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Racines254_avril2014_Mise en page 1 21/03/14 17:44 Page11
COUP DE CŒUR
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VIE LOCALE
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Une prairie pour 10 dollars
Isabelle Savariau co-édite un roman sur son arrière-grand-oncle,
pionnier canadien. Une aventure, du Marais poitevin à l’Alberta.
La carte d’Églantine : “j’ai reçu
une carte de vœux du Canada !” J’avais
moins de 10 ans quand, avec mes cousins,
notre grand-mère Églantine nous commentait, chaque début d’année, la carte reçue de
sa cousine germaine Marie-Rose. Pour elle,
c’était un grand événement car ce courrier
mettait longtemps à arriver. C’était aussi un
lien avec sa parenté de Legal en Alberta, des
nouvelles par la fille de Théodore Gelot.
Elle nous disait toujours : “surtout n’oubliez
pas la famille Gelot du Canada !”
30 ans après
Aujourd’hui, j’ai 55 ans, et j’ai toujours
voulu retrouver ces cousins à la mode
canadienne. La dernière lettre reçue par
Églantine datait de 1976. J’ai écrit à
Legal, le village fondé par Théodore et
Eugène Ménard, les “petits” Français du
marais du sud-Vendée partis chercher
fortune sur le continent américain. Par
l’intermédiaire d’internet et du Québec,
nous avons retrouvé un des fils de Marie-
Rose, Roland. Début 2008, je lui ai écrit.
Les mois passent, pas de réponse. En avril,
je reçois un courrier de Westlock, à 60
kilomètres de Legal, de Terry, la sœur de
Roland, qui avait été très touchée par ma
lettre de France, trente ans après. L’histoire a recommencé à ce moment-là.
Généalogie et hasard
Une personne de mes connaissances
qui fait de la généalogie, vient me trouver
un jour à la mairie de Champagné-lesMarais où je travaille en me disant : “des
collègues sont tombés sur une histoire extraordinaire ! Un gars du marais qui est parti
au Canada à la f in du XIXe !” Je lui ai
répondu : “votre gars, c’est mon arrière
grand-oncle !” Parmi ces généalogistes de
l’association de Benet, il y avait JeanClaude Coursaud, habitant à Coulon et
auteur d’un ouvrage sur le marais, qui a
pris ensuite la plume pour écrire avec moi
l’histoire de ces aventures. Nous avons
complété tout ça par plusieurs séjours à
“Le caveau”, habitation enterrée d’Eugène et Théodore. De gauche à droite : Marie-Rose
et Henriette Gelot, Eugène Ménard, Eugène Boivin, Théodore Gelot et sur le toit, son fils Narcisse.
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Legal et dans sa région, où j’ai retrouvé
mes cousins pour reconstituer minutieusement la vie de pionnier de Théodore
Gelot et de son ami Eugène Ménard.
Propos recueillis
par Christine Grandin
De Maillé à Legal
Dès les premières
pages de ce roman
véridique, le lecteur
est happé par l’aventure de Théodore
Gelot, jeune maraîchin qui répond à la
petite annonce d’un
Américain cherchant des bras français pour travailler dans les vignes
de Californie. Il y rencontre un autre
compatriote de Maillé, Eugène
Ménard, avec lequel il tente l’aventure des premiers colons de l’Alberta à la fin du XIX e : pour 10
dollars, ils achèteront un “quartier”
de bonnes terres dans ce pays inhabité et fonderont avec d’autres, la
petite ville de Legal en Alberta, à
50 km de la capitale Edmonton.
Fouillant inlassablement les
archives canadiennes, les souvenirs
de famille, les témoignages des descendants de pionniers, ce livre nous
fait revivre le quotidien rude de
l’époque héroïque des colons fondateurs.
Un coin de Prairie pour 10 dollars, auto édition, 342 pages avec fac-similé de photos
et documents d’époque, 28 €. Dans les
librairies et maison de la presse en Vendée
et en Deux-Sèvres (Coulon). Contact au 02
51 87 00 28 et au 05 49 35 92 55.