Abricot, melon, pêche
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Abricot, melon, pêche
RETOUR DE SALON Medfel 2016 Medfel à la hauteur de ses promesses L a 8e édition de Medfel a rempli son contrat avec une participation de 6 122 visiteurs (+ 5 % par rapport à 2015). Près de 250 exposants ont répondu présents, notamment de nombreuses entreprises de la filière des fruits et légumes qui avaient rendez-vous avec des acheteurs venus de tous les continents. L’ouverture au matériel avec Medfel Tech continue sa progression, tant sur l’offre que sur la mise en contact des constructeurs avec des acheteurs étrangers. Amorcée à l’occasion de la précédente édition, l’ouverture de ce rendez-vous des fruits et légumes de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne est sur la bonne voie. Une ouverture confirmée par la teneur des échanges qui ont eu lieu à l’occasion du débat d’ouverture intitulé : la Méditerranée, un pont entre l’Europe et l’Afrique. LD ASA MB Un stand collectif de 80 m2 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur C’est André Pinatel, le président d’honneur de la Chambre d’agriculture ProvenceAlpes-Côte d’Azur qui a remplacé Claude Rossignol, le président retenu par un impératif de dernière minute. Le stand a rassemblé un collectif de 25 entreprises de fruits et légumes, des expéditeurs, des grossistes et des producteurs de la région Paca. “Le salon est chaque année une occasion pour les exposants de prospecter de nouveaux marchés et de trouver des contrats. C’est un lieu d’échanges commerciaux techniques et conjoncturels.” Blue Whale récompensé ! Premier groupe fruiticole de France, avec un chiffre d’affaires de 220 M€, le groupe coopératif Blue Whale a profité du salon Medfel pour annoncer qu’il avait remporté le 1er prix de l’innovation logistique à l’export pour le développement du transport multimodal grâce à l’envoi de pommes des vergers du SudOuest au port de Fos-sur-Mer à destination du grand export. En effet, des essais très concluants mis en place depuis 2014 ont permis de combiner un transport route/train/bateau pour acheminer les pommes des stations de conditionnement du Sud-Ouest à Fos-sur-Mer où sont chargés les cargos. 10 Medfel Blue Whale Sud de France : 29 entreprises régionales au rendez-vous Cette année, Sud de France a accueilli sur un stand commun quelque 29 entreprises régionales de la filière fruits et légumes à Perpignan pour relever le défi à l’export avec l’aide de Sud de France Développement et cibler leurs prospects. Vincent Labarthe, vice-président en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire est venu inaugurer quelques stands du pavillon Sud de France le premier jour du salon. Rappelons que la région LRMP est la 2e région française pour les productions fruitières avec la pêche-nectarine, l’abricot, la pomme, la prune, le raisin de table et la noix. Côté productions légumières et maraîchères, la tomate, la salade, le melon et l’ail sont en tête. Le chiffre d’affaires de la filière en LRMP représente 470 M€ dont 30 % à l’export. Les salades à l’honneur ! Cette année Medfel avait fait la part belle aux salades. Elles étaient en effet le produit à l’honneur de cette huitième édition du rendez-vous d’affaires méditerranéen des fruits et légumes. Vendredi 6 mai 2016 - PAYSA N D U M I D I RETOUR DE SALON LD ASA Medfel 2016 Pomme à chair rouge : Red Moon se tourne vers la transformation ! La variété de pomme de chair rouge faisait partie de l’actualité chez Escande. Avec plusieurs opérateurs, Escande est à l’origine de la création de la société Red Moon SRL, en octobre 2015. Cette nouvelle société compile une grande expertise dans les domaines de l’hybridation, de la technique et du marketing, elle se lance dans la création d’un verger de deux variétés de pomme à chair rouge. Les variétés sont produites par Jean-Luc Carrières et les Pépinières Escande. La société Red Moon a été formée avec le consultant néerlandais Hans Scholten, le metteur en marché italien Fratelli Clementi et Kiku Variety Managment des frères Braun, connu pour la marque mondiale de pommes Kiku. La société s’oriente aujourd’hui vers la transformation. “On se rapproche de cidriculteurs, producteurs de jus et fabricants de yaourts (cubes de fruits)”, note Hans Scholten, présent à Medfel. “On se donne un an de plus pour mettre au point certaines questions agronomiques avant la sortie de variétés pour le marché du frais”. Pour l’heure une vingtaine d’hectares sont déjà plantés en Normandie. D’autres vergers devraient suivre, “on a de la demande !” conclut-il. ASA ASA Capel et Boyer créent BC Fruits Les entreprises Boyer SAS et le groupe coopératif Capel ont profité de Medfel pour être présents pour la première fois sous les couleurs de BC Fruits. Il s’agit de la nouvelle entité commune de commercialisation de leurs fruits d’été : prune, cerise et raisin de table. Cette société a vu le jour fin janvier 2016. Joël Boyer assure la présidence et la direction générale est confiée à Michel Pellissier, directeur général du groupe Capel. L’objectif de cette entité est de proposer à ses clients des marques communes, une gamme variétale plus riche, un allongement des périodes de production, une augmentation du potentiel de vente grâce à l’association de 2 acteurs reconnus de la prune et une segmentation poussée avec de nouvelles lignes de produits et la mise en place de lignes bio pour satisfaire à la demande des clients. Cette coopération donnera naissance en 2018 à une station de conditionnement commune spécialisée dans la prune à Moissac pour répondre aux futurs besoins de maîtrise de la conservation et de l’homogénéité des produits. LD ASA Logistique : les nouvelles routes maritimes fruits et légumes en Méditerranée Une table ronde avec les responsables des différents ports de Barcelone, Marseille, Tanger ou encore Port-Vendres pour faire le point sur ce mode de transport fluvial. Il a été question de défis à relever, de synergie entre les ports, de coopération, de création de plate-forme avec notamment une amplification de l’autoroute de la mer. Des idées et réflexions qui sont à l’ordre du jour une fois par mois lors de la réunion de l’union des ports français. Participaient à cette rencontre, Yasmine Seghirate-El Guerrab, du CIHEAM, Jordi Torrent Pujol, directeur stratégie du Port de Barcelone, Olivier Carmès, directeur du port de Sète, Georges Oberle, responsable du développement commercial du port de Marseille, Hassan Abkari, directeur du port Tanger Med Maroc, Jérôme Strauss, directeur général du groupe HM Port Port-Vendres, et Michel Bru, rédacteur en chef. AOP pêches nectarines abricots : l’origine France et vergers éco-responsables à l’honneur Le 28 avril, les dirigeants de l’AOP pêches nectarines abricots ont fait le point sur la campagne à venir. L’occasion de rappeler toute l’importance de l’origine France et de la démarche des vergers éco-responsables. Ils sont revenus sur la campagne 2015 estimant que la saison avait été plutôt équilibrée avec de très bonnes relations avec la distribution. “Nous sommes plutôt optimistes, on va poursuivre ce travail en 2016”, a déclaré Bruno Darnaud, président de l’AOP indiquant que la consommation de pêches nectarines en France atteignait les 400 000 t et la production française aux alentours de 200 000 tonnes. Stéphane Durand, vice-président de l’AOP a signalé qu’il fallait faire attention, car la consommation de fruits à noyau était très liée à la climatologie. Vincent Faugier, lui aussi vice-président de l’AOP a rappelé que depuis 2 ans, il y avait plus de surfaces en pêches nectarines qu’en abricots dans l’AOP : “On dépend de la météo et du temps, la distribution est une usine à vendre c’est là toute la différence. La démarche vergers éco-responsables n’est pas née par hasard, c’est une démarche volontaire des producteurs français de fruits et la grande distribution a joué le jeu”, assure-t-il. Les premières animations autour de l’origine France et vergers éco-responsables auront lieu en juin pour l’abricot et en juillet pour la pêche-nectarine. La première animation aura lieu à la radio dans le courant de la semaine 24. Interfel prépare l’été Mettant en avant son 40e anniversaire, l’interprofession des fruits et légumes frais, Interfel a profité de Medfel pour annoncer le lancement des campagnes fruits d’été. Ainsi étaient mis en avant abricots, pêches-nectarines et melons. PAYSA N D U M I D I - Vendredi 6 mai 2016 Uni-vert présente pour la première fois La coopérative bio Uni-vert, implantée à Saint-Gilles (Gard), spécialiste en salade était présente pour la première fois au grand rendez-vous d’affaires des fruits et légumes méditerranéens. La salade, c’est son produit phare : 6 millions de pieds annuels en salade d’hiver. Philippe Pellissier et Renaud Clavel, producteurs et administrateurs de la coopérative représentaient l’entreprise. L’occasion pour eux d’annoncer que la coopérative allait vendre très prochainement des agrumes bio de Corse (clémentines et pamplemousses). 11 RETOUR DE SALON Medfel 2016 Abricot, melon, pêche-nectarine : ce que nous réserve 2016 PRÉVISIONS DE RÉCOLTE Pêche nectarine France : des conditions météo qui pourraient entraîner une production irrégulière En France, selon Bruno Darnaud, la saison de pêche 2016 se caractérise par une très longue floraison d’intensité moyenne dans les 3 bassins de production avec une avance des variétés à floraison précoce favorisée par la douceur du mois de janvier. Les variétés à floraison plus tardive ont subi des chutes de bourgeon plus ou moins importantes selon les variétés sans doute en lien avec un manque de froid avec peu d’impact sur la production à venir. Par ailleurs, les conditions de nouaison ont été moyennes avec l’arrivée du froid mi-mars provoquant des arrêts de sève. En Rhône Alpes, le gel de début mars a affecté une grande partie des variétés précoces. Les deux orages de grêle survenus mi avril dans le Sud-Est très localisés dans le Gard et surtout centré sur le verger d’abricotiers en vallée du Rhône n’auront que peu d’impact sur la production française de pêche nectarine. Avec des températures fraîches encore fin avril, la précocité s’annonce comparable à l’an passé, mais la réponse des variétés aux conditions climatiques particulières de cette année pourraient entraîner un niveau de production irrégulier au cours de la saison. Le verger français continue de perdre des hectares principalement du fait du virus de la Sharka présent en Roussillon et Rhône-Alpes. Alors pourquoi pas de prévisions ? Certains avancent une mauvaise campagne la saison précédente, d’autres une difficulté à faire des pronostics alors que la météo est particulièrement instable. Les prévisions seront données ainsi plus tardivement cette année, les chiffres complets seront à retrouver dès le 30 mai prochain. ■ Synthèse de la récolte européenne 2015 Unité : tonnes TOTaL eurOPe 2015 France Languedoc-Roussillon Rhône-Alpes Paca Autres régions eSPaGne Andalousie Valence Murcie Catalogne Rioja/Navarre/Aragon Extremadure Autres Espagne Grèce Macédoine Autres Grèce ITaLIe Piémont / Lombardie / Ligurie Vénétie / Frioul / Julienne Emilie Romagne Italie du Centre Italie du Sud (inclus Sicile) Pêche 1 217 705 114 204 44 010 24 240 32 440 13 514 302 641 35 250 9 900 22 000 98 402 95 645 41 444 0 212 000 208 000 4 000 588 860 56 360 27 960 79 700 34 910 389 930 Pêche plate 263 217 nr NR NR NR NR 263 217 250 1 950 75 000 103 500 72 652 9 865 0 nr NR NR nr NR NR NR NR NR aSa nectarine Pavie 1 475 064 96 835 42 760 15 180 30 489 8 406 556 059 72 850 26 000 65 000 159 464 166 613 66 132 0 86 200 72 700 13 500 735 970 102 530 36 210 225 800 34 420 337 010 747 612 6 102 4 080 0 1 931 91 275 840 5 210 0 62 000 19 350 152 792 4 097 32 391 382 000 368 500 13 500 83 670 1 570 2 050 15 790 2 370 61 890 TOTaL Pêche (r+P) nectarine 2 955 986 211 039 86 770 39 420 62 929 21 920 1 121 917 108 350 37 850 162 000 361 366 334 910 117 441 0 298 200 280 700 17 500 1 324 830 158 890 64 170 305 500 69 330 726 940 Prévisions de récolte 2016 Source : Europêch’ pour Medfel Face à une situation assez exceptionnelle, les différents partenaires qui élaborent les prévisions de récolte pêche nectarine ont décidé cette année de ne pas présenter une estimation des récoltes à la date habituelle. Les incertitudes étant trop grandes sur l’évolution de la charge des arbres. Seules les régions précoces comme l’Andalousie, la Murcie et Valencia et le Sud de l’Italie continentale ont atteint un stade de la végétation qui permet d’établir des prévisions relativement fiables. Pour autant on peut noter qu’on assiste globalement en Europe à une légère baisse des surfaces en pêche nectarine dans de nombreux bassins de production : Nord de l’Italie, France et Grèce. Seule l’Espagne voit ses surfaces se stabiliser ou très légèrement augmenter mais loin du rythme qu’on a connu au cours de la dernière décennie. En revanche, le verger de Pavie est en extension en Grèce, Italie et Espagne. La pêche pavie destinée principalement à l’industrie redevient attractive pour les producteurs. une baisse de production à attendre dans le Sud de l’espagne et de l’Italie Au niveau potentiel de production, il faut attendre au moins globalement un léger déficit par rapport à 2015 et par rapport à la moyenne des cinq dernières années. A noter tout de même en Italie du Sud continentale (Basilicate, Campanie, Pouilles et Calabre) un recul de 7 % par rapport à 2015, en pavie, la baisse est de 1 %. Dans le Sud de l’Espagne (Andalousie, Murcie, Valencia) les variétés précoces qui étaient en avance ont subi le gel. La production de pêches nectarines et paraguayos devrait être de 12 % inférieure à celle de l’année dernière et supérieure de 27 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette augmentation est liée notamment aux pêches plates dont la production a doublé (comparée à la moyenne 2010/2014). Pour les pavies, la baisse est de 9 % par rapport à 2015. Quant aux tendances italiennes, une baisse des surfaces de l’ordre de 5 % est à noter pour la pêche nectarine et ce surtout dans la moitié nord de l’Italie. Dans le sud on est plutôt sur une hausse des surfaces. * A ce jour seule l'Espagne identifie à part les pêches plates, pour les autres pays, les volumes sont très faibles et intégrés aux pêches rondes. TOTaL Pêche (r+P) nectarine Unité : tonnes Pêche SuD eSPaGne Andalousie Valence Murcie Variation 2016/2015 Variation 2016/Moyenne 2010-2014 Pêche plate nectarine Pavie 57 125 33 700 7 425 16 000 - 15 % +1% 79 190 290 3 900 75 000 +3% + 90 % 134 820 70 620 18 200 46 000 - 18 % + 17 % 61 100 5 100 0 56 000 -9% - 17 % 271 135 104 610 29 525 137 000 - 12 % + 27 % ITaLIe - régions du centre Sud continentale 286 700 Italie du Centre 36 050 Italie du Sud continentale 250 650 Variation 2016/2015 -7% Variation 2016/Moyenne 2010-2014 -8% - 272 680 34 800 237 880 -6% -4% 60 820 2 440 58 380 -1 % +1% 559 380 70 850 488 530 -7% -6% Source : Europêch’ pour Medfel Une légère baisse des surfaces européennes Melon Charentais Les surfaces de plantation du melon charentais à récolter en 2016 se sont stabilisées au Maroc mais augmentent en Espagne et restent stables en France. Etat des lieux avec l’AIM et l’APREL. “L’hiver a été exceptionnellement doux et sec et le climat a été encore plus difficile au printemps, ce qui n’est jamais bon pour le melon” a déclaré Catherine Taussig de l’APREL. Avec plus de 14 000 hectares plantés, les surfaces de melons charentais restent stables en France selon l’association provençale de recherche et d’expérimentation légumière et l’association interprofessionnelle du melon. En 2015, la France a produit 261 600 t de melon. Elle est le 1er pays européen producteur de melon charentais, elle se hisse au 3e rang après l’Espagne et l’Italie, tout type de melons confondus, selon la section interprofessionnelle de première mise en marché (SIPMM Melons). C’est début mai que le melon fran- 12 çais sera présent sur le marché pour les abris chauffés et à partir de mimai pour les grands abris. Disparition des petits producteurs au nord du Gard et dans le Vaucluse La première à entrer en production est la région Sud-Est avec 5 500 hectares de melons charentais plantés. Une stabilité des surfaces sous grand abris : 600, sous chenilles/bâches : 3 700 ha et 1 200 ha pour le plein champ. Stabilité des surfaces dans le Sud-Ouest avec 3 500 ha, surface sous chenilles et grand abris : 100 ha, bâche : 1 500 et 1 900 ha pour le plein champ. “A souligner de grandes disparités entre les structures de production, la stabilité des surfaces est réelle avec un volume relativement bon cette année avec plus ou moins 20 %” précise Catherine Taussig. Pour la région du Centre-Ouest, 4 800 ha de melons plantés, une stabilité des surfaces, moins de culture précoces, production sous grand abris : 20 ha, chenilles/bâches : 2 380 ha et 2 400 ha pour le plein champ. Bernard Borredon vice-président de l’AIM souligne “la disparition des petits producteurs au nord du département du Gard et en Provence (Vaucluse) alors que des producteurs plus spécialisés augmentent leurs surfaces de production”. Bernard Borredon note aussi “une augmentation de la production sous les bâches afin de tenir le marché le plus longtemps possible, une tendance notamment dans le Sud-Est en raison de la douceur de l’hiver, ainsi qu’une précocité de 8 jours pour les grands abris. Le producteur de melon est un joueur de poker, mais il n’a plus les moyens de jouer, donc il sécurise au maximum”. Du côté de l’Espagne, 4 000 hectares ont été plantés dont 3 700 rien que pour les régions de Murcia et de Malaga (Almeria près de 300 ha Malaga/Séville : 500 ha et Murcia 3 200 ha). Le Maroc de son côté enregistre une stabilité des surfaces plantées et poursuit l’augmentation des cultures en serres pour un avancement du planning de production dans la région de Marrakech. Pour la surface melon à Marrakech, c’est 900 à 950 ha, pour Agadir/Taroudant : près de 150 ha et proche des 260 ha pour Dakhla, le tout, en production étalée. “Je veux planter trop tôt et ça arrive trop tard” “Quand on plante tôt on prend des risques. Avec cette volonté d’arriver précocement, on obtient davantage de culture sous serre. Le marché est un peu perturbé, la production espagnole fait le lien avec la production française. Le Maroc ne sera pas très présent mais c’est le jeu commercial, quand l’Espagne commence, le Maroc calme. Cette année les producteurs croient davantage en ce produit car on arrive à un taux de 91% de satisfaction du consommateur et cela reste une filière dynamique” explique Catherine Taussig. ■ Laurence DuranD Prévisions de plantation 2016 France Surf. totale (en ha) Grands abris chenilles et bâches Plein champ Sud-Est 5 500 Sud-Ouest 3 500 Centre Ouest 4 800 Corse 190 Autres régions 70 Total France 14 060 MarOc Dakhla Agadir Marrakech 600 100 20 3 700 1 500 2 380 1 200 1 900 2 400 Surfaces en ha eSPaGne Surfaces en ha 250-260 140-150 900-950 Almeria Malaga Murcie 290/300 500 3 000/3 200 Vendredi 6 mai 2016 - PAYSA N D U M I D I Source : Aprel pour Medfel Stabilité en France et au Maroc, hausse en Espagne Medfel 2016 RETOUR DE SALON Abricot Manque de froid hivernal, pluie et froid pendant la floraison, gel, grêle, tous ces facteurs donnent un potentiel de production d’abricots assez loin de celui de l’an dernier et bien inférieur à la normale. Il faut remonter à 2013 ou 2003 pour une récolte européenne aussi faible. Les prévisions de production française s’établissent à 115 600 t d’abricots en baisse de 26 % sur un an, seul le Roussillon tire bien son épingle du jeu. “Nous sommes dans les fruits et légumes, tout n’est pas paisible, nous subissons des accidents climatiques… Les choses peuvent évoluer mais certaines variétés précoces ont été touchées par le gel et il y aura par exemple un déficit sur les Colorado, les variétés de juin, elles, seront bien présentes. Pour juillet, il faut compter un déficit plus impor- Une saison qui s’annonce compliquée avec un calibre incertain Mais la dynamique de la filière est là avec de nouvelles zones de productions et des innovations de nouvelles variétés chaque année et en quantité selon Vincent Faugier, co-président de la SIPMM abricots. “En 2016, pas de Colorado et baisse des Bergeron, une variété auto-fertile et rustique pourtant. Pour la région Paca, il y aura un peu moins de récolte que l’an dernier (56 250 t), pour le Languedoc-Roussillon (40 000 t), situation contrastée l’an dernier et faible récolte cette année. Pour le Gard, après une récolte correcte l’an dernier, la production cette année sera Synthèse de la récolte européenne 2015 Unité : tonnes Production totale abricot 498 705 France* Languedoc-Roussillon Rhône Alpes Paca 156 613 40 660 22 203 93 750 Espagne Valence Murcie Aragon Castilla la Mancha Autres Espagne 110 873 4 000 70 000 13 450 12 500 10 923 Grèce Péloponèse / Stéréa / Crète Macédoine / Autres régions 30 900 23 000 7 900 Italie Emilie Romagne Italie du Sud / Sicile / Sardaigne Autres Italie 200 319 52 272 114 951 33 096 Source : Europêch’ pour Medfel TOTAL EUROPE Prévisions européennes 2016 * Sommes des régions mentionnées. Unité : tonnes Production totale abricot TOTAL EUROPE France Espagne Grèce Italie 442 794 115 569 109 235 54 800 163 190 Variation 2016/2015 : - 11 % Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 16 % TOTAL FRANCE Languedoc-Roussillon Rhône Alpes Paca 115 569 40 000 56 250 19 319 Variation 2016/2015 : - 26 % déficitaire de 26 % par rapport à 2015 en raison de la grêle (2015 : 160 000 t, 2016 : 120 000 t). Pas de changement pour le Roussillon.” La France n’est pas la seule touchée, l’Italie, premier producteur européen voit sa récolte reculer de près de 20 % avec 163 190 t (et de 28 % ces 5 dernières années) tandis que la Grèce qui avait été déficitaire en 2015 voit ses prévisions se rapprocher de la moyenne avec 54 800 t et la récolte espagnole est stable - 1 % avec 109 325 tonnes. En 2015, la récolte européenne s’établit à 498 705 t et était en moyenne à 525 850 t entre 2010 et 2014 (la France : 156 600 t, l’Espagne : 111 000 t et la Grèce : 30 900 t). Vincent Faugier est viceprésident AOP abricots de France et co-président de la SIPMM. Selon lui il est “indispensable de maintenir notre présence dans le monde de la communication professionnelle car on ne vend pas de l’abricot mais une variété, plus de 70 au total. Aujourd’hui, la stratégie de l’abricot repose sur une stratégie variétale. Ce sont les Français qui à 90 % ont créé des nouvelles variétés. Cela permet d’avoir de l’abricot de mai à septembre. En France nous ne sommes pas forcément leader en volume mais leader en volume marché du frais avec une véritable dynamique de plantation, 40 % du volume français est exporté en Allemagne et en Italie. L’abricot est une 5e pêche, beaucoup de producteurs de pêches plantent désormais des abricots. Pour la région Paca, il y a une zone traditionnelle au pied du Ventoux, au nord Vaucluse, mais on note une nouvelle zone d’abricots qui est la zone de la Crau. En Languedoc-Roussillon, la zone traditionnelle est située dans les hauts du Gard, le Roussillon qui était une petite zone d’abricots va augmenter de plus en plus.” 180 000 t, c’est le potentiel du verger français pour toutes les variétés d’abricots. En dépit des prévisions pessimistes, l’abricot a des débouchés quel que soit son état. Le verger pour l’abricot est à 100 % commercialisé (70 à 85 % frais et entre 10 à 15 % pour la confiture) et seulement à 70, 80 % pour la pêche. “Comme le vin, l’abricot a des crus, il est d’ailleurs toujours associé à de bons vins ! Rivesaltes, les Costières de Nîmes, Ventoux avec le Châteauneuf du Pape, le Saint Joseph car l’abricot a des temps de travaux complémentaires de la vigne.” Les abricots rouges du Roussillon à l’honneur Valentine Finat est chargée de mission qualité pour Agro-émergences au Conseil départemental des Pyrénées-Orientales. Les abricots rouges du Roussillon ont obtenu l’appellation d’origine protégée le 3 février et ils préparent la saison estivale. Ce sont les seuls abricots à bénéficier de l’AOP, ils seront prêts à être dégustés dès la mi-juin et jusqu’à la mi-août. Cette AOP fait suite à l’appellation d’origine contrôlée abricots rouges du Roussillon reconnue par les pouvoirs publics en fin d’année 2014. Ils sont produits dans l’aire géographique qui s’étend sur 100 communes du département des PO, principalement à l’est du département depuis la bordure méditerranéenne jusqu’aux contreforts du Canigou en remontant les vallées des 3 fleuves. “C’est notre première campagne avec cette reconnaissance. Le rouge du Roussillon a plusieurs spécificités, une couleur de fond orangée avec des ponctuations rouge vif, un calibre petit à moyen, une faible acidité, des arômes intenses de fruit frais et de jus d’abricot, un peu farineux et surtout des qualités gustatives hors pair. D’ailleurs il sert beaucoup de base à la confiture et aux jus de fruits. C’est une variété auto-fertile avec une meilleure stabilité en termes de rendement face aux autres variétés. On comptabilise une quarantaine de producteurs d’abricots rouges du Roussillon. Nous sommes en train de développer un partenariat avec les restaurateurs locaux. Cette AOP est un gage de reconnaissance et c’est mettre le doigt sur la production de notre terroir, valoriser une production et montrer les spécificités de la profession et de la filière.” ■ LAURENCE DURAND “C’est notre première campagne, cette AOP est un gage de reconnaissance” précise Valentine Finat, chargée de mission qualité pour Agro-émergences au Conseil départemental des Pyrénées-Orientales. 54 800 38 200 16 600 Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 5 % 163 190 52 795 79 210 31 185 Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 28 % PAYSA N D U M I D I - Vendredi 6 mai 2016 Source : Europêch’ pour Medfel Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : + 32 % TOTAL ITALIE Emilie Romagne Italie du Sud / Sicile / Sardaigne Autres Italie Variation 2016/2015 : - 19 % “Il est indispensable de maintenir notre présence dans le monde de la communication professionnelle car on ne vend pas de l’abricot mais une variété” précise Vincent Faugier, vice-président AOP abricots de France et co-président de la SIPMM. 109 235 2 600 70 000 13 476 12 800 10 359 TOTAL GRÈCE Péloponèse / Stéréa / Crète Macédoine / Autres régions Variation 2016/2015 : + 77% Le département des PyrénéesOrientales était le 1er département français producteur d’abricots avec 72 % de la surface cultivée en variété “population” rouge du Roussillon. Il possède 1 100 ha d’abricotiers dont 420 ha de variétés de types rouges (retenues pour l’AOP). Production d’abricots : 13 000 t dont 40 % des variétés de type rouge soit 5 200 t, un potentiel AOP de 2 000 t environ. Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 27 % TOTAL ESPAGNE Valence Murcie Aragon Castilla la Mancha Autres Espagne Variation 2016/2015 : - 1 % Quelques chiffres LD Une récolte européenne faible avec une production d’abricots attendue de 443 000 tonnes. Une baisse de 16 % en moyenne par rapport aux 5 dernières années. La production française recule elle aussi de 26 % selon les prévisions de récolte de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. tant que d’habitude, Il faut s’attendre à des fruits avec un look un peu particulier, cabossés, malformés en raison notamment de la grêle”, explique Sabine Alary, coprésidente de la SIPMM abricots. “Il y aura des abricots français cet été mais l’arrivée sur les étals se fera en dents de scie, selon les variétés, qui ne réagissent pas de la même façon face au climat”, explique Éric Hostalnou, de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. “La floraison des abricotiers dure en temps normal 2 à 3 semaines, cette année elle a duré 1 mois et demi. ” LD Recul de 11 % pour la production européenne d’abricots en 2016 13