LES UNIVERSALISTES 50 ANS D`ARCHITECTURE PORTUGAISE
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LES UNIVERSALISTES 50 ANS D`ARCHITECTURE PORTUGAISE
EXPOSITIONS TEMPORAIRES 2016 de différentes époques et générations. En littérature, les écrivains Fernando Pessoa, Miguel Torga, Agostinho da Silva, José Saramago, Agustina Bessa Luís... sont représentatifs de cette condition comme les artistes Amadeo de Souza Cardoso (exposé aux Galeries nationales du Grand Palais), Almada Negreiros, Maria Helena Vieira da Silva, Paula Rego, Alberto Carneiro, Pedro Cabrita Reis... le sont dans les arts plastiques. Dans le cinéma les parcours de Manoel de Oliveira, Paulo Rocha, João César Monteiro, Pedro Costa, Miguel Gomes et João Salaviza illustrent également cet universalisme. Il restait, en quelque sorte, à mener cette recherche dans le domaine de l’architecture. À travers le travail d’architectes connus comme Fernando Távora, Alberto Pessoa, Manuel Taínha, Pancho Guedes, Nuno Teotónio Pereira, Nuno Portas, Álvaro Siza, Alcino Soutinho, Eduardo Souto de Moura, João Luis Carrilho da Graça, Manuel Graça Dias, et quelques-uns des architectes les plus prometteurs des dernières décennies, tels que Manuel et Francisco Aires Mateus, Paulo David, Paula Santos, João Mendes Ribeiro, Cristina Guedes et Francisco Vieira de Campos, l'exposition vise à réunir les différents architectes au sein de cet (alter)universalisme. Ce classement ne se réfère pas à un courant, à une école ou à un style, mais à une éthique particulière, un dialogue avec le monde qui a permis à ces différentes générations d’architectes d’envisager l’universel comme un « local moins les murs » – pour rappeler les mots de Miguel Torga, en 1989. Stade d’athlétisme et piscine olympique à Bagdad, Irak (1961-1966), Projet de Francisco Keil do Amaral et Carlos Manuel Ramos © DR / Archive de la Fondation Calouste Gulbenkian DU 13 AVRIL AU 29 AOÛT 2016 LES UNIVERSALISTES 50 ANS D'ARCHITECTURE PORTUGAISE Le fil conducteur de l’exposition suit la compréhension historique de l’un de ses lecteurs attentif et fidèle, Eduardo Lourenço, essayiste et penseur du Portugal contemporain. Dans son important travail publié, le philosophe parcourt un ensemble de questions qui nous aide à définir les arcs temporels et conceptuels de cette condition universaliste sur lequel il a écrit à plusieurs reprises et que l'exposition situe dans le domaine spécifique de la culture architecturale portugaise. Galerie basse des expositions temporaires Présentée à l'occasion du 50e anniversaire (1965-2015) de la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris, l'exposition Les universalistes propose un regard sur un demi-siècle de pensée et de production architecturale portugaise. Elle favorise la découverte interdisciplinaire de l’architecture portugaise telle qu'elle a été marquée, ou a elle-même marqué, le contexte culturel et social du Portugal contemporain, en tenant également compte de son inclusion dans diverses dynamiques mondiales au cours des cinq dernières décennies. Les réflexions de Lourençon et ces arcs temporels servent ici à encadrer la pensée et la pratique des architectes face aux circonstances culturelles et sociales qui, au sein et en dehors du Portugal, ont donné le contexte et un sens à leur travail. L’exposition postule l'existance d'un « universalisme » particulier et latent dans la façon dont les meilleurs architectes portugais, de plusieurs générations, ont créé leurs œuvres. Dans un équilibre affirmé entre l’héritage universel de l’histoire de l’architecture et les contraintes géographiques et culturelles des lieux où ils proposaient de construire, les architectes ont exercé une fusion cohérente et critique entre ce que nous appelons aujourd’hui le « global » et le « local ». Cet universalisme autre – distinct de celui qui s’est imposé, philosophiquement, par les Lumières à la fin du XVIIIe siècle – est aussi le résultat d’un contact continu avec une géographie et une culture de « l’autre », basé sur le voyage, la colonisation, la diaspora ou l’émigration, phénomènes frappants de l'histoire du Portugal. Autour de l'exposition : conférences et tables rondes sur la scène architecturale portugaise contemporaine, et un cycle autour du cinéma et de la littérature. Co-production : Fondation Calouste Gulbenkian / Cité de l’architecture & du patrimoine Commissariat : Nuno Grande, architecte Graphisme et scénographie : Change is good et Jean-Benoît Vétillard Cette condition à la fois hétérodoxe et hétéronimique – « être moi et l’autre », mais aussi « être d’ici et du monde » – a été identifiée par plusieurs essayistes, dans les domaines de la philosophie et de la littérature ainsi que dans les arts, à travers les œuvres de créateurs 12