Tenue professionnelle - CClin Sud-Est

TENUE PROFESSIONNELLE
Tenues
professionnelles
ARSAC S. Saint-Genis Laval
Juillet 2008
BESSON M. Clermont-Ferrand
Objectif
La tenue professionnelle assure une protection du personnel des établissements de santé au cours de leur
activité et prévient la transmission croisée de micro-organismes.
Techniques et méthodes
I - Tenue professionnelle
La tenue professionnelle est caractérisée par :
• sa forme : tunique, pantalon, blouse
• sa confection : col ouvert ou fermé, poches, manches courtes ou longues
• son tissu : le mélange polyester et coton (65/35 ou 50/50) constitue la référence en matière de
vêtement du personnel et le grammage varie de 180 à 220 gr/m2
• son usage : recyclable ou à usage unique.
1) Tenue de base
Pour des raisons d’hygiène, d’ergonomie et de confort, la tenue de travail recommandée est :
• une tunique à manches courtes de type « kimono » et avec un nombre de poches limitées
• un pantalon de préférence élastiqué à la taille et de longueur adaptée
• des chaussures réservées au travail, non bruyantes, antidérapantes et lavables : privilégier des
chaussures qui maintiennent le pied (prévention des chutes) fermées sur l’avant (prévention des
risques d’AES et de traumatisme).
La couleur peut être spécifique en fonction de l’activité ou du service.
Exemple : blanc en unité de soins, vert au bloc opératoire …
La tenue professionnelle doit remplacer les vêtements et chaussures de ville. Elle est mise en place dans un
vestiaire et doit être enlevée pour toute activité qui ne concerne pas directement ou indirectement un soin.
Exemple : réunions hors service de soins, …
2) La tenue au bloc opératoire
Le choix s’effectue selon la norme européenne NF EN 13795-Parties 1-2 et 3. Cette norme donne les
indications générales sur les caractéristiques des champs opératoires, des casaques et des tenues de bloc
à usage unique ou réutilisables utilisés pour le patient, le personnel et les équipements.
La tenue de bloc est destinée à réduire la contamination du site opératoire par les squames porteurs
d’agents infectieux provenant de la personne habillée de cette tenue via l’air de la salle d’opération réduisant
ainsi les risques d’infections du site. Contrairement à la tenue de base, une tenue de bloc est conçue pour
réduire la contamination de l’air de la salle d’opération par le personnel.
La casaque chirurgicale est portée par un membre d’une équipe chirurgicale pour prévenir la transmission
d’agents infectieux.
3) Les accessoires
• la veste passe-couloir
Elle est destinée à l’usage hospitalier et revêtue sur la tenue professionnelle.
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Elle doit être personnalisée et réservée aux déplacements hors des services, aux temps de pause ou aux
travaux d’écriture. Le port de la veste passe-couloir est à proscrire lors des soins.
Son entretien est effectué par l’établissement, à un rythme régulier (minimum 1 fois tous les 15 jours), en
machine à laver à 30 °C minimum.
En bloc chirurgical et dans les zones à environnement maîtrisé, le personnel peut éventuellement s’équiper
de veste à usage unique en non-tissé. Elles sont jetées en fin de programme.
Dans les cuisines centrales, en zones froides, une tenue « froid » complète généralement l’équipement. Il
s’agit soit d’un gilet simple matelassé « anti-froid », soit d’une veste conçue pour les zones particulièrement
froides.
• les accessoires de travail
Les stylos, clés, porte-stylos, badges, échelles d’évaluation de la douleur… doivent être nettoyés et
désinfectés régulièrement. Les ciseaux, pinces, stéthoscopes, marteaux à réflexes sont des dispositifs
médicaux et de ce fait relèvent des procédures de traitement en vigueur dans l’établissement.
II – Gestion de la tenue professionnelle
La tenue professionnelle est changée tous les jours et impérativement dès qu’elle est souillée. En fin de
poste, après avoir vidé les poches, elle est entreposée dans un sac à linge qui est envoyé
quotidiennement, même non rempli, à la blanchisserie.
Selon l’organisation du service de blanchisserie, 5 à 7 tenues par agent peuvent être nécessaires pour
assurer une rotation.
La tenue doit être protégée pour des soins de proximité et/ou des soins à risque de projection (respect des
précautions « standard »)
La tenue professionnelle ne doit pas être entretenue au domicile afin de protéger son environnement familial
et de s’assurer de la qualité du lavage.
III – Eléments de protection individuelle
Ce sont des éléments «barrière», additionnels à la tenue de base, à usage unique et fournis par
l’établissement.
Ils protégent le personnel, la tenue de travail, le patient et l’environnement, dans le cadre de l’application des
précautions « standard » et des précautions complémentaires et/ou dans le cadre de la protection vis-à-vis
des risques professionnels spécifiques.
1) Le tablier plastique à usage unique
Il protège la tenue lors des activités et/ou des soins rapprochés (ex : toilette, mobilisation, entretien de
l’environnement, restauration …) et/ou des soins à risque de projection (ex : entretien des dispositifs
médicaux, pansements avec irrigation …).
Certains tabliers, plus longs, dotés d’une double face absorbante/imperméable sont utilisés lors de soins
hautement contaminants (ex : accouchements…).
2) La surblouse
Elle limite ou empêche la pénétration des fluides et du sang. Il est conseillé de choisir des surblouses à usage
unique, en non-tissé. Si elles sont à manches longues, elles doivent être resserrées aux poignets.
3) L’article coiffant
Il doit être capable d’englober la totalité de la chevelure et être à usage unique. Il peut s’agir de charlotte,
cagoule, bonnet ou coiffe.
4) Le masque
Le choix du masque est à adapter au niveau de la protection souhaitée (précautions « standard » ou
précautions complémentaires). Il existe deux grandes catégories de masques.
• les masques chirurgicaux avec ou sans visière qui regroupent les masques de soins (type I) et masques
chirurgicaux (type II). Il faut privilégier l’utilisation de masques avec couche imperméable lors de
situations à risque de projection de liquide biologique vers le soignant (type IR ou IIR).
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•
les équipements de protection individuelle ou respiratoire : les masques FFP1, FFP2, FFP3 avec ou
sans soupape et les masque à cartouche FFAP (gaz et vapeurs organiques + particules) ou FFBP (gaz
et vapeurs inorganiques + particules).
5) Les Lunettes ou écran de protection
Ces éléments sont utilisés en cas de risque de projection de liquides biologiques. Ils doivent comporter une
protection latérale.
6) Les gants
Ils doivent être adaptés à l’activité et au risque. Il existe différents types de gants : les gants médicaux à usage
unique et les gants de protection à usage professionnel.
Il faut éviter les gants poudrés favorisant la survenue d’allergie et limitant l’utilisation des produits hydroalcooliques.
7) Les surchaussures
Leur emploi doit être validé par le CLIN et réservé à des situations spécifiques (ex : isolement protecteur,
travaux, …).
IV–Choix de la tenue selon les zones et les niveaux de risque infectieux
Le tableau ci-dessous permet aux unités de soins et aux professionnels de santé de définir la tenue adaptée
à chaque situation de soins (en fonction du niveau de risque infectieux, du statut du patient et /ou du geste à
réaliser).
Le risque le plus élevé est toujours prioritaire dans la prise de décision.
Tenue de base
Tenue intermédiaire
Tenue de base et accessoires (masque,
surblouse, lunettes, gants)
nécessaires à une situation particulière
(précautions standard et/ou précautions
particulières)
Patient
Geste
- non infecté
- non
immunodéprimé
- non invasif
- contact
avec la
peau saine
du patient
Patient
- infecté
- non infecté avec
facteurs de
risques (âge,
pathologie
associée, …)
- immunodéprimé,
non aplasique
Geste
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Tenue spécifique
Tenue préconisée pour un secteur
(ex : bloc…) ou des gestes
particuliers.
Patient
Geste
- patient à
risque élevé
(ex : isolement
protecteur)
- aplasique
(< 500 PN ou
SIDA avéré)
- geste à haut
risque infectieux
(ex : pose de
voie veineuse
centrale,
artériographie)
- intervention
chirurgicale
- invasif
(ex : prise de sang,
pose de cathéter
périphérique)
Haut
Intermédiaire
Bas
Niveau de risque
infectieux
Critères de choix de la tenue
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V – Vestiaire
Ce local est destiné au changement de la tenue vestimentaire du personnel.
Chaque membre du personnel dispose d’un casier ou d’une armoire pour le dépôt de ses effets personnels.
Les tenues propres sont entreposées à l’abri de la poussière ou dans les casiers, sans contact avec les
effets personnels.
L’entretien interne du casier ou armoire est à la charge de chaque utilisateur.
Responsables
1) Le directeur de l'établissement de santé est responsable de la mise à disposition des moyens
nécessaires aux professionnelles. Il est de son rôle de définir le cahier des charges en cas
d’externalisation et de s’assurer que le prestataire a atteint les objectifs fixés.
2) Le responsable de la blanchisserie interne, inter hospitalière ou externe est garant de la qualité et de la
régularité de l'approvisionnement en linge.
3) Le cadre de santé et le médecin, dans leur unité, doivent veiller au respect d’une tenue adaptée selon
l’activité et les risques.
4) Les équipes opérationnelles en hygiène hospitalière favorisent le respect des bonnes pratiques
d’hygiène et en évaluent leur application.
Pour en savoir plus
Guides et recommandations
CCLIN SUD-EST. Les tenues professionnelles dans les établissements de santé. 2008, 64 pages.
CCLIN SUD-OUEST. Recommandations pour l’utilisation des masques médicaux et des appareils de
protection respiratoire dans les établissements de santé. 2007, 36 pages.
Union des responsables de blanchisserie hospitalière (URBH).La fonction linge dans les
établissements de santé. Eléments d'approche méthodique. Deuxième édition, 2007,212 pages.
Ministère de l’emploi et de la solidarité. La fonction linge dans les établissements de santé : éléments
d'approche méthodologique. 2001, 169 pages.
COTEREHOS. Hygiène appliquée à la fonction linge dans les établissements de santé. 1° ed. Direction
Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de Rhône-Alpes, 2000, 72 pages.
CCLIN PARIS NORD. Le circuit du linge à l'hôpital. 1999, 41 pages.
CCLIN SUD-OUEST. Recommandations pour une tenue vestimentaire adaptée des personnels soignants en
milieu hospitalier. 1998, 14 pages.
CCLIN SUD-OUEST. Textiles microporeux ou non tissés : quel choix réaliser ? 1994, 21 pages.
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