Concours : IFSI

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Concours : IFSI (épreuve de culture générale) « Test numéro 10 » Demande : Abel Education System Corrélation entre le harcèlement à l’école et le suicide de jeunes En France, le suicide constitue la deuxième cause de mortalité des 15 -­‐ 24 ans derrière les accidents de la circulation. Si le taux a baissé d’environ 15 % sur les 25 dernières années, il reste important : environ 5 % des suicides tous âges confondus concernent des jeunes de moins de 24 ans (soit 16 % des causes de décès de cette classe d’âge). Les jeunes hommes sont davantage concernés : trois fois plus de décès par suicide. Le nombre de décès concernant cette tranche d’âge serait de 600 à 700 décès par an. Toutefois le nombre de tentatives des suicides des 15 -­‐ 24 ans est évalué à 50 000 par an. Mais si on observe depuis quelques années moins de suicides parmi les adolescents et les jeunes adultes, il semble que le nombre de suicides chez les préadolescents soit en augmentation. Des exemples récents, de très jeunes filles passant à l’acte semblent malheureusement confirmer cette tendance. Or, si les causes sont souvent multiples et d’origines variées pour les suicides, en général, on ne peut ignorer l’émergence de nouvelles causes à ces actes désespérés de la part de ces jeunes de 12 – 13 ans pour ne pas dire d’enfants ! Indéniablement, la violence à l’école et le harcèlement sont à incriminer. Il touche un enfant sur dix en primaire et au collège et peut s’exprimer de manières diverses, de simples brimades en passant par les coups, le racket jusqu’aux violences sexuelles. Quid de l’encadrement scolaire ? Une campagne « Agir contre le harcèlement à l’école », instituée par le ministère de l’Education nationale pour lutter contre ces pratiques inacceptables, s’impose depuis le 24 janvier 2012, sur nos écrans TV et d’ordinateur. Enfin un site d’informations pour le grand public répond aux questions pratiques pour venir en aide à ceux qui cherchent du secours, un numéro Vert « Allo Enfance en danger », le numéro Net écoute contre le « cyberharcèlement ». Tous impliqués Ces messages ciblent chacun de nous, notamment et prioritairement les personnels de l’Education nationale afin qu’ils puissent prévenir les attitudes mortifères des élèves qui oeuvrent à faire perdre à l’un de leur camarade, l’estime de soi. N’avoir pas su prévenir les drames évoqués peut être extrêmement culpabilisant pour les adultes qui encadrent l’ensemble des élèves. Mais, la place que tient la technologie moderne dans ces drames, hors écoles, n’est plus à démontrer : déchaînements assassins, via SMS et « réseaux sociaux », à l’encontre d’un bouc émissaire, où les réputations sont mises à mal de la pire façon sans que les coupables soient inquiétés. C’est ce type de comportement qui répond au nom de « cyberharcèlement ». Existe-­‐t-­‐il un profil type des victimes du harcèlement scolaire ? Pourquoi certains enfants deviennent-­‐ils les souffre-­‐douleurs de leurs condisciples ? La motivation principale de la discrimination est, comme toujours la différence. Qu’un enfant soit maladroit, plus « enveloppé » que ceux de sa classe mais aussi plus intelligent et même surdoué et il devient la victime désignée. Sortir de la norme semble donc être l’insulte suprême d’un individu face à sa communauté, quelle qu’elle soit, et ne trouver que peu de secours, tant auprès d’adultes que de ses pairs. Enrayer le mécanisme qui s’emballe est méritoire mais demandera du temps quoique les campagnes d’information et de lutte contre ce type de harcèlement ait fait ses preuves à l’étranger. La France est en retard par rapport à certains de ses voisins européens, telle la Finlande. La lâcheté qui uni le groupe peut et doit être combattue, avec l’implication non seulement des médias mais par chacun de nous. Trop longtemps la loi du silence, l’ « omerta » ont été considérées par tous et dans tous les milieux comme le règlement absolu à la vie en société. Une nouvelle conception du devoir de solidarité des uns envers les autres s’est fait jour depuis des décennies pour dénoncer les manquements que certains imposent par la force à plus faible que soi. La campagne pour lutter contre le harcèlement à l’école participe de cet esprit. Question 1 (7 points). Proposez un autre titre à ce texte et résumez les idées principales (10 à 15 lignes). Question 2 (5 points). Selon vous, la campagne contre le harcèlement à l’école est-­‐elle susceptible de faire diminuer le phénomène ? Question 3 (7 points). A la lumière de ce qui est dit dans le texte, indiquez si vous pensez que les individus stigmatisés sont forcément des êtres faibles ou si ce qui les singularise aux yeux des autres comme une tare peut être au contraire le signe d’une qualité, d’un don particulier. En l’occurrence, la jalousie peut-­‐elle être la conscience collective d’un groupe qui y puise sa puissance de nuire ? La qualité de la syntaxe, la richesse du vocabulaire et le respect de l’orthographe seront pris en compte (3 points). CORRIGE Question 1 (moyen) Titre : Comment des motivations suscitées par l’intolérance, la stupidité et la jalousie peuvent engendrées des drames chez les très jeunes. Résumé : Le suicide chez les jeunes existe depuis longtemps dans nos sociétés et les statistiques ont permis de faire des recensements alarmants. Même si les chiffres tendent à prouver que le nombre de suicides est en régression chez les adolescents et les jeunes adultes il ne faut pas ignorer le phénomène du rajeunissement du passage à l’acte chez les très jeunes gens. Cette émergence serait due, en partie, au harcèlement à l’école. En effet, faute de trouver compréhension et secours, tant auprès des professionnels de l’Education nationale que de leurs condisciples ou de leurs parents, des enfants sont désespérés et se suicident. Début 2012, le ministère de l’Education nationale lance une campagne destinée à sensibiliser l’opinion pour faire prendre conscience à chacun, impliqués ou non, de la gravité des comportements pernicieux de groupe face à un seul individu. En le marginalisant et en lui faisant perdre l’estime de soi on le conduit à la mort. Question 2 (facile) Selon vous, la campagne contre le harcèlement à l’école est-­‐elle susceptible de faire diminuer le phénomène ? La campagne instituée par le ministère de l’Education nationale a le mérite de mettre en lumière un sujet tabou et de vouloir le combattre. En projetant à la télévision, sur Internet et dans les réseaux sociaux, d’une part une série de spots propres à responsabiliser les coupables face aux conséquences dramatiques de leurs actes et en mettant un site à la disposition des victimes pour y trouver des solutions à leur calvaire, la campagne contre le harcèlement est vertueuse. Elle peut également appeler l’ensemble de la communauté éducative sur la nécessité d’une vigilance renforcée pour mieux appréhender et déceler ces comportements. En ce sens, la campagne contre le harcèlement à l’école peut faire diminuer le phénomène. Question 3 (difficile) A la lumière de ce qui est dit dans le texte, indiquez si vous pensez que les individus stigmatisés sont forcément des êtres faibles ou si ce qui les singularise aux yeux des autres comme une tare peut être au contraire le signe d’une qualité, d’un don particulier. En l’occurrence, la jalousie peut-­‐elle être la conscience collective d’un groupe qui y puise sa puissance de nuire ? Pour ce qui est de la stigmatisation, il peut y avoir autant de raisons que d’individus. Chaque cas est différent. Et si le dénominateur commun semble être la différence qui caractérise la victime par rapport au groupe, elle peut être autre chose que quelqu’un de faible. Ce sont les brimades, les humiliations, qui enlèvent à l’individu sa part de dignité et qui le mettent dans une situation de faiblesse et non l’inverse. Il s’avère cependant que les êtres sensibles peuvent plus facilement être la proie de prédateurs, qu’ils soient en herbe ou aguerris. En effet, l’émotivité et la sensibilité n’aident pas à la riposte et quelqu’un qui ne réagit pas au bon moment et avec des armes proportionnelles à l’insulte ou aux coups se condamne à en recevoir d’autres. L’engrenage est enclenché et il ne peut y avoir d’issue que dans la fuite ou le drame. La question peut être inversée : la sensibilité est-­‐elle le revers flatteur de la faiblesse ? Quant à savoir si les victimes sont toutes marquées par le sceau de la supériorité : talents, intelligence exceptionnelle, etc, là encore il convient d’être prudent. Un petit obèse sans disposition particulière pourra aisément faire les frais de la moquerie de ses camarades de classe, au seul motif qu’il n’est pas dans la moyenne, comme un surdoué peut souffrir durablement de la cohabitation avec des comparses d’un QI très inférieur au sien. Quoi qu’il en soit le problème est le même pour la victime, qu’elle soit intellectuellement en retard ou d’une intelligence supérieure. La souffrance est vécue non pas forcément de la même manière mais dans la finalité, les conséquences pour l’individu se rejoignent sans distinction et sont très dommageables. Enfin, vis-­‐à-­‐vis d’un élève brillant un groupe peut se former et fomenter des représailles contre ce qu’il considère être une injustice. Qui ne connaît les astuces déployées par un premier de la classe pour se faire accepter par ses camarades, susciter leur empathie jusqu’à devenir un élève moyen ? La jalousie peut avoir de multiples motivations, dans le cas du 1er de la classe elle est avérée et patente, nuisible comme dans tous les cas où elle se manifeste. Une campagne contre la jalousie est-­‐elle envisageable ? * Fin * 

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