TARTUFFE - Théâtre Le Merlan

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TARTUFFE - Théâtre Le Merlan
 avenue Raimu, Marseille 14e
billetterie : 04 91 11 19 20
administration : 04 91 11 19 30
w w w . m e r l a n . o r g S A I S O N Dossier d’information 1 6 / 1 7 TARTUFFE
≥ 14 ans
± 1h45 mn
Jean de Pange Cie Astrov
MARDI 8 NOVEMBRE > 20H30
M E R C R E D I 9 N O V E M B R E > 1 9 H
SCOLAIRE
MERCREDI 9 NOVEMBRE > 10H
Contacts Champ social & associations culturelles : Bertrand Davenel -­‐ [email protected] -­‐ 04 91 11 19 28 / Heddy Salem -­‐ [email protected] -­‐ 04 91 11 19 41・Enseignement secondaire (collège, lycées) & secteur danse : Amélie Huet -­‐ [email protected] -­‐ 04 91 11 19 25・Secteur cinéma : Céline Huez -­‐ [email protected] -­‐ 04 91 11 19 27・Ecoles primaires (maternelles, élémentaires) & enseignement supérieur : Patricia Plutino -­‐ [email protected] -­‐ 04 91 11 19 24 Retrouvez les actions artistiques et culturelles sur les réseaux sociaux Amélie Bertrand Du Merlan
Mise en scène : Jean de Pange Avec : Clémentine Bernard, Céline Bodis, Julien Buchy, Laurent Frattale, Laurent Joly, Julien Kosellek Collaboration à la mise en scène : Claire Cahen Scénographie : Mathias Baudry & Jean de Pange Création Lumière : Nathalie Perrier Création sonore : Benoît Faivre & Laurent Frattale Régie générale et son : Stephan Faerber Régie Lumière : Aurélie Bernard Costumes : Dominique Fabuel Coproductions L’Espace Bernard-­‐Marie Koltès (Metz), Le Théâtre Ici et Là (Mancieulles), La Loco (Centre Culturel de Mézidon-­‐Canon), Transversales (Verdun) Avec le soutien de l’ADAMI, de la DRAC Grand Est, de la Région Grand Est, de la Ville de Metz et du Conseil général de la Moselle Mentions concernant la compagnie : Jean de Pange est artiste associé à Scènes Vosges 2017-­‐2019 | artiste associé à l’Espace Bernard-­‐Marie Koltès -­‐ Scène conventionnée Écritures contemporaines à Metz | Cie conventionnée DRAC Grand Est | conventionnée par la Région Grand Est au titre de l’aide à la structuration | conventionnée par la Ville de Metz | soutenue par le Département de la Moselle site de la cie : www.astrov.fr création 2014 + rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du 8 novembre « Mais supposons ici que, d’un lieu qu’on peut prendre, on vous fit clairement tout voir et tout entendre... » Elmire à Orgon, acte IV. Le Tartuffe est une affaire de cadre et de hors cadre : on s’y épie, s’y cache, s’y retire et y complote. Pour autant, dans notre Tartuffe, ni cachette ni recoin. Ici, la scène est un ring, où spectateurs et acteurs sont ensemble les complices de l’invraisemblable aveuglement d’Orgon. Voir ou croire ? De cette pièce de dupes et de dupeurs, nous plongeons sans retenue, guidés par le plaisir du jeu et nourris par la recherche d’une distance juste entre l’œuvre et nous. Le Tartuffe, deuxième volet de notre diptyque Molière, est abordé comme une partition que nous traversons avec liberté, iconoclasme et guitares. Lors d’un stage au CNSAD en 2007 je bâtissais un groupe qui, trois ans plus tard, allait constituer l’équipe de création de Dom Juan. Depuis lors, plusieurs semaines passées à vivre et à travailler ensemble ont conféré à notre travail un geste artistique original. Au-­‐
delà de notre proposition sur le Dom Juan de Molière, il y va d’une certaine manière de faire du théâtre. Le texte comme partition : de grands textes existent car précisément leurs valeurs poétiques transcendent les contextes historiques, sociaux et esthétiques. Ce qui reste de Molière aujourd’hui c’est une partition. Pour nous il convient bien sûr de l’étudier et de la travailler avec la plus grande rigueur mais aussi de s’abstenir de la contextualiser ou de l’esthétiser. C’est cette réflexion qui nous a conduit à imaginer un dispositif apparenté à un forum pour notre création Dom Juan et que nous reprenons tel quel aujourd’hui pour notre Tartuffe. Des situations oui, des personnages non : Bernard-­‐Marie Koltès évoquait ses personnages comme des individus qui se débattent «entre des forces venues d’en haut et des forces venues du sol». Une manière imagée de définir son théâtre comme un théâtre de situations. C’est à celui-­‐ci que nous croyons également. Notre travail ne se situe ni du côté de l’observation psychologique ni du côté d’un rapport formel à l’interprétation. Il se situe exclusivement du côté d’une recherche de mises en situations précises des acteurs. Celles-­‐ci sont rendues possibles grâce notamment aux études (improvisations) effectuées pendant les répétitions. L’acteur responsable : dans notre processus de travail il n’y a pas de distribution des rôles prédéfinie. Les dix premiers jours sont consacrés à deux travaux distincts et menés en parallèle : l’étude du texte à la table ainsi que des improvisations sur les enjeux dégagés par l’étude en question. Progressivement nous faisons ressortir une distribution possible. C’est à dire un parcours pour chaque acteur (chacun joue plusieurs personnages). Il convient par la suite d’établir un dispositif général de mise en espace (j’utilise volontairement ce terme plutôt que celui de mise en scène : je considère mon rôle plus comme celui d’un accompagnateur que comme celui d’un créateur). Dans notre travail l’acteur est constamment responsable. Il est maître des situations en direct. Ce qui dirige les acteurs ce sont les situations et non le metteur en scène. Et une représentation ne ressemble jamais à une autre… Le dispositif scénique : ici la scène n’est rien d’autre que l’espace suffisant pour contenir l’ensemble des spectateurs. C’est une problématique qui se renverse : ce n’est plus le jeu qui invite le public mais le public qui invite au jeu. Des conditions où les spectateurs sont tout à la fois public et espace du théâtre, témoins discrets et «acteurs de ce qui se dit» Jean de Pange La recherche et démarche artistique de Jean de Pange est avant tout liée au plateau et à comment les comédiens peuvent s'en saisir avant de faire ressortir l'essence d'une pièce. « Si je veux une œuvre qui résonne spécifiquement à/dans/pour mon époque et bien je monte un texte contemporain. Un texte d'un auteur d'aujourd'hui avec qui je peux parler, échanger. Je ne cherche pas du tout la résonance spécifique à/pour/dans mon époque quand je monte Molière. Ce qui m'intéressait, c'était de me passer d'espace scénique. Au début je voulais rassembler les spectateurs et les acteurs autour d'une grande table. Dans les répétitions les acteurs bien sûr étaient attirés par ce centre. Moi je voulais qu'ils restent assis sur les chaises du cercle. Qu'ils restent avec les spectateurs. Qu'ils luttent pour obtenir l'attention de tous. Qu'ils ne soient pas sur une scène car après c'est trop facile : on parle, on joue, on s’y sent à l’aise, on fait du théâtre quoi…n'y pas de représentation dans le sens où nous ne distinguons pas la scène de la salle : nous plongeons tous ensemble, acteurs et spectateurs pendant 1h40 dans le texte de Molière. »Cette proximité n'a pour volonté que de renforcer la dynamique des espaces, la complicité avec le public et de créer des faux huis clos (par les tabourets, par exemple, la scène de séduction entre Elmire et Tartuffe). L’utilisation d’une scène quadrifrontral transforme le rapport acteur/ spectateur par rapport au frontal. La scène devient un espace commun pour le public et les comédiens ? Il n’y a alors plus de cachettes possibles, tout est montré aux spectateurs, pas d’ornements… De la même manière, a été fait le choix de costumes sans artifices contemporains. Les costumes sont choisis de manière à correspondre à la personnalité des personnages sans trop en dire (Dorinne est en jean, Elmire est en robe cintrée)… Jean de Pange a également fait le choix de donner plusieurs personnages pour un comédien (Julien Buchy joue Marianne et Damis, Julien Kosellek joue Tartuffe et Madame Pernelle, Laurent Frattale joue Valère, Cléante et Laurent). Cette volonté s'inscrit dans le plaisir du jeu et la recherche des échos dans la pièce : s'amuser à interpréter plusieurs personnages, de sexe différent et de voir comme ils se répondent, plaisir de voir un comédien nous détruire l'illusion du théâtre pour la reconstruire, plaisir des résonances entre les jeux des personnages et comment le comédien s'en saisit pour donner de nouvelles dimensions et d'autres chemins de lecture possible à cette histoire familiale. Enfin, la particularité de ce Tartuffe est l’inclusion de musique (guitare sèche, électrique, maracas, harmonica, etc) de plusieurs manières. Tout d'abord, de façon très simple, le vers étant musical, il se marie très bien avec ce choix qui ne fait que renforcer la musicalité de la langue. Enfin, elle permet de créer une sorte de groupe, à l'image de cette famille qui, par leurs différences et similitudes ne forment qu'une unité, celle du cercle familial Jean-­‐Baptiste Poquelin, Molière, figure emblématique du patrimoine théâtral français, fait partie des grands auteurs de notre mémoire collective. Pourquoi monter un Molière ? Comment l'aborder ? Que raconte-­‐t-­‐il aujourd'hui ? Et comment le «dire» ? C'est à ces questions que professionnels du spectacle ou spectateurs amoureux du théâtre se retrouvent confrontés. Tartuffe, œuvre phare de l’œuvre de Molière, a subie de nombreuses critiques à l’époque de sa création. Cette pièce, suite à la réaction de l’église, déclencha une véritable affaire d’état et connu donc de nombreuses censures. Une pièce qui dérange, qui raconte une vérité sur son époque et la nature humaine et qui est, de nos jours, toujours d'actualité. En effet, les thématiques abordées ne cessent de brûler encore les lèvres de nos contemporains : «être ou paraître», «croire ou être cru», «dire ou raconter», «fanatisme ou croyance», «réalité ou illusion». Tartuffe raconte un huis clos familial perverti par la présence d'un dévot et se joue en vers. Cette œuvre mêle de nombreux registres (la comédie, la farce, la tragédie) et devient alors riches en rebondissements et actions en tout genre. Molière, à travers ses pièces, nous raconte une réalité brûlante de son époque, avec ses complexités, ses rouages, avec une lucidité étonnante sur la nature humaines et ses faiblesses. Jean de Pange s'est attaché à faire éclater ces histoires, ces situations, ces complexités dans un dispositif complice avec le public, où chacun se retrouve au plus proche de l'écriture de Molière tout en se jouant des résonances que cela peut avoir au XXIème siècle par le biais de la farce qu'est le théâtre. Avec la volonté de créer un «nous» (comédiens et spectateurs), nous retraversons avec honnêteté et bienveillance, des histoires devenus des mythes. Rappel des règles d'une pièce classique (Tartuffe) ==> Trois unités : temps / lieu / action. = un jour, un lieu, une intrigue Exemple : 12 heures / le salon d'Orgon / le mariage de Tartuffe et Marianne. Ces trois unités ont pour but l'intérêt dramatique et le dénouement, ils ont la volonté de maintenir l'illusion du réel. ==> Trois règles régissent cette définition : 1 -­‐ se conformer à la bienséance (respect de la morale) 2 -­‐ logique et vraisemblance des caractères dépeints 3 -­‐ pratiquer un style sobre, étranger à tous les excès Vocabulaire : Dévot, du latin « devotus » (dévoué) est une personne pieuse, attachée aux pratiques religieuses. Un faux-­‐dévot est celui qui simule la dévotion afin de servir ses intérêts personnels (imposteur, manipulateur, hypocrite). Le Tartuffe de Molière en est un exemple. Les personnages : La comédie classique repose sur la fixité essentielle des types. Ainsi, les personnages sont fixes. Tartuffe est employé par Orgon comme directeur de conscience, chose courante à l'époque. Mais Tartuffe est un faux dévot, un gueux libertin en quête d'ascension sociale. On trouve chez lui deux caractères, reflets de deux morales : celle du monde et celle des dévots. Pour résoudre cette question et ce choix cornélien, le couple Tartuffe-­‐
Orgon doit être brisé et pour ce faire, un enjeu de crise : le mariage contrarié de Marianne. Ceci est donc un enjeu purement dramatique, fonctionnel afin d'atteindre cette vraie question de la morale et de ces deux mondes dont la coexistence semble impossible. Ici, au-­‐delà de la question de la foi, Dieu et la tradition sont mis en débat avec le monde et la pensée des temps modernes. Tartuffe, durant toute la pièce, ne dévoile jamais ses intentions, il n'enlève jamais le masque (sauf à l'acte V quand Orgon le lui arrache). Il n'y a donc aucun aparté, ni de monologue adressé au public sur ses desseins ; l'hypocrite est toujours masqué et donc solitaire. Et même après que son manège ait été découvert, Tartuffe ne change pas son discours et justifie la donation comme un vrai dévot. L'hypocrisie trouve son paroxysme dans la scène 5 de l'acte IV. Tartuffe n'est dupé que dans une mise en scène d'Elmire. Dans la réalité, il joue et gagne. Son hypocrisie ne pouvait être découverte qu'en utilisant sa propre technique : le jeu, le masque et le théâtre. Elmire joue la coquette sage pour le public et la coquette libertine pour Tartuffe. Le domaine de Tartuffe est celui du jeu, des apparences. Ainsi, Tartuffe est un personnage qui est toujours dans l’excès, qui en fait trop. Cette pièce met ainsi en avant la distinction parfois difficile entre vérités et mensonges, entre fiction et réalité. Ce personnage double de Tartuffe pourrait alors être perçu comme une métaphore du théâtre ou réalité et fiction se mêle, l’essence même de la représentation. Cléante (beau-­‐frère d'Orgon) est adepte de « religion naturelle », c'est un personnage à l'image du public, un raisonneur qui est en totale clairvoyance sur Tartuffe. Avec son comique sérieux, son bon sens et son regard honnête et juste sur la religion, Cléante pose la question de la dévotion. Car si Tartuffe est un hypocrite, Orgon un aveuglé, n'y aurait-­‐il pas une place pour un vrai dévot, celui de Molière, le juste, qui tend à une vision plus moderne de la religion, celle de l'intimité avec sa foi ? Cléante, est le seul à désarmer Tartuffe grâce à un débat d'idées, seul à essayer de raisonner Orgon. Toujours en retrait de l'action, il agit cependant avec bienveillance et raison. Ne serait-­‐ce pas lui le vrai dévot ? Celui qui n'a pas besoin de le dire ? Car si un dévot peut être vu comme un directeur de conscience, n'est serait-­‐ce pas plutôt Cléante qui occupe cette place auprès d’Orgon, ne cessant de le ramener à la raison. Malgré toute les fourberies et l'hypocrisie régnante, Molière donne à voir, un exemple d’être franc et juste. Ainsi, il pourrait être perçu comme un modèle, le soutien du public et donnerait un exemple de foi par sa clairvoyance et son esprit bienveillant. Tartuffe bien qu’au cœur de l'action n'en est pourtant pas le ressort premier (le retardement de l'entrée de Tartuffe est le plus long de l'histoire de la comédie). C'est Orgon («orgè», la colère, en grec) qui est moteur et sujet de l'action, c’est pourquoi Tartuffe n'a de cesse de vouloir prendre la place d'Orgon. Un huis clos, un espace intime où le parasite ne cesse de vouloir pénétrer. Les préjudices sont circulaires : domaine privé, argent et loi. Orgon et Tartuffe entretiennent une relation particulière qui est presque de l’ordre de la relation amoureuse. En effet, la scène finale, où le masque de Tartuffe est tombé, ressemble presque à une scène de cocuage puisque Tartuffe saisit Elmire sur la table du salon. Orgon prend alors des airs de femme trompée ou un mari désavoué c'est de Tartuffe qu'il est déçu. Son admiration pour Tartuffe est telle qu’il se laisse berner par ses manigances. Orgon, personnage semi-­‐héroïque, un père-­‐roi atrabilaire (type de comédie qui représente un personnage coléreux) mais qui est également généreux dans le sens du verbe servir (comme il a servi le Prince durant la Fronde puis Tartuffe). On peut en conclure, avec une pointe d'humour, que c'est un généreux cocu et un dévot atrabilaire. A noter également le fait que Molière jouait toujours le premier rôle comique dans ses pièces. Or, dans Tartuffe, il jouait Orgon (comme Sganarelle dans Dom Juan). Ainsi, cela confirme la puissance des ressorts comiques que ce personnage utilise : interruptions, comique de mots, de gestes, amples tirades... Dorine est la bonne de Marianne et est le personnage le plus lucide, le plus actif, incisif et corrosif. Elle soulève les masques. Elle peut représenter le miroir véridique qui réfléchit en direction du public la duplicité du jeu de Tartuffe. Pour le souligner, on peut reprendre son expression lors de sa discussion avec Marianne au sujet de son mariage avec le faux-­‐dévot : « Ma foi, vous serez tartufiée ». Elmire, quant à elle, vient de la comédie espagnole, « l'admirable », « la grande coquette », timide mais qui n'hésite cependant pas à agir. Intéressons-­‐nous au cas Elmire et à son «sacrifice». Cette grande coquette ne cessera de jouer avec la frontière entre son honneur et son image de coquette libertine. Elmire est-­‐elle réellement séduite par Tartuffe ? C'est une question que l'on peut se poser. Dans sa scène de jeux de dupes avec Tartuffe à l'acte V, seule sa toux lui permet de maintenir l'honneur mais elle est prête à aller jusqu'au bout afin de lever le masque. Damis a hérité du caractère de son père. Mêlé à son adolescence, c'est un emporté qui ne raisonne pas et se laisse emporter par ses émotions. Pernelle est la plus vieille, elle est le socle familial et est donc toute-­‐puissance. Elle est la dernière à découvrir la vérité puisque la révélation du mensonge s'opère de façon décroissante par ordre d'importance hiérarchique dans la famille. La pièce : Tartuffe est une pièce qui joue également sur le regard. Dans cette pièce on s’épie, il y a ceux qui jouent et ceux qui regardent. Citons comme exemple Dorine écoutant la scène Marianne-­‐Orgon, alors qu'il croit parler à sa fille en privé de son projet de la marier avec son directeur de conscience. Cette comédie utilise aussi un autre procédé comique, hérité de la farce médiévale, le cocuage. Nous en avons ici deux trios : Marianne-­‐Valère-­‐Tartuffe et Tartuffe-­‐Orgon-­‐
Elmire. Ces jeux de dupes et de manipulation, qu'on appelle aujourd'hui « tartufferie » Tartuffe occupe dans cette pièce la place du parasite, celui qui vient perturber l’univers familial. Cette pièce se déroule en huit clos, au sein de l’univers familial, permettant une source tragique, la famille est alors prise au piège comme dans une souricière. Comme dans Théorème de Pasolini ou Boudu sauvé des eaux de Renoir, un personnage parasite vient s’immerger et bouleverser l’univers familiale jusqu’à le transformer de l’intérieur. D’autres mises en scène célèbre de Tartuffe : Arianne Mnouchkine, Théâtre du Soleil : présente une actualisation de Tartuffe en transformant le faux dévot en islamiste intégriste qui utilise sa dévotion pour cacher les enjeux politiques de ses actes. Louis Jouvet en fait un personnage humain. Antoine Vitez : Tartuffe est une pièce contre la vraie religion et non contre la fausse. Elle dit que c'est le salut lui-­‐même qui est une imposture, que l'imposture c'est l'idée du salut tantôt jésuite (par sa doctrine), tantôt janséniste (par son emportement contre l’ajustement des femmes)… «Une sobriété pleine d’exigence : mouvement et diction n’ont aucun artifice derrière lequel se ranger. La pièce ainsi jouée, le verbe de Molière entre en action dans toute sa force, et les attaques à l’alexandrin se dégustent piquantes. Que faire d’autre alors que rire copieusement ? Les comédiens sont tous excellents : il se dégage d’eux une aisance, une compréhension exquise du texte, un goût pour la précision, un rapport fin au public. Une mise en scène et un jeu de haut niveau, d’une technicité remarquable.» Walter Géhin, plusdeoff.com, 15 juillet 2014 «Cette manière électrique de jouer du Molière diffuse sur ces angles une certaine lumière. Nous assistons ravis à cette joute lyrique. Par leur humour, leur rythme et leur modernité, les comédiens transcendent le texte. La compagnie Astrov donne ainsi à l’intrigue toute sa félicité.» Matthieu Maniaci, La Provence, 25 juillet 2014 « Tarfuffe , un texte classique ? La compagnie Astrov revisite ce Molière et entraîne avec elle le public de L’Entrepôt dans une joute verbale haletante et d’une grande modernité. » Aurélie Plaut, Les Trois Coups, 12 juillet 2014 «Cette manière électrique de jouer du Molière diffuse sur ces angles une certaine lumière. Nous assistons ravis à cette joute lyrique. Par leur humour, leur rythme et leur modernité, les comédiens transcendent le texte. La compagnie Astrov donne ainsi à l’intrigue toute sa félicité.» Matthieu Maniaci -­‐ La Provence -­‐25 juillet 2014 Jean de Pange Metteur en scène Jean de Pange, comédien et metteur en scène, crée sa propre compagnie en 2004 : Astrov. Avec sa compagnie, il traverse et dialogue avec les œuvres sans avoir une réelle volonté de se les approprier. Ensemble, ils travaillent aussi bien sur des textes du répertoire (Molière, Le retour au désert de Koltès…), que sur des créations théâtrales issues d’écritures documentaires (Ma nostalgie, D’ailleurs, pour le Festival Passages 2013 ; Transit, coécrit et interprété avec des sans-­‐papiers), de commandes à des auteurs (Understandable ? de Shiro Maeda, créé à Tokyo en 2012 ; Pourquoi j’ai tué Serge G...
présenté à La Manufacture – Scènes Contemporaines à Avignon ; Tentation, création française de l’auteur catalan Carles Batlle ; Je t’écris, mon amour de Emmanuel Darley – création 2016). Il a également travaillé pour l’Opéra de Metz, il a adapté et mis en scène The Fairy Queen de Purcell pour l’Opéra de Rennes, Pelleas et Mélisande et Le Jour des Meurtres. Jean de Pange ne se voit pas comme un metteur en scène, il travaille sur une mise en espace, il se positionne plus comme un accompagnateur que comme un créateur. Le processus créateur est selon lui façonné par l’ensemble des acteurs qui travaille sur le spectacle. Les acteurs sont perçus comme constamment responsable et créateur de situation en direct. Selon Jean de Pange, les acteurs ne sont pas dirigés par le metteur en scène, mais par les situations, permettant ainsi de rendre chacune des représentations uniques. Au commencement de la création, les acteurs interprètent tous les rôles, dans une recherche de mise en situations précises des acteurs, avant d’en ressortir une distribution possible. La mise en espace est construite à la suite de cela. Jean de Pange est artiste associé à l’EBMK Scène Conventionnée Écritures Contemporaines de Metz. Par ailleurs, Jean de Pange est pédagogue associé à l’Université de Lorraine et intervient régulièrement en milieu carcéral. © Olivier Dancy 

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