Les travailleurs plus âgés sont-ils dépassés
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Les travailleurs plus âgés sont-ils dépassés
COMMUNIQUÉ DE PRESSE Les travailleurs plus âgés sont-ils dépassés ? L’idée d’arrêter de travailler plus tôt ne peut être plus attrayante que celle de travailler plus longtemps Bruxelles, 11/12/2012 – La pyramide de la population belge ressemble de plus en plus à un ‘entonnoir’. La population en âge de travailler ne peut plus couvrir les coûts des seniors, une catégorie à croissance rapide. Travailler plus longtemps semble être une des solutions : un défi énorme pour les entreprises ET leurs travailleurs. Le prestataire de services RH Securex a sondé l’avis des cadres dirigeants et des travailleurs sur l’idée de travailler plus longtemps et sur les mesures appliquées à l'heure actuelle. La productivité peut augmenter avec l’âge Les travailleurs plus âgés sont trop vite mis à l’écart voire même condamnés, par exemple par le système de chômage avec complément d’entreprise (l’ancienne prépension). Cependant, il n’existe que peu d’indications que les prestations de travail diminueraient 1 systématiquement avec l’âge . La plupart des études n'établissent aucune relation ou même 2 un rapport positif, entre l’âge et la productivité. L’âge serait de fait moins déterminant que les capacités individuelles. Ainsi, il existe des emplois où les prestations s’améliorent ou restent constantes avec l’âge. Cela s’applique essentiellement aux tâches pour lesquelles une expertise est requise. Dans d’autres fonctions, les travailleurs plus âgés peuvent jouer un rôle important dans l’ancrage des connaissances au sein de l’entreprise et le transfert de celles-ci aux plus jeunes. « Les travailleurs plus âgés sont des maillons cruciaux au sein d’une entreprise. De plus, ils sont tout autant, voire plus motivés, satisfaits, impliqués et favorables à l’entreprise que leurs collègues plus jeunes », souligne Hermina Van Coillie, HR Research Expert chez Securex. Un fossé de 5 ans jusqu’à l’âge de la pension Les résultats de l’étude de Securex démontrent que les Belges aimeraient travailler jusqu’à 60 ans, soit pas moins de cinq ans avant l’âge légal de la pension actuel. Cependant, le travailleur belge pense qu’il lui faudra travailler jusqu’à l’âge de 63 ans. Cela représente toujours un fossé de deux ans par rapport à l’âge légal de la pension. Prof. Dr. Luc Sels de la KU Leuven explique : « Aujourd'hui, en Flandre, 100 personnes actives travaillent pour environ 133 personnes non actives. D’ici 2020, ce ratio atteindra probablement 138 unités. En Wallonie, il est actuellement déjà de 169 sur 100. Il est dès lors crucial d’augmenter le taux d’activité et un moyen efficace d’atteindre cet objectif consiste à remettre au travail les personnes âgées de plus de 50 et de 55 ans. Cela peut paraître paradoxal mais une politique de fin de carrière efficace nécessite que nous pensions moins en termes d’âge. Les travailleurs de plus de 50 ans sont trop souvent considérés comme une catégorie d’âge homogène. Une politique du personnel efficace doit autant que possible être orientée vers le développement et l’utilisation des capacités de tous les collaborateurs, toutes catégories d’âge confondues. Cela signifie qu’il faut éviter le plus possible de se baser sur l’âge en tant que critère de différenciation, et tenir compte des possibilités et besoins de chaque collaborateur qui diffèrent parfois à chaque phase de vie. » 1 2 Posthuma, R. A. & Campion, M. A. (2009). Age Stereotypes in the Workplace: Common Stereotypes, Moderators, and Future Research Directions. Journal of Management, 35 (1), pp. 158-188 e.g. McEvoy, G.M. & Cascio, W.F. (1989). Cumulative evidence of the relationship between employee age and job performance. Journal of Applied Psychology, 74, pp. 11-17.; Rosen, B. & Jerdee, T.H. (1988). Managing older workers. careers. Research in Personnel and Human Resources Management, 6, pp. 37-74. COMMUNIQUÉ DE PRESSE Hermina Van Coillie, HR Research Expert chez Securex, conseille : « Offrez les mêmes chances à tous les collaborateurs. N’encouragez en aucun cas certaines mesures destinées exclusivement à des groupes spécifiques de travailleurs et n’utilisez ni l’âge, ni le statut, ni le sexe comme critères pour proposer ou non certaines mesures à un travailleur. Ne vous basez dès lors pas sur des catégories telles que jeune, vieux, ouvrier, employé, homme et femme et concentrez-vous sur l’individu. » Concrètement : personnalisez votre politique du personnel. Les travailleurs motivés veulent travailler plus longtemps La motivation est indispensable pour que les collaborateurs travaillent plus longtemps. L’étude démontre que le rôle et l’attitude du supérieur hiérarchique sont essentiels à cet égard. Les managers ont un impact sur les conditions de travail et sur le contenu du travail et par conséquent, sur la motivation de leurs collaborateurs. Si même les supérieurs ne sont pas convaincus du fait que les travailleurs de plus de 60 ans doivent travailler plus longtemps, le chemin à parcourir est encore bien long. Près d’un manager sur quatre (24,7 %) des entreprises participantes trouve qu’il n’est pas souhaitable que les travailleurs de leur entreprise continuent à travailler après l’âge de 60 ans. Près d’un manager sur huit (12 %) estime que l’investissement dans des travailleurs plus âgés ne s’amortit pas de lui-même. « Probablement parce que le lien automatique entre le salaire et l’ancienneté a souvent pour effet que les travailleurs plus âgés sont les plus chers » affirme Hermina Van Coillie de Securex. Les entreprises doivent prendre des initiatives au plus vite. Dès le 1 janvier 2013, toutes les entreprises de plus de 20 travailleurs doivent établir un plan relatif à l'emploi des travailleurs de plus de 45 ans, selon la CCT n° 104. Son objectif est le maintien ou l'accroissement, au sein de l'entreprise, du nombre de travailleurs âgés de 45 ans et plus. Comment l’employeur peut-il améliorer la motivation ? Les employeurs peuvent motiver leurs collaborateurs à travailler plus longtemps de deux manières : ‘ménager’ et/ou développer. Une politique visant à ‘ménager’ les travailleurs implique d’alléger la charge de travail, notamment par le biais de modifications de fonction, d’adaptations ergonomiques ou d’aménagements du temps de travail. Par conséquent, les travailleurs sont moins chargés au niveau physique et mental. Une politique visant à développer permet aux travailleurs d’évoluer et de s’épanouir, grâce par exemple à des formations de perfectionnement et des recyclages mais également en offrant un développement de carrière. Il ne faut pas uniquement ‘ménager’, il faut surtout développer Actuellement, les autorités, les partenaires sociaux et les travailleurs eux-mêmes ont encore, souvent sur la base d’automatismes du passé, recours à des mesures permettant de ‘ménager’ davantage les collaborateurs, alors que les mesures de développement sont tout aussi importantes. Ces dernières améliorent l’implication et la motivation, ce qui pousse les travailleurs à travailler plus longtemps. ‘Ménager’ peut être judicieux, mais peut aussi avoir des conséquences négatives : en effet, une telle politique renforce les stéréotypes courants selon lesquels les travailleurs plus âgés ne peuvent plus suivre. De plus, ces mesures peuvent dissuader les employeurs à engager des travailleurs de plus de 50 ans. L’étude de Securex montre qu’une politique de développement offre des résultats bien meilleurs, tant pour les travailleurs plus jeunes que plus âgés, même si certaines mesures fonctionnent mieux chez les plus âgés que chez les plus jeunes ou inversement. Certaines mesures sont également mieux adaptées aux employés qu’aux ouvriers (et inversement). Pour les ouvriers plus âgés, le développement de carrière est par exemple la mesure qui fonctionne le mieux. Il s’agit clairement d’une mesure de développement. COMMUNIQUÉ DE PRESSE Un changement de mentalité s’impose de toute urgence Le travail constitue une partie importante de notre identité, un élément qui donne sens à notre vie. Par conséquent, il serait trop simple de faire une croix sur certains collaborateurs, uniquement sur la base de l’âge, parce qu’ils seraient ‘trop chers’ ou ‘moins rentables’. De plus, c’est totalement injustifié dans le contexte économique actuel. Un changement de mentalité s’impose dès lors, tant auprès des entreprises et leurs dirigeants, que des autorités, des partenaires sociaux et des travailleurs. Les entreprises ont tout intérêt à évoluer d’une politique visant à ‘ménager’ vers une politique visant à ‘développer’ et à proposer des solutions sur mesure à tous les collaborateurs en vue de leur employabilité à plus long terme. « Un premier défi consiste à faire table rase des préjugés, comme le montre l’étude du 3 Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme . Le rôle des supérieurs hiérarchiques est essentiel pour activer et dynamiser la politique du personnel. Ces derniers ont un impact considérable sur les conditions de travail et le contenu du travail de leurs collaborateurs. Ils peuvent rendre l’idée de travailler plus longtemps plus attrayante qu'un arrêt anticipé » conclut Frank Vander Sijpe, HR Research Director chez Securex. Demandez l’étude complète via e-mail à [email protected] Cette étude est le résultat d'une collaboration entre : La KU Leuven (Faculté Economie et sciences des entreprises, Groupe d’Etudes Personnel & Entreprise) et Securex HR Research & Measurement. Les responsables du projet sont le Prof. Dr. Luc Sels (KU Leuven), le Prof. Dr. Anneleen Forrier (KU Leuven), le Prof. Dr. Rein De Cooman (KU Leuven), et Dr. Hermina Van Coillie (Securex). Elise Marescaux (KU Leuven) a collaboré à la collecte des données. Dave Stynen (KU Leuven/Université de Maastricht) a travaillé à ce projet en tant que chercheur et utilise ces données pour sa thèse de doctorat à la KU Leuven. Cette étude est basée sur 2 échantillons indépendants : Échantillon 1 : l’échantillon de benchmarking Cet échantillon est indépendant de l’entreprise et est représentatif du marché de l’emploi belge des salariés. Il se compose de 1 525 répondants. Cette étude a été menée dans le cadre de l’étude de benchmarking réalisée par ZebraZone. Nous avons rassemblé les données par le biais d’enquêtes en ligne. Afin de garantir la représentativité de l’échantillon, les caractéristiques sociodémographiques telles que le sexe, l’âge, le statut et la région ont été prises en compte. Les données ont été rassemblées en janvier 2012. Échantillon 2 : l’échantillon de l’entreprise D’autre part, nous avons sondé neuf entreprises quant à leur politique visant à ‘ménager’ et développer les collaborateurs et en avons retenu huit4 pour les analyses. Chaque entreprise compte plus de 1 500 travailleurs et est active dans le secteur privé. Il s’agit plus précisément de deux entreprises dans le secteur de la métallurgie, d’une entreprise de l’industrie du bois et du papier, de deux entreprises dans le secteur bancaire et du crédit, d’une entreprise dans le secteur du transport, de la logistique et de la distribution, d’une entreprise de services dans le domaine des ressources humaines et d’une entreprise de services dans le domaine des soins de santé5. En tout, 705 travailleurs et 85 managers ont répondu. Le taux de réponse est respectivement de 45,9 % et de 66,4%. Le nettoyage6 des données a réduit ce nombre à 636 travailleurs et 85 managers. Dans chaque entreprise, nous avons interrogé les managers et les membres de l’équipe sur la politique du personnel menée. Les données ont été rassemblées entre octobre 2011 et janvier 2012. 3 http://www.diversite.be/?action=artikel_detail&artikel=828 Une entreprise a été laissée de côté car elle comptait trop peu de participants. Pour les analyses des managers, nous avons néanmoins tenu compte de l’ensemble des entreprises afin d’avoir suffisamment de managers. 5 Parmi cet échantillon, 49,5 % des répondants sont des hommes, 19,7 % des ouvriers, 80,4 % des employés (= employés 73 % + cadres 7,4 %), 52 % d’entre eux ont moins de 45 ans, 48 % ont 45 ans ou plus. Ce score de cut-off est généralement accepté dans les études relatives à la santé au travail (Ilmarinen J. (2006). Towards a Longer Worklife! Ageing and the quality of worklife in the European Union. Helsinki: National Institute for Occupational Health.). 11 % des répondants ont un niveau de formation inférieur (enseignement primaire, enseignement secondaire inférieur), 71,9 % d’entre eux ont un niveau de formation moyen (enseignement secondaire supérieur, enseignement supérieur de type court) et 17,1 % ont un niveau de formation supérieur (enseignement supérieur de type long, universitaire). 6 Les réponses inutilisables pour les analyses ont été retirées de l’ensemble de données, par exemple les questionnaires complétés à moins de 80 % et les réponses non valables. 4 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Securex Securex offre une expertise spécifique, des conseils et des solutions innovantes dans tous les domaines de la gestion du capital humain et croit fermement que les salariés représentent le moteur de la croissance d'une entreprise. Logiquement, notre devise est ‘human capital matters’. Le certificat Investors in People démontre que l’entreprise commence avant tout par son propre personnel. Securex compte parmi ses clients des particuliers, des starters et des indépendants mais également des petites, moyennes et grandes entreprises et des organismes publics. Le Groupe Securex s’appuie sur 4 centres de compétences clés : HR Services, Health & Safety, HR Insurance et HR Consulting. Securex offre un large éventail de produits et de services : d’une mutualité pour particuliers à l’administration des salaires, en passant par des produits d’assurance adaptés et un conseil spécifique en matière de gestion des talents, de prévention et de bien-être au travail, de recrutement et de HR Interim Management pour indépendants et entreprises. En 2011, Securex a réalisé un chiffre d’affaires de 233 millions d’euros. Le groupe est actif en Belgique, France et Luxembourg, et compte 1.600 travailleurs répartis dans 30 bureaux régionaux. Ils fournissent des services à plus de 150.000 particuliers et entreprises, plus de 120.000 indépendants et plus de 6.500 courtiers, comptables et expertscomptables partenaires privilégiés. Pour plus d’informations : www.securex.be/presse (press corner) - www.human-interest.be (blog) Contacts presse Securex Karolien De Prez - Press Relations T 02 729 92 78 - E-mail : [email protected] Thierry Constant – Group Communication Director T 02 729 94 11 – E-mail : [email protected] Interel Belgium Marie-Amélie Lenaerts T 02 761 66 24 - E-mail : [email protected]