"Lettre de Shanghai"
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"Lettre de Shanghai"
Edition de février 2007, Numéro 1 La lettre de Shanghai 海派 Sommaire : Page 1 : Edito et un Calendrier des visites Page 2 : Le Consulat vous informe sur la Communauté Française et le vote par procuration Page 3 : L’interview du mois : M. XU Bo Edito Page 4 : Recherche et formation Page 5 : La culture dans tous ses états : Les arts plastiques en Chine Page 6 : De la part de la mission économique : l’Expo 2010 Page 7 : Shanghai au fil des pages Page 8 : La gazette de Shanghai, une chronique historique Page 9 : Ils vous informent, la page des associations Page 10 : Petites annonces et contacts Alain Gross, officier de liaisonimmigration du Ministère de l’Intérieur a pris ses fonctions à Shanghai le 3 janvier. La croissance rapide du nombre de Français installés à Shanghai et dans sa région –bientôt 6000 inscrits-, la multiplicité des questions adressées aux services consulaires, et la diversité des coopérations menées par la France dans la circonscription rendent nécessaire la multiplication des canaux d’information entre le Consulat général et la communauté française. Tel est l’objet de cette nouvelle « LETTRE DE SHANGHAI ». Impliquant l’ensemble des services du Consulat général, cette lettre est également ouverte aux associations et à ceux dont les connaissances particulières intéressent l’ensemble de la communauté. Informations consulaires, pages économique, culturelle, scientifique et universitaire, interview d’une personnalité chinoise, chronique historique sur l’ancienne « concession française », sélection bibliographique, calendrier, et bien sûr petites annonces seront les principales rubriques de cette lettre, en attendant bientôt un carnet d’adresses, des suggestions de visites et les rubriques dont vous pourriez faire la demande. Cette lettre est conçue pour vous. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et suggestions, notamment sur les thèmes que vous souhaiteriez y voir aborder. Bonne lecture ! Thierry MATHOU Consul général Ils sont venus, ils vont venir 19 - 21 janvier : Visite de Richard Texier, artiste-peintre/sculpteur 21 – 23 janvier : Visite de Gérard Matheron, Directeur général du CIRAD 25 - 28 janvier : Visite du Professeur Bernard Debré 2 – 3 février : Visite de Gilles de Robien, Ministre de l’éducation nationale 3 – 6 février : Visite de JeanFrançois Dhainault, Président de l’Université Paris V et de Pierre Carli, Directeur du SAMU de Paris février 2007, n°1, page 2 La lettre de Shanghai LE CONSULAT VOUS INFORME La Communauté Française : Bientôt 6000 inscrits? Avec 2368 nouveaux inscrits en 2006 (638 pour le seul mois de décembre), la communauté française de Shanghai comptait, au 31 décembre 2006, 5556 Français, à quoi s’ajoutent 530 conjoints étrangers (principalement chinois) de Français et 80 personnes inscrites en protection. Elle poursuit donc sa très forte croissance (+ 37 % par rapport au nombre d’inscrits en 2005). Les non-inscrits (étudiants, stagiaires…) pourraient représenter environ 2000 personnes. La communauté française de Shanghai est constituée en grande partie de détachés (62 %) de grandes sociétés françaises, venus en famille pour des contrats de 2 à 5 ans. La part des expatriés (38 %) tend cependant à augmenter. De plus en plus d’entreprises, souhaitant réduire leurs coûts, préfèrent en effet employer leurs personnels sur des contrats locaux, même s’il s’agit de Français venus de France. Les femmes représentent 42 % des Français mais ne forment que 21 % de la population active. La population est majoritairement adulte (67%) mais relativement jeune (5,6% ont plus de cinquante ans). L’Ecole Française de Shanghai regroupe près de 1000 élèves dont 95 % sont Français. Au niveau européen, la communauté française est sensiblement équivalente voire légèrement supérieure à la communauté allemande (estimée à plus de 6000). Elle est très nettement au-dessus des communautés britannique (3500), italienne (1200) et espagnole (800). A titre de comparaison, les Etats-Unis comptent 10 000 ressortissants environ et le Japon plus de 40 000. La Communauté Française en quelques chiffres : 2368 inscrits en 2006. Au total, 5556 français inscrits 41% de femmes dont 21% actives Le mois prochain : le Consulat vous informe sur la procédure de mariage. Pop. Majoritairement adulte. Conseils pratiques : Comment établir une procuration ? ! 3500 français sont inscrits sur les listes électorales tenues par le Consulat Général. Si ce n’est pas votre cas et que vous ne pouvez pas vous rendre en France pour voter, nous vous invitons à établir une procuration. Un électeur (mandant) peut se faire représenter le jour du scrutin, par un autre électeur de son choix (mandataire) auquel il donne mandat de voter en ses lieu et place par une procuration. Hors de France, vous pouvez faire établir une procuration pour voter soit en France soit à l'étranger pour l'élection du Président de la République (22/04 et 06/05). Attention : vous devez impérativement être inscrit sur une liste électorale en vigueur pour établir une procuration. Comment faire ? Il vous suffit de vous rendre au Consulat sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 9h à 12h, muni d’un document officiel attestant de votre identité et comportant une photo (passeport, carte d’identité…). Vous pouvez faire cela jusqu’au 12 avril pour le premier tour et le 27 avril pour le second tour. Le mandataire doit impérativement jouir de son droit de vote. Il doit être inscrit sur la même liste électorale que vous dans votre lieu de résidence et ne pas disposer de plus de deux procurations, dont une seule au maximum établie en France. La procuration est valable, au choix, pour : - un seul scrutin (pour les deux tours sauf indication contraire) ; - une année à compter de sa date d'établissement ; - une durée maximale de trois ans à certaines conditions. L’élection du Président de la République et les élections législatives se déroulant la même année, il est recommandé de choisir une durée d'un an ou de trois ans afin ne pas avoir à recommencer la procédure, étant entendu que : - vous pouvez toujours résilier la procuration que vous avez fait établir ; - vous pouvez voter personnellement si vous vous présentez au bureau de vote avant que votre mandataire ait voté. Pour plus d’informations, visitez www.ambafrance-cn.org ou écrivez à [email protected] Février 2007, n°1, Page 3 “L’exposition universelle de 2010 est une chance de plus pour moi de promouvoir les relations francochinoises.” La lettre de Shanghai Mu Xu. Bo, diplomate et actuellement directeur des relations internationales du Comité d’Organisation de l’Exposition Universelle de 2010. Francophone et francophile, il contribue depuis de nombreuses années aux bonnes relations entre la Chine et la France. L’interview du mois : M. XU Bo Lorsque vous êtes né en 1960, la France et la Chine n’avaient encore établi de relations diplomatiques. Qu’est-ce qui vous a amené à aimer la culture française, apprendre le français ? durant le SRAS votre premier ministre JeanPierre Raffarin a été le seul à maintenir sa visite en Chine. Les relations entre nos deux pays sont bonnes. J’ai du effectuer mes études pendant la révolution culturelle, mais j’ai eu la chance d’arriver à la fin de cette période. J’ai pu profiter du mouvement de Quelles évolutions envisagez-vous dans les relations diplomatiques sino-françaises dans l’avenir? Les relations entre la France et la Chine, continueront à s’améliorer. C’est une ligne consensuelle entre nos deux pays. ‘Réforme et d’ouverture’ pour passer l’examen d’entrée à la Faculté de Langues Etrangères de Pékin. Je me suis alors particulièrement intéressé au français suite à la découverte des œuvres françaises, comme celles de Molière. La France était et est toujours, pour moi, un pays phare porteur de valeurs traditionnelles auxquelles j’ai, dès le début, pu adhérer pleinement. En 1986, vous êtes devenu diplomate, d’abord au Liban, puis en France, pouveznous rappeler brièvement votre parcours ? Après mes études à la Faculté des Langues Etrangères et à l’Institut de diplomatie de Pékin, on m’a proposé un poste au Centre d’Etudes Internationales Chinoises sur les Affaires Européennes. Après un an d’études géopolitiques, j’ai été muté au Liban pour deux ans. Le Liban était alors en pleine guerre civile. Ces années ont été éprouvantes mais elles m’ont également permis de faire la découverte de la vraie diplomatie. Je suis entré au Protocole des Affaires Etrangères à Pékin pour un an, ce qui m’a permis de faire de la diplomatie au plus haut niveau, au niveau étatique. En 1991, j’ai obtenu une bourse pour aller en France un an, c’était la première fois ! Je n’ai pu commencer le français que très tard, à l’age de 20 ans, ça a donc été une grande chance pour moi. J’ai effectué ensuite plusieurs années à Bruxelles et à Pékin au service des affaires Européennes avant de pouvoir retourner en France en 1999. J’avais été nommé Consul Général à Strasbourg. Vos années de diplomate en France (1999 à 2004) ont été encadrées par la signature de deux déclarations conjointes pour un partenariat global, les relations entre les deux pays étaient donc excellentes. Pouvez-vous nous relater les faits marquants de vos années passées en tant que diplomate en France ? J’ai été Consul Général jusqu’à 2001 date à laquelle j’ai été nommé Premier Secrétaire à l’Ambassade. J’étais responsable des Relations Bilatérales. Pour moi, les années 2001-2004 ont constitué l’apogée des relations diplomatiques. J’ai organisé la visite du président Hu Jin Tao 3 fois en 3 ans ! La venue de notre président au Sommet d’Evian en 2003 m’a particulièrement marqué. C’était à la fois la première fois qu’une délégation chinoise était présente à un sommet des G7, G8 et la première fois qu’on écoutait la Chine en tant que représentante du Tiers Monde. Le Sommet, sur l’avenir de la planète a été très enrichissant, il nous a permis d’exposer nos vues concernant le développement mondial. La rencontre lors de ce sommet entre M. Hu Jintao et M. Jacques Chirac a été de plus d’une grande qualité. Il m’a été donné l’occasion d’assister également à un rendez-vous que je ème anniversaire des relations considère historique En 2004, nous avons célébré le 40 diplomatiques franco-chinoises. La rencontre entre Hu Jintao et Jacques Chirac à l’occasion de cet anniversaire a été très politique, mais également extrêmement amicale Comment décririez-vous l’état actuel des relations diplomatiques entre nos deux pays? La Chine a une dette envers la France, car elle a été le premier pays au monde à reconnaître la Chine comme pays souverain. Notre pays est fidèle à cette amitié qui lui a été offerte il y a plus de quarante ans et qui est sans cesse renouvelée. Par exemple, Que pensez-vous du fait que la France ait été le premier pays à déclarer sa participation à l’Exposition Universelle de 2010 ? Il m’a semblé très important pour la France qu’elle soit la première à montrer son soutien à l’Exposition et c’est ce qu’elle a fait en confirmant sa venue dans les premières heures après le lancement de l’invitation. J’en profite d’ailleurs pour adresser un grand remerciement aux autorités françaises et diplomatiques qui ont contribué à cette confirmation, notamment le Consulat Général de France. L’Exposition se doit d’être le reflet des bonnes relations entre nos deux pays et je la vois comme une chance de plus pour moi de promouvoir les relations franco-chinoises. La France a organisé 8 fois l’Exposition Universelle, elle dispose donc de grands atouts, notamment dans les deux thèmes clés de notre exposition : l’urbanisme et l’art de vivre. Je suis certain qu’elle saura faire de son pavillon la vitrine de ses atouts. J’aimerais que l’Expo soit un lien entre les chinois et la Communauté Française et que l’on puisse promouvoir la France main dans la main. Il y a en effet un travail bilatéral à faire pour présenter la France aux Chinois car trop peu, encore, connaissent la France. Nous pouvons améliorer la compréhension mutuelle entre nos deux cultures. L’Exposition est une opportunité unique pour provoquer des rencontres. J’espère qu’elle permettra de bâtir un pont d’échanges entre la Chine et la France. Interview réalisée par Sarah Aberman La lettre de Shanghai février 2007, n°1, page 4 AMBASSADE DE FRANCE EN CHINE DE LA PART DE LA MISSION ÉCONOMIQUE FICHE PRATIQUE SUR L’EXPOSITION UNIVERSELLE SHANGHAI 2010 L’Exposition Universelle de Shanghai se déroulera du 1er mai au 31 octobre 2010, durant 184 jours sans interruption; 70 millions de visiteurs sont attendus. Cette exposition devrait être la plus importante du genre, de par le nombre de visiteurs (supérieur au record de l’Exposition Universelle d’Osaka 1970 ayant accueilli 64 millions de visiteurs), la superficie (5,28 km²) et le nombre d’entités exposantes (200 prévues). Au 10 janvier 2007, 96 pays et 13 organisations internationales avaient confirmé leur participation à l’exposition de 2010. La France a été le premier pays à avoir confirmé sa participation. Le thème général retenu est « Une ville meilleure pour une vie meilleure » (« Better city, Better life »). Après avoir déménagé plus de 18 000 familles et près de 300 entreprises, dont des chantiers navals et les docks de la ville, le terrain sera viable au 2e semestre de cette année et les travaux pour la construction du pavillon chinois (45 000 m²), des pavillons thématiques (45 000 m²) et du musée des Expositions Universelles pourront débuter. Les plans de conception des pavillons pays devront être remis au plus tard en octobre de cette année. Du côté du pavillon français, les appels d’offre seront lancés par le Bureau du Commissariat Général des Expositions Internationales et Universelles de France (5, rue de Chaillot 75116 Paris) : o Bernard TESTU, Commissaire général Tél. : +33 (0)1 56 89 30 40 Courriel : [email protected] o Christophe LEROY, Secrétaire Général – Directeur du Pavillon français Tél. : +33 (0)1 56 89 30 45 Courriel : [email protected] o Christophe VLAEMYNCK, Assistant du Commissaire général - Secrétariat particulier du Commissaire général Tél. : +33 (0)1 56 89 30 40 Courriel : [email protected] En complément, la Mission Economique de Shanghai et Ubifrance ont mis en place une séquence de suivi de la préparation de l’événement à destination des entreprises françaises. Ainsi, des rencontres entre les entreprises françaises et le Comité d’organisation de l’Exposition à Shanghai ont eu lieu durant trois années consécutives, une 4e rencontre est prévue en 2007. Associant tous les services du Consulat Général, un groupe de travail informel sur l’organisation générale du pavillon français comprenant une douzaine de représentants d’entreprises françaises en Chine a été mis en place en décembre 2006 afin de conseiller les autorités et le commissaire général du pavillon français. Les premières informations sur l’Exposition Universelle Shanghai 2010 sont disponibles sur le site internet http://www.missioneco.org/chine/documents.asp?F=HTML&Rub=7&Num=7671 La lettre de Shanghai Février 2007, n°1, page 5 Recherche et formation Un riche panel scientifique et universitaire Chacun sait que la circonscription consulaire de Shanghai (qui comprend outre Shanghai, les trois provinces voisines du Zhejiang, du Jiangsu et de l’Anhui), n’occupe que 3% de la superficie de la Chine et regroupe à peine 15% de sa population, mais contribue pour un quart à la richesse du pays. On sait peut-être moins que la circonscription contribue aussi largement au potentiel de formation supérieure et de recherche de la Chine. Sur les trois cents établissements d’enseignement supérieur recensés dans la région vingt quatre font partie du programme national 211 qui regroupe les cent meilleures universités chinoises. Mieux encore, elle accueille cinq des sept meilleures universités chinoises (les deux premières étant à Pékin), et chacune des capitales provinciales est représentée : si Shanghai en accueille deux (Fudan et Jiaotong), Nankin (Nanjing University), Hangzhou (Zhejiang University) et Hefei (University of Science and Technology of China) ont chacune la leur. En terme de recherche, la circonscription est aussi particulièrement riche, puisque outre les laboratoires universitaires, elle accueille 17 instituts de l’Académie des Sciences, des instituts de l’Académie des Sciences Agricoles, de l’Académie des Sciences Sociales et de l’Académie de Médecine et divers établissements municipaux ou provinciaux, comme la Shanghai Academy of Science and Technology ou la Zhejiang Academy of Medical Sciences. On y trouve aussi des ressources d’intérêt national, comme le Shanghai Supercomputer Center, (qui abrite l’unique supercalculateur universitaire de Chine, de fabrication chinoise, et classé dans les cent premiers mondiaux - à titre de comparaison, l’unique supercalculateur académique de France, de fabrication américaine, occupe la ème 483 place de ce même classement), des observatoires astronomiques comme celui de la Montagne Pourpre à Nankin ou celui de Sheshan à Shanghai (dont le premier télescope, construit par les ème jésuites français au début du 20 , est maintenant un intéressant but de promenade) et bientôt une source de rayonnement synchrotron (en construction au sud de Shanghai pour un investissement de 120 millions d’euros) à destination de tous les centres de recherche de la Chine. Ses laboratoires contribuent largement au progrès scientifique de la Chine. Le National Research Center for Human Genome a participé au projet mondial de séquençage du génome humain, l’Institute of Materia Medica a développé l’Artémisine, l’anti-paludéen le plus prometteur à ce jour. Plus éloignée de Shanghai, Hefei, capitale de l’Anhui, n’est pas en reste, puisque outre l’Université des Sciences et Techniques de la Chine elle dispose d’une « presqu’île de la science », qui abrite entre autres, l’institut de Physique des Plasmas, partenaire chinois du projet international ITER d’étude de la fusion nucléaire. De la circonscription sont aussi originaires les 4 chercheurs chinois élus membres étrangers par l’Académie des Sciences française depuis sa création, à savoir : Wang Yu, biochimiste (1910 1997, élu en 1984), Wang Zhen-Yi, Institut d'hématologie de Shanghai, élu en 1994, Chen Zhu, Vice-Président de l’Académie des Sciences de Chine, Li Daqian, Professeur à l’Université Fudan, élus en 2005. Ce fait est révélateur non seulement de la qualité de la recherche, mais aussi de l’étroitesse des liens avec la France. Les éléments les plus visibles en sont naturellement le programme ITER, l’Institut Pasteur de Shanghai, le Centre Franco-chinois de Mathématiques appliquées ou le Pôle Franco-Chinois de Génomique et de Sciences du Vivant. De nombreux projets associent très régulièrement chercheurs français et chinois. (Michel Bauderon) Au fil des mois, nous allons essayer de vous faire mieux connaître les richesses de la circonscription en termes de recherche et de formation. N’hésitez pas à nous indiquer des thèmes que vous souhaiteriez voir traités, nous ferons de notre mieux pour vous donner satisfaction. Février 2007, n°1, page 6 La lettre de Shanghai La Culture dans tous ses états Oh, les beaux jours ! Les arts plastiques en Chine : rappel et repères Depuis plusieurs années, un grand vent souffle sur l’art contemporain chinois. On se souvient de ses origines : au printemps 1989, des dizaines de jeunes artistes chinois se trouvent rassemblés au Musée National des BeauxArts de Chine à Pékin pour la première grande Exposition d’Art contemporain. Les portes s’ouvrent, une jeune artiste, Xiao Lu tire à la carabine sur une poche d’encre qui explose dans l’espace et l’exposition ferme. Cet événement prendra rétrospectivement d’autant plus d’importance qu’il sonne par avance le tocsin de ce printemps de Pékin. Certains artistes choisissent de Certains squattent des masures Ming Yuan. C’est dans ce creuset et théoricien Lin Xiantin, que va se « sarcasme criard », dont les chefs Liu Wei, Wang Guangyi, Yue expositions qui se montent là se l’heure qui suit. Mais la création est propre pays ne peuvent montrer présentés à l’étranger. Certains années 90. Fang Lijun est exposé Les images de Wang Guangyi font occidentaux. Les personnages au provoquent une avalanche de « artistes » tentent de s’engouffrer montent…En 2006 une œuvre de York approche le million de dollars. s’exiler, d’autres de rester. d’un hameau proche du Yuan sous la houlette de leur maîtreconstruire peu à peu l’école du de file se nomment Fang Lijun, Mingjun, Zheng Xiaogang… Les voient souvent décrochées dans la plus forte et ceux qui en leur leurs œuvres, se voient connaissent la gloire dès les dans un musée tokyoite en 1996. la Une des grands magazines crâne rasé de Yue Mingjun clones car d’autres jeunes dans la brèche. Les cotes Zheng Xiaogang vendue à New- Malgré les nombreuses déclarations sentencieuses d’ « experts », les cours de ces artistes et de bien d’autres grimpent encore ou se maintiennent. Au-delà du vertige provoqué par ces chiffres se pose une question : pourquoi ? La réponse est multiple. Au départ, la frénésie des achats tenait à la curiosité d’étrangers à la recherche d’un art qui romprait avec les canons occidentaux. Et ces amateurs furent satisfaits car ces œuvres, toujours figuratives, sont spectaculaires. Elles éclatent de couleurs criardes, d’où le nom anglais de « gaudy art », très tôt théorisée par Lin Xiantin. Ce sarcasme n’empêche pas les effets de style qui ne sont pas sans rappeler les images iconiques de l’ère maoïste. Wang Guangyi en fera son fonds de commerce. La seconde raison de cette effervescence tient aussi, au début uniquement, à la rareté de ces œuvres. Nous sommes souvent confrontés aujourd’hui à une quasi multiplication mercantile permettant d’alimenter le marché mondial, puisque cet art est diffusé dans la plupart des grandes places occidentales, via des galeries, via les foires internationales, certaines galeries chinoises faisant le voyage –par exemple Shanghart- et dorénavant dans les grandes ventes. D’autres raisons mériteraient d’être mentionnées comme l’ exotisme cher à Victor Segalen ou le fait que ces œuvres souvent provocantes secrètent un parfum de scandale, lié à la dérision de certaines représentations, telles celle du Grand Timonier. Ainsi les artistes chinois ont su, depuis maintenant une vingtaine d’années, entrer dans l’Histoire de la peinture contemporaine mondiale avec d’autant plus de facilité qu’on ne les attendait pas. La Chine, patrie des plus grands peintres et des plus grands calligraphes, s’était fait oublier pendant plus de cinquante ans. Elle revient au galop et donne des couleurs, de la fraîcheur à l’art contemporain. Pour toutes ces raisons, même si cette génération marque aujourd’hui le pas, il faut suivre les prochains mouvements de cet art. On devine que les jeunes artistes à venir sauront utiliser avec brio les nouvelles techniques qui révolutionnent actuellement le monde de l’art en occident : la photo artistique (et numérique) ; la vidéo, interactive ou pas, les installations multimédias. Mais la « peinture-peinture » a, ici comme ailleurs, encore de beaux jours ! (Claude Hudelot) Un prochain article portera plus précisément sur les artistes shanghaiens et les lieux où ils sont exposés. Février 2007, n°1, page 7 La lettre de Shanghai La gazette de Changhai, une chronique historique Chers amis lecteurs, La rubrique historique du courrier vous proposera une navigation dans le temps et visera à vous guider tout au long du tracé de la présence française à Shanghai, épopée à la fois merveilleuse et dramatique d’un destin commun entre chinois et français dans ce qui fut, de 1849 à 1943, la Concession française de Changhai. Cette rubrique vous fera vivre les grands moments de celle-ci à travers une série de thèmes dont de nombreux endroits sont encore aujourd’hui de précieux témoignages. Puissent ces articles susciter votre intérêt pour cette ville et vous aider à découvrir son charme désuet qui la rend si unique. Charles Lagrange Traité de Whampoa Chapitre Un : Changhai : la genèse A l’aube du XIXème siècle, l’Empire du Milieu, géré d’une main autoritaire par la dynastie Qing, est un pays fermé à toute influence étrangère, qu’elle soit commerciale ou culturelle. Au XVIème siècle pourtant, l’empereur avait octroyé aux portugais l’enclave de Macao en reconnaissance de leur aide à chasser les pirates des mers. Au XVIIème, les jésuites, à la suite de Matteo Ricci, avaient pu se faire admettre à la cour de Pékin, grâce à leurs connaissances scientifiques et surtout leur politique d’adaptation aux valeurs chinoises et aux rites confucéens. Au XVIIIème siècle, autant les commerçants portugais se verront-ils confinés sur leur langue de sable, autant les religieux dont Rome ne soutiendra pas le « rite chinois », se verront-ils pourchassés. Les puissances occidentales essayeront en vain de renouer les relations commerciales avec un empire dont la méfiance n’avait d’égal que le mépris pour les « diables d’étrangers ». C’est à la suite d’un différent entre les autorités de Canton et les commerçants anglais que naît la « première guerre de l’opium » qui verra la flotte anglaise défaire les troupes impériales, et occuper les villes de Canton, Amoy (Xiamen), Ning-po (Ningbo) et Changhai (Shanghai). Cette épopée guerrière se terminera le 28 août 1842 à Nankin (Nanjing) où fut signé un traité par lequel l’île de Hong Kong sera cédée à l’Angleterre, et les ports de Canton, Amoy (Xiamen), Fou-tchéou (Fuzhou), Ning-po ….et Changhai ouverts aux commerçants anglais. Après l’ouverture de la Chine aux anglais et aux américains....la France s’impose. Les américains, désireux eux aussi de pouvoir commercer avec l’Empire du Milieu, concluent l’accord de Wang-hia, le 3 juillet 1843. La France avait eu un consulat ouvert à Canton dès 1776 mais que le dernier agent consulaire avait quitté en 1801. Sous la pression des chambres de commerce, soucieuses de développer leurs activités en Chine, le gouvernement du roi LouisPhilippe décide en 1839 d’y envoyer un nouveau gérant du poste. Le gouvernement du roi, fort au fait des privilèges acquis par l’Angleterre et les Etats-Unis dépêcha ensuite une importante délégation dirigée par un diplomate chevronné : Théodose de Lagrené. La délégation, naviguant à bord d’une frégate et deux corvettes, arriva à Macao le 13 août 1844. Le 24 octobre 1844, soit après plus de deux mois de négociation avec les représentants de l’Empereur, Mr de Lagrené signera enfin le traité de Whampoa, qui en plus des accords d’ouverture au commerce des 5 ports, octroyait le droit aux français de « louer ou bâtir des maisons et des magasins pour y entreposer leurs marchandises » et également « y établir des églises, des hôpitaux, des hospices, des écoles et des cimetières ». C’est donc sur la base de ce traité, que va démarrer l’extraordinaire aventure de la Concession française de Changhai qui devra son essor à la volonté et aux compétences d’un seul homme: Charles de Montigny, premier Consul de France à Shanghai. Prochain article : Charles de Montigny et le premier consulat de France à Shanghai La lettre de Shanghai Shanghai au fil des pages… Février 2007, n°1, page 8 Cette rubrique recensera régulièrement des ouvrages récents ou plus anciens, monographies, essais, nouvelles ou romans, dont Shanghai est le sujet, le cadre ou le point de départ. Histoire de SHANGHAI Marie-Claire Bergère, Fayard, Paris 2002, 520 pages « Ville pionnière, Shanghai l’est depuis longtemps. Son destin est scellé en 1842, quand une poignée de Britanniques, bientôt suivis de Français et d’Américains, arrachent des « concessions » au gouvernement impérial. Ces barbares venus de l’Ouest devaient y rester près d’un siècle. Avec les Chinois, ils allaient faire de Shanghai la capitale d’une autre Chine, cosmopolite et entreprenante. Mal aimé du régime maoïste qui ne lui pardonna pas son passé capitaliste et impérialiste, Shanghai rentra en grâce à la fin des années 1980 auprès des dirigeants de Pékin qui décident d’en faire la tête d’un nouveau dragon….. ». Monographie de référence sur l’histoire de Shanghai de 1842 à 2000. Les Français de Shanghai (1849-1949) Guy Brossollet ; BELIN, Paris 1999, 350 pages « Shanghai : le « Paris de l’Extrême-Orient », Shanghai des Français, protégé des guerres civiles et des conflits mondiaux pendant un siècle, a été l’un de ces rares carrefours du monde où se croisent cultures et usages, où s’échangent richesses et talents, et où se mêlent différences et affinités…. ». Monographie parue à l’occasion du 150ème anniversaire de la création de la Concession française de Shanghai. Adieu Shanghai, Angel Wagenstein, L’Esprit des Péninsules, Paris 2004, 476 pages « Shanghai, ville ouverte, demeurait le seul endroit au monde qui pût accueillir et offrir un salut cher payé à une vingtaine de milliers de juifs allemands et autrichiens, des intellectuels pour la plupart, ainsi qu’à trois mille huit cents coreligionnaires qui étaient parvenus à fuir d’autres pays occupés, avant que l’épaisse fumée des fours crématoires ne vienne obscurcir le ciel de l’Europe… ». Entre récit historique et roman d’espionnage, cet ouvrage traduit du bulgare, clôt une trilogie consacrée au destin des Juifs d’Europe durant le XXème siècle et illustre un aspect moins connu de l’histoire de Shanghai. La lettre de Shanghai Février 2007, N°1, p.9 ILS VOUS INFORMENT... La Page des associations francophones L’Alliance Française Le Centre de l'Alliance française de Shanghai rue Wu Yi ouvre ses portes aux enfants francophones et nonfrancophones avec COCCINELLE, un nouveau cours de français pour les 3-6 ans. Deux groupes seront constitués : l'un s'adresse aux enfants qui comprennent déjà le français mais qui ont besoin d'un soutien après l'école pour l'expression orale (enfants de familles binationales notamment), l'autre à ceux qui débutent pour la première fois et qui souhaitent apprendre le français comme langue étrangère (enfants chinois ou d'une nationalité étrangère). Ouverture à la prochaine session : 2x1 heure / semaine du 5 mars au 30 juin 2007. Adresse : 武夷路 155 号二楼 155, Wu Yi road - 2e étage - 6226 2595 (west Yanan road) Contact : Linda Hung, tel : 635 75 388 x 136 Inscription, tel : 635 75 388 x 121 Par ailleurs, le Centre de Wu Yi innove également avec une médiathèque française dotée d'un fonds jeunesse. Le coin enfant (0-7 ans), spécialement aménagé avec ses poufs et ses meubles bas, propose environ 100 albums et des revues. Pour les plus de 7 ans, des romans, des documentaires jeunesse, des BLED junior... Consultation libre, prêt de 2 documents sur inscription. Horaires : Du lundi au jeudi : de 17 h 30 à 20h30 Vendredi : FERMETURE Samedi et dimanche : de 10 h à 16 h Pour en savoir plus : http://www.alliancefrancaise.org.cn/ shanghai La médiathèque centrale, ouverte tous les jours : 63 06 88 56, [email protected] Le Cercle Francophone Le cercle organise le premier Grand Carnaval de la Communauté française à Shanghai ! Rendez-vous le 10 février à 20h30 ! Pour plus d’information, www.cerclefrancophonedeshanghai.com, [email protected] ou 6132 7165 L’Ecole Française de Shanghai L’Assemblée générale de l’Ecole Française de Shanghai se tiendra le mercredi 14 février à 18h00 dans les locaux de l’école. Deux assemblées auront lieu à cette occasion : - une assemblée générale extraordinaire consacrée à la refonte des statuts de l’école - l’assemblée générale annuelle destinée à approuver les comptes 2006 et à approuver le projet de conventionnement du secondaire. Adresse : Nº30 lane 399 - Zhu Guang Lu - Qing Pu Qu - 201702 Shanghai Tél.: (86 21) 39 76 05 55 - Fax : (86 21) 39 76 05 77 Nous vous informons qu’il n’y aura pas ce mois-ci de cinéclub à l’Alliance Française. Rendez-vous le mois prochain ! Février 2007, n°1, page 10 EEvveenneem meennttss La lettre de Shanghai 海派 Rédactrice en Chef : Anne Denis-Blanchardon Comité de rédaction : Sarah Aberman, Michel Bauderon, Stéphane Bouchardy, Cécile Cormier, Claude Hudelot, Charles Lagrange, Laurent Martin, Jean-Noël Petit, Thierry Mathou, Jacques Torregrossa Conception , réalisation : Sarah Aberman Pour vous abonner à la lettre, [email protected] Retrouvez les anciens numéros de notre lettre électronique sur notre site : www. ambafrancecn.org/page.php?fond=sommai reshanghai&lang=fr Les articles publiés dans cette lettre électronique et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et ne représentent pas une position officielle de l’Ambassade et des Consulats de France en Chine. ARTDECOTEK Studio, à la fois salle d’exposition de meubles que crée la designer Sandra Maréchal Dupont et galerie d’art, vous présente Xie Aige. L’artiste, originaire du Hunan, expose ses sculptures en céramique jusqu’au 9 février 2007. Chaque sculpture est une astucieuse reprise d’éléments traditionnels chinois sous des formes modernes voire même post-modernes mais toujours féminines. Ouvert tous les jours sauf le lundi. Entrée Gratuite. Art décotek Studio : Suite 103A, 3203 Hongmei Lu (près de Hongsong Dong Lu). www.artdecotek.com Petites annonces Vous recherchez quelque chose ? Vous venez d’ouvrir une boutique, une restaurant? Vous exposez ? Si vous avez une information ou une petite annonce à faire passer, n’hésitez pas à nous envoyer un texte court à diffuser dans notre lettre électronique, cette page est pour vous et c’est gratuit ! Pour toute information, [email protected] Des suggestions ? Des critiques ? N’hésitez pas à nous faire part de votre opinion sur la nouvelle formule de notre lettre électronique en nous envoyant un email à [email protected] Centre de formation de musique et des arts "HOMD" situé a Nanjing ouvre aux enfants et adultes ses cours de piano, de guitare, de violon, de guzheng ,de gujing, de violon chinois, de biba, de chant, de danse, de peinture, de calligraphie... Pour plus de renseignements: 02586553351 025-83346141 (en chinois) ou 13401926250 (en francais Mireille [email protected] ) Pour nous connaître mieux: www.njhomd.com L'Association des Ingénieurs Arts & Métiers donne rendez-vous à tous ses membres autour d'un apéro le 1er mercredi de chaque mois au Cotton's (45 YueYang Road, par DongPing Road, non loin de HengShan Road), à 20h00. De passage ou fraîchement débarqué à Shanghai, profite de l'occasion pour venir partager un moment avec nous ! Dans notre monde virtuel… ● Pour ceux qui désirent en savoir un peu plus sur les stands de nourriture de rue et les petits restaurants typiques aux allures de ‘Buibuis’ et surtout aux petits prix, le blog « Like a local » est pour vous ! En anglais uniquement, les créateurs du site s’efforcent de proposer pour chaque endroit testé une description puis transcription en anglais des différents élements proposés ainsi que leur prononciation en chinois afin que vous n’ayez aucun mal à commander, même si vous ne parlez pas le mandarin : www.likealocal.cn ● Un site pour tous les français : www.bonjourshanghai.com Forums, informations pratiques, offres d’emploi, offres de logements... Consulat Général de France : 689 Guangdong Lu, 200041 Shanghai Standard : 6103 2200 Affaires consulaires : 61352061 ; 61352063; 61352064 Visas : 61032200 ou 61032201/61032202 pour les visas d’affaires. Fax Général : 61 35 20 89 En cas de nécessité absolue, portable d’urgence du Consulat : 136 0160 7871 Police : 110 (service en anglais) Pompiers : 119 Ambulance : 120 Médecin Référent du Consulat : Dr Matthaus : 6445 5999 (World Link Hospital) Son portable : 1381 863 4892