\(quelle place pour Ceuta et Melilla dans l`Espagne contempo\205\)
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Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. Entre Europe et Afrique : Quelle place pour Ceuta et Melilla dans l'Espagne contemporaine? Yves Zurlo L'affirmation récente –par des moyens militaires- de la souveraineté espagnole sur les possessions de la côte méditerranéenne du Maroc [crise de juillet 2002 après l'occupation marocaine de l'îlot Leila/Perejil] semble illustrer la détermination espagnole à rester souveraine sur ces petits vestiges de l'empire colonial espagnol comme si, depuis toujours, ils faisaient partie intégrante du territoire national. En fait, il n'en a pas toujours été ainsi et un petit rappel historique s'impose pour éclairer notre réflexion sur le sujet. • C'est en 1415 qu'un état européen –le Portugal- fait irruption sur le sol de l'Afrique du Nord en s'emparant de la ville de Ceuta, premier pas de l'aventure coloniale portugaise sur les côtes de l'Afrique. • En 1497, l'Espagne, poursuivant sa Reconquista contre la présence arabe sur la Péninsule, s'empare de la ville de Melilla par l'intermédiaire du duc de Medina Sidonia qui, par la suite, cèdera sa conquête au roi d'Espagne. • En 1580, après la mort du roi du Portugal don Sebastião au Maroc, la ville de Ceuta, comme tout le pays, est rattachée à l'Espagne sous la houlette de Philippe II. La ville restera espagnole après la révolte portugaise de 1640 et la souveraineté espagnole sera confirmée par le traité de 1668. • En 1791, l'Espagne restitue à la régence d'Alger les derniers vestiges des Plazas ou fronteras qui s'égrainaient le long de la côte méditerranéenne de l'Afrique du nord [Oran et Mers-el-Kebir] et l'on envisage de faire de même pour les possessions qui sont situées sur les territoires du royaume du Maroc. Il convient de préciser que les fronteras espagnoles se limitent alors à un rôle plutôt défensif et de surveillance des côtes face à la pénétration ottomane et qu'il n'est plus question d'envisager une conquête plus en profondeur de l'Afrique du nord. • Au cours du XIX e siècle va se poser de façon récurrente la question de savoir si Ceuta et Melilla font partie ou non du territoire espagnol et donc de savoir s'il faut les considérer comme des villes espagnoles ou comme des colonies. 2003 © Zurlo Yves 1 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. Pendant la Guerra de Independencia [1808] et devant les graves problèmes de ravitaillement auxquels est confrontée l'Espagne dans sa lutte contre l'envahisseur français, on envisage de céder les Presidios1 au Maroc contre des vivres. En 1811, le 26 mars, les Cortes de Cadix déclarent que les presidios menores ne font pas partie du territoire espagnol et un vote favorable à leur cession obtient la majorité des voix. Pour des raisons liées à des pressions britanniques, la cession ne se fait pas alors. En 1821, lors de la période du Trienio Liberal, les idées libérales opposées à tout colonialisme étant alors majoritaires, les Cortes autorisent la cession des trois Presidios menores, c'est-à-dire de Melilla, du peñon de Vélez de la Gomera et du peñon d'Alhucemas mais pas de la Plaza de Ceuta. Eu égard aux énormes frais que la présence espagnole sur les Presidios entraîne, plusieurs commissions d'enquête des Cortes étudient leur éventuelle cession au Maroc en 1831, 1846, 1863 et 1872 mais aucune n'aboutit. Pourtant si l'on en croit les commentaires que Pascual Madoz intègre à son Atlas de España y sus posesiones de ultramar publié en 1850, la situation semble mûre pour une restitution au Maroc : Si se exceptua Ceuta, plaza notable por sus grandiosas fortificaciones y por su interesante posición en el estrecho de Gibraltar, bien puede decirse que nuestra ocupación en Africa no nos reporta ventaja alguna y es por el contrario, onerosa para nuestro erario y aun poco gloriosa para nuestras armas. • Le véritable changement d'optique par rapport à Ceuta et Melilla intervient à l'occasion de la Guerra de Africa [1859-1860]. À ce momentlà, l'Espagne qui, à la suite des autres nations européennes, rêve de se lancer dans une nouvelle aventure coloniale, envisage de transformer les deux villes africaines en têtes de pont d'une pénétration plus en profondeur du "voisin du sud". La zone d'influence espagnole qui est 1 Les fronteras espagnoles de l'Afrique du Nord prendront ensuite le nom de Presidios en raison de la fonction de bagne qu'elles remplissent à partir du XVIIIe siècle. 2003 © Zurlo Yves 2 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. reconnue par la Conférence d'Algésiras [1906] sur le nord du Maroc, se transforme rapidement en occupation coloniale avec l'instauration du Protectorat en 1912. Ainsi l'idée récurrente tout au long du XIX e siècle d'abandon des presidios va s'estomper alors peu à peu avec le Protectorat, puis complètement disparaître à partir de l'instauration de la dictature en 1936. C'est à cette époque que l'on cesse de parler de presidios pour évoquer les territorios de soberanía et qu'est élaboré le concept de españolidad2 pour définir la caractéristique essentielle des deux villes espagnoles. Durant le Protectorat [1912-1956] l'on s'évertue à bien différencier Protectorat et Territorios de Soberanía pour souligner que la présence espagnole y est d'une autre nature. Pourtant la question de l'intégration ou de la non-intégration de Ceuta et Melilla dans l'administration du Protectorat sera encore à l'ordre du jour après l'Indépendance du Maroc [1956]. En effet, selon que l'on privilégie, à l'étude des textes juridiques de l'époque, l'une ou l'autre lecture, c'est le caractère espagnol ou marocain de Ceuta et de Melilla que l'on cherche à défendre. Le mythe franquiste de Ceuta et Melilla en tant que berceaux du soulèvement nationaliste ne fera qu'ancrer encore davantage cette idée dans l'opinion publique espagnole. Par ailleurs, les partis de gauche en exil, pourtant idéologiquement anticolonialistes, ne considèrent pas cette question comme prioritaire dans leur lutte pour le retour de la démocratie et laissent le champ libre à la propagande franquiste selon laquelle Ceuta et Melilla ont toujours fait partie intégrante du territoire espagnol. Après la restitution des colonies espagnoles au Maroc –protectorat nord en 1956, zone sud de Tarfaya en 1958, Ifni en 1969 et Sahara Occidental en 1975Ceuta et Melilla se retrouvent face aux revendications marocaines et l'Espagne s'arque boute alors sur ses positions de défense de la españolidad des territorios de 2 Vocable espagnol signifiant hispanité, caractère fondamentalement espagnol. 2003 © Zurlo Yves 3 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. Soberanía, tout en refusant une quelconque comparaison avec la question de Gibraltar. Constitution de 1978, Statut d'Autonomie, Union Européenne : Les différentes étapes de l'intégration de Ceuta et Melilla dans la Nation Exception faite de la Constitution de 1812 qui définit le territoire espagnol [article 10 "du territoire des Espagnes"3] les différentes Constitutions espagnoles [1837, 1845, 1869, 1876] n'abordent pas le cas spécifique des deux villes africaines au sein du territoire espagnol. Il faudra attendre 1978 et la Constitution dont nous fêtons les 25 ans, pour qu'une place particulière et précise soit accordée aux deux villes espagnoles d'Afrique et, en effet, ce sont les deux noms de lieux qui sont les plus cités dans la Constitution. L'avant-projet de Constitution ne faisant aucune allusion à la situation particulière de Ceuta et Melilla, cet oubli provoqua la mobilisation de la population et des représentants des deux villes : il s'agissait alors d'ancrer définitivement les deux villes au sein du territoire national en insistant pour que les noms de Ceuta et Melilla apparaissent clairement dans le texte de la Constitution. C'est cette volonté qui se concrétisera dans la Disposión Transitoria Quinta laquelle stipule : Las ciudades de Ceuta y Melilla podrán constituirse en Comunidades Autónomas si así lo deciden sus respectivos ayuntamientos mediante acuerdo adoptado por la mayoría absoluta de sus miembros y así lo autorizan las Cortes generales mediante Ley orgánica en los términos previstos en el artículo 144. Quant à l'article 144, il précise dans l'alinéa b) : 3 las islas Baleares, las Canarias y demás posesiones en África [...] 2003 © Zurlo Yves 4 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. Las Cortes podrán, por motivo de interés nacional, acordar o autorizar, en su caso, un Estatuto de Autonomía para los territorios que no estén integrados en la organización provincial. Par ailleurs, les deux villes sont encore citées dans les articles 67 et 68 qui précisent quelle doit être leur représentation nationale [1 député et 2 sénateurs pour chacune des deux villes]. La Constitution de 1978, en offrant deux "voies" pour l'accès à un Statut d'Autonomie des deux villes va provoquer, au cours des années suivantes, d'interminables débats entre les forces politiques en présence : s'agit-il d'accorder à Ceuta et Melilla un statut de villes autonomes ou de leur donner la possibilité de se constituer en Communautés Autonomes totalement comparables aux autres Communautés Autonomes Espagnoles ? C'est finalement un statut de compromis qui sera choisi en 1995, soit 14 ans après que les conseils municipaux se soient déclarés en faveur de l'organisation des deux villes en Communautés autonomes. Résumons les principales différences entre ce statut de ville autonome et celui de Communauté Autonome : • Ceuta et Melilla jouissent de l'initiative législative mais non d'une totale capacité législative [les deux villes peuvent venir défendre devant les Cortés un projet de loi mais ne peuvent le voter elles-mêmes] • Comme les autres communautés autonomes, leur presidente-alcalde est nommé par le roi et leur Statut promulgué par Loi Organique • Par contre, les deux villes n'ont ni Tribunal superior de Justicia, ni sénateur "autonomique" • Enfin, Ceuta et Melilla peuvent bénéficier des subventions européennes en tant que Communautés Autonomes Certes, avec l'adoption en 1995 de leur Statut d'Autonomie, les deux villes s'ancrent clairement dans le territoire national. Pourtant, en créant l'entité de "ville autonome" qui n'apparaît pas dans la Constitution et donc en les différenciant des autres communautés autonomes, ce statut ne fournit-il pas au Maroc des arguments dans sa revendication territoriale sur les deux villes ? C'est ce que tentent de 2003 © Zurlo Yves 5 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. démontrer les partisans d'une autonomie "complète" qui souhaiteraient une intégration totale des deux villes dans l'Espagne des autonomies, et donc un alignement de leur statut sur celui des autres Communautés Autonomes. Une situation particulière face à l'Union Européenne Quelques années auparavant, en adhérant à l'Union Européenne en 1986, l'Espagne a cherché à préserver les particularités économiques et sociales des deux villes africaines. Ainsi leur statut de ports francs a-t-il été maintenu, ce qui a eu comme effet d'exclure les deux villes de l'union douanière et de la politique agricole commune. De même, la politique fiscale commune européenne [TVA] n'est pas appliquée à Ceuta et à Melilla. Enfin, Ceuta et Melilla sont intégrées dans "l'espace Schengen" : cette nouvelle situation implique la possession d'un visa pour tous les ressortissants de pays tiers désirant y pénétrer ; néanmoins pour faciliter les contacts des deux villes frontières avec leur arrière-pays marocain, les habitants des provinces voisines de Nador et Tétouan peuvent s'y rendre sur simple présentation de leur carte d'identité. Comme on le remarque, la situation de Ceuta et de Melilla –et donc leur représentation- oscille toujours entre un souci d'intégration complète des deux villes dans le territoire national et la préservation du statut particulier que leur a conféré l'histoire. Problèmes actuels et défis futurs Le souci de l'Espagne de préserver les particularités économiques de Ceuta et Melilla lors de l'entrée du pays dans la C.E.E a eu néanmoins un effet pervers : le fossé économique qui se creuse de plus en plus entre l'Espagne et son voisin du sud incite de nombreux Marocains à venir s'installer clandestinement à Ceuta et Melilla pour gagner ensuite l'Espagne ou d'autres pays de l'Union Européenne, car pénétrer 2003 © Zurlo Yves 6 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. sur le territoire de Ceuta et Melilla, c'est déjà mettre un pied en Europe. L'émigration marocaine a bien vite été suivie par des émigrés venus de plus loin, d'Afrique subsaharienne en particulier et cette situation a créé dans les années 1995-1998, une situation explosive dans les deux villes africaines. Ceuta et Melilla se retrouvent en effet dans la situation peu enviable d'avant-postes de l'Europe, chargées d'endiguer le raz de marée de l'émigration des pays pauvres. Le thème de l'immigration clandestine est devenu, ces dernières années, un élément constitutif de l'image de Ceuta et Melilla surtout dans les médias. La situation frontalière des deux villes, face à un continent africain au niveau de vie près de 10 fois inférieur à celui de l'Europe, a également eu comme effet de favoriser ce que l'on appelle pudiquement le "commerce atypique" et qui est tout simplement la contrebande entre le Maroc et l'Espagne. Chaque jour, plusieurs milliers de marocains pauvres, souvent sans travail, passent la frontière pour aller acheter dans les villes espagnoles des produits de première nécessité dont manque cruellement le nord du Maroc. Ils les revendront ensuite dans leur pays et le petit bénéfice qu'ils en tireront fera souvent vivre une famille nombreuse. Le commerce des deux villes espagnoles est, bien sûr, le grand bénéficiaire de cette activité de contrebande qui est également un autre trait constitutif et peu brillant de l'image actuelle des deux villes espagnoles. N'oublions pas, non plus que toute cette activité de contrebande se double du trafic de la drogue produite dans la zone du Rif qui transite souvent par les deux villes espagnoles. Néanmoins, à l'horizon 2010, la suppression des barrières douanières entre l'Union Européenne et le Maroc devrait considérablement réduire les avantages de la position frontalière de Ceuta et Melilla. Ceuta et Melilla : pour une nouvelle définition de la Nation L'image héritée des guerres coloniales, de la dictature et celle liée aux problèmes actuels que nous venons d'évoquer rapidement [émigration clandestine, contrebande et trafics, tensions avec le Maroc] font que, vues de l'extérieur, Ceuta et Melilla apparaissent presque comme des villes "maudites". Pourtant leur réalité n'est peut-être pas aussi sombre et l'on peut se demander si, en fin de compte, leur avenir ne représenterait pas une chance pour l'Espagne de demain ? 2003 © Zurlo Yves 7 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. Les villes de Ceuta et de Melilla ont comme particularité essentielle –outre leur situation d'enclaves-, l'existence en leur sein de plusieurs communautés culturelles et religieuses différentes : la communauté que nous définirons, faute de mieux, de "chrétienne" est la plus ancienne et la plus nombreuse dans les deux villes ; la deuxième communauté, par son importance, est la musulmane et représente actuellement 30 à 33 % du total de la population ; la communauté juive, même si elle a perdu de son importance, continue de représenter un poids économique non négligeable ; quant à la communauté hindoue, c'est la plus petite mais elle reste toujours prépondérante dans le commerce de produits en provenance d'Asie. Depuis le début du XXe siècle, les quatre communautés ont cohabité pacifiquement dans les deux villes en leur donnant une ambiance particulière et aujourd'hui les slogans publicitaires de Ceuta et de Melilla font référence à la convivencia des quatre composantes de leur population : "Ceuta : cuatro mundos por descubrir" et Melilla, la ciudad de las cuatro culturas" s'affichent sur tous les dépliants qui présentent les deux villes. Loin des slogans publicitaires, l'avis des représentants de quatre communautés est intéressant à étudier de plus près. Si les membres des communautés juives et hindoues soulignent leur bonne intégration dans les sociétés melillense et ceuti, il convient de remarquer que cela s'explique principalement par le fait qu'en se consacrant depuis des décennies au commerce, ils ont acquis une certaine aisance économique et que cela a favorisé cette intégration. Tel n'est pas le cas de la communauté musulmane qui est restée marginalisée économiquement et socialement : le logement précaire de ses membres, l'échec scolaire de ses enfants et le chômage de ses jeunes sont encore aujourd'hui des écueils sur lesquels vient s'échouer la convivencia de las cuatro culturas. L'appréciation du niveau de convivencia de la part de la communauté chrétienne laquelle n'a pas eu à subir ces discriminations est comme on peut s'en douter, beaucoup plus positive. Quels que soient les manques évidents de cette convivencia, il n'en reste pas moins vrai qu'une forme originale de vie en société est en gestation à Ceuta et Melilla et nous n'en 2003 © Zurlo Yves 8 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. voudrons pour preuve que l'émergence de la participation des musulmans à la vie politique des deux villes4 . Pourtant cette convivencia qui fait aujourd'hui la fierté des deux villes ne s'est pas imposée d'elle-même. En effet les deux villes espagnoles ont été le cadre d'affrontements violents, au cours des années 1985-1987, entre les communautés "chrétienne" et musulmane pour la reconnaissance des droits civiques de ces derniers. Les naturalisations massives des musulmans vivant à Ceuta et Melilla et qui jusque là étaient considérés comme de véritables apatrides sans aucun droit, mit un terme à cette période agitée et entraîna leur intégration progressive à la vie sociale des deux cités. Peu à peu cette convivencia, en accordant une place reconnue à ces espagnols musulmans et à leur culture, devrait induire une nouvelle définition de la Nation. Ainsi, après avoir longtemps été "à la traîne" de la Péninsule dans beaucoup de domaines, Ceuta et Melilla pourraient-elles sans doute, dans un avenir proche, devenir un modèle – el laboratorio5- d'une convivencia qui en est encore à ses balbutiements en Espagne. 4 CpM –Coalición por Melilla- compte 7 concejales – au lieu de 5 précédemment- et le PDSC -Partido Democrático y Social de Ceuta- en compte 1 contre 3 lors des élections précédentes. CpM et PDSC sont les deux principaux partis dont les membres sont essentiellement musulmans. 5 El País, 30 septembre 2001, "Melilla, laboratorio de religiones. 2003 © Zurlo Yves 9 Colloque « 25 ans de démocratie en Espagne » IEP et UTM, Toulouse- 28-30 nov. 2003. 2003 © Zurlo Yves 10