20100627 - Entretien Pierre Duquesne

Transcription

20100627 - Entretien Pierre Duquesne
LA FRANCE DANS LA
PRESSE PALESTINIENNE
Dimanche 27 juin 2010
Consulat Général de France à Jérusalem
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www.consulfrance-jerusalem.org
Service de Presse
Entretien de Pierre Duquesne au quotidien d’Al-Ayyam (27 juin 2010)
Entretien exclusif avec le conseiller du Président Sarkozy
Al Ayyam
(Les jours)
- UNE-
Pierre Duquesne : la France est prête à accueillir une nouvelle
conférence des donateurs qui se tiendrait sur la base d’un nouveau
plan palestinien de développement et dans une perspective politique
L’allégement du blocus sur Gaza doit inclure les exportations vers la Cisjordanie et l’étranger
Nous attendons la publication de la liste des produits interdits dans les plus brefs délais et
celle-ci doit être courte
Le soutien financier arabe est plus faible qu’il ne l’a jamais été
L’Ambassadeur Pierre Duquesne, envoyé du Président Sarkozy pour la conférence des
donateurs de Paris, a déclaré lors d’un entretien exclusif à Al-Ayyam que la France était prête à
accueillir une nouvelle conférence des donateurs, à condition que celle-ci soit basée sur un nouveau
plan palestinien de réforme et de développement et qu’elle ne soit pas de nature purement financière,
mais qu’elle s’inscrive dans un cadre politique. Il a indiqué que la question était à l’étude : « nous
allons discuter avec nos partenaires, mais encore une fois, cela doit avoir lieu dans une perspective
politique ».
Pierre Duquesne a critiqué la faiblesse du soutien financier des pays arabes à l’Autorité
palestinienne cette année : « on ne peut dire qu’on va aider lorsqu’il n’y aura plus besoin d’aide.
L’aide donnée aujourd’hui est destinée au peuple palestinien, au financement de la construction des
institutions étatiques et, naturellement, à la reconstruction de Gaza. Sur cette dernière question, les
Ce document a été réalisé à partir d'une traduction libre des articles de la presse palestinienne et ne reflète aucunement
la position officielle des autorités françaises. Son contenu n'engage pas la responsabilité du Consulat général de France.
pays arabes ont déclaré qu’ils allaient établir un fonds spécial. Ils se sont engagés à donner beaucoup
d’argent pour cela et il faut qu’ils remplissent leurs engagements ».
Le responsable français a également déclaré que la « liste négative » des produits dont Israël
va interdire l’entrée à Gaza devait être courte et publiée le plus rapidement possible : « le passage
d’une liste dite positive, qui répertorie les marchandises autorisées à passer, à une liste négative, qui
répertorie les biens interdits, est une bonne chose et nous souhaitons voir cette liste rapidement. Les
marchandises interdites et les biens à double usage sont connus, la liste doit donc être la plus courte
possible et elle doit également être diffusée le plus tôt possible, il ne faut pas longtemps pour
l’établir ».
A ce propos, il a signalé que plusieurs questions étaient encore en discussion, comme l’entrée
du ciment et des fers à béton, ainsi que la capacité des points de passage et celle de la relation
commerciale entre la Cisjordanie et Gaza : « nous comprenons les préoccupations sécuritaires
israéliennes, mais nous ne croyons pas qu’exporter de la nourriture, des fleurs ou des produits agroalimentaires en général représente une menace à la sécurité d’Israël. Il faut libérer les exportations,
cette question aussi est en cours de discussion ».
Il a expliqué que le peuple palestinien avait la capacité de reconstruire Gaza en quelques
mois, mais que cela dépendait de deux choses : d’une part, l’entrée des matériaux à Gaza (ciment,
fer, etc.) ; d’autre part, la tenue des promesses faites par les pays arabes.
Pierre Duquesne a indiqué que lors du prochain dîner de suivi le 1er juillet, « nous allons
évaluer la situation sur trois niveaux : celui des engagements pris par les donateurs lors de la
Conférence de Paris ; celui de l’exécution par l’Autorité palestinienne du plan de réforme et de
développement ; enfin, celui de la mise en œuvre par Israël de la levée des restrictions aux accès et
mouvements. La situation à Gaza sera également évoquée. Je pense que Tony Blair va saisir
l’occasion pour faire le point sur les résultats de ses contacts avec les Israéliens. Enfin, nous allons
discuter de la direction à prendre pour l’année prochaine ».
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Texte intégral de l’interview :
Al-Ayyam : il y a quelques jours, le gouvernement israélien a déclaré son intention
d’alléger le blocus à Gaza. Comment la France voit cette évolution, et, d’après vous, que doit-il se
passer après ?
Pierre Duquesne : les décisions israéliennes sont bien évidemment liées aux récents
évènements dramatiques, mais également à ce que la communauté internationale, les institutions
internationales, l’Union européenne et d’autres n’ont cessé de répéter : le blocus est contre-productif.
C’est pourquoi je pense que l’évènement dramatique de la flottille a peut-être été l’évènement
déclencheur, mais que ce changement n’a été possible que grâce à la pression continue exercée ces
derniers mois par la communauté internationale.
Le passage d’une liste dite « positive », qui répertorie les marchandises autorisées à passer, à
une liste « négative », qui répertorie les biens interdits, est une bonne chose et nous souhaitons voir
cette liste rapidement. Les marchandises interdites et les biens à double usage sont connus, la liste
doit donc être la plus courte possible et elle doit également être diffusée le plus tôt possible, il ne faut
pas longtemps pour l’établir.
Naturellement, pour ce qui est du ciment et des fers à béton, la question est plus complexe et
demeure en suspens car il est probable que ces marchandises resteront sur la liste des biens à double
usage. Cependant, si la bande de Gaza rouvre, ces produits ne profiteront pas seulement aux projets
des Nations Unies. Nous avons par exemple un projet français, celui de la réhabilitation de l’hôpital
Al-Quds, que j’ai visité il y a deux jours lors de mon déplacement à Gaza, pour lequel le
gouvernement israélien a autorisé l’entrée des matériaux. Nous souhaitons que les Israéliens
autorisent l’entrée des matériaux pour d’autres projets, sans quoi les matériaux entreront de toute
façon par les tunnels, bien que de moindre qualité. Nous croyons qu’il est possible de contrôler ces
produits et de dissiper les craintes de détournement.
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Par ailleurs, il y a bien sûr la question de la capacité des points de passage : nous avons
toujours dit que les points de passage ne permettaient pas un flux suffisant de produits. La question
de savoir quels points de passage utiliser - Karni, Kerem Abou Salem ou d’autres - reste posée.
En outre, il y a la question des exportations de Gaza vers le reste du monde, et d’abord vers la
Cisjordanie, car nous souhaitons préserver une relation commerciale entre Gaza et la Cisjordanie.
Nous comprenons les préoccupations sécuritaires israéliennes, mais nous ne croyons pas qu’exporter
de la nourriture, des fleurs ou des produits agro-alimentaires en général représente une menace à la
sécurité d’Israël. Il faut libérer les exportations, cette question aussi est en cours de discussion.
Tout cela constitue une première étape dans la bonne direction, en vue de la fin du blocus de
Gaza, en espérant que ces mesures seront mises en œuvre rapidement et sans longues négociations,
car le diable se cache toujours dans les détails.
Placer des forces européennes sur les points de passage est une idée française
Al-Ayyam : on parle aussi de l’idée de placer des contrôleurs européens sur les points de
passage entre Gaza et Israël. Est-ce que cette idée a été discutée ?
Pierre Duquesne : oui, nous en avons discuté mais il n’y a pas eu d’accord. Cette idée est
une idée française. Il y a actuellement une équipe de contrôleurs européens qui est prête à être
utilisée pour le point de passage de Rafah, ainsi éventuellement que sur d’autres points de passage.
L’idée reste sur la table, dans l’attente d’un accord entre les différentes parties concernées.
Une reconnaissance israélienne de l’inefficacité du blocus
Al-Ayyam : certains rapports ont indiqué que la décision israélienne marque une
reconnaissance que les efforts pour faire tomber le Hamas à Gaza ont échoué. Partagez-vous cette
analyse ?
Pierre Duquesne : je suis convaincu que la décision israélienne est intervenue suite à la prise
de conscience par le gouvernement israélien que le blocus est inefficace politiquement et
économiquement, qu’il engendre trafics et marché noir et qu’il n’a pas eu l’effet désiré sur les
personnes visées. C’est pour cela qu’avec la communauté internationale, nous avons répété durant
les deux dernières années que ce blocus ne réussirait pas, quels que soient ses objectifs. Je pense que
c’est donc une reconnaissance que nous avions raison. Ce n’est ni une victoire, ni une défaite pour
personne, mais cette décision n’a pas été prise du jour au lendemain et n’aurait pas eu lieu sans des
pressions continues de la communauté internationale. Comme je l’ai déjà dit, nous sommes attachés
à la sécurité d’Israël et nous souhaitons que rien ne vienne la menacer, mais nous sommes
convaincus qu’exporter des fraises de Gaza ne constitue en aucun cas une menace à la sécurité
d’Israël.
Il est possible de reconstruire Gaza en quelques mois
Al-Ayyam : vous avez dit que vous vous étiez rendus à Gaza il y a deux jours. Etant donné
la dernière décision israélienne, combien de temps faudra-t-il selon vous pour reconstruire Gaza ?
Pierre Duquesne : il est très difficile de répondre, surtout que la question de l’entrée des
matériaux de construction est encore en cours de négociation. A Gaza, j’ai rencontré des gens qui
travaillent dans le secteur économique, des hommes d’affaires, des banquiers et des agriculteurs, et
je crois qu’ils sont capables de faire bien des choses rapidement. La question de savoir ce qui va se
passer pour le ciment, les fers à béton et autres reste posée. Une autre question est celle de savoir si
les pays donateurs vont remplir les engagements qu’ils ont pris durant la Conférence de Charm El
Cheikh en 2009, car rien ne peut avoir lieu sans argent.
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A cet égard et plus généralement en ce qui concerne le financement de l’Autorité
palestinienne, l’argent provenant des pays arabes est d’une grande importance. Les pays arabes ont
pris lors de la conférence de Charm El Cheikh des engagements à hauteur d’un milliard six cent
millions de dollars pour la reconstruction de Gaza. Je suis convaincu que le peuple palestinien a le
potentiel pour reconstruire en quelques mois plutôt qu’en quelques années.
Nous suivons les résultats de la conférence de Paris et la situation à Gaza
Al-Ayyam : au sujet de la conférence des donateurs de Paris, il y aura la semaine
prochaine un dîner de suivi des co-présidents de la Conférence de Paris pour soutenir la
construction de l’Etat palestinien. Quels seront les sujets évoqués ?
Pierre Duquesne : le dîner aura lieu au niveau politique, avec la participation du ministre
des Affaires étrangères et européennes Bernard Kouchner, l’envoyé du Quartet Tony Blair, le
ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Støre et la Haute Représentante pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton. Ce niveau politique est très important pour
préserver l’élan acquis. En outre, j’effectue des visites régulières dans la région pour préparer ces
dîners de suivi et pour rencontrer les différentes parties.
Durant cette réunion, nous allons évaluer la situation sur trois niveaux : celui des
engagements pris par les donateurs lors de la Conférence de Paris ; celui de l’exécution par
l’Autorité palestinienne du plan de réforme et de développement ; enfin, celui de la mise en œuvre
par Israël de la levée des restrictions aux accès et mouvements. La situation à Gaza sera également
évoquée. Je pense que Tony Blair va saisir l’occasion pour faire le point sur les résultats de ses
contacts avec les Israéliens. Enfin, nous allons discuter de la direction à prendre pour l’année
prochaine ».
Le cadre de Paris est toujours en vigueur et je crois que c’est la première fois qu’il y a un tel
succès - je dis cela car j’ai participé à d’autres conférences dans d’autres pays. Il y a des progrès sur
tous les fronts, même si ce n’est pas au même rythme : du côté des donateurs, ils ont rempli leurs
engagements, même si en 2010 nous avons un problème avec les pays arabes qui sont pratiquement
absents ; de son côté l’Autorité palestinienne a réalisé beaucoup de choses et doit continuer ; en ce
qui concerne Israël, il y eu une levée des restrictions, même si celle-ci a été tardive - elle n’est
intervenue qu’il y a un an. Tout cela, ce sont des réalisations concrètes.
Pour être franc, personne ne croyait en décembre 2007 qu’on en arriverait là aujourd’hui, 30
mois après la Conférence de Paris. Ceci est le résultat d’un effort et d’une détermination continus.
Ces dîners de suivi servent à maintenir l’élan et la pression sur toutes les parties. C’est une nouvelle
méthode que nous avons inventée, quand le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a
déclaré le 17 décembre 2007 à l’issue de la Conférence de Paris que celle-ci continuait,
contrairement aux conférences qui se concluent d’habitude sur une belle déclaration de tous les
participants. Ce suivi au niveau politique a une influence sur toutes les parties, y compris sur les
donateurs.
La performance des pays arabes est très faible
Al-Ayyam : vous avez parlé de la faible performance des pays arabes cette année ?
Pierre Duquesne : la performance des pays arabes est très faible, plus faible qu’elle ne l’a
jamais été. Un des points qu’ils mettent en avant est qu’ils souhaiteraient voir un progrès sur le
terrain. Or, même si la levée des restrictions par Israël est arrivée tardivement, il y a à peu près un
an, il y a quand même eu des progrès réels : quiconque se rend à Naplouse, par exemple, peut
s’apercevoir de cette réalité.
Deuxièmement, ils lient leur aide financière à la dimension politique, c’est-à-dire à la
réconciliation inter-palestinienne et au processus de paix. Nous comprenons cela, mais à l’heure
actuelle l’Autorité palestinienne a un besoin urgent de liquidités. C’est maintenant que l’aide est
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importante, et pas lorsque tous les problèmes seront résolus et la réconciliation réalisée. En réalité, à
ce moment là il n’y aura plus besoin d’aide.
On ne peut dire qu’on va aider lorsqu’il n’y aura plus besoin d’aide : l’aide donnée
aujourd’hui est destinée au peuple palestinien, au financement de la construction des institutions
étatiques et, naturellement, à la reconstruction de Gaza. Sur cette dernière question, les pays arabes
ont déclaré qu’ils allaient établir un fonds spécial. Ils se sont engagés à donner beaucoup d’argent
pour cela et il faut qu’ils remplissent leurs engagements.
Naturellement, on peut comprendre certaines de leurs préoccupations, mais même si ça arrive
tardivement, les choses vont actuellement dans la bonne direction en ce qui concerne la Cisjordanie
et Gaza. Encore une fois, si on revient 18 mois en arrière, personne ne s’attendait à ce qui s’est
passé. Cependant, nous voulons voir encore davantage de progrès.
Des idées pour deux conférences
Al-Ayyam : on dit que la France réfléchit actuellement à un sommet des donateurs pour
discuter du financement du plan du gouvernement palestinien pour construire les institutions de
l’Etat ?
Pierre Duquesne : il y a deux choses différentes : d’une part, l’idée d’un sommet pour
discuter des aspects politiques, par exemple dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée ; d’autre
part, nous sommes prêts à accueillir une nouvelle conférence des donateurs, à condition que celle-ci
ne soit pas seulement une conférence des donateurs, mais qu’elle s’inscrive dans une perspective
politique, comme c’était le cas en 2007, et que ce cadre politique évoque également des négociations
politiques et la construction de l’Etat.
Un nouveau plan de l’Autorité palestinienne
Al-Ayyam : quelle est la position des parties par rapport à cette deuxième conférence ?
Pierre Duquesne : Je pense que tout le monde est d’accord pour dire qu’il en faut une. Cela
veut dire également que l’Autorité palestinienne doit avoir un nouveau plan à présenter, c’est-à-dire
un nouveau plan de réforme et de développement. Il y a eu des progrès, mais il reste encore des
choses à faire. Par exemple, il y a eu un grand progrès dans la gestion financière et il ne reste
probablement pas grand chose à faire à ce niveau, même s’il ne faut surtout pas revenir en arrière par
rapport à ce qui a été réalisé. Les questions prioritaires concernent plutôt les secteurs de l’état de
droit, de la justice, de la santé et de l’éducation, où il y a beaucoup à faire. Cela doit, bien sûr,
s’inscrire dans une vision qui englobe à la fois la Cisjordanie et Gaza. Lors de la conférence de Paris
de 2007, le plan palestinien de réforme et de développement concernait à la fois la Cisjordanie et
Gaza et il faut maintenir cela, c’est très important.
Je pense que tout le monde est d’accord sur la nécessité de faire quelque chose et la France
est prête à répondre à la demande de l’Autorité palestinienne, mais ça ne doit pas être quelque chose
de nature exclusivement financière, mais également politique, comme la Conférence de 2007. Cet
aspect est encore plus important aujourd’hui. C’est pour cela que nous allons discuter avec nos
partenaires sur les modalités, mais encore une fois, cela doit avoir lieu dans une perspective politique
car l’impératif n’est pas seulement de pouvoir payer les salaires à la fin du mois.
Nous n’avons pas discuté d’une date pour la conférence
Al-Ayyam : on dit que cette initiative aura lieu entre septembre et novembre ?
Pierre Duquesne : nous n’en sommes pas encore arrivés là. Le plan palestinien de réforme et
de développement reste valable jusqu’à la fin de l’année. Comme je l’ai dit, nous avons besoin d’un
nouveau plan et plusieurs ministres m’ont confirmé que ce plan était en cours de préparation. Nous
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avons le temps. Comme vous le savez, en décembre 2007 nous étions pressés par le temps. Ce
nouveau plan doit s’appuyer davantage sur le secteur privé, car il ne peut pas y avoir de
développement durable de l’économie palestinienne sans le secteur privé. La conférence de
Bethléem, qui a eu lieu il y a deux semaines, est un indicateur de la disponibilité du secteur privé.
La Cisjordanie, Jérusalem et Gaza forment une seule unité
Al-Ayyam : la signature de la dernière convention d’aide budgétaire entre la France et
l’Autorité palestinienne pour l’année 2010 comprenait trois millions et demi d’euros pour
Jérusalem-Est : quel est le sens de cette déclaration ?
Pierre Duquesne : cela concerne seulement l’aide budgétaire. Comme vous le savez, il y a
également l’aide-projets : nous mettons en œuvre différents projets, permettez-moi de citer un projet
d’appui aux nouvelles technologies à Gaza, d’une valeur d’un demi million d’euros. Ce projet est
intéressant car les nouvelles technologies peuvent traverser toutes les frontières. Il y a également le
projet de Beit-Lahya et de zone industrielle de Bethléem. Derrière tout cela, il y a la volonté de
rappeler que la Palestine, ça n’est pas la Cisjordanie seulement, mais qu’elle comprend Gaza et
Jérusalem-Est. Nous ne considérons pas de manière séparée l’économie de la Cisjordanie et celle de
Jérusalem-Est, nous soutenons l’économie de Jérusalem-Est et des projets à Jérusalem-Est,
notamment des hôpitaux.
La zone industrielle de Bethléem est sur la bonne voie
Al-Ayyam : la zone industrielle de Bethléem semble être sur la bonne voie ?
Pierre Duquesne : oui, elle a été inaugurée par le ministre de l’Industrie il y a deux mois.
Nous finançons les infrastructures externes et nous devrions utiliser également une partie des fonds
pour les infrastructures internes. Nous faisons également beaucoup d’efforts pour convaincre les
entreprises françaises de venir s’installer et nous y arrivons. Il y a actuellement des négociations
avec les Israéliens, les choses avancent dans la bonne direction. C’est la première zone industrielle
qui se réalise aussi rapidement. Il est vrai que la zone n’est pas encore prête mais nous croyons que
l’Autorité palestinienne, les autorités locales et la chambre de commerce doivent travailler ensemble
pour attirer les investisseurs locaux.
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