Nuit et brouillard - Collège Montesquieu Evry

Transcription

Nuit et brouillard - Collège Montesquieu Evry
Nuit et brouillard
Film Documentaire de 32 minutes. (1955)
Réalisé par Alain RESNAIS (né le 3 juin 1922)
Texte de Jean CAYROL dit par Michel BOUQUET.
Commandé par le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale pour le dixième anniversaire de la
libération des camps de concentration
Croisement entre des images tournées en 1955 et des images d'archives (Composition : images
tournées en 1955 à Auschwitz ; celles tirées des archives nazies ; celles des cinéastes des armées
alliées qui ont ouvert et « nettoyé » les camps en 1945. Alain Resnais a eu notamment accès à certaines
séquences tournées par Sidney Bernstein, chef de la section cinéma des armées alliées à l'ouverture du
camp de Bergen-Belsen dans le but de faire le procès des Allemands.)
I – Observer / interpréter
1) a - Comment repère-t-on les différents types d’images utilisés (: les images tournées en 1955 à Auschwitz ; celles tirées des archives
nazies ; enfin celles des cinéastes des armées alliées) ?
b - Comment sont montés les différents types d’images utilisées par Alain Resnais Quel est l’intérêt de cette alternance ?
c - Quel est l’effet produit par l'utilisation du noir et blanc ?
2) Que cherche à montrer l'utilisation des gros plans ?
II - Réfléchir
1) Pourquoi appelle-t-on ce genre de film, film « documentaire » ?
2) Expliquez le titre du film. (Que signifiait le terme "Nuit et Brouillard" dans la terminologie nazie ?)
3) Un film documentaire ne peut-il pas être considéré comme une œuvre d’art ? (Réfléchissez notamment à l’importance du montage)
Pour approfondir, allez visiter les sites suivants :
- http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=137
- http://www2.cndp.fr/actualites/question/memoire/nuit_.htm
Nuit et brouillard
Film Documentaire de 32 minutes. (1955)
Réalisé par Alain RESNAIS (né le 3 juin 1922)
Texte de Jean CAYROL dit par Michel BOUQUET.
Commandé par le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale pour le dixième anniversaire de la
libération des camps de concentration
Croisement entre des images tournées en 1955 et des images d'archives (Composition : images tournées
en 1955 à Auschwitz ; celles tirées des archives nazies ; celles des cinéastes des armées alliées qui ont
ouvert et « nettoyé » les camps en 1945. Alain Resnais a eu notamment accès à certaines séquences
tournées par Sidney Bernstein, chef de la section cinéma des armées alliées à l'ouverture du camp de
Bergen-Belsen dans le but de faire le procès des Allemands.)
I – Observer / interpréter
1) a - Comment repère-t-on les différents types d’images utilisés (: les images tournées en 1955 à Auschwitz ; celles tirées des archives
nazies ; enfin celles des cinéastes des armées alliées) ?
b - Comment sont montés les différents types d’images utilisées par Alain Resnais Quel est l’intérêt de cette alternance ?
c - Quel est l’effet produit par l'utilisation du noir et blanc ?
2) Que cherche à montrer l'utilisation des gros plans ?
II - Réfléchir
1) Pourquoi appelle-t-on ce genre de film, film « documentaire » ?
2) Expliquez le titre du film. (Que signifiait le terme "Nuit et Brouillard" dans la terminologie nazie ?)
3) Un film documentaire ne peut-il pas être considéré comme une œuvre d’art ? (Réfléchissez notamment à l’importance du montage)
Pour approfondir, allez visiter les sites suivants :
- http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=137
- http://www2.cndp.fr/actualites/question/memoire/nuit_.htm
La Vie est Belle
Comédie Dramatique de Roberto BENIGNI
Italie 1998 (117mn)
Grand Prix du Jury Cannes 1998 /
Oscars du Meilleur film étranger et du Meilleur acteur à Hollywood en 1999
Synopsis
En 1938, Guido arrive à Arezzo avec Ferruccio, un ami poète. Guido rêve d'ouvrir une librairie. Mais il
est d'abord serveur au Grand Hôtel, sur la recommandation de son oncle Eliseo, qui commence à subir
des agressions antisémites.
Guido tombe amoureux d'une institutrice, Dora, qu'il charme en rendant magique chacune de leur
rencontre. Quand sont annoncées les fiançailles de Dora avec un dignitaire fasciste local, Guido enlève
la jeune fille sur le cheval de son oncle, que des fascistes avaient couvert d'inscriptions antisémites.
Cinq ans plus tard, l’oncle Eliseo, Guido et Giosué (le petit garçon qu’il a eu avec Dora), sont arrêtés
et dirigés vers un camp d'extermination nazi.
Au camp, Guido dépense toute son énergie à faire croire à Giosué que tout cela n'est qu'un jeu « à
mourir de rire », dont le gagnant recevra un véritable char d'assaut.
Pour les informations
rechercher le film dans
image.eu
complémentaires sur le film et ceux qui l’ont fait :
l’onglet de recherche du site : http://www.site-
Deux extraits projetés en classe
I – Observer / interpréter
1) a - Quel est l’intérêt des gros plans sur le visage de Guido ?
b - Observer le visage de Guido. Peut-on dire qu’il présente deux visages dans le film ?
2) a - Pourquoi Guido parle-t-il de « jeu » à son fils ?
b - Repérer un ou deux moments où Guido présente le camp comme un « jeu ».
c - A quel(s) moment(s) ce « jeu » apparaît-il tragique ou émouvant aux yeux du spectateur ?
3) A quels moments peut-on repérer l’emploi de la technique du champ-contrechamp ? Quel est alors son intérêt ?
4) a - A quel(s) moment(s) la violence est-elle suggérée ?
b - Voit-on Guido mourir ? Pourquoi à votre avis ? Quel est l’intérêt ?
5) Qu’apporte la musique aux images ?
II – Réfléchir
1) R. Benigni affirme dans un entretien : « Rire nous sauve, voir l’autre côté des choses, le côté irréel et
amusant, ou réussir à l’imaginer, nous aide à ne pas être réduits en miettes, à ne pas être écrasés
comme des brindilles, à résister pour réussir à passer la nuit, même quand elle s’annonce très très
longue. »
→ En quoi cette citation de R. Benigni se vérifie-t-elle dans son film ?
2) R. Benigni est conscient que son film n’est pas une reconstitution documentaire. En effet, il affirme :
« Je n’ai jamais songé à faire une reconstitution exacte. Prenons la première partie : l’Italie de 1938
n’est pas minutieusement reconstituée. Un historien crierait probablement au scandale… Il en est de
même pour le camp. »
→ Expliquez en quoi il ne s’agit pas d’une reconstitution exacte d’un camp de concentration. Vous
recherchez dans sur le site http://www.site-image.eu, mais aussi dans votre manuel d’histoire.
3) a - Quelles sont les différences entre le film de R. Benigni et le film documentaire Nuit et Brouillard
d’A. Resnais ?
b – Mais quel est alors selon vous l’intérêt d’un film de fiction comme La vie est belle de Benigni ?
III - Conclusion(s) :
1) En quoi peut-on dire que le film de Benigni est un film d’amour ?
2) Ce qui est comique, en particulier dans le film, fait-il seulement rire ? (Citez deux autres comédies qui évoquent la Shoah)
Donc, “La Vie est belle” n’est pas une reconstitution historique mais une fable dans laquelle l’histoire entre comme un
matériau ?
Il ne faut rien y chercher de réaliste. Il n’y a rien de plus puissant et de plus terrible que d’évoquer la terreur. Comme dit Edgar
Poe, si, parvenu au bord du précipice, on ne regarde pas, l’horreur est incommensurable. Si on la montre, elle devient telle
qu’on la montre. D’après ce que j’ai lu, vu et ressenti dans les témoignages des déportés, je me suis rendu compte que rien ne
pouvait approcher la réalité de ce qui s’est passé. Comment montrer de façon réaliste ce que je n’ai même pas le courage de
dire ?
C’est si inconcevable qu’il est presque facile de faire croire que tout cela n’était qu’un jeu. Primo Levi en parle dans “Si c’est
un homme”. Il décrit l’appel du matin dans le camp. Tous les détenus sont nus, immobiles., et Levi regarde autour de lui en se
disant : “Et si ce n’était qu’une blague, tout ça ne peut pas être vrai…” C’est la question que se sont posés tous les survivants :
comment cela a-t-il pu arriver ?
Comment est née l’idée du père protégeant son fils ?
Quoi de plus beau, quoi de plus émouvant, qu’une histoire d’amour avec un enfant ? A la base, il y a le principe d’éviter le
traumatisme aux enfants, de protéger la pureté. Le sentiment le plus ancien, le plus grand et le plus profond que les hommes
puissent posséder. Mais il y a aussi le fait que les enfants doivent savoir, et dans le film, comme dans un conte, c’est comme si
l’enfant vivait à travers mon regard. Quand je meurs, c’est comme s’il savait tout.
Pour le personnage de Giosuè, j’ai choisi l’âge que Conrad définit comme celui de la “ligne d’ombre de l’enfance”, l’âge où
l’on comprend tout mais où on peut aussi croire qu’il s’agit d’un jeu. Giosuè a probablement tout compris… Après avoir écrit
le scénario, j’ai lu un livre qui s’appelle “L’Enfant de Buchenwald”, et qui raconte une histoire très semblable. Ce qui m’a
effrayé, c’est que la réalité est parfois surprenante, et quand on invente les situations les plus abominables, on découvre
qu’elles ont existé.
Comment vous êtes-vous documenté auprès des associations juives, comme le CEDEC de Milan ? Quel a été l’apport des
historiens avec lesquels vous avez travaillé, comme Marcello Pezzetti, et aussi des anciens déportés qui sont cités au
générique ?
Leur apport a été enthousiasmant et émouvant. Au début j’avais très peur que les gens soient méfiants. Me présenter, dire: “Je
suis Roberto Benigni, je veux faire un film sur les camps d’extermination…” - c’est d’ailleurs ce qui s’est passé ! J’ajoutais
tout de suite : “C’est un film, un artiste doit prendre des libertés”. Ils m’ont mis en garde : ils m’ont dit, par exemple, qu’un
enfant ne pouvait pas survivre dans un camp d’extermination. Mais, d’un autre côté, ils ont aussi compris que je voulais qu’ils
ne se sentent pas blessés par le film. Et je crois qu’ils ont senti dans mon désir de raconter cette histoire une telle puissance, un
tel amour qu’il leur était difficile de me dire non.
Des rescapés sont venus sur le tournage et Marcello Pezzetti, qui est un historien de la déportation, a veillé à ce qu’il n’y ait
pas d’erreurs trop grossières. Mais soyons clairs, si j’avais mis un nom où une référence précise à un camp italien, allemand ou
polonais, c’est à ce moment-là, d’un point de vue historique, qu’on aurait pu me dire : “Non, ce n’était pas comme ça”.
Le film est aussi une histoire d’amour…
Oui, Guido meurt parce qu’il part à la recherche de sa femme. Et l’amour pour sa femme est très fort dans le personnage : il
parle sans cesse d’elle, voudrait la revoir. Comme dans “Maus”, de Spiegelman, cette bande dessinée où les juifs sont des
souris et les allemands des chats. Un chef-d’œuvre absolu, une œuvre à mettre au rang des grands romans. Dans “Maus”, le
personnage cherche toujours sa femme, c’est une histoire d’amour extraordinaire.
Le film est un appel à se souvenir de cette escalade ?
Avant tout, le film est un film. Si ensuite ceux qui l’ont vu se demandent comment tout cela a pu arriver, ce serait magnifique.
Nous ne devons pas oublier, mais je ne voudrais pas que cela devienne un simple slogan. Qui a dit que ces horreurs ne sont
propres qu’au nazisme ? Elles peuvent toujours se reproduire. Elles se sont répétées récemment, par exemple en Bosnie. Il faut
regarder le visage que prend aujourd’hui ce qu’on appelait autrefois le nazisme.
Quel accueil a eu le film en Italie, parmi les juifs et les anciens déportés ?
J’avais très peur. Nous avons fait une avant-première pour la communauté juive de Milan, devant tous les rescapés et les
anciens déportés. Et pour un comique qui est habitué à voir les gens s’esclaffer quand la lumière s’allume, de voir tous ces
gens dans le silence total, qui pleuraient et qui venaient m’embrasser, ça m’a donné à moi aussi envie de pleurer. C’était un
moment très fort, je n’ai jamais eu ce type de réaction à aucun de mes films. La chose qui m’a le plus ému c’est qu’une famille
de juifs italiens a planté en Israël des arbres en mon honneur et en celui de Nicoletta Braschi.
http://www.bacfilms.com/site/vita/entretien.html