L`Iran au XXe siècle - repères chronologiques
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L`Iran au XXe siècle - repères chronologiques
L'Iran au XXe siècle - repères chronologiques 1906 : Instauration d'un régime parlementaire constitutionnel dans le cadre de la monarchie persane. 1909 : Création de l'Anglo-Persian Oil Company, chargée de la recherche et de l'exploitation des pétroles en Iran du Sud. 1925 : Le Parlement accorde les pleins pouvoirs à Reza Khan, qui dépose le dernier shah de la dynastie des Qadjar (1794-1925). Reza Khan se fait couronner shah le 12 décembre : c'est l'avènement de la dynastie des Pahlavi. 1935 : le royaume de Perse est baptisé Iran (terre des Aryens). Interdiction du port du voile pour les femmes et obligation de porter un habit « à l’occidentale » pour les hommes sont décrétés la même année. 1941 : sous la pression des Britanniques et des Soviétiques Reza shah, partisan de la neutralité (et suspect de rapprochement avec l’Allemagne), est contraint d'abdiquer en faveur de son fils Mohamed Reza Pahlavi. 1943 : conférence de Téhéran 1951 : Le Parlement (Mohammad Mossadegh en est l’artisan) vote à l'unanimité la nationalisation de l'industrie pétrolière. 1962 : Le Shah, pressé par l'administration Kennedy, met en place un train de réformes imposées : d'abord, il fait supprimer la mention du Coran dans les serments des élus aux assemblées provinciales, puis accorde le droit de vote aux femmes et impose enfin une réforme agraire, censée moderniser le secteur agricole du pays, la « révolution blanche » qui menace directement les ressources financières du clergé chiite. 1964 : L'ayatollah Khomeyni est exilé. Après avoir été, jusqu'en 1950 environ, professeur de mystique et de philosophie à Qom, il quitte cette chaire pour celle de droit islamique et unit l'inspiration mystique de ses débuts avec la rigueur du juridisme : il acquiert alors un grand ascendant sur le jeune clergé de Qom. L'exil lui permit de radicaliser ses positions : il dénie toute légitimité à un souverain héréditaire ou élu au suffrage universel. Pour la première fois dans le chiisme, un théologien revendique l'intégrité du pouvoir légitime pour les ulémas, reconnus héritiers et transmetteurs de la tradition du XIIe Imam en attendant son retour à la fin des temps. 1965 : Sévère répression des contestataires de gauche, d'extrême gauche et des milieux religieux chiites. (La SAVAK, police politique crée avec la CIA en 1957.) 1975 : Instauration du système du parti unique. 1978 : (février) début des manifestations hostiles au shah où se côtoient opposants laïcs, marxistes, religieux. 8 septembre « vendredi noir » violemment réprimée par la SAVAK et l’armée du shah. 1979 : Muhammad Reza Pahlavi est contraint à l'exil (janvier). La révolution islamique (et la milice des gardiens de la révolution « pasdaran ») porte au pouvoir le « guide suprême » l'ayatollah Khomeyni ; instauration de la république islamique (chiite*). Les banques et les principales sociétés industrielles sont nationalisées. Occupation de l'ambassade des Etats-Unis (novembre). La crise iranienne des otages (occupation de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981 et prise en otage de ses personnels) pousse l’administration Carter à rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, puis à imposer des sanctions économiques le 7 avril 1980. 1980 : Bani Sadr est élu président de la République islamique d'Iran (janvier). (septembre) : l'Irak de Saddam Hussein attaque l'Iran pour récupérer les territoires qu'il a cédés lors du traité de 1975 (et pour éviter l’importation de la révolution islamique en Irak). 1981 : Libération des otages américains de l'ambassade des Etats-Unis (20 janvier). Bani Sadr est destitué le 21 juin et Ali Khamenei est élu à sa place le 2 octobre. 1988 : Après neuf ans de guerre acharnée, un cessez-le-feu est signé entre l'Irak et l'Iran (8 août) Environ 1 200 000 morts. Trois fois plus d’Iraniens que d’Irakiens. 1989 : Mort de l'imam Khomeyni. Ali Khamenei lui succède comme guide de la révolution. L'hodjatoleslam Ali Akbar Hachemi Rafsandjani est élu président de la République. L’influence des « Gardiens de la Révolution » (pasdaran), milice armée conservatrice, reste forte. 1991 : Guerre du Golfe (l’Iran n’y participe pas). 1993 : réélection de Rafsandjani 1997 : Mohamad Khatami, ancien ministre modéré et libéral, soutenu par Rafsandjani, est élu président de la République contre le candidat conservateur de Khamenei. La tension s'accroît entre les partisans de l'ouverture et les radicaux. 1999 : Ce décalage entre une société demandeuse de réformes et l'influence d’un clergé très conservateur qui souhaite garder la mainmise sur le pouvoir atteint son paroxysme en juillet, où des protestations massives contre le gouvernement ont lieu dans les rues de Téhéran. 2001 : Khatami est réélu en juin, mais, aussitôt, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaire et présidentielle. 2005 : L’échec de Khatami à réformer le gouvernement cause une apathie grandissante parmi la jeunesse. Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad est élu président (plus de 1000 candidatures sont invalidées par le Conseil des Gardiens). On observe alors un durcissement du discours nationaliste par le président, qui vise ainsi à asseoir la légitimité du programme nucléaire iranien et les décisions de politique étrangère malgré l’opposition américaine. *On aurait tort de réduire le chiisme contemporain à une mosaïque d'idéologies politico-religieuses, même si la Révolution islamique a privilégié cet aspect. Le chiisme est une manière différente de vivre l'islam, avec une sensibilité doloriste (le culte des Imams martyrs), un goût très vif pour les pèlerinages (notamment au mausolée de l'Imam Reza, à Mashhad et à celui de sa sœur Fateme Ma'sume, à Qom), une tradition ardente qui n'exclut pas la tolérance, et un intérêt pour le mysticisme. Le chiisme insiste aussi sur les valeurs de justice et d'héroïsme, dont l'exemple a été donné par l'Imam Hoseyn, mort au combat, à Karbala, en 680. Les chiites croient que le retour du XIIe Imam (caché depuis 874) marquera l'avènement d'un règne de justice. Ils fêtent sa naissance, quinze jours avant le Ramadhan, dans un débordement de joie populaire. Sources : principalement Encyclopédie Universalis édition 2007. Texte rédigé par Raymond Bois ancien formateur CERISE