Les avantages fiscaux de l`assurance-vie après 70 ans
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Les avantages fiscaux de l`assurance-vie après 70 ans
et de son profil de risque, le souscripteur peut, par exemple, préférer placer l’argent du contrat uniquement sur un fonds en euros pour l’un et opter pour une part d’unités de compte pour l’autre. Il peut aussi être préférable de souscrire autant de contrats que de bénéficiaires plutôt que de souscrire un contrat unique avec une clause désignant plusieurs bénéficiaires. Ceci permet de conserver une certaine discrétion sur les parts dévolues à chacun (dans le respect des droits de chacun dans la succession) et de faciliter la récupération des fonds au décès du souscripteur. En cas de mésentente entre les bénéficiaires, l’argent pourra être débloqué sans attendre que tous aient réuni, par exemple, les pièces justificatives pour toucher le capital. Conserver les avantages des contrats anciens FISCALITÉ Les contrats d’assurance-vie souscrits avant le 20 novembre 1991 bénéficient d’avantages successoraux plus intéressants que le régime fiscal actuel. Ces contrats sont généralement des contrats en euros et peuvent ne plus correspondre à la stratégie d’investissement de l’épargnant. Pour faire face à la baisse du rendement des fonds en euros, ce dernier peut souhaiter investir sur des unités de compte. Il peut alors conserver son ancien contrat, avec ses avantages fiscaux, et ouvrir en complément un contrat multisupport où il affectera une part raisonnable de son épargne. Utiliser son assurance-vie pour garantir un prêt Lorsqu’il accorde un prêt, un établissement financier exige en contrepartie des garanties. En général, l’emprunteur souscrit une assurance de prêt qui le couvre en cas de décès, d’invalidité et parfois même de chômage. Si l’emprunteur dispose d’un contrat d’assurance-vie, il pourra apporter en garantie l’épargne acquise sur le contrat. Cela peut lui permettre d’éviter de payer une assurance de prêt qui peut s’avérer coûteuse, surtout si l’emprunteur est âgé. Les avantages fiscaux de l’assurance-vie après 70 ans Même après 70 ans, l’assurance-vie présente de nombreux atouts pour la transmission de son patrimoine. De prime abord, la fiscalité peut paraître moins avantageuse passé cet âge, ce qui pousse parfois des épargnants à ne plus verser sur leur contrat après 70 ans. Pour chasser les idées reçues, voici en détail la fiscalité de l’assurance-vie en matière de transmission de patrimoine. Contrats souscrits avant le 20/11/1991 Le régime fiscal est identique quel que soit l’âge de l’assuré au moment des versements. Il diffère, en revanche, selon la date où ont été effectués les versements. Cotisations versées avant le 13/10/1998 Cotisations versées depuis le 13/10/1998 Exonération totale des capitaux transmis Abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur le capital décès et taxation* au-delà * 20 % sur la fraction des capitaux transmis à chaque bénéficiaire comprise entre 152 501 € et 852 500 €, puis 31,25 % au-delà. Contrats souscrits après le 20/11/1991 Le régime fiscal diffère en fonction de la date où ont été réalisés les versements et de l’âge de l’assuré au moment de ses versements. Cotisations versées avant le 13/10/1998 Cotisations versées depuis le 13/10/1998 Avant 70 ans Après 70 ans Avant 70 ans Après 70 ans Exonération totale des capitaux transmis Droits de succession sur la fraction des versements supérieurs à 30 500 € Abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur le capital décès et taxation* au-delà Droits de succession sur la fraction des versements supérieurs à 30 500 € * 20 % sur la fraction des capitaux transmis à chaque bénéficiaire comprise entre 152 501 € et 852 500 €, puis 31,25 % au-delà. Les versements effectués après 70 ans sont dans tous les cas soumis aux droits de succession suivant le degré de parenté existant entre le bénéficiaire et l’assuré. Ces bénéficiaires profitent toutefois d’un abattement global de 30 500 €. En revanche, les gains générés par le contrat sont totalement exonérés de droits de succession et c’est ce qui peut dans certains cas se révéler particulièrement intéressant. Les informations contenues dans ce document ne constituent ni un conseil fiscal, ni un conseil patrimonial et ne sauraient engager la responsabilité de SMAvie BTP. AtoutInfos - n°11 - MARS 2015 - page 2 / 5 Régime spécifique à certains bénéficiaires Un capital transmis via l’assurance-vie est totalement exonéré de droits de succession et de taxes de 20 et 31,25 %, quel que soit l’âge de l’assuré au moment des versements, lorsque le bénéficiaire est : • le conjoint de l’assuré ou son partenaire de PACS, • le frère ou la sœur de l’assuré à condition de remplir les conditions suivantes : - être célibataire, veuf (veuve), divorcé(e) ou séparé(e) de corps, - avoir été domicilié(e) avec l’assuré pendant les cinq années ayant précédé le décès, - être, au moment de l’ouverture de la succession, âgé(e) de plus de 50 ans ou atteint d’une infirmité le (la) mettant dans l’impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l’existence quel que soit son âge. En raison du caractère non taxable des intérêts générés par les versements après 70 ans, l’assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal qui peut faire la différence. La preuve en exemples. Des intérêts totalement exonérés En 1995, Monsieur Bertrand, 71 ans, ouvre un contrat d’assurance-vie sur lequel il verse 80 000 €. Ses deux enfants sont les bénéficiaires de son contrat. Lorsqu’il décède 20 ans plus tard, son contrat est valorisé 140 000 €. Chaque enfant perçoit donc 70 000 €. Les intérêts du contrat s’élèvent à 140 000 – 80 000, soit 60 000 €. Ils sont totalement exonérés de droits de succession. Sur le versement initial de 80 000 €, s’applique l’abattement de 30 500 €. Chaque enfant sera donc imposé sur la base de (80 000 – 30 500)/2, soit 24 750 €. Monsieur Bertrand ayant transmis par ailleurs à ses enfants un bien immobilier, l’abattement de 100 000 € qui s’applique à chaque enfant a déjà été utilisé. Les droits de succession s’élèveront par conséquent pour chacun à 3 144 €. Si Monsieur Bertrand avait transmis cette somme à ses enfants sans les avantages fiscaux de l’assurance-vie, les droits à payer par chacun auraient été de 12 194 € ! Avant 70 ans, après 70 ans, cumulez les avantages fiscaux En 1992, Monsieur Legrand souscrit une assurance-vie. Il y effectue des versements réguliers avant 70 ans dont un versement plus important de 140 000 € en 1999. Il décide, à 72 ans, d’effectuer un versement complémentaire de 100 000 € suite à la vente d’un bien immobilier. Il décède 2 ans plus tard avec une fille comme seule bénéficiaire de son contrat valorisé désormais 350 000 €. Les versements réalisés avant le 13/10/1998 ainsi que leurs intérêts, soit 64 000 €, sont exonérés de tout droit de succession et de taxe forfaitaire. Sommes placées avant 70 ans : les versements réalisés depuis le 13/10/1998 bénéficient de l’abattement de 152 500 €. • La base taxable est donc de 180 000 (versement de 140 000 € + intérêts) -152 500, soit 27 500 €. • Les droits à payer seront de 9 194 €. Sommes placées après 70 ans : seul le versement de 100 000 € est soumis aux droits de succession après abattement de 30 500 €. • La base taxable est donc de 100 000 – 30 500, soit 69 500 €. • Les droits à payer seront de 12 094 €. Au total, la fille de Monsieur Legrand héritera, via l’assurance-vie de son père, de la somme de 350 000 € avec des droits de succession de seulement 21 288 €. Avant 70 ans, après 70 ans, comparez les avantages fiscaux En 1999, Madame Durand, 71 ans, ouvre un contrat d’assurance vie dont son fils est l’unique bénéficiaire. Elle réalise un versement de 400 000 €. Lorsqu’elle décède à 87 ans, la valorisation du contrat est de 650 000 €. • La part des gains exonérés de droits de succession est de 650 000 – 400 000, soit 250 000 €. • Le montant soumis à droit de succession est de 400 000 – 30 500 (abattement), soit 369 500 €. • Les droits à payer sont de 72 094 €. Si Madame Durand avait effectué ce versement de 400 000 € à 69 ans avec une valorisation de 650 000 € de son contrat à son décès, quelle fiscalité aurait supporté son fils unique ? Son fils bénéficie d’un abattement de 152 500 €. • Le montant soumis à la taxe forfaitaire serait donc de 650 000 – 152 500, soit 497 500 €. • Les droits à payer seraient de 99 500 €. Les paramètres à prendre en compte pour estimer l’impact fiscal des versements réalisés après 70 ans sont très nombreux (taux des droits de succession, nombre d’enfants, gains attendus...). Il est donc important d’échanger sur le sujet avec son conseiller, n’hésitez pas à le contacter. Les informations contenues dans ce document ne constituent ni un conseil fiscal, ni un conseil patrimonial et ne sauraient engager la responsabilité de SMAvie BTP. AtoutInfos - n°11 - MARS 2015 - page 3 / 5