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Ailleurs Week-end en ville Devenez Marseillais dr Les quartiers nord ne sont pas que des cités gangrenées par la violence. Des habitants vous ouvrent leur porte et vous montrent leur Marseille. Y aller | En TGV Paris-Marseille (3h) | Puis loc. de voiture ou bus nº 35 au départ de la Joliette. Dormir | Le catalogue d’Hôtel du Nord propose une vingtaine de logements de 25 à 210 € (6 pers.) la nuit, petit déj compris | Formule « escales » : dix week-ends ou séjours thématiques associés à des temps forts de 2013, 60-380 €. | hoteldunord.coop Manger | Chaque hôte a sa propre liste de bons plans ! Lire | Guide Marseille, l’essentiel, éd. Nomades | Culture, shopping, restos, activités… 160 adresses insolites ou incontournables | 7 €. 17 23 /01/ 13 La parade des lumières destinée à lancer « l’année Capitale », à Marseille, est partie le 12 janvier du parking de Grand-Littoral. Un site choisi pour le symbole — les quartiers nord ne sont pas oubliés — et pour sa vue unique sur la rade de Marseille. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour séjourner à l’Estaque, Mourepiane ou Verduron ? Ainsi nommés, les quartiers nord de Marseille retrouvent leur côté villageois, leur dignité. Et, pour accueillir le voyageur en cette terre inconnue, Marseille aussi a son Hôtel du Nord, dans un décor qui rappelle davantage les films de Robert Guédiguian que ceux de Marcel Carné. Fondée en 2009, cette coopérative propose des chambres d’hôtes, des balades et même des séjours à l’écart des sentiers battus. Au moment de réserver sa chambre sur le site Internet, deux rubriques s’affichent : « Accueilli chez » et « Accueilli à ». Cruel dilemme : devoir trancher entre l’hospitalité de la pianiste Danièle Ducellier, traverse de l’Harmonie, et celle de Karyn et Nico, installés dans l’ancien bar des Aygalades. La sélection par adresse est, elle aussi, cornélienne : entre la Palestine, une villa orientaliste située en bord de mer, à l’Estaque, et une bastide à Mourepiane, dotée d’une piscine et d’une vue à couper le souffle. Sa propriétaire, Michèle Rauzier, « petite-fille du laitier de Saint- Télérama Sortir 3289 Henri, née derrière le comptoir du bar », vit là depuis toujours. En plus du gîte, elle propose toujours à ses hôtes une promenade dans le quartier, à la découverte des « rocailles » : ces grottes, fontaines et autres chefs-d’œuvre de ciment, autrefois disséminés dans le paysage par des ouvriers italiens. Une balade qui ouvre l’appétit et en appelle d’autres… Pour 2013, Hôtel du Nord s’est lancé un défi : proposer un programme de cinquante « balades patrimoniales ». Initiatrice du projet, Christine Breton, conservatrice du patrimoine, a imaginé une « fabrique d’histoires » — et de balades — au gré de ses rencontres avec les habitants. Au fil des années, d’autres « guides » l’ont rejointe. Aujourd’hui, retraitée, elle a plus d’un itinéraire dans son sac. Dernier en date, la Route du savon, reliant les savonneries encore en activité dans les quartiers nord, est un voyage dans le temps. A peine franchi le seuil de la savonnerie du Fer à Cheval, on se retrouve à l’époque de Zola. Des stalactites de savon pendent au-dessus des cuves en ébullition, sous la protection d’une vierge en plâtre et la surveillance du maître savonnier. Au sous-sol, l’ancienne salle du feu et ses fours à charbon laissent imaginer l’enfer vécu par les ouvriers d’autrefois. Certes, des cuves en inox sont venues doubler les chaudrons, mais les traces du passé demeurent, intactes. Ici, comme à l’église « ouvrière » Saint-Louis ou à l’oppidum préromain de Verduron, on est loin des clichés médiatiques associés aux quartiers nord. — Emmanuelle Gall Partez en balade à la découverte des rocailles, d’une savonnerie, d’une « église ouvrière », ou même d’une fortification préromaine…