible nous dit qu'il était berger, originaire de Tékoa à 9 km au sud de Bethléhem.
Lorsque Dieu le choisit comme porte-parole, le royaume d'Israël est divisé.
Nous sommes au VIIIe siècle avant notre ère.
Au nord, dix tribus forment le royaume d'Israël proprement dit. À l'époque
d'Amos, le roi était Jéroboam II, la capitale; Samarie.
Au sud, deux tribus forment le royaume de Juda. Son roi; Ozias, sa capitale;
Jérusalem.
Pendant tout le cours de l'histoire de ce royaume ainsi divisé depuis Salomon,
Dieu suscitera plusieurs prophètes qui exerceront leur ministère les uns au Nord, les
autres au Sud. Ainsi, tandis qu'Amos prêchait au Nord, en Israël, précédant de peu le
prophète Osée, deux autres prophètes se manifestaient au Sud, dans le royaume de Juda.
Il s'agissait d'Ésaïe et de Michée.
SIGNES DE DÉCADENCE
En ces temps-là, les deux royaumes jouissaient d'une période de paix, de liberté et
de prospérité. Les armées étaient puissantes, et, comme on aimait à le croire, invincibles.
Les limites du Royaume avaient atteint celles que s'était fixées David. On avait beaucoup
d'argent et on dépensait beaucoup. Tout était pour le mieux dans le meilleur des
mondes...
Hélas, cette prospérité cachait des signes certains de décadence. Le mal s'était
installé sous toutes ses formes... le mépris de Dieu et le mépris de la justice... Mais
n'anticipons pas. Voici comment notre prophète dénonce le mal :
Le message d'Amos à Israël eut la soudaineté d'un rugissement de lion, avec tout
le danger qu'un tel rugissement annonce.
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« 2 De Sion l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix. » (Amos 1, 2)
(N.B. : Jérusalem est souvent désignée dans la Bible par el mot : Sion, du nom d'une des
collines de Jérusalem.)
LES FOUDRES DE DIEU
D'abord, Amos attire l'attention d'Israël sur Damas. Les foudres de Dieu
tomberont sur les syriens à cause de leurs crimes. Puis ce sera le tour de Gaza et de Tyr
voisine de Sidon. Et tandis que le prophète énumère ces nations étrangères, aux frontières
d'Israël, et les calamités que Dieu leur réserve, on devine l'approbation réjouie d'Israël qui
estime que Dieu est juste dans ses sentences. Ceux qu'il a choisi de punir l'ont bien
mérité. Quant à eux, Israélites, ils n'avaient rien à se reprocher... donc rien à craindre.
D'ailleurs, n'étaient-ils pas le peuple de Dieu?! Attitude pharisaïque avant la lettre.
Mais Amos n'en reste pas là. Son message n'est pas épuisé. Voilà que les
malédictions s'abattent sur les cousins d'Israël : les Édomites (descendants de Lot, neveu
d'Abraham). Chaque fois, la terrible promesse, aussi sinistre et solennelle qu'un arrêt de
mort, est précédée de cette phrase redoutable : « 3 Ainsi parle l'Éternel » (Amos 1, 3).
Les cousins seront donc frappés aussi. Après tout, si Dieu les condamne, c'est qu'ils le
méritent aussi.
PUIS JUDA ET ISRAËL
Seulement, l'énumération du prophète n'est pas terminée. Décidément il est
inépuisable! Il est impitoyable... car la redoutable formule se fait encore entendre... mais
cette fois à l'égard de Juda et Israël!
« 4 Ainsi parle l'Éternel : À cause de trois crimes de Juda, même de quatre, je ne
révoque pas mon arrêt. (N.B. L'Éternel ne révoque pas l'arrêt déjà prononcé par Joël
prédécesseur d'Amos) Parce qu'ils ont méprisé la loi de l'Éternel et qu'ils n'ont pas
gardé ses ordonnances; parce qu'ils ont été égarés par les idoles mensongères après
lesquelles leurs pères ont marché. 5 J'enverrai le feu dans Juda, et il dévorera les palais
de Jérusalem :
6 Ainsi parle l'Éternel : À cause de trois crimes d'Israël, même de quatre, je ne
révoque pas mon arrêt, parce qu'ils ont vendu le juste pour de l'argent, et le pauvre pour
une paire de souliers. 7 Ils aspirent à voir la poussière de la terre sur la tête des
misérables, et ils violent le droit des malheureux. Le fils et le père vont vers la même fille,
afin de profaner mon saint nom. » (Amos 2, 4-7)
Ainsi, par la bouche de son prophète, Dieu explique pourquoi il va punir. Le Dieu
d'Amos est un Dieu de justice et le châtiment du peuple élu sera d'autant plus sévère que
son privilège a été grand d'avoir été choisi par Dieu.
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La civilisation d'apparence florissante recouvrait de grands désordres.
DOMAINE SOCIAL
Dans le domaine social d'abord – Les riches se vautrent dans un luxe d'autant
plus intolérable qu'ils s'étaient enrichis aux dépens des pauvres (Amos 8, 6). Amos
annonce la ruine prochaine de « 15 leurs maisons d'hiver et de leurs maisons d'été, ainsi
que de leurs palais d'ivoire » (Amos 3, 15). Il s'élève contre les femmes riches et
insatiables qui ne savent que recevoir ce que leur mari peut leur apporter et qui ne
connaissent pas le verbe : partager... tandis que « 1 les misérables sont opprimés et les
indigents sont écrasés ». Ces femmes qui encouragent leur mari au mal, le prophète les
appelle avec sarcasme les « 1 génisses de Basan » (Amos 4, 1).
Les créanciers réduisent leurs débiteurs en esclavage (Amos 2, 6) et leur
extorquent des gages (Amos 2,8). Les marchands méditent leurs tromperies pendant le
jour de repos. Ils falsifient les poids et les balances. Amos les considère comme de
véritables « 4 mangeurs (dévorer, engloutir) de pauvres » (Amos 8, 4-6), qui ont
« 12 changé la droiture en poison » (Amos 6, 12). Leur condamnation est terrible :
« 11 Vous avez bâti des maisons en pierres de taille, mais vous ne les habiterez
pas; vous avez planté d'excellentes vignes, mais vous n'en boirez pas le vin. » (Amos 5,
11)
PLEUREZ ET GÉMISSEZ
Bientôt après, en effet, Juda et Israël seront déportés en Babylonie et en Assyrie,
Samarie et Jérusalem seront anéanties. Quelques siècles plus tard, l'apôtre Jacques devra
hélas dénoncer avec une semblable véhémence, les riches jouisseurs et insouciants de son
temps... et de tous els temps... jusqu'à la fin des temps. Écoutez comment il les interpelle :
« 1 À vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui
viendront sur vous. 2 Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les
teignes. 3 Votre or et votre argent sont rouillés; et leur rouille s'élèvera en témoignage
contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les
derniers jours!
4 Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les
avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu’aux oreilles du
Seigneur des armées.
5 Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices, vous avez
rassasié vos cœurs au jour du carnage. 6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui
ne vous a pas résisté. » (Jacques 5, 1-6)
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“Il nous faut dire ici que la désignation et la dénonciation des riches est chose
toute relative. Surtout à notre époque. Bibliquement et absolument parlant : être riche,
c'est avoir plus que ce qu'il faut pour vivre. Dans cette perspective, le cerce des riches
devant Dieu s'élargit considérablement!”
DÉSORDRE MORAL
Comme on peut s'en douter, ce désordre moral avait atteint le peuple jusque dans
sa religion, pour autant qu'on puisse distinguer la vie sociale de la vie religieuse.
Oh! Certes, la vie religieuse était brillante, fastueuse, spectaculaire. Certes, on
observait les fêtes et on respectait les rites régulièrement; mais qu'elle pouvait être la
valeur de cette religion, d'ailleurs purement rituelle et formaliste, si la vie de tous les
jours s'enfonçait de plus en plus dans el mal?!
Bethel et Guilgal étaient les principaux sanctuaires du peuple où se déroulaient les
fêtes somptueuses.
« 4 Allez à Bethel et péchez! Leur crie le prophète, « 4 Allez à Guilgal, et péchez
davantage! Offrez vos sacrifices chaque matin, et vos dîmes tous les trois jours! » (Amos
4, 4)
Le culte qu'offrait le peuple en ces lieux était doublement vain aux yeux de Dieu,
d'abord parce que certaines pratiques païennes y étaient tolérées; ensuite parce que le
peuple se figurait qu'au moyen de ces cérémonies, il pouvait s'assurer la protection de
Jahvé, malgré le désordre de leur vie.
Le mot Beth-el signifie : Maison de Dieu. Par un jeu de mots cinglant, Amos
l'appellera : Beth-Aven ce qui signifie : Maison de rien – Maison d'idolâtrie. (Amos 1, 5;
5, 5; cf. Osée 4, 15; 5, 8)
« 21 Je hais, je méprise vos fêtes, » dit-il encore. « 21 Je ne puis sentir vos
assemblées. » et c'est le Seigneur qui parle par sa bouche.
« 22 Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n'y prends
aucun plaisir... »
« 22 Je ne les regardent pas. 23 Éloigne de moi le bruit de tes cantiques... »
« 24 Mais que la droiture soit comme un courant d'eau, et la justice comme un
torrent qui jamais ne tarit. » (Amos 5, 21-24).
Dans son langage pittoresque, Amos dira encore : « 18 Qu'attendez-vous du jour
de l'Éternel?! » (Amos 5, 18) Vous vous imaginez sans doute que Dieu vous bénira à
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cause de vos fêtes, de vos offrandes et de vos cérémonies. Vous croyez que vous pouvez
ainsi acheter la miséricorde de Dieu tout en continuant de vivre dans le désordre?!
Hypocrites que vous êtes! En ce jour,
« 19 Vous serez comme un homme qui fuit devant un lion et que rencontre un
ours, qui gagne sa demeure, appuie sa main sur la muraille, et que mord un serpent. »
(Amos 5, 19)
LE JUGEMENT D'AMOS AUJOURD'HUI
Singulièrement, nous avons l'impression que le prophète n'est pas tellement
éloigné de nous; il ne serait pas du tout anachronique d'appliquer son jugement à notre
temps. Je pense à tous ces gens qui aujourd'hui se servent de la religion comme d'une
formule magique pour éloigner le mauvais sort. Je pense à tous ceux qui s'imaginent qu'il
suffit d'assister à quelque office religieux, spasmodiquement au cours de l'année, pour
s'assurer le droit d'entrer au Paradis, si par hasard il y en avait un. Je pense
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à l'étudiant qui néanmoins continue de tricher.
Au commerçant qui néanmoins vole ses clients.
Au patron qui frustre ses ouvriers de leur juste salaire.
À l'ouvrier qu par paresse vole son patron.
À ceux qui feignent de ne pas voir la misère autour d'eux et à côté d'eux.
À l'homme politique qui veut servir ses propres intérêts à n'importe quel prix.
À ceux qui pensent qu'à recevoir et qui ne donnent jamais.
À ceux qui par le mensonge, la calomnie, la médisance, brisent des vies... à ceux qui
nourrissent des amertumes et des projets de vengeance.
Je pense à tous ceux-là qui pourtant se disent chrétiens et qui agissent et pensent
comme des païens.
Qu'attendent-ils du jour du Seigneur tous ceux-là?!
CHERCHEZ L'ÉTERNEL
Comme pour les contemporains d'Amos, seul un changement radical de vie peut
sauver. Mais sur quelle base opérer ce changement?
Osée, prophète contemporain d'Amos, déclare que le peuple est détruit « 6 parce
qu'il lui manque la connaissance, » (Osée 4, 6).
Notre monde religieux souffre du même mal provoqué par les mêmes causes. Il
importe que chaque croyant retourne à la source du christianisme, c'est-à-dire à la Bible,
pour y retrouver un langage vigoureux certes, mais indispensable et salutaire. Il est vrai
qu'il existe de nombreux croyants sincères dans le monde; mais nous pouvons affirmer
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que la foi de ces croyants ne peut demeurer saine sans un contact réel avec la Parole de
Dieu, appelée à juste titre : Parole de vie.
« 6 Cherchez l'Éternel et vous vivrez! » (Amos 5, 6). Or, où peut-on chercher
l'Éternel et le trouver si ce n'est dans sa Parole où il se révèle aux hommes?!
La destinée d'un homme dépend de ce qu'il recherche durant son existence. Pour
utiliser une image biblique très belle, un homme ne peut moissonner que ce qu'il a semé.
« 7 Ne vous y trompez pas : » dit l'apôtre Paul, « 7 on ne se moque pas de Dieu.
Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » (Galates 6, 7).
Les contemporains d'Amos avaient choisi de servir leur propre ventre au lieu de
servir leur créateur. Le prophète leur a prédit la ruine ainsi qu'à ceux qui leur ressemblent.
En ce jour-là dit-il, leurs efforts pour se sauver seront dérisoires. Ils seront semblables au
berger qui n'arrache de « 12 la gueule du lion que deux jambes et un bout d'oreille, »
(Amos 3, 12).
J'espère que ces quelques remarques vous auront aidé à apprécier ce personnage
pittoresque qu'était le prophète Amos et à découvrir dans son livre, un message pour
notre temps.
L'auteur : M. RICHARD ANDREJEWSKI
Copier en forme de Word par M. Denis Tarko
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