Les produits de traitements

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Les produits de traitements
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Les produits de traitements utilisés en pisciculture,
À quoi servent-ils? Lesquels sont permis et lesquels ne le sont pas?
Richard Morin, biologiste, Station piscicole des eaux douces, MAPAQ
Introduction
À la suite de la crise que le secteur de l’aquaculture a traversée en 2006 avec l’éradication du vert de malachite de
l’élevage des poissons au Québec, plusieurs pisciculteurs ont demandé à être informés des aspects légaux relatifs aux
différents produits susceptibles d’être utilisés dans leurs entreprises.
Les aspects légaux
Divers produits chimiques, organiques et minéraux tels que des antibiotiques, parasiticides, anesthésiants, désinfectants,
algicides et d’autres encore pour modifier la physico-chimie de l’eau sont utilisés en pisciculture. Ils se regroupent en
deux grandes catégories : LES MÉDICAMENTS ET DROGUES et LES PRODUITS ANTIPARASITAIRES OU PESTICIDES.
Sept produits sont homologués au Canada comme médicaments et peuvent être utilisés chez des poissons d’élevage
destinés à la consommation. Le gouvernement fédéral les soumet aux exigences de la Loi sur les aliments et drogues
(Santé Canada, 2001). Plusieurs produits homologués comme désinfectants s’ajoutent à la liste des médicaments et
servent pour la désinfection générale en pisciculture. Les algicides sont des produits soumis aux exigences de la Loi sur
les produits antiparasitaires, cependant aucun n’est encore homologué au Canada pour être utilisé en pisciculture.
LES MÉDICAMENTS ET DROGUES
Selon la Loi sur les aliments et drogues, un médicament comprend les
substances ou mélanges de substances fabriquées, vendus ou présentés
comme pouvant servir :
• au diagnostic, au traitement, à l’atténuation ou à la prévention
d’une maladie, d’un désordre, d’un état physique anormal ou de
leurs symptômes, chez l’être humain ou les animaux; ou
• à la restauration, à la correction ou à la modification des fonctions
organiques chez l’être humain ou les animaux; ou
• à la désinfection des locaux où des aliments sont gardés.
Le numéro d’identification d’un médicament (DIN pour «Drug
Identification Number») est attribué par Santé Canada à un produit
pharmaceutique avant sa commercialisation dans le pays (Santé Canada,
2005a).
Un médicament utilisé en aquaculture doit :
• soit être approuvé par Santé Canada spécifiquement pour utilisation chez les poissons (numéro DIN)
• soit être autorisé comme médicament d’urgence par Santé Canada lorsque le médicament n’a pas été approuvé
au Canada (DMU)
• soit être prescrit par un vétérinaire autorisé à des fins d’utilisation non indiquée sur l’étiquette (UMDDE)
De plus, il existe des autorisations spécifiques pour utiliser des médicaments à des fins expérimentales (Agence
canadienne d’inspection des aliments, 2005). Les médicaments couramment utilisés en pisciculture au Québec sont le
plus souvent homologués à cette fin, mais il y existe quelques cas d’utilisations dans le cadre de la distribution d’un
médicament d’urgence (DMU) ou d’utilisation de médicaments en dérogation des directives de l’étiquette (UMDDE).
Le contrôle des médicaments pour animaux au Québec a été confié au médecin vétérinaire, qui partage cette
responsabilité avec les pharmaciens, et c’est par le biais de l’ordonnance qu’il exerce le contrôle sur l’usage des
médicaments (Morin, 2006a). Au Québec, la Loi sur les médecins vétérinaires établit une liste des médicaments qui ne
doivent être vendus que sur ordonnance d’un médecin vétérinaire.
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Médicaments homologués (numéro DIN)
Santé Canada a le mandat de veiller à ce que les médicaments vendus pour être administrés aux animaux soient sûrs
et efficaces et qu’ils ne laissent pas de résidus nocifs dans les denrées alimentaires d’origine animale. Ce but est
atteint grâce à un processus d’évaluation des médicaments nouveaux et de surveillance des médicaments autorisés.
Ces médicaments sont enregistrés à la Direction des médicaments vétérinaires (DMV) et ont un numéro
d’identification (DIN) qui doit figurer sur toutes les étiquettes. Les médicaments homologués au Canada pour usage
chez les salmonidés d’élevage sont listés au tableau 1.
Autorisation de distribution d’un médicament d’urgence (DMU)
Il est interdit à un fabricant de vendre ou de distribuer un médicament qui n’est pas conforme. Cependant, un
praticien vétérinaire peut obtenir une autorisation de la DMV pour permettre au fabricant de lui vendre un
médicament nouveau non approuvé et sans identification numérique pour un traitement d’urgence (Santé Canada,
2001). Le praticien assume alors la pleine responsabilité de l’utilisation du médicament en ce qui concerne son
innocuité et son efficacité, de même que la période d’élimination des résidus qui pourraient persister dans les
aliments dérivant des animaux traités (Santé Canada, 2003). Trois produits d’intérêt pour la pisciculture au Québec
sont autorisés temporairement comme médicaments d’urgence au Canada (Tableau 2).
Utilisation de médicaments en dérogation des directives de l’étiquette (UMDDE)
L’UMDDE désigne l’utilisation chez un animal, d’une façon non conforme aux directives de l’étiquette, d’un
médicament homologué par Santé Canada. Un médecin vétérinaire peut recommander un tel usage et prescrire
l’utilisation d’un médicament en dérogation des directives de l’étiquette lorsque les produits homologués manquent
d’efficacité, s’il n’existe pas de produits homologués pour répondre à un besoin spécifique ou pour des raisons
économiques (Santé Canada, 2004a).
LES PRODUITS ANTIPARASITAIRES OU PESTICIDES
Au Canada, comme pour les médicaments et drogues, le domaine des produits antiparasitaires (ou pesticides) est à
compétence partagée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. Le gouvernement fédéral
contrôle notamment l’homologation, la mise en marché et l’étiquetage des pesticides dans le cadre de la Loi sur les
produits antiparasitaires. Les gouvernements provinciaux peuvent réglementer la vente, l’utilisation, l’entreposage,
le transport et l’élimination des pesticides homologués par le gouvernement fédéral (Ministère du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs, 2002). La Loi sur les pesticides complète au Québec l’encadrement légal
du fédéral, elle poursuit deux grands objectifs : éviter et atténuer les atteintes à l’environnement et à la santé; et
réduire et rationaliser l’usage des pesticides. Cinq règlements et un code de gestion des pesticides sont assortis à
cette loi.
S’ajoute aussi au Québec, la Loi sur la qualité de l’environnement, qui en vertu du règlement relatif à son application,
exige un certificat d’autorisation pour l’utilisation de pesticides dans un milieu aquatique pourvu d’un exutoire
superficiel vers un bassin hydrographique. Or, les étangs d’élevage de poissons sont soumis à cette réglementation.
Les produits utilisés
MÉDICAMENTS ET DROGUES
Formaldéhyde (antifongique et parasiticide)
Le formaldéhyde (CH2O) est un produit organique qui a la forme physique d’un gaz. Il est formé naturellement dans
l’atmosphère lors de l’oxydation d’hydrocarbures émis par les végétaux (Pichard et al, 2005). Les feux de forêts, les
déchets animaux et la décomposition des résidus végétaux dans les sols contribuent également à la formation de
formaldéhyde. Cependant, la plus grande partie du formaldéhyde présent dans l’environnement provient des activités de
transport et industrielles faites par l’homme. Le formaldéhyde est présent partout dans l’environnement à une
concentration de <1 µg/m3 dans l’air et de 10 µg/L dans l’eau de pluie (Pichard et al, 2005).
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Tableau 1. Liste des médicaments homologués (numéro DIN) pour utilisation chez les salmonidés d’élevage
Catégorie
Nom du produit Ingrédient actif
thérapeutique
Indications / utilisation
Antimicrobien
Période de retrait /
mise(s) en garde
*Terramycin-
Oxytétracycline
Pour le traitement des infections 40 jours à ≥ 10 ºC
causées par : Aeromonas
80 jours à < 10 ºC
salmonicida, Flexibacter
columnaris, Yersinia ruckeri
*Aquaflor®
Florfenicol (50%)
Pour le traitement de la
furonculose causée par
Aeromonas salmonicida
12 jours. Ne pas utiliser
quand la temperature de
l’eau est < 5 ºC
Sulfadiméthoxine/
ormétoprime
Pour le traitement de la
furonculose causée par
Aeromonas salmonicida
42 jours. Ne pas utiliser
quand la temperature de
l’eau est < 10 ºC
Sulfadiazine/
trimétoprime
Pour le traitement des maladies
causées par Vibrio anguillarum
80 jours
Aqua®
DIN 00607657
DIN 02231742
*Romet-30®
DIN 02242954
*Tribrissen
40®
DIN 02146037
Anesthésique / *Aqua Life TMS Méthanesulfonate Pour l’anesthésie ou la sédation
tranquilisant DIN 02168510 de tricaïne
Antifongique / Parasite-S®
parasiticide
DIN 02118114
Antifongique
* Sous
Perox-AidMC
DIN 02238749
Formaldéhyde
Peroxyde
d’hydrogène
5 jours. Utiliser à une
température d’eau ≥ 10 ºC
Pour le contrôle des parasites
0 jour
externes chez les poissons et des Matière dangereuse
champignons sur les oeufs
0 jour
Pour le contrôle des
Matière dangereuse
champignons sur les oeufs
prescription vétérinaire.
Tableau 2. Liste des agents thérapeutiques approuvés pour utilisation chez les salmonidés d’élevage qui peuvent être
obtenus au moyen d’une autorisation de distribution d’un médicament d’urgence (*DMU).
Catégorie
thérapeutique
Nom du produit
Ingrédient actif Indications / utilisation
Période de retrait / mise(s) en
garde
Parasiticide
Slice®
Benzoate
d’émamectine
Pour le traitement et la
prévention des copépodes
68 jours. Ne pas utiliser quand
la temperature de l’eau est < 5 ºC
Antimicrobien /
antifongique
Pyceze®
Bronopol
Pour le contrôle des
champignons sur les oeufs
0 jour
Désinfectant
Ovadine®
Désinfectant
Pour le contrôle et la
prévention des bactéries et
virus sur les oeufs
Ne pas utiliser sur des œufs
destinés à la consommation
humaine.
Arrêter le traitement au moins
cinq jours avant l’éclosion.
*Une
demande de distribution d’un médicament d’urgence (DMU) doit être faite par un médecin vétérinaire
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Le formol utilisé en aquaculture est une solution aqueuse du gaz formaldéhyde à des concentrations de 30% à 50% qui
peut contenir de 12% à 15% de méthanol pour empêcher la formation de paraformaldéhyde (un précipité blanc) très
toxique pour les poissons.
Le formol est efficace pour traiter les poissons contre les parasites externes et les œufs contre les champignons de type
Saprolegnia. Le formol n’est pas efficace à traiter les poissons contre les champignons parce que la dose requise pour
les tuer - 1 000 à 2 000 mg/L prescrite pour les œufs - est trop toxique pour les poissons. Le formol est recommandé
pour lutter contre les parasites externes chez les poissons à des doses de 170 à 250 mg/L en bassins et de 15 à 25 mg/L
en étangs. Le formol est aussi un algicide (Syndel International Inc., 2005). Il tue une partie des algues présentes quand
il est appliqué dans un étang, mais une baisse de l’oxygène de l’eau est à prévoir à la suite de leur décomposition
(Francis-Floyd, 1996).
Le formol enlève chimiquement de l’oxygène de l’environnement à raison de 1 mg/L pour chaque 5 mg/L du produit
utilisé (Francis-Floyd, 1996). La toxicité du formaldéhyde augmente avec la température de l’eau et sa concentration
doit être diminuée à température élevée. Il ne doit pas être remisé, ni non plus utilisé à une température inférieure à 5 ºC
parce que le formaldéhyde se transforme en paraformaldéhyde au froid.
Aucun résidu de formaldéhyde n’a été détecté par les méthodes analytiques couramment disponibles chez les poissons
traités au formol (Allen et Hunn, 1986).
Le formaldéhyde est reconnu cancérigène, des vêtements de protection tels que des gants doivent être portés par les
personnes qui le manipulent. Il s’agit d’un gaz irritant pour les yeux et les voies respiratoires, le produit doit être gardé
dans un contenant étanche remisé dans un endroit bien ventilé.
Le Parasite-S® (Syndel International Inc.) est le seul produit du formaldéhyde homologué au Canada pour usage
chez les poissons (Santé Canada, 2006) et il ne requiert pas de prescription (Tableau 1). Il n’y a pas de période de
retrait ni de limite de résidus fixées pour ce produit (Agence Canadienne d’Inspection des Aliments, 2005). Aux
États-Unis, trois produits commerciaux (Formalin-F®, Paracide-F® et Parasite-S®) ont été approuvés par la Food and
Drug Administration pour utilisation chez les poissons (National Aquaculture Association, 2003).
Chloramine-T (antibactérien)
La Chloramine-T (tosylchloramide sodique : C7H7SO2N•NaCl (3H2O)) est un produit chimique qui a la forme physique
d’une poudre blanche cristalline. Le produit est utilisé dans plusieurs industries, pour le blanchiement des textiles et la
conservation des livres entre-autres (Haneke, 2002) et comme antiseptique dans les piscines.
En aquaculture, la Chloramine-T sert comme antibactérien d’usage externe, elle est efficace à traiter les poissons contre
la maladie bactérienne des branchies et le columnaris. La Chloramine-T agit en se dégradant lentement en acide
hypochlorique (HOCl), lequel relâche de l’oxygène et du chlore.
Le principal métabolite de dégradation de la Chloramine-T est le p-Toluenesulfonamide. En 2001, des préoccupations
en regard du potentiel carcinogène de ce métabolite ont été mises au jour (Haneke, 2002). Il constituait en effet une part
importante des contaminants de la saccharine produite en laboratoire par un procédé chimique et il a ainsi été étudié
pour son potentiel mutagène. On a déterminé une demi-vie de 4,3 jours pour ce métabolite dans la chair de la truite arcen-ciel à la suite de quatre traitements consécutifs à la dose de 20 mg/L pendant 60 minutes (Meinertz et al, 2004).
La Chloramine-T n’est pas approuvée pour son utilisation en aquaculture au Canada. Elle est disponible aux
États-Unis, mais seulement par le biais d’une demande faite par un vétérinaire pour une «Autorisation de vente d’un
médicament d’urgence». Beaucoup d’études sont en cours présentement aux États-Unis afin d’accumuler les données
nécessaires pour que la «Food and Drug Administration» approuve l’usage de la Chloramine-T en aquaculture
(Meinertz et al, 2004). L’homologation de ce produit pour le traitement de la maladie bactérienne des branchies chez les
salmonidés et du columnaris chez le doré est imminente aux États-Unis (Schnick, 2006).
Vert de malachite (antifongique)
Le vert de malachite (C23H25N2+) est une teinture organique qui se présente sous la forme d’une poudre cristalline verte.
Il a de nombreuses autres utilisations en dehors de l’aquaculture et est fabriqué en quantité assez importante pour
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l’usage qui en est fait dans l’industrie comme colorant de matériaux divers tels que le cuir, le papier et les tissus.
Le vert de malachite a été utilisé de façon étendue comme biocide dans l’industrie aquacole à travers le monde
(Srivastava et al., 2004) et ce depuis 1936 (Alderman, 1985). Dû à ses propriétés antifongiques, sa grande efficacité est
reconnue dans la prévention et le traitement des saprolégnioses qui infestent les œufs incubés, les alevins et les poissons
adultes. Il est aussi très efficace contre un nombre important de protozoaires. Il s’utilisait d’ailleurs avec le formol pour
traiter les poissons contre le parasite externe responsable de la maladie du point blanc (Roberts et Shepherd, 1986).
Malgré son usage répandu en pisciculture, le vert de malachite n’a jamais eu le statut de médicament vétérinaire
approuvé par les autorités gouvernementales.
L’activité antimicrobienne du vert de malachite est attribuée à l’inhibition des enzymes respiratoires à la suite de la
destruction des mitochondries à l’intérieur des cellules des agents infectieux (Gouranchat, 2000). La molécule a aussi
une affinité pour le matériel génétique (ADN) de la cellule avec lequel elle interagit pour altérer ses fonctions et sa
structure, lui conférant alors ses propriétés mutagènes et carcinogènes. Meyer et Jorgenson (1983) ont démontré que les
traitements administrés aux œufs de truite arc-en-ciel selon les posologies recommandées en élevage causent des
anomalies de développement significatives aux embryons : réduction de la taille moyenne des larves et augmentation
significative du pourcentage de larves présentant des difformités.
Le produit est loin d’être inoffensif et aujourd’hui il est devenu une substance très controversée sur le plan international
à cause des risques que les résidus présentent pour les consommateurs de poissons traités (Srivastava et al., 2004). Il
aurait des effets sur le système immunitaire, le système reproducteur, en plus de présenter des propriétés tératogènes et
carcinogènes. L’utilisation du vert de malachite est interdite dans l’Union Européenne (État de Genève, 2001).
Au Canada, l’utilisation du vert de malachite est interdite pour l’élevage de produits aquicoles destinés à la
consommation humaine, le produit est homologué comme fongicide aquatique pour les poissons d’aquarium
uniquement (Santé Canada, 2005b). Son étiquette en interdit explicitement l’utilisation chez les poissons destinés à
l’alimentation. Le vert de malachite figure sur la liste des produits qui présentent des risques toxicologiques de
l’Agence américaine de la protection de l’environnement (EPA) et il n’est pas permis de l’utiliser en aquaculture aux
États-Unis.
Bronopol (antifongique)
Le bronopol (C3H6BrNO4) a été homologué au Canada pour la première fois en 1986 comme agent antimicrobien. Il est
homologué comme biocide et agent de préservation commercial destiné à être utilisé
dans de nombreux procédés industriels, notamment les fabriques de pâtes et papiers,
le traitement des eaux usées, les usines de pasteurisation des aliments et l’exploitation
des champs pétrolifères. En outre, on peut l’utiliser comme agent de préservation dans
les produits domestiques (détergents à vaisselle et lessive, cosmétiques et
shampoings) les pigments et le cuir (Agence de Réglementation de la Lutte
Antiparasitaire, 2005).
Des auteurs rapportent l’efficacité du bronopol pour lutter contre les saprolégnioses
(IntraFish, 2002). Des expériences ont démontré que des traitements à flot continu de
30 à 50 mg/L du produit pendant 30 minutes pour les œufs et de 15 à 20 mg/L par
bain pendant 30 minutes pour les poissons permettaient de contrôler et de réduire des
infections à Saprolegnia (Roth et al., 2003; Branson, 2002; Pottinger et Day, 1999).
Le bronopol ne présente pas de risques toxicologiques sérieux pour les humains ou les
poissons. Il est improbable qu’il persiste ou s’accumule dans l’environnement (Grant,
2002).
Un produit à base de bronopol, le Pyceze®, a été homologué par la Communauté Européenne pour lutter contre les
saprolégnioses en pisciculture. Il a été développé en Grande-Bretagne par Novartis Animal Vaccines et contient 50%
d’ingrédient actif. Le Pyceze® ne peut être obtenu au Canada qu’au moyen d’une autorisation de distribution
d’un médicament d’urgence (DMU), laquelle nécessite l’intervention d’un médecin vétérinaire (Tableau 2).
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L’utilisation de ce produit chez les poissons adultes pose un sérieux problème parce qu’une période de retrait de 180
jours (6 mois) après le dernier traitement est imposée par le gouvernement fédéral présentement. Cependant, elle
pourrait être modifiée prochainement compte tenu qu’il n’y a pas de période de retrait imposée pour le produit en
Europe.
Les antibiotiques
Un antibiotique est une substance chimique capable d’empêcher le développement des microorganismes. Les
antibiotiques peuvent provenir de sources variées, comme la pénicilline qui a été isolée pour la première fois à partir
des champignons. Les tétracyclines et les chloramphénicols prennent leur origine chez les bactéries du genre
Streptomyces (Bartlett et Tally, 1980 et Ory, 1980). Les sulfonamides sont nés de la découverte qui a été faite qu’un
colorant rouge (Prontosil rubrum) protégeait les souris et les lapins contre des doses létales de bactéries (Brummfitt et
al, 1980). La synthèse biochimique des ces molécules peut être effectuée une fois qu’on en connaît la structure
chimique.
Quatre antibiotiques sont homologués pour un usage en aquaculture au Canada, ils doivent être obtenus sous la
prescription d’un médecin vétérinaire (Tableau 1). Nous avons présenté un dossier complet de leur utilisation au
Québec dans un numéro précédent de L’Aquicole (Morin et al, 2004).
L’utilisation d’un autre antibiotique le Baytril (enrofloxacine) a été rapportée dans certaines piscicultures au Québec, il
n’est pas homologué pour traiter les poissons. Le Baytril a été approuvé uniquement à des fins thérapeutiques contre le
complexe respiratoire chez les bovins de boucherie et Santé Canada spécifie qu’il ne devrait pas être utilisé en
dérogation des directives de l’étiquette (Santé Canada, 2004b). L’enrofloxacine est un antibiotique de la classe des
fluoroquinolones, utilisé en médecine humaine pour lutter contre des problèmes infectieux ne répondant pas aux
traitements de première ligne. Son utilisation chez les animaux est susceptible de favoriser l’acquisition de résistance
par certaines bactéries pathogènes transmissibles à l’homme, compliquant alors le traitement de ces infections en milieu
hospitalier. Au Québec, un médecin vétérinaire a l’autorité pour prescrire cet antibiotique en dérogation de l’étiquette
(UMDDE). Toutefois, si l’on tient compte de l’avis de Santé Canada et du contexte d’utilisation de l’enrofloxacine dans
une pisciculture, plusieurs médecins vétérinaires sont d’avis que cette pratique va à l’encontre du code d’éthique de la
profession.
Tricaïne méthanésulfonate (anesthésiant/tranquilisant)
La tricaïne méthanesulfonate est un anesthésiant utilisé depuis
longtemps chez les poissons, elle était connue autrefois sous le nom
de MS-222. La sédation des poissons est recommandée pour en faire
la reproduction artificielle et plus particulièrement quand il s’agit de
gros individus (Morin, 1996).
Un produit de tricaïne méthanésulfonate est homologué au
Canada pour la sédation ou l’anesthésie des poissons, il s’agit de
l’Aqua Life TMS (Syndel). Il ne peut être obtenu que sous la
prescription d’un médecin vétérinaire (Tableau 1). Il s’utilise à la
dose de 40 à 50 mg/L et le temps d’exposition maximum est de 30
minutes. Une période de retrait de 5 jours a été fixée pour ce produit
lorsqu’utilisé à la température de 10ºC ou plus.
Eugénol (anesthésiant/tranquilisant)
L’eugénol est de l’huile extraite du clou de girofle, un produit naturel et sécuritaire qui s’avère très efficace pour la
sédation des poissons. Il est utilisé en dentisterie pour une anesthésie partielle. En pisciculture, il s’utilise aux
concentrations de 20 à 40 mg/L pour une anesthésie légère et de 100 à 120 mg/L pour une anesthésie profonde des
poissons (Anderson et al, 1997). L’huile étant peu soluble dans l’eau, de l’éthanol est ajouté en proportion de 10
volumes pour 1 volume d’eugénol afin de faciliter la dissolution du produit dans tout le volume d’eau du bassin
d’anesthésie (Anderson et al, 1997; Holloway et al, 2004). L’eugénol est offert en vente dans les pharmacies et les
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magasins de produits naturels. L’eugénol n’est pas homologué pour utilisation comme anesthésiant chez les
poissons en pisciculture.
Sel (antifongique, antiparasite, osmorégulateur)
Le chlorure de sodium (NaCl) est un produit minéral. Il est un des plus sécuritaires et des plus anciens produits utilisés
en pisciculture pour lutter contre différentes affections chez les poissons dont les parasites externes, la bactérie
responsable du columnaris et les champignons (Johnson, 1994). De fortes concentrations de 15 à 30 g/L (1,5 % à 3 %)
sont létales pour Saprolegnia (Harper, 2005 ; Mayer, 2000). Le sel s’utilise aussi dans les bacs de transport aux
concentrations de 2 à 5 g/L (0,2 % à 0,3 %) afin de diminuer les problèmes d’osmorégulation chez le poisson reliés au
stress du transport (Morin, 1999).
Le sel ne présente aucune préoccupation environnementale et aucun danger pour les utilisateurs. Il doit être conservé
dans un endroit sec. Le produit recommandé est le sel non additionné d’iode parce que l’iode est toxique pour les
poissons. Le sel peut être utilisé en toute légalité pour lutter contre les saprolégnioses chez les poissons au Canada.
Sulfate de cuivre (algicide, parasiticide et fongicide)
Le sulfate de cuivre (CuSO4) est un produit chimique qui se présente sous la forme de cristaux ou de poudre de couleur
bleue. Il est soluble dans l’eau et s’y dissout assez facilement.
Le sulfate de cuivre libère des ions métalliques Cu++ lesquels sont responsables de sa toxicité. Il est efficace à la fois
comme traitement contre les algues et les parasites externes (Watson et Yanong, 2002).
L’utilisation de ce produit en pisciculture présente un risque parce que la marge est faible entre la dose efficace et une
surdose qui peut tuer les poissons. La toxicité du produit est en relation inverse avec l’alcalinité de l’eau, le produit ne
peut pas être utilisé quand l’alcalinité est inférieure à 50 mg/L où il devient trop toxique pour les poissons (Watson et
Yanong, 2002).
Le sulfate de cuivre n’est pas homologué pour usage en pisciculture au Canada. Aux État-Unis deux produits à
base de sulfate de cuivre sont homologués pour lutter contre les algues et les invertébrés dans les étangs piscicoles (Joint
Subcommittee on Aquaculture, 2004). Un produit est sur le point d’y être homologué pour lutter contre les parasites
chez le poisson-chat et des démarches sont en cours pour homologuer dans le futur un produit pour lutter contre les
saprolégnioses chez les œufs de poisson-chat (Schnick, 2006).
Peroxyde d’hydrogène (fongicide et désinfectant)
Le peroxyde d’hydrogène (H2O2) ou eau oxygénée a un grand pouvoir oxydant qui agit indifféremment sur toute
matière organique, végétale ou animale (Rahier, 2004). Il a ainsi plusieurs usages connus dans l’industrie.
Son large spectre d’activité (antiparasitaire, antibactérien, antifongique) lui confère un rôle précieux en aquaculture,
aussi bien en traitement préventif que curatif (Rahier, 2004). L’utilisation commerciale du peroxyde d’hydrogène en
aquaculture a débuté en Europe avec les traitements des saumons atlantiques en cages marines contre le poux du
saumon, et au Canada en 1994 (Lovetro, 1998). Le produit a été testé pour prévenir les infections contre les
champignons chez les œufs de truite arc-en-ciel, en remplacement du vert de malachite, et il s’est montré efficace
(Dawson et al., 1994 ; Espeland et Hansen, 2004). Il est recommandé de l’utiliser aux doses de 500 à 1 000 mg/L
pendant 15 minutes à flot continu pour le traitement des œufs (Uhland et Péloquin, 1997).
Le peroxyde d’hydrogène est totalement écologique et non polluant. Il se décompose en eau (H2O) et en oxygène (O2)
et ne présente ainsi aucun risque de contamination pour l’environnement (Gouranchat, 2000). Par ailleurs, ce produit ne
s’accumule pas dans les organismes vivants parce qu’il se décompose au contact des enzymes cellulaires ou de la
matière organique et ne présente donc pas de risque relativement à la présence de résidus dans les tissus (Lovetro, 1998).
Au Canada, le Perox-AidMC (Syndel International Inc.) est la marque de commerce du produit à base de
peroxyde d’hydrogène homologuée pour le traitement des œufs de salmonidés (Tableau 1). Il peut être utilisé sans
prescription vétérinaire. Il est vendu sous forme liquide à une concentration de 35 % d’ingrédient actif.
Les désinfectants à base de peroxyde d’hydrogène sont très appréciés en industries alimentaires parce que les résidus ne
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sont pas toxiques, le produit se décompose en eau et oxygène (Belloin, 1993). C’est pour cette raison qu’ils sont utilisés
pour stériliser les emballages avant soutirage antiseptique. L’action microbienne du peroxyde d’hydrogène est liée à son
pouvoir oxydant qui détruit de façon irréversible les systèmes actifs des cellules des micro-organismes. Plusieurs
produits à base de peroxyde d’hydrogène sont homologués comme désinfectants et peuvent être utilisés en toute
légalité pour désinfecter le matériel et les équipements en pisciculture. Ils sont identifiés au moyen d’un numéro
(DIN) et l’étiquette précise les utilisations approuvées.
Le peroxyde d’hydrogène est un oxydant puissant, il doit être manipulé avec précaution par les utilisateurs de manière à
éviter tout contact avec la peau. De bons vêtements qui couvrent tout le corps, des lunettes de sécurité et des gants en
caoutchouc doivent être portés. Le produit doit être conservé à l’abri du soleil et de toute source de chaleur, de flamme
ou d’étincelle, et idéalement à proximité d’une source d’eau pour le diluer immédiatement en cas de déversement.
Permanganate de potassium (algicide, parasiticide et antibactérien)
Le permanganate de potassium (KMnO4) est un produit chimique disponible commercialement sous la forme de
cristaux ou de poudre. Il réagit avec n’importe laquelle matière organique en étang incluant les algues, bactéries,
poissons, les particules organiques dissoutes et la matière organique contenue dans les sédiments accumulés au fond de
l’étang (Lazur, 2002). Il a été utilisé dans les étangs d’élevage pour traiter les pathogènes communs des poissons tels
que les parasites des branchies et les bactéries externes et les infections fongiques.
Il est dangereux pour les poissons, ses concentrations toxique et thérapeutique sont voisines; et comme il se combine
aux matières organiques dont la quantité présente dans l’eau n’est pas connue au moment précis du traitement, on ignore
si l’on sera en surdosage ou en sous-dosage (De Kinkelin et al, 1985).
Le permanganate de potassium ajouté dans un étang a la propriété de faire augmenter temporairement la concentration
en oxygène de l’eau (4 MnO4- + 4H+ —> 4 MnO2 + 2H2O + 3O2), le temps d’installer un aérateur ou une pompe
(Roberts et Shepherd, 1986). Cependant, cette libération d’oxygène à la suite de la dégradation chimique du KMnO4 ne
se produit pas quand il y a la présence d’une forte concentration en matière organique (Chanratchakool, 1994). Dans ce
cas, le produit va plutôt oxyder la matière organique et entraîner une baisse de l’oxygène dans l’eau. Le produit final de
la réaction d’oxydation entre le KMnO4 et la matière organique est le dioxyde manganeux (MnO2-) qui est aussi toxique
pour les poissons, et davantage à pH élevé.
Le permanganate de potassium n’est pas homologué pour être utilisé chez les poissons d’élevage destinés à la
consommation au Canada. Un processus d’homologation du produit pour le traitement du columnaris chez le poisson
chat est en bonne voie de réalisation aux États-Unis (Schnick, 2006).
Bleu de méthylène (parasiticide et antifongique)
Le bleu de méthylène (C16H18ClN3S) est un produit chimique qui a la forme physique d’une poudre cristalline de
couleur vert foncé. Les solutions aqueuses ou alcooliques ont une couleur bleu profonde.
Le produit est utilisé par les aquariophiles principalement pour traiter les poissons tropicaux contre un protozoaire
Ichthyophthirius multifilis, responsable de la maladie du point blanc, mais aussi contre les champignons. Le produit
n’est pas utilisé en aquaculture commerciale et ne fait pas partie des produits recommandés de traitements pour les
poissons dans les manuels d’aquaculture ou les traités de pathologie des poissons d’élevage.
Le bleu de méthylène n’est pas homologué pour être utilisé chez les poissons d’élevage destinés à la
consommation au Canada. Il est illégal d’utiliser ce produit en aquaculture chez des poissons destinés à la
consommation aux États-Unis.
Benzoate d’émamectine (parasiticide)
Le benzoate d’émamectine (Slice®) est un produit chimique de la classe des avermectines, un groupe de composés
produits à partir d’un bouillon de fermentation bactérien (Kövecses et Marcogliese, 2005). Les avermectines sont une
classe de substances antiparasitaires utilisées à grande échelle pour combattre les ectoparasites et les endoparasites chez
les humains, le bétail, les animaux domestiques, ainsi que les ectoparasites chez les poissons d’aquaculture (Kövecses et
Marcogliese, 2005).
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Le Slice® est un médicament vétérinaire utilisé dans les aliments destinés aux poissons comme traitement contre le pou
de mer chez le saumon d’élevage (Santé Canada, 2005c). Ce parasite attaque la peau du poisson, ce qui ouvre la voie à
d’autres infections et finit par détruire la masse musculaire. Le produit a été testé contre les copépodes (Salmincola
edwarsii) chez l’omble de fontaine et il s’est avéré efficace pour lutter contre le parasite (Duston et Cusack, 2002). Des
traitements ont été administrés avec succès dans quelques entreprises piscicoles au Québec (Carl Uhland,
communication personnelle).
Le Slice® ne peut être obtenu au Canada qu’au moyen d’une autorisation de distribution d’un médicament
d’urgence (DMU), laquelle nécessite l’intervention d’un médecin vétérinaire (Tableau 2). Une période de retrait
de 68 jours doit être respectée avant la mise en marché des poissons traités. L’utilisation du Slice® chez les poissons
est autorisée dans l’union européenne, la Norvège et le Chili et aux États-Unis en vertu de dispositions similaires à
celles du programme canadien de DMU (Santé Canada, 2005c). Le produit a été soumis pour approbation en même
temps au Canada et aux États-Unis en 1999 (Association of Aquaculture Veterinarians of British Columbia, 2004).
Désinfectants
Les principaux désinfectants utilisés en pisciculture sont le chlore, l’iode, les ammoniums quaternaire, le Virkon-Smc et
le peroxyde d’hydrogène. Les usages, les posologies et les précautions d’utilisation de ces différents produits ont été
présentées dans L’Aquicole de mars 2004 (Lévesque et al, 2004). Nous avons déjà traité plus haut dans le texte du
peroxyde d’hydrogène.
Iode (désinfectant)
Les désinfectants à base d’iode sont efficaces contre les bactéries, les virus, les champignons et les moisissures. Le
principal agent bactéricide dans les iodophores est l’iode élémentaire (I2) qui agit par oxydation (Roth, 1997). L’iode
n’étant pas très soluble dans l’eau, les iodophores sont formulés avec différents produits dans une solution aqueuse qui
contient en général une quantité d’iode libre comprise entre 0,5 % et 1,5 %.
L’utilisation des désinfectants à base d’iode est commune et largement répandue en pisciculture au Canada (Roth, 1998).
Ces produits sont utilisés pour désinfecter les œufs en surface contre les bactéries et les virus et pour désinfecter le
matériel et les équipements piscicoles à des fins de prophylaxie. On a estimé le volume total utilisé pour la désinfection
du matériel et des œufs à environ 25 000 litres en 1997, dont plus des deux tiers du produit était pour la désinfection du
matériel (Roth, 1998).
Le seul produit à base d’iode qui peut être utilisé pour traiter les œufs de poissons en aquaculture au Canada est
l’Ovadine® (Syndel International Inc.) (Pêches et Océans Canada, 2005). Il n’est pas encore homologué au
Canada pour cet usage et doit être obtenu au moyen d’une autorisation de distribution d’un médicament
d’urgence (DMU), laquelle nécessite l’intervention d’un médecin vétérinaire (Tableau 2).
La désinfection des œufs s’effectue par une balnéation de 10 minutes dans une solution à 100 mg/L d’iode actif.
L’Ovadine® est une solution qui contient 1 % d’iode, alors il faut utiliser 10 ml du produit par litre d’eau. La survie des
œufs et l’activité désinfectante sont maximales à pH 7 (Morin, 1996). L’Ovadine® contient déjà un produit tampon et il
n’est donc pas nécessaire d’ajouter du bicarbonate de soude.
L’iode a été testée pour combattre les champignons et elle s’est avérée inefficace aux concentrations non toxiques pour
les œufs (Marking et al, 1994; Ross et Smith, 1972).
Quelques produits à base d’iode sont homologués comme désinfectants et peuvent être utilisés en toute légalité
pour le matériel et les équipements piscicoles. Ils sont identifiés au moyen d’un numéro (DIN) et l’étiquette
précise les utilisations approuvées. Certains contiennent un détergent qui facilite le nettoyage des surfaces.
Chlore (désinfectant)
Le chlore est un produit chimique qui se présente sous la forme liquide, l’hypochlorite de sodium, aussi appelé eau de
Javel, (NaOCl), ou solide, l’hypochlorite de calcium est une poudre. Le chlore est le biocide industriel le plus utilisé
aujourd’hui pour la désinfection des eaux domestiques, il est un agent oxidant (Lenntech, 2004). La réaction qui se
produit avec l’hypochlorite de sodium dans l’eau est la suivante : NaOCl + H2O —> HOCl + Na+ + OH-. L’acide
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hypochloreux (HOCl) est responsable des réactions d’oxydation avec le cytoplasme des microorganismes, après
diffusion à travers les membranes cellulaires (Lenntech, 2004). Le chlore perturbe ensuite la production d’ATP
(adénosine triphosphate), une molécule importante intervenant dans les mécanismes de respiration. Les bactéries
présentes dans l’eau meurent à la suite de problèmes respiratoires provoqués par l’activité du chlore. Plusieurs
produits à base de chlore sont homologués au Canada comme désinfectants et peuvent être utilisés en
pisciculture. Ils sont identifiés au moyen d’un numéro (DIN) et l’étiquette précise les utilisations approuvées.
Ammoniums quaternaires (désinfectant)
Les ammoniums quaternaires sont des composés chimiques chargés positivement et se lient sur les sites chargés
négativement de la membrane cellulaire (Lenntech, 2004). Leur absorption à la surface des cellules perturbe la
perméabilité de la paroi : les substances contenues dans la cellule se retrouvent dans le milieu extérieur, entraînant la
destruction de celle-ci (Belloin, 1993). Plusieurs produits à base d’ammoniums quaternaires sont homologués au
Canada comme désinfectants et peuvent être utilisés en pisciculture. Ils sont identifiés au moyen d’un numéro
(DIN) et l’étiquette précise les utilisations approuvées.
Virkon-S (désinfectant)
Le Virkon est un désinfectant composé surtout de sels inorganiques (monopersulfate de potassium) qui possède une
activité virucide, bactéricide et fongicide. Il a d’excellentes propriétés détergentes qui permettent d’obtenir un nettoyage
efficace et une bonne désinfection. Les surfaces désinfectées doivent être rincées à l’eau claire afin d’éliminer
complètement les restes du produit. Deux produits Virkon sont homologués au Canada comme désinfectants, un
sous forme solide et l’autre sous forme liquide, et peuvent être utilisés en pisciculture.
PRODUITS ANTIPARASITAIRES OU PESTICIDES
Chaux (désinfectant, sédimentation)
Pierre à chaux (stabilisateur de pH)
Du point de vue d’un chimiste, la chaux est l’oxyde de calcium (CaO), aussi
appelé chaux vive. La chaux hydratée ou éteinte (Ca(OH)2) est obtenue en
faisant agir de l’eau sur la chaux vive ou en laissant cette dernière à l’air
(Huet, 1970), elle est moins caustique que la chaux vive (Piper et al, 1989).
La pierre à chaux est une substance minérale composée principalement de
carbonates de calcium (CaCO3) et/ou de magnésium (MgCO3). La poudre
calcaire est produite par concassage et pulvérisation de la roche calcaire
naturelle.
La chaux est utilisée à plusieurs fonctions en pisciculture : la désinfection des étangs, l’élévation du pH et des réserves
alcalines de l’eau d’élevage et la précipitation des matières organiques putrescibles (Huet, 1970).
La chaux vive (CaO) et la chaux hydratée ou éteinte (Ca(OH)2) s’utilisent pour désinfecter le fond des étangs à sec
(Piper et al, 1989). Les deux produits sont toxiques pour les poissons et ne doivent pas être incorporés à l’eau d’élevage.
La chaux agit de façon plus ou moins forte et toxique, selon l’intensité du chaulage et les réserves alcalines initialement
présentes dans l’étang (Huet, 1970). Elle élève le pH du milieu au-delà de 9, et jusqu’à 10 à 11. Si le pH atteint plus de
10, une part importante de la vie aquatique est tuée et au-dessus de 11, presque toute trace de vie est détruite (Piper et al,
1989). Un document d’information sur la désinfection des étangs à la chaux est disponible au MAPAQ (Morin, 2000).
Les différentes pierres à chaux agricoles peuvent être utilisées pour contrôler le pH de l’eau des étangs d’élevage et en
augmenter les réserves alcalines. Cela revêt une importance particulière quand l’eau d’approvisionnement d’une station
piscicole a un pH inférieur à 7 et une alcalinité inférieure à 20 mg/L. Le chaulage rend aussi plus efficace la fertilisation
des étangs destinés à la production des poissons d’eau tiède comme le doré et la perchaude (Wurts et Masser, 2004).
Une bonne réserve alcaline présente dans l’eau d’un étang en empêche les variations du pH. Les pierres à chaux
peuvent être introduites sans danger dans des étangs d’élevage, elles ne sont pas toxiques pour les poissons.
La chaux hydratée est le produit utilisé pour favoriser la sédimentation de la matière organique accumulée dans les
citernes de boues des piscicultures.
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La Loi sur la qualité de l’environnement s’applique aux rejets de chaux dans un bassin versant, lesquels doivent
respecter les valeurs de pH comprises entre 6,5 à 8,5 pour protéger la vie aquatique.
Algicides
Les produits utilisés pour le contrôle des algues dans les plans d’eau sont principalement de deux types : les algicides à
base de cuivre et les produits qui teintent l’eau. Les premiers libèrent des ions Cu++, très efficaces à tuer les algues, le
sulfate de cuivre dont nous avons parlé précédemment en est l’exemple typique. Les produits contenant des pigments de
différentes natures teintent l’eau, ce qui a pour effet de réduire l’activité photosynthétique et ainsi d’empêcher la
croissance des algues, le True Blue en est un exemple.
Il n’existe présentement aucun algicide homologué au Canada pouvant être utilisé dans les étangs d’élevage de
poissons destinés à la consommation humaine (Morin, 2006b). Le dernier a été le Cutrine-Plus, un algicide à base de
cuivre qui n’est plus homologué au Canada depuis le 31 décembre 2000. Le True Blue n’est pas homologué pour utiliser
dans les étangs où se fait l’élevage de poissons destinés à la consommation.
Produits biologiques
Plusieurs produits biologiques sont vendus pour le traitement de l’eau des aquariums et des étangs. Ils constituent des
solutions de bactéries que l’on retrouve normalement à l’état naturel dans les plans d’eau ou des extraits de produits
naturels. Il existe des concentrés de bactéries sélectionnées spécifiquement pour un usage précis, par exemple éliminer
l’excès d’ammoniac ou digérer les sédiments accumulés au fond des étangs. Les produits biologiques utilisés comme
pesticides sont couverts par la Loi sur les produits antiparasitaires, ils sont désignés comme étant des biopesticides
et sont soumis au processus d’homologation et aux lois et règlements provinciaux relatifs aux pesticides. Ils
doivent être homologués pour l’usage qui en est fait.
Conclusion
Le secteur de la production piscicole au Québec a été confronté en 2006 à un problème sérieux de résidus dans la chair
des poissons d’un produit utilisé comme médicament par une proportion importante des pisciculteurs. Le vert de
malachite n’était pas homologué pour l’utilisation qui en était faite en pisciculture et il en est de même pour plusieurs
des produits que nous avons passés en revue dans cet article. Heureusement, certains d’entre eux sont homologués ou en
voie de l’être dans d’autres pays, ce qui permet d’espérer de pouvoir les utiliser comme médicaments d’urgences ou de
les voir homologuer au Canada dans le futur. La Chloramine-T par exemple, utilisée pour lutter contre la maladie
bactérienne des branchies, est en bonne voie d’homologation aux États-Unis et pourrait éventuellement l’être au Canada.
En attendant, le risque demeure pour les pisciculteurs qui utilisent des produits non autorisés au Canada d’avoir à faire
face un jour à une vérification de la part des autorités gouvernementales responsables de veiller à l’innocuité des
produits de l’aquaculture, et de devoir éliminer leurs poissons.
Évidemment, les pisciculteurs sont confrontés à différents problèmes de santé des poissons, de qualité d’eau ou autres
dans les élevages qui nécessitent l’emploi de produits de traitements. Cependant, l’amélioration des conditions et des
pratiques d’élevage doit prédominer sur le recours à ces produits pour le succès de la production. Le monde évolue
constamment vers une utilisation de plus en plus restreinte des produits chimiques de toutes sortes dans la vie
quotidienne, notamment pour la production des denrées alimentaires; les consommateurs sont de plus en plus vigilants
quant à l’innocuité de ces produits et le secteur de la pisciculture n’a pas le choix et doit s’adapter à cette nouvelle
réalité.
Investigation des résidus de produits de traitements dans la chair des poissons d‘élevage
planifiée par le MAPAQ
Le Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale du MAPAQ poursuivra l‘investigation
des résidus de produits de traitements dans la chair des poissons d’élevage en 2007. La programmation
analytique des laboratoires n‘est pas complétée mais il est à prévoir que les résidus d’antibiotiques, de vert
de malachite et de Chloramine-T puissent être dosés.
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L’AQUICOLE
Vol. 12 no.1