CONNAITRE ET PREVENIR LES DANGERS DE LA PECHE

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CONNAITRE ET PREVENIR LES DANGERS DE LA PECHE
CONNAITRE ET PREVENIR LES DANGERS DE LA PECHE
(ET PLUS PARTICULIEREMENT CEUX DE LA PECHE DE LA TRUITE)
Selon qu’elle se pratique en grande rivière de plaine ou en torrent pentu et
ruisseaux escarpés, la pêche présente des dangers plus ou moins nombreux
et graves…
Bien évidemment, je ne parlerai pas des risques évidents de noyades ou
d’hydrocutions, liés ou pas aux barrages et des dangers d’électrocutions que
peuvent représenter les lignes électriques. Sans oublier la foudre par temps
d’orage et le danger accru par l’utilisation du matériel moderne, conducteur
d’électricité. Les précautions élémentaires sont de rigueurs. Ces risques sont
connus de tous.
Je mettrai plutôt l’accent sur les risques plus sournois dont certains sont
moins connus du grand public…
En écrivant ces lignes j’ai une pensée amicale pour le docteur Georges
VIDAL, pêcheur passionné qui m’a maintes fois incité à écrire à ce sujet…
…
IL ETAIT PLUS DE CINQUANTE FOIS L’OUVERTURE
Il n’est pas de jour plus magique et sublime que celui de l’ouverture de la
pêche de la truite.
Un jour aux senteurs subtiles de défloraison où malgré plus de cinquante
fois, la fraîcheur du débutant domine. La fébrilité du commencement et
l’émotion des premiers jours…
Auparavant, les pas se sont dirigés vers les eaux vives et la classique
vérification du petit matériel et des cannes à pêche que l’on caresse presque
comme si elles étaient pucelles. Après tout, c’est une saison nouvelle, une
saison vierge, qui nous tend les bras.
Depuis déjà plusieurs semaines, de vive voix ou par tous les moyens
modernes de communication la tension monte, monte toujours.
Une lumière réconfortante, salvatrice dans la nuit obscure du monde.
L’appel de la nature, des racines, la fée truite qui vous monopolise et
occupe tous vos instants.
La grande chamade, le sensationnel chambardement annuel, la vraie vie qui
revient.
Le bonheur résumé à…
LES OPPORTUNITES A SAISIR
Tout au long de la saison il existe de multiples occasions de réaliser de
belles pêches. En effet, parfois les truites sont mordeuses ou même atteintes
de frénésie. Si l’on ne peut pas toujours le prévoir, il y a cependant des
critères qui trompent rarement.
Les eaux teintées.
Elles sont souvent de bon augure. Il est important d’arriver avant ou au
commencement. Les truites ont tendance à bouger.
L’approche est facilitée. Pêchez de préférence au ver dans les zones
maigres.
Les crues.
Selon leur importance elles ont pour effet de rabattre les poissons sur les
bordures. Ils seront par conséquent plus concentrés. Le ver sera bien
souvent le roi des appâts.
De plus…
…
.
LES STRATEGIES GAGNANTES
PENSEZ-Y…
AU DELA DE LA MAITRISE DES DIFFERENTS ASPECTS
TECHNIQUES
La pêche de la truite au toc (On dit souvent : pêche à la truite) ne se résume pas
uniquement à bien guider sa ligne, à bien maîtriser la plombée, l’eschage, le ferrage,
l’approche, la lecture du cours d’eau, la perception des touches etc…
Les paragraphes qui suivent, sauf peut être « l’écume d’argent » et « avoir plusieurs
cordes à son arc » sont applicables quel que soit le mode de pêche utilisé.
Il faut aussi savoir choisir la rivière, le secteur le plus propice par rapport à tout un tas
de critères comme ceux développés dans mon premier livre. Je n’y reviendrai que très
peu par rapport aux différents sujets abordés.
Ici je développerai des détails qui me semblent très importants car sans eux, tout le
reste, bien souvent, n’a qu’une importance secondaire.
En effet, à quoi sert de tout faire très bien si l’on passe trop de temps à côté des
poissons dans une sortie de pêche?
Ne vaut-il pas mieux réfléchir pour adapter son action et ses lieux de pêche ?
LES MODIFICATIONS CLIMATIQUES
Elles ont incontestablement une influence sur les comportements et l’activité des
poissons. Le pêcheur doit donc se remettre en question encore plus qu’auparavant. A la
pêche et surtout à celle de la truite rien n’est absolu mais je pense que la relativité des
choses est encore plus vraie et plus grande de nos jours.
Quand le printemps prend la place de l’hiver…
…
LES COUPS DE LIGNE UTILES.
Ce sont évidemment les coups de ligne susceptibles d’amener une touche.
Loin de moi l’idée de « rentabiliser » au maximum la sortie de pêche mais prendre des
truites, me semble t’il, devient de moins en moins facile…
Et puis, je pense que le but du jeu est de réussir à dialoguer avec un maximum de truites
et par conséquent de comprendre ce qui marche et qui ne marche pas.
Le bonheur est …
…
QUELQUES « TOUCHES » PERSONNELLES
La plombée.
Vous trouverez au fil des pages, selon la saison, le type de cours d’eau et
son état, mes différentes plombées. Cependant, il ne faut pas rendre les
choses plus compliquées qu’elles ne sont. Il faut rester le plus simple
possible et se rappeler que la plombée est corrélée étroitement avec la tenue
de canne. Elles sont indissociables et le pêcheur doit faire preuve de bon
sens.
Dans mon 1er livre j’expliquais que je peignais les plombs. Quelque temps
avant sa parution fin 1988 j’avais testé les avantages éventuels. On a vu dès
lors la commercialisation de plombs colorés…
Il s’avère, à mon avis, que cela ne présente aucun intérêt et je pêche depuis
avec des plombs natures…
…
SUBLIMES TRUITES D’OUVERTURE
La privation et la frustration hivernale rendent encore plus belles les truites
sauvages dont l’élégance de la robe ne doit rien au genre humain, ni au
progrès, bien au contraire !
La technique de prédilection en début de saison pour parvenir au succès
avec d’authentiques farios est généralement celle du toc.
LE CHOIX DU COURS D’EAU ET DU PARCOURS
Il peut tout simplement être dicté par la préférence du pêcheur qui trouve
davantage de plaisir dans la majesté d’un grand cours d’eau, dans la
difficulté de découvrir l’emplacement des truites et dans la perspective de
grosses farios.
Au contraire, d’autres préfèreront le charme des cascatelles débordantes de
vie, les eaux cristallines se frayant un bruyant passage au milieu des berges
sauvages et une approche plus délicate des truites.
Si les eaux sont relativement basses c’est-à-dire « normales »
pour la saison, la…
…
COMPRENDRE POURQUOI LA TRUITE PEUT NE PAS MORDRE
Depuis la nuit des temps dans les propos des pêcheurs l’on entend souvent
« ça mord ? » Les réponses négatives qui s’ensuivent donnent des prétextes
parfois réels, mais aussi issus de légendes douteuses. Les bredouilles
humiliantes donnent naissance à des excuses plus ou moins vraies et
bafouillées. Je vous propose une réflexion approfondie des barrières qui «
ferment la gueule » à notre merveilleuse mouchetée. Celle-la même,
autochtone ou rustique, qui à sa guise ne veut pas mordre ou…ne peux pas
mordre…cette sirène tant convoitée et qui donne du fil à retordre à tant de
pêcheurs.
Si certaines barrières sont incontournables, d’autres par contre peuvent être
levées pour mener au chemin du succès…
Les truites ne se trouvent pas là où le pêcheur les cherche.
Cela peut paraître évident et pourtant combien de pêcheurs prospectent dans
le vide une bonne partie de leur temps de pêche, et cela sans en avoir
conscience ! Bien évidemment, en l’absence de truites ces dernières ne
peuvent pas mordre. Dans ce cas, à quoi bon se voiler la face et hurler sur
tous les toits que l’eau est trop froide, que la neige fond, que la lune est
mauvaise, ou qu’il n’y a pas de truites…
…
LE BON CHOIX du TYPE de COURS D’EAU
L’ATOUT MAJEUR du PECHEUR de TRUITES !
Les modifications climatiques observées depuis un certain temps comme la
sècheresse, les grosses crues ou les douceurs d’exceptions durant l’hiver,
l’absence de neige ou au contraire son abondance tardive, ne permettent
plus comme par le passé de préjuger d’un début de saison avec des eaux ni
trop basses ni trop hautes, claires et froides …
Au pêcheur donc d’y réfléchir et d’aller traîner ses bottes vers des lieux
favorables, histoire de dialoguer avec les belles sirènes des eaux vives,
délaissées depuis la fermeture automnale.
Il est bien plus difficile qu’au temps jadis de choisir à l’avance le cours
d’eau ou la portion de cours d’eau. Tout peut être remis en question la veille
ou le matin même. Et c’est là que le pêcheur doit posséder une grande
qualité : la polyvalence des techniques quelle que soit l’importance de la
rivière ou du torrent.
Je vous propose de faire le point des principales situations susceptibles
d’arriver particulièrement en début de saison.
De nos jours où presque tout le monde court après le temps, de nombreux
pêcheurs ne peuvent pas choisir les dates de leurs sorties. Par conséquent ils
sont tributaires des conditions météorologiques, de l’état des eaux, des
facteurs dits favorables ou défavorables…
…
LE GRAND COURS D’EAU : à la pêche au toc, choisissez
entre la belle dérive et la dérive efficace !
Il est des modes ou des légendes qui poussent le pêcheur de truites en
grandes rivières à être excessivement élégant dans son action de pêche. Si
cela n’empêche pas l’efficacité, il n’en reste pas moins vrai que cette
dernière peut se passer volontiers d’un style de grande qualité et….d’un
guide-fil qui suit rigoureusement les veines du courant….
Je vous propose mes arguments pour que vous puissiez faire la part des
choses et adopter les stratégies gagnantes.
La pêche vers l’aval.
Elle est fréquemment utilisée par les pêcheurs de truites des moyens ou
grands cours d’eau surtout dans les Pyrénées.
Il est évident qu’elle permet la plus belle des dérives et facilite la bonne
présentation de l’appât.
Une canne haute sitôt le lancer effectué, la rotation du poignet, le bras qui
abaisse progressivement la canne, la main qui donne du fil, le tout marié
avec la plombée tirée au quart de poil, permettent de présenter l’appât avant
les plombs et de lui faire suivre quasi rigoureusement les veines du courant.
J’ajouterai à cela le style « noble » et beau du pêcheur…
Elégance ou efficacité ?
Oui, mais voilà, parfois l’efficacité est loin, très loin…
…
I FIUMI DI CORSICA*
*Les torrents de Corse
Ne m’en veuillez pas torrents du continent, torrents d’ailleurs et de mes tendres années
Si je vous dis que les torrents de Corse sont très beaux, et je le dis au risque d’être damné.
Ils sont beaux et sauvages en diable, terriblement escarpés, maîtres sur leur terre de liberté,
Comme les hommes de cette île, ils sont comme l’aube et le crépuscule différemment teintés !
Avant que la nuit ne descende trop sur ma vie je compte bien y revenir très souvent,
Je veux embrasser du regard i fiumi di Corsica et lancer ma ligne même par grand vent.
Les flots bouillonnants à l’écume argentée sont les reflets et le miroir de cette terre Corse.
Là bas, les heures glissent comme cette eau limpide entre mes doigts que serrer je m’efforce.
Les torrents de Corse à l’image du peuple sont en colères, déchaînés, haletants et révoltés,
Ils n’ont pas le temps de reprendre leur souffle qu’ils pressent à nouveau leurs eaux à l’excès.
Sans répit pour le tumulte des flots cristallins, palpitants, pareils à l’âme Corse et à ses chants.
Ardents et fiers comme les montagnes d’une autre couleur or et ocre que celles du continent.
Entendre parler et chanter le Corse c’est un torrent d’accent et de passion de cette terre.
Voir les torrents pleins de frénésies et de caractères c’est voir l’âme de la Corse entière.
N’est ce pas envoûtante Restonica qui casse ses eaux azur sur ses rochers de granit géants,
Puis les marie à nouveau en les transformant en bleu cobalt comme par enchantement !
N’est ce pas mythique Prunelli aux anges gardiens que sont tes voisins les vieux châtaigniers !
Tu fais bondir tes eaux émeraude sur tes gros galets aux nuances ocre et sur tes gros rochers.
Tu es toi aussi un sanctuaire du patrimoine avec tes truites typées de souche macrostigma.
Tu es pareil à l’histoire et à la culture de la terre sur laquelle tu as creusé ton lit de magma.
Torrents du continent et de mes tendres années je suis avec vous, dans vous, presque toujours.
Alors laissez moi, l’éclair d’un moment, vous être infidèle, seulement quelques jours,
De temps à autre, avec i fiumi di Corsica que je ne ferai que caresser et cajoler, rien de plus.
Mais aussi admirer et déguster les truites Corse, après tout elles sont vos sœurs, rien de plus !
PECHE AU TOC : CINQ APPATS NATURELS
POUR LES TECHNIQUES FINES D’ ETE
Les étiages d’été, souvent maigres, font que le pêcheur de truites sauvages a
intérêt à revoir sa copie quant aux techniques, aux lieux de pêche, aux
heures de présence et au choix des appâts.
Les modifications climatiques, avec ses canicules et ses sècheresses
modifient le comportement des truites...
Laissez-vous entraîner en journée non stop, avec au menu, l’utilisation de
cinq appâts par rapport au temps, à l’heure, à l’état des eaux ou à l’humeur
des truites. Préparez-vous donc à flâner le long des ruisseaux, torrents et
rivières à truites, pour être au rendez-vous avec les belles et sublimes reines
sauvages. Vous rentrerez à regrets, la tête pleine d’images fabuleuses, de
paysages grandioses, et d’émotions sans nulle autre pareille. Vous réaliserez
combien était grand votre bonheur d’avoir oublié, l’éclair d’une journée, les
soucis liés à une société qui semble avoir perdu la boussole.
Il convient de bien gérer ses appâts.
Il me semble opportun de privilégier la diversité des appâts et de proposer à
notre reine des eaux turbulentes, ceux de saison, comme…
…
UN DEMI SIECLE passé de BONHEUR HALIEUTIQUE
Que de nuits blanches tu m’as fait passer dans mes jeunes années et même plus tard !
Que de rêves sublimes et fous tu m’as donné car j’aspirais à savoir te pêcher avec art !
Tu as enfiévré ma jeunesse en m’écartant peut-être des choses qui sont mal et qui font peur.
J’étais transporté et le suis encore dans un monde magique qui n’existe nulle part ailleurs.
Que de haine j’ai eu envers toi quand tu me tenais en échec et que tu me fuyais.
Mais que de bonheur, de joie excessive quand prisonnière dans mes mains enfin je te tenais !
J’ai tant rêvé de toi que j’en ai oublié l’école, les repas et les devoirs par envie.
Je t’ai trop aimée, enfant et je t’aime encore aujourd’hui à l’automne de ma vie.
Cette passion peu commune me procurait le meilleur manteau pour me protéger du froid,
Mais aussi le meilleur imperméable contre la neige, les orages et les averses parfois.
La terrible envie de te faire mienne aiguisait mon adresse, ma ténacité et mes techniques.
L’envie de te prendre me faisait oublier l’heure, les coups de soleil et les moustiques.
Toi la truite sauvage, noire, parée d’une robe à faire pâlir les plus grands couturiers,
Toi qui vis sans cesse cajolée par les perles d’eau, les rochers moussus et les églantiers,
Toi dont les lambeaux d’argent sur l’onde fraîche et ensoleillée te sont si familiers,
Toi dont les cascatelles, les myriades de moucherons virevoltants et ribambelles de papillons,
Célèbrent inlassablement ton existence avec en guise d’écho le chant des grillons.
Toi je t’ai aimée d’une drôle de façon quand les jours fastes tu reposais sur ma fougère !
C’était ma façon à moi de te respecter, de t’honorer en tant que déesse et comme un vrai père.
C’est ma façon jusqu’auboutiste, racines d’antan qui n’ont jamais appauvri les rivières.
Tu assures ta descendance avant de succomber et aussitôt après toi une autre prend la place.
Je t’aime tels les grands passionnés, au-delà de la pêche, qu’est ce que tu veux que j’y fasse ?
LES DIFFERENCES DES TECHNIQUES
DE LA PECHE AU TOC ENTRE
LES TRUITES D’ELEVAGES ET SAUVAGES
Les aspirations des pêcheurs de truites diffèrent.
Les uns recherchent les truites portions d’élevages bien plus faciles à
capturer.
D’autres, sont passionnés par les gros poissons des majestueuses grandes
rivières.
Il y a aussi ceux qui recherchent la pêche sportive des ruisseaux et torrents
endiablés, coulant de cascades en cascades dans une nature encore
relativement épargnée. Oui, la pêche de la truite n’est pas uniquement la
pêche des grandes plages où l’on envoie beaucoup de nylon. C’est aussi,
une pêche sous la canne dans des endroits embroussaillés. C’est encore une
pêche courte quand elle se justifie. C’est tout un ensemble et cette diversité,
qu’elle est belle !
Les partisans des torrents et petits cours d’eau aiment traquer les truites
racées, élégantes et savoureuses.
Certains recherchent la qualité de l’environnement et la qualité des truites.
Ils se rapprochent pour cela de la montagne.
Ce sont généralement des sportifs, des passionnés de nature et de
randonnées halieutiques. Ils font souvent des rencontres magiques comme
se plaît à dire Laurent, l’auteur de la préface.
Comme je les comprends!
Voici le point de chaque cas avec les atouts qui me semblent majeurs pour
ne pas faire les choses à peu près…
…
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COMMENT ADAPTER LES MANŒUVRES
DE LA TRUITE FERREE
Toute la panoplie des différents cours d’eau, du ru à la majestueuse rivière,
l’environnement encombré du lit et des berges ou au contraire des espaces
largement dégagés, l’impétuosité ou bien la lenteur des flots amènent
différentes stratégies quant à la bonne méthode pour arriver à cueillir la
truite ferrée.
L’idéal est de prévoir, avant la touche, quelle est la meilleure solution du
moment afin de prévenir des désagréments divers que la truite dansant au
bout de la ligne mettrait sans nul doute à profit pour fausser compagnie au
pêcheur.
Je vous propose d’analyser les principaux cas de figures rencontrés avec les
solutions qui me semblent les mieux adaptées, afin que votre main puisse
caresser amoureusement les belles et élégantes truites après des combats
sans tâche.
Il y a quatre situations possibles
- courant fort et espace
- courant fort et pas d’espace
- courant lent et espace
- courant lent et pas d’espace
Manifestement, il ne peut y avoir une seule méthode pour manœuvrer les
truites ferrées, mais une ou plusieurs stratégies par rapport à la grosseur du
poisson, à la force du courant, à…
…
LES LIMITES ET LES PERVERSITES DU NO KILL
Je ne suis pas un fervent du no kill, loin s’en faut, et pourtant je rendais des
truites à la rivière avant que cette mode n’apparaisse.
Je le pratique toujours mais j’aime garder d’excellents poissons pour les
déguster en famille ou avec des amis.
Je pense qu’il n’est pas utile de crier sur tous les toits que l’on pratique la
pêche sans tuer les poissons, ni même d’être sur un parcours spécifique no
kill pour avoir le plaisir de voir repartir dans son élément un poisson gracié.
Encore faut il prendre les précautions élémentaires comme se mouiller les
mains pour saisir sa capture, remettre comme il se doit un poisson fatigué
dans l’eau, etc…
La pêche même en no kill n’est pas anodine. On plante quand même un
hameçon au bord de la gueule ou dans la gueule du poisson. Puis le pêcheur
et le courant tirent sur cette même gueule. Certains poissons sont certes
assez robuste mais nos chères truites, je pense souffrent.
Il y a incontestablement de la casse.
Lorsque cette pêche sans tuer volontairement est pratiquée correctement,
réellement, sans hypocrisie et sans toutefois en faire une religion, je
m’incline et je mets chapeau bas aux disciples.
Ils sont à mon avis très peu nombreux, je les comprend et les respecte…
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OMBLES ET TRUITES EN LACS D’ALTITUDE
Je vous propose de quitter les eau vives pour un parcours santé : Les lacs de
montagne avec une marche d’approche en fonction de votre forme
physique. A défaut quelque lacs ou barrages accessibles en voiture…
Parfois les ombles côtoient leurs cousines germaines les truites farios ou arc
en ciel. Je ne parlerai pas des techniques vairon manié ou leurres. Je ne suis
pas spécialiste en la matière…
La surface du lac frisée par le vent et un ciel pas franchement bleu sont
souvent des facteurs favorables.
Toutefois pour les grandes profondeurs et surtout pour l’omble chevalier le
soleil semble être un allié.
LES OMBLES CHEVALIERS.
Je pense qu’ils sont presque aussi capricieux et fantasques que le sandre.
Assez souvent tout ou rien.
En début de saison, généralement juin ou avant si certains lacs sont déjà
ouverts une technique simple marche très bien.
Il s’agit de mettre en dérivation deux bas de ligne (lorsque deux hameçons
par ligne sont autorisés) de 10 à 15 cm de longueur séparés de 40cm en 0,16
transparent. Ces deux bas de ligne…
…
LE PECHEUR DU VAL
La voiture se gare proprement assez près du ruisseau, âme exaltante de ce merveilleux coin.
Le pêcheur s’apprête, vérifie sa tenue, son outillage et referme après lui la barrière vétuste.
Il contourne le pré, ne piétine pas l’herbe haute et arrive près du ruisseau, courbant le buste.
Beau ! Ce val fléché par la lumière du soleil qui joue avec les frondaisons et l’onde au loin.
Curieux silence campagnard, calme composé du bruit des eaux, des coqs qui chantent,
Du tintement du bétail, du chant des criquets et des grillons, silence parlant au pêcheur.
Quel paradis accueillant, qu’il est heureux cet homme, comme il est transporté de bonheur!
Il se trouve, tantôt rive droite, tantôt rive gauche, tantôt dans l’eau claire qui tant le hante.
Le pêcheur va vers l’amont, colle au torrent, il est dans un monde à part, d’un autre temps.
Il est en communion avec la nature, elle et lui ne font qu’un, ils sont très bien ensemble.
Le pêcheur est dans son monde, le vrai monde, dans ce val si vivant où la lumière tremble.
Il parle à voix basse aux truites, à l’eau libre, pure et froide car il sait prendre son temps.
Il salue du regard les arbres riverains, les oiseaux, les papillons et même l’écureuil parfois.
Son visage ne ressemble pas à ceux modernes de la ville, des gens des autres mondes.
Il ne changerait pas le « luxe » dans lequel il baigne même contre la plus belle des blondes
Ou contre les plaisirs friqués et bourgeois de la société moderne, son val pour lui est roi.
Il se penche de temps en temps, se mouille les mains et cueille une des reines de ce ruisseau.
Nul doute c’est un grand amoureux il embrasse du regard la truite, la contemple sans fin.
Beaucoup repartent dans leur élément d’autres dorment tendrement dans son panier en rotin.
Remises ou gardées elles ont des caresses rendues au visage par le brouillard fou de l’eau.
On dirait en action de pêche une sorte d’artiste magicien, quelque part un vrai illusionniste.
Le pêcheur est sobre dans ses gestes et généreux dans son élégance, beau à voir pêcher !
L’obscurité enveloppe le val et son ruisseau, le soleil va derrière la crête sans se dépêcher.
Le pêcheur plie, boit la poésie du soir et console le val lui susurrant au revoir un peu triste.
MA DERNIERE FERMETURE
Il n’est pas de crépuscule mourrant plus angoissant que celui d’une
fermeture de la pêche de la truite.
La surface cristal et argent de l’onde de tous les torrents est encore plus
brouillonne ce soir là. Elle est terriblement unique au dernier souffle de la
journée.
La pénombre vacille du sous-bois à la clairière. Deux visages différents, au
même instant et au même endroit du torrent.
Mélodramatiques, les flots dansent tristement. Ils sont embués par les
discrets rubans de brumes glissant timidement. L’émotion forte du torrent
trahit une immense confusion.
Les sanglots sont cachés et retenus par les eaux tumultueuses. Le dernier
coup de ligne est hasardeux et imprécis. La nuit est impatiente. Impitoyable
soir et cruelle réalité qui sonne comme un diagnostic de rupture forcée!
Dis, cher torrent ce sont bien des larmes, des grosses larmes qui ruissellent
sur la mousse de tes gros rochers ? Ce sont même des filets de larmes qui
coulent tellement tu pleures !...
…