Le droit de visite des grands
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Le droit de visite des grands
ARTICLE 2 : JE SOUHAITE AVOIR MES PETITS-ENFANTS EN «DROIT DE VISITE». EST-CE POSSIBLE ? Mireille V. de Namur s’est beaucoup occupée de ses petits-enfants depuis qu’ils sont bébés. Suite à la séparation survenue entre son fils et sa belle-fille, cette dernière lui refuse tout contact avec ceux-ci. Quels sont ses droits en tant que grand-mère ? L’article 375 bis du Code Civil Belge, stipule en substance que les grands-parents sont autorisés à entretenir des relations personnelles avec leurs petits-enfants et qu’ à défaut d’accord en la matière, le Tribunal de la Jeunesse organise ce droit dans l’intérêt des enfants. Droit reconnu explicitement par la loi aux grands-parents Le Code Civil belge permet donc aux grands-parents, ainsi par ailleurs qu’à toute personne qui justifie d’un lien d’affection particulière avec un enfant, d’entretenir des relations personnelles avec lui. S’il n’y a pas d’accord possible entre le parent gardien et les grands-parents, une action en justice devant le Tribunal de la Jeunesse peut alors être introduite. Elément principal pris en compte : l’intérêt de l’enfant Il convient de souligner d’emblée que l’attribution de l’exercice du droit aux relations personnelles (« droit de visite ») aux grands-parents n’est lié à aucun automatisme. Si les grands-parents sont titulaires de ce droit, l’opportunité de l’exercice de celuici doit être examinée à la lumière de l’intérêt supérieur de l’enfant. Les tribunaux du pays ont ainsi pu rappeler, à de nombreuses reprises, que les enfants ne peuvent être victimes de règlements de comptes entre adultes. Les petits-enfants ne sont pas le substitut des enfants de leurs grands-parents et ne peuvent contribuer à faire oublier ou à rattraper le passé, aussi pénible soit-il. L’on ne saurait ainsi admettre que des grands-parents mettent à profit l’exercice de leur droit aux relations personnelles pour dénigrer les parents ou inculquer aux enfants des principes en opposition radicale avec ceux que leur donnent leur père et mère. 1 ARTICLE 2 : JE SOUHAITE AVOIR MES PETITS-ENFANTS EN «DROIT DE VISITE». EST-CE POSSIBLE ? Sous cette réserve, les tribunaux estiment qu’il est important qu’un jeune enfant puisse se situer par rapport à ses origines et recevoir l’affection de ses grandsparents ainsi qu’apprendre de l’exemple donné par ses grands-parents et parents le sentiment de respect et de considération qu’il devra avoir à son tour à l’égard de ces derniers. Aucune règle en ce qui concerne la fréquence des rencontres. En fonction de chaque cas d’espèce, le Tribunal appréciera donc s’il est opportun que les grands-parents maintiennent des contacts avec leurs petits-enfants et dans l’affirmative, selon quelle fréquence. Les modalités de ces rencontres dépendront bien évidemment des horaires de chacun, de l’exercice ou pas d’un hébergement secondaire du parent non-gardien, de l’âge des enfants et également de la complexité des rapports entretenus entre les grands-parents et leurs enfants et/ou beaux-enfants … Dans certains cas très conflictuels, les Juges de la Jeunesse peuvent modaliser l’exercice des visites, celles-ci se déroulant via un centre Espace-Rencontre (à savoir espace supervisé par un personnel social accompagnant) ou moyennant la participation à une médiation familiale afin d’aider les parties à trouver elles-même les bases d’un accord durable et acceptable … «En pratique : si ça vous arrive … « : 1. Tenter de trouver un accord avec ses enfants et ses beaux-enfants. 2. Si ce n’était pas possible, déposer une requête auprès du Tribunal de la Jeunesse du lieu du domicile de l’enfant (formulaire type à compléter moyennant le versement des frais d’introduction de 52 euros). 3. Décrire clairement au tribunal l’objectif poursuivi (à savoir l’intérêt de l’enfant) ainsi également brièvement l’historique des faits et les raisons des disputes actuelles. Tenter l’apaisement et le dialogue. Le recours à un avocat permet de prendre plus facilement du recul par rapport aux faits pour dépasser une situation de blocage. 2