hausse de la mortalite routiere

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hausse de la mortalite routiere
COMMUNIQUE
Paris, le 24/01/2015
HAUSSE DE LA MORTALITE ROUTIERE :
Premier décryptage de 40 millions d'automobilistes
Alors que 2014 s'est clôturé sur un bilan de sécurité routière négatif
affichant une légère reprise à la hausse des accidents après 12 années de
baisses consécutives, l'association « 40 millions d'automobilistes » tenait à
décrypter ce résultat.
Il n'existe pas de « bonne » année de sécurité routière
En préambule et pour lever toute ambiguïté, nous devons préciser qu'il est très difficile de parler de
« bonne » année de sécurité routière tant que nous dénombrerons des décès sur les routes.
Cependant, force est de constater que le bilan 2014, souvent présenté ces derniers jours comme
« noir », doit être relativisé. 2014 est en effet la deuxième meilleure (ou moins mauvaise) année de
sécurité routière depuis la création des statistiques. En aucun cas, l'année 2014 ne vient rompre
la courbe de baisse des accidents amorcée en 1972. Le bilan 2014 aura juste le tort de s'inscrire
suite à un bilan 2013 marquant une chute brutale de l'accidentalité. Rappelons tout de même qu'avec
un premier bilan évalué par l'association de 3389 tués sur les routes, 2014 affiche 256 victimes de
moins qu'en 2012 et 870 de moins qu'en 2011.
Des disparités régionales avérées et un bilan en trompe l'œil
Si la hausse de la mortalité sera vraisemblablement inférieure à 4% (3,7 % selon nos estimations) à
l'échelle du territoire national, notons tout de même que cette hausse n'est pas équilibrée. Ainsi, la
Bretagne voit par exemple sa mortalité routière augmenter de 14%, l'Alsace de plus de 41%. A elles
seules, ces deux régions portent près de 40% du poids de l'augmentation de la mortalité routière
nationale. Dans ce contexte, impossible de mettre en avant l'argument d'un changement de
comportement des automobilistes français face à un relâchement de la répression, d'autant
que l'Alsace, comme la Bretagne s'est dotée de radars mobiles de dernière génération cachés dans les
plaques d'immatriculations des véhicules banalisés des forces de l'ordre.
Rappelons aussi pour lever toute ambigüité que la période de désactivation des radars bretons suite
aux actes de vandalisme n'avait eu aucun effet négatif en termes de mortalité sur les routes. Au
contraire, durant les mois de désactivation, les accidents mortels ont été à la baisse.
Si cette hausse montre des disparités régionales, elle montre aussi d'énormes disparités entre les
usagers. Ainsi, si les automobilistes semblent être épargnés par la hausse du nombre d'accidents
mortels, il convient de noter que les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, 2 roues) sont les
catégories les plus touchées par la hausse.
L'effet de la répression focalisée sur la « vitesse » touche à sa fin
Alors que d'autres pays présentant de bien meilleurs résultats que la France en termes de sécurité
routière font progressivement marche arrière sur l'augmentation du nombre de radars (comme le
Royaume-Uni qui a désactivé près de 60% des radars sur son territoire), la France ne pourra pas
désigner en cause de la légère reprise des accidents mortels l'arrêt du développement des radars. Au
contraire, la France n'a cessé en 2014 de faire progresser son parc « radars » (fixes et mobiles). Un
radar ne mesure qu'un seul paramètre de sécurité routière : la vitesse à un instant T, occultant de fait
tous les comportements dangereux qui n'apparaissent pas au radar (franchissement de ligne continue,
distances de sécurité...)
Des mesures à prendre
S'il est capital d'entendre que ce n'est pas la mesure politique à elle seule qui agit sur la courbe des
accidents, il est néanmoins nécessaire de reconnaitre les lacunes de notre pays qui n'apparait pas dans
le haut du classement de la sécurité routière à l'échelle européenne.
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Entretenir les routes : Chaque année, les dépenses de l'Etat pour l'entretien de nos routes
diminuent comme une peau de chagrin. Pourtant il s'agit d'un des trois paramètres capitaux
pour assurer la sécurité des usagers (un véhicule en bon état conduit par un usager raisonnable
sur une route entretenue). De même les investissements routiers français pâtissent aujourd'hui
d'un lobby environnementaliste qui considère que tout investissement routier est un mauvais
signal pour la préservation de la « planète ». Rappelons que la sécurité routière nécessite
surtout des investissements pour préserver la vie des usagers de la route.
Lutter contre les drogues au volant : « 40 millions d'automobilistes » rappelle que de plus en
plus d'accidents mortels sont marqués par la présence de stupéfiants lors des analyses
sanguines des tués. Nous devons comprendre que sans mesure forte, les stupéfiants au volant
deviendront le fléau de la sécurité routière du 21ème siècle.
L'alcoolémie : Alors que l'Angleterre a réussi le pari de minimiser la mortalité due à l'alcoolémie
au volant (7 à 10 % des accidents mortels) tout comme l'Allemagne (20%), la France ne
parvient toujours pas à suivre l'exemple de ses voisins européens. En cause notamment, le
manque de contrôles alcoolémie comparativement à l'abus de ceux sur la vitesse des véhicules
(la France est le seul pays européen à appliquer un retrait de point pour les petits excès de
vitesse de moins de 10 km/h)
L'usage du téléphone tenu en main : Même si certains pays comme la Suède continuent à
tolérer l'usage du téléphone tenu en main, plus aucun usager de la route ne conteste la
dangerosité de son utilisation lorsqu'il est manipulé. Aussi, « 40 millions d'automobilistes »
appelle à une grande campagne de communication sur l'intérêt des systèmes embarqués au
sein du véhicule qui permettent de sécuriser au maximum son utilisation.
Bien d'autres pistes encore sont évidemment proposées par l'association « 40 millions
d'automobilistes ». En octobre 2013, l'association remettait aux parlementaires ainsi qu'au Ministre de
l'Intérieur les idées des automobilistes français pour une amélioration de la sécurité routière dans un
livret « Raconte-moi la route de tes vacances, les idées des français pour sauver des vies »
téléchargeable sur le site www.racontemoitaroute.com et sur le site internet de notre association :
www.40millionsdautomobilistes.com rubrique « nos livrets »
Une note positive
S'il est incontestable que l'année 2014 présente un bilan de reprise des accidents dans sa globalité,
l'association « 40 millions d'automobilistes » souligne que décembre 2014 aura été le meilleur mois de
décembre de sécurité routière depuis la création des statistiques, prouvant ainsi qu'il n'y a pas eu de
changement de comportement des automobilistes.
Cette donnée atteste aussi que la baisse des prix des carburants n'a pas d'effets négatifs de sécurité
routière comme certains voudraient bien le laisser supposer.
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