Construire Faire fructifier - Crédit Agricole Alpes Provence
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Construire Faire fructifier - Crédit Agricole Alpes Provence
PATRiMOiNe 2009 / 2010 Le guide eXPeRT du patrimoine & Construire Faire fructifier son Édition 2009 / 2010 guide PRATiQue N° 4 patrimoine Baudouin de Segonzac patrimoine Baudouin de Segonzac & Construire son patrimoine ne se limite pas à « dénicher » de bons placements. C’est une démarche au long cours qui prend en compte la situation familiale, la capacité de financement de chacun et les besoins propres aux étapes successives de la vie. Didactique et précis, cet ouvrage présente les règles de base de la gestion de patrimoine et vous donne des clés pour réaliser les bons arbitrages en fonction de vos objectifs. Couv_Exp_Pat_Alpes_Prov.indd 1 ISBN en cours son guideS eXPeRTS 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 Tél. 01 43 23 45 72 Crédit photo : Emilia Stasiak - Fotolia. Ce guide d’informations, réalisé par Uni-éditions, vous est offert par le Crédit Agricole. Construire Faire fructifier patrimoine UNE RELATION DURABLE, ICI, ÇA CHANGE LA VIE. 30/10/09 12:44:30 Le guide EXPeRT du patrimoine En parcourant notre guide pratique n°4 de la collection « Entre nous, c’est simple, c’est clair, c’est sûr », vous découvrirez tout ce qu’il faut savoir pour faire fructifier votre patrimoine et payer moins d’impôts. Banque coopérative régionale, nous sommes au service de la réussite de vos projets. A ce titre, nous pensons que notre rôle consiste aussi à vous accompagner dans vos prises de décision. Nous nous engageons pour cela, à vous faire bénéficier d’une offre de services et de prestations d’exception, d’une information utile et de conseils experts. Sachez d’autre part, que votre conseiller patrimonial vous réserve le meilleur accueil et vous accompagne dans vos démarches d’optimisation de la gestion de votre patrimoine. Vous pourrez élaborer avec lui un bilan de votre situation patrimoniale et un plan d’action pour faire fructifier votre patrimoine, tout en optimisant votre fiscalité. Mieux vous satisfaire pour construire avec vous une relation durable fondée sur la confiance mutuelle : c’est dans cet esprit que ce guide a été conçu pour vous. Caisse régionale Crédit Agricole Mutuel ALPES-PROVENCE Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est : 25, chemin des trois cyprés, 13097 Aix-en-Provence cedex 2 RCS 381 976 448 AIX-EN-PROVENCE Société de courtage d’assurances immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le numéro 07 019 231 Bonne lecture. 2 Couv_Exp_Pat_Alpes_Prov.indd 2 30/10/09 12:44:30 Le guide EXPeRT du patrimoine Baudouin de Segonzac Le guide EXPeRT du patrimoine Avant-Propos Un patrimoine au service de vos objectifs budget, de quelle somme puis-je disposer pour réaliser mes objectifs ? Ceux-ci peuvent être de différents types : acquisition de la résidence principale, recherche de revenus complémentaires, investissement dans l’immobilier locatif, constitution d’une épargne retraite, transmission d’une partie de son patrimoine pour alléger son ISF… Il va de soi que chacun de ces C investissements se fait à différentes périodes de la hacun se constitue, dès les premières années vie. Inutile, par exemple, de se précipiter sur l’achat de vie professionnelle, une épargne de pré- de sa résidence principale à 25 ou 30 ans, si l’on doit caution destinée à assurer les dépenses im- pour cela immobiliser toute sa capacité d’épargne. prévues ou à financer les coups durs. Mais au-delà, dès Ou d’investir trop tôt sur des produits retraite, que l’on dispose d’une surface financière suffisante, dont le principal intérêt, durant la phase d’épargne, la tentation est grande d’investir sur des produits plus est de pouvoir défiscaliser ses revenus. Ou encore de rémunérateurs. En recherchant, pour certains, la per- souscrire un contrat d’assurance vie largement investi formance à tout prix, au risque d’investir sur des place- sur des fonds en actions, à l’âge où l’on doit avant tout ments inadaptés ou très exposés aux fluctuations des sécuriser son patrimoine. marchés. Ou en se laissant aveugler, pour d’autres, par les avantages fiscaux de tel ou tel autre placement mo- L’objectif de ce « guide expert » est donc bilier ou immobilier. Or, la bonne gestion d’un patri- de vous aider à effectuer les bons choix et les bons moine ne consiste pas à faire des « coups ». Mais d’abord arbitrages, aux périodes de la vie les plus indiquées, à répondre à des objectifs précis, en fonction de son âge, pour parvenir aux objectifs que vous vous êtes fixés. de sa situation familiale et de sa capacité d’épargne. Ceci, en ayant toujours à l’esprit qu’une bonne gestion patrimoniale doit toujours prendre en compte 4 Pour cela, il importe de commencer par se la durée du placement choisi et sa fiscalité, le risque poser les bonnes questions : en tenant compte de mes encouru, la disponibilité des sommes investies et, enfin, revenus et de mes besoins financiers pour boucler mon la performance escomptée. 5 Le guide EXPeRT du patrimoine Sommaire Se constituer un patrimoine les règles fondamentales . . . . . . . . . . 8 Prendre en compte les règles fiscales . . . . . . . . . . . . . . . . 58 ➜ ➜ Les effets du régime matrimonial .. . . . . . . . . . . . . . . . 10 Les régimes de communauté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Les régimes de séparation .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ➜ ➜ Pacsés plutôt que concubins .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Le concubinage .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Le pacte civil de solidarité (Pacs) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 ➜ Le temps de l’épargne disponible ➜ Une planification des investissements ....................... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 59 59 60 61 64 65 L’impôt de solidarité sur la fortune .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Les biens imposables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Les biens exonérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 14 ➜ 15 Les taxes locales sur le patrimoine immobilier .. . . . . . . . . . 71 Taxe foncière et taxe d’habitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Diversifier ses placements pour équilibrer les risques . . 16 ➜ Des opportunités en immobilier .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 ➜ Un choix de placements adaptés .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Transmettre son patrimoine. . . 72 Anticiper la transmission de son patrimoine .. . . . . . . . . 74 Gérer son patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . 20 ➜ Ce que prévoit la loi en l’absence de dispositions particulières .. . . . . . . . . . . . ➜ Une épargne de précaution pour gérer les imprévus . . . Les livrets réglementés .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les comptes sur livret .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les comptes à terme .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les fonds monétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le compte épargne logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le plan épargne logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ➜ Des placements pour améliorer votre qualité de vie .. . . . L’investissement en Bourse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Des obligations à taux fixes .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’assurance vie .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’immobilier locatif traditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le placement en SCPI et OPCI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ➜ Des produits de long terme pour préparer sa retraite ... 22 22 23 24 25 26 28 Les principaux outils juridiques et fiscaux ............... 30 31 33 34 36 38 ➜ Des investissements pour réduire ses impôts .. . . . . . . . . . . Le dispositif Scellier .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’investissement « loi Malraux » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La location meublée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Un logement en résidence de tourisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les SCPI défiscalisantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les investissements dans les PME .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ➜ 47 47 50 51 53 55 55 77 Un testament pour répartir ses biens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Une donation pour transmettre de son vivant .. . . . . . . . . . . . . . . 78 L’assurance vie pour transmettre hors succession .. . . . . . . . . . . . 80 Ce que l’on peut faire pour atteindre ses objectifs . . . . . 82 ➜ Protéger son conjoint ou son partenaire de Pacs .. . . . . . . 82 Une donation entre époux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Changer de régime matrimonial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Utiliser l’assurance vie .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 ➜ Répartir ses biens entre ses enfants ..................... 86 Faire une donation-partage .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Répartir ses contrats d’assurance vie .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Faire un pacte successoral .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 40 Une rente viagère sur vos placements .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Un PEE ou un Perco dans votre entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Un Perp ou un contrat Madelin en complément . . . . . . . . . . . . . 44 74 Enfants et conjoint sont protégés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Un testament pour les concubins et partenaires de Pacs . . . . . . 76 Des placements adaptés à vos besoins .. . . . . . . . . . . . . . . 22 6 L’impôt sur les revenus et les plus-values immobilières 58 L’investissement immobilier traditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 L’investissement immobilier défiscalisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Les sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI) . . . . . . . . . 68 Définir ses objectifs en fonction de son âge . . . . . . . . . . 14 ➜ .. . . . Les comptes à terme et comptes sur livret .. . . . . . . . . . . . . . . . . . L’épargne logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les actions et obligations .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’assurance vie .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La rente viagère .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prendre en compte sa situation familiale .. . . . . . . . . . . . 10 L’impôt sur les revenus et les plus-values mobilières ➜ Aider ses petits-enfants en utilisant la donation .. . . . . . . . 89 Utiliser les dons manuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Sauter une génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 7 Le guide EXPeRT du patrimoine Chapitre 1 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales A vant de décider d’investir ses économies dans sa résidence principale, de souscrire un contrat d’assurance vie* ou un plan d’épargne en actions (PEA), de cotiser sur des placements retraite ou de se lancer dans l’immobilier locatif, il est nécessaire de se poser les bonnes questions. Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales Car si 57 % des ménages disent posséder des placements financiers (sondage Opinion-way 2007), près d’un sur deux avoue, par ailleurs, ne rien y connaître ! Il est vrai que le foisonnement des produits financiers proposés au public, les offres d’investissement « défiscalisant », comme la complexité et les changements incessants de la fiscalité qui s’y applique, ne leur facilitent pas la tâche. Aussi est-il judicieux de commencer par faire un bilan complet de sa situation et de ses objectifs. Les décisions à prendre ne seront à l’évidence pas les mêmes selon votre capacité d’épargne, mais aussi selon votre âge et votre situation familiale. Une fois les besoins analysés, vous pourrez mettre en place une stratégie d’investissement sur des produits mobiliers et immobiliers, avec le concours de votre conseiller patrimonial. * Les mots en couleur renvoient au lexique page 92 8 9 Le guide EXPeRT du patrimoine 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales Les régimes de communauté Prendre en compte sa situation familiale Si, comme la très grande majorité des Français, vous êtes marié sans contrat, c’est le régime légal de la communauté réduite aux acquêts qui s’applique. Les biens possédés avant le mariage ou reçus ensuite Lorsqu’il s’agit de se constituer un patrimoine ou d’effec- par donation ou succession restent vos biens propres, tuer des arbitrages sur les biens ou placements que l’on tandis que ceux acquis au cours du mariage entrent possède, la première chose à faire est de tenir compte de dans la communauté et deviennent des biens com- sa situation familiale. Un jeune célibataire n’aura pas les muns, sauf indication contraire. mêmes préoccupations en la matière qu’un couple avec plusieurs enfants ou qu’un ménage de retraités. Pour Attention : si vous investissez des biens propres, par une personne seule, la question portera essentiellement exemple une somme d’argent reçue en donation, dans un sur les objectifs : épargne, projet, retraite… En revanche, bien acquis par le couple, ils perdront leur nature de biens un couple devra aussi déterminer ses choix patrimo- propres, à moins de préciser dans l’acte d’achat le montant niaux en fonction de son statut : couple marié, parte- de votre apport au moyen d’une clause de remploi. naires de Pacs ou concubins, avec ou sans enfants. Ceci, de façon à protéger les siens, mais aussi à limiter les risques En cas de séparation, il en sera tenu compte pour le par- de conflit, en cas de séparation, ou les problèmes de tage des biens. En revanche, si, à partir d’un certain âge, succession entre héritiers, en cas de décès. vous adoptez le régime de communauté universelle, avec clause d’attribution intégrale des biens de la communauté pour protéger au maximum votre conjoint, la ➜ Les effets du régime matrimonial question ne se pose plus : tous les biens sont communs et reviennent, au premier décès, au conjoint survivant, sans ouverture de succession. Un régime à n’utiliser 10 Dans le cas des couples mariés, tout dépendra du régime ma- toutefois que si vous n’avez pas d’enfants ou si vos trimonial. On distingue à ce titre deux grandes catégories : enfants sont économiquement autonomes, car ils les régimes de communauté et les régimes de séparation. n’hériteront alors qu’au second décès. 11 Le guide EXPeRT du patrimoine Les régimes de séparation 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales vivant en couple au domicile commun. Mais, il ne leur À l’inverse, vous pouvez choisir un régime de séparation donne aucun droit particulier sur le plan patrimonial. de biens pour limiter les risques vis-à-vis de votre conjoint Autrement dit, chacun possède et gère ses propres biens. en cas de dettes ou de faillite. Avec ce régime, la situation Sur le plan fiscal, les concubins font une déclaration de re- est simple : en l’absence de communauté, il n’existe que venus individuelle, mais une déclaration commune pour des biens propres, sauf si vous créez, par acte notarié, une l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En matière de suc- société d’acquêts prévoyant que tel ou tel bien sera com- cession, rien n’est prévu en faveur du concubin survivant. mun. Ici, chaque époux gère son patrimoine à sa guise Seul un testament peut permettre de lui transmettre des et reste seul responsable de ses propres dettes. Autre so- biens, sachant qu’il sera alors taxé à 60 %, après un maigre lution favorable à un conjoint sans revenu, ni patrimoine abattement de 1 564 € pour les décès intervenus en 2009. personnel : adopter le régime de participation aux ac- De même, si les concubins souhaitent se faire une do- quêts. Ce régime fonctionne comme la séparation de nation, ils seront taxés au même taux dès le premier biens pendant le mariage sans aucuns biens communs. euro, alors que les couples mariés et pacsés bénéficient Mais à la dissolution du mariage, chacun a droit à la moi- d’un abattement de 79 222 € renouvelable tous les six ans. tié de l’enrichissement moyen des deux époux pendant le mariage. Résultat, si un seul des conjoints s’est enrichi, il devra verser la moitié de son enrichissement à l’autre. Le Pacte civil de solidarité (Pacs) Le Pacs crée, en revanche, une situation beaucoup plus favorable. Pour preuve, plus de 530 000 ont été en- ➜ Pacsés plutôt que concubins registrés depuis sa création en 1999. Ainsi, depuis le 1er janvier 2007, les partenaires sont automatiquement Hors mariage, la situation du couple peut être radicale- soumis à un régime de séparation de biens, avec la possi- ment différente, selon qu’il a établi ou non un pacte civil bilité d’opter pour un régime d’indivision s’ils le souhai- de solidarité (Pacs). tent. Ils effectuent une déclaration commune pour leurs revenus, comme pour l’ISF. Mais, surtout, s’ils désirent Le concubinage 12 effectuer un testament pour se transmettre des biens, Le concubinage est un statut aujourd’hui reconnu par la les couples pacsés bénéficient, comme les couples ma- loi pour les personnes de sexe différent ou de même sexe, riés, d’une exonération totale de droits de succession. 13 Le guide EXPeRT du patrimoine 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales sur un compte titres ou un plan d’épargne en actions. Définir ses objectifs en fonction de son âge En revanche, il est prématuré d’investir à cet âge dans une épargne retraite volontaire, comme le Perp ou les contrats Madelin si l’on est indépendant, car il s’agit de véritables « produits-tunnel » qui contraignent à épar- Le fait de disposer de quelques économies ou de béné- gner jusqu’à la date d’échéance. ficier d’une aide parentale permet d’envisager l’acquisition d’une résidence principale. ➜ Une planification des investissements ➜ Le temps de l’épargne disponible Une fois votre situation professionnelle stabilisée, d’autres options se présenteront à vous. Soit acquérir 14 Avant tout, il est important de déterminer si l’on veut votre résidence principale, soit investir dans un bien investir tout de suite sur le long terme, en immobilisant locatif, si vous bénéficiez par ailleurs d’un loyer avan- un capital important, ou si l’on préfère miser sur des pro- tageux. Dans les deux cas, il faudra bénéficier d’un duits plus « liquides », donc plus disponibles. Un jeune apport suffisant, mais aussi d’un taux de crédit favorable. de 25 ans, par exemple, qui entre tout juste dans la vie Plus tard encore, autour de la quarantaine, le besoin de active, peut souhaiter conserver une certaine mobilité. protéger sa famille peut amener à souscrire un contrat Or, s’il investit tout de suite dans un bien immobilier, d’assurance vie. Mais aussi à investir dans l’immobilier les mensualités d’un crédit risquent fort d’absorber des locatif, en utilisant par exemple le nouveau dispositif revenus encore assez limités. Peut-être aura-t-il intérêt Scellier, pour défiscaliser des revenus plus confortables dans ce cas à commencer par consolider une épargne (voir page 47). Viendra ensuite le temps d’investir sur des de précaution, pour d’éventuels coups durs ou besoins produits retraite avec sortie en rente, pour compléter imprévus, ou pour réaliser un projet de voyage, par une pension qui se révélera, selon toutes probabilités, exemple. Il peut aussi être tenté par un investissement insuffisante ; puis, aux abords de la soixantaine, de com- en Bourse, avec quelques lignes d’actions bien choisies mencer à planifier la transmission de son patrimoine. 15 Le guide EXPeRT du patrimoine 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales En région parisienne et dans les grandes villes, par Diversifier ses placements pour équilibrer les risques exemple, les biens de qualité se maintiennent, d’autant que les vendeurs ne sont pas toujours prêts à diminuer leurs prétentions. Les autres se négocient avec des remises de 5 à 15 %. Toutefois, sur l’ensemble de Placer son argent n’est pas toujours simple et suscite des l’année 2009, la baisse devrait atteindre entre 10 et 20 % questionnements nombreux ! Faut-il faire des arbitrages dans l’ancien avec, comme toujours, des écarts impor- si la sortie de crise tarde à se concrétiser ? Faut-il tout re- tants d’une ville à l’autre, voire d’un quartier à l’autre. placer sur des produits sécurisés en misant sur une hausse Dans le neuf, les promoteurs sont aussi enclins à baisser prochaine des taux ? L’immobilier va-t-il encore baisser leurs prix pour écouler leur stock. De quoi envisager une comme le prévoient les professionnels du secteur ? La rè- bonne opération, en bénéficiant d’un taux de crédit gle de base est d’abord la diversification. En d’autres avantageux, autour de 4 % sur 15 ou 20 ans, en dis- termes, il est prudent de ne pas mettre tous ses œufs dans posant d’un bon dossier. le même panier, en répartissant ses investissements entre épargne de court terme, épargne longue et immobilier. ➜ Un choix de placements adaptés ➜ Des opportunités en immobilier Il faudra ensuite effectuer une répartition judicieuse entre des placements financiers de différentes natures. 16 Côté immobilier, la période est favorable à l’acqui- Ceci, de façon à trouver un juste équilibre entre ceux sition d’une résidence principale. En effet, après dix proposant un déblocage facile des fonds, au détri- années de hausse ininterrompue, le marché a enregistré ment parfois de la performance ; ceux présentant une une baisse de 20 % des transactions en 2008. Au premier bonne rentabilité, quitte à prendre des risques ou à pa- trimestre 2009, la baisse atteignait même 40 % en Île- rier sur la durée ; ou ceux offrant un avantage fiscal de-France. On pouvait donc s’attendre à une baisse des intéressant, si vous êtes lourdement imposé, en in- prix significative. Elle est effective, mais très disparate. vestissant notamment dans l’immobilier locatif. 17 Le guide EXPeRT du patrimoine 1 >> Se constituer un patrimoine : les règles fondamentales On trouve dans la première catégorie de placements les livrets, comptes sur livrets, Sicav et fonds communs de placement monétaires ou l’assurance vie en euro, qui offrent une garantie sur le capital investi, même si la performance n’est pas toujours au rendez-vous. Dans la deuxième catégorie, les produits boursiers, fonds actions, obligations, trackers, etc., à placer sur un compte titres, un plan d’épargne en actions (hormis les obligations), ou un contrat d’assurance vie multisupports, comportant une part de risque importante, mais pouvant vous faire bénéficier de la reprise des marchés. Enfin, les contribuables fortement imposés pourront investir dans la troisième catégorie, en optant pour les produitsretraite (Perp ou Madelin, notamment), permettant de déduire les cotisations de leurs revenus et assurant un complément de retraite sous forme de rente. Ou encore dans l’immobilier défiscalisant (Scellier, Malraux ou Girardin) ou dans les PME non cotées, en direct ou à travers des fonds d’investissement de proximité (FIP) ou des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), plus ou moins risqués. Nous allons détailler dans les pages qui suivent cette « boîte à outils patrimoniale » pour permettre à chacun, en fonction de ses possibilités, de ses objectifs et de son appétence au risque, de faire les choix les plus pertinents. 18 19 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Chapitre 2 à chaque nouvelle étape de la constitution d’un patrimoine – souvent liée aux évolutions de la vie familiale –, correspondent des solutions en termes d’investissements. Les choix de produits et de stratégies dépendent alors, nous l’avons vu, des objectifs de chacun et de ses capacités financières. Mais aussi de l’offre, toujours plus abondante. Gérer son patrimoine Au catalogue de l’investisseur, on trouve les inévitables produits de court terme, livrets et fonds monétaires, pour financer les imprévus ; des placements susceptibles de vous procurer des revenus complémentaires, tels que l’assurance vie ou le plan d’épargne en actions ; ou encore des produits retraite, comme le Perp ou le contrat Madelin, permettant la conversion d’un investissement de long terme en rente viagère après votre cessation d’activité. L’investissement immobilier peut également être source de revenus et d’avantages fiscaux non négligeables ou simplement permettre de se constituer un patrimoine pérenne. Il importe de faire les bons choix en tenant compte, selon ses besoins, de la disponibilité des montants investis, des performances offertes et du niveau de risque que l’on est prêt à accepter. Sans oublier le poids de la fiscalité qui peut, dans certains cas, grever lourdement le rendement espéré. 20 21 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine révisable jusqu’à quatre fois par an, est susceptible de Des placements adaptés à vos besoins varier largement, dans un sens comme dans l’autre. Depuis le 1er février 2008, en effet, le livret A et les autres livrets réglementés sont indexés sur l’évolution des taux Eonia et Euribor 3 mois, les taux d’intérêts à court ➜ Une épargne de précaution pour gérer les imprévus terme de la zone euro, et sur celle de l’indice des prix à la consommation, autrement dit l’inflation. Or, depuis le début 2009, ces indices n’ont pas cessé de baisser. Dès que l’on commence à percevoir des revenus et Ainsi, au 1er février 2009, le taux du livret A est passé de 4 % tout au long de la vie, il est indispensable de disposer à 2,5 %, puis à 1,75 % au 1er mai et à 1,25 % au 1er août. d’une épargne de précaution pour se mettre à l’abri des Par conséquent, la rémunération du LDD, calée sur celle coups durs ou financer les imprévus. Il existe pour cela du livret A, passait aussi à 1,25 %, celle du LEP à 1,75 % différents supports qui présentent tous des points (taux du livret A plus 0,5 point), et celle du livret Jeune à communs : l’épargne investie est disponible et sécu- un taux au moins égal à celui du livret A, comme le prévoit risée. En revanche, il est illusoire d’en attendre des la réglementation. Des taux certes réduits, mais qui per- performances extraordinaires ! mettent à ces livrets, avec une inflation négative (- 0,5 % en rythme annuel en juillet dernier), de conserver leur Les livrets réglementés statut de valeurs refuges. Totalement exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux, les livrets réglementés constituent la base de 22 Les comptes sur livret toute épargne de précaution. C’est d’abord le livret A Tout aussi disponibles et sécurisés, ces livrets présentent (15 300 € maximum), désormais distribué par les un avantage sur les précédents : l’absence de plafond. réseaux bancaires, le livret de développement durable Et un inconvénient : les gains sont fiscalisés. Autre (6 000 €), le livret d’épargne populaire (7 700 €), particularité, ces produits d’épargne affichent un taux réservé aux personnes faiblement imposées (moins de librement fixé par la banque et font souvent l’objet de 754 € d’impôt en 2008, et le livret Jeune (1 600 €). Il promotions. Mais leurs taux suivent aussi l’évolution des est à noter toutefois que la rémunération de ces livrets, taux courts interbancaires et de l’inflation, et ont donc 23 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine logiquement enregistré une chute en 2009. En outre, placement, mais aussi du montant investi. En principe, leur performance réelle est diminuée de la fiscalité sur les plus la durée est longue, plus la rémunération est im- intérêts perçus. Vos gains sont imposés, au choix, selon portante. En revanche, vouloir récupérer son épargne le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si vous avant le terme expose à des pénalités. Ce placement les intégrez à votre déclaration, ou au prélèvement libé- ne supporte pas de frais d’entrée et les frais de gestion ratoire forfaitaire (PLF) au taux de 18 %. Quelle que sont assez faibles, mais les intérêts sont imposés au pre- soit l’option retenue, les intérêts perçus sont également mier euro, selon le barème progressif de l’impôt sur le soumis au paiement à la source des prélèvements so- revenu ou au prélèvement libératoire forfaire (18 %). ciaux (12,1 %), dont sont aussi redevables les personnes Il convient dans tous les cas d’ajouter à cette taxation non imposables, à l’exclusion de tout autre impôt. 12,1 % de prélèvements sociaux. 12,1 % de prélèvements sociaux Bon à savoir La plupart des revenus du patrimoine sont soumis aux prélèvements sociaux. Ces derniers sont composés de la contribution sociale généralisée (CSG) au taux de 8,2 % (dont 5,8 % déductibles pour les intérêts soumis à l’impôt sur le revenu), de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) à 0,5 % ; du prélèvement social à 2,3 %, et du RSA (revenu de solidarité active) à 1,1 %. Soit un total de 12,1 % depuis le 1er janvier 2009. Si vous connaissez la durée précise de disponibilité de vos liquidités, choisissez un CAT à taux fixe. Sinon, préférez un CAT à taux progressif : vous pourrez, si nécessaire, débloquer vos fonds sans pénalités à l’issue de chaque échéance (mensuelle, trimestrielle, etc.). Les fonds monétaires Au même titre que les comptes à terme ou les comptes Les comptes à terme 24 sur livrets, les fonds monétaires, – Sicav (sociétés Placements destinés notamment à rémunérer des d’investissement à capital variable) ou FCP (fonds com- sommes importantes sur une durée limitée (3 mois, muns de placement) – permettent de placer des sommes 6 mois, 1 an), les comptes à terme (CAT) peuvent d’argent à court terme, disponibles à tout moment et s’avérer intéressants, par exemple entre deux opéra- sans limitation de montant. Ce sont des organismes tions immobilières, pour y investir le produit de la vente. de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), Leur rémunération varie en fonction de la durée de constitués de placements de trésorerie de court terme. 25 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Leur rendement dépend des taux monétaires de la Mais il constitue néanmoins une réserve intéressante zone euro, ce qui entraîne des fluctuations à la hausse en cas de besoin, notamment pour financer des tra- comme à la baisse. Mais les sommes placées sont ré- vaux à crédit, en offrant, après une durée minimale de munérées au jour le jour et non pas par quinzaine 18 mois, un prêt d’un montant maximal de 23 000 € comme les livrets. Il existe des fonds de distribution, au taux de 2,25 %, remboursable sur une période de qui versent des revenus à leurs porteurs, et des fonds deux à quinze ans. Une opération d’autant plus in- de capitalisation, qui réinvestissent les profits. Certains téressante que l’utilisation du prêt associé au CEL fonds monétaires, dits « dynamiques », sont en partie vous permet de bénéficier d’une prime d’État égale à investis sur des actions ou des obligations, et nécessai- 50 % des intérêts acquis (soit 0,37 %), dans la limite rement plus risqués. Comme pour tous les produits liés de 1 144 €, ce qui fait passer le taux à 1,12 % brut, au marché monétaire, le taux de rémunération des Sicav soit à 0,98 % net, plus proche cette fois de celui et FCP n’est actuellement pas très favorable. Toutefois, du livret A (1,25 %). Exonéré d’impôt, comme les les fonds monétaires présentent un avantage non né- livrets réglementés, ce livret reste en effet soumis aux gligeable sur les comptes à termes, par exemple, du fait prélèvements sociaux au taux de 12,1 %. de leur fiscalité. Certes, les gains sont soumis à l’impôt sur le revenu ou au prélèvement libératoire forfaitaire (PLF), mais uniquement si vous avez vendu pour plus de 25 730 € de valeurs mobilières dans l’année (pour 2009), un seuil de cession revalorisé chaque année. Le compte épargne logement (CEL) Ce compte ne présente pas grand intérêt en termes de placement. Si son plafond d’épargne atteint 15 300 €, comme le livret A, avec un premier versement de 300 € et les suivants de 75 € minimum, son taux de rémunération ne dépasse pas 0,75 % brut actuellement (2/3 Optimisez vos livrets Les intérêts des livrets sont calculés par quinzaines, autrement dit du 1er au 15 du mois ou du 16 au 30 ou 31. Si vous effectuez un versement entre le 1er et le 15 du mois, la date de valeur sera le 16 ; entre le 16 et la fin du mois, ce sera le 1er du mois suivant. Si vous effectuez un retrait du 1er au 15, la date de valeur sera le 30 ou le 31 du mois précédent ; entre le 16 et la fin de mois, ce sera le 15. Aussi est-il judicieux d’effectuer vos versements le 15 ou le 30 (ou le 31) et vos retraits le 1er ou le 16 du mois. du livret A arrondis au quart de point le plus proche). 26 27 Le guide EXPeRT du patrimoine Le plan d’épargne logement (PEL). Contrairement au CEL, le plan d’épargne logement, avec une rémunération de 2,50 % brut, inchangée depuis 2003, et un plafond de 61 200 €, redevient un placement à part entière. Pour souscrire un PEL, il suffit d’un premier versement de 225 €, suivi de versements à échéances régulières 2 >> Gérer son patrimoine Un transfert de livret A gratuit Vous souhaitez transférer votre livret A souscrit il y a plusieurs années vers votre banque, sachez que cette opération s’effectue sans aucun frais jusqu’à fin 2011. Parlez-en à votre chargé de clientèle ! Attention : le transfert nécessitant un délai de 15 jours ouvrés, vous perdrez au passage une à deux quinzaines d’intérêts. qui doivent atteindre 540 € minimum par an, soit 45 € par mois ou 135 € par trimestre. En outre, si vous utilisez le crédit lié au PEL, vous bénéficiez de la prime d’État, égale à 40 % du taux d’intérêts (soit 1 % brut), plafonnée à 1 525 €, Quelle rémunération pour votre PEL ? ce qui hisse le taux brut à 3,50 %. Vous pourrez ainsi, au terme de cinq ans d’épargne, emprunter jusqu’à 92 000 € au taux de 4,2 % (voir tableau), sur deux à quinze ans. Une épargne qui peut se révéler utile pour financer un projet Si vous avez ouvert votre PEL entre… Taux brut Taux prime sans prime incluse* Taux du prêt Le 16-05-1986 et le 06-02-1994 4,62 % 6,00 % 6,32 % Le 07-02-1994 et le 22-01-1997 3,84 % 5,25 % 5,54 % Le 23-01-1997 et le 08-06-1998 3,10 % 4,25 % 4,80 % Le 09-06-1998 et le 25-07-1999 2,90 % 4,00 % 4,60 % Le 26-07-1999 et le 30-06-2000 2,61 % 3,60 % 4,31 % l’impôt sur le revenu ou au prélèvement libératoire forfai- Le 01-07-2000 et le 31-7-2003* 3,27 % 4,50 % 4,97 % taire (18 %), selon votre choix. Enfin, au bout de 10 ans, depuis le 01-08-2003 2,50 % 3,50 % 4,20 % immobilier. Les droits à prêts étant cessibles après trois ans, vous pouvez aussi aider un proche, sous réserve qu’il s’agisse d’un conjoint, descendant, ascendant, frère ou sœur, neveu ou nièce, oncle ou tante, lui-même détenteur d’un CEL ou d’un PEL. À noter : si les gains du PEL échappent à l’impôt jusqu’à son douzième anniversaire, ils sont soumis chaque année aux prélèvements sociaux (12,1 %) et, au-delà de la douzième année, au barème progressif de le plan est gelé, sans possibilité de faire de nouveaux versements et la rémunération brute fixée à 2,2 %. Un taux malgré tout attrayant en cette période de baisse généralisée… 28 * Taux brut, prime d’État incluse, en cas de souscription du crédit lié au PEL. 29 Le guide EXPeRT du patrimoine Une rémunération avantageuse Quelle que soit la date d’ouverture de votre PEL, vous avez tout intérêt à le conserver si vous n’avez pas de projet immobilier à court terme, à plus forte raison si vous l’avez ouvert avant le 7 février 1994 ou avant le 23 janvier 1997. Il vous rapporte respectivement 4,19 % et 3,67 % nets, après prélèvement libératoire forfaitaire (18 % + 12,1 % de prélèvements sociaux). Mieux, si vous vous trouvez dans une tranche marginale d’imposition faible, à 5,5 % par exemple, déclarez les intérêts avec vos revenus : vous toucherez alors 4,94 % ou 4,33 % nets. Enfin, si vous n’êtes pas imposable, la rémunération passe à 5,27 % et 4,61 % nets. 2 >> Gérer son patrimoine L’investissement en Bourse Pour investir en Bourse et profiter des prochaines hausses des marchés, vous avez le choix entre deux supports : le compte titres ordinaire ou le plan d’épargne en actions (PEA). Le compte titres Le compte titres vous permet d’investir, sans limites de montant, sur des actions ou obligations, des parts de Sicav et FCP. Il est possible de détenir plusieurs comptes titres. Il est rattaché à un compte courant sur lequel sont réalisées les opérations d’achat ➜ Des placements pour améliorer votre qualité de vie et de vente. Ce compte permet de diversifier son patrimoine et d’espérer de meilleurs rendements que ceux, connus à l’avance, proposés par les livrets. Cependant, Que vous soyez actif ou retraité, vous pouvez avoir l’investissement en Bourse requiert un minimum de besoin de compléter vos revenus. Pour ce faire, il vous connaissance des marchés boursiers. Il est prudent de faut placer une certaine somme sur des produits mobi- consulter régulièrement son conseiller en patrimoine liers ou des biens immobiliers offrant une bonne renta- pour rester informé sur des cours changeants et une bilité et, si possible, faiblement imposés. En matière de fiscalité complexe (voir page 60). placements financiers pouvant distribuer des revenus, 30 signalons le compte titres et le plan d’épargne en actions Le plan d’épargne en actions (PEA), les obligations, ou encore la rente viagère consti- Si vous choisissez le PEA, vous pourrez bénéficier tuée à partir d’un capital. En matière d’immobilier, on d’avantages fiscaux, sous réserve de respecter des pourra se tourner vers l’immobilier locatif traditionnel, règles spécifiques. Sachez qu’on ne peut ouvrir qu’un seul vide ou meublé, voire l’immobilier défiscalisant si l’on PEA par contribuable (deux par foyer fiscal), plafonné est lourdement imposé (voir page 67). à 132 000 € et alimenté essentiellement en actions 31 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine françaises ou européennes, en direct ou via des Sicav Des parts sociales de votre banque et FCP. Sous réserve de n’effectuer aucun retrait avant Les clients des établissements bancaires mutualistes peuvent acquérir des parts du capital de leur banque dans la limite de 3 000 € en moyenne, et en devenir ainsi sociétaire. Ces titres non cotés sont dotés d’une garantie en capital et donnent droit à un revenu sous forme de dividende annuel. Le taux de rémunération est fixé en assemblée générale, en fonction des résultats, avec comme seule règle de ne pas dépasser le taux moyen des obligations de sociétés privées. cinq ans, les dividendes encaissés et les plus-values réalisées sont exonérés d’impôt. Les retraits, passé ce délai, ne supportent que les prélèvements sociaux au taux de 12,1 %. En revanche, tout retrait avant ce délai entraîne l’imposition des plus-values, si vous avez vendu pour plus de 25 730 € de valeurs mobilières dans l’année, au taux de 34,6 % avant deux ans et au taux de 30,1 % entre deux et cinq ans. Mieux vaut donc être Des obligations à taux fixes patient et ne débloquer vos fonds qu’après cette éché- Pour se refinancer, notamment en période de crise, les ance. Enfin, après huit ans, les retraits sont libres, mais entreprises privées, mais aussi les états ou les collecti- on ne peut plus effectuer de versements. vités locales, peuvent émettre des emprunts sur le marché des obligations. En achetant une part d’obligation, Pensez au mandat de gestion donc une part de dettes, vous leur prêtez de l’argent sur Investir en Bourse sur des actions ou obligations, sans être tenu d’assurer le suivi de son investissement, tel est l’objet du mandat de gestion proposé par votre banque. Mais déléguer la gestion de votre portefeuille à une équipe de professionnels ne se fait pas les yeux fermés ! Le mandat fait l’objet d’un contrat écrit définissant, selon vos directives, les règles d’investissement (choix de titres et marchés), les objectifs (valoriser le capital ou en tirer des revenus) et le niveau de risque que vous êtes prêt à accepter. une période donnée. En échange, vous touchez un intérêt (le coupon), pendant toute la durée du prêt. Si les obligations d’État, dites obligations assimilables du Trésor (OAT), ne dépassent guère 3 à 4 % de rendement brut, certaines obligations d’entreprises distribuent jusqu’à 7 ou 8 % bruts. C’est donc un excellent moyen d’investir sur le moyen/long terme (3 à 8 ans pour les obligations d’entreprises, 10 ans ou plus pour les obligations d’État), avec la garantie de percevoir chaque année un revenu, déterminé par le taux d’intérêt fixé au départ, et de récupérer son capital à l’échéance du prêt. Attention toutefois, dans le choix de l’obligation, car il existe un risque de 32 33 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine « signature », lié à la qualité et à la solidité de l’émetteur, investi, défini comme valeur de rachat dans le contrat, en particulier dans le cas d’une entreprise. Mieux vaut et sur les intérêts qui vous sont définitivement acquis. donc se renseigner pour prêter à une entreprise solide. Vous pouvez aussi souscrire un contrat multisupports Cependant, plus la signature est fiable, moins la rému- avec un fonds en euros et plusieurs fonds – ou unités nération est forte… Vient ensuite le risque de taux. Une de compte –, investis en actions, obligations, etc. Si ces baisse des taux d’intérêt provoque une hausse du cours fonds sont plus dynamiques, ils sont aussi plus exposés des obligations anciennement émises, offrant un ren- aux aléas des marchés. Le plus souvent, des frais d’entrée dement supérieur à celui des obligations nouvellement vous seront facturés, ainsi que des frais de gestion inclus émises, et inversement. Ici, le risque est donc de vendre dans la performance annoncée du fonds en euros. avant l’échéance en période de hausse des taux – donc de Autre avantage de l’assurance vie, sa souplesse : vous baisse du cours de vos obligations – si vous avez besoin de pouvez effectuer des versements ponctuels ou régu- récupérer vos fonds. Sinon, en honorant le terme prévu, liers, sans limites de montant, ni de contrats, mais aussi, vous avez l’assurance de retrouver votre capital. Sachez contrairement à ce que l’on croit souvent, des retraits enfin que vous pouvez acheter des obligations soit en libres ou programmés, si vous souhaitez compléter vos direct, soit à travers une Sicav ou un fonds commun revenus ou effectuer une dépense importante. La fisca- de placement obligataire. Si cette seconde option donne lité sur les intérêts varie alors en fonction de l’ancien- accès à un portefeuille diversifié d’obligations, elle réclame neté du contrat (voir tableau page 63). un suivi scrupuleux dans la mesure où les obligations de ces fonds n’ont pas d’échéance unique. L’assurance vie L’assurance vie est aujourd’hui le placement le plus sûr et le plus efficace pour qui veut se constituer un patrimoine financier, en tirer des revenus ou le transmettre aux personnes de son choix. Vous pouvez souscrire un contrat monosupport, avec Demandez une avance ! Pour un besoin d’argent ponctuel, vous pouvez avoir intérêt à demander une avance sur votre contrat d’assurance vie, plutôt que d’effectuer un retrait. Il s’agit en fait d’un prêt temporaire sur le capital épargné, accordé à un taux d’intérêt égal au taux moyen des emprunts d’État, majoré de la rémunération de l’assureur, et remboursable dans un délai maximum de 3 ans, renouvelable une fois. Avantage : l’assureur ne touche pas au contrat qui continue de produire ses intérêts et l’avance n’est pas imposable, contrairement au retrait. un seul fonds en euros et une garantie totale du capital 34 35 Le guide EXPeRT du patrimoine L’immobilier locatif traditionnel 2 >> Gérer son patrimoine ou garantie des risques locatifs), demander un dépôt de garantie (un mois de loyer), faire un état des lieux… Une conjoncture favorable Le loyer mensuel varie, selon les villes, de moins de Profiter de la baisse des prix du marché immobilier et 10 € au mètre carré à Brest ou Saint-Étienne à 22 €/m2 de taux de crédit assez bas pour acquérir un bien locatif en moyenne à Paris. Un bien de 50 m2 acquis 150 000 € est un moyen de se procurer des revenus et de se cons- et loué 15 €/m2, soit 750 € par mois, rapportera 9 000 € tituer un patrimoine. Mais attention aux contraintes et par an. Cela représente un rendement brut de 6 %, à la fiscalité ! Il s’agit tout d’abord de comparer les biens mais de 4 % nets, en moyenne, après déduction des mis en vente, en étudiant attentivement les annonces charges, soit l’équivalent de l’assurance vie. immobilières. Avant de faire votre choix, ayez à l’esprit Enfin, pour récupérer votre bien, après un bail de trois trois critères essentiels : l’emplacement, la demande ans minimum, vous devrez donner congé au locataire locative locale et le rendement locatif en fonction pour la date d’expiration du bail, avec six mois de pré- des loyers pratiqués. Bien négociée au départ, votre ac- avis, en motivant votre décision par lettre recommandée quisition n’en sera que plus rentable ensuite. Actuelle- avec accusé de réception ou par huissier. Le locataire, ment, des baisses de prix de 10 à 15 % dans l’ancien sont pour sa part, n’est tenu qu’à un préavis de trois mois. courantes. Vous pouvez aussi profiter des fins de programmes immobiliers dans le neuf, parfois en promo- La location en meublé tion. Mais l’ancien reste toujours moins cher à l’achat. Pour disposer de plus de liberté dans la gestion de Enfin, dans votre plan de financement, n’oubliez pas votre bien, vous pouvez aussi le louer en meublé. d’inclure les frais d’acquisition, de l’ordre de 7 à 8 % du Vous pourrez alors fixer, de façon contractuelle, les montant, incluant les taxes au Trésor public, les frais de conditions de location (loyer, charges…), tout en res- notaire, les frais administratifs et la TVA. pectant un certain nombre d’obligations, notamment en matière de superficie et d’équipement. La durée 36 Variation des loyers et rentabilité moyenne minimale de location est dans ce cas d’un an renou- Il vous faudra ensuite trouver un locataire, rédiger un velable, sauf pour les chambres d’étudiants (9 mois), contrat de location, avec un bail de trois ans minimum, et le préavis n’est que de trois mois pour le proprié- vous garantir contre les loyers impayés (assurance taire et d’un mois pour le locataire. 37 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Un loyer révisé une fois par an des parts anciennes. Avec un rendement de l’ordre de Tout propriétaire d’un bien immobilier peut réviser le montant du loyer une fois par an à la date prévue dans le contrat ou à la date anniversaire de la signature. L’augmentation du loyer ne peut alors dépasser la variation sur un an de l’indice de référence des loyers (IRL), publié chaque trimestre par l’Insee sur www.insee.fr. Pour calculer le nouveau loyer, il suffit d’appliquer la formule suivante : loyer actuel hors charges x (IRL de l’année / IRL de l’année précédente). 5 % à 6 % bruts sur l’immobilier d’entreprise, l’investissement peut se révéler rentable, à condition toutefois de conserver ses parts entre dix et quinze ans pour amortir les frais (entre 7 % et 12 %) et d’éviter de revendre sur un marché immobilier en baisse. Les SCPI Les SCPI constituent la forme la plus simple d’investisLe placement en SCPI et OPCI sement en « pierre-papier », tout en offrant un cadre ju- En achetant, par l’intermédiaire de votre banquier, ridique très protecteur pour l’investisseur et une grande des parts de sociétés civiles de placement immo- transparence dans la gestion. Elles sont tenues d’investir bilier (SCPI) ou d’organismes de placement collectif la quasi-totalité de leur capital dans l’immobilier et le immobilier (OPCI), vous pouvez investir dans l’im- solde sur des placements de trésorerie, sans recourir mobilier sans le souci de la gestion et avec une mise à l’emprunt. Les revenus encaissés relèvent soit du ré- de départ modeste par rapport aux investissements de gime des frais réels, soit du régime micro-foncier. Les même nature. Vous devenez ainsi associé de ces sociétés gains des placements de trésorerie sont soumis à l’impôt qui investissent principalement dans des immeubles sur le revenu ou au prélèvement libératoire forfaitaire. de bureaux ou des commerces, gèrent leur patrimoine, 38 perçoivent les loyers et, après déduction des frais, vous Les OCPI redistribuent une part des revenus, proportionnelle à Beaucoup plus récents, les OPCI (organismes de place- votre investissement. Elles peuvent être à capital fixe ou ment collectif immobilier) sont composés de sociétés variable. Dans le premier cas, l’acquisition des parts se de placement à prépondérance immobilière à capital fait par souscription jusqu’à ce que le capital initial soit variable (SPPICAV), – auxquelles s’applique la fiscalité atteint, puis sur le « marché secondaire » en rachetant des valeurs mobilières, donc des actions – et de fonds les parts d’associés vendeurs. Dans le second cas, l’achat de placement immobilier (FPI) – auxquels s’applique se fait par souscription de parts nouvelles et la revente la fiscalité de l’immobilier, comme les SCPI. De 60 à 39 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine 90 % des actifs des OPCI doivent être investis dans imposables sur une partie seulement de leur montant : l’immobilier, y compris à crédit, et 10 à 40 % sont in- 70 % avant 50 ans, 50 % entre 50 et 59 ans, 40 % entre vestis en liquidités (fonds monétaires ou obligataires). 60 et 69 ans et 30 % à partir de 70 ans. Autre solution, Seul réel avantage : une revente beaucoup plus facile, souscrire un contrat d’assurance vie prévoyant une la société ayant l’obligation de racheter les parts mises sortie possible en rente viagère, imposable de la même en vente, alors que celle des SCPI n’est possible qu’en façon. Mieux, si vous avez ouvert un plan d’épargne présence d’un acheteur. en actions ou un plan d’épargne populaire il y a plus de 8 ans, vous pouvez bénéficier d’une rente tota- ➜ Des produits de long terme pour préparer sa retraite Une rente viagère sur vos placements lement défiscalisée, à l’exception des prélèvements sociaux (12,1 %), dus sur une partie de la rente. Calcul de la rente Transformer un capital en rente viagère permet de per- Avec ces supports d’épargne – comme avec les produits cevoir des revenus réguliers. Mais cela a aussi pour effet « retraite » (voir page 42 à 46) –, le calcul du montant de d’aliéner la somme investie. En d’autres termes, l’argent la rente va dépendre de plusieurs facteurs : le montant ne vous appartient plus. En échange, l’assureur à qui investi, bien sûr, votre espérance de vie en fonction vous l’avez cédé va vous verser un revenu chaque de votre âge et de votre sexe, ainsi que le choix d’une mois ou chaque trimestre, jusqu’à la fin de votre vie, rente réversible ou non. Plus votre espérance de vie est voire à un second bénéficiaire, à votre décès, si vous avez importante, plus longue sera la rente, et moins élevés choisi une rente réversible. seront les versements. Pour effectuer ce calcul, l’assureur s’appuie sur les tables de mortalité fixées par l’Insee, 40 Les supports possibles désormais revues tous les cinq ans, séparément pour les Pour constituer une rente, plusieurs solutions s’offrent à hommes et les femmes. Mais le montant de la rente vous. Si vous disposez d’un capital relativement impor- dépend aussi du taux technique. Si l’assureur propose tant, suite à la vente d’un bien immobilier ou à un héri- d’anticiper les revalorisations à venir de la rente, avec tage, par exemple, vous pouvez le confier à un assureur un taux technique de 2 %, par exemple, vous toucherez pour le convertir en rente. Les sommes versées seront une rente plus importante au départ, mais moins bien 41 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine revalorisée ensuite. En revanche, avec un taux technique ressement, ainsi que des versements volontaires, de 0 %, la rente sera moins importante au départ, mais dans la limite du quart de sa rémunération brute augmentera plus vite ensuite, en bénéficiant à plein des annuelle. Dans le cas d’un intéressement ou de ver- résultats de l’assureur. Tout dépend donc si vous sou- sements volontaires, l’entreprise ajoute un « abon- haitez une rente élevée au départ, ou ultérieurement, dement », c’est-à-dire une somme complémentaire. quand le besoin s’en fera davantage sentir. Celle-ci ne peut être supérieure à 300 % du montant versé par le salarié, ni excéder un plafond égal à Un PEE ou un Perco dans votre entreprise 8 % (PEE) ou 16 % (Perco) du plafond annuel de la Caractéristiques 5 489,28 € en 2009. Comme avec un compte titres, Les plans d’épargne entreprise (PEE) et les plan d’épargne le salarié peut investir au sein de son plan d’épargne retraite collectif (Perco) sont d’excellents moyens de se entreprise ou de son Perco sur des fonds monétaires constituer une épargne retraite, entièrement défisca- sécurisés ou sur des fonds actions, obligataires, etc., lisée, si vous avez la chance de travailler dans une entre- plus ou moins performants et risqués, et effectuer des prise ayant mis en place un dispositif d’épargne salariale. arbitrages pour sécuriser ses bénéfices, par exemple. Sécurité sociale, soit respectivement 2 744,64 € ou Ces deux produits, assez proches, comportent toutefois 42 une différence notable : les sommes déposées sur un Dispositions fiscales PEE sont disponibles au bout de cinq ans, à compter Sur le plan fiscal, les sommes versées par l’employeur de chaque versement, tandis que celles investies – abondement, participation, intéressement – sont sur un Perco ne le sont qu’au moment de la retraite exonérées d’impôt (dans la limite du plafond annuel et, en principe, versées sous forme de rente viagère. pour l’abondement) et de charges sociales. Elles sont, en Le PEE, comme le Perco, sont ouverts à tous les sala- revanche, soumises aux prélèvements sociaux, au taux de riés, y compris à ceux en contrat à durée déterminée, 8 % (CSG et CRDS) sur 97 % du montant, (soit 7,76 %), sous réserve de justifier d’une ancienneté d’au moins retenus en amont lors de leur versement au salarié. trois mois dans l’entreprise. Le salarié peut dépo- Les versements volontaires du salarié sont, quant à eux, ser sur ces supports le montant de sa participation, exonérés d’impôt sur le revenu, de charges sociales et pour les entreprises d’au moins 50 salariés, son inté- de prélèvements sociaux. 43 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine À l’échéance, les revenus et plus-values de l’épargne in- complémentaire individuelle par capitalisation vestie sur le PEE sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais durant votre activité professionnelle. C’est l’objectif soumis aux prélèvements sociaux au taux de 12,1 %. Quant du plan d’épargne retraite populaire (Perp), ouvert à au Perco, la rente versée à la retraite est imposable après tous, ou du contrat retraite Madelin, réservé aux indé- un abattement variable selon l’âge du bénéficiaire (40 % pendants, chefs d’entreprise, commerçants, artisans ou entre 60 et 69 ans, par exemple). S’il est prévu qu’une professions libérales. Ces « produits retraite » sont pro- partie du Perco soit versée en capital, celle-ci échappe à posés dans les agences bancaires, contrairement à ceux l’impôt sur le revenu, mais pas aux prélèvements sociaux. réservés aux fonctionnaires (Préfon, Corem…) ou aux anciens combattants (retraite mutualiste du combat- Cas de déblocage anticipé tant). Ils prennent la forme soit d’un contrat d’assurance De nombreux cas de déblocage anticipé permettent de disposer des sommes épargnées sur ces deux supports, sans avoir à attendre l’échéance et sans aucune pénalité. Pour le PEE : mariage ou Pacs, naissance ou adoption du troisième enfant, divorce ou séparation avec la garde d’au moins un enfant, décès ou invalidité du salarié, de son conjoint ou partenaire de Pacs, rupture du contrat de travail (démission, licenciement, retraite), création ou reprise d’entreprise par le salarié, son conjoint, son partenaire de Pacs ou un enfant, achat, construction ou agrandissement de sa résidence principale, surendettement, ou catastrophe naturelle. Pour le Perco : décès du salarié, de son conjoint ou partenaire de Pacs, invalidité du salarié, de son conjoint ou partenaire de Pacs, ou d’un enfant, acquisition ou remise en état de la résidence principale, surendettement ou expiration de l’assurance chômage. vie, investi sur un fonds en euros ou sur des unités de compte, soit d’une retraite « surcomplémentaire », les cotisations versées étant transformées en points de retraite (en option pour le Perp). Tous deux sont convertis en rente viagère au moment de la retraite, mais à une condition : n’avoir effectué aucun retrait pendant toute la phase d’épargne, sauf situation exceptionnelle, telle que fin de droits aux allocations chômage ou premier achat de la résidence principale une fois retraité (Perp uniquement), cessation d’activité après jugement de liquidation ou invalidité de 2e ou 3e catégorie (Perp et contrat Madelin). 44 Un Perp ou un contrat Madelin en complément Toutefois, le principal intérêt de ces produits À défaut d’épargne salariale, créée à l’initiative de votre curent, en particulier pour les contribuables se si- employeur, vous pouvez vous constituer une retraite tuant dans les tranches supérieures du barème fiscal. se trouve d’abord dans l’avantage fiscal qu’ils pro- 45 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Les versements effectués chaque année, durant la Des niches fiscales plafonnées phase d’épargne, sont en effet déductibles du revenu Les produits retraite comme le Perp ou le contrat Madelin font partie des investissements bénéficiant d’avantages fiscaux importants, au même titre que l’emprunt sur la résidence principale, le dispositif Scellier ou Malraux, les travaux d’économies d’énergie, les investissements dans les PME non cotées, les investissements dans les FIP et FCPI, ou les emplois à domicile. Mises en place pour doper l’économie, ces « niches fiscales » coûteuses pour le pays, ont été plafonnées. Ainsi, à compter de 2009, le cumul des avantages fiscaux qu’elles procurent, tous investissements cumulés, a été limité à 25 000 € par foyer fiscal, plus 10 % du revenu imposable. imposable, dans la limite d’une enveloppe fiscale globale (incluant tous les produits retraite) égale à 10 % du revenu imposable (net de frais) de l’année précédente (2008 pour les versements effectués en 2009 et déclarés en 2010), avec un minimum fixé à 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année précédente et un maximum fixé à 10 % de huit fois ce plafond. Le reliquat non utilisé peut être reporté sur les trois années suivantes. À noter que les souscripteurs d’un contrat Madelin bénéficient d’une déduction supplémentaire égale à 15 % des revenus compris entre une et huit fois le PASS. Une fois à la retraite, la rente servie est imposée, comme ➜ Des investissements pour réduire ses impôts Le dispositif Scellier une pension de retraite, à l’impôt sur le revenu, après 46 abattement de 10 % (plafonné à 3 592 € en 2009), Précautions avant d’investir et aux prélèvements sociaux au taux de 7,1 %. En re- Destinés dans un premier temps à réduire ses impôts vanche, le capital constitué n’est pas assujetti à l’impôt sur le long terme, les investissements dans l’immo- de solidarité sur la fortune, ni pendant la phase d’épargne, bilier locatif de type Scellier ou Malraux, ceux en ni ensuite si vous avez effectué des versements réguliers meublé, en résidence de tourisme ou en zone de revi- pendant au moins 15 ans et si la rente a été liquidée à talisation rurale (ZRR) sont avant tout des investis- 60 ans révolus ou à compter de votre cessation d’acti- sements immobiliers. Cela implique de respecter vité. À noter que ce délai de 15 ans ne s’applique pas les règles habituelles de prudence au moment d’in- aux Perp ouverts avant le 31-12-2008 et moins de vestir, au risque, si vous passez outre, de voir votre bien 15 ans avant l’âge donnant droit à une retraite à taux plein. se déprécier ou se révéler invendable le moment venu. 47 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Comme pour tout investissement locatif, il faut cas et de 60 000 € dans le second. En outre, si votre ainsi se préoccuper en premier lieu de l’emplace- locataire remplit les conditions de ressources du dispo- ment du bien, qualité indispensable pour trouver un sitif « Scellier intermédiaire » (voir tableau page suivante), locataire, de sa rentabilité eu égard aux prix du marché, vous bénéficierez d’une réduction supplémentaire de et de la demande locative, de façon à ne pas subir de 2 % par an pendant 6 ans de plus, soit un total de 37 % trop longues périodes de vacances. Ensuite, il faut ou de 32 % selon la date d’achat du logement. Pour être conscient des contraintes liées à cet engagement. un bien de 300 000 € acquis en 2010, la réduction Car, si l’avantage fiscal est un atout majeur, il n’est pas passe alors à 111 000 € sur 15 ans. S’y ajoute, chaque accordé sans contrepartie, notamment sur la durée de année, pendant toute la durée de l’investissement, location et le montant du loyer. une déduction de 30 % des revenus fonciers bruts. Une fiscalité avantageuse sous conditions Ainsi, le dispositif Scellier, plus simple et attractif que les Plafonds de loyers avec le dispositif Scellier* dispositifs Robien et Borloo, supprimés le 31 décembre 2009, vous permet d’acquérir un bien immobilier neuf, Scellier Scellier intermédiaire dans un immeuble éligible à ce dispositif en bénéficiant d’un avantage fiscal conséquent. Les conditions : acqué- Zone A 21,65 € / m2 17,32 € / m2 rir le bien entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre Zone B1 15,05 € / m2 12,04 € / m2 2012, dans une ville de plus de 50 000 habitants, et le Zone B2 12,31 € / m2 9,85 € / m2 louer pendant au moins 9 ans à un locataire dont ce sera la résidence principale, en respectant des plafonds de loyers (voir tableau ci-contre). En contrepartie, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt annuelle égale à 25 % du prix du bien, dans la limite de 300 000 € pour les biens acquis en 2009 et 2010, et d’une réduction de 20 % en 2011 et 2012, étalée sur 9 ans. Soit une économie maximale de 75 000 € dans le premier 48 * Ces plafonds s’appliquent aux baux conclus en 2009. La surface à prendre en compte est la surface habitable, augmentée de la moitié des annexes (caves, cellier, balcons…) dans la limite de 8 m2 par annexe. Zone A : Paris, première et deuxième couronne, Côte d’Azur et Genevois français. Zone B1 : agglomérations de plus de 250 000 habitants, grande couronne parisienne, Annecy, Bayonne, Chambéry, Cluses, La Rochelle, Saint-Malo, pourtour Côte d’Azur, DOM, Corse et îles. Zone B2 : autres agglomérations de plus de 50 000 habitants, limite Ile-de-France, autres zones frontalières littorales. 49 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Plafonds de ressources des locataires avec le dispositif Scellier intermédiaire* contrôle des Bâtiments de France. Ensuite, vous devrez mettre le bien en location pendant au moins neuf ans à un locataire (hors membres du foyer fiscal) dont ce PerCouple sonne seule Personne seule ou couple avec personne à charge 1 pers. 2 pers. 3 pers. 4 pers.** sera la résidence principale (ou à usage professionnel). Compte tenu des frais de restauration, l’opération peut se révéler assez coûteuse, d’où l’importance de choi- Zone A 43 753 € 65 389 € 78 602 € 94 153 € 111 459 € 125 421 € sir un bien de qualité et bien situé. En contrepartie, Zone B1 32 499 € 47 725 € 57 135 € 69 146 € 81 156 € 91 544 € vous bénéficiez d’une réduction d’impôt égale à 30 % Zone B2 29 791 € 43 749 € 52 374 € 63 384 € 74 394 € 83 916 € (ZPPAUP) ou 40 % (secteur sauvegardé) des dépenses de rénovation engagées, auxquelles s’ajoutent * Ces plafonds s’appliquent aux baux conclus en 2009. Même définition de zones que pour les plafonds de loyer, (voir ci-dessus). ** Majoration supplémentaire à partir de la cinquième personne à charge : 13 979 € (zone A), 10 398 € (zone B1), et 9 531 € (zone B2). les frais de gestion du bien, le tout retenu dans la limite de 100 000 € par an durant les quatre premières années, soit une réduction maximale de 30 000 ou 40 000 € par an. Un investissement plutôt destiné aux gros contribuables, mais qui permet aussi de se consti- L’investissement « loi Malraux » tuer un patrimoine immobilier hors du commun. Investir dans les vieilles pierres vous donne aussi la possibilité de bénéficier d’avantages fiscaux spécifiques. C’est 50 La location meublée le cas, en particulier, de l’investissement « loi Malraux » Moins encadrée que la location vide (régie par la loi du Pour cela, il faut acquérir un bien à rénover dans un 6 juillet 1989), la location meublée (chambre ou stu- secteur sauvegardé, ou dans une zone de protection du dio, résidence secondaire, gîte…) offre une plus grande patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), liberté sur les conditions de la location (montant du et que les travaux soient déclarés d’utilité publique. loyer, répartition des charges…) et des avantages fiscaux Il existe aujourd’hui une centaine de secteurs sauve- appréciables. Le loyer peut être fixé librement et ré- gardés et un millier de ZPPAUP, recensés dans les mai- évalué une fois par an dans les limites de l’indice de ries et les préfectures. Vous devrez entreprendre la res- révision des loyers (IRL). Mais une telle location doit tauration du bien selon des règles précises, sous le faire l’objet d’un bail écrit si le logement constitue la 51 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine résidence principale du locataire. Ce bail doit être pourrez aussi demander le remboursement de la TVA d’une durée minimale d’un an renouvelable (contre à 19,6 % appliquée aux résidences avec services. trois en location vide), sauf pour les étudiants (9 mois), Enfin, si vous louez plusieurs biens meublés, vous pouvez avec inventaire du mobilier et état des lieux établi par avoir intérêt à demander le statut de loueur en meublé les deux parties. En cas de résiliation du bail, pour re- professionnel (voir encadré). prendre le bien ou le vendre, ou pour tout autre motif légitime et sérieux, le propriétaire doit en informer le Le statut de loueur en meublé professionnel locataire trois mois avant (contre six mois en location Fiscalement avantageux, le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) nécessite de remplir trois conditions : être inscrit au registre du commerce et des sociétés, toucher plus de 23 000 € de recettes annuelles hors taxes, ces recettes devant représenter 50 % au moins du revenu global. En contrepartie, vous pouvez déclarer vos revenus selon le régime réel, en déduisant la totalité des déficits d’exploitation de votre revenu imposable. Les charges déductibles correspondent aux dépenses habituelles du bailleur (charges de copropriété, entretien, travaux, frais de gestion…), ainsi qu’aux frais d’acquisition du bien (intérêts d’emprunt, amortissement, assurances, cotisations sociales). Autres avantages : une exonération totale d’impôt sur la plus-value en cas de revente, si l’activité a été exercée pendant au moins cinq ans et que les recettes annuelles sont inférieures ou égales à 90 000 €. Même chose en cas de vente ou de donation d’une telle entreprise si sa valeur est inférieure à 300 000 €, ou en cas de vente pour cause de départ en retraite sous certaines conditions. Enfin, le loueur en meublé professionnel est exonéré d’ISF au titre des biens professionnels. vide) et justifier sa décision. Le locataire, pour sa part, n’est tenu qu’à un préavis d’un mois pour quitter les lieux (contre trois mois en location vide). Sur le plan fiscal, la location meublée non professionnelle (LMNP) offre des avantages spécifiques. Les revenus sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, au régime micro-BIC s’ils ne dépassent pas 32 000 € en 2009, avec un abattement de 50 %, ou au régime réel dans le cas inverse, avec déduction de l’ensemble des charges. Mieux encore, si vous louez un logement dans une résidence de tourisme, pour étudiants, pour personnes âgées ou handicapées, ou dans un établissement de soins, neufs ou de moins de quinze ans et réhabilités, vous avez la possibilité d’opter pour la nouvelle réduction d’impôt égale à 25 % 52 du prix d’acquisition, dans la limite de 300 000 €, soit Un logement en résidence de tourisme une réduction maximale de 75 000 € étalée sur neuf Pour relancer l’activité touristique dans certaines ag- ans, durée minimale de location. À noter que vous glomérations ou régions, les pouvoirs publics ont mis 53 Le guide EXPeRT du patrimoine en place un dispositif fiscal favorable aux investisseurs. 2 >> Gérer son patrimoine Les SCPI « défiscalisantes » Ainsi, vous pouvez acquérir un logement en résidence Comme dans l’immobilier locatif traditionnel, il est de tourisme, neuve ou de plus de 15 ans et réhabilitée, possible d’investir dans l’immobilier locatif défiscalisant, en particulier dans une des nombreuses zones de revi- via la « pierre-papier », sans avoir les soucis de gestion talisation rurale (ZRR), souvent situées à la montagne. des bailleurs. Il existe en effet des sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI) qui investissent dans Mais il importe, d’une part, de bien connaître le mar- ce type de programmes neufs, éligibles aux dispositifs ché locatif local, d’autre part, de s’assurer du sérieux du Borloo et Robien, et désormais Scellier, dont vous pouvez promoteur et de la qualité du produit. Il faudra ensuite acheter des parts. Le gestionnaire, filiale d’une banque louer le logement vide pendant au moins neuf ans, ou d’un établissement spécialisé, vous verse chaque tri- en confiant la gestion à l’exploitant de la résidence. mestre votre quote-part de loyer, net de charges. Sur le Sachez que vous gardez la possibilité de l’occuper jusqu’à plan fiscal, avec les SCPI Scellier, vous bénéficiez d’une huit semaines par an. réduction d’impôt de 25 % du montant de votre investissement s’il est réalisé en 2009 ou 2010, et En contrepartie, vous bénéficiez d’une réduction d’une réduction de 20 % s’il est réalisé en 2011 et 2012, d’impôt égale à 25 % du prix d’acquisition pour un dans la limite de 300 000 €, soit une réduction maxi- bien neuf, 20 % s’il est réhabilité, dans la limite de male de 75 000 € étalée sur neuf ans. Pour 20 000 € 50 000 € pour une personne seule et 100 000 € pour investis, la réduction sera donc de 5 000 € sur neuf un couple marié ou pacsé. Cela procure un avantage ans, soit 555 € par an. Mieux encore, si vous prolongez fiscal maximal de 12 500 € (50 000 x 25 %) ou 25 000 € votre investissement sur une durée totale de quinze ans, (100 000 x 25 %) pour un bien neuf, et de 10 000 € la réduction passe alors à 37 %. Seule contrainte : conser- (50 000 x 20 %) ou 20 000 € (100 000 x 20 %) pour un ver vos parts pendant neuf ou quinze ans, à partir de la bien réhabilité. Par ailleurs, si vous effectuez des travaux mise en location du dernier logement acquis par la SCPI. de reconstruction, d’amélioration ou d’agrandissement, une réduction de 20 % ou de 40 % dans un village 54 Les investissements dans les PME résidentiel de tourisme est appliquée, en plus de celle Voici l’occasion de participer au développement de portant sur l’acquisition du bien. petites et moyennes entreprises innovantes et pleines 55 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine d’avenir, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux Bois et forêt : un investissement de (très) long terme conséquents. L’investissement dans les PME est une Si vous êtes sensibilisé à la défense de l’environnement, rien ne vous empêche d’acquérir quelques hectares de bois ou forêt, en direct ou via des parts de groupements forestiers. Certes le marché est limité, les revenus plutôt limités et les contraintes importantes. Mais pour un gros contribuable, les avantages fiscaux peuvent être intéressants. Vous bénéficiez en effet d’une réduction d’impôt sur le revenu au titre de l’année d’investissement, égale à 25 % du prix d’acquisition, dans la limite de 5 700 € (personne seule) ou 11 400 € (couple marié ou lié par un Pacs), soit une réduction maximale de 1 425 ou 2 850 €. S’y ajoutent une réduction de 25 % sur les travaux forestiers, dans la limite de 6 250 et 12 500 €, et une autre de 25 % sur la rémunération du gestionnaire du massif forestier, dans la limite de 2 000 et 4 000 €. Mais pour cela, vous devez conserver vos hectares de bois ou forêts au moins huit ans ou vos parts de groupements forestiers au moins quatre ans. Par ailleurs, vous et vos héritiers bénéficiez d’une réduction de 75 % sur la valeur des biens, tant pour l’ISF que pour les droits de donation ou de succession, sous réserve de les conserver… au moins trente ans. solution particulièrement intéressante dans un environnement économique favorable. Vous pouvez ainsi investir dans des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ou dans des fonds d’investissement de proximité (FIP). Les premiers doivent placer au moins 60 % de leur actif dans des PME innovantes, tandis que les seconds doivent consacrer au moins 10 % de leur actif à des sociétés de moins de cinq ans et 60 % à des entreprises situées dans des régions limitrophes. En échange, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 25 % de votre investissement, dans la limite de 12 000 € (personne seule) ou 24 000 € (couple), soit un gain maximal de 3 000 ou 6 000 €. Au terme de 5 ans, la plus-value est exonérée d’impôt, mais non de Des bons de capitalisation pour diminuer l’ISF prélèvements sociaux (12,1 %). Toutefois, ces produits Comparables à l’assurance vie classique dans leur composition, leur mode de fonctionnement et leur fiscalité, les contrats ou bons de capitalisation sont destinés aux contribuables soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Un tel contrat doit être en effet déclaré à l’ISF pour sa valeur nominale, ou capital versé, net de frais, sans les intérêts capitalisés. En revanche, en cas de décès du souscripteur, le contrat tombe dans la succession – contrairement à l’assurance vie –, et se retrouve taxé aux droits de succession, selon le degré de parenté du bénéficiaire, sans aucun abattement. Mieux vaut donc nommer un bénéficiaire exonéré d’impôt sur la succession, comme le conjoint. sont plutôt conçus pour une durée de sept à dix ans, avec très peu de possibilités de sortie anticipée (décès, invalidité, licenciement du souscripteur ou de son conjoint). Il existe aussi des FIP permettant de réduire l’impôt de solidarité sur la fortune, à hauteur de 50 % de l’investissement, dans la limite de 40 000 €, soit 20 000 € par an maximum pour 2009. Un investissement à haut risque, mais qui peut se révéler payant sur le long terme. 56 57 Le guide EXPeRT du patrimoine Prendre en compte les règles fiscales 2 >> Gérer son patrimoine Les comptes à terme et comptes sur livret Ces produits bancaires, faiblement rémunérés actuellement étant donné la forte baisse des taux courts, n’en sont pas moins lourdement imposés. Les intérêts Lorsqu’on envisage de se constituer un patrimoine, sont ainsi soumis chaque année au barème progressif la composante fiscale ne doit pas être le premier cri- de l’impôt sur le revenu ou, sur option, au prélè- tère à prendre en compte. La qualité du produit, mo- vement forfaitaire libératoire à 18 %, plus 12,10 % bilier ou immobilier, sur lequel on investit, la durée de prélèvements sociaux (en 2009) pris à la source. d’indisponibilité des fonds ou la rentabilité espérée Dans le premier cas, vous devrez donc ajouter les in- doivent primer dans votre choix. Toutefois, il est utile térêts à votre déclaration de revenus ; dans le second de connaître les règles fiscales, de façon, là encore, cas, la banque effectuera le prélèvement d’impôt sur à optimiser son investissement. Petit récapitulatif vos intérêts avant de les créditer sur votre compte. de l’impôt appliqué aux investissements les plus Si vous êtes imposé dans une tranche inférieure à 18 % courants. (5,5 % ou 14 %), ou si vous n’êtes pas imposable, vous avez donc tout intérêt à déclarer vos intérêts sur ➜ L’impôt sur les revenus et les plus-values mobilières votre feuille d’imposition. L’épargne logement 58 À l’exception des livrets défiscalisés, livrets A, Bleu et Comme pour le compte épargne logement, les intérêts LDD, LEP, livret Jeunes, ou encore du compte épargne et la prime d’État du plan d’épargne logement (PEL) logement uniquement soumis aux prélèvements sont uniquement soumis aux cotisations sociales, sociaux (12,1 %), aucun autre revenu de placement du moins jusqu’au douzième anniversaire du plan. mobilier ou immobilier n’échappe à l’impôt. Certes, Depuis le 1er janvier 2006, elles se paient annuel- il existe de nombreux abattements permettant lement. Cependant, elles sont prélevées en une seule d’alléger son montant. Ou des exonérations liées au fois sur les PEL de plus de dix ans. À partir du dou- respect de certains délais de détention. zième anniversaire d’un PEL, les intérêts et la prime 59 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine d’État sont également soumis à l’impôt, soit au barème les revenus sont soumis soit à une imposition à taux fixe progressif de l’impôt sur le revenu, soit, sur option, de 30,1 % (18 % de PFL + 12,1 % de prélèvements so- au prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 18 %. ciaux), soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après un premier abattement de 40 %, un second abat- Les actions et obligations tement de 1 525 € pour une personne seule et 3 050 € Il faut distinguer deux fiscalités : celle relative à la pour un couple marié ou pacsé. Un crédit d’impôt cession de valeurs mobilières, c’est-à-dire s’appliquant plafonné à 115 € pour une personne seule et 230 € aux plus-values mobilières, et celle s’appliquant aux pour un couple est attribué à hauteur de 50 % des revenus d’actions et d’obligations, appelée fiscalité revenus avant abattements. Les prélèvements sociaux des revenus mobiliers. sont effectués sur les revenus avant abattement. La fiscalité des plus-values mobilières est calculée sur Le saviez-vous ? la plus-value des ventes réalisées au cours de l’année Depuis 2006, les plus-values réalisées sur des titres détenus depuis au moins cinq ans (soit à partir de 2011), bénéficient d’un abattement d’un tiers par année de détention à compter de la cinquième, soit une exonération totale au bout de la huitième. Cette mesure est destinée à inciter les titulaires de comptes titres à conserver leurs actions ou obligations au moins huit ans. Par ailleurs, si vos titres sont placés dans un plan d’épargne en actions ou une assurance vie, c’est la fiscalité de cette enveloppe qui s’applique, sur les revenus comme sur les plus-values. civile. Pour être imposable, il faut que le seuil de cession dépasse la somme de 25 730 € dans l’année. Si tel est le cas, la totalité des plus-values est soumise à une imposition à taux fixe de 30,1 % (18 % de prélèvement forfaitaire libératoire + 12,1 % de prélèvements sociaux). La fiscalité des revenus mobiliers est différente selon qu’il s’agit de revenus d’obligations et de titres de créances ou de revenus d’actions et de parts sociales. 60 L’assurance vie Dans le premier cas, les revenus sont soumis au choix Les intérêts engrangés chaque année sur un contrat au barème progressif de l’impôt ou au prélèvement d’assurance vie ne subissent aucun impôt… tant que forfaitaire libératoire de 18 % (PFL), auxquels il faut vous n’effectuez aucun retrait. En revanche, dès lors ajouter 12,1 % de prélèvements sociaux. Dans le second, que vous effectuez des rachats partiels sur votre 61 Le guide EXPeRT du patrimoine contrat, la fiscalité s’applique, plus ou moins lourdement selon l’âge du contrat. Seuls les contrats 2 >> Gérer son patrimoine Quelle fiscalité en cas de retrait sur un contrat d’assurance vie ? souscrits avant 1983, ou entre le 1-1-83 et le 26-9-97 pour les primes versées avant 1998, sont exonérés Date du retrait Contrats souscrits depuis le 26/09/97 Avant 4 ans Intérêts soumis à l’IR ou au PLF à 35 %* Entre 4 et 8 ans Intérêts soumis à l’IR ou au PLF à 15 %* Après 8 ans Abattement de 4 600 € ou 9 200 € ** sur les intérêts, puis excédent, soumis à l’IR, ou au PLF à 7,5 %* d’impôt. Ainsi, pour les souscriptions effectuées depuis le 26-9-1997, la part d’intérêt composant un retrait est taxée à 35 % si le contrat a moins de 4 ans, 15 % s’il a entre 4 et 8 ans ; et 7,5 % s’il a plus de 8 ans, après un abattement de 4 600 € (personne seule) ou 9 200 € (couple soumis à imposition commune) dans ce dernier cas, plus 12,10 % de prélèvements sociaux pour tous. À noter : les cotisations sociales sont prélevées chaque année sur les contrats en euros, mais uniquement au moment des retraits sur les contrats multisupports (voir tableau ci-contre). Calcul en cas de rachat partiel L’assureur, gérant du contrat, calcule la part des intérêts taxables à la date du retrait, au moyen d’une formule complexe tenant compte de la date de chaque versement. Exemple : vous avez investi 50 000 € en janvier 2004 sur un fonds en euros et votre contrat vaut environ 60 000 € en janvier 2010. Si vous effectuez un retrait de 20 000 € à cette date, la part d’intérêts taxables, une fois déterminée, sera imposée à 15 % (voir tableau), plus 12,10 % de prélèvements sociaux pris chaque année sur le fonds en euros, ou au moment du retrait s’il s’agit d’un multisupports. À noter, enfin, que les contrats souscrits avant 1983 ou entre le 1er janvier 83 et le 26 septembre 97, pour les primes versées avant 1998, sont exonérés d’impôt (voir tableau). Contrats souscrits du 01/01/83 au 25/09/97 Contrats souscrits avant le 01/01/83 Exonération des intérêts acquis avant le 01/01/98 ou acquis depuis cette date sur des primes versées avant le 26/09/97. Abattement de 4 600 € ou 9 200 €** sur les intérêts des primes versées depuis le 26/09/97, puis excédent soumis à l’IR ou au PLF à 7,5 %* Exonération totale des intérêts * S’y ajoutent les prélèvements sociaux, à un taux variable selon l’année durant laquelle les intérêts ont été constitués (12,1 % en 2009), appliqués en cas de retrait sur les contrats multisupports, ou chaque année sur les contrats monosupport en euros. ** 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune. 62 63 Le guide EXPeRT du patrimoine La rente viagère Tout dépend si la rente est issue d’un produit d’épargne retraite (Perp, Madelin, Perco…) ou d’un contrat de rente, ou bien d’un placement avec sortie en rente sur option (PEA, assurance vie…). Dans le premier cas, les gains réalisés pendant la phase d’épargne ne sont soumis ni à l’impôt, ni aux prélèvements sociaux. Ensuite, la rente est soumise, comme une pension de retraite, à l’impôt sur le revenu, après un abattement de 10 % (plafonnée à 3 592 € en 2009), et aux prélèvements sociaux au taux de 7,1 % pour les Perp et les contrats Madelin, et au taux de 12,1 % pour le Perco. Dans le second cas, la fiscalité du placement s’applique 2 >> Gérer son patrimoine Vous avez dit bouclier fiscal ? Créé en 2005, le dispositif appelé « bouclier fiscal » a pour objectif de limiter le cumul d’impôts. Ainsi, pour 2009, il prévoyait la restitution du « trop-payé » aux contribuables, lorsque le total de leurs impôts directs dépassait 50 % de leurs revenus. Par revenus, on entend les revenus nets imposables, plus-values mobilières et immobilières, revenus soumis au prélèvement libératoire forfaitaire et revenus exonérés d’impôts. Quant aux impôts pris en compte en 2009, il s’agit de l’impôt sur le revenu payé en 2008, des prélèvements libératoires et impôts sur les plus-values payés en 2007, des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine payés en 2007 et 2008, de l’ISF payé en 2008 et des impôts locaux sur l’habitation principale… Les contribuables concernés ont jusqu’au 31 décembre de l’année au cours de laquelle le droit à restitution a été acquis pour faire leur demande, soit le 31 décembre 2010 pour les impôts payés en 2009. pendant la phase d’épargne et la rente est ensuite soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux au taux de 12,1 %, sur une fraction de son montant, selon l’âge du bénéficiaire : 70 % avant 50 ans, 50 % ➜ L’impôt sur les revenus et les plus-values immobilières entre 50 et 59 ans, 40 % entre 60 et 69 ans et 30 % à partir de 70 ans. L’investissement immobilier traditionnel Pour un logement loué vide, si les revenus encaissés ne dépassent pas 15 000 € dans l’année, vous pouvez bénéficier du régime micro-foncier avec un abattement forfaitaire de 30 %. Vos revenus ne seront donc taxés que sur 70 % de leur montant. Au-delà de 15 000 €, vos revenus seront soumis au régime des frais réels, donc à l’impôt sur le revenu, ainsi qu’au barème progressif et aux 64 65 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine prélèvements sociaux (12,1 %). Avec ce régime, vous pou- applicable à chacun des époux propriétaires, ou à chaque vez déduire l’ensemble de vos frais et charges (hors gros membre d’une indivision ou d’une tontine). En outre, travaux) pour leur montant réel : entretien-réparations, depuis 2004, un abattement de 10 % par an est appli- frais de gestion, charges, taxe foncière, assurance, etc. qué à partir de la cinquième année, soit une exonération totale au bout de 15 ans. Autres cas d’exonération : être Le saviez-vous ? titulaire d’une pension de retraite ou de réversion, ou Si vos charges déductibles (hors intérêts d’emprunt) sont supérieures à vos revenus fonciers, le déficit foncier ainsi constitué sera imputable sur votre revenu global des dix prochaines années, sous certaines conditions, dans la limite de 10 700 € par an. d’une carte d’invalidité, sous réserve d’être non assujetti à l’ISF au titre de l’avant-dernière année précédant celle de la vente, avec un revenu fiscal de référence ne dépassant pas la même année le plafond d’exonération en matière d’impôts locaux. Pour un logement meublé, les revenus tirés de la location sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Si les loyers encais- L’investissement immobilier défiscalisant sés ne dépassent pas 32 000 € en 2009, vous pouvez Si vous avez acquis un ou plusieurs biens neufs avec le bénéficier du régime micro-BIC, avec un abattement nouveau dispositif Scellier, en vigueur depuis le 1er janvier de 50 %. Sinon, vous serez imposé au régime des 2009, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt annuelle frais réels, avec déduction de l’ensemble des charges. égale à 25 % du prix du bien, dans la limite de 300 000 €, S’il s’agit d’un logement en résidence services, sachez pour les biens acquis en 2009 et 2010, et de 20 % en que vous avez aussi la possibilité d’opter pour le nouveau 2011 et 2012, étalée sur 9 ans. Soit une économie maxi- régime fiscal appliqué au dispositif Scellier (voir ci-dessous). male de 75 000 € dans le premier cas et de 60 000 € dans le second. Sous réserve que le locataire remplisse 66 En cas de vente de votre bien locatif, vous devrez en certaines conditions de ressources (voir tableau page 50), principe acquitter un impôt de 16 % sur la plus-value, vous bénéficiez d’une réduction supplémentaire de 2 % plus 12,10 % de prélèvements sociaux, soit 28,10 % au par an pendant 6 ans de plus, soit un total de 37 % ou total. Toutefois, vous serez totalement exonéré si la de 32 %. Pour un bien de 300 000 € acquis en 2010, valeur du bien ne dépasse pas 15 000 € (montant la réduction passe alors à 111 000 € sur 15 ans. S’y ajoute, 67 Le guide EXPeRT du patrimoine chaque année, pendant toute la durée de l’investissement, une déduction de 30 % des revenus fonciers bruts. 2 >> Gérer son patrimoine ➜ L’impôt de solidarité sur la fortune Sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI) L’ensemble des biens mobiliers et immobiliers consti- Véritables produits immobiliers, les parts de SCPI se votre foyer fiscal entre dans l’assiette de l’impôt de so- voient appliquer la même fiscalité que les biens immo- lidarité sur la fortune (ISF), à de rares exceptions près, biliers dans lesquels la société est investie. Ainsi, avec de comme les biens professionnels. Dès lors que la valeur l’immobilier traditionnel, les revenus encaissés sont im- nette de votre patrimoine, après déduction des dettes, posés soit au régime des frais réels, soit au micro-foncier. atteint le seuil d’imposition fixé au 1er janvier de l’année Et si la SCPI a investi sur des placements de trésorerie, d’imposition, soit 790 000 € pour 2009, vous êtes re- les gains sont soumis à l’impôt sur le revenu ou au pré- devable de cet impôt. tuant votre patrimoine et celui de tous les membres de lèvement forfaitaire libératoire (PFL). Même chose pour les OPCI auxquelles s’appliquent à la fois la fiscalité de Les biens imposables l’immobilier et celle des valeurs mobilières. En revanche, Ce sont tous les biens dont on est propriétaire ou si vos parts de SCPI sont investies dans un immeuble usufruitier au 1er janvier de l’année d’imposition, qu’ils éligible au dispositif Scellier, vous bénéficiez d’une ré- produisent ou non des revenus. On recense ainsi les duction d’impôt de 25 % sur le montant investi, dans la immeubles bâtis ou non bâtis, évalués à leur valeur limite de 300 000 €, soit une réduction maximale de vénale, ou valeur de marché (valeur établie par com- 75 000 € étalée sur neuf ans. Et, si vous prolongez votre paraison avec les biens situés dans l’environnement investissement sur quinze ans, la réduction passe à 37 %. immédiat) ; les valeurs mobilières cotées (actions, obligations), évaluées selon le dernier cours connu au 68 En cas de vente de vos parts de « pierre-papier », la 1er janvier ou selon la moyenne des trente derniers cours ; plus-value est taxée au taux de 16 %, plus 12,10 % de les valeurs mobilières évaluées à leur valeur vénale ; les prélèvements sociaux, après un abattement de 10 % contrats d’assurance vie ; le capital représentatif d’une par année de détention au-delà de la cinquième, et un rente viagère ; les liquidités ; les objets précieux, véhi- abattement supplémentaire de 1 000 €. cules, chevaux et mobiliers, et les meubles meublants. 69 Le guide EXPeRT du patrimoine 2 >> Gérer son patrimoine Les biens exonérés Il faut distinguer les biens totalement exonérés de ceux qui ➜ Les taxes locales sur le patrimoine immobilier le sont en partie. Dans la première catégorie, on trouve, bien sûr, les biens professionnels. Mais aussi les objets d’antiquité, d’art ou de collection, (tapis et tapisseries, Taxe foncière et taxe d’habitation tableaux, sculptures, timbres…) ; les droits de propriété Propriétaire ou usufruitier d’un bien, vous payez la taxe littéraire et artistique (droits d’auteur) ; les droits de pro- foncière (avant le 15 octobre ou le 20 sur Internet priété industrielle (brevets, modèles…) ; et, enfin, les ren- pour 2009), incluant la taxe d’enlèvement des ordures tes ou indemnités perçues en réparation d’un dommage. ménagères. Propriétaire occupant ou locataire, vous On peut ajouter à cette liste les titres de sociétés ayant fait payez la taxe d’habitation (avant le 16 novembre ou l’objet d’un engagement de conservation dans le cadre du le 21 sur Internet pour 2009), incluant la taxe audio- « pacte Dutreil », exonérés à 75 %, tout comme les bois et visuelle. Ces taxes, communément appelées « impôts forêts et parts de groupements forestiers, sous réserve d’un locaux », sont des impôts directs perçus au profit des engagement d’exploitation d’une durée de trente ans. collectivités, communes ou groupements de communes, départements et régions. Elles sont calculées Barème progressif de l’ISF en 2009 en multipliant une base d’imposition, égale à la moitié (taux applicables aux patrimoines nets taxables supérieurs à 790 000 € au 01-01-2009) de la valeur locative cadastrale du bien, par un taux fixé Fractions du patrimoine taxables au 01-01-09 par les collectivités locales. Il existe un certain nombre Per de cas d’exonérations, notamment pour les ménages 70 N’excédant pas 790 000 € 0,00 % Comprise entre 790 000 et 1 280 000 € 0,55 % Comprise entre 1 280 000 et 2 520 000 € 0,75 % Comprise entre 2 520 000 et 3 960 000 € 1,00 % Comprise entre 3 960 000 et 7 570 000 € 1,30 % Comprise entre 7 570 000 et 16 480 000 € 1,65 % Supérieure à 16 480 000 € 1,80 % aux revenus modestes. 71 Le guide EXPeRT du patrimoine Chapitre 3 3 >> Transmettre son patrimoine L e droit français, bien secondé par la fiscalité, offre un champ de possibilités important pour transmettre son patrimoine en payant le moins d’impôts possible. Pour cela, il faut respecter une règle de base : anticiper. C’est, en effet, en commençant à transmettre Transmettre son patrimoine une partie de son patrimoine autour de 65/70 ans que l’on peut profiter au mieux des avantages fiscaux. Cela, bien sûr, en prenant garde à ne trop se démunir. Entre les dons manuels et donations de toutes sortes, chacun des parents peut ainsi transmettre jusqu’à 31 272 € sans impôt à chacun de ses enfants ou petits-enfants majeurs, puis 156 359 €. tous les six ans à chacun de ses enfants, quel que soit leur âge ! D’autres outils permettent de se protéger entre conjoints, au moyen d’une donation au dernier vivant ou encore d’un testament, sachant que les époux, comme les partenaires de Pacs, sont totalement exonérés d’impôt sur la succession. C’est ainsi que plus de 90 % des successions échappent à l’impôt ! Seuls les concubins restent exclus des dispositifs d’exonération, la loi ne leur accordant aucune faveur juridique ou fiscale. Pour eux, plus encore que pour les autres, l’assurance vie reste le seul recours. 72 73 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine Un droit automatique au logement Anticiper la transmission de son patrimoine ➜ Ce que prévoit la loi en l’absence de dispositions particulières Certes, la loi assure automatiquement la protection des héritiers réservataires, en l’occurrence les enfants du défunt, comme celle, désormais, de son conjoint survivant, même en l’absence de dispositions testamentaires. Toutefois, lorsqu’on dispose d’un patrimoine un peu conséquent, il est vivement recommandé d’organiser la transmission de ses biens de son vivant, en En cas de décès, le conjoint survivant bénéficie gratuitement d’un droit de jouissance temporaire d’un an sur le logement et sur le mobilier du couple. Le partenaire de Pacs en bénéficie également (sauf si le défunt l’en a privé par testament). Si le couple était locataire, les héritiers devront payer le loyer pendant cette année, mais le conjoint ou partenaire réglera les charges et la taxe d’habitation. Si le couple (ou le défunt) était propriétaire, le conjoint ou partenaire réglera également les charges et la taxe d’habitation, tandis que les héritiers paieront, en principe, la taxe foncière et les gros travaux. Au terme de l’année, le conjoint – mais lui seul – pourra aussi demander à bénéficier d’un droit viager sur le logement dont le couple ou le défunt était propriétaire, sauf si ce dernier s’y était opposé par testament. Ce droit, égal à 60 % de la valeur d’usufruit du bien, viendra s’imputer sur sa part de succession, sans qu’il soit tenu de rembourser la différence si sa valeur excède sa part d’héritage. À noter que le conjoint peut aussi donner le bien en location s’il n’est plus adapté à ses besoins, mais, il ne peut le vendre qu’avec l’accord des héritiers. utilisant l’arsenal juridique et fiscal existant. Cela, pour faciliter le partage de ses biens et réduire au maximum imposés sur le montant perçu qu’après un abattement la fiscalité sur la succession. de 156 359 €. Le conjoint, lui aussi, a droit à une part de la succession, variable selon la situation familiale, et to- Enfants et conjoint sont protégés 74 talement exonérée d’impôt. Ainsi, en présence d’enfants Que se passe-t-il si l’on n’a rien prévu ? Héritiers réser- nés uniquement du couple, il hérite, au choix, du quart vataires, les enfants sont prioritaires dans la succes- des biens du défunt en pleine propriété, ou de la totalité sion de leurs parents. Ils ont droit à une part minimale en usufruit. Dans ce dernier cas, il conserve donc l’usage appelée réserve héréditaire, égale à la moitié des biens et les revenus de tous les biens communs du couple et des du défunt pour un enfant, les deux tiers pour deux en- biens propres du défunt, biens mobiliers ou immobiliers. fants et les trois-quarts pour trois ou plus. Et ils ne sont Mais en présence d’enfants d’un précédent mariage, 75 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine le conjoint ne peut recevoir que le quart des biens en le calcul de la succession. En veillant à rédiger attenti- pleine propriété. Ceci, pour éviter que l’usufruit ne vement la clause bénéficiaire pour qu’il n’y ait aucune bloque la succession des enfants nés de la première union ambiguïté sur l’attribution du contrat au concubin. du défunt. Enfin, en l’absence d’enfants, le conjoint devient à son tour héritier réservataire et reçoit une part beaucoup plus importante, en particulier si les pa- ➜ Les principaux outils juridiques et fiscaux rents du défunt sont déjà décédés (voir tableau page 84). Un testament pour répartir ses biens 76 Un testament pour les concubins et les partenaires de Pacs Premier outil d’anticipation, le testament permet déjà Si la protection du conjoint est assurée, tel n’est pas à éviter les situations d’indivision ou les conflits à l’ou- le cas du partenaire de Pacs et encore moins du verture de la succession. Il est même indispensable dans concubin. Bien que le partenaire de Pacs, comme le le cas du concubin ou partenaire de Pacs, qui, sans conjoint, soit désormais exonéré d’impôt sur la succes- cela, n’hériteraient pas. Le testateur (celui qui fait le tes- sion, il faut, pour qu’il hérite, prévoir cette disposition tament) peut ainsi attribuer ce qu’il veut à ses héritiers, dans un testament. Sinon, la succession revient inté- mais aussi à d’autres personnes en leur faisant des legs. gralement aux enfants du couple ou, à défaut, à ses Ceci, à une condition : ne pas empiéter sur la part des parents et à ses frères et sœurs, voire à des parents éloi- héritiers réservataires. Cela revient donc à n’utiliser que gnés. Si les partenaires de Pacs possédaient des biens la quotité disponible de son patrimoine, c’est-à-dire la en commun, le survivant se retrouvera en indivision part qui ne revient pas automatiquement aux enfants. avec les héritiers. À noter, toutefois, qu’il peut rester, Cette part est égale à la moitié de la succession avec lui aussi, dans le logement du couple pendant un an, un enfant, le tiers avec deux, et le quart avec trois aux frais de la succession. Quant aux concubins, rien ou plus. Seule difficulté : évaluer cette quotité, parfois n’est prévu pour eux ! S’ils souhaitent se transmettre plusieurs années avant son décès. Il existe deux formes des biens, ils devront l’indiquer dans un testament. principales de testament : le testament authentique Mais leur part d’héritage sera alors taxée à 60 %. Seule et le testament olographe. Le testament authentique solution pour eux, l’assurance vie, qui n’entre pas dans est un acte notarié, rédigé par un notaire sur les ins- de prévoir le partage de ses biens de façon, notamment, 77 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine tructions du testateur et en présence de deux témoins. 65 ans et le donataire (celui qui reçoit) au moins 18 ans. Le testament olographe est effectué par le testateur, sans Il peut être fait par acte notarié ou déclaré directement témoins. Il doit être rédigé, signé et daté de sa main. au service des impôts (formulaire n° 2731). Il est ensuite prudent de le confier à la garde d’un Au-delà de ce don, il est possible de faire un don ma- notaire, pour éviter qu’il soit égaré ou détruit. nuel tous les six ans et quel que soit l’âge du donateur et du donataire, sans acquitter le moindre impôt, dans Une donation pour transmettre de son vivant la limite (en 2009) de 156 359 € pour un enfant, de Contrairement au testament, la donation permet de arrière petit-enfant. Il peut être réalisé par acte notarié transmettre ses biens immédiatement, et de façon ou simplement déclaré au service des impôts dans le définitive, qu’il s’agisse d’un don manuel, d’une dona- mois suivant le don (formulaire n° 2735). 31 272 € pour un petit-enfant et de 5 212 € pour un tion simple ou d’une donation-partage. Seule excep- 78 tion : la donation entre époux, ou donation au dernier Si vous donnez un montant supérieur à l’abattement, vivant, qui permet de gratifier davantage son conjoint, l’excédent sera alors taxable selon le barème des mais n’a d’effet qu’au premier décès, et peut aussi être donations (voir tableau page 88), dans le mois sui- annulée par l’un des conjoints (voir page 84). vant sa déclaration ou sa découverte par le fisc. Mais Forme la plus simple de la donation, le don manuel attention : les droits de donation s’appliqueront est la remise « de la main à la main » d’une somme alors sur la valeur du don au jour de sa révélation, en d’argent, de placements financiers, meubles, objets tenant compte de l’investissement qu’il aura permis de d’art, etc., à l’exception de tout bien immobilier. réaliser, et non pas sur sa valeur d’origine (à l’exception Déjà, un don d’argent de 31 272 €, totalement exonéré des sommes d’argent toujours retenues pour leur mon- d’impôt, peut être fait aux enfants, petits-enfants, arrière- tant nominal). Ainsi, pour un don investi dans un bien petits-enfants ou, en l’absence de descendance, aux immobilier et déclaré dix ans plus tard, on retiendra la neveux et nièces, en une ou plusieurs fois, dans la li- progression de la valeur du bien pour évaluer celle du don. mite de ce montant. Seules conditions : ce don doit D’où l’importance de déclarer un don manuel sans tar- être unique et prendre la forme d’une somme d’ar- der. Par ailleurs, afin d’éviter les conflits entre héritiers, gent, le donateur (celui qui donne) doit avoir au moins vous devrez déterminer si le don constitue une avance 79 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine sur la part d’héritage du bénéficiaire, ou s’il s’agit d’une Pour les primes versées avant 70 ans, l’assurance vie donation « hors part successorale », donc imputable sur permet à la personne bénéficiaire de recevoir un capital la quotité disponible du patrimoine. exonéré d’impôt dans la limite de 152 500 €, tandis Si le don manuel ne pose aucun problème avec un enfant que les versements effectués après 70 ans sont exonérés unique, il n’en va pas de même dans les familles nom- d’impôt dans la limite de 30 500 €, tous bénéficiaires breuses, surtout quand il est révélé à la succession, mettant et contrats confondus. Cette règle fiscale vous permet en évidence des traitements de faveur différents entre hé- d’optimiser la transmission de vos contrats, en répar- ritiers. La donation-partage est une solution. Réalisée par tissant les capitaux sur les uns ou les autres, selon leur acte notarié, elle permet de répartir les biens entre tous ses date de versement (voir aussi page 61). enfants, de façon équitable ou non. On peut aussi effectuer des donations transgénérationnelles, incluant en- Que deviennent les placements en cas de décès fants et petits-enfants dans une même donation. Avantage Les comptes personnels d’un conjoint ou d’un parent décédé sont bloqués et les procurations annulées. Ce qui n’empêche pas les paiements effectués auparavant d’être honorés. Si le couple disposait d’un compte joint, celui-ci continue de fonctionner, le solde étant, en général, intégré pour moitié à la succession. Comme les comptes personnels, les livrets et produits d’épargne du défunt sont clôturés en attendant le règlement de la succession. Seul le plan d’épargne logement (PEL) peut être conservé par les héritiers, transféré à l’un d’eux, même s’il en possède déjà un, ou clôturé. De même, le plan d’épargne en actions est clôturé et son contenu (actions, Sicav, etc.) transféré sur un compte titres ordinaire. Les gains engrangés ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu, même si le PEA a moins de cinq ans. Les héritiers peuvent alors vendre les titres ou se les attribuer sur leur part d’héritage. Par ailleurs, il faut prévenir l’organisme gestionnaire de l’épargne salariale du défunt (PEE), s’il possédait un tel contrat, ainsi que ceux chargés de son épargne retraite, de type Perp, Perco ou Madelin. Mais seule une rente réversible pourra être versée au conjoint ou au bénéficiaire désigné. d’une telle donation, elle permet de figer la valeur des biens donnés au moment de la donation, et, contrairement au don manuel, elle n’est pas rapportée à la succession. Enfin, vous pouvez incorporer dans une donation-partage des dons manuels déclarés, de façon à figer leur valeur au jour de la donation-partage. L’assurance vie pour transmettre hors succession L’assurance vie constitue un formidable outil de transmission, hors succession, avec des abattements fiscaux très favorables. Ce choix est particulièrement indiqué pour des concubins, mais il peut concerner un conjoint, un partenaire de Pacs, un enfant, un membre de la famille ou toute personne désignée par le souscripteur. 80 81 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine Changer de régime matrimonial Ce qu’on peut faire pour atteindre ses objectifs Autre solution, changer de régime matrimonial, pour passer d’un régime de séparation de biens à un régime de communauté (voir page 11). ➜ Protéger son conjoint ou son partenaire de Pacs Pour cela, il faut être marié depuis au moins deux ans et obtenir l’assentiment des enfants. En cas d’opposition ou si les enfants sont mineurs, il faut faire homologuer l’acte notarié en recourant à un avocat. L’opé- Une donation entre époux En plus de ce que prévoit la loi, il est possible d’aug- ration pouvant se révéler coûteuse, il est prudent de commencer par faire les comptes avec son notaire. menter la part de son conjoint dans la succession, au moyen d’une donation entre époux, effectuée devant notaire, en prenant garde de ne pas empiéter sur les droits des héritiers réservataires. On peut ainsi lui attribuer la quotité disponible spéciale, soit l’usufruit de Assurer l’avenir de son concubin la totalité des biens, ou un quart en pleine propriété et Le choix de ne pas officialiser leur union expose les concubins à bien des déconvenues. Déjà, en matière de donation, ils sont taxés dès le premier euro, quand les couples mariés ou pacsés bénéficient d’un abattement de 79 222 € tous les six ans. Ensuite, même s’ils ont prévu des dispositions testamentaires, le concubin survivant sera taxé à 60 % au moment de la succession, avec un maigre abattement de 1 564 €, là où les couples mariés ou pacsés sont totalement exonérés ! L’assurance vie constitue dans ce cas une solution. Chaque concubin peut souscrire un contrat d’assurance vie au bénéfice de l’autre. Le concubin survivant peut ainsi recevoir jusqu’à 152 500 € exonérés impôt. Mais gare à ne pas empiéter sur la réserve héréditaire des enfants communs ou de ceux d’une précédente union. les trois quarts en usufruit, ou encore la quotité disponible ordinaire en pleine propriété, (voir tableau page 84). En l’absence d’enfants, la donation entre époux permettra même au conjoint survivant de recevoir la totalité de la succession (voir tableau page 84). Mais attention : une donation entre époux (différente d’une donation simple), peut toujours être révoquée, sauf si elle est consentie dans un contrat de mariage. 82 83 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine Ils peuvent aussi, comme pour le conjoint, souscrire Les droits du conjoint survivant Si le défunt laisse La part du conjoint est de chacun un contrat d’assurance vie au profit de l’autre, Avec une donation entre époux sachant que le montant transmis sera hors succession. Mais attention à ne pas transmettre des montants excessifs, par rapport à la succession. des enfants communs des enfants d’une précédente union 1/4 de la succession la totalité en usufruit ; ou en pleine propriété 1/4 en pleine propriété et ou la totalité en usufruit les 3/4 en usufruit ; ou la quotité ordinaire* 1/4 de la succession en pleine propriété la totalité en usufruit ; ou 1/4 en pleine propriété et les 3/4 en usufruit ; ou la quotité ordinaire* ses deux parents, mais pas d’enfant 1/2 de la succession en pleine propriété la totalité de la succession** un de ses parents, mais pas d’enfant 3/4 de la succession en pleine propriété la totalité de la succession** des frères ou sœurs ou neveux ou nièces la totalité de la succession*** la totalité de la succession*** * La quotité ordinaire recouvre la moitié de la succession en pleine propriété avec un enfant, un tiers avec deux, un quart avec trois ou plus. ** Les parents ont un droit de retour sur les biens donnés à leur enfant décédé. *** Les frères et sœurs ont un droit de retour sur la moitié des biens de famille. Utiliser l’assurance vie Les droits de donation entre conjoints et partenaires de Pacs (les successions ne sont plus imposées entre conjoints et partenaires de Pacs) Après abattement de 79 222 € Part taxable de la donation Taux d’imposition Montant à soustraire Inférieure à 7 922 € 5 % 0 Entre 7 922 € et 15 636 € 10 % 396 € Entre 15 636 € et 31 272 € 15 % 1 178 € Entre 31 272 € et 542 043 € 20 % 2 742 € Entre 542 043 € et 886 032 € 30 % 56 946 € Entre 886 032 € et 1 772 064 € 35 % 101 247 € Supérieure à 1 772 064 € 40 % 189 851 € Quant aux partenaires de Pacs, ils peuvent se transmettre ce qu’ils souhaitent, dans la limite de la quotité disponible, à condition de l’indiquer dans un testament. 84 Exemple : sur une donation de 100 000 € entre deux conjoints ou partenaires de Pacs, le montant imposable sera de : 100 000 - 79 222 = 20 778 €. Le montant des droits sera de : 20 778 x 15 % = 3 117 – 1 178, soit 1 939 €. 85 Le guide EXPeRT du patrimoine ➜ Répartir ses biens entre ses enfants 3 >> Transmettre son patrimoine second rang. Au décès du souscripteur, le conjoint pourra conserver tous les contrats, ou renoncer à certains au bénéfice de ses enfants, avec un abattement de 152 500 €. Vous pouvez aussi démembrer Faire une donation-partage la clause bénéficiaire du contrat, en attribuant l’usu- Le meilleur outil pour répartir ses biens entre ses en- fruit du contrat à votre conjoint, donc sans impôt, et fants, de façon équitable ou en privilégiant tel ou tel la nue-propriété à vos enfants. L’usufruitier pourra en- enfant, est la donation-partage. Cela permet de figer suite, à son décès, transmettre le contrat aux enfants, la valeur des biens donnés à chacun au moment de de nouveau sans impôt. Enfin, si vous avez effectué la donation, sachant, par ailleurs, qu’elle ne sera pas des versements sur un contrat avant 70 ans et sur un prise en compte dans la succession. Si vous sou- autre après 70 ans, attribuez le premier aux enfants haitez privilégier un enfant, il suffit de prévoir dans et le second à votre conjoint. Les enfants bénéficient l’acte de donation que le montant reçu en plus sera d’un abattement de 152 500 € chacun sur les verse- « hors part successorale » et donc pris sur la quotité ments effectués avant 70 ans, tandis que le conjoint disponible. Comme pour toute donation de parent à est exonéré d’impôt, quel que soit l’âge auquel vous enfant, vous bénéficiez d’un abattement de 156 359 € avez alimenté vos contrats. par enfant, tous les six ans, le double si chaque parent donne aux enfants du couple. Un outil Faire un pacte successoral juridique et fiscal à privilégier, même s’il entraîne des Si un enfant handicapé fait partie de la fratrie, vous frais d’acte, de l’ordre de 1 à 3 %, dégressifs en fonc- pouvez aussi lui attribuer des biens d’une valeur supé- tion du montant transmis. rieure à sa part, en recueillant l’accord de la fratrie dans un pacte successoral. Dans tous les cas, l’enfant han- 86 Répartir ses contrats d’assurance vie dicapé bénéficie, en plus de l’abattement de 156 359 € Autre outil à privilégier, l’assurance vie, à travers diffé- par parent, d’un second abattement du même mon- rents montages. Déjà, il est possible de souscrire plu- tant. Vous pouvez prévoir des placements spécifiques, sieurs contrats dont son conjoint sera le bénéficiaire permettant de lui verser un capital ou une rente de premier rang, et ses enfants les bénéficiaires de viagère, comme le contrat épargne handicap, souscrit 87 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine par l’enfant lui-même, ou le contrat de rente survie, souscrit par les parents ou des membres de la famille et ➜ Aider ses petits-enfants en utilisant la donation donnant droit tous deux à une réduction d’impôt égale à 25 % des versements dans la limite d’un plafond de 1 525 €, plus 300 € par enfant à charge. Utiliser les dons manuels Après avoir aidé leurs enfants, les grands-parents peuvent être amenés à donner un coup de pouce à leurs petits- Les droits de donation et succession entre ascendants et descendants enfants. Cela commence, en général, par l’ouverture d’un livret d’épargne, livret A ou livret jeune, ou d’un plan Après abattement de 156 359 € (enfants), 31 272 € (petits enfants), 5 212 € (arrière petits-enfants) d’épargne logement. Autant de dons qui resteront dans la Part taxable de la donation Taux d’imposition Montant à soustraire cadeaux, s’ils sont faits notamment à l’occasion d’un anni- Inférieure à 7 922 € 5% 0 Entre 7 922 € et 11 883 € 10 % 396 € Entre 11 883 € et 15 636 € 15 % 990 € Entre 15 636 € et 542 043 € 20 % 1 772 € Entre 542 043 € et 886 032 € 30 % 55 976 € droits avant 80 ans (voir tableau page 90). Mais attention à Entre 886 032 € et 1 772 064 € 35 % 100 278 € ne pas dépasser la quotité disponible de votre patrimoine. Supérieure à 1 772 064 € 40 % 188 881 € catégorie des présents d’usage, comparables à de simples versaire ou des fêtes de fins d’année, et que le fisc ne remet pas en question. Au-delà, ils ont la possibilité, comme les parents, de faire un don d’argent exonéré (voir page 78), dans la limite de 31 272 €, à condition d’avoir moins de 65 ans et le jeune au moins 18 ans. Chaque grand-parent peut également faire un don manuel du même montant, tous les six ans, et sans impôt, en bénéficiant des réductions de Sauter une génération D’autres solutions permettent de gratifier ses petits-enfants, en procédant par acte notarié. La première consiste à faire Exemple : sur une succession de 200 000 €, d’un parent à un enfant, le montant imposable sera de : (200 000 – 156 359) = 43 641 €. Le montant des droits sera de : 43 641 x 20 % = 8 728 – 1 772, soit 6 9 567 €. 88 un pacte successoral. Ce pacte permet de donner à un ou plusieurs petits-enfants, avec l’accord de leurs parents, 89 Le guide EXPeRT du patrimoine 3 >> Transmettre son patrimoine davantage que le montant de la quotité disponible, Un usufruit temporaire pour payer ses études en empiétant sur la réserve héréditaire. Autre solution, la Avoir investi dans un bien immobilier locatif peut vous permettre d’aider un petit-enfant. Il suffit de lui faire une donation d’usufruit temporaire sur ce bien, pour qu’il puisse en toucher les loyers et l’aider ainsi à payer ses études ou son propre loyer. Ce don est estimé à 23 % de la valeur du bien en pleine propriété, par période de 10 ans, sans pouvoir excéder la valeur de l’usufruit viager. Pour un bien de 100 000 €, cet usufruit vaudra donc 23 000 € (100 000 x 23 %). Du fait de l’abattement de 31 272 € entre grands-parents et petits-enfants, la donation ne coûtera rien, hormis les frais d’acte (environ 2 %). Et vous diminuerez le montant de votre impôt sur le revenu, voire de votre impôt de solidarité sur la fortune puisque seul l’usufruitier en est redevable ! donation transgénérationnelle, qui permet de pratiquer un saut de génération, en transmettant à un petit-enfant, avec le consentement de son parent, une partie des biens revenant normalement à ce dernier, dans le cadre de sa part de réserve héréditaire. Reste toujours l’assurance vie, outil incontournable, pour gratifier un petit-enfant hors succession. Pour cela, il est possible de souscrire un contrat dont le petit-enfant sera bénéficiaire au décès du grandparent, ou de lui faire une donation, dans la limite de l’abattement entre grand-parent et petit-enfant (31 272 € tous les six ans), assortie d’un pacte adjoint l’obligeant à investir la somme sur un contrat d’assurance vie. Des réductions de droits de donation selon l’âge du donateur Donation de Âge du donateur Moins de 70 ans Entre 70 ans et 80 ans Plus de 80 ans la nue-propriété 35 % 10 % 0 l’usufruit 50 % 35 % 0 la pleine propriété 50 % 30 % 0 Exemple : : sur une donation en pleine propriété d’un bien de 50 000 € d’un grand-parent de 72 ans à son petit-enfant, le montant imposable, après abattement, sera de 50 000 € – 31 272 € = 18 728 €. Le montant des droits sera de : (18 728 € x 20 %) - 1 772 € = 1 974 €. Mais après la réduction de 30 %, les droits ne seront plus que de 1 382 €. 90 91 Le guide EXPeRT du patrimoine >> Lexique pendant le mariage entrent dans la communauté. Ceux détenus avant ou reçus ensuite par donation ou succes- Lexique sion restent les biens propres de chacun des époux. Communauté universelle : régime matrimonial généralement assorti d’une clause d’attribution intégrale. Dans ce régime, tous les biens des époux sont des biens communs et reviennent au conjoint survivant sans ouverture de succession au premier décès. 92 Action : titre de propriété représentant une fraction du Compte titres : support permettant d’investir sur des capital d’une entreprise et procurant à l’actionnaire des valeurs mobilières (actions, obligations…), françaises ou dividendes, ou bénéfices, sur le montant investi. internationales. Assurance vie : produit d’épargne dont on peut disposer Concubinage : union de fait entre deux personnes de de son vivant ou que l’on peut transmettre à son décès, sexes différents ou de même sexe vivant en couple et ca- à la différence de l’assurance décès qui est un produit de ractérisée par une vie commune présentant un caractère prévoyance « en cas de décès ». de stabilité et de continuité. Barème progressif : le barème progressif de l’impôt Contrat monosupport : contrat d’assurance vie investi sur le revenu permet de calculer votre impôt à partir de majoritairement en obligations et offrant une garantie votre revenu imposable et de votre nombre de parts de sur le capital et sur les intérêts. quotient familial. Contrat multisupports : contrat d’assurance vie com- Clause bénéficiaire : clause d’un contrat d’assurance portant plusieurs supports financiers, ou unités de vie permettant au souscripteur de nommer le(s) béné- compte (fonds en euros, fonds actions, etc.), plus ou ficiaire(s) du capital à son décès. moins risqués. Clause de remploi : clause d’un contrat ou d’un acte Dividendes : bénéfices obtenus sur un investissement notarié stipulant l’origine des fonds ayant servi à l’acqui- en actions. sition d’un bien par différents acquéreurs. Donation : acte consistant à donner une somme d’ar- Communauté réduite aux acquêts : régime matrimo- gent ou un bien à une personne, soit par don manuel, nial des couples mariés sans contrat. Seuls les biens acquis simplement déclaré au fisc, soit par acte notarié. 93 Le guide EXPeRT du patrimoine 94 >> Lexique Donation-partage : acte juridique par lequel les biens d’un emprunt émis par une société, un état ou une d’une personne sont répartis de son vivant entre ses collectivité publique. La durée de l’emprunt comme héritiers. La loi lui permet d’en conserver l’usufruit. son taux de rémunération sont fixés au départ. Donation transgénérationnelle : donation-partage Participation : fraction du bénéfice réalisé par l’entre- permettant de sauter une génération ou d’associer prise et accordée aux salariés. La participation est obli- plusieurs générations, enfants et petits-enfants, en gatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés. particulier, avec l’accord des deux parties. Participation aux acquêts : régime matrimonial fonc- Héritiers réservataires : ce sont les enfants d’une tionnant comme la séparation de biens pendant le ma- personne décédée, à qui revient automatiquement une riage mais prévoyant, à sa dissolution, que le conjoint partie de la succession, appelée « réserve héréditaire » s’étant le plus enrichi indemnise l’autre de la moitié de (voir ce mot), à défaut son conjoint. la différence entre leur enrichissement respectif. Indice des prix à la consommation : instrument de Plan d’épargne en actions : support d’épargne ne pou- mesure de l’inflation permettant d’estimer la variation vant recevoir que des actions françaises ou européennes moyenne des prix des produits consommés par les ménages. et bénéficiant d’un régime fiscal prévoyant l’exonération Indivision : situation rendant plusieurs personnes pro- des plus-values après cinq ans, à condition de n’avoir priétaires d’un même bien. effectué aucun retrait. Intéressement : rémunération facultative, fixée par un Pleine propriété : dans le cas d’un bien démembré, accord d’entreprise et destinée à intéresser le personnel le nu-propriétaire reçoit la pleine propriété du bien au à la performance de l’entreprise. décès de l’usufruitier. Motif légitime et sérieux : obligation pour le proprié- Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) : régime fiscal taire de justifier sa décision de mettre fin au bail de son appliqué sur option aux intérêts de certains placements locataire, pour un motif tel que retard systématique financiers, au taux de 18 % en 2009. dans les paiements, dégradations des lieux, etc. Présent d’usage : don de bien ou d’argent effectué à l’oc- Nue-propriété : propriété virtuelle d’un bien démembré casion d’un événement particulier et dont la valeur est entre usufruitier et nue-propriétaire. Au décès de l’usufrui- suffisamment faible par rapport au patrimoine du dona- tier, le nu-propriétaire en devient pleinement propriétaire. teur pour qu’il soit considéré comme un simple cadeau. Obligations : titre de créance représentant la fraction Quotité disponible : part du patrimoine ne revenant 95 Le guide EXPeRT du patrimoine >> Lexique pas automatiquement aux héritiers réservataires (voir interbancaires de la zone Euro au jour le jour (Eonia) ou ce mot) et attribuable aux personnes de son choix. sur plusieurs mois (Euribor). Régime micro-BIC : régime fiscal appliqué aux revenus Taux technique : taux de revalorisation d’un capital des locations meublées ne dépassant pas 32 000 € en constitutif d’une rente. Plus le taux technique est élevé, 2009 et bénéficiant de ce fait d’un abattement de 50 % plus la rente est forte dans les premières années et moins avant imposition. elle est revalorisée ensuite. Moins le taux technique est Régime microfoncier : régime fiscal appliqué aux re- élevé, mieux la rente est revalorisée ensuite. venus des locations non meublées ne dépassant pas Testament authentique : testament effectué chez et par 15 000 € en 2009 et bénéficiant de ce fait d’un abatte- un notaire, sur les indications du testateur, et en présence ment de 30 % avant imposition. de deux témoins. Régime réel : régime fiscal appliqué au-delà des pla- Testament olographe : testament rédigé, daté et signé fonds des régimes micro-BIC et micro-foncier, ou sur de la main du testateur, sans l’aide d’un notaire. option. Avec ce régime, les charges supportées par le Tontine : contrat par lequel plusieurs personnes bailleur sont déduites des loyers encaissés pour détermi- deviennent propriétaires d’un bien. Lors du décès de ner le revenu foncier imposable. l’une d’entre elles, sa part va accroître la part des autres Réserve héréditaire : part du patrimoine revenant auto- propriétaires et non celle des héritiers. matiquement aux héritiers réservataires, le plus souvent Trackers : fonds indiciel coté et répliquant la performance les enfants. d’un indice boursier. Séparation de biens : régime matrimonial prévoyant Unités de compte : fonds en euros, actions, obligations… que les époux ne possèdent aucun bien commun, sauf sur lesquels on peut investir dans un contrat d’assurance disposition particulière. vie multisupports (voir contrat multisupports). Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) : so- Usufruit : droit d’utiliser (usus) un bien démembré entre ciété permettant d’investir dans des murs de boutiques, usufruitier et nu-propriétaire, ou d’en percevoir les re- des immeubles de bureaux, des entrepôts ou des venus (fructus). logements. L’épargnant achète des parts de la SCPI qui Valeur de rachat : valeur d’un contrat d’assurance vie lui verse des revenus. en cas de rachat total, donc de clôture du contrat. Taux Eonia et Euribor : taux de rémunération des dépôts 96 97 Le guide EXPeRT du patrimoine Rédactrice en chef : Bérengère Ducloux Rédactrice en chef adjointe : Pascale Barlet Rédaction : Baudouin de Segonzac Conception graphique : Claire Decroix Secrétariat de rédaction : Véronique Péron Assistante : Céline Minot Éditeur : Uni-éditions, 22 rue Letellier, 75739 Paris cedex 15 RCS : Paris B 343 213 658 Achevé d’imprimer en octobre 2009 Dépôt Légal : 11/09 Imprimerie : CPI/Aubin, Chemin des Deux-Croix, BP 02, 86240 Ligugé Document d’information non contractuel 98 Le guide EXPeRT du patrimoine En parcourant notre guide pratique n°4 de la collection « Entre nous, c’est simple, c’est clair, c’est sûr », vous découvrirez tout ce qu’il faut savoir pour faire fructifier votre patrimoine et payer moins d’impôts. Banque coopérative régionale, nous sommes au service de la réussite de vos projets. A ce titre, nous pensons que notre rôle consiste aussi à vous accompagner dans vos prises de décision. Nous nous engageons pour cela, à vous faire bénéficier d’une offre de services et de prestations d’exception, d’une information utile et de conseils experts. Sachez d’autre part, que votre conseiller patrimonial vous réserve le meilleur accueil et vous accompagne dans vos démarches d’optimisation de la gestion de votre patrimoine. Vous pourrez élaborer avec lui un bilan de votre situation patrimoniale et un plan d’action pour faire fructifier votre patrimoine, tout en optimisant votre fiscalité. Mieux vous satisfaire pour construire avec vous une relation durable fondée sur la confiance mutuelle : c’est dans cet esprit que ce guide a été conçu pour vous. Caisse régionale Crédit Agricole Mutuel ALPES-PROVENCE Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est : 25, chemin des trois cyprés, 13097 Aix-en-Provence cedex 2 RCS 381 976 448 AIX-EN-PROVENCE Société de courtage d’assurances immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le numéro 07 019 231 Bonne lecture. 2 Couv_Exp_Pat_Alpes_Prov.indd 2 30/10/09 12:44:30 PATRiMOiNe 2009 / 2010 Le guide eXPeRT du patrimoine & Construire Faire fructifier son Édition 2009 / 2010 guide PRATiQue N° 4 patrimoine Baudouin de Segonzac patrimoine Baudouin de Segonzac & Construire son patrimoine ne se limite pas à « dénicher » de bons placements. C’est une démarche au long cours qui prend en compte la situation familiale, la capacité de financement de chacun et les besoins propres aux étapes successives de la vie. Didactique et précis, cet ouvrage présente les règles de base de la gestion de patrimoine et vous donne des clés pour réaliser les bons arbitrages en fonction de vos objectifs. Couv_Exp_Pat_Alpes_Prov.indd 1 ISBN en cours son guideS eXPeRTS 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 Tél. 01 43 23 45 72 Crédit photo : Emilia Stasiak - Fotolia. Ce guide d’informations, réalisé par Uni-éditions, vous est offert par le Crédit Agricole. Construire Faire fructifier patrimoine UNE RELATION DURABLE, ICI, ÇA CHANGE LA VIE. 30/10/09 12:44:30