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N° 012 du 9 juin 2010 Prix:300F- Site: nigerdiaspora.info
La guerre de tranchées
Bimensuel Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales BP : 10.297 Niamey- Niger Tel: (00227) 94.31.01.14/ 96. 29.07.20
L’après verdict
La justice déboute Hama Amadou
Procès en appel du MNSD Nassara
Promulgation du code électoral
Le CSRD en
Accroitre les ressources
déphasage avec le CCN
P7
fiscales
P3
La philosophie de la Campagne « nous pouvons »
Politique de développement en Afrique
Engager tout le monde dans la lutte contre les violences basées sur le genre
Politique
La guerre de tranchées
L’après verdict
U
ne page se ferme, une
autre s’ouvre dans l’histoire du Mouvement
national pour la société de développement avec l’isolement totale de l’un de ses leaders historiques. Après l’annonce du verdict sanctionnant la victoire de
Seini Oumarou sur son adversaire politique Hama Amadou, par
rapport à la paternité de la présidence du MNSD/Nassara, une
autre phase du combat s’annonce
: le contrôle des militants.
Prenant acte de la décision et
refusant de porter l’affaire
devant la Cour de cassation,
Hama Amadou semble se plier à
son sort. Désormais, l’homme
qui est resté pendant deux décen-
nies le cheval de Troie du
MNSD, et qui a fondé tout son
espoir sur
l’Après Tandja
Mamadou, se tourne à présent,
par la force des choses, vers un
tout petit parti politique du nom
de LUMANA Africa dans
l’espoir de se régénérer. Loin
donc de lui prêter une intention
revancharde, le porte coup qu’il
fut du MNSD et de son ancien
président Tandja Mamadou, aura
du mal à mettre de côté tous les
combats et sacrifices qu’il a fait.
La bataille autour de la présidence étant perdue, une autre est
née. Il s’agit de la grande bataille
pour le contrôle des militants. Ce
qui présage déjà d’une situation
qui raccourcit le banquet de la
victoire judiciaire des nouveaux
dirigeants du MNSD sous la houlette de Seini Oumarou et ses
vice-présidents qui ont la charge
de reconstruire le parti au niveau
régional et national et de le
conduire aux élections. Pour
preuve, quelques heures après
son adhésion aux idéaux de
LUMANA, le jour du verdict,
Hama Amadou a lancé un appel à
l’endroit des militants de son
désormais ancien parti pour
qu’ils viennent le rejoindre à son
lieu d’asile. Le challenge entre
les anciens amis, aujourd’hui
principaux adversaires politiques, est loin d’être terminé.
Liés par un destin politique, ils se
séparent pour se partager les
mêmes militants ou du moins se
les arracher. Si le MNSD se tourne depuis le lundi dernier vers la
mobilisation des militants, Hama
et ses nouveaux camarades
comptent ratisser large dans la
maison MNSD pour pêcher des
militants qui ne seraient pas prêts
à suivre le président Seini
Oumarou.Toute cette bataille
aura son sens que quant ces deux
leaders ne se retrouvent pas dans
les collimateurs de la commission de lutte contre la délinquence financière qui fait peur aux
politiciens.
Mamane Abdou Jaharou
La justice déboute Hama Amadou
Procès en appel du MNSD Nassara
Le verdict du procès en appel devant la Cour d’Appel qui oppose le MNSD Nassara de Seyni Oumarou et son autre aile constituée de Hama Amadou,
Salah Habi et consort est tombé, comme prévu, ce lundi 7 juin 2010. Les juges de la Cour d’Appel, après avoir écouté les plaidoiries des avocats des
deux camps le 17 mai dernier, ont tout simplement jugé irrecevable la plainte déposée par Hama Amadou. Et pour cause Hama Amadou n’a pas qualité, de par les textes du MNSD- NAssara (Article 21 du Règlement intérieur), pour déposer une plainte contre le MNSD Nassara.
De facto, les juges de la Cour
d’Appel ont annulé le jugement
rendu par le Tribunal de première
instance hors classe de Niamey qui
déclarait illégal le congrès de Zinder
de février 2009 et ses actes subséquents, lequel, se rappelle-t-on, avait
hissé Seyni Oumarou et Albadé
Abouba aux rênes du MNSD. Le premier juge aura donc rendu son jugement en violation de la loi. Aussi
L’Indépendant Plus
Bimensuel de Reflexions,
d’Analyse et d'informations
Directeur de publication
Mamane A. JAHAROU
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L’Indépendant Plus N°015 du 9 juin 2010
SEINI OUMAROU
et selon l’un des avocats du MNSD
Nassara, Me Souley Oumarou, trois
(3) argumentaires étaient en faveur
du MNSD Nassara. D’abord le fait
que Hama Amadou ait définitivement
quitté le MNSD Nassara en rejoignant le LUMANA FA lors de sa
création. Ensuite lorsque Hama
Amadou a déposé sa plainte, il n’était
plus président du MNSD Nassara car
son mandat avait pris fin. Enfin, le
statut du MNSD Nassara dispose que
tout militant qui adhère à un autre
parti n’est plus militant du MNSD
Nassara. En somme et c’était envisageable depuis le jour du procès,
Hama Amadou n’avait pas d’arguments valables pour gagner contre le
MNSD, ce parti qu’il a dirigé des
mains de maître depuis plusieurs
années et qu’il a voulu porter au bout
du gouffre. Un peu à la « après moi,
HAMA AMADOU
le déluge ». Mais le verdict de ce 7
juin vient sauver le MNSD Nassara et
ses militants peuvent aujourd’hui s’enorgueillir à la manière de son président Seyni Oumarou qui a félicité la
justice nigérienne pour avoir dit le
droit. Cette victoire de la vérité, du
bien contre le mal, le MNSD la mérite bien. Car la crise imposée à ce parti
par Hama Amadou et ses acolytes a
bien failli le bouleverser. Rappelons
ici que c’est depuis l’éviction de la
primature de Hama Amadou après le
vote par l’Assemblée Nationale, le 31
mai 2007, de la motion censure déposée par l’opposition politique contre
le gouvernement de Hama Amadou,
alors président du MNSD Nassara,
que cette crise a commencé. Elle a
été, pour ainsi dire, portée à son
paroxysme lorsque ce dernier a déci
dé de porter plainte contre son propre
parti après l’organisation du congrès
extraordinaire de Zinder, rendu juste
ment possible parce que le président
du parti se trouvait dans l’incapacité
de diriger le parti. Il était écroué à la
prison de haute sécurité de
Koutoukalé pour détournement de
fonds public. Pour revenir au procès
et comprendre toute la volonté de
Hama Amadou à vouloir déstabiliser
le MNSD, il n’a pas hésité, aussitôt le
verdict tombé, de se rendre au siège
de LUMANA FA pour tenir un point
de presse et dire toute sa haine à l’encontre de ce parti qui a fait de lui ce
qu’il est aujourd’hui. Il a demandé à
tous ses partisans de le rejoindre alors
que de l’autre côté, Seyni Oumarou
appelait à la réconciliation. Il a tendu
ses bras à l’aile perdante pour appeler
à l’unisson face aux futures échéances électorales. Mais ce que révèle ce
procès, ce n’est moins le caractère
subversif et la grande ambition à vouloir toujours diriger de l’ancien président du MNSD Nassara, que tout
simplement la déchéance de l’homme. Au bout de sa gloire, il semble
avoir tout perdu à l’exemple du personnage du père Goriot. Après cet
épisode pour le moins chaotique de
Hama Amadou, de quel avenir peut-il
s’assurer au sein de LUMANA FA en
tant que simple militant ?
Maman K.PANTCHO
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Message
AVIS DE RECRUTEMENT D’UN(E)
GESTIONNAIRE DE PROGRAMME
Dans le cadre du Projet « Appui à la gratuité des soins de SR au Niger », la Représentation du Fonds
des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Gouvernement du Niger ont bénéficié d’un appui
financier «Food Facility» de l’Union Européenne afin de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et à la maîtrise de la croissance démographique dans un contexte d’insécurité alimentaire chronique. Pour appuyer la mise en œuvre de ce projet, il est prévu le recrutement d’un
Gestionnaire de Programme pour servir comme Coordonnateur du Projet pour une durée de 16 mois au
niveau de la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant.
Fonctions
Sous la supervision générale du Directeur Technique des Projets SR et la supervision directe du Chargé
de Programme SR de UNFPA, le Gestionnaire de Programme travaillera respectivement avec la
Directrice Nationale et le Directeur Technique des Plans de Travail Annuels (AWPs) SR, les DRSP et
les Assistantes Techniques SR, les autres Experts Nationaux et VNUs Internationaux et les Médecins
Volontaires Nationaux évoluant dans le Programme, tant au niveau central que décentralisé, les partenaires au développement de la région d'affectation, le personnel d’appui, ainsi que le personnel de l’Etat
à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Les salaires seront déterminés et déboursés selon les barèmes du Système des Nations Unies et les procédures en vigueur au niveau de l’UNFPA.
Principales Tâches
Le Gestionnaire de Programme aura pour tâches et responsabilités spécifiques de :
-Fournir l’assistance technique nécessaire pour la planification /programmation périodique des activités
(plan annuel, plans trimestriels, budgets etc.), leur mise en œuvre effective, et le suivi ;
-Appuyer les structures locales dans la gestion des ressources financières et techniques mises à leur
disposition ;
-Participer à la rédaction des documents techniques et des rapports périodiques d'activités ;
-Appuyer l'élaboration d'une base de données et de gestion du Projet « Appui à la gratuité des soins » et
soutenir les autorités locales et les équipes de terrain pour son application au niveau décentralisé et sa
mise à jour régulière en collaboration avec les autres partenaires ;
-Contribuer au renforcement des capacités des cadres techniques régionaux, des experts nationaux et
VNU en place dans les Districts Sanitaires, à travers une formation continue et une supervision formative sur le tas ;
-Participer à l'élaboration des protocoles de recherches et à la réalisation des études/recherches retenues;
-Appuyer les responsables nationaux à promouvoir et coordonner le partenariat avec les structures
publiques, les ONG/Associations, les partenaires au développement intervenant dans les zones de
concentration ;
-Veiller à l’exécution et au suivi et évaluation des activités du projet au niveau du terrain;
-Veiller au respect des procédures et de l’image de l’UNFPA ;
-Travailler en étroite collaboration avec, à la fois les responsables nationaux des différents sous-programmes et projets, les experts nationaux et les médecins volontaires, mais également avec le Bureau
local de UNFPA;
-Apporter un appui pour le suivi de la réception, l’entreposage, le transport des kits vers les bénéficiaires au niveau régional ;
-Apporter un appui pour documenter les bonnes pratiques et les transmettre au niveau régional et central et à l’UNFPA.
Durée
La durée de cette activité sera de seize (16) mois à compter de la date de signature du contrat par les
deux parties et se fera à Niamey.
Qualifications requises
Les candidat(e)s intéressé(e)s doivent avoir les qualifications ci-après :
- Etre titulaire d’un Doctorat en Médecine, avec une Spécialisation en Santé Publique et justifier d’une
expérience professionnelle pertinente d’au moins cinq (5) années dans l’accomplissement de fonctions
similaires à celles décrites ci-dessus ;
- Justifier d’une expérience d’au moins cinq (5) ans en gestion des services de santé notamment dans
le système de santé de District tant au niveau périphérique que central;
- Avoir une expérience en management des programmes et projets de santé ;
- Avoir une expérience en techniques pédagogiques en matière de soins de santé primaires et SR/PF,
et en transfert de connaissances ;
- Avoir une expérience dans le domaine de la SR, de la formulation des politiques, du suivi-évaluation
des programmes de santé, de la supervision technique des activités de santé ainsi que de la recherche
en santé ;
- Avoir une bonne connaissance du processus de la mise en œuvre de la gratuité des soins de santé au
Niger ;
- Avoir une expérience en élaboration de rapports synthétiques, en recherches et en techniques d’enquêtes socioculturelles, médicales ou démographiques ;
- Etre dynamique et posséder des capacités physiques indispensables à des séjours prolongés et des
déplacements fréquents sur le terrain ;
- Avoir une excellente maîtrise du Français (écrit et oral) et une bonne connaissance de l’Anglais ;
- Avoir une bonne connaissance des logiciels informatiques courants (Excel, Word, etc.) ;
- Avoir une bonne connaissance en gestion de stock d’équipements médicaux sur le terrain pour assurer la suivi de la réception, stockage et l’expédition vers les bénéficiaires ;
Dépôt des candidatures
Les personnes intéressées doivent être de nationalité nigérienne. Elles sont invitées à transmettre, sous
pli fermé portant la mention : « GESTIONNAIRE DE PROGRAMME», leur dossier de candidature comprenant : une demande manuscrite ; un curriculum vitae détaillé ; une lettre de
motivation ; les copies certifiées conformes des diplômes et attestations de formation ; les copies des
certificats et/ou attestations de travail ; une photocopie légalisée (certifiée conforme à l’original) du
certificat de nationalité nigérienne ; les coordonnées de trois (3) personnes de référence, à l’adresse
suivante :
UNFPA
428, Avenue du Fleuve Niger
Maison des Nations Unies
BP 11.207, Niamey.
Les candidatures féminines sont fortement encouragées.
Date limite de dépôt des candidatures : le lundi 14 juin 2010 à 17 H
N.B : Les TDR complets sont disponibles au niveau du Secrétariat de l’UNFPA, et peuvent être consultés sur le site web http://www.unfpa.ne.
Adoption du projet d’ordonnance portant régime de la liberté de presse
Les amendes remplacent la privation de liberté
Ça y est ! L’une des vielles et
principales revendications des
journalistes nigériens, vient d’être satisfaites ! Le journaliste qui
se voit écoper d’une peine privative de liberté suite à une plainte
pour diffamation, injure, offense
ou outrage, sera désormais passible des sanctions pécuniaires,
notamment en terme d’amendes.
Le Conseil des ministres du vendredi dernier a examiné et adopté le Projet d'ordonnance portant
régime de la liberté de presse. Le
présent projet a pour objet de
«dépénaliser» les délits commis
par voie de presse tels que la dif
famation, l'injure, l'offense et
l'outrage aux autorités. Cette
dépénalisation consiste à remplacer les peines d'emprisonnement
par des peines d'amende pour
tout délit. Toutefois des mécanismes juridiques sont institués
pour éviter d'éventuels abus de la
liberté du journaliste professionnel. Prudence donc, puisque
même si on séjourne plus en prison pour certains délits, les fortes
amendes peuvent être préjudiciables au fonctionnement des
entreprises de presse dorénavant.
D’ores et déjà, très conscients de
nouvelles charges que prévoient
la dépénalisation pour les
médias, les associations professionnelles dudit secteur s’organisent afin de responsabiliser les
journalistes dans leur fonction.
Plusieurs garde-fous ont été prévus à travers par exemple
l’Observatoire national indépen
dant des médias pour la déontologie qui a pour mission d’autoréguler le fonctionnement des
médias nigériens par rapport aux
manquements constatés dans
l’exercice de leur métier.
lisez et faites lire votre Journal
L’Indépendant Plus
Votre journal est acheminé à l'intérieur du pays par Aïr Transport
Aïr Transport, c'est la ponctualité, le Confort et la Sûreté!
Ouverture d’une nouvelle ligne Niamey- Cotonou- Niamey
BP : 12 050 -Tel : 96.98.30.38 - 96.98.9313Fax : 20 34 01 43 Niamey-Niger
L’Indépendant Plus N°015 du 9 juin 2010
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Politique de développement en Afrique
Accroitre les ressources fiscales
Economie
Dans la recherche des solutions aux obstacles qui freinent le
développement du continent Africain, la Banque africaine de
développement (BAD) et l’Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE) ont mis à contribution
leurs économistes. Il s’agit de passer au crible, dans la politique
fiscale de 50 pays du continent, juger de leur efficacité et envisager des perspectives pour améliorer les performances. Les
grandes lignes de cette étude de plus de 50 pages, ont été dévoilées à l’occasion des assemblées générales de la BAD, tenues à
Abidjan en fin du moi de mai.
L’Afrique a-t-elle les moyens de se
passer à terme de l’aide internationale ? Sur quels leviers peut-elle agir
pour accroître ses ressources fiscales
afin de financer son développement ?
La BAD et l’OCDE n’y vont pas par
quatre chemins. « Alors que nombre
de nations africaines célèbrent le 50e
anniversaire de leur accession à l’indépendance en 2010, l’heure est
venue pour un continent qui dépend
encore trop des flux financiers venus
de l’étranger, capricieux et imprévisibles, de jeter un œil neuf sur les
impôts, un gisement potentiel inexploité de milliards de dollars », soulignent les auteurs de l’étude. Une
véritable révolution fiscale attend le
continent. L’étude estime que les
Africains paieront plus d’impôts.
Pour l’heure, l’optimisme sur l’indépendance fiscale en Afrique est de
mise. Par contre, les impôts perçus
par les États sont passés de 113
milliards de dollars en 1996 à 479
milliards en 2008. « Les pays africains collectent des montants d’impôts comparables à ceux des pays de
niveau de développement similaire
sur les autres continents », observent
les rapporteurs. Même si « cette
hausse est principalement le fait de
l’accroissement des revenus liés à
l’extraction des ressources naturelles
». En 2008, la rente pétrolière a rapporté 275 milliards de dollars (224
milliards d’euros) aux dix premiers
pays producteurs africains.
Quoi qu’il en soit, 441 dollars d’impôts sont collectés en moyenne par
an et par habitant en Afrique contre
41 dollars pour l’aide. Mais les données brutes sont trompeuses. « Pour
la moitié des pays africains, l’aide
internationale représente au moins 50
% du volume de leurs recettes fiscales. Et au moins un quart des pays du
continent s’écrouleraient si l’aide
s’arrêtait du jour au lendemain »,
explique Jean-Philippe Stijns, économiste de l’OCDE.
Les disparités persistent entre les
pays africains. Les pays sont catégorisés en fonction de leur recette fiscale : les pays riches (Afrique du
Sud, Algérie, Gabon, Libye,
Seychelles…), dont les recettes fiscales représentent environ 35 % du
PIB, soit autant que la moyenne des
L’Indépendant Plus N°012 du 25 janvier 2010
pays de l’OCDE ; les pays à revenus
intermédiaires (Cameroun, Congo,
Côte d’Ivoire, Maroc, Tunisie…),
avec des revenus fiscaux compris
entre 20 % et 25 % du PIB, ce qui les
situe dans la moyenne des pays en
développement ; et les pays à faibles
revenus (Bénin, Burkina Faso, RD
Congo, Mali, Niger, Rwanda,
Sénégal, Tchad…), sous la barre des
15 % du PIB. « Pour qu’un État soit
fiscalement viable, la règle veut que
les impôts collectés représentent au
moins 15 % du PIB », précise HenriBernard Solignac-Lecomte, responsable du centre de développement
Europe, Moyen-Orient et Afrique de
l’OCDE.
En 2008, les impôts collectés par
habitant s’élèvent à 11 dollars en RD
Congo ou au Burundi, 3 600 dollars
aux Seychelles et en Libye, 4 865
dollars en Guinée équatoriale. Mais
les pays les plus riches sont aussi les
plus
vulnérables.
L’Algérie,
l’Angola, la Guinée équatoriale, la
Libye et le Nigeria retirent 75 % au
moins de leurs ressources fiscales
des taxes sur les ressources naturelles. « Il est plus facile de collecter
l’impôt au puits de pétrole que de
courir après les contribuables qui, en
plus, pourraient demander des comptes sur l’utilisation des deniers
publics », lâche un fiscaliste. À l’inverse, note l’étude BAD-OCDE, «
les États modernes prélèvent généralement toute une gamme d’impôts
diversifiés, sur les revenus, les sociétés, des taxes sur la consommation,
des impôts indirects sur les biens ou
les services, sur les salaires, l’immobilier ou la fortune ». Au jeu de la
politique fiscale diversifiée, les bons
élèves du continent sont l’Afrique du
Sud, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et
les Seychelles. Parmi les pays «
méritants », l’étude relève le Burkina
Faso, le Rwanda, l’Ouganda et l’Éthiopie. Tous ces pays tentent d’étendre leur assiette fiscale (le nombre de
contribuables). Celle de la Tunisie
progresse par exemple de 3,5 % par
an. Un mouvement qui s’accompagne souvent d’une baisse des prélèvements. Le Maroc a ainsi réduit les
impôts sur le revenu à deux reprises
en moins de dix ans.
État des lieux du 25e sommet Afrique France
L’Hexagone entre impuissance et
dilemme
Le président français Nicolas
Sarkozy vient d’engager ce qui ressemble à la bataille d’hivers contre
les puissances émergentes sur
l’espace Africain, chasse gardée de
l’Hexagone sur l’approvisionnement
de leurs entreprises en matière première. Jadis, avec 40% au lendemain
des Indépendances (années 60) contre 2% aujourd’hui, les échanges
commerciaux longtemps privilégiés
entre la France et le continent africain, prennent un coup. Pour pallier
cette descente aux enchères, le
patron de l’Élysée qui avait cru que
la France n’a pas besoin de l’Afrique
pour se développer, fait face à la
réalité de l’histoire et tente de rattraper le retard à Nice, en mettant une
nouvelle stratégie en place pour
maintenir ses positions commerciales en Afrique.
Impossible de redresser la barre sur
le terrain politique, ni même par le
biais de l’aide publique au développement et autres appuis militaires,
Nicolas Sarkozy se fait le bouclier
des entreprises françaises pour la
reconquête du marché Africain.
Ainsi, il a réussi à faire venir au 25e
Sommet de Nice plus de 80 entrepreneurs français et environ 150 entrepreneurs africains. Cette tentative
française butte à la nouvelle orientation des dirigeants Africains, lesquels vraisemblablement optent
pour un partenariat profitable et
bénéfique pour pays. Ce qui indique,
que les dirigeants africains n’adhéreront pas les yeux fermés à ce projet
face aux gros investissements des
pays émergents tels que la Chine,
l’Inde ou le Brésil. Pour preuve, la
Chine a surclassé en dix ans, la
France, devenant ainsi le premier
partenaire du continent en terme, des
échanges commerciaux. En 2008,
ses échanges ont atteint 108
milliards de dollars. Les patronats
français et africains ont signé une
charte de bonne conduite sur la
responsabilité sociale des entreprises. Cette Charte reprend des engagements sur le plan social, environnemental ou encore sur le recrutement et la formation de personnel
local. Elle permettra lors de son
application de lutter contre l'exploitation des ressources et pour la lutte
contre la corruption. Au delà de ces
aspects énumérés, certains analystes
estiment que la charte cache des
non-dits sur l’ouverture des marchés
Africains vers les autres partenaires.
Tour d’Afrique du ballon symbole de lutte contre la polio
Les décideurs sportifs s’engagent
Les décideurs politiques et les
instances internationales s’engagent à soutenir la lutte contre la
et a été reçu par le Président du
Conseil Suprême pour la
Restauration de la Démocratie,
poliomyélite à travers le monde.
Lancé le 23 mai dernier au Cap
en Afrique du Sud, où se déroulera la coude du monde de football,
le tour du monde du ballon pour
une meilleure prises en compte
de la lutte contre la polio, est une
campagne de collecte des fonds
destinés à soutenir le combat
contre ce. Après son passage
dans plusieurs capitales africaines, le ballon est arrivé au Niger
Chef de l'Etat, le Général de
Corps d'Armée Salou Djibo. Ce
dernier a apposé sa signature sur
le ballon symbole de l'assaut final
pour bouter la polio hors des vingt
deux pays d'Afrique où le virus de
cette maladie persiste encore,
dont le Niger. Le Niger a contribué
a apporté un don pour cette campagne de 5millionde FCFA.
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