La participation des salariés : un dispositif
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La participation des salariés : un dispositif
La participation des salariés : un dispositif obligatoire et encadré mais avec quelques marges de négociation possibles pour le CE Le cadre général La participation est un dispositif légal prévoyant la redistribution au profit des salariés d’une partie des bénéfices de l’entreprise qu’ils ont contribués, par leur travail, à réaliser. Ce dispositif est obligatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés. Il doit être mis en place par un accord prévoyant notamment la formule de calcul et le mode de répartition, retenus dans le respect d’un cadre légal et réglementaire prédéfini. A défaut d’accord, un régime d’autorité s’applique, moins favorable aux salariés et à l’entreprise (notamment en terme d’indisponibilité des fonds, 8 ans au lieu de 5 ans). Rappelons que les sommes versées au titre de la participation bénéficient d’avantages sociaux et fiscaux pour l’entreprise et pour les salariés (exonération de charges sociales, exceptés CSG, CRDS et forfait social, exonération d’impôt sur le revenu). Le calcul de la réserve de participation L’accord reprend généralement la formule de calcul de droit commun : RSP = ½ (B-5% C) x S/VA Dans laquelle : B, représente le bénéfice imposable, déduction faite de l’impôt au taux de droit commun (les crédits d’impôt s’imputant sur l’impôt dû), C, les capitaux propres de l’entreprise, S, les salaires correspondants aux rémunérations assujetties aux cotisations de sécurité sociale, VA, la valeur ajoutée, calculée en ajoutant au résultat courant avant impôt, les charges de personnel, les impôts et taxes, les charges financières, les dotations aux amortissements et aux provisions. Ainsi, pour avoir de la participation, l’entreprise doit dégager un bénéfice fiscal (souvent différent du résultat net comptable) qui doit être suffisant, à savoir supérieur à 5% des capitaux propres (ce qui correspond à la rémunération théorique de l’actionnaire). Soulignons que les déficits constatés au cours d’exercices antérieurs peuvent dorénavant (pour les exercices clos à partir du 21 septembre 2011) être imputés sur les bénéfices nouvellement constatés, sans limitation de durée (fin du butoir de 5 ans) mais les déficits antérieurs imputables sont plafonnés à 1 M€ majoré de 60% du bénéfice imposable de l’exercice excédant ce seuil. Une formule dérogatoire de calcul de la participation peut être retenue, mais celle-ci doit garantir aux salariés des droits au moins équivalents à ceux qui auraient résulté de l’application de la formule légale. La réserve ainsi déterminée ne doit, par ailleurs, pas excéder la moitié du bénéfice net comptable (sauf accord prévoyant d’autres plafonds légaux). Répartition et affectation de la réserve La réserve de participation est en principe répartie proportionnellement aux salaires perçus, dans la limite de 4 fois le plafond annuel de la sécurité sociale ; il est possible de retenir un salaire plancher pour la répartition de la participation et ainsi d’avantager les plus bas salaires. Les accords de participation peuvent toutefois opter pour une répartition uniforme par bénéficiaire, une répartition proportionnelle à la durée de présence ou une répartition utilisant conjointement plusieurs de ces critères. Quelle que soit la clé de répartition utilisée, la quote-part de participation attribuée à chaque bénéficiaire pour un exercice donné est plafonnée à 75% du PASS. S’agissant de l’affectation de la réserve spéciale de participation, les accords de participation doivent être mis en conformité, au plus tard au 1er janvier 2013, avec la loi du 9 novembre 2010 qui ne prévoit que deux modalités d’affectations soit sur des comptes ouverts au nom des bénéficiaires en application d’un plan d’épargne salariale (PEE, PEI, PERCO) soit sur un compte courant bloqué. Par ailleurs, dans les entreprises ayant un accord de participation et ayant mis en place un PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif), la moitié de la réserve spéciale de participation doit être affectée au PERCO sauf si le salarié a décidé d’affecter les sommes sur un autre plan d’épargne salariale comme un PEE ou un PEI ou s’il a demandé le versement immédiat de ses droits (possibilité 60 rue du Faubourg Poissonnière – 75010 Paris Tél : 01 55 42 22 32 – email : [email protected] – www.tandemexpertise.com réservée aux seuls droits attribués au titre du dernier exercice clos ; ces droits sont alors soumis à l’impôt sur le revenu). Le CE a son mot à dire sur l’application de la formule, la validation du calcul et des modalités de répartition de la participation. Outre d’éventuelles erreurs de calcul, cette vérification peut mettre en lumière l’incidence des choix de gestion de l’entreprise sur le montant des sommes redistribuées. Pour cela, le CE peut se faire assister par l’expert comptable de son choix, payé par la direction, dans le cadre de la mission d’examen du calcul de la participation (articles L-2325-35 et D3323-13 à 15 du code du travail). Nadia Smaili - Tandem expertise Média CE – Janvier 2012 60 rue du Faubourg Poissonnière – 75010 Paris Tél : 01 55 42 22 32 – email : [email protected] – www.tandemexpertise.com