A propos des eaux minérales

Transcription

A propos des eaux minérales
Pommes et sens – Septembre 2012
A propos des eaux minérales
Dans QUE CHOISIR N°504 du mois de juin 2012.
Voici un article intéressant qui, partant de données fausses, en arrive à des conclusions inadaptées, voyons
pourquoi.
Il y a bien trois catégories d’eaux :



minérales à 100/100 d’origine souterraine, à l’abri des pollutions, de composition stable et faisant
l’objet d’une autorisation de traitements pour baisser leur teneur en éléments présents en quantité
excessive pouvant nuire à nos organismes, tels le fer, le fluor ou l’arsenic.
Les eaux de source : également à 100/100 d’origine souterraine dont la stabilité de composition
n’est pas impérative.
L’eau potable : un mélange d’eaux souterraines et d’eau de surface subissant des traitements de
potabilisation avant distribution.
Les eaux minérales ont des vertus curatives car on leur confère des propriétés favorables pour la santé.
Elles proviennent parfois de stations thermales : Evian, Contrexéville, Luchon. Elles sont captées sur des
sites protégés, en pleine nature, loin de toute pollution.
Par contre, les eaux de source ne peuvent pas prétendre avoir « des propriétés favorables pour la santé ».
Pour les nitrates (indicateur de pollution organique), la teneur tolérée est de 50 mg/l et les eaux minérales
destinées aux nourrissons doivent en contenir moins de 15 mg.
La classification des différentes catégories d’eaux minérales dépend du résidu sec.
Le résidu sec représente le taux des éléments minéraux recueillis après évaporation d’un litre d’eau
ayant été soumis à une température de 180°.
Résidu sec >1500 mg/litre : eau riche en sels minéraux.
Résidus secs compris entre 500 et 1500 mg/l : eau moyennement minéralisée.
Résidu sec compris entre 50 et 500 mg/l : eau faiblement minéralisée.
Résidus secs < 50 mg/l : eau très faiblement minéralisée.
Exemples :
Mont Roucous : 19 mg/l
Rosée de la Reine : 18 mg/l
SPA : 35 mg/l
San Pellegrino : 952 mg/l
Contrexeville: 850 mg/l
Perrier: 475 mg/l
Evian : 309 mg/l
Badoit : 1200 mg/l
Cristal: 1425 mg/l.
Que Choisir décide alors de séparer les eaux minérales en :
- Eaux minérales sans teneur excessive, par exemple :
Vittel ou Saint Amand : des eaux riches en calcium, respectivement 203 mg/l et 176 mg/l, mais aussi des
eaux comme :
Mont Roucous : et ils commentent : « on cherche les minéraux », « par sa composition seulement 2,4 mg
de calcium/l et 0,5 mg de magnésium/l, mais autant de nitrates, Mont Roucous tient plus de l’eau sans
minéraux que de l’eau minérale ! » et, plus loin : « elle convient aux nourrissons ».
-Eaux minérales non conformes aux normes de l’eau potable :
Quezac : trop de fluor.
San Pellegrino : trop de sulfate bien qu’il y ait une bonne dose de calcium.
Vichy Saint Yorre : 1708 mg de sodium avec 4368 mg/l de bicarbonate : 4368 mg/l. recommandée par que
Choisir pour les sportifs en cas d’effort prolongé.
Venons-en au théorème de base :
Un organisme autotrophe est capable d’utiliser des éléments inorganiques, minéraux, pour synthétiser
leurs propres constituants organiques.
Un organisme hétérotrophe est incapable d’effectuer lui-même les synthèses de leurs constituants à
partir d’éléments minéraux.
Les animaux sont hétérotrophes : ils absorbent de la nourriture qu’ils digèrent. Ils assimilent ensuite dans
leur tube digestif les petites molécules ainsi formées.
L’homme est hétérotrophe alors que la plupart des plantes sont autotrophes.
Pour résumer : la salade va chercher son fer, son calcium et son magnésium dans la terre alors que vous
avez besoin de la salade pour ingurgiter ces minéraux. Le jus de clou et le chlorure de magnésium
d’origine minérale ne vont pas permettre une assimilation convenable de ces minéraux dans notre tube
digestif dans nos cellules : ils vont encrasser nos émonctoires, avant tout foie et reins afin d’y sédimenter.
Voici un bel exemple vécu il y a quelques années à Bangui :
En mission en province sous une température moyenne de 30° et un degré hygrométrique très élevé,
j’accompagne un médecin d’une grande ONG internationale. Celui-ci puise constamment de l’eau dans
une bouteille d’eau minérale, dont les résidus secs dépassent les 600mg/l. Il m’en donne les raisons au
bout de quelques heures : les voyages à grande vitesse sur des pistes présentant des nids de poule
réveillent ses coliques néphrétiques qu’il appréhende journellement. Je lui fais remarquer que cette eau
ne fait qu’entretenir la maladie puisque le calcium sous forme minérale finit par se cristalliser sous forme
de calculs au niveau du rein. Deux années plus tard, je le rencontrais et il me fit un grand sourire ; en
s’avançant vers moi, il m’apprit qu’il avait opté pour une eau à 20 mg de résidus secs et qu’il ne faisait plus
de crise.
L’eau, c’est H2O. Elle contient le principal constituant de l’univers, l’hydrogène.
Une eau pure est une eau sans minéraux. Celle qui véhicule des minéraux empêche la réaction d’osmose
entre milieu extracellulaire et milieu intracellulaire.
L’eau est là pour épurer, capter les toxines et non d’apporter quoique ce soit de corpusculaire et chimique.
PLUS L’EAU EST PURE, MOINS ELLE CONTIENT DE MINERAUX.
L’EAU PURE NETTOIE.
Les eaux chargées en minéraux ne sont efficaces et sans danger que si elles sont prises directement à la
source et pour une durée ne dépassant pas trois semaines. Pourquoi ?
J’ai déposé un mémoire en 2006 au sujet de l’eau thermale et du plancton1. Il s’agissait de l’eau thermale
de Molitg mais les processus régissant l’action du thermalisme réagissent partout de la même façon : dans
la nappe phréatique, à l’abri de l’oxygène existent des sulfobactéries de l’ordre des beggiatoales dont les
thiotrix et les beggiatoa. Lorsque l’eau jaillit au griffon (émergence de la source), apparaissent des
cyanobactéries. Ceux qui suivent activement la méthode pommes et sens connaissent une autre
cyanobactérie : la spiruline. Que se passe-t-il en cure thermale ? Le curiste reçoit de l’eau sous diverses
formes : bains, douches, inhalations, ingestion d’eau etc… Cette eau est vivante : les bactéries contiennent
les différents minéraux curatifs nécessaires aux soins. Mise en bouteille, elle va être le siège de la mort
très rapide de tous ces petits êtres vivants. Les minéraux vont être à nouveau libérés et ne seront plus
présentés sous forme organique (vous vous souvenez que l’homme est hétérotrophe).
Vous comprenez ainsi pourquoi vous devez préférer Mont Roucous, Rosée de la Reine ou Volvic.
Il n’en demeure pas moins que le problème des bouteilles demeure.
Quel risque, comment les recycler ?
Le conditionnement pose un grave problème : Au cul de la bouteille existe un petit triangle, difficilement
visible qui présente au centre un numéro :
1 : polyéthylène téréphtalate : le PET 1 est le meilleur produit de conservation de votre eau. Eviter
toutefois de réutiliser la bouteille.
1
Mémoire en vue de l’obtention de la capacité d’hydrologie et climatologie médicale soutenu à la session 2006/2007 sous l’égide du Pr Herisson,
service de rééducation fonctionnelle. CHU Lapeyronie. Montpellier.
2 : PET 3 : polychlorure de vinyle= PVC : produit dangereux susceptible de libérer de la dioxine par
chauffage ainsi que des métaux lourds ; certes, un incendie ne va pas forcément se déclarer dans le hangar
mais en période estivale ou dans les pays chauds, les containers peuvent stagner des mois sous un soleil de
plomb.
PET 7 : souvent trouvé sous la bouteille. Polycarbonate : utilisé pour biberons et bouteilles : génère du
bisphénol. Attention aux bouteilles rigides, translucides et colorées.
Alors que faire ?
Toutes ces eaux nous obligent à faire un choix rigoureux et utile pour notre santé. Vous avez le choix
entre :




Eau minérale possédant moins de 200 mg/l de résidus secs dans une bouteille de type PET 1
Eau produite par osmose inverse sous votre évier : certes, l’eau est vide de tout minéral mais la
perte d’eau pour produire quelques litre d’eau filtrée par jour est très importante ; d’autre part, se
méfier de l’état des filtres au bout de quelques mois d’utilisation.
L’eau de la ville : certaines villes comme Paris n’utilisent pas l’aluminium dans leur traitement. La
qualité de cette eau n’est certes pas du niveau de Roucous mais mieux vaut boire l’eau de Paris que
des eaux très minéralisées. Renseignez vous auprès de votre mairie pour savoir ce que votre eau du
robinet contient.
Petit conseil pour utiliser l’eau filtrée par osmose inverse : cette eau est morte et ne contient plus
rien. Il suffit de la recueillir dans une bouteille en verre et de la laisser dehors au contact des rayons
lunaires et solaires durant 24 heures. Vous obtiendrez alors la meilleure des eaux : une eau pure
qui nettoie et détoxique votre organisme.
Docteur Jean Dupire. Septembre 2012.