Depuis environ 15 ans, je suis hyper-phagique compulsive c`est

Depuis environ 15 ans (j’ai 32 ans), je suis hyperphagique compulsive c’est- à- dire que j’ai
des compulsions alimentaires régulières mais sans comportement de purge. L’ennui c’est que
les compulsions font grossir, donc je commence par faire un régime. J’ai perdu du poids
youpi !! Mais les compulsions sont revenues au galop avec un furieux esprit de vengeance !!
Donc j’enchaîne avec d’autres régimes dans l’espoir de soigner mon comportement au
passage, puis encore des compulsions. C’est un cercle vicieux. En effet yoyo garanti : à
chaque fois je perds de moins en moins et je reprends toujours plus de poids. Les périodes de
restrictions se faisaient de plus en plus rares et les compulsions rythmaient mes journées. Je
me résigne à être grosse, à contre-cœur mais autant s’accepter quand même puisque je dois
vivre ainsi.
Il y a un an, j’en étais arrivé au point que je faisais des crises d’hyperphagie tous les jours. Je
rejetais toute forme de restrictions puisque mon corps en avait tant subi, la seule pensée de me
restreindre me donnait envie de manger. Je mangeais tout le temps très mal et je me sentais
contrôlée par la nourriture et complètement esclave. Je sortais du boulot en courant pour aller
m’acheter des gâteaux, chocolats en grande quantité j’en avais toujours pour une quinzaine
d’euros.
Je fuyais légumes et fruits qui m’insupportaient au plus au point ! J’étais désespérée de ne
jamais y arriver. Je ne voyais aucune solution.
Alors quand je suis montée sur la balance à la médecine du travail, mes carottes étaient
cuites : 97 kg. 20 de plus que la dernière visite 2 ans en arrière et aussi 32 kg de plus depuis le
tout 1er régime fait. Là je me suis dit que rien ne m’empêcherait de passer les 100kg et d’aller
plus loin. Je me voyais bien déjà devenir complètement obèse.
Et bien non, je décide d’aller chercher au plus profond de moi l’ancienne Bérénice qui était
mince même si elle se trouvait grosse à l’époque. Il y a sûrement une solution. Tout d’abord je
pense à un régime mais cette idée, en plus de me donner la tête qui tourne, va me faire perdre
et encore reprendre comme d’habitude et comme 95 % des personnes.
Donc je décide de changer mon fusil d’épaule, cette fois pas de restriction, de lutte avec moi
même, d’obsession de la nourriture et de craquage, craquage, craquage. Je commence par
faire de la sophrologie pour briser le cercle infernal des crises. Ca m’aide, je perds 7 kg. Mais
ce n’est pas suffisant pour mon surpoids. Donc je décide que je suis prête pour une approche
diététique même si j’ai peur. Je pèse donc 90 kg.
Je me mets dans un 1er temps à faire des recherches sur le Net et je tombe rapidement sur le
site du GROS qui semble prôner une méthode basée sur le comportement alimentaire et non
sur des aliments à manger ou ne pas manger. Je me dis que manger en respectant les
sensations alimentaires, je n’ai jamais essayé, ça paraît naturel et durable.
J’ai de la chance, le site m’indique qu’une diététicienne pratique cette méthode près de chez
moi. C’est ainsi que le 31 mars, je rencontre Aurélie Lecoanet. Elle m’a accueilli avec
bienveillance. Je n’osais à peine parler de mon comportement alimentaire car habituellement
c’est très mal perçu par les professionnels de la diététique. Ce genre de personne vous écoute
d’une oreille puis vous dis qu’il ne faudra plus faire ça et c’est parti pour la liste de courses
avec légumes, fruits et blanc de poulet …
Mais là pas du tout, Aurélie connaît parfaitement les troubles du comportement alimentaire,
elle comprend la détresse et sait qu’il ne faut pas interdire les aliments. Ouf enfin une bouffée
d’air frais, enfin une professionnelle de la diététique qui comprend les problèmes
alimentaires. Malgré tout je pensais que j’allais repartir avec une liste d’aliments à acheter. Et
bien non, je suis repartie avec mon 1er exercice : trouver la faim. Je suis ressortie soulagée et
pleine d’espoirs car j’avais enfin trouvé quelqu’un qui a compris. En plus elle n’est pas une
folle de la balance, chouette !
Et donc c’est ainsi que mon parcours vers l’alimentation sereine a commencé. J’avais
différents exercices que j’appliquais avec curiosité. Si certains ne me semble pas réalisable,
Aurélie le comprend et propose autre chose.
Et au fur et à mesure que j’avance, je mange différemment. Je prends goût à cuisiner mes
plats, à les déguster, jusqu’à la satisfaction totale.
Et je perds du poids, régulièrement, doucement, puis plus vite. Enfin la stabilisation se fait
toute seule, je n’ai rien changé à mes habitudes prise durant ce programme. Je mange ce que
j’aime et à ma faim donc que demander de plus ? C’est si simple maintenant.
J’ai bien encore quelques crises d’hyperphagie, j’ai des progrès à faire encore mais ça va
venir.
J’ai perdu 19 kg en 8 mois avec Aurélie. Je n’ai pas fait le yoyo pendant ma perde de poids. Je
n’ai rien repris en 5 mois. Et comme je ne change pas mes façons de faire, il n’y a pas de
raison que ça arrive d’autant plus que le mot restriction ne me concerne plus.
Mon corps trouve son poids de forme tout doucement. Je suis plus légère enfin, j’ai pris goût
naturellement a bouger, à faire du sport (après avoir perdu la plupart de mon poids).
Evidemment les éloges pleuvent ! Les personnes ont vraiment du mal à comprendre que ça a
été facile et visiblement attendent le moment où je vais craquer … Désolée de les décevoir.
Bien sûr, se sont de nouveaux repères à prendre dans les magasins mais dans ce sens là c’est
du bonheur ! Régulièrement, on découvre de petites satisfactions par ci par là : tiens je
n’arrivais pas à fermer mes bottes là j’y arrive, j’arrive à fermer ce manteau sans problèmes,
je suis bien moins essoufflée, je m’assois dans les manèges sans être serrée. Bref, carrément
un nouveau mode de vie !
C’est vraiment une nouvelle vie qui s’offre à moi. Plus de réflexions désagréables des
médecins, plus de risque lié au surpoids. Enfin je suis libre de manger ce que je veux je ne
suis pas gouvernée par « 1 écart par semaine et puis ensuite punition ! ». Et franchement ça
c’est génial ! Comme le fait de ne plus faire parti des gens ronds, dans la mesure où au départ
je ne l’étais pas.
Alors mon conseil : allez-y, poussez la porte du cabinet, une nouvelle vie commence …