Abricot, melon, pêche

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Abricot, melon, pêche
RETOUR DE SALON
Medfel 2016
Medfel à la hauteur de ses promesses
L
a 8e édition de Medfel a rempli son contrat avec une participation de 6 122 visiteurs (+ 5 % par rapport
à 2015). Près de 250 exposants ont répondu présents, notamment de nombreuses entreprises de la
filière des fruits et légumes qui avaient rendez-vous avec des acheteurs venus de tous les continents.
L’ouverture au matériel avec Medfel Tech continue sa progression, tant sur l’offre que sur la mise en
contact des constructeurs avec des acheteurs étrangers. Amorcée à l’occasion de la précédente édition,
l’ouverture de ce rendez-vous des fruits et légumes de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne est sur la
bonne voie. Une ouverture confirmée par la teneur des échanges qui ont eu lieu à l’occasion du débat
d’ouverture intitulé : la Méditerranée, un pont entre l’Europe et l’Afrique.
LD
ASA
MB
Un stand collectif de 80 m2 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
C’est André Pinatel, le président d’honneur de la Chambre d’agriculture ProvenceAlpes-Côte d’Azur qui a remplacé Claude Rossignol, le président retenu par un impératif de dernière minute. Le stand a rassemblé un collectif de 25 entreprises de fruits
et légumes, des expéditeurs, des grossistes et des producteurs de la région Paca.
“Le salon est chaque année une occasion pour les exposants de prospecter de nouveaux
marchés et de trouver des contrats. C’est un lieu d’échanges commerciaux techniques et
conjoncturels.”
Blue Whale récompensé !
Premier groupe fruiticole de France, avec un chiffre d’affaires de 220 M€, le
groupe coopératif Blue Whale a profité du salon Medfel pour annoncer qu’il
avait remporté le 1er prix de l’innovation logistique à l’export pour le développement du transport multimodal grâce à l’envoi de pommes des vergers du SudOuest au port de Fos-sur-Mer à destination du grand export. En effet, des essais
très concluants mis en place depuis 2014 ont permis de combiner un transport
route/train/bateau pour acheminer les pommes des stations de conditionnement du Sud-Ouest à Fos-sur-Mer où sont chargés les cargos.
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Medfel
Blue Whale
Sud de France : 29 entreprises régionales au rendez-vous
Cette année, Sud de France a accueilli sur un stand commun quelque 29 entreprises régionales
de la filière fruits et légumes à Perpignan pour relever le défi à l’export avec l’aide de Sud de
France Développement et cibler leurs prospects. Vincent Labarthe, vice-président en charge de
l’agriculture et de l’agroalimentaire est venu inaugurer quelques stands du pavillon Sud de
France le premier jour du salon. Rappelons que la région LRMP est la 2e région française pour les
productions fruitières avec la pêche-nectarine, l’abricot, la pomme, la prune, le raisin de table et
la noix. Côté productions légumières et maraîchères, la tomate, la salade, le melon et l’ail sont
en tête. Le chiffre d’affaires de la filière en LRMP représente 470 M€ dont 30 % à l’export.
Les salades à l’honneur !
Cette année Medfel avait fait la part belle aux salades. Elles étaient en effet le produit à l’honneur de
cette huitième édition du rendez-vous d’affaires méditerranéen des fruits et légumes.
Vendredi 6 mai 2016 - PAYSA N D U M I D I
RETOUR DE SALON
LD
ASA
Medfel 2016
Pomme à chair rouge : Red Moon se tourne vers la transformation !
La variété de pomme de chair rouge faisait partie de l’actualité chez Escande. Avec plusieurs opérateurs, Escande
est à l’origine de la création de la société Red Moon SRL, en octobre 2015. Cette nouvelle société compile une
grande expertise dans les domaines de l’hybridation, de la technique et du marketing, elle se lance dans la création d’un verger de deux variétés de pomme à chair rouge. Les variétés sont produites par Jean-Luc Carrières et
les Pépinières Escande. La société Red Moon a été formée avec le consultant néerlandais Hans Scholten, le metteur en marché italien Fratelli Clementi et Kiku Variety Managment des frères Braun, connu pour la marque mondiale de pommes Kiku. La société s’oriente aujourd’hui vers la transformation. “On se rapproche de cidriculteurs,
producteurs de jus et fabricants de yaourts (cubes de fruits)”, note Hans Scholten, présent à Medfel. “On se donne un
an de plus pour mettre au point certaines questions agronomiques avant la sortie de variétés pour le marché du frais”.
Pour l’heure une vingtaine d’hectares sont déjà plantés en Normandie. D’autres vergers devraient suivre, “on a de
la demande !” conclut-il.
ASA
ASA
Capel et Boyer créent BC Fruits
Les entreprises Boyer SAS et le groupe coopératif Capel ont profité de
Medfel pour être présents pour la première fois sous les couleurs de BC
Fruits. Il s’agit de la nouvelle entité commune de commercialisation de
leurs fruits d’été : prune, cerise et raisin de table. Cette société a vu le jour
fin janvier 2016. Joël Boyer assure la présidence et la direction générale
est confiée à Michel Pellissier, directeur général du groupe Capel. L’objectif de cette entité est de proposer à ses clients des marques communes,
une gamme variétale plus riche, un allongement des périodes de production, une augmentation du potentiel de vente grâce à l’association
de 2 acteurs reconnus de la prune et une segmentation poussée avec de
nouvelles lignes de produits et la mise en place de lignes bio pour satisfaire à la demande des clients. Cette coopération donnera naissance en
2018 à une station de conditionnement commune spécialisée dans la
prune à Moissac pour répondre aux futurs besoins de maîtrise de la
conservation et de l’homogénéité des produits.
LD
ASA
Logistique : les nouvelles routes maritimes fruits et légumes en Méditerranée
Une table ronde avec les responsables des différents ports de Barcelone, Marseille, Tanger ou encore Port-Vendres pour faire le point sur ce mode de transport fluvial. Il a été question de défis à
relever, de synergie entre les ports, de coopération, de création de plate-forme avec notamment
une amplification de l’autoroute de la mer. Des idées et réflexions qui sont à l’ordre du jour une
fois par mois lors de la réunion de l’union des ports français. Participaient à cette rencontre, Yasmine Seghirate-El Guerrab, du CIHEAM, Jordi Torrent Pujol, directeur stratégie du Port de Barcelone, Olivier Carmès, directeur du port de Sète, Georges Oberle, responsable du développement
commercial du port de Marseille, Hassan Abkari, directeur du port Tanger Med Maroc, Jérôme
Strauss, directeur général du groupe HM Port Port-Vendres, et Michel Bru, rédacteur en chef.
AOP pêches nectarines abricots : l’origine France et vergers éco-responsables à l’honneur
Le 28 avril, les dirigeants de l’AOP pêches nectarines abricots ont fait le point sur la campagne
à venir. L’occasion de rappeler toute l’importance de l’origine France et de la démarche des
vergers éco-responsables. Ils sont revenus sur la campagne 2015 estimant que la saison avait
été plutôt équilibrée avec de très bonnes relations avec la distribution. “Nous sommes plutôt
optimistes, on va poursuivre ce travail en 2016”, a déclaré Bruno Darnaud, président de l’AOP indiquant que la consommation de pêches nectarines en France atteignait les 400 000 t et la
production française aux alentours de 200 000 tonnes. Stéphane Durand, vice-président de
l’AOP a signalé qu’il fallait faire attention, car la consommation de fruits à noyau était très liée
à la climatologie. Vincent Faugier, lui aussi vice-président de l’AOP a rappelé que depuis 2 ans,
il y avait plus de surfaces en pêches nectarines qu’en abricots dans l’AOP : “On dépend de la météo et du temps, la distribution est une usine à vendre c’est là toute la différence. La démarche vergers
éco-responsables n’est pas née par hasard, c’est une démarche volontaire des producteurs français
de fruits et la grande distribution a joué le jeu”, assure-t-il. Les premières animations autour de l’origine France et vergers éco-responsables auront lieu en juin pour l’abricot et en juillet pour la
pêche-nectarine. La première animation aura lieu à la radio dans le courant de la semaine 24.
Interfel prépare l’été
Mettant en avant son 40e anniversaire, l’interprofession des fruits et légumes frais, Interfel a
profité de Medfel pour annoncer le lancement des campagnes fruits d’été. Ainsi étaient mis en
avant abricots, pêches-nectarines et melons.
PAYSA N D U M I D I - Vendredi 6 mai 2016
Uni-vert présente pour la première fois
La coopérative bio Uni-vert, implantée à Saint-Gilles (Gard), spécialiste en salade était
présente pour la première fois au grand rendez-vous d’affaires des fruits et légumes méditerranéens. La salade, c’est son produit phare : 6 millions de pieds annuels en salade
d’hiver. Philippe Pellissier et Renaud Clavel, producteurs et administrateurs de la coopérative représentaient l’entreprise. L’occasion pour eux d’annoncer que la coopérative allait
vendre très prochainement des agrumes bio de Corse (clémentines et pamplemousses).
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RETOUR DE SALON
Medfel 2016
Abricot, melon, pêche-nectarine :
ce que nous réserve 2016
PRÉVISIONS DE RÉCOLTE
Pêche nectarine
France : des conditions météo qui
pourraient entraîner une production irrégulière
En France, selon Bruno Darnaud, la
saison de pêche 2016 se caractérise par une très longue floraison
d’intensité moyenne dans les 3
bassins de production avec une
avance des variétés à floraison précoce favorisée par la douceur du
mois de janvier. Les variétés à floraison plus tardive ont subi des
chutes de bourgeon plus ou moins
importantes selon les variétés sans
doute en lien avec un manque de
froid avec peu d’impact sur la production à venir. Par ailleurs, les
conditions de nouaison ont été
moyennes avec l’arrivée du froid
mi-mars provoquant des arrêts de
sève. En Rhône Alpes, le gel de début mars a affecté une grande partie des variétés précoces. Les deux
orages de grêle survenus mi avril
dans le Sud-Est très localisés dans
le Gard et surtout centré sur le verger d’abricotiers en vallée du Rhône n’auront que peu d’impact sur
la production française de pêche
nectarine. Avec des températures
fraîches encore fin avril, la précocité s’annonce comparable à l’an
passé, mais la réponse des variétés
aux conditions climatiques particulières de cette année pourraient
entraîner un niveau de production
irrégulier au cours de la saison. Le
verger français continue de perdre
des hectares principalement du
fait du virus de la Sharka présent
en Roussillon et Rhône-Alpes.
Alors pourquoi pas de prévisions ?
Certains avancent une mauvaise
campagne la saison précédente,
d’autres une difficulté à faire des
pronostics alors que la météo est
particulièrement instable. Les prévisions seront données ainsi plus
tardivement cette année, les chiffres complets seront à retrouver
dès le 30 mai prochain. ■
Synthèse de la récolte européenne 2015
Unité : tonnes
TOTaL eurOPe 2015
France
Languedoc-Roussillon
Rhône-Alpes
Paca
Autres régions
eSPaGne
Andalousie
Valence
Murcie
Catalogne
Rioja/Navarre/Aragon
Extremadure
Autres Espagne
Grèce
Macédoine
Autres Grèce
ITaLIe
Piémont / Lombardie / Ligurie
Vénétie / Frioul / Julienne
Emilie Romagne
Italie du Centre
Italie du Sud (inclus Sicile)
Pêche
1 217 705
114 204
44 010
24 240
32 440
13 514
302 641
35 250
9 900
22 000
98 402
95 645
41 444
0
212 000
208 000
4 000
588 860
56 360
27 960
79 700
34 910
389 930
Pêche plate
263 217
nr
NR
NR
NR
NR
263 217
250
1 950
75 000
103 500
72 652
9 865
0
nr
NR
NR
nr
NR
NR
NR
NR
NR
aSa
nectarine
Pavie
1 475 064
96 835
42 760
15 180
30 489
8 406
556 059
72 850
26 000
65 000
159 464
166 613
66 132
0
86 200
72 700
13 500
735 970
102 530
36 210
225 800
34 420
337 010
747 612
6 102
4 080
0
1 931
91
275 840
5 210
0
62 000
19 350
152 792
4 097
32 391
382 000
368 500
13 500
83 670
1 570
2 050
15 790
2 370
61 890
TOTaL
Pêche (r+P)
nectarine
2 955 986
211 039
86 770
39 420
62 929
21 920
1 121 917
108 350
37 850
162 000
361 366
334 910
117 441
0
298 200
280 700
17 500
1 324 830
158 890
64 170
305 500
69 330
726 940
Prévisions de récolte 2016
Source : Europêch’ pour Medfel
Face à une situation assez exceptionnelle, les différents partenaires
qui élaborent les prévisions de récolte pêche nectarine ont décidé cette
année de ne pas présenter une estimation des récoltes à la date habituelle. Les incertitudes étant trop
grandes sur l’évolution de la charge
des arbres. Seules les régions précoces comme l’Andalousie, la Murcie
et Valencia et le Sud de l’Italie continentale ont atteint un stade de la végétation qui permet d’établir des
prévisions relativement fiables. Pour
autant on peut noter qu’on assiste
globalement en Europe à une légère
baisse des surfaces en pêche nectarine dans de nombreux bassins de
production : Nord de l’Italie, France
et Grèce. Seule l’Espagne voit ses
surfaces se stabiliser ou très légèrement augmenter mais loin du rythme qu’on a connu au cours de la
dernière décennie. En revanche, le
verger de Pavie est en extension en
Grèce, Italie et Espagne. La pêche
pavie destinée principalement à l’industrie redevient attractive pour les
producteurs.
une baisse de production à attendre dans le Sud de l’espagne et
de l’Italie
Au niveau potentiel de production, il
faut attendre au moins globalement
un léger déficit par rapport à 2015 et
par rapport à la moyenne des cinq
dernières années. A noter tout de
même en Italie du Sud continentale
(Basilicate, Campanie, Pouilles et Calabre) un recul de 7 % par rapport à
2015, en pavie, la baisse est de 1 %.
Dans le Sud de l’Espagne (Andalousie, Murcie, Valencia) les variétés
précoces qui étaient en avance ont
subi le gel. La production de pêches
nectarines et paraguayos devrait
être de 12 % inférieure à celle de
l’année dernière et supérieure de
27 % par rapport à la moyenne des
cinq dernières années. Cette augmentation est liée notamment aux
pêches plates dont la production a
doublé (comparée à la moyenne
2010/2014). Pour les pavies, la baisse est de 9 % par rapport à 2015.
Quant aux tendances italiennes, une
baisse des surfaces de l’ordre de 5 %
est à noter pour la pêche nectarine
et ce surtout dans la moitié nord de
l’Italie. Dans le sud on est plutôt sur
une hausse des surfaces.
* A ce jour seule l'Espagne identifie à part les pêches plates, pour les autres pays, les volumes sont très faibles et intégrés aux pêches rondes.
TOTaL
Pêche (r+P)
nectarine
Unité : tonnes
Pêche
SuD eSPaGne
Andalousie
Valence
Murcie
Variation 2016/2015
Variation 2016/Moyenne 2010-2014
Pêche plate
nectarine
Pavie
57 125
33 700
7 425
16 000
- 15 %
+1%
79 190
290
3 900
75 000
+3%
+ 90 %
134 820
70 620
18 200
46 000
- 18 %
+ 17 %
61 100
5 100
0
56 000
-9%
- 17 %
271 135
104 610
29 525
137 000
- 12 %
+ 27 %
ITaLIe - régions du centre
Sud continentale
286 700
Italie du Centre
36 050
Italie du Sud continentale
250 650
Variation 2016/2015
-7%
Variation 2016/Moyenne 2010-2014
-8%
-
272 680
34 800
237 880
-6%
-4%
60 820
2 440
58 380
-1 %
+1%
559 380
70 850
488 530
-7%
-6%
Source : Europêch’ pour Medfel
Une légère baisse
des surfaces européennes
Melon Charentais
Les surfaces de plantation du melon charentais à récolter en 2016
se sont stabilisées au Maroc mais
augmentent en Espagne et restent stables en France. Etat des
lieux avec l’AIM et l’APREL.
“L’hiver a été exceptionnellement doux
et sec et le climat a été encore plus difficile au printemps, ce qui n’est jamais
bon pour le melon” a déclaré Catherine Taussig de l’APREL. Avec plus de
14 000 hectares plantés, les surfaces
de melons charentais restent stables en France selon l’association
provençale de recherche et d’expérimentation légumière et l’association interprofessionnelle du melon.
En 2015, la France a produit 261 600 t
de melon. Elle est le 1er pays européen producteur de melon charentais, elle se hisse au 3e rang après
l’Espagne et l’Italie, tout type de
melons confondus, selon la section
interprofessionnelle de première
mise en marché (SIPMM Melons).
C’est début mai que le melon fran-
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çais sera présent sur le marché pour
les abris chauffés et à partir de mimai pour les grands abris.
Disparition des petits producteurs au nord du Gard et dans le
Vaucluse
La première à entrer en production
est la région Sud-Est avec 5 500 hectares de melons charentais plantés.
Une stabilité des surfaces sous grand
abris : 600, sous chenilles/bâches :
3 700 ha et 1 200 ha pour le plein
champ. Stabilité des surfaces dans
le Sud-Ouest avec 3 500 ha, surface
sous chenilles et grand abris : 100 ha,
bâche : 1 500 et 1 900 ha pour le
plein champ. “A souligner de grandes
disparités entre les structures de production, la stabilité des surfaces est
réelle avec un volume relativement
bon cette année avec plus ou moins
20 %” précise Catherine Taussig. Pour
la région du Centre-Ouest, 4 800 ha
de melons plantés, une stabilité des
surfaces, moins de culture précoces,
production sous grand abris : 20 ha,
chenilles/bâches : 2 380 ha et 2 400 ha
pour le plein champ. Bernard Borredon vice-président de l’AIM souligne “la disparition des petits producteurs au nord du département du
Gard et en Provence (Vaucluse) alors
que des producteurs plus spécialisés
augmentent leurs surfaces de production”. Bernard Borredon note aussi
“une augmentation de la production
sous les bâches afin de tenir le marché le plus longtemps possible, une
tendance notamment dans le Sud-Est
en raison de la douceur de l’hiver, ainsi qu’une précocité de 8 jours pour les
grands abris. Le producteur de melon
est un joueur de poker, mais il n’a plus
les moyens de jouer, donc il sécurise
au maximum”. Du côté de l’Espagne,
4 000 hectares ont été plantés dont
3 700 rien que pour les régions de
Murcia et de Malaga (Almeria près
de 300 ha Malaga/Séville : 500 ha et
Murcia 3 200 ha). Le Maroc de son
côté enregistre une stabilité des surfaces plantées et poursuit l’augmentation des cultures en serres
pour un avancement du planning
de production dans la région de
Marrakech. Pour la surface melon à
Marrakech, c’est 900 à 950 ha, pour
Agadir/Taroudant : près de 150 ha
et proche des 260 ha pour Dakhla,
le tout, en production étalée.
“Je veux planter trop tôt et ça arrive trop tard”
“Quand on plante tôt on prend des
risques. Avec cette volonté d’arriver
précocement, on obtient davantage
de culture sous serre. Le marché est un
peu perturbé, la production espagnole fait le lien avec la production française. Le Maroc ne sera pas très présent mais c’est le jeu commercial,
quand l’Espagne commence, le Maroc calme. Cette année les producteurs croient davantage en ce produit
car on arrive à un taux de 91% de satisfaction du consommateur et cela
reste une filière dynamique” explique
Catherine Taussig. ■
Laurence DuranD
Prévisions de plantation 2016
France
Surf. totale (en ha) Grands abris chenilles et bâches Plein champ
Sud-Est
5 500
Sud-Ouest
3 500
Centre Ouest
4 800
Corse
190
Autres régions
70
Total France
14 060
MarOc
Dakhla
Agadir
Marrakech
600
100
20
3 700
1 500
2 380
1 200
1 900
2 400
Surfaces en ha
eSPaGne
Surfaces en ha
250-260
140-150
900-950
Almeria
Malaga
Murcie
290/300
500
3 000/3 200
Vendredi 6 mai 2016 - PAYSA N D U M I D I
Source : Aprel pour Medfel
Stabilité en France et au
Maroc, hausse en Espagne
Medfel 2016
RETOUR DE SALON
Abricot
Manque de froid hivernal, pluie et
froid pendant la floraison, gel, grêle, tous ces facteurs donnent un
potentiel de production d’abricots
assez loin de celui de l’an dernier et
bien inférieur à la normale. Il faut
remonter à 2013 ou 2003 pour une
récolte européenne aussi faible. Les
prévisions de production française
s’établissent à 115 600 t d’abricots
en baisse de 26 % sur un an, seul le
Roussillon tire bien son épingle du
jeu. “Nous sommes dans les fruits et
légumes, tout n’est pas paisible,
nous subissons des accidents climatiques… Les choses peuvent évoluer
mais certaines variétés précoces ont
été touchées par le gel et il y aura
par exemple un déficit sur les Colorado, les variétés de juin, elles, seront bien présentes. Pour juillet, il
faut compter un déficit plus impor-
Une saison qui s’annonce
compliquée avec un calibre incertain
Mais la dynamique de la filière est
là avec de nouvelles zones de productions et des innovations de
nouvelles variétés chaque année
et en quantité selon Vincent Faugier, co-président de la SIPMM
abricots. “En 2016, pas de Colorado
et baisse des Bergeron, une variété
auto-fertile et rustique pourtant. Pour
la région Paca, il y aura un peu moins de
récolte que l’an dernier (56 250 t), pour
le Languedoc-Roussillon (40 000 t), situation contrastée l’an dernier et faible
récolte cette année. Pour le Gard,
après une récolte correcte l’an dernier, la production cette année sera
Synthèse de la récolte européenne 2015
Unité : tonnes
Production totale abricot
498 705
France*
Languedoc-Roussillon
Rhône Alpes
Paca
156 613
40 660
22 203
93 750
Espagne
Valence
Murcie
Aragon
Castilla la Mancha
Autres Espagne
110 873
4 000
70 000
13 450
12 500
10 923
Grèce
Péloponèse / Stéréa / Crète
Macédoine / Autres régions
30 900
23 000
7 900
Italie
Emilie Romagne
Italie du Sud / Sicile / Sardaigne
Autres Italie
200 319
52 272
114 951
33 096
Source : Europêch’ pour Medfel
TOTAL EUROPE
Prévisions européennes 2016
* Sommes des régions mentionnées.
Unité : tonnes
Production totale abricot
TOTAL EUROPE
France
Espagne
Grèce
Italie
442 794
115 569
109 235
54 800
163 190
Variation 2016/2015 : - 11 %
Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 16 %
TOTAL FRANCE
Languedoc-Roussillon
Rhône Alpes
Paca
115 569
40 000
56 250
19 319
Variation 2016/2015 : - 26 %
déficitaire de 26 % par rapport à
2015 en raison de la grêle (2015 :
160 000 t, 2016 : 120 000 t). Pas de
changement pour le Roussillon.” La
France n’est pas la seule touchée,
l’Italie, premier producteur européen voit sa récolte reculer de
près de 20 % avec 163 190 t (et de
28 % ces 5 dernières années) tandis que la Grèce qui avait été déficitaire en 2015 voit ses prévisions
se rapprocher de la moyenne avec
54 800 t et la récolte espagnole est
stable - 1 % avec 109 325 tonnes.
En 2015, la récolte européenne
s’établit à 498 705 t et était en
moyenne à 525 850 t entre 2010
et 2014 (la France : 156 600 t, l’Espagne : 111 000 t et la Grèce :
30 900 t). Vincent Faugier est viceprésident AOP abricots de France
et co-président de la SIPMM. Selon lui il est “indispensable de
maintenir notre présence dans le
monde de la communication professionnelle car on ne vend pas de
l’abricot mais une variété, plus de 70
au total. Aujourd’hui, la stratégie de
l’abricot repose sur une stratégie variétale. Ce sont les Français qui à 90 %
ont créé des nouvelles variétés. Cela
permet d’avoir de l’abricot de mai à
septembre. En France nous ne
sommes pas forcément leader en volume mais leader en volume marché
du frais avec une véritable dynamique de plantation, 40 % du volume français est exporté en Allemagne et en Italie. L’abricot est une
5e pêche, beaucoup de producteurs
de pêches plantent désormais des
abricots. Pour la région Paca, il y a
une zone traditionnelle au pied du
Ventoux, au nord Vaucluse, mais on
note une nouvelle zone d’abricots
qui est la zone de la Crau. En Languedoc-Roussillon, la zone traditionnelle est située dans les hauts
du Gard, le Roussillon qui était une
petite zone d’abricots va augmenter
de plus en plus.” 180 000 t, c’est le
potentiel du verger français pour
toutes les variétés d’abricots. En
dépit des prévisions pessimistes,
l’abricot a des débouchés quel
que soit son état. Le verger pour
l’abricot est à 100 % commercialisé
(70 à 85 % frais et entre 10 à 15 %
pour la confiture) et seulement à
70, 80 % pour la pêche. “Comme le
vin, l’abricot a des crus, il est
d’ailleurs toujours associé à de bons
vins ! Rivesaltes, les Costières de
Nîmes, Ventoux avec le Châteauneuf du Pape, le Saint Joseph car
l’abricot a des temps de travaux
complémentaires de la vigne.”
Les abricots rouges du Roussillon
à l’honneur
Valentine Finat est chargée de
mission qualité pour Agro-émergences au Conseil départemental
des Pyrénées-Orientales. Les abricots rouges du Roussillon ont obtenu l’appellation d’origine protégée le 3 février et ils préparent la
saison estivale. Ce sont les seuls
abricots à bénéficier de l’AOP, ils
seront prêts à être dégustés dès la
mi-juin et jusqu’à la mi-août. Cette
AOP fait suite à l’appellation d’origine contrôlée abricots rouges du
Roussillon reconnue par les pouvoirs publics en fin d’année 2014.
Ils sont produits dans l’aire géographique qui s’étend sur 100 communes du département des PO,
principalement à l’est du département depuis la bordure méditerranéenne jusqu’aux contreforts du
Canigou en remontant les vallées
des 3 fleuves. “C’est notre première
campagne avec cette reconnaissance. Le rouge du Roussillon a plusieurs spécificités, une couleur de
fond orangée avec des ponctuations rouge vif, un calibre petit à
moyen, une faible acidité, des
arômes intenses de fruit frais et de
jus d’abricot, un peu farineux et surtout des qualités gustatives hors
pair. D’ailleurs il sert beaucoup de
base à la confiture et aux jus de
fruits. C’est une variété auto-fertile
avec une meilleure stabilité en
termes de rendement face aux
autres variétés. On comptabilise
une quarantaine de producteurs
d’abricots rouges du Roussillon.
Nous sommes en train de développer un partenariat avec les restaurateurs locaux. Cette AOP est un
gage de reconnaissance et c’est
mettre le doigt sur la production de
notre terroir, valoriser une production et montrer les spécificités de la
profession et de la filière.” ■
LAURENCE DURAND
“C’est notre première campagne, cette AOP est un gage de reconnaissance”
précise Valentine Finat, chargée de mission qualité pour Agro-émergences
au Conseil départemental des Pyrénées-Orientales.
54 800
38 200
16 600
Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 5 %
163 190
52 795
79 210
31 185
Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 28 %
PAYSA N D U M I D I - Vendredi 6 mai 2016
Source : Europêch’ pour Medfel
Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : + 32 %
TOTAL ITALIE
Emilie Romagne
Italie du Sud / Sicile / Sardaigne
Autres Italie
Variation 2016/2015 : - 19 %
“Il est indispensable de maintenir notre présence dans le monde de la
communication professionnelle car on ne vend pas de l’abricot mais
une variété” précise Vincent Faugier, vice-président AOP abricots de
France et co-président de la SIPMM.
109 235
2 600
70 000
13 476
12 800
10 359
TOTAL GRÈCE
Péloponèse / Stéréa / Crète
Macédoine / Autres régions
Variation 2016/2015 : + 77%
Le département des PyrénéesOrientales était le 1er département
français producteur d’abricots avec
72 % de la surface cultivée en variété “population” rouge du Roussillon. Il possède 1 100 ha d’abricotiers dont 420 ha de variétés de
types rouges (retenues pour l’AOP).
Production d’abricots :
13 000 t dont 40 % des variétés de
type rouge soit 5 200 t, un potentiel AOP de 2 000 t environ.
Variation 2016/Moyenne 2010-2014 : - 27 %
TOTAL ESPAGNE
Valence
Murcie
Aragon
Castilla la Mancha
Autres Espagne
Variation 2016/2015 : - 1 %
Quelques chiffres
LD
Une récolte européenne faible
avec une production d’abricots attendue de 443 000 tonnes. Une
baisse de 16 % en moyenne par
rapport aux 5 dernières années.
La production française recule elle
aussi de 26 % selon les prévisions
de récolte de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales.
tant que d’habitude, Il faut s’attendre à des fruits avec un look un
peu particulier, cabossés, malformés en raison notamment de la
grêle”, explique Sabine Alary, coprésidente de la SIPMM abricots.
“Il y aura des abricots français cet
été mais l’arrivée sur les étals se fera
en dents de scie, selon les variétés,
qui ne réagissent pas de la même
façon face au climat”, explique Éric
Hostalnou, de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales.
“La floraison des abricotiers dure en
temps normal 2 à 3 semaines, cette
année elle a duré 1 mois et demi. ”
LD
Recul de 11 % pour
la production européenne
d’abricots en 2016
13

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