Gestion de l`agression réelle ou potentielle - MAPA
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Gestion de l`agression réelle ou potentielle - MAPA
Gestion de l'agression réelle ou potentielle - MAPA De plus en plus de structures sont confrontées à des situations de violence de la part des personnes accueillies - que cette violence soit consciente ou non -. Cette violence interroge et a de nombreuses incidences dans les établissements : risque que l’usager se fasse mal, que la famille interprète mal une situation de crise, que le professionnel développe des comportements improductifs liés à la crainte et à l’anxiété ressenties... Pour faire face aux difficultés rencontrées, en plus de la « littérature », de plus en plus d’associations se tournent vers la formation qui offre l’avantage concret de mêler pratiques et théories. Certaines formations traversent même les océans, c’est le cas de « la gestion de l’agression réelle ou potentielle [MAPA®]» développée aux USA depuis 1992 par le Crisis Prevention Institute [CPI]. Véritable outil au service d'une approche managériale des situations de crise, cette formation a été organisée pour la première fois en France par l'Uriopss Nord Pas-de-Calais en 2013. Objectifs pédagogiques • Identifier un comportement appelé à devenir agressif et violent, prendre les mesures appropriées pour éviter, atténuer et/ou désamorcer les situations de crise • Évaluer le niveau de risque associé à un comportement de crise et prendre les décisions appropriées • Utiliser des interventions physiques appropriées et acceptables pour réduire ou gérer les comportements à risques • Mettre en place une approche managériale des crises en interne [organisation, apprentissage et soutien du personnel] à partir d’une analyse des situations vécues Pour les formateurs occasionnels uniquement (option 1) : animer 2 jours de formation auprès de l’ensemble des professionnels de l’établissement et devenir référent sur ces questions. Contenu pédagogique • Les stratégies de désamorçage et de prévention ›› Le modèle de développement des crises ›› Le comportement non verbal ›› La communication paraverbale ›› L’intervention verbale ›› Les facteurs précipitant, le détachement rationnel, l’expérience intégrée ›› Les peurs et anxiétés des professionnels • La prise de décision • La gestion du risque comportemental par le désengagement et/ou l’immobilisation ›› Interventions physiques : le désengagement ›› Interventions physiques : l’immobilisation • Les approches d’après-crise Pour les formateurs occasionnels uniquement (option 1) : former les professionnels de l'établissement Public Personnels des établissements et services sanitaires, sociaux et médico-sociaux Formateur Mylène Labrie, Formatrice du CPI format Option 1 - Formation de eurs occasionnels Option 2 - Formation direc te des 5 jours Inter dans les locaux de l’Uriopss à Lille : 300 €/jour/stagiaire soit 1 500 € Sessions 2015* : du 15 au 19 juin - du 16 au 20 novembre Intra à la demande : 260 €/jour / stagiaire soit 1 300 € professionnels 2 jours Intra à la demande uniquement : 4 000 €/stage Renouvellement d'une jounrée par an en Intra seulement : 2 500 €/stage Renouvellement de 2 jours par an en Inter ou en Intra : 225 €/ jour/stagiaire soit 450 € Sessions 2015* : 9 et 10 novembre - 12 et 13 novembre * Attention, nombre de places limité [prise en compte des inscriptions par ordre d’arrivée] Objectif [option 1] : devenir formateur certifié Au terme du programme de formation et de la réussite aux tests, le CPI délivre une certification aux stagiaires qui leur permet d’enseigner à leur tour la formation MAPA® au sein de l’établissement qui les emploie. Le renouvellement de la certification est conditionné par l’animation d’un minimum de 2 séances de formation et la participation à un programme de renouvellement de 2 jours. Pour en savoir plus… Service « Vie associative et formation des acteurs » 03 20 12 83 45/40 - [email protected] - www.uriopss-npdc.asso.fr [fiche 80932] www.crisisprevention.com Expérimentation 2013 : des professionnels de la région parlent de la formation MAPA Claire Mouvier Yves Peiffer psychologue à l’IME centre Parc Barbieux [stagiaire 2013] Quand avez-vous entendu parler de MAPA pour la première fois ? J’ai travaillé pendant un an, à Montréal, à l’école Peter Hall qui accueille des enfants et des jeunes adultes présentant des déficiences intellectuelles et des troubles envahissants du développement. Dans les pays anglo-saxons, il y a une exigence de qualité notamment sur la relation physique établie avec les enfants, les élèves... Le cadre légal à respecter est formel et le passage par des formations obligatoire. En 2011, en remplacement d’une collègue qui avait été formée et sur proposition de la directrice, j’ai suivi la formation de formateur Intervention non violente en situation de crise [INVC®] du CPI afin de devenir un relai à mon tour. Comment s’est organisé le lien ? A qui en avez-vous parlé ? Quel accueil avez-vous reçu ? A mon retour en France et de nouveau en poste à l’IME centre Parc Barbieux, cette formation m’est apparue adaptée aux difficultés rencontrées au sein de l’établissement. Comme j’étais encore accrédité, j’ai proposé à la directrice, Claire Mouvier, de former mes collègues. Les réactions des éducateurs, psychologues et personnel technique... à l’issue de la présentation ont été très positives. En 2012, vingt-quatre personnes ont été formées pendant deux jours avec une piqûre de rappel d’une journée, l’année suivante. Pourquoi avoir suivi deux fois la formation au Canada et en France ? Au Canada, j’ai suivi la formation INVC® et en France, la formation MAPA®. Quatre-vingtcinq pour cent du contenu est commun : la première est pratiquée dans les pays anglophones et l’autre plutôt en Europe. Ce qui diffère ? MAPA® permet d’évaluer les degrés de risques en situation de crise et d’apprendre des contentions en position assise. Mais toutes deux véhiculent les mêmes principes de base : sollicitude, bien être, protection et sécurité. Enfin, cela m’a permis de réactualiser mes connaissances pour continuer d’être accrédité en tant que formateur. directrice de l’IME centre Parc Barbieux A quels types de difficulté étiez-vous confrontés ? Comme de nombreux établissements, l’IME est confronté aux problèmes de comportements et aux agressions physiques de la part des jeunes accueillis[1]. C’est une réalité de notre secteur qui s’accroît au fil des années. Aujourd’hui, les établissements spécialisés accueillent des enfants ou des jeunes lourdement handicapés [2]. De fait, le risque de violence est de un pour quatre selon la sévérité du handicap. La proposition de formation a été accueillie avec beaucoup d’intérêt car elle permet d’aborder les situations de crise par des conseils et des réponses graduées. Les pratiques acquises ont-elles déjà servi ? Comment ? Auparavant chacun faisait comme il pouvait ; les méthodes étaient empiriques et basées sur les ressources de chacun. Aujourd’hui, le vocabulaire et la grille d’analyse sont communs. De fait, les regards croisés sont mieux partagés. Depuis la formation, les professionnels ont une meilleure maîtrise d’eux-mêmes, de la situation. Ils sont moins stressés et plus confiants dans la réponse apportée et d’une manière générale, nous avons assez peu recours aux interventions physiques. Frédéric Pilon directeur du FAM La Ferme au bois [stagiaire 2013] Avez-vous été surpris et bousculé par les pratiques enseignées ? J’ai été agréablement surpris... cette formation est adaptée pour toutes les situations complexes du quotidien que les personnes soient autistes ou pas. La formation a mis l’accent sur la prévention et sur ce qu’il faut anticiper pour éviter d’arriver à une crise de comportement. Elle m’a aussi bousculé car elle a remis en lumière les différentes étapes pour éviter le passage à l’acte. Par exemple, lorsqu’une personne crie, la tendance est de lui demander de se calmer sur un ton autoritaire... Cela n’a pas de sens. Certains passages à l’acte pourraient être évités si le ton employé était moins directif. Pour désamorcer, il faut reformuler ce que la personne vient d’exprimer sur un ton rassurant. La bienveillance est primordiale. Un des fondements de la formation est le respect de la personne. Qu’avez-vous appris ? Les fondamentaux de la relation devraient être plus enseignés dans les écoles de travailleurs sociaux et les processus d’anticipation qui sont autant d’outils mieux pris en compte. La première session de formation au personnel a eu lieu, dans notre établissement, la semaine dernière[3]. Les huit collègues formés ont été enchantés de prendre conscience que leur attitude pouvait provoquer des escalades même si dans l’autisme, il y a déjà beaucoup d’anticipation et de prévention. Cette formation nous oblige à prendre conscience de la manière dont nous communiquons avec les autres. Nos discours et nos attitudes corporelles font souvent « escalader » le comportement de l’autre. Le plus de la formation MAPA® est de repérer et de décortiquer les différents stades de la crise qui s’amorce. Que retenez-vous des interventions physiques enseignées ? Les méthodes enseignées sont bienveillantes ; elles protègent la personne et le salarié. Par exemple, MAPA® nous explique comment sortir d’une prise sans tordre les doigts pour ne pas faire mal. Pour le salarié, c’est simple et rassurant... Lors de son intervention parce qu’il sait comment réagir, il n’hésite plus à agir et n’éprouve pas de culpabilité. En bref, il ne faut jamais hausser le ton ni avoir recours à une mise au sol[4]. Lorsque les cinq sessions de formation auront eu lieu[5], nous mettrons en place une session de rappel d’une demi-heure par mois pour revenir sur les gestes, les manipulations et les fondamentaux. C’est-à-dire à partir d’octobre 2014... Propos recueillis par Florence Escriva [1] Trente-cinq enfants, adolescents et jeunes adultes ayant des troubles du spectre de l’autistisme [TSA] et de la communication des deux sexes âgés de trois à vingt ans sont accueillis en semi-internat. L’IME a une unité d’enseignement qui assure un suivi scolaire pour certains enfants accueillis. Une scolarité partagée est aussi possible. [2] Les enfants moins lourdement handicapés sont souvent scolarisés en milieu ordinaire. [3] 15 et 16 mai 2014. [4] La formation proscrit les contentions au sol à cause des risques d’asphyxie positionnelle. [5] AMP, aide-soignant, moniteur éducateur, éducateur spécialisé, infirmier, psychologue, personnel d’encadrement, agent technique. Le FAM La Ferme au bois comprend vingt-six places d’hébergement et huit en accueil temporaire pour des personnes autistes et TED [trouble envahissant du développement] âgées de 24 à 46 ans. Pour en savoir plus… Service « Vie associative et formation des acteurs » 03 20 12 83 45 - [email protected] - www.uriopss-npdc.asso.fr [fiche 80932] www.crisisprevention.com