chefs-d`oeuvre de l`art africain, oceanien et precolombien provenant
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chefs-d`oeuvre de l`art africain, oceanien et precolombien provenant
CHEFS-D’OEUVRE DE L’ART AFRICAIN, OCEANIEN ET PRECOLOMBIEN PROVENANT D’UNE COLLECTION PRIVEE EUROPEENNE LE 30 SEPTEMBRE 2002 La majorité des pièces fut réunie par de prestigieux collectionneurs : Jacob Epstein et James Hooper dans la première moitié du XXe siècle et Carlo Monzino Statuette féminine, Moai pa’a-pa’a (estimation : 250.000 – 350.000 €) détail Les objets exceptionnels de cette collection privée européenne - 106 lots, l’ensemble estimé de 1.800.000 à 2.700.000 € - proviennent d’Afrique, du Pacifique Sud, et d’Amérique Centrale et du Sud. Elle fut constituée à partir de trois collections célèbres réunies successivement : celles de Jacob Epstein, James Hooper et Carlo Monzino. Pour Jean Fritts, directrice du département de Sotheby’s à l’échelon mondial et responsable de la vente : ‘Sotheby’s occupe depuis longtemps une place dominante dans les ventes d’art africain et océanien. Cette collection qui renferme des objets de très grande qualité, nous a été confiée pour être vendue à Paris. Cette vente sera la première vente d’Arts Premiers de Sotheby’s à Paris où nous entendons développer cette spécialité’. DES COLLECTIONNEURS ‘VISIONNAIRES’ Jacob Epstein et James Hooper commencent, dès la première moitié du XXe siècle, à s’intéresser à ces domaines. Leur rencontre avec cette forme d’art est alors dotée d’une connotation nettement axée sur l’esthétisme, négligeant le cadre de la société d’origine de leurs acquisitions et leur utilité sociale, culturelle ou religieuse. Si Epstein est un des premiers à découvrir l’art africain, Hooper célébrera l’art océanien quand d’autres ne considéraient encore que l’art africain. Jacob Epstein 1880-1959 La majorité des œuvres de cette collection provient de celle réunie par l’artiste anglais Jacob Epstein. Sculpteur important du XXe siècle, il est aussi un collectionneur passionné d’art africain et océanien. Jacob Epstein tout comme Picasso ou les Fauves – surtout Matisse, Derain et Vlaminck - commence à s’intéresser à l’art africain vers 1905 et ce, bien avant qu’il n’attire les marchands et les collectionneurs privés. C’est lors de ses séjours à Paris qu’il découvre cette nouvelle forme d’art. Cette découverte sera déterminante pour lui car, dorénavant, il y puisera la matière de ses futures créations. Plus tard, c’est auprès de Joseph Brummer, un des premiers marchands parisiens d’art africain et océanien, qu’Epstein effectue son premier achat. Il enrichira sa collection tout au long de sa vie et surtout dans les années 1930. Il achète alors chez Louis Carré, Charles Ratton et, à Londres, chez Webster, en vente aux enchères ou directement auprès d’Hooper. Nombre de ses pièces sont présentées lors d’expositions capitales comme ‘The Epstein Collection of Primitive and Exotic Sculpture’ à l’ Arts Council of Great Britain en 1960 et reproduites dans plusieurs publications. Certaines de ses oeuvres sont devenues aujourd’hui des icônes dans ce domaine, en particulier le superbe masque en ivoire Lega (estimation : 26.000/37.000 €) ou le groupe Fang conservé aujourd’hui à Paris au musée Dapper. James Hooper 1897-1971 Il commence à collectionner en 1912 sans jamais quitter la GrandeBretagne, se consacrant principalement à l’art océanien. Malgré les moyens limités dont il dispose, il réussit à réunir une des plus belles collections privées - parcourant les brocantes autour d’Oxford ou de Kingston, et en organisant des échanges avec marchands et collectionneurs, comme William Oldman, et les maisons de ventes comme Steven’s ou Glendining’s à Londres. Sa collection comprend les pièces les plus exceptionnelles d’art mélanésien, nord-américain et africain. A la différence d’Epstein et plus tard de Monzino, l’intérêt premier d’Hooper pour l’art océanien est plus ethnologique qu’esthétique. En 1953 il publie un livre dans lequel il reconnaît ‘constituer une collection selon un angle ethnographique mais [il] se sent progressivement séduit par les qualités artistiques de ces objets’. Carlo Monzino 1931-1994 Collectionneur averti se passionnant pour des domaines aussi divers que l’art japonais, l’art contemporain ou l’art précolombien, Monzino achète son premier objet d’art précolombien en 1958 avant de se consacrer réellement à l’art africain deux ans plus tard. Il achète ensuite la collection Epstein en 1963 dont le groupe de Tiki maoris (estimation allant de 5 - 7.000 € à 15 25.000 €) ou les statuettes masculines et féminines de l’Ile de Pâques (estimées respectivement 80.000 - 120.000 € et 250.000 -350.000 €). Dans les années 1970, Monzino complète sa collection en ajoutant des œuvres d’une qualité exceptionnelle dont un groupe d’objets provenant du collectionneur anglais James Hooper. Le plus extraordinaire est une rare statuette féminine de l’île de Pâques (estimation : 250.000 -350.000 €). Ensuite la collection continue à s’enrichir d’objets provenant de la collection Sandro Volta et d’autres sont acquises lors de voyages en Afrique avec Franco Monti. ART OCEANIEN Parmi les oeuvres d’art océanien, se trouve un splendide masque Vanuatu, sud des Iles Pentecôtes (estimation : 75.000 - 90.000 €). Ce masque rare aux traits surdimensionnés et dont le nez est en forme de boucle, est comparable à celui rapporté par Speiser en 1912 - conservé actuellement au Musée d'ethnologie à Bâle - et à un second appartenant autrefois à la collection George Ortiz, vendu par Sotheby’s à Londres en 1978.Deux exceptionnelles sculptures de l’Ile de Pâques proviennent de cette même collection : une statuette féminine, Moai pa’a-pa’a (estimation : 250.000 – 350.000 €) et une masculine Moai tangata (estimation : 80.000 – 120.000 €). Ces deux personnages longilignes, couverts d’une patine rouge, aux visages assez figuratifs et le crâne incisé de motifs zoomorphiques, sont de véritables chefs-d’oeuvre de l’art polynésien. Créés pour honorer les dieux, les esprits et les ancêtres, ils sont portés en pendentifs par les chefs et autres dignitaires lors de cérémonies ou d’événements importants. Sur l'Ile de Pâques, les représentations féminines sont beaucoup plus rares que les images masculines, mais participent au même esthétisme filiforme et stylisé. Tandis que les moai kavakava impressionnent par leur attitude autoritaire, cette Moai pa'a-pa'a séduit par son élégance. Les exemplaires historiquement connus dont ceux rapportés par le Capitaine James Cook (1728-1779) – les premiers à parvenir en Europe - montrent que la virtuosité technique, le rendu des détails et la finition varient avec le temps grâce à l’introduction d’outils en métal acquis par échange. C’est eux qui permirent aux artistes de créer quelques-unes des plus extraordinaires sculptures. La première oeuvre achetée par Jacob Epstein est un rare élément d’architecture des Iles Marquises (estimation : 55.000 – 85.500 €) montrant deux statuettes adossées (homme et femme) reposant sur une base circulaire et supportant un disque épais planté des clous originaux. Leurs jambes musclées paraissent pliées par le poids qu’elles supportent et leurs pieds semblent être enterrés dans la base. Leurs visages marqués de scarifications géométriques ouvrent de grands yeux pleins aux contours simplement dessinés. La sculpture présentée ici, exceptionnelle par sa taille et par son raffinement, a probablement été réalisée pour un chef de haut rang ou un prêtre. Les statues de cette envergure étaient utilisées dans les meae ou temples des Iles Marquises. Dans la culture marquisienne, les statues Tiki représentent les ancêtres divinisés qui président aux cérémonies et aux rites funéraires. D'autres sculptures étaient adorées, tels les petits pendentifs en pierre Tiki ou les manches d'éventails en ivoire. ART AFRICAIN Une magnifique plaque en bronze du Bénin, Nigeria, XVIIe siècle (estimation : 200.000 300.000 €) montre en son centre un guerrier paré des insignes de la royauté : collier en dents de léopard, clochettes et tunique en peau de léopard. Ils témoignent des qualités d’un grand guerrier que sont la férocité et l'agressivité. Le crocodile, motif des pendeloques de ceinture portées par l'Oba, la plus haute personnalité du royaume, et ses sujets, représente le symbole d'Olokun, dieu de la mer, qui dispense richesses et fertilité à ses adeptes. Connu pour sa nature vicieuse et tenace, le crocodile est le gardien d'Olokun et sert de référence aux guerriers. Les rosettes sur les coins supérieurs symbolisent le soleil et sont également associées à Olokun car le soleil s'enfonce chaque nuit dans la mer.L’art du Bénin est principalement un art de cour produisant des objets en bronze créés à la gloire de l’Oba et autres dignitaires ou pour des événements importants. Ces cérémonies se déroulent dans le palais de l'Oba, vaste ensemble d'habitations et de cours, qui est aussi un lieu d'expression de toutes les formes d'art que l'on peut rencontrer au Bénin, comme par exemple ces plaques rectangulaires en bronze souvent fixées aux piliers du palais. Le sceptre Osche Shango, Yoruba, est probablement de la famille Ogbedi, Ijomu, Nigeria (estimation : 15.000 - 25.000 € - photo). Il représente une femme portant une coiffure haute qui se dresse fièrement. Le royaume Yoruba, très hiérarchisé, favorise l’éclosion d’un art de cour où le pouvoir est matérialisé par des régali, insignes de souveraineté attribués aux rois et aux princes du sang de même qu’aux dignitaires de la cour. Une rare statue monumentale Urhobo, Nigeria (estimation : 50.000 – 70.000 €) représente une femme assise tenant des accessoires et parée de bijoux. Les Urhobo vivent sur la frange occidentale du delta du Niger, au sud du Nigéria. Massive et majestueuse, cette statue est une edjo re akare, rendant hommage aux mythiques guerriers fondateurs du village. La figure se serait dressée dans un petit sanctuaire, oguan redjo, à l'orée de la ville, près d'un plan d'eau - lieu symbole du pouvoir féminin de régénération et de procréation – tandis qu’une figure d’homme, son pendant, serait dans un sanctuaire au centre de la ville. La surface de la statue est couverte d'une épaisse couche de pigment minéral blanc, signe magique de pureté et de détachement du royaume matériel qui sert à élever les images jusqu'à un royaume ancestral sacré. Jacob Epstein possédait l'une des plus belles collections privées de figures Fang au monde comprenant six têtes et douze statues. On a beaucoup écrit sur l'influence de l'art d'Afrique et d'Océanie, et de l'art Fang en particulier, sur ses sculpures. Il est évident qu'Epstein était enthousiasmé par les formes audacieuses caractéristiques de la statuaire Fang. La figure de reliquaire Fang, Gabon (estimation : 30.000-50.000 €), qui sera mise en vente est un personnage masculin classique dans ses volumes portant une coiffure en forme de casque séparé en sa partie médiane Parmi les autres exemples, nous pouvons citer un rare masque Makonde, Tanzanie (estimation : 35.000 – 45.000 € - photo) au visage rond très stylisé, aux traits extrêmement simplifiés. Seuls le contour des yeux et la partie frontale sont légèrement creusés. Un groupe original représente un couple Luba, République démocratique du Congo (estimation : 8.000 – 10.000 €). Deux figures similaires face à face s’enlacant par la taille. La femme se distingue par une coiffure courte crantée. La représentation d'un couple composé d'un homme et d'une femme est rare dans l'art Luba. L'image féminine semble être étroitement liée à la croyance en une réincarnation des rois en femmes ‘spirites’ après la mort. ART PRECOLOMBIEN La vente proposera également des oeuvres d’art précolombien qui témoignent des croisements des cultures entre le Pérou, le Costa Rica et le Mexique. La collection inclut de belles pièces en bois, en pierre et en céramique aux formes aussi bien figuratives qu’abstraites. Parmi les céramiques, nous pouvons citer trois pièces provenant du Mexique et datant des années 100 avant J.C. – 250 après J.C. : une terre cuite creuse Chinesco (estimation : 2.100 - 4.100 €) de forme ronde caractéristique représentant un personnage tenant un bol posé sur son épaule droite et deux statuettes Nayarit. La première, polychrome, (estimation : 3.100 - 5.100 €) figure une jeune fille assise tenant une petite coupe dans sa main gauche. Parée de brassards, d'anneaux multiples au nez et aux oreilles, elle tend un visage très expressif. La seconde (estimation : 800 - 1.200 €) représente un guerrier en armure assis sur un tabouret à deux pieds, portant un casque à ‘corne’ et tenant une massue dans les mains. EXPOSITION DU JEUDI 26, VENDREDI 27 SEPTEMBRE DE 10 A 18H SAMEDI 28 ET DIMANCHE 29 SEPTEMBRE DE 12H A 18H LUNDI 30 SEPTEMBRE DE 10H A 12Hv VENTE LUNDI 30 SEPTEMBRE 2002 A 17H00 SOTHEBY’S FRANCE - GALERIE CHARPENTIER 76 RUE DU FAUBOURG SAINT-HONORE – 75008 PARIS Veuillez contacter le service de presse Marie-Odile Deutsch ou Sophie Dufresne Tél. 01 53 05 53 66 – Fax. 01.53.05.52.08 Email : [email protected] www.sothebys.com