adieu fidel, mission accomplie
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adieu fidel, mission accomplie
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com ADIEU FIDEL, MISSION ACCOMPLIE ! Ochan pou kanmarad Fidel ki janbe! Page 6 English Page 9 Enfermez-la ! L’histoire méconnue et honteuse d’Hillary Clinton en Haïti Page 8 Voir page 4 Des centaines de milliers de Cubains se sont recueillis, émus, lundi sur la célèbre place de la Révolution à La Havane face aux portraits de Fidel Castro LES FORCES IMPÉRIALISTES ET CORRUPTRICES ONT CHOISI ! Fidel Castro Ruz: révolutionnaire exemplaire, visionnaire lucide, internationaliste conséquent, immortel héros des déshérités Page 10 Voir page 4 C’est une déception sans surprise! Rien de surprenant, tout s’enchaine pour atteindre des objectifs programmés d’avance. On l’a bien vu quand le Conseil électoral Provisoire de Léopold Berlanger commençait hier soir vers 10h30 sa conférence de presse Accident d’avion en Colombie : plus de 70 personnes tuées, six survivants ! Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel:718-421-0162 Fax:718-421-3471 Soyons Fidel ! 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Par Berthony Dupont «J’aurai bientôt 90 ans. Jamais une telle idée ne me serait venue à l’esprit et cela n’a jamais été le fruit d’un effort, mais le caprice du hasard. Je serai bientôt comme tous les autres. Notre tour viendra à tous, mais les idées des communistes cubains resteront comme preuve que sur cette planète, si on travaille avec ferveur et dignité, on peut produire des biens matériels et culturels dont les hommes ont besoin, et nous devons lutter sans trêve pour les obtenir. À nos frères d’Amérique latine et du monde, nous devons dire que le peuple cubain vaincra ». C ’est ce que nous disait le mobilisateur inlassable, le leader charismatique, le grand révolutionnaire cubain Fidel Castro que le monde progressiste vient de perdre ; mais il ne quittera pas la scène politique pour autant. Il continuera encore à guider le processus révolutionnaire international dont le but final est la création d’une nouvelle société plus juste, plus efficace, plus responsable, plus solidaire, plus prospère, plus humaine et sans privilèges d’autrui. Nombreux sont ceux qui misent sur la disparition du Commandant pour ramener Cuba dans le sillage des intérêts impérialistes et néocoloniaux ; ils seront très vite déchantés car la voie issue le premier janvier 1959 sera non seulement poursuivie, mais approfondie avec plus de vigueur et de rigueur pour continuer à faire échec aux manœuvres impériales. La révolution cubaine ne fera jamais marche arrière ! Certes, Fidel a disparu ; mais il n’est pas mort pour autant. A ce compte, on aurait pu espérer que son voyage serait salué en Haïti non dans la tristesse ; mais dans la dignité et la mobilisation d’un peuple qui a tiré de nouvelles raisons de lutter pour reconquérir sa liberté et de recouvrer sa souveraineté. Malheureusement, ce n’est pas le cas puisque la classe politique haïtienne n’est point libérée de l’adolescence et de la domination néocoloniale comme l’expliquent les dernières mascarades électorales qui ont effectivement galvanisé la volonté de tous ceux-là qui s’opposaient aux aspirations des masses populaires. Fidel n’est pas mort ! Ceux qui sont morts sont ceux qui bien que vivants maintiennent en place les régimes corrompus et qui cautionnent la domination étrangère capitaliste. Ceux qui sont morts sont ceux-là qui ne luttent jamais pour arrêter le courant du mal qui les emporte pour les jeter dans les poubelles de l’histoire. Ces fossoyeurs qui vivent dans un pays occupé, participant à des élections sous occupation trahissant par là, les profondes convictions de Dessalines et de la Révolution sociale, anti-esclavagiste de 1804. Ceux qui sont morts, sont ceux qui se conforment aux objectifs du capitalisme de pacotille et qui pour satisfaire leurs intérêts personnels se sont illustrés par des méthodes de division, de dissuasion utilisées par les forces impérialistes pour empêcher, précisément l’unité des forces populaires haïtiennes. Les derniers événements électoraux viennent de nous faire ressortir avec une grande netteté que la lutte du peuple ne peut pas dépendre des candidats à la présidence, ces marionnettes de salon ; mais il revient plutôt au peuple de s’organiser, de se renforcer, se vivifier pour passer aux actes, à l’action régulière dans la voie tracée par la lutte des esclaves en 1791 et celle du peuple cubain en 1926. Il devrait de se mettre sérieusement au travail dans la discipline révolutionnaire. Il ne s’agit pas simplement de déplorer le départ de Fidel sans prendre aucune résolution de suivre sa pensée et ses luttes révolutionnaires. Mener une lutte acharnée chez soi contre les réactionnaires internationaux constitue le meilleur hommage qu’on pourrait rendre à cet illustre chevalier. Fidel n’est pas mort ! Cet homme dont l’humanisme lumineux et l’idéalisme exaltant se confondaient si intimement avec sa touchante modestie révolutionnaire qui est le propre des êtres de valeur continuera à vivre dans nos cœurs et dans nos esprits de combattants pour le changement. Que sa disparition soit pour tous les progressistes, pour tous les révolutionnaires une leçon ; de sorte que nous continuons à soutenir tous les peuples en lutte, à nous solidariser davantage à eux de sorte que nous continuons à mener sans désemparer des combats incessants contre les forces réactionnaires. Il est bon de pleurer la mort de Fidel, de l’honorer ; mais l’important pour lui, pour ne pas dire le plus utile pour lui en Haïti serait d’en finir avec l’occupation en disant aux forces occupantes : que le temps des humiliations est résolu ! De cesser la politique de collabos en cours, de mettre fin au plan néolibéral sauvage ; vu que la mondialisation n’a rien de mondiale que l’exploitation des masses. Seule une lutte acharnée sans merci permettra de résoudre cette grande contradiction principale des peuples contre les classes dominantes. Fidel serait extrêmement heureux si un jour le peuple haïtien arrivait à être prêt à défendre, comme dans le passé, des conquêtes qu’il a payées de son sang, et s’il émergeait de nouveaux hommes et de nouvelles femmes qui incarneront les aspirations de Dessalines et de lui-même pour mettre un terme à l’agression étrangère, à l’oppression, à l’exploitation et à la spoliation auxquelles il est soumis depuis l’occupation Yankee de 1915. Non, Fidel Castro n’est pas mort, il est plus vivant que jamais. Il vivra éternellement dans le cœur et dans la pensée des peuples qui rêvent de libération; alors, que vive la Révolution ! Bulletin d'Abonnement Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Modalités de paiement Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. 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Par Catherine Charlemagne R envoyées, annulées et reportées. Les élections générales qui se sont tenues le 20 novembre 2016 en Haïti ont été la conclusion d’une péripétie sans pareil en matière électorale. De même qu’il y a une transition politique qui n’en finit pas, certains désespéraient que ce processus allait prendre le même parcours pour ne jamais aboutir. Et pourtant ! En dépit des difficultés énormes, tous les acteurs et particulièrement la présidence provisoire de la République et le nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) ont quand même délivré une marchandise bien mieux qu’on l’espérait sur le plan organisationnel. Comment était la journée électorale du 20 novembre 2016 en Haïti ? Cette interrogation prend tout son sens quand on se rappelle comment étaient passées les journées précédentes qui ont valu à ce pays la crise électorale de ces dernières années surtout les deux scrutins ayant eu lieu sous l’Administration de Michel Joseph Martelly. La journée du 9 août 2015 a été une catastrophe à tous les points de vue. L’unanimité a été faite. Nous ne reviendrons point là dessus. En revanche, pour celle du 25 octobre 2015, le débat reste ouvert et il n’est pas prêt de se fermer. Puisque, jusqu’à maintenant, certains se demandent encore pourquoi ces élections ont été annulées ? En clair, ce n’est pas la journée électorale elle-même qui était contestée, mais la machine électorale. Une vraie nuance. C’est pourquoi, outre la journée que tout le monde a reconnue être une réussite nous tenterons de jeter un coup d’œil sur l’ensemble de ce qui s’est passé ce jour-là. Tout d’abord, malgré les difficultés rencontrées par les organisateurs - CEP et gouvernement tout a été mis en œuvre afin que la population puisse se rendre aux urnes. Dès 6 heures du matin, la plupart des Centres et Bureaux de vote avaient ouvert leurs portes dans tout le pays. Dans la presqu’ile du Sud où jusqu’au dernier moment certains attendaient que les élections soient renvoyées, les équipes du CEP passaient à l’attaque. Dans le grand Nord aussi ceux préposés à l’organisation de cette journée dite historique étaient à pied d’œuvre. Comme pour la région métropolitaine de Port-au-Prince grande pourvoyeuse d’électeurs, où il n’y avait pas eu de trop grandes difficultés sur le plan d’infrastructures, les mandataires des partis politiques bien que moins nombreux que la dernière fois officiaient à côté des responsables des Centres de vote. Les matériels sensibles et non sensibles avaient été acheminés à temps. Pratiquement tous les Centres et Bureaux de vote avaient reçu tous les matériels nécessaires en vue de recevoir les électeurs. Si on a constaté çà et là quelques manquements au sein de certains Bureaux de vote, cela est dû tout simplement à un manque de professionnalisme. Aucun constat sur la volonté de favoriser tel ou tel candidats. Naturellement, comme pour tout scrutin réalisé en Haïti, les impondérables ne manquent pas. Des citoyens cherchant désespérément leurs noms sur les listes électorales placées à l’entrée des Centres de vote ne les retrouvent pas. D’autres finissent par se retrouver sur les listes… mais à l’intérieur du Bureau. Or, la police et les autres corps de sécurité veillaient au grain. Personne ne pouvait franchir la porte du Centre de vote sans avoir exhibé sa Carte électorale. Cette décision prise en vue de barrer la route à toute tentative de fraudes et pour des raisons de sécurité générale de la journée électorale est l’un des facteurs qu’il faut entrer à l’estimation du taux de participation. Car bon nombre de gens se sont déplacés inutilement. Puisque, arrivés sur les lieux, ils n’ont pas pu accéder à leur Bureau afin de retrouver leurs noms qui sont bien sûr sur la liste d’émargement mais non affichés à l’extérieur. C’est un raté complet pour le CEP qui, on peut le comprendre, en voulant sécuriser au maximum a tout naturellement exclu un nombre considérable d’électeurs qui n’ont pas pu exercer leur devoir de citoyen. Ce phénomène a été observé un peu partout dans le pays. Sinon, dans la matinée, la quasi-totalité des Centres et Bureaux de vote de la capitale et de ses banlieues a attendu longtemps avant que les électeurs veuillent venir déposer leurs bulletins de vote dans les urnes. Pour protéger certains Bureaux ou Centre de vote, que ce soit à Portau-Prince, Pétion-Ville, Carrefour et d’autres communes limitrophes de la capitale, la police avait pratiquement barricadé les alentours afin d’empêcher les automobilistes de s’approcher de trop prêt de ces lieux sensibles. A l’intérieur des Bureaux de vote, pour ces scrutins on a constaté que le niveau de connaissance des Présidents et autres assesseurs était beaucoup plus élevé qu’en 2015. Il y a eu plus de sérieux dans le comportement des responsables de Bureaux et moins de laisser-aller dans leur travail. Curieusement, contrairement aux scrutins de 2015, les partis politiques étaient moins présents. Les partis qui avaient plus de mandataires sur place étaient les favoris : le PHTK de Jovenel Moïse, Fanmi Lavalas de Maryse Narcisse, Pitit Dessalines de Jean-Charles Moïse, LAPEH de Jude Célestin, Renmen Ayiti de Jean Henry Céant et de FUSION de Edmonde Supplice Bauzile. Par contre, les candidats, une fois après avoir déposé leurs bulletins dans les urnes, ne trainaient point sur les lieux. On a tenté de savoir pourquoi cet empressement de quitter le parage du Centre de vote. Tous étaient unanimes, ils ne souhaitaient pas se mettre en infraction avec la loi électorale et surtout la police ne faisait aucun cadeau à personne. Mieux, certains avaient peur de se faire embarquer par la police sous prétexte de tenter d’influencer les électeurs. La peur du gendarme a marché à fond ce 20 novembre en Haïti. Dans les régions dévastées par les calamités du mois d’octobre, la journée électorale a servi de distraction pour certains. C’était presque comme une fête qui leur permettait de rencontrer des gens qu’ils n’avaient pas vus depuis longtemps. Surtout, les lieux de vote avaient été reconsidérés. Sous les tentes et parfois sous la pluie dans la Grand’Anse, les gens même peu nombreux avaient manifesté leur envie de choisir leurs dirigeants pour les prochaines années. En revanche, mises à part les difficultés de certains électeurs pour trouver leurs Bureaux, un groupe de policiers surtout s’est plaint auprès des responsables du CEP de n’avoir pas pu voter. Renseignement pris, ces policiers, selon le CEP et la hiérarchie policière, avaient refusé de donner leurs numéros de cartes CIN au préalable afin d’identifier leur lieu de vote ou de faciliter leur accès aux Bureaux de vote là ils étaient affectés. Afin d’éviter les fraudes et les abus, le CEP avait interdit d’accès quiconque même les membres de la police nationale à un Bureau de vote s’il n’est pas porteur de sa Carte électorale, la fameuse carte CIN. Pensant pouvoir passer outre, la majorité de policiers avait refusé de le faire. Du coup, très peu ont pu remplir leur devoir de citoyen. Les observateurs et les organisateurs avaient les yeux rivés sur les villes de Petit-Goâve, GrandGoâve, Gonaïves, Mirebalais où, en général, les candidats faisaient parler leurs armes et tentaient de manipuler les électeurs en leur faveur. Tout s’est Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 A la lumière de ce qui s’est passé dimanche 20 novembre en Haïti, il n’y a pas de doute que la population voulait en finir avec ces élections même si elle a un peu boudé le scrutin passé dans la sérénité et la concorde. Le comportement des candidats et de leurs partisans a été exemplaire. C’était une journée où, dans l’ensemble, la population a voté dans le calme sur toute l’étendue du territoire entre 6 heures du matin à 16 heures, heure locale. Dans certains endroits où l’opération avait débuté un peu plus tard, les Bureaux sont restés ouverts jusqu’à 17, voire 18 heures. Mais au moment de la fermeture des Bureaux et quand on devait commencer à la procédure d’ouverture des urnes, une panne géante d’électricité s’est abattue sur trois départements, le Centre, l’Ouest et une partie de l’Artibonite. Panique, soupçon et émoi ont tout de suite envahi les populations de ces régions. On craignait le pire. Durant trois heures, la capitale haïtienne et la région métropolitaine étaient plongées dans le noir complet. C’est à la lueur de bougies qu’on a commencé le dépouillement. D’ailleurs, dès le lendemain matin, une rencontre s’est tenue au Palais national autour du Premier ministre, Enex JeanCharles, en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), en présence du Président provisoire Jocelerme Privert et de son Cabinet privé. Plusieurs ministres ont pris part à la réunion entre autres, le ministre Camille Jr. Edouard (Justice), François Anick Joseph (Intérieur), Jacques Evelt Eveillard (Travaux Publics), Himmler Rébu, (Secrétaire d’État à la Sécurité Publique). Enfin, le Directeur Général de la Police nationale d’Haïti, Michel-Ange Gédéon, Aramick Louis, Conseiller en Sécurité du Président de la République, le Directeur Général de l’Electricité d’Haïti (EDH), Garry Valdemar afin de faire la lumière sur les différents incidents, certes mineurs, signalés pendant et après le vote particulièrement sur cette affaire de coupure de courant et l’incendie qui a ravagé un marché sur la Route de Frères à Pétion-Ville le dimanche soir en marge du dépouillement. La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a été instruite d’enquêter également sur les causes réelles ayant occasionné les perturbations sur le réseau de distribution de l’EDH dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le Département du Centre et la ville des Gonaïves. Outre que l’on votait pour le poste de Président de la République, les électeurs devaient aussi porter leur choix sur 25 députés et 16 sénateurs. Pour s’assurer du bon déroulement des élections sur le plan sécuritaire, le gouvernement n’avait pas lésiné sur les moyens et innovations technologiques. En effet, dans la région de Portau-Prince, des Caméras de surveillance avaient été installées dans des points stratégiques et devant l’entrée de certains Centres de vote afin de pouvoir réagir à toute sorte d’incident. Il était question d’utiliser même de Drones aux alentours de la plupart des Centres de vote. On ne sait pas si le pouvoir était passé de la parole aux actes, mais nous, nous n’avions pas repéré ces engins volants au moment du vote bien qu’on en ait déjà vu dans le ciel de Port-auPrince ou de Pétion-Ville surtout le soir, utilisés forcément par des riches particuliers. Par contre en ce qui concerne des caméras de surveillance, on peut confirmer leur présence surtout dans les parages de la Primature (Villa d’Accueil) à Musseau et non loin du Ministère des affaires étrangères du côté de Delmas 60 toujours à Musseau. Mais, malgré de grands moyens mobilisés, cela n’a pas dissuadé les perturbateurs de poser quelques actes d’incivilités. En gros, 43 personnes ont été appréhendées un peu partout le jour du vote et quelques armes à feu ont aussi été saisies. Sinon, aucun grand incident majeur. C’est le maitre mot des organisateurs et c’est aussi le constat de tous les observateurs haïtiens et étrangers. En un mot, tout le monde reconnaît que le Conseil Electoral Provisoire, sous la houlette de son emblématique Président, Léopold Berlanger, a gagné son pari de réaliser un scrutin plus ou moins acceptable dans des conditions extrêmement difficiles surtout dans les trois départements sinistrés de la presqu’ile du Sud. Mais, ce quasi sans faute laisse certains perplexes. Ils ne sont pas convaincus qu’il n’y a pas eu de la part de certains individus la volonté de frauder massivement. Des candidats, en effet, sont montés au créneau pour mettre en doute dès le lendemain certains aspects de la journée du vote qu’ils estiment suspects. Ils pointent du doigt avec raison malheureusement, une liasse de bulletins de vote signés et annotés en faveur d’un candidat ainsi que d’autres bulletins blancs signés par les membres du Bureau de vote retrouvés au Centre de vote de l’école Saint Jean Bosco du Cap-Haïtien. Afin de dissiper tout malentendu, le juge de Paix de la Section Sud a été appelé sur place pour dresser le constat en présence des observateurs électoraux et de la presse. Ces candidats se demandent s’il n’y a pas d’autres cas de ce type qui ont trompé leur vigilance à travers tout le pays. Un courrier en ce sens a été adressé au Président du CEP par Génard Joseph le Coordonnateur National de la Plateforme VERITE de l’ex-Président René Préval. En revanche, le candidat à la députation pour la ville de l’Arcahaie, Lucien Jura, ancien Porte-parole du Palais national sous l’Administration de Michel Martelly a été victime d’une méprise aux conséquences graves. Puisque sa photo a été imprimée sur les bulletins pour la députation de la ville de Jérémie dans la Grand’Anse. Par contre, aux accusations de fraude portant sur le Centre de vote du Lycée national de Pétion-Ville, c’est le Directeur Exécutif du suite à la page(19) ETI Reliable Income Tax Services Ernst Blanchard 25+ years of experience LEARN A NEW LANGUAGE with RINCHER’S SYSTEM • Individual • Corporation • Self-Employed • Non-Profits • Partnerships • LLCs Spanish ● English ● French ● Kreyòl We Speak: English, Kreyòl, French, Spanish 327 E. 52nd Street (between Linden & Church) Brooklyn, NY 11203 718.922.2537 office 917.681.6531 cell [email protected] Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs Price range: only $25 - $35 Write, call, email, or visit: Universal Book Store (formerly Rincher’s Book Store) 2716 Church Avenue, Brooklyn, NY 11226 718.282.4033 Email: [email protected] Haiti Liberté/Haitian Times 3 Mort de Fidel Castro: deuil national et hommages Adieu camarade et ami Fidel, toi qui as fait trembler l’empire ! Adieu Fidel, mission accomplie C ’est avec douleur et consternation que le monde entier, particulièrement le monde des déshérités, a appris de la bouche même de Raúl Castro, Président des Conseils d’État et des ministres, premier secrétaire du Parti communiste cubain, a appris la mort du père de la révolution cubaine Fidel Castro Ruz survenue à La Havane, à l›âge de 90 ans, le vendredi 26 novembre à 22 heures 29 (heure locale). Le président cubain n’a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que Fidel Castro serait incinéré « dans les premières heures » de la journée de samedi, écartant de fait toute exposition du corps du « Lider Maximo » au public. Le Conseil d’État de la République de Cuba a déclaré neuf jours de deuil national, à partir de 06h00 du 26 novembre à 12h00 le 4 décembre 2016 La Mission permanente de la République de Cuba informe qu’un livre de condoléances sera placé dans son local, située au 315, avenue Lexington, NY 10016, du lundi 28 novembre au dimanche 4 décembre, de 9:00 a.m. -1:00 p.m. et de 3:00 - 6:00 p.m. Les cendres de Fidel Castro, seront enterrées le 4 décembre à Santiago de Cuba, ville orientale de Cuba, berceau de la révolution, après une procession de quatre jours à travers l’île. Une commission d’organisation des funérailles spéciales a annoncé samedi matin que les cendres du « Comandante » reposeraient comme attendu au cimetière de Santa Ifigenia, qui abrite déjà la tombe du héros national de l’indépendance Jose Marti. Auparavant, une procession traversera Cuba du 30 novembre au 3 décembre, suivant en sens contraire le trajet de la « Caravane de la liberté», trajet durant lequel Fidel Castro avait relié voici 58 ans Santiago à La Havane, où il entra en triomphateur le 8 janvier 1959. Pendant les journées de lundi et mardi, ses cendres seront exposées au mémorial José Martí, sis dans la capitale sur la Place de la Révolution, une vaste esplanade où Fidel Castro a prononcé nombre de ses mémorables discours. À cette occasion, « la population de la capitale pourra rendre un hommage mérité » au Lider Maximo, qui a dirigé Cuba pendant près d›un demi-siècle. Mardi à 19 h, La Havane pourra saluer une dernière fois le père de la révolution cubaine au même endroit, avant le départ des cendres pour un périple d’un millier de kilomètres vers la deuxième ville du pays. Une fois à Santiago - seule cité cubaine ayant reçu le statut de « ville héroïque » pour sa contribution au renversement du dictateur Fulgencio Batista en 1959 - une nouvelle « cérémonie de masse » sera organisée le 3 décembre sur la place Antonio Maceo. Des centaines de milliers de Cubains se sont recueillis, émus, lundi sur la célèbre place de la Révolution à La Havane face aux portraits Fidel Castro, premier acte d’une semaine d’hommages rendus au «Comandante» mort vendredi à 90 ans. Les funérailles proprement dites, auxquelles devraient assister de nombreux dignitaires et personnalités du monde entier, seront organisées le lendemain à partir de 7 h. Durant les neuf jours de deuil, le Conseil d’État, a décrété que « cesseront les activités et spectacles publics et que le drapeau national sera mis en berne ». De même, « la radio et la télévision nationales maintiendront une programmation informative, patriote et historique », a précisé le Conseil d’État, présidé par Raul Castro. Le point de départ a été donné par une salve de 21 coups de canon depuis le fort qui surplombe la baie de La Havane. La foule a ensuite défilé devant des portraits en noir et blanc du père de la Révolution cubaine. Contrairement à ce qui était attendu, l’urne contenant les cendres de l’ex-président cubain ne sera pas présentée au public. Le défilé doit se poursuivre jusque dans la soirée, puis reprendre pendant quelques heures mardi matin. Partout dans leur île, les Cubains étaient aussi invités à signer des registres dans un millier d’écoles, d’hôpitaux et d’autres bâtiments publics pour «jurer» de respecter leur «engagement à préserver le legs du Commandant en chef et à défendre les conquêtes de notre révolution». Larmes aux yeux ou véritables 4 Une femme pleurant le départ de son Guide et leader Les cendres de Fidel Castro, seront enterrées le 4 décembre à Santiago de Cuba, ville orientale de Cuba, berceau de la révolution Par Frantz Latour J Mandela avait réservé son premier voyage hors d’Afrique du Sud à Fidel Castro e te salue camarade Fidel, toi l’ami qui a guidé, conseillé et aimé les «damnés de la terre». Je te salue par-delà l’éternité, toi qui fus un guérillero farouche, brave, déterminé, porteur de lumière à tout un peuple qui, de sa nuit de désespoir, n’attendait que le cliquetis des armes pour se joindre à toi. «Les guérilleros viennent de la nuit Leurs armes sont la lumière» L’image du guérillero barbu de la Sierra Maestra ne nous a jamais quittés, nous les humanistes, les progressistes, les communistes, nous qui avons toujours rêvé de belle amour humaine, de liberté, de victoire sur l’ennemi impérialiste. L’étincelante image du guérillero barbu de la Sierra Maestra déterminé à se battre jusqu’à la victoire finale ne les a jamais quittés non plus, eux les pauvres, les déshérités, les travailleurs d’usine, les descamisados, les laissés-pour-compte, les sans-terre, les sans-domicile, les sans-métier, les sans-avenir, les sans-es- poir. Car dans la broussaille de cette barbe, ils voyaient tapis tes projets socialistes, tes longs discours qui seraient leur raison de croire en un monde meilleur. Parti de ce petit coin de canne à sucre de l’Oriente qui a pour nom Birán, que de chemins n’as-tu parcourus jusqu’à cette Havane de politiciens véreux, de coups d’État, de bordels, de casinos et autres maisons de jeux où venaient se prélasser, se délecter, une clientèle yankee, avide de plaisirs, de jouissance passagère, une clientèle insouciante, ignorante des maux du capitalisme, péché mortel d’une société en décadence; jusqu’aux salles de classe de l’Université où tu t’es promené sous les arcanes de la dialectique marxiste. La Havane, arrière-cour et bordel à la fois du grand voisin du Nord. La Havane prostrée dans la nuit de l’exploitation à outrance de sociétés capitalistes qui contrôlaient la vie du pays. La Havane des nuits de plaisir, d’ivresse, d’alcool, de poker, pour les plus riches. La Havane des nuits de malheur, de faim, suite à la page(15) Les forces impérialistes et corruptrices ont choisi ! La photo en noir et blanc du leader maximo ornant le siège du cérémonial, Place de la Révolution à La Havane scènes de pleurs, les inconditionnels de Fidel laissaient parler leur émotion, tandis que le point culminant de ces hommages sera les funérailles dimanche à Santiago de Cuba (est) de l’ex-président, figure de la Guerre froide qui a forgé le destin de son pays avant de céder le pouvoir à son frère Raul en 2006, pour raisons de santé. «Notre commandant est passé à l›immortalité», assure sur la place de la Révolution Pedro Alvarez, un professeur d›université de 36 ans. Il y défile devant l›un des trois portraits en noir et blanc de Fidel Castro installés sur la vaste esplanade d›où la voix du Lider Maximo a souvent résonné à l’occasion de tonitruants discours. Le président français François Hollande a estimé que Fidel Castro avait « incarné la révolution cubaine », dans ses « espoirs » et ses « désillusions », mais il n’assistera pas aux funérailles. La ministre Ségolène Royal dirigera la délégation française au service funéraire. Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont rendu hommage au «Líder Máximo». Le président Barack Obama ne viendra pas à Cuba. Le premier ministre Justin Trudeau a profité de sa tribune au Sommet de la Francophonie, à Madagascar, pour évoquer le décès de Fidel Castro, qu’il a qualifié « d’ami de longue date du Canada et de [sa] famille ». Il a salué les liens « forts » entre le Canada et Cuba et transmis ses condoléances tant aux proches de l’ex-président cubain qu›à son peuple. Les dirigeants du Zimbabwe, Robert Mugabe, de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang, d’Afrique du Sud, Jacob Zuma seront présents, de même que l’an- Haiti Liberté/Haitian Times cien roi d’Espagne Juan Carlos, l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder ou les vice-présidents iranien et chinois. La gauche latino-américaine, à laquelle la révolution cubaine avait donné l’inspiration, sera représentée par les présidents d’Équateur Rafael Correa, de Bolivie Evo Morales ou encore du Nicaragua Daniel Ortega. En Afrique du Sud, l’hommage à Fidel Castro est unanime. Le président Jacob Zuma a salué «l’homme qui a dédié sa vie entière non seulement à la libération du peuple cubain(…) mais aussi à la liberté de tous les peuples opprimés à travers le monde ». « Il a contribué immensément à notre lutte, témoigne Solly Mapaila du parti communiste sud-africain, en dirigeant directement certains détachements pour s’assurer que nous remporterions notre combat et que nous serions libérés de l’apartheid. Il nous a fourni du soutien médical, il y avait ses docteurs et ses volontaires qui vivaient avec nous dans nos campements, qui se battaient à nos côtés et partageaient les mêmes rations de nourriture que nous. » La présidence sud-africaine s’est engagée à soigner les liens avec Cuba, en mémoire de Fidel Castro. « L’Afrique du Sud bénéficie de la solidarité et des relations établies avec Cuba. Un grand nombre d’étudiants sont là-bas en train de suivre des études de médecine pour venir ensuite exercer dans nos communautés rurales, où beaucoup d’entre nous pensent qu’il est humiliant de travailler », déclare Gwede Mantashe, secrétaire général de l’ANC. Actuellement près de 3 000 jeunes sud-africains étudient la médecine à Cuba. suite à la page(12) La conférence de Presse du CEP pour annoncer les résultats préliminaires des presidentiels Par Marie Laurette Numa C ’est une déception sans surprise! Rien de surprenant, tout s’enchaine pour atteindre des objectifs programmés d’avance. On l’a bien vu quand le Conseil électoral Provisoire de Léopold Berlanger commençait hier soir vers 10h30 sa conférence de presse. Ainsi après les introductions de Berlanger où « il invite tout un chacun à se cantonner dans les limites de ses attributions. Selon lui, tout s’est fait selon le respect de la loi et de la Constitution. Il a été suivi du directeur du Centre de Tabulation Robenson CHERILUS qui de sa part a donné quelques explications sur les procès-verbaux en faisant savoir que « Sur un total de 11 993 procès-verbaux, 22 % ont été soumis à un examen approfondi, à l’issue duquel 1,252 PV ont été mis à l’écart (en quarantaine) ; ce qui représente 10% du total ». Pour signaler ensuite que dans les listes d’émargement, c’est seulement 1.71% d’électeurs qui Le président du CEP Léopold Berlanger au cours de la Conférence de Presse du lundi 28 Novembre 2016 ont mis leurs Cartes d’identification nationale (CIN) sans avoir leur signature, ce qui représente 514 électeurs sur un total de 29,981 ; de même, il y a d’autres électeurs qui eux-mêmes ont voté et également signé, mais le numéro de leur CIN est absent sur notre échantillon. Pour ce cas, il s’agissait de 121 électeurs sur suite à la page(17) Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Twa Fèy, Twa Rasin O! Donald Trump: reculades, dérobades, débandades Les revirements d’un ovni politico-médiatique Par Fanfan la Tulipe L es politiciens sont à craindre comme des «fusils de deux coups», dirait ma grand-mère paternelle. Ils n’ont qu’à remuer les lèvres pour savoir qu’ils mentent. Pris la main dans le sac, ils nient, et, comble d’audace, ils se sentent outragés qu’on en ait voulu à leur…honneur. Ce sont des acteurs contrariés, toujours en quête d’applaudissements (et de louanges). Ils ont l’incroyable facilité de pouvoir se convaincre qu’en avançant eux-mêmes, ils font d’emblée progresser le peuple. Frédéric Dard, le romancier et dramaturge français, disait d’eux avec raison: « Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire, car il doit se souvenir de toutes les promesses qu’il lui faut oublier.» Donald Trump, populiste démagogue, tombeur d’Hillary Clinton aux élections américaines du 8 novembre écoulé, a bien appris de Dard et il va sans doute faire carrière. En effet, moins d’un mois après avoir été élu président des États-Unis au grand dam de son adversaire démocrate, il a déjà commencé à oublier certaines de ses promesses électorales, du moins à en polir leurs contours pas mal rugueux, ou même blessants. Autrement dit, il a commencé à reculer, à se dérober, à tyouler, soit à demi-mot, soit avec autant d’aplomb qu’il mettait à mentir pendant la campagne électorale. À ses suppléants il laisse le soin de faire avaler l’entière dose d’asowosi de ses volte-face, de ses reculades et tyoulades. Donald Trump ne s’embarrasse pas du «politiquement correct». Il parle à tout va et sème à tout vent. Il a le verbe fracassant, d’une fracassance telle que, au départ, en déclarant sa candidature à la présidence, il tonitruait son intention de faire construire un mur de séparation sur la totalité des 3200 kilomètres de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, «le plus grand mur que vous ayez jamais vu». Et afin que nul mexicain n’en ignorât, ce sont les Mexicains eux-mêmes qui devront en assurer le coût. Éventuellement, mettant de l’eau dans le vin de ses délires muraux, il fait marche arrière. Il a fini par changer son fusil d’épaule. Le candidat estime désormais que la moitié (1600 kilomètres) suffira, en raison des reliefs faisant office de barrière naturelle. Il se contenterait même, par endroits, d’une simple «clôture», comme il en existe déjà. Mais si la longueur est connue, la hauteur reste elle à géométrie variable : 35 pieds (10,5 m), 40 pieds (12 m), 55 pieds (16,5 m), voire... 90 pieds (27 m), au gré des délirances murales de Trump. Sur la question du coût de l’ouvrage, le public nage encore dans le flou. Après avoir évoqué 4 milliards de dollars, l’ex-candidat a parlé de «6 ou 7, probablement 8, «10, peut-être 12», pour finalement se stabiliser à «environ 10» milliards de dollars. Architectes et ingénieurs jugent toutefois ce budget intenable. Compte tenu de l’infaisabilité de cette «grande muraille de Trump» et de l’imprévisibilité de son auteur, il est à craindre un revirement spectacu- Hillary Clinton, candidate évincée aux élections américaines de novembre: celle dont les magouilles sont à l’origine des falsifications des résultats électoraux de 2010 ayant facilité la victoire de Michel Martelly, alias Sweet Micky, comme président d’Haïti laire du futur preyidan. Au son des trompettes de Jéricho, enfin, je voulais dire de la clameur populaire, la «muraille» s’écroulera avant même d’avoir existé. Au début, Trump n’avait aucun état d’âme pour le recours à la torture contre des prisonniers, en particulier ceux soupçonnés de terrorisme. Attrapez-les par le cou et faites semblant de vouloir les noyer, nom de Dieu ! Trump était donc favorable au retour du waterboarding, du supplice de la baignoire, cette technique de simulation de noyade, «et bien pire». Mais alors, à la rongnaille, survint l’ancien général James Mattis, possible secrétaire à la Défense, qui susurra à l’oreille du candidat, aujourd’hui président élu, n’avoir jamais trouvé la torture «utile». Alors, à partir de désormais jusqu’à dorénavant, Trump n’est plus en faveur de la noyade. D’autant qu’il a découvert que « les Etats-Unis sont liés par des lois et des traités et je ne demanderai pas à notre armée ou à d’autres responsables de violer la loi». N’est-ce pas ? H i e r encore, Donald J. Trump demandait l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis. Implicitement, sinon explicitement, il les assimilait tous à des terroristes. Mais Allah veillait aux portes de l’islam. Il chevaucha Trump, le rigoisa par devant et par derrière, lui fit sortir plein de regrets par les nasaux et finalement adoucit les hennissements de l’animal qui se mit à préconiser le «filtrage extrême» (sic). Puis de calbindage en reculade, de dérobade en débandade, le mec finit par se résigner à «suspendre temporairement l’immigration de certaines des régions les plus dangereuses et instables du monde qui sont connues pour exporter le terrorisme». Les connaît-il lui-même ? Après avoir promis d’expulser les quelque 11 millions de sans-papiers, sans-souci, sans-logis, sansle-sou, sans emploi, sans-abri, sans lendemain, sans la parole, sans espoir, sans anyen présents aux EtatsUnis, évoquant même une force dédiée à cette tâche, l’ex-candidat à la présidentielle a ensuite semé le trouble dans son camp en déclarant qu’il pouvait «y avoir un assouplissement car nous ne voulons pas faire de mal aux gens». Alors là, c’est peut-être le Saint Esprit, et non pas Allah, qui a dû lui passer un savon et lui aurait fait comprendre que tout moun se moun. Alors, ce ne seront plus 11 millions qui devront partir, mais bien ces maudits «immigrés criminels illégaux, notamment les Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Donald Trump, populiste démagogue, tombeur d’Hillary Clinton aux élections américaines du 8 novembre écoulé, a bien appris de Dard et il va sans doute faire carrière centaines de milliers qui ont été remis en liberté sous l’administration Obama-Clinton». Ceux qui avaient gobé toutes les promesses de Donald Trump au pied de la lettre commencent à froncer les sourcils et à se poser des questions : où sommes-nous gardes ? Depuis son élection surprise, le 8 novembre, le gros bonnet de la construction joue la modération sur certains sujets clés. À croire que le candidat Trump, adepte des propositions extrêmes, à l’emporte-pièce, s’est assagi, laissant au fur à mesure la place au futur chef d’État pragmatique et prêt au compromis. Compromis ou compromission ? Rien ne peut étonner d’un politicien, champion en coups bas, en déloyauté, indignité, fausseté, malhonnêteté. Hier, Trump se délectait du surnom de Crooked Hillary (Hillary la véreuse) donné à sa rivale démocrate. Pendant des mois, il a dépeint l’ancienne première dame comme la candidate la plus corrompue de l’histoire, et n’a eu de cesse de marteler que le scandale des emails privés de la crooked femme était «plus gros que le Watergate». À chacun de ses meeting, lorsque Trump mentionnait le nom d’Hillary Clinton, la foule scandait andenmon et en chœur: «Lock her up!» («Enfermez-la!»). Et lors du deuxième débat télévisé entre les deux candidats, Trump avait promis, en cas de victoire, de nommer un procureur spécial pour relancer l’enquête sur l’«emailgate» et les soupçons de conflits d’intérêt autour de la Fondation Clinton. Pour Trump et ses partisans chauffés à blanc, c’était toujours l’extase, l’enivrement, l’euphorie, l’ivresse, l’exaltation, le vertige. Mais c’était sans compter sur les revirements soudains de l’homme. C’était aussi, peut-être, sans compter sur un puissant wanga dont Hillary se serait munie lors de sa tournée nocturne chanpwèl pour pistonner Martelly en 2010. Qui sait ? Ne dit-on pas que le mal existe ? Hillary a dû faire un va wangatant nocturne sur Trump, à l’insu de ce dernier. L’animal se serait alors ramolli, aurait perdu de sa bandition enfermante et aurait décidé de ne pas lock her up, de ne pas emprisonner sa rivale. Il y a aussi le fait que les coquins se reconnaissent à cent lieues à la ronde, et les effluves wangates auraient fait le reste…. Ainsi, Donald Trump pleinement wangaté et desounen a confié sa volonté d’«aller de l’avant», de ne pas «faire souffrir les Clinton», surtout Hillary, et de laisser à cette dernière le temps de lécher et de soigner son échec saignant par toutes ses blessures. Les poursuivre en justice, a-t-il ajouté, «diviserait énormément le pays». La pilule a été amère pour ne pas dire anmè pour l’extrême-droite dont un site, le Breitbart News, a qualifié le revirement de Trump de «promesse brisée». En passant, l’ancien patron de ce site n’est autre que le très conservateur Steve Bannon, soupçonné de racisme, de xénophobie, et nommé conseiller stratégique du futur président Trump. Nous sommes dans les zen. Kenbe do m, mezanmi. Quant au site Judicial Watch, il s’agit tout simplement de «trahison d’une promesse faite au peuple américain». Les climato-sceptiques pullulent dans les rangs républicains. Ils ne meurent pas encore de scepticisme, mais tous en sont atteints, comme contaminés. Trump qui n’avait pas été vacciné au temps où il était un Démocrate avait lui même qualifié le réchauffement climatique de «canular», un truc canulant, inventé par les Chinois pour rendre l’industrie américaine moins compétitive. En mai dernier, lors d’un discours consacré à sa politique énergétique, Donald Trump avait déblatéré, vitupéré, pesté, tempêté, tonné, fulminé contre des «règles climatiques draconiennes» et promis «d’annuler» l’accord de Paris sur le climat et de couper les financements à tous les programmes de l’ONU sur ce thème. De profundis Marrakechi, des profondeurs de Marrakech, ville du Maroc où s’est tenue la COP 22*, les plaintes, les revendications, les dénonciations, les protestations, les récriminations ont plu drues, et leurs échos sont parvenus aux oreilles de Trump. Il s’est alors produit en lui un début de décanularisation. Et Trump a laissé planer le doute sur ses intentions. Répondant à un journaliste du Times qui l’interrogeait sur l’avenir de l’accord de Paris conclu fin 2015, il a dit : «Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question». Sans doute, il promet d’annuler les restrictions environnementales sur le charbon, le gaz et le pétrole de schiste, il reconnaît toutefois l’impact des activités humaines sur le climat. «Je pense qu’il y a un lien, il y a quelque chose, mais tout dépend dans quelle mesure» (sic), a-til déclaré. Si la «mesure» de Trump est pareille à celle de Manno qui, après avoir perdu connaissance, un jeudi, en revenant du catéchisme, avait réclamé yon galon pour boire ak mezi, il faut parier que Trump finira par avouer qu’il s’était trumpé, et qu’il prendra toutes les mesures pour faire avancer la prochaine COP qui doit avoir lieu à la fin de 2017. Nous n’en sommes pas au dernier revirement de Trump. Habitué à montrer du doigt les «fieffés magouilleurs» de la grande presse, capable dans la même journée de traiter le New York Times de journal «menteur» et «malhonnête», d’annuler puis de rétablir un rendez-vous prévu avec ses journalistes avant finalement de clamer «son énorme respect» pour le quotidien new-yorkais, le mec reste un singulier personnage, un oiseau à la fois diurne et nocturne, un «ovni politico-médiatique» dont le trait de tempérament le plus constant, le plus spectaculaire est l’imprévisibilité. Bonne chance America ! *Le sigle «COP» signifie Conférence des Parties. Il fait référence aux 196 signataires de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique entrée en vigueur en 1994. Depuis, chaque année, les «parties» se sont rencontrés dans différents lieux en fin d’année pour discuter d’un accord mondial visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principale raison pour laquelle les températures moyennes mondiales ont augmenté. La réunion de Paris en novembre-décembre 2015 a été la vingt-et-unième de cette série, d’où le nom de COP21. Celle de Marrakech est la 22è. Les îles Fidji seront les organisateurs de la prochaine conférence internationale sur le climat, la COP23, mais cette dernière, qui aura lieu fin 2017, se tiendra exceptionnellement à Bonn (Allemagne) 26 novembre 2016 RINCHER Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates Universal Book Store Languages • Religious • Political • History • Educational Radio Optimum Mondiale Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles Tel: 718-363-1585 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 2716 Church Avenue, Brooklyn, NY 11226 (718) 282-4033 Email: [email protected] Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl Ochan pou kanmarad Fidel ki janbe! Nòt Fowòm politik sosyopwofesyonèl pwogresis ayisyen pou salye memwa ak batay kòmandan Fidel Kastwo. Kamarad Fidel, te yon bon modèl konbatan pandan tout lavi l, li rete ak konviksyon l, jiskaske li ale. Li ale men li kite anpil bon egzanp pou nou menm ki nan batay toujou imite. Kamarad Fidel, ale repoze w byen vivan : moun k ap goumen pa mouri. K òmandan Fidel Kastwo mouri nan lannwit vandredi 25 novanm 2016. Se youn nan pi gwo konbatan nan lame emansipasyon Limanite ki fè vwèl fwa sa. Se yon gwo senbòl, yon gwo moniman vivan pou Limanite ki kite n. Depa sa a kite yon gwo vid pou tout moun ki kwè yon lòt sosyete, yon lòt Monn posib san eksplwatasyon, san dominasyon, san lopresyon, san enjistis, san inegalite rich ak pòv. Fowòm lan koube l byen ba pou salye memwa ak batay potorik gason sa a. Fidel se yon nonm ki depi nan laj jèn gason – li te gen 26 lane lè l fonde Mouvman 26 jiyè – te pran yon angajman san bout pou batay pou chanje lavi moun nan peyi Kiba – alepòk menm jan ak nan peyi nou jodi a – se enperyalis meriken mete ansanm ak tchoul lokal yo ki t ap taye banda sou do mas travayè nan peyi Kiba. Gwo mobilizasyon revolisyonè nan lane 1958-1959 pral pèmèt konstwi fòs pou ranvèse tandans la. Konsa yon ti peyi nan Karayib la, yon zile ta pral ranmase karaktè l epi rache Hasta la victoria siempre Comandante ! Moun ki siyen : Fowòm politik sosyopwofesyonèl pwogresis ayisyen salye memwa ak batay kòmandan Fidel Kastwo destine Pèp li ak peyi nan men kolonyalis yo. Malgre 50 lane pwopagann ak entoksikasyon nan medya machòkèt yo, anbago ekonomik ak sere boulon ; sou rejim revolisyon sosyalis la, tout moun Kiba rive konn li ak ekri kòmsadwa, tout moun nan peyi a gen kay pou yo rete, tout moun jwenn manje pou yo manje, tout moun jwenn bonjan laswenyaj epi pou kesyon lwazi menm, lakilti ak divèstisman se pa pale. Mize ak espektak pou timoun, granmoun fè kenken. Peyi Kiba pami peyi kote moun viv pi lontan epi viv pi byen sou planèt la. Yon aspè ki enpòtan anpil se dimansyon entènasyonalis revolisyon sosyalis la ak Fidel anpatikilye. Kit se an Afrik, nan Amerik Latin oubyen nan Karayib la, jefò Kiba pou ede divès peyi batay kont enjistis, lamize ak lesplwatasyon pou soti anba dominasyon enperyalis la se bonjan men kontre san mank nan respè youn pou lòt. Sa pou n kenbe seke Fidel se te yon revolisyonè sosyalis ki pa t nan kwèdèk, yon nasyonalis ak antienperyalis radikal epitou yon gwo entènasyonalis, yon gwo zanmi Pèp peyi Ayiti k ap batay pou chanje lavi moun kap sibi lenjistis ak opresyon. Menm jan ak Papa nasyon nou an Desalin, non Fidel Kastwo vin tounen yon senbòl, moun k ap defann sistèm peze souse a toupatou sou latè, pè pwononse. Yo deranje lè yo tande non “Fidel Castro site. Yo te rayi li, yo denigre li. Enperyalis yo mete ak konze anndan tankou deyò peyi Kiba òganize plizyè santèn tantativ (omwens 638 fwa) pou etenn souf li. Tout toujou echwe akòz disiplin revolisyonè potorik gason sa a te toujou pratike nan lavi li. ‘‘Moun k ap batay pa mouri’’ se ak bèl pawòl sa nou menm manm Fowòm lan ap fèmen ochan sa. Batay Fidel ak lavi l, konstans li, disiplin li ak entranzijans nan defann enterè Pèp peyi Kiba ak malere-malerèz toupatou sou Latè kont lesplwatasyon laboujwazi ak enperyalis la ap rete yon sous enpirasyon pou nou tout ki kontinye panse epi k ap aji pou konstwi yon lòt Monn. BELFLEUR, Jean Willy, Filozòf, Nòmalyen Siperyè, Pedagòg BOSSÉ, Biltonn, Sikològ, Anseyan CASSÉUS, Asline, Enfòmatisyèn, Achivis CASSÉUS, Luckner, Edikatè, Literè CELESTIN, Reynold, Jewograf, Antwoposyològ CHERY, Pierre-Michel, ekriven, Akademisyen DARBOUZE, James, Filozòf, Travayè endepandan, Amenajis teritwa DESCIEUX, David, Ekonomis ETIENNE, Jean Odile, Jewograf, Pwo- fesè LUCIEN, Georges Eddy, Doktè nan Istwa, pwofesè-chèchè LAUROLE, Sony, Jewograf, Anseyan LÉONÈS, Cenadin, Enjenyè, Edikatè MATHIEUX, Frantz Junior, Antwoposyològ, Anseyan NUMA Guy, Edikatè popilè, Travayè sosyal PAUL Emanuela, Sosyològ, Feminis PETI-JEAN, Derinx, Antwopososyològ, Anseyan PETIT-FRÈRE Dieulermesson, Editè, Literè PETIOTE Djimy, Literè, Anseyan PIERRE-TOUSSAINT, Jean Médy, Jesyonè, Travayè endepandan PROVIDANCE, Nélio, Ekonomis, Anseyan ST-VICTOR, Salvatory, Administratè Pou otantifikasyon PROVIDANCE, Nélio : 3887-9990 CHERY, Pierre-Michel : 3401-6812 Pòtoprens, nan dat 26 novanm 2016 Ochan pou kòmandan Fidel Kastwo Ribanbèl Militan Konsekan Ribanbèl Militan annavan Move nouvèl ateri nan kay la Move nouvèl tonbe lakou Kiba Koumandan Kastwo travèse laba L travèse papòt ginen byen lwen Lwen anba fon dlo nanm li tounen An n chante pou li Hasta Luego Nan bèl kout kòn Ayibobo Pou kòmandan Fidel Castro Onz prezidan koulè yannki Onz prezidan lodè simagri Onz prezidan nanm salopri Onz prezidan sèvo masimadi Onz prezidan machwè zonbi Onz prezidan fon kè diktati Onz prezidan chèf bandi Kanpe sou Kiba an dandi Fè Kiba monte kwamati Fè Kiba manje peripesi Krache kou grenn lapli Sou memwa Jose Mati Men w di viv bon lavi Viv lavi pou lòt peyi Onz prezidan chèf mafya Onz prezidan mazanza Onz prezidan awousa Galgari san Che Gevra Men pa janm fè Kiba kaba Syèk anbago pasi pala Kiba pa janm pa olala Sissan tantativ sasinay Onz prezidan zagoloray Sissan tantativ deblozay Onz prezidan zagribay Sissan tantativ maspinay On prezidan onz pil pay W toujou kanpe ayayay Pou pèp sispann pase tray Pou pèp sispann anba pay Pou divòse ak pil miray W mèt ale gason gwo lobo Ak yon bèl boukè ayibobo W mèt ale gason komabo W mèt ale kòmandan Castro Ale ak yon bèl Hasta Lwego W mèt ale na va kwaze anwo W mèt ale na wè nan dlo Sodo Ale na wè bò lanmè Marigo J. Fatal Piard Onz gouvèlman aloufa Onz prezidan pil fatra RADIO SUD INTERNATIONALE Suivez tous les samedis "ca se dit cette semaine " SUR RSI DE 21H (3H-Haïti-USA) A 23H. www.radiosudinternationale.com RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph RADIO FREQUENCE PARIS PLURIELLE , 106.3 FM, www.rfpp.net 6 Haiti Liberté/Haitian Times Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Perspectives Fidel Castro : le Géant qui a fait trembler les États-Unis ! Par Robert Lodimus L a mort du Leader maximo, Fidel Castro, survient à un moment où la République d’Haïti s’apprête à affronter une autre crise électorale qui risque cette fois-ci de la basculer dans l’explosion sociale. Nous avons appris avec des larmes dans la gorge la triste nouvelle que nous attendions depuis longtemps dans l’anxiété et dans l’angoisse. Au fur et à mesure que les mois et les saisons défilaient dans le paysage politique, nous savions que la fin du Grand Guerrier était proche. Il n’apparaissait plus en public. Fidel n’a même pas pu recevoir le fils de son ami Pierre Eliott Trudeau en visite à la Havane, en l’occurrence Justin Trudeau, devenu à son tour Premier ministre du Canada depuis le 4 novembre 2015. La voix généreuse et charitable du « Dernier des Mohicans » qui s’élevait avec fermeté pour se porter à la défense des pauvres s’est éteinte doucement à la Havane, au milieu des siens. Le Géant a fermé les yeux sur un monde qui se porte de plus en mal. Fidel a écrit pendant ces dernières années des textes scientifiques, méthodiques qui mettent l’humanité en garde contre le danger d’une guerre nucléaire qui serait provoquée par la gourmandise et la rapacité des pays impérialistes. Miné par la maladie, son corps s’agrippait à la corde solide de sa mémoire vive et fertile. Lorsque les journaux des États-Unis, de la France, du Canada, etc., faisaient courir les rumeurs de son décès, du fait qu’on ne l’entendait pas, qu’il ne prenait pas la parole en certaines circonstances particulières et exceptionnelles, il répondait sagement qu’il consacrait ses vieux jours à la lecture et à l’écriture. Comme les illustres philosophes de l’antiquité, Le « Josué » du peuple cubain, celui qui a renversé les « murailles du Jéricho » de Batista allié aux « forces ténébreuses » de la Maison Blanche et du Pentagone, réfléchissait sur le devenir de sa Nation, celle qu’il a refondée dans le sang, et sur la destinée des masses populaires du globe terrestre. Est-il mort dans la sérénité de l’esprit ? Le « créateur » a-t-il été tout à fait satisfait de son œuvre sociopolitique ? Certes, il savait où il avait réussi. Mais comprenait-il où il avait échoué ? Les principes de la philosophie héraclitienne commandent à toutes les analyses et réflexions critiques de s’arcbouter à la logique antonymique. Dans une démarche intellectuelle méthodique, nous ne saurions considérer la « chose » sans son « contraire ». Jeune universitaire, Fidel Castro, instinctivement, voyait déjà le rôle essentiel que les dieux, – comme pour Achille, Thésée, Héraclès, Alexandre le Grand – lui avaient réservé dans le cheminement historique de son peuple. Il était aussi conscient de la direction idéologique qu’il lui fallait privilégier en vue d’offrir une chance de réussite à sa mission délicate. Il connaissait l’histoire des luttes révolutionnaires entreprises par des héros intrépides contre les intérêts hégémoniques des États-Unis en Amérique Latine. Augusto Sandino mena une guérilla farouche durant sept ans au Nicaragua, 1927-1934, afin de libérer ses compatriotes de l’État dictatorial appuyé par les marines du Pentagone. L’ambassadeur de Washington, Arthur Bliss Lane, planifia son assassinat qui survint le 21 février 1934. En Haïti, à la même époque, il y avait Charlemagne Péralte, Benoit Batraville et les cacos. Tous connurent une fin atroce. Nous aurions pu évoquer les sorts qui furent réservés au Mexique bien avant à Emiliano Zapata Salazar alias El Caudillo del Sur et José Doroteo Arango Aràmbula dit Pancho Villa. Fidel avait étudié dans ses moindres détails les conditions objectives et subjectives qui engendrèrent la Révolution d’Octobre 1917. Il découvrit que la prise du pouvoir par des intellectuels progressistes inféodés à un mouvement d’avant-garde éclairée était l’un des moyens les plus sûrs de Le Géant Fidel Castro Ruz a fermé les yeux sur un monde qui se porte de plus en mal. parvenir à orienter une société oppressée et opprimée vers le point cardinal des idéaux de changement. Il dévorait Hegel, Marx, Engels, Lénine, Trotski… Quand il eut lu le Manifeste du parti communiste, il fut enchanté. Il avait trouvé la voie révolutionnaire qu’il allait emprunter avec ses camarades de combat après avoir quitté la Sierra Maestra. Il est impossible de bâtir une Nation sans aménager auparavant une base idéologique, sans faire la somme des connaissances théoriques valables et utiles, sans revisiter les grandes pensées philosophiques des Platon, Aristote, Épicure, Sénèque, Locke, Saint Augustin, Héraclite, Marx, Mao…, qui aidèrent à façonner d’un endroit à l’autre, dans un sens ou dans l’autre, les civilisations anciennes et contemporaines. En rédigeant cette dernière phrase, nous avons pensé à notre pays qui se meurt dans l’incompétence et l’indifférence des universitaires haïtiens. Après avoir prononcé son discours célèbre par devant les juges impérialistes iniques, L’histoire m’acquittera, Fidel Castro, en prison réfléchit sur les causes et les conséquences de l’échec de l’attaque menée contre la caserne de Moncada. L’immaturité politique et militaire était au rendez-vous. Beaucoup de jeunes y laissèrent la vie. Et le chef en portait toute la responsabilité. Au nom de ces martyrs de la lutte du changement sociétal à Cuba, il se devait de se réorganiser, de continuer, de vaincre ou de mourir à son tour. Mais non de baisser les bras. D’abandonner. De renoncer à la force constructive et à la violence positive. Quel autre moyen disposait-il pour « déchouquer » les ennemis traditionnels des masses paysannes cubaines ? Lorsque les mots, les discours échouent, il faut agir autrement et différemment. Cela fait partie des droits imprescriptibles du « Souverain » de choisir les moyens de lutte conformes à ses attentes politiques et économiques. Comme nous l’avons souligné dans un texte précédent, il arrive un temps où l’individu doit faire le choix éclairé d’ « exister dans le déshonneur et la honte » ou de « mourir dans la dignité ». À la façon dont Etzer Vilaire, l’un de nos grands poètes l’exprima : « On ne vit pas au sein d’un peuple en agonie. …………………………………………. Et j’aime mieux mourir vaincu, mais indompté, Pauvre, mais noble encore et l’âme en liberté. » Après avoir purgé une partie de sa peine pour l’attaque de la caserne de Moncada, Fidel Castro rejoint au Mexique son frère Raul libéré et expatrié avant lui. Raul le présenta à l’Argentin Ernesto Guevara, jeune médecin et marié en 1955 à une femme progressiste, Hilda Gadea qui est décédée à la Havane le 11 février 1974. Cette économiste péruvienne, présidente de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA) joua un rôle de conseillère importante dans la préparation de l’expédition du Granma. 82 hommes embarquèrent dans une aventure armée et bouleversèrent le fonctionnement politique de la planète. À cause de Cuba, les États-Unis et l’empire soviétique passèrent à un cheveu d’une guerre atomique. Le récit de cette opération passionnante est dynamiquement et ingénieusement raconté dans Le livre des douze (1965) de l’écrivain Carlos Franqui, traduit de l’Espagnol par Jean Francis Reille, publié aux Éditions Gallimard. Les douze survivants du Granma ont réécrit l’histoire du peuple cubain. Nous avons eu le bonheur de déguster cet ouvrage dès le premier mois de notre exil à Montréal. Et depuis, nous avons dévoré plus d’une dizaine d’essais bien rédigés sur la Révolution castriste, de même sur celle des bolcheviks. Ce sont des époques hautement mémorables où la passion et la raison s’enlaçaient, s’accouplaient, copulaient pour dévier le cours de l’histoire vers le lit d’un projet audacieux qui véhiculait et imposait un rêve de bien-être généralisé. Des écrivains sans scrupule, soudoyés et appuyés par la CIA, ont rédigé des ouvrages biographiques dans lesquels ils ont tenté de salir la réputation du fils d’Angel Castro Argiz et de Lina Ruz Gonzalez. Serge Raffy, journaliste et écrivain français a publié Castro l’infidèle aux Éditions Fayard, en 2003. Son avant-propos donne déjà le ton : « Ce livre est l’aboutissement d’un long voyage dans le labyrinthe de Fidel Castro. L’ombre, malgré quelques rais de lumière, y est omniprésente. Est-ce une biographie, un long reportage, un roman vrai, un ouvrage à caractère historique ? Peut-être le mariage de tous les genres. Parmi les multiples obstacles qui se sont dressés sur ma route, l’un des plus grands fut sans doute le propre nom du Commandante Castro. « Fidel » est en effet un mot piège, il introduit une proximité, un lien de parenté peu propice à la distance et à la neutralité. Même les plus virulents des exilés de Miami, qui voudraient le voir finir sur une chaise électrique, l’appellent Fidel comme s’ils parlaient de leur cousin. Or Fidel Castro n’a pas l’esprit de famille. Ce n’est pas non plus un homme suite à la page(16) Fidel Castro : l’audace de la dignité Au nom des peuples en lutte, nous saluons ta mémoire Fidel! Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (REHMONCO) N ous saluons avec un profond respect le départ du géant de la révolution cubaine, le commandant Fidel Castro. Il a été pendant près de soixante ans un leader, un inspirateur, un homme de convictions qui, jusqu’au dernier moment de son existence, a cru qu’un autre monde était possible. Pour nous, peuples du TiersMonde, qui avons connu le génocide, l’esclavagisme, le colonialisme, qui subissons actuellement le néocolonialisme, peuples dominés du monde, exploités, martyrisés, expropriés, dépouillés de notre richesse, de notre mémoire, nous pour qui la vie constitue une vallée de larmes, un perpétuel combat, Fidel reste et restera l’allié fondamental, l’ami loyal, la conscience révolutionnaire qui a osé dire à la face de l’Empire que ces gens du Tiers-Monde, ces damnés de la terre ont droit à la nourriture, à l’éducation, à la santé, aux richesses produites par leur terre, bref à une existence humaine et digne. Cette vérité-là, pourtant toute simple, toute évidente, on nous fait croire qu’elle est irréalisable, qu’elle est l’apanage des utopistes, des romantiques, des rêveurs, que l’on devait se résigner au contraire à accepter le monde tel qu’il est, c’est-à-dire où 1% d’individus possède plus de la moitié de la richesse de l’humanité, où la destruc- Ce monde-là, Fidel a fait le choix de ne pas l’accepter comme une fatalité, une réalité insurmontable tion de l’environnement devient un fait divers, où des guerres incessantes et la destruction de pays entiers, pour le moindre prétexte, constituent la norme, où des chefs d’État ignares et fascistes deviennent les porte-parole de courants idéologiques qui proclament ouvertement l’oppression sociale et la supériorité raciale. Ce monde-là, Fidel a fait le choix de ne pas l’accepter comme une fatalité, une réalité insurmontable. C’est pourquoi, la révolution cubaine a été, dès le début, une révolution profondément sociale : les priorités données à l’éducation, à la santé, au logement, aux coopératives ouvrières et paysannes sont des choix d’un État qui prend à Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 cœur la dignité de son peuple et qui croit profondément à son avenir. Si l’Occident, par le biais de sa grande presse, ne fait que débiter mensonges et calomnies sur la révolution cubaine, c’est pour faire méconnaitre cet aspect social de la révolution. Si l’Occident étiquette le gouvernement cubain de dictatorial, c’est pour faire oublier qu’il a été, lui, l’Occident le «civilisateur», pendant plus d’un siècle, le principal générateur et supporteur de régimes sanguinaires en Afrique, en Amérique latine, aux Antilles, en Asie. S’il accuse la révolution cubaine de violer les droits humains, c’est pour camoufler le fait que sa domination impérialiste sur les peuples du Sud est fondée sur le non-respect, les massacres, les assassinats, sur la violation des droits humains les plus fondamentaux : droits à un salaire décent, à se syndiquer, au respect de la culture et de la religion de chaque pays, droit de choisir des dirigeants politiques qui ne soient pas asservis à la domination étrangère, etc. Si l’Occident exige de Cuba des réformes et l’ouverture sociale, comme si Cuba n’était pas capable de réformes et d’ouverture, c’est pour mieux introduire dans le pays ses hommes de main, ses politiciens de pacotille, ses gérants des intérêts de compagnies multinationales. C’est ce défi d’être maitre chez lui, de refuser de marchander sa dignité et son autonomie qui fait du peuple cu- bain un peuple à abattre, comme nous Haïtiens étions un peuple à abattre après notre indépendance. Face à cette audace de la dignité, l’impérialisme ne pardonne pas : Fidel a survécu à 600 tentatives d’assassinat; un cruel embargo, immoral et illégal, tente depuis plus de 55 ans d’écraser l’économie de l’île, d’empêcher suite à la page(16) GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives Enfermez-la ! L’histoire méconnue et honteuse d’Hillary Clinton en Haïti Village Lumane Casimir : Symbole de l’échec de Martelly Crédit des photos : Milo Milfort Hillary Clinton Par Ekaterina Blinova D onald Trump a été le seul candidat à la présidence à avoir souligné que le projet de reconstruction d’Haïti patronné par Clinton en Haïti après le tremblement de terre était une disgrâce absolue, selon ce que Dady Chery, une journaliste haïtiano-américaine a déclaré à l’agence de presse russe Sputnik, ajoutant qu’elle croit que les haïtiano-américains ne sont pas les seuls à avoir voté pour Trump dans le but de voir les Clinton traduits en justice. Donald Trump ne nommera pas un procureur spécial pour enquêter sur Hillary Clinton, comme il l’avait promis en octobre, a annoncé mardi l’assistant du président élu américain. Je pense que lorsque le président élu, qui est aussi le chef de votre parti, vous dit avant même son inauguration qu’il ne veut pas poursuivre ces accusations, c’est qu’il envoie un message charriant un ton et un contenu très forts », a déclaré à MSNBC Kellyanne Conway, l’ancienne Directrice de campagne de Trump, cité par The Daily Caller News Foundation. La question se pose alors de savoir si des épisodes controversés tels que, par exemple, le rôle des Clinton dans le projet de reconstruction d’Haïti en 2010, seront simplement balayés comme s’ils n’existaient pas. Après que Wikileaks ait publié les courriels personnels de Hillary Clinton relatifs au projet de reconstruction d’Haïti suite au tremblement de terre, il est devenu évident que la réponse des États-Unis au tremblement de terre en Haïti en 2010 n’a été guère une «réussite». «Les gens étaient encore en deuil, environ trois semaines après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, lorsque l’ambassadeur américain en Haïti, Kenneth Merten, a fait un rapport de la situation pour le Département d’Etat, rapport dont il a allègrement intitulé une section : ‘la ruée vers l’or va bon train’! Grâce à un câble Wikileaks du 1er février 2010, nous savons que le Département d’Etat se réjouissait en privé du malheur d’Haïti alors que la Secrétaire Hillary Clinton, publiquement, donnait le change comme quoi [le drame d’] Haïti lui avait déchiré le cœur», selon ce que Dady Chery, journaliste née en Haïti, coéditrice de News Junkie Post, a déclaré à Sputnik. « La ruée vers l›or signifiait une avalanche de contrats haïtiens à des entreprises privées. Cela signifiait aussi de nombreuses subventions et contrats de l›USAID à des entrepreneurs politiquement connectés de la région de Washington DC ». La plupart d’entre eux étaient des «amis de Bill» [qui ont] fait des dons à la Fondation Clinton, comme nous l’avons également appris d’une enquête ABC News et de la Loi sur l’accès à l’information documents «, a poursuivi Chery. La journaliste a rappelé que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a donné environ 1,5 milliard de dollars de subventions et de contrats pour le pays des Caraïbes en 2010, mais seulement 35 pour cent de la somme ont été dépensés en 2012. Ce qui est plus em- 8 Village Lumane Casimir constitue un échec cuisant et représente un héritage controversé dont bénéficiera la prochaine administration qui prendra les rênes du pays en 2017 Par Milo Milfort La famille Clinton, de gauche à droite : Hillary, Chelsea et Bill Cliton barrassant, c’est qu’il n’y a pas eu de contrôle financier ni aucune comptabilité des dépenses, a souligné la journaliste. Les Clinton ont également recueilli près de 30 millions de dollars pour Haïti par l’entremise de la Fondation Clinton. À partir des impôts de la Fondation, nous savons que seulement 10% environ des fonds ont été dépensés à titre caritatif. Il y avait aussi environ 54 millions de dollars du Fonds Bush-Clinton, mais la majeure partie de cet argent a été consacrée aux prêts hypothécaires, à la microfinance, à la remise en état et à la construction d’hôtels de luxe », a déclaré Chery à Sputnik. Cependant, ce n’est que la moitié de l’histoire. « Juste après la création de la CIRH, les législateurs d’Haïti ont organisé des manifestations massives qui se sont poursuivies pendant des mois. A travers tout Haïti, les gens ont appelé l’état d’urgence, un coup d’état d’urgence », a-t-elle souligné. La seule façon pour les Clinton de maintenir leur pouvoir sur Haïti était de pousser Préval à organiser les élections présidentielles, a souligné Mme Chery. Citant une interview de Ricardo Seitenfus, alors Représentant Spécial de l’OEA (Organisation des Etats Américains), la journaliste a indiqué que les élections ont été truquées et que Michel Martelly, soutenu par Clinton, a remporté la présidence. En juillet 2011, trois mois avant le terme du mandat de 18 ans de la CIRH, ils avaient recueilli 3,2 milliards de dollars et n’en ont consacré que 84 millions à seulement cinq des 75 projets qu’ils avaient planifiés, «a fait remarquer la journaliste haïtiano-américaine. «Lors d’une réunion du 11 août 2011, le président du Comité des Travaux Publics du Sénat a accusé la CIRH de prendre crédit pour des projets qui avaient été financés avant même qu’il ait existé. La CIRH n’a pas été renouvelée par le parlement d’Haïti. En 2012, la CIRH avait recueilli 5,9 milliards de dollars sur un total de 9,5 milliards de dollars de dons promis », a-t-elle souligné. Chery a souligné que Donald Trump a été le seul candidat présidentiel à mentionner Haïti comme étant une honte pour Hillary Clinton. «Les nouveaux courriels révélés aujourd’hui par ABC News montrent que, pendant le tremblement de terre meurtrier en Haiti Liberté/Haitian Times Haïti, qui a tué plus de 150 000 personnes, les Clinton n’ont pas arrêté d’encaisser», a déclaré le site Web de la campagne Trump. «Dans leur plus grand projet, les Clinton ont utilisé 400 millions de dollars d’aide et des fonds des contribuables américains pour construire ce qui équivalait à un atelier d’usure» (sweat shops), a commenté le site Web, faisant référence à un autre projet controversé lancé par les Clinton en Haïti - le parc industriel Caracol. Comment les États-Unis sous Trump peuvent-ils aider Haïti à se remettre de la catastrophe causée par les politiques de Clinton contre le pays des Caraïbes? Chery a appelé l’attention sur le fait que «Haïti a besoin de justice et d’équité des États-Unis beaucoup plus qu’elle a besoin d’aide étrangère.» De nombreux aspects de la dictature de Clinton continuent aujourd’hui. Premièrement, il y a le fait que plus de 96 pour cent des fonds de reconstruction d’Haïti ont disparu. Si les suite à la page(19) G.K. Multi-Services • African & Haitian Movies •CDs • Cellphones & Accessories • Soap • Shampoo • Incense • Perfume A défaut des 100 mille logements fictifs promis durant sa campagne électorale, l’ex président chanteur Michel Martelly, dès son arrivée au pouvoir, s’est rabattu en 2011 sur un vaste projet visant la construction de 3 mille unités de logement au pied du Morne à Cabris. Tant choyé par son administration dans le cadre du processus de « reconstruction d’Haïti », ce projet de logement baptisé Village Lumane Casimir constitue un échec cuisant et représente un héritage controversé dont bénéficiera la prochaine administration qui prendra les rênes du pays en 2017. P lus de trois ans après son inauguration en mai 2013, le projet de construction de 3 mille unités de logement du village Lumane Casimir situé dans le cadre désertique au pied du Morne à Cabris à environ 15 kilomètres de Port-au-Prince, est loin d’être terminé. Sur les 1 280 unités construites à date, seulement 500 sont occupées. Une situation qui perdurera jusqu’à l’arrivée d’un gouvernement sortant des élections de fin 2016 et début 2017. Ce, à un moment où plus de 55 mille personnes vivent encore dans 31 camps de déplacés à travers le pays, à quelques 7 ans du séisme dévastateur du 12 janvier 2010 qui a tué pas moins de 200 mille personnes, laissé 1.3 millions de sans-abri, endommagés ou détruits près de 172 000 maisons ou appartements. A en croire les autorités étatiques, 89% de personnes de la région métropolitaine vivent dans des logements non décents alors que le déficit de logement est estimé à 700 mille. Les logements du village Lumane Casimir sont de toutes les couleurs, du vert au bleu en passant par le rose – quelques-uns avec deux étages – sont parasismiques et comporteraient quatre pièces, dont deux chambres à coucher, une salle de bain avec toilettes, douche et lavabo, une salle à manger disposant d’un évier et d’un réchaud à gaz à deux foyers, une cuisine et une petite galerie. Sur le village, l’école fonctionne tant bien que mal. Les bénéficiaires ont l’accès à l’eau et à l’électricité suite à la page(14) LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com (Guy & Vicky) 196-19 Jamaica Ave. Hollis, NY 11423 718.217.6368 • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 This Week in Haiti Deconstructing Another Right-Wing Victory in Haiti by Kim Ives T LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE UN Photo he largest and most important percentage to emerge from Haiti’s Nov. 20, 2016 election is that 78.31% of the country’s 6.2 million eligible voters did not vote. Some could not obtain their National Identification Card (CIN) or find their name on the long voter lists posted on the gates of huge voting centers. Others could not get to their assigned center because they live or work too far away, perhaps in another part of the country. In fact, the whole “voting center” system, which is different from that used in the 1990s when participation was much higher, has objectively suppressed the votes of many poor, itinerant Haitians. Nonetheless, it appears that the vast majority of Haitians remain disenchanted with or unmoved by the candidates offered in the last four presidential contests in 2010, 2011, 2015, and 2016, or have lost faith in elections as a means to change their miserable lot. Participation in all those contests lurked at about one quarter of the electorate. The November 2016 polling is one of the lowest turnouts for a presidential election in Haiti and the Western Hemisphere. Of the 21.69% of voters who did turn out, preliminary results of the Provisional Electoral Council (CEP) gave: 55.67% to Jovenel Moïse of former president Michel Martelly’s Haitian Bald Headed Party (PHTK); 19.52% to Jude Célestin of the Alternative League for Progress and Haitian Emancipation (LAPEH), an affiliate of former president René Préval; 11.04% to Moïse JeanCharles of the Dessalines Children (Pitit Desalin) party, a Lavalas break-away; and 8.99% to Maryse Narcisse of former president Jean-Bertrand Aristide’s Lavalas Family Political Organization (FL). Final results are scheduled to be announced on Dec. 29, 2016. The FL has charged that the preliminary results reflect an “electoral coup d’état,” and LAPEH and seven senators claim that many ballots lacked the necessary voter signatures or fingerprints to make them valid. Indeed, the results’ announcement, originally scheduled for Sun., Nov. 27, was postponed until the next day at 1:00 p.m., and then for another nine hours after that. Radio stations excitedly buzzed with accounts of fraud and struggle within the CEP. In one Radio Kiskeya interview greatly debated on social media, Harold Désinor, a supposed specialist is cyber-crime, claimed Less than 22% of the electorate voted on Nov. 20, 2016, a record low voter turn-out for a presidential election PHTK presidential candidate Jovenel Moïse (left) with his mentor, former president Michel Martelly, and their wives, Martine and Sophia, on Nov. 28 after preliminary election results were announced giving him almost 56% of the vote that over 60% of the voter tallies (procés verbal) were fraudulent or irregular, that the results were being changed from 46% for Jovenel and 26% for Jude to 58% and 18% respectively, and that four of the nine CEP members were refusing to sign off on the preliminary results. Indeed, three CEP members did not sign the paper listing the results, which were released after 10 p.m. on Nov. 28, but, at press time, they had not publicly given their reasons why. The FL, for one, has vowed to take their objections to the National Electoral Complaints and Challenges Bureau (BCEN). Since the days right after the Nov. 20 election, the party has been holding spirited street demonstrations in Port-au-Prince denouncing the contest as fraudulent. While some cases of fraud are likely to be discovered, they probably will not change the final outcome enough to stop a PHTK first-round victory, which comes with a 50% plus one vote result or a 25% spread between first and second place. Already, of 11,870 tally sheets, 1,252 have been set aside by the CEP, and 118 have not yet been received. Jovenel Moïse’s likely win seems to fit a pattern of electoral victories by right-wing businessmen across the hemisphere: Juan Orlando Hernández in Honduras (2013), Mauricio Macri in Argentina (2015), and Donald Trump in the U.S. (2016). Jovenel, 48, crisscrossed Haiti promising jobs, holding up his successful business of exporting bananas to Europe. ROBERT AUTO BODY Clearly, the PHTK candidate, known as “Nèg Bannann” also outspent all his rivals. While the source of his campaign’s extensive funding remains unclear, it is certain that he benefitted from the millions of dollars which the Martelly clique skimmed from the PetroCaribe fund, a multibillion dollar pot of petroleum sales receipts made possible by Venezuela for public welfare projects. Without hiding its brazen political patronage, the Martelly regime used these projects – like Ede Pèp (Help the People), Aba Grangou (Down with Hunger), et Ti Manman Cheri (Dear Little Mother) – to give away free meals, vehicles, and houses to win over Haiti’s poor, the traditional Lavalas base. The PetroCaribe fund also allowed the PHTK machine to have the most posters, the largest billboards, the best produced radio spots, ads on Digicel 50 gourdes cellphone recharge cards, and sound-boats blasting the coast with their propaganda. Their candidate had the money to distribute the most “aid” after Hurricane Matthew ravaged the south in October and to campaign more widely and impressively deep in the countryside, not just the cities. Jovenel also hired the only professional election consulting firm, the Madrid-based Ostos & Sola, which had ensured Martelly’s 2011 victory, with a little help from then Secretary of State Hillary Clinton. The same firm, linked to Republican Senator John McCain and the National Endowment for Democracy’s International Republican Institute PAUL J. JOURDAN ATTORNEY AT LAW 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 La Différence Auto School Quality Work • Great Price 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 45 Church Avenue (between Story & 35th Street) Brooklyn, NY 11218 Manager: Ernst Sevère Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 718.435.1820 347.581.0448 cell Ask for Wilson Nou pale kreyòl! Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 (IRI), also helped elect other right-wing presidents like Mexico’s Felipe Calderón (2006) and Guatemala’s Otto Perez Molina (2011). Finally, one has to look at what has weakened Haiti’s progressive parties. In 1990 and 2000, Jean-Bertrand Aristide won the presidency with 1.6 and 2.2 million votes, versus the 595,000 who apparently voted for Jovenel this year. Immediately after both of Aristide’s elections, the U.S. government immediately began to sabotage his government, resulting in the coups d’état of 1991 and 2004. In the words of lawyer Brian Concannon, Jr., his governments were never allowed the opportunity of “demonstrating how democracy can work.” Therefore, many young Haitians, who don’t remember the brutal Duvalier dictatorship which ended in 1986, associate the Lavalas reigns under which they grew up with instability, deprivation, and crisis. While Aristide’s reputation can still turn out a large crowd, as the 2016 campaign showed, the FL candidate he stumped for, Dr. Maryse Narcisse, was not a public speaker and did not generate great passion in the Lavalas base. The FL had been excluded from elections since the 2004 coup. Meanwhile, the charismatic former Sen. Moïse Jean-Charles, who had been in the forefront of denouncing the Martelly regime’s corruption and repression, gained national recognition for his courage and leadership but was expelled from the FL for various ideological and tactical differences. He proposed a more Dessalinien (i.e. anti-imperialist) path to Aristide’s reliance on the bluff-based political triangulation tactics (mawonaj) of Toussaint Louverture. After launching the Pitit Desalin split-off in 2015, Moïse Jean-Charles was unable to build it into an effective, •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law disciplined party based on principles and a program, relying heavily on dubious alliances with political opportunists and even enemies. As a result, Moïse’s party suffered almost regular defections and betrayals. His partisans also began to clash with those of the FL, confrontations which helped neither campaign. In short, divisions in the progressive camp helped Jovenel Moïse, around whom Haiti’s right wing and neo-Duvalierists rallied. Despite his likely (but compromised) victory with only 12% of the electorate, Jovenel is sure to face a difficult five year term. Venezuela, to which the Haitian government still owes over nine months of back gas payments, is now in dire economic straits. A PHTK government will no longer have the deep PetroCaribe pot to dip into, if indeed the PetroCaribe program even continues. Furthermore, the Haitian government’s anti-corruption unit UCREF put out a scathing report on the malfeasance of Jovenel’s company Agritrans under the Martelly regime. Although the report’s revelations were not enough to sink his campaign, they will certainly return with a vengeance if the jobs and prosperity Jovenel promised fail to materialize. It is inevitable too, if the apparent losers don’t coalesce into a single coalition to fight and scuttle these election results like those of Oct. 25, 2015, that the progressive currents, including the FL and Pitit Desalin, will reflect on their defeat, and this may also lead to some future unity. Again, the figure to remember is the 5.2 million disenfranchised and discouraged Haitians who did not vote, not the one million who did. They will be the tinder in a box which is already surrounded by many burning matches. JETCO Shipping All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 Haiti Liberté/Haitian Times 9 FIDEL CASTRO RUZ: RÉVOLUTIONNAIRE EXEMPLAIRE, VI IMMORTEL HÉROS Par Frantz Latour tionnaires ont pu s’acheter un yacht, le «Granma», pouvant embarquer 82 guérilleros. Presque tous dans la vingtaine, ils font voile vers Cuba à l’aube du 25 Novembre 1956. Après 7 jours d’une très houleuse navigation, ils débarquent le 2 décembre à Las Coloradas, côte sud-ouest de l’ancienne province d’Oriente. La soldatesque de Batista réussit à les localiser. Ils sont surpris le 5 décembre, à Alegría de Pío, par l’armée et l’aviation de la tyrannie. C’est un sauve-qui-peut dans le plus grand désordre. Les forces révolutionnaires sont décimées, plusieurs assaillants sont capturés, beaucoupabattus sur le champ. L a nouvelle est tombée comme un couperet, tranchante, douloureuse. De la bouche même de Raúl Castro, Président des Conseils d’État et des ministres, premier secrétaire du Parti communiste cubain, le monde entier, particulièrement le monde des déshérités, a appris la mort de Fidel Castro Ruz survenue à La Havane, le vendredi 26 novembre à 22 heures 29 (heure locale). Fidel Castro Ruz appartient désormais à l’histoire de l’humanité. Chef historique de la Révolution cubaine, leader incorruptible, ce géant de l’Histoire aura forgé la victoire du peuple cubain sur l’impérialisme et gagné la deuxième indépendance du pays, la première ayant été volée à Cuba, à José Martí, Antonio Maceo, Carlos Manuel de Céspedes et Máximo Gómez, les pères de la patrie. De la naissance à l’université Fidel Castro Ruz est né le 13 août 1926 à Birán, dans la fière province cubaine d’Oriente. Son père Ángel Castro Argiz, originaire de Galice (Espagne), était fils de paysans pauvres. Il avait acquis à Cuba des terres qui faisaient de lui un grand propriétaire aisé et sur lesquelles il cultivait surtout la canne à sucre. Sa mère, Lina Ruz González, venait d’une famille paysanne de la province de Pinar del Río. C’est à l’école publique de Birán que Fidel a appris à lire et à écrire. Il a poursuivi ses études primaires dans les écoles catholiques privées De La Salle et Dolores dans la ville de Santiago de Cuba. Il a commencé ses études secondaires au même Collège Dolores et a obtenu son diplôme en Arts et Lettres du collège jésuite Colegio de Belén à La Havane, en juin 1945. Les Jésuites de Belén ont gardé d’excellents souvenirs de cet élève qui avait «toujours excellé dans tous les sujets liés aux arts et aux lettres» Années universitaires. Début d’une vie politique En septembre 1945, Fidel Castro s’inscrit en droit et en sciences sociales et en droit diplomatique à l’Université de La Havane. Là, il s’est impliqué dans les luttes politiques au cœur du corps étudiant de l’université où il a occupé plusieurs postes dans la Fédération des Étudiants Universitaires (FEU). Il a été un membre exceptionnel de diverses organisations étudiantes progressistes et anti-impérialistes : le Comité pour l’Indépendance de Porto Rico, le Comité du 30 septembre (dont il était le fondateur) et le Comité Pro-Démocratie pour la République Dominicaine dont il était le président, pour ne citer que celles-là. Pendant ses années universitaires, Fidel Castro est partie prenante de toutes les nombreuses manifestations et dénonciations de la situation politique et sociale du pays. Il s’intéresse même aux mouvements politiques en dehors de son pays. C’est ainsi qu’entre juillet et septembre 1947, alors étudiant de troisième année, il s’inscrit dans le contingent expéditionnaire organisé pour lutter contre la dictature de Rafael Leónidas Trujillo en République Dominicaine. Il y participe au grade de chef d’escadron, et plus tard, de chef de bataillon. Interceptée par une frégate de la marine cubaine, l’expédition a tourné court. Fidel aurait regagné les côtes cubaines à la nage.Après avoir plongé dans l’eau avec son arme afin de ne pas être capturé vivant. En contact avec la pensée marxiste, il sympathise avec le Partido del Pueblo Cubano (Orthodoxe), de tendance progressiste; il participe activement, à partir de 1948, aux campagnes politiques de ce parti. Il est proche notamment d’Eduardo Chibás son principal dirigeant. Au sein du Parti Orthodoxe, il côtoie de préférence les jeunes militants aux positions les plus radicales et combatives. Après le suicide de Chibás, Fidel s’est astreint à démasquer la corruption du gouvernement de Carlos Prío Socarrás. 10 Fidel Castro Ruz est né le 13 août 1926 à Birán, dans la fière province cubaine d'Oriente En 1948 on le trouve au Venses compagnons d’armes atrocement ezuela, au Panama et en Colombie torturés par les forces de répression de comme chef étudiant, avec pour misla tyrannie. Jugé, Fidel fut condamné à sion l’organisation du Congrès lati15 ans de prison. Il assuma lui-même no-américain des étudiants qui de- sa propre défense en prononçant son vait avoir lieu en Colombie. Il était à historique «L’histoire m’acquittera», en Bogotá lorsqu’une rébellion populiste fait une esquisse du programme de la a éclaté, provoquée par l’assassinat future révolution cubaine. En prison, du très populaire dirigeant colombien il en a profité pourrenforcer la prépaJorge Eliécer Gaitán en avril de cette ration théorique et idéologique de ses même année. On lui prête d’avoir par- camarades comme lui incarcérés. ticipé activement aux tiroteos dont il a En mai 1955, à la suite de fortes réchappé par pure chance. pressions et de campagnes populaires, En mars 1949, il dirige une Fidel est libéré. Au cours des semaines manifestation devant la Mission diplo- suivantes, il mène une intense cammatique des États-Unis à La Havane pagne d’agitation et de dénonciations pour exprimer l’indignation du peuple contre le chacal Batista. Il fonde alors face au comportement irrespectueux le Mouvement du 26 juillet pour pour- Victoire de la Sierra Maestra Grâce à la précieuse collaboration des paysans, Fidel rencontre Raúl à Cinco Palmas, regroupe les troupes révolutionnaires et s’établit au cœur de la Sierra Maestra pour y mener la lutte révolutionnaire. Le 17 janvier 1957, il commande la première action armée contre l’armée Batista à la Caserne de La Plata et célèbre sa première victoire. tionnaires. Le même jour, Fidel fait son entrée victorieuse à Santiago de Cuba. Il arrive à La Havane le 8 janvier. Les guérilleros au pouvoir Le 13 février 1959, Fidel Castro est nommé Premier ministre du gouvernement révolutionnaire. Depuis, il a dirigé toutes les actions pour la défense du pays et de la Révolution, et y a participé, d’autant que les cas d’agression militaire venant de l’étranger et d’activités de groupes contre-révolutionnaires, étaient fréquents; ainsi, en particulier, l’invasion de La Baie des Cochons, en avril 1961, organisée par la CIA. Il a fallu le courage de Fidel, sa clairvoyance, son discernement et son haut sens d’homme d’État pour diriger le peuple cubain à travers les jours dramatiques de la crise d’octobre de 1962.Puis, au nom du pouvoir révolutionnaire, Fidel Castro faisait un pas décisif enproclamant le caractère socialiste de la révolution cubaine, le 16 avril 1961. Fidel a occupé le poste de Secrétaire Général des Organisations Révolutionnaires Intégrées, puis celui Le 31 juillet 2006, à la suite d’une crise intestinale aiguë, Fidel Castro a cédé temporairement ses pouvoirs au premier vice-président du Conseil d’État, son frère Raúl Castro Fidel rencontre Raúl à Cinco Palmas, regroupe les troupes révolutionnaires et s’établit au cœur de la Sierra Maestra pour y mener la lutte révolutionnaire. des marines américains au monument dédié à José Martí, el apóstol. En 1950, il décroche son diplôme en droit civil avec un diplôme en droit diplomatique. On ne s’étonnera guère que l’avocat Castro se consacrait essentiellement à la défense des pauvres et des secteurs déshérités de la société. De l’échec de Moncada à la Sierra Maestra Lorsque le coup d’Etat de Fulgencio Batista a lieu le 10 mars 1952, Fidel est parmi les premiers, en première loge, à dénoncer la nature réactionnaire et l’illégitimité du régime militaire de facto, exigeant son renversement. Il décide alors de passer aux actes. Du Parti Orthodoxe, il tire des centaines de militants, travailleurs, étudiants, fonctionnaires qu’il organise et forme. Le 26 juillet 1956, avec 160 d’entre eux, il commande une attaque simultanée contre la caserne de Moncada à Santiago de Cuba et celle de Bayamo. Fidel espère, en cas de victoire, déclencher la lutte armée contre le régime de Batista. Mais, l’élément de surprise ayant échoué, les assaillantsfurent incapables d’atteindre leur objectif. Fidel fut capturé et emprisonné, plusieurs de Haiti Liberté/Haitian Times suivre la lutte révolutionnaire. En juillet 1955, Fidel part pour le Mexique dans le but d’organiser l’insurrection armée. Les conditions sont difficiles, voire périlleuses : situation économique précaire, surveillance étroite et persécution par des espions de Batista, arrestation. Il finit par monter une organisation bien entraînée, tout en se lançant dans une intense campagne de publicité des idées et des buts du mouvement insurrectionnel. À ce titre il fait plusieurs voyages dans différentes localités des États-Unis cherchant soutien politique et financier pour la lutte révolutionnaire. Font partie du groupe insurrectionnel Fidel, Raúl Castro, Juan Manuel Márquez, Ernesto Che Guevara, Camilo Cienfuegos et d’autres révolutionnaires remarquables qui suivent des séances d’entraînement militaire, font l’apprentissage de la défense personnelle et se familiarisent avec les tactiques de guérilla et la pratique de tir de précision. Ce qui n’a pas été sans risque puisque le 20 juin 1956, le chef du Mouvement du 26 juillet, le Che et d’autres combattants furent arrêtés, et une partie importante de leur cache d’armes confisquée. Finalement libérés, les révolu- L’armée rebelle commence à grandir et à gagner en force. En tant que commandant en chef, Fidel dirige l’action militaire et la lutte révolutionnaire des forces rebelles du Mouvement du 26 juillet pendant 25 mois de guerre. Il commande personnellement la colonne José Martí et participe en personne à presque toutes les opérations, combats et batailles les plus importantes qui ont eu lieu pendant la guerre sur le territoire du Premier Front Rebelle. Au fur à mesure, des troupes d’élite de la tyrannie sont vaincues particulièrement dans la province d’Oriente. La brillante victoire, dans de Secrétaire Général du Parti Unitaire de la Révolution Socialiste de Cuba. Du Comité central du Parti communiste de Cuba, il a été nommé, en octobre 1965, Premier Secrétaire et Membre du Politburo, poste ratifié par les cinq Congrès du Parti qui ont eu lieu depuis. Fidel Castro a été élu député à l’Assemblée nationale, représentant la municipalité de Santiago de Cuba, au cours de ses périodes successives de sessions depuis sa création en 1976. Depuis lors, jusqu’en 2008, il a occupé les postes de président du Conseil d’Etat et Président du Conseil des Ministres. Il a été à la tête des missions officielles cubaines dans plus de Ernesto Che Guevara, Fidel Castro et Camilo Cienfuegos, lors de l’entrée victorieuse des guérilleros à Santiago de Cuba la province de Santa Clara, de la colonne conduite par le Che sonne le glas des troupes de Batista. Le 1er janvier 1959, une grève révolutionnaire générale soutenue par tous les travailleurs, en réponse à un coup d’État promu par le gouvernement américain, hâte la progression des forces révolu- 50 pays.Il a reçu plus d’une centaine de médailles étrangères et cubaines de haut niveau, ainsi que de nombreux prix universitaires honorifiques d’établissements d’enseignement supérieur à Cuba, en Amérique latine et en Europe. L’internationalisme : une réalité Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 ISIONNAIRE LUCIDE, INTERNATIONALISTE CONSÉQUENT, S DES DÉSHÉRITÉS agissante avec Fidel Fidel Castro a commandé stratégiquement la participation de centaines de milliers de combattants cubains à des missions internationalistes en Algérie, en Syrie, en Angola, en Éthiopie et dans d’autres pays. Il a également promu et organisé la contribution de dizaines de milliers de médecins, d’enseignants et de techniciens cubains qui fournissent leurs services dans plus de 40 pays du tiers monde. Il a aussi favorisé la réalisation de cours à Cuba pour des dizaines de milliers d’étudiants de ces pays. Il a fait la promotion de programmes cubains d’assistance et de collaboration dans le domaine de la santé dans les pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes etfavorisé la création d’écoles internationales à Cuba pour les sciences médicales, au bénéfice des étudiants du tiers monde. À l›échelle mondiale, Fidel a fait la promotion de la lutte du tiers monde contre l›ordre économique international actuel, notamment contre la dette extérieure, le gaspillage des ressources en raison des dépenses militaires et de la mondialisation néolibérale, ainsi que les efforts pour l›unité et l’Intégration de l›Amérique latine et des Caraïbes. Le peuple cubain lui doit une action décisive, intelligente pour affronter les effets délétères du blocus économique imposé à Cuba par les Etats-Unis depuis plus de quarante ans et les conséquences économiques de l’effondrement du bloc soviétique. Grâce à son leadership avisé et éclairé, les Cubains ont pu surmonter les graves difficultés nées de ces deux facteurs, leur résistance pendant la période dite spéciale ayant été exemplaire. Tout au long de l’histoire de la Révolution, Fidel Castro a promu et conduit la lutte du peuple cubain pour la consolidation du processus révolutionnaire, sa progression vers le socialisme, l’unité de toutes les forces ré- les Batista, les Trujillo, les Somoza, les Hugo Banzer, les Stroessner, les Jorge Videla, les Leopoldo Galtieri, les Francico Morales Bermúdez, les Pinochet, les Manuel Contreras, les Duvalier et autres satrapes, criminels patentés, fils de pute de Washington. Les marielitos et gusanos de Miami auront bon s’émoustiller, s’égo- Jusqu’à la victoire finale volutionnaires et de tous les peuples ; presse cubaine. En outre, il recevait réles transformations économiques et gulièrement des dignitaires et des chefs sociales du pays, le développement de d’État dont la liste est pas mal longue : la santé, de l’éducation, du sport, de la le président vénézuélien Nicolás Maculture et des sciences. Sont à mettre duro, les ex-présidentes brésilienne au palmarès patriotique et révolution- Dilma Rousseff ou argentine Cristina naire de Fidel la défense du pays face Kirchner, le Premier ministre vietnaauxagressions extérieures, une poli- mien Nguyen Tan Dung, le président tique étrangère active faite de principes russe Vladimir Poutine ou encore le et d’éthique, des actions de solidarité ministre des affaires étrangères chinois avec les peuples qui luttent pour l’indéWang Yi, le pape Benoît XVI, le pape pendance et le progrès, et finalement François, le président français François le renforcement de la conscience révo- Hollande, sans oublier l’ami internatiolutionnaire, tant à Cuba que dans les naliste Hugo Chavez décédé le 5 mars pays en voie de développement soumis 2013. à la dictature du marché et d’une gloL’humanité vient de perdre un balisation sans pitié pour les peuples. homme exceptionnel qui s’était fait le Le 31 juillet 2006, à la suite champion et le défenseur des opprid’une crise intestinale aiguë, Fidel Casmés de la terre, lui pourtant qui avait tro a cédé temporairement ses pouvoirs connu une adolescence dorée dans au premier vice-président du Conseil une famille très bien pourvue éconod’État, son frère Raúl Castro, et subi miquement. Les médias occidentaux une opération chirurgicale majeure. engoncés dans leurs sots préjugés et Raúl lui a succédé le 24 février 2008. rigidités idéologiques n’ont eu de cesse Affaibli physiquement, mais très alerte de minimiser l’homme, s’acharnant à le mentalement et intellectuellement, Fi- traiter de dictateur, auteur d’emprisondel Castro s’est consacré à intervenir nements immérités, d’atteinte graves dans le débat politique en multipliant aux libertés fondamentales et aux ses réflexions sur l’actualité à travers droits humains, alors qu’ils traitaient des chroniques périodiques dans la avec aménité, ou même admiration, IDNYC se kat ID nou pou sikile nan Vil New York. Avèk avantaj tankou tikè sinema, rabè sou lwazi, ak abònman gratis nan aktivite kiltirèl, IDNYC se kat ki obligatwa pou tout moun New York. fier de sa souveraineté reconquise. Nous sommes certains que les masses haïtiennes se reconnaissent en Fidel Castro, en son immense stature morale, en sa révolution qui a changé le cours de l’Histoire, en sa philosophie politique humaniste, reflet de leurs aspirations à la justice sociale. Comme nous du journal, elles ont perdu un e 26 juillet 1953, 150 jeunes cubains attaquent la caserne de La Moncada siller, se pavaner, se réjouir, danser à se déhancher, à l’occasion du décès du chef incontesté, légitime de la Révolution cubaine, les médias occidentaux auront beau «analyser», ergoter, baver, postillonner leur abyssale incompréhension de la glorieuse Révolution cubaine et de ses immenses acquis, leur haine et leur fiel, il n’en reste pas moins que le peuple cubain, dans sa très grande majorité, du cap de San Antonio à la pointe de Maisi, respecte ce prestigieux leader qui lui a apporté dignité, souveraineté, raison de vivre, et dont l’auréole morale et politique a recouvert les peuples d’Amérique latine et des pays opprimés d’un manteau de courage, de résistance, de détermination et d’espoir en un avenir meilleur, un autre monde plus juste, plus humain, et qui est possible. Ce peuple ne vit pas dans l’opulence factice de l’occident riche, repu et corrompu, il vit dans la dignité, frère, un camarade de lutte sur lequel elles ont toujours pu compter, un révolutionnaire exemplaire, un immortel héros des déshérités. Toute la solidarité du peuple haïtien va au peuple frère de Cuba en ce moment de grand deuil national et international. Hasta siempre, compañero Fidel ! 27 novembre 2016 Sources consultées : Nicolás Fernández M., Edwin Flores. M, Ramiro Ramírez. S. Fidel, Bolivia y algo más… Una visita histórica al corazón de América Latina (Ed.Gráficas, 1993) Danielle Bleitrach, Cuba, Fidel et le Che, ou l´aventure du socialism. (Le Temps des cerises, 2008) José Fort. Sur Fidel Castro. Le Grand Soir. 22 février 2008 Fidel Castro. Les chemins de la victoire. Mémoires, 1926-1958 Edit. Michel Lafon, 2012 Salim Lamrani. Fidel Castro, héros des déshérités. Paris, Editions Estrella, 2016 GRANMOUN YO KOULYE A SE LÈ POU CHWAZI DOKTÈ OU & PLAN SWEN SANTE OU POU ANE 2017 LA. Chwazi Chen pou fè eksperyans swen sante jis pou Granmoun yo! Sant Medikal pou Granmoun nou yo fèt pou ba ou aksè ou bezwen a doktè ki bay respè epi ki koute. Rele nou jodi a oswa vizite ChooseChen.com pou pran randevou pou yon toune epi chwazi PCP ou nan Chen. Nou aksepte yon kantite diferan plan Medicare Advantage ki fèt pou Granmoun tankou w. ENSKRIPSYON AN GRATIS, RAPID AK FASIL! KONDISYON IMIGRASYON OU PA ENPÒTAN. RELE 311 (TRS 711) OSWA 8 milyon moun New York 1 kat pou nou tout 22376 ALE SOU SITWÈB NYC.GOV/IDNYC CHOOSECHEN.COM (786) 279-0125 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Le destin incertain de l’espèce humaine ! Par Fidel Ruz Castro A l’occasion du décès de Fidel Castro Ruz, ce vendredi 25 novembre 2016 à l’âge de 90 ans, nous publions pour honorer sa mémoire une de ses dernières réflexions, rédigée en octobre dernier et publiée par Granma le 8 octobre 2016, emblématique de ses préoccupations à la valeur universelle et de sa profonde humanité : Le destin incertain de l’espèce humaine ! U ne énorme ignorance l’enveloppe, mais aussi ses formes d’expériences infinies. Même les empreintes digitales des jumeaux univitellins, nés d’un même ovule, finissent par se différencier au fil des années. Ce n’est pas par hasard si les ÉtatsUnis, le pays impérialiste le plus puissant qui ait existé s’abuse lui-même en assumant comme doctrine un paragraphe de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme où il est affirmé : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Rien de cela ne saurait être ignoré. Il y a beaucoup plus de qualités dans les principes religieux que dans ceux qui ne sont que politiques, bien que ces derniers se réfèrent aux idées matérielles et physiques de la vie. Nombre des œuvres artistiques les plus inspirées sont nées de personnes religieuses, un phénomène à caractère universel. Les hommes de science occupent actuellement une place privilégiée dans les centres de recherche, les laboratoires et la production de médicaments destinés à la santé humaine, à vaincre les distances, à concentrer les énergies, à perfectionner les équipements de recherche qui pourraient opérer sur terre et dans l’espace. Quelqu’un devrait pouvoir expliquer de façon sereine pourquoi on peut Suite de la page (4) Le chef de l’État haïtien, Jocelerme Privert, dans un communiqué, affirme avoir appris avec consternation la triste nouvelle de la mort du Président Fidel Castro qui s’est éteint le vendredi 25 novembre à La Havane. Au nom du Gouvernement et du peuple haïtien, Le Président haïtien a présenté ses plus profondes sympathies au peuple cubain. Le Président Privert a salué la mémoire et le parcours de ce Chef d’Etat emblématique et a réitéré la solidarité du peuple haïtien au peuple cubain. L’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a rencontré Fidel Castro à cinq reprises, fera le déplacement en lieu et place d’Angela Merkel. L’ancien roi d’Espagne Juan Carlos représentera son fils, le roi Felipe VI, tandis que l’ex-président uruguayen Jose Mujica fera, lui, le voyage. La gauche latino-américaine, à laquelle la révolution cubaine avait donné l’inspiration, sera représentée par les présidents d’Equateur Rafael Correa, de Bolivie Evo Morales, du Venezuela Nicolas Maduro, ou encore du Nicaragua Daniel Ortega. Parmi les autres présidents du continent attendus mardi se trouvent le Colombien Juan Manuel Santos, le Mexicain Enrique Peña Nieto, le Hondurien Juan Orlando Hernandez Alvarado et le Panaméen Juan Carlos Varela, selon la liste officielle. Les dirigeants du Zimbabwe Robert Mugabe, du Kenya Uhuru Kenyatta, de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang, d’Afrique du Sud Jacob Zuma et de Namibie Hage Geingob assisteront aux cérémonies à La Havane. Le seul chef d’Etat européen à figurer, pour l’heure, sur la liste officielle est le premier ministre grec Alexis Tsipras. « Cet homme d’Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole 12 observer depuis un laboratoire à cinq mille mètres d’altitude une étoile dont la lumière a mis 12 milliards d’années-lumière, autrement dit, 300 000 kilomètres par seconde, pour arriver à la terre. Une insolite médaille d’or ! Comment peut-on expliquer cela, notamment quand on fait référence à l’union des étoiles qui, selon d’éminents scientifiques, a donné lieu à la théorie du Big Bang ? Que resterait-il ensuite? Personne ne pourrait cependant nier l’affirmation d’éminents scientifiques qui, au terme de dizaines d’années d’études rigoureuses, sont arrivés à la conclusion que de tels phénomènes sont absolument possibles. Un autre fait de notable importance, c’est que la possibilité de ces phénomènes est absolument réelle. C’est sur ce point que les religions acquièrent une valeur particulière. Au cours de ces derniers milliers d’années, peut-être jusqu’à huit ou dix mille, on a pu prouver l’existence de croyances assez élaborées en détails pertinents. Au-delà de ces limites, ce que l’on connaît a la saveur de traditions ancestrales forgées par divers groupes humains. J’ai quelques connaissances sur le Christ pour ce que j’en ai lu et que l’on m’a enseigné dans les écoles dirigées par les jésuites ou les frères La Salle, que j’ai écoutés raconter beaucoup d’histoires sur Adam et Ève, Caïn et Abel et le déluge universel et la manne qui tombait du ciel lorsque, du fait de la sécheresse ou autres causes, les aliments venaient à manquer. Je tenterai de transmettre certaines idées sur ce singulier problème à un autre moment. N’oublions pas qu’un débat entre candidats aura lieu ce dimanche. Le premier, voilà deux semaines, a causé un choc. M. Trump, qui était censé être un expert compétent, s’est vu disqualifié, de même que Obama pour sa politique. Il faudra leur décerner maintenant une médaille de boue. d’une époque de l’histoire moderne du monde », a déclaré M. Poutine dans un message adressé au président cubain, Raul Castro, ajoutant que « Fidel Castro était un ami sincère et fiable de la Russie ». Au Vietnam, l’agence de presse officielle a salué « un grand dirigeant » qui fut « le brillant miroir des mouvements d’indépendance et révolutionnaires des nations d’Amérique latine et du monde ». Samedi soir, près d’un millier de personnes ont rendu un hommage simple et émouvant au leader cubain au pied de la statue de Simon Bolivar, à Paris. Par ailleurs, des centaines de personnes ont assisté au rassemblement tenu sur le pont Alexandre III. Le candidat à la présidence française Jean-Luc Mélenchon est intervenu devant les manifestants. Fidel Castro a été un symbole de la résistance indépendante pour le monde entier, a déclaré samedi le député européen et candidat à la présidence française Jean-Luc Mélenchon lors d’un rassemblement à Paris en mémoire du père de la révolution cubaine Fidel Castro, décédé vendredi à Cuba. Selon lui, la « leçon de courage que l’on tient du peuple cubain » importe plus que les polémiques concernant la révolution cubaine et de Fidel Castro. Haiti Liberté salue la dépouille du comandante Castro et renouvelle à ses proches l’expression de ses plus sincères condoléances. Sans doute, il y aura des abstentions aux funérailles de Fidel Castro. Et la population des marielitos et des gusanos de Miami aura scandaleusement fait beaucoup de tapage. Il n’en reste pas moins que Fidel reste un homme hors du commun aimé et admiré des peuples du Tiers-Monde. L’important, c’est la rose éternelle et impérissable du souvenir qu’aura laissé ce géant de l’Histoire. Haiti Liberté/Haitian Times Lettre ouverte de réponse à Donald Trump pour ses déclarations sur Fidel Par Julio Alejandro Gómez Pereda Peu après avoir publié un tweet admiratif sur la mort de Fidel Castro : « Fidel Castro est mort », le président-élu des États-Unis, Donald Trump, a divulgué un communiqué qui va à contre-courant de ce qu’ont exprimé la plupart des hommes politiques du monde, dont beaucoup de son propre pays. D onald Trump a taxé Fidel de « dictateur brutal », qui a laissé un héritage « de pelotons d’exécution, de vol, de souffrance inimaginable, de pauvreté et de déni des droits de l’homme fondamentaux ». Il a assuré que « son administration ferait tout son possible pour que le peuple cubain puisse entreprendre enfin son voyage vers la prospérité et la liberté. Je me joins aux Cubano-Étasuniens qui m’ont appuyé durant ma campagne électorale, dont l’Association des anciens combattants de la 2506e Brigade [autrement dit, les mercenaires de la baie des Cochons. N.d.T.] qui m’a apporté son soutien, dans l’espoir de voir Cuba libre un jour prochain ». Le vice-président-élu, Mike Pence, a ensuite tweeté une phrase non moins brutale : « Le tyran Castro est mort. Un nouvel espoir se lève. Nous serons aux côtés du peuple cubain opprimé pour une Cuba libre et démocratique. Vive Cuba libre ! » Je n’aurais jamais pensé devoir écrire deux lettres ouvertes à deux présidents des États-Unis dans une même année. Dans ma lettre ouverte à Obama après son allocution au Grand Théâtre de La Havane, j’ai examiné nos différences, j’ai fixé mes points de vue, mais j’ai été respectueux et poli envers un homme qui a du moins maintenu une attitude diplomatique dans ses rapports avec Cuba. À cette occasion-ci, je reconnais que mes motivations sont différentes : vous avez choisi le jour le moins indiqué pour parler de Fidel Castro dans les termes où vous l’avez fait, et ne rien dire devant de telles déclarations reviendrait à accepter vos attaques et à regarder ailleurs tout en restant à genoux. Quand, à l’aube de ce jour-ci, FRANTZ DANIEL JEAN Le président-élu des États-Unis, Donald Trump j’ai appris que le commandant en chef Fidel Castro Ruz était mort, le monde a perdu son assise pendant plusieurs secondes, j’ai eu la sensation de quelqu’un qui n’espérait jamais avoir à vivre un moment pareil. De nombreux Cubains, parmi lesquels je me trouve, auraient préféré donner des années de leur vie, ou mourir d’abord, rien que pour maintenir Fidel en vie plus longtemps. Ce n’est pas du fanatisme, c’est de l’amour. Avant de partir de chez moi, je me suis assis près de mon fils qui dormait encore, j’ai observé sa respiration, tout en pensant qu’il devrait s’engager dans un monde où Fidel manquera. Son histoire sera différente de la mienne, parce qu’il n’écoutera plus ses discours, qu’il ne l’aura plus pour aller à la place de la Révolution et lui dire adieu tandis que nous marchons ensembles, qu’il ne pourra plus toucher sa barbe et son uniforme vert-olive, si ce n’est pour ce que nous serons capables de lui montrer, mais je suis parti de toute façon convaincu que mon fils aimera Fidel parce que celui-ci s’est incarné en chacun de nous. Quand, à huit heures du matin, j’ai lu le tweet que vous avez lancé, j’ai pensé à l’insanité de sa teneur et j’ai même répondu sur votre compte officiel. Vos malencontreuses déclarations me sont arrivées dans la journée, et j’ai senti le besoin de vous répondre depuis la plus profonde douleur d’un fils qui vient de perdre son père. Monsieur Trump, vous ne connaissez pas Fidel Castro, vous ne savez rien de l’histoire de Cuba, et vos déclarations insanes et blessantes le prouvent : vous vous comportez comme un fantoche de la politique la plus basse et la plus misérable, comme quelqu’un d’insensé, qui a perdu le cap, et vous laissez prévoir que George W. Bush pourrait n’avoir été qu’un ballon d’essai de ce que le monde va devoir souffrir durant votre mandat. Vos déclarations sont irrespectueuses envers un peuple qui aime son leader historique et qui souffre sa perte ; vos déclarations ne tiennent pas compte de la dignité essentielle et du respect qui doivent exister entre adversaires. Soyez sûr que le peuple cubain n’oubliera pas vos déclarations et qu’il en tiendra compte à chaque pas que nous ferons vis-à-vis de votre administration. Ne croyez pas que nous avons peur de vos mesures ou de vos folies, nous savons vivre dans les pires conditions provoquées par l’Empire, nous sommes prêts à la coexistence pacifique et respectueuse, mais nous faisons partie des peuples qui vénèrent leurs morts, nous les défendons bec et ongles, au prix qu’il faudra payer, même le harcèlement de votre administration qui se présente comme le prélude à la chute de l’Empire. Lorsque vous taxez notre Fidel de dictateur brutal, je me souviens de Rubén Martínez Villena, quand, dévisageant le dictateur Machado [évocation d’un épisode survenu réellement dans les années 30. N.d.T.], il découvrit un idiot, un sauvage, un ignorant du communisme et une menace pour l’Amérique latine. Voilà pourquoi je crois que nul mieux que vous ne mérite le qualificatif qu’il décocha au tyran : « Un âne à griffes !» Fidel vit et vivra dans son peuple. Fidel illuminera la voie de notre Révolution, une Révolution qui sera tous les jours meilleure, plus juste et plus humaine, plus internationaliste et plus prolétarienne. Vous ne pourrez que piquer des colères sur votre chaise présidentielle et prendre des décisions d’un trait de plume, et cela nous rendra plus forts. Croyez-moi, il n’y a pas de meilleur plaisir que de conclure en vous disant que Cuba est et sera un peuple de « La Patrie ou la mort » et que nous resterons avec Fidel « Jusqu’à la victoire à jamais » ! (Traduction de Jacques-François Bonaldi, La Havane) Le Grand soir 27 novembre 2016 Guarino Funeral Home FUNERAL SERVICES INC. • Funerals in All Boroughs • Transportation of Remains • Cremation Nou pale kreyòl. Serving the Haitian Community for Over 30 Years 5020 Foster Avenue Brooklyn, NY 11203 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718.613.0228 718-257-2890 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Perspectives Hommage à Fidel Castro Par Jean LEVY L a radio nous apprend ce matin la mort de Fidel Castro. C’est un choc comme peut l’être l’annonce du décès d’un être cher... Certes, il n’était plus depuis des années à la tête du pouvoir cubain, mais il était encore parmi nous, présent et toujours actif au service de son peuple, commentant l’actualité, recevant les leaders de ce monde, gardien vigilant des valeurs auxquelles il a consacré sa vie. Fidel, toujours présent, signifie la victoire d’un peuple sur l’impérialisme US, symbole d’une révolution victorieuse, qui avait fait de Cuba la référence mondiale en matière de santé et d’éducation, Cuba où règne la joie de vivre, Cuba longtemps îlot isolé et rebelle sur un continent dominé par les Etats-Unis. Sous la direction de Fidel, un peuple libéré du joug colonial a résisté et continue de résister à l’agression directe de son impérial voisin qui poursuit, malgré les apparences de dialogue, son blocus, véritable étranglement économique d’un peuple à l’encontre de toutes les lois internationales, véritable gangstérisme d’Etat, admis com- me normal par l’Occident capitaliste et ses médias serviles. Fidel, c’était – et c’est toujours – la résistance d’un peuple fier de 10 millions d’âmes, face à l’Empire de 300 millions d’habitants, fort de la première armée du monde, David contre Goliath, le petit village gaulois contre Rome. Et aujourd’hui, sa mort occupe la une des médias. Hier, ils bavaient sur la révolution cubaine et celui qui la personnifiait. Et ce matin, ils sont contraints de faire du décès de Fidel Castro, l’événement majeur du jour. La haine recuite accompagne toujours les commentaires. Hypocrite hommage à l’homme qui leur fait peur après sa mort comme de son vivant. Fidel est entré dans l’histoire, ses ennemis n’y pourront rien. A l’égal du peuple cubain, le monde et tous ses continents sont en deuil. L’hommage qui va être rendu à Fidel Castro de tous les coins de l’univers fera écho à celui de Cuba, de son peuple en larmes, toujours à l’avant-garde de la révolution mondiale. Salut Fidel ! Comité Valmy 26 novembre Fidel le bien-nommé Par Bruno Guigue F idel Castro vient de partir dans l’autre monde, et déjà on entend la rumeur mensongère propagée par les calomniateurs de service. Les chacals de la presse bourgeoise tournent autour de sa dépouille avec gourmandise. Ceux qui couvrirent Hugo Chavez de leurs ordures sont là, décidés à repasser à table. Pas de doute. Ces journaleux à la solde de leurs maîtres, ces chiens de garde du capital vont le clamer sur tous les tons : Fidel Castro était un tyran. Un tyran, celui qui risqua sa vie dans la fleur de la jeunesse, balaya la dictature de Batista, restaura la souveraineté nationale, restitua sa fierté au peuple cubain, rendit la terre aux paysans, éradiqua la misère, fit taire le racisme, libéra la femme cubaine des chaînes du patriarcat, créa le meilleur système de santé du Tiers Monde, réduisit la mortalité infantile dans des proportions inconnues dans le reste de l’Amérique latine, élimina l’analphabétisme, offrit l’éducation à tous, et résista victorieusement avec son peuple à l’agression impérialiste ? Ils ne vous diront pas que Fidel Castro était un tyran parce que c’est vrai. Ces affabulateurs vous le diront parce que le castrisme incarne tout ce qu’ils détestent. L’amour de la liberté, l’exigence avec soi-même, la fierté de n’obéir à personne, l’éthique révolutionnaire alliée au sens du réel, l’élan généreux qui triomphe de l’indifférence, la solidarité sans faille à l’intérieur comme à l’extérieur, le patriotisme qui n’éloigne pas de l’internationalisme, au contraire, mais en rapproche. Tout cela, c’est le castrisme. Un illustre combattant de la libération africaine en savait quelque chose. Lorsque Nelson Mandela quitte sa prison sud-africaine, son premier voyage est pour La Havane. Il vient remercier le peuple cubain qui a versé son sang pour terrasser l’apartheid. En vingt ans, 300 000 Cubains combattirent le colonialisme en Afrique. L’armée sud-africaine repoussée à Cuito Cuanavale, l’indépendance de la Namibie arrachée à Pretoria, l’ANC dotée d’une base-arrière et confortée par la solidarité communiste inter- nationale, la chute finale de l’apartheid rendue inéluctable : ces pages de l’histoire africaine ont aussi été écrites avec du sang cubain. Nous l’avons oublié. Les Sud-Africains et les Cubains, eux, s’en souviennent. Les intellectuels en service commandé, bien sûr, vous diront avec une moue dédaigneuse que Castro était communiste. Il l’était, en effet ! Parce que l’Union soviétique s’était rangée au côté de cette révolution cubaine que les Etats-Unis voulaient étouffer, parce que l’idéologie communiste soulevait les affamés et les humiliés, parce qu’elle signifiait un avenir meilleur que l’enfer capitaliste. Au cours de son histoire, l’URSS a commis de lourdes erreurs, mais elle fut souvent du bon côté de la barricade. Oui, Castro était communiste, et il avait bien raison. Lénine fut le premier à proclamer le « droit des nations à disposer d’elles-mêmes » (1916). L’URSS liquida le nazisme au prix de 20 millions de morts, elle joua un rôle décisif dans la décolonisation de l’Asie du sud-est, aida les Arabes face à l’agression sioniste en 1967 et 1973, soutint la lutte pour les indépendances africaines et donna le coup de grâce à l’apartheid en fournissant un appui décisif à l’ANC. Ce n’est pas si mal. Ennemis jurés de Castro, les USA ont tué Lumumba et Allende, destitué Mossadegh, massacré deux millions de Vietnamiens et un million d’Irakiens, soutenu l’agression sioniste, livré Mandela, assassiné Che Guevara et créé Al-Qaida. Fidel Castro avait vu juste. Fidèle à ses idéaux, Fidel le bien-nommé est désormais entré dans l’Histoire par la grande porte. *Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA, Haut fonctionnaire d’Etat français, essayiste et politologue, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire, chargé de cours en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles. Bruno Guigue 26 novembre 2016 Comité Valmy 27 novembre 2016 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Le Fidel Castro que j’ai connu Par Ignacio Ramonet F idel est mort, mais il est immortel. Peu d’hommes ont connu la gloire d’entrer de leur vivant dans l’histoire et la légende. Fidel Castro, qui vient de mourir à l’âge de 90 ans, est l’un de ceux-là. Il était le dernier « monstre sacré » de la politique internationale. Il appartenait à cette génération d’insurgés mythiques – Nelson Mandela, Hô Chi Minh, Patrice Lumumba, Amílcar Cabral, Che Guevara, Carlos Marighela*, Camilo Torres, Mehdi Ben Barka – qui, à la poursuite d’un idéal de justice, s’étaient lancés, après la Seconde Guerre Mondiale, dans l’action politique avec l’ambition et l’espoir de changer un monde d’inégalités et de discriminations marqué par le début de la guerre froide entre l’Union soviétique et les Etats-Unis. Tant qu’il a gouverné (de 1959 à 2006), Fidel Castro avait tenu tête à pas moins de dix présidents américains (Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Ford, Carter, Reagan, Bush Père, Clinton et Bush fils). Sous sa direction, Cuba, petit pays de cent mille kilomètres carrés et 11 millions d’habitants a pu développer une politique de grande puissance à l’échelle planétaire, et livré, pendant plus de cinquante ans, une partie de bras de fer avec les Etats-Unis dont les dirigeants n’ont pas réussi à le renverser, ni à l’éliminer, ni même à modifier tant soi peu le cap de la révolution cubaine. Fidel Castro La Troisième Guerre mondiale a failli éclater en octobre 1962 à cause de l’attitude de Washington qui s’opposait radicalement contre l’installation de missiles nucléaires soviétiques à Cuba, dont la fonction était avant tout défensive et dissuasive, pour empêcher une nouvelle invasion comme celle de la baie des Cochons en 1961, conduite directement par les Américains pour renverser la révolution cubaine. Depuis 1960, les Etats-Unis mènent une guerre économique contre Cuba et lui imposent unilatéralement, malgré l’opposition de l’ONU et malgré le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane en 2015, un embargo commercial dévastateur, qui fait obstacle à son développement et entrave son essor économique. Avec des conséquences terribles pour les habitants de l’île. En dépit d’un tel acharnement américain (en partie adouci depuis le rapprochement des deux pays amorcé le 17 décembre 2015) et de quelque six cents tentatives d’assassinat fomentées contre lui, Fidel Castro n’a jamais riposté par la violence. Pas un seul acte violent n’a été enregistré aux Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle qui ait été commandité par La Havane. Au contraire, Fidel Castro avait déclaré à la suite des odieux attentats commis par Al-Qaida à New York et Washington le 11 septembre 2001 : « Nous avons maintes fois déclaré que, quels que soient nos griefs à l’égard du gouvernement de Washington, nul ne sortirait jamais de Cuba pour commettre un attentat aux Etats-Unis. Nous ne serions que de vulgaires fanatiques si nous tenions le peuple américain pour responsable des différends qui opposent nos deux gouvernements. » Le culte officiel de la personnalité est inexistant à Cuba. Même si l’image de Fidel Castro reste présente dans la presse, à la télévision et sur les panneaux d’affichage, il n’existe aucun portrait officiel, aucune statue, ni monnaie, ni rue, ni édifice ou monument quelconque portant le nom de Fidel Castro. En dépit des pressions extérieures auxquelles il est soumis, ce petit pays, attaché à sa souveraineté et à sa singularité politique, a obtenu des résultats remarquables en matière de développement humain : abolition du racisme, émancipation de la femme, éradication de l’analphabétisme, réduction drastique de la mortalité suite à la page(15) Dans nos cœurs et nos luttes, TU VIVRAS, COMMANDANTE ! L e président Raul Castro vient d’annoncer la triste nouvelle du décès de Fidel Castro. Les communistes, les vrais progressistes sont en deuil, mais déjà les chiens de garde médiatiques de l’anticommunisme et de l’anti-castrisme primaires aboient sur toutes les radios du capital et du prétendu « service public ». Pour sa part, le secrétariat national du PRCF est certain d’exprimer les sentiments unanimes des militants du Pôle en déclarant que ce 25 novembre 2016 restera comme une date noire pour Cuba socialiste, pour le Mouvement communiste international, pour tous les peuples en lutte et pour l’ensemble des militants franchement communistes et progressistes de France. Dès sa jeunesse Fidel Castro Ruz a mis ses talents d’avocat et d’intellectuel antifasciste et anti-impérialiste au service du peuple cubain férocement opprimé par Batista, le proconsul étatsunien qui faisait de Cuba le lupanar de l’Empire. La plaidoirie de Commandante Fidel Castro Ruz Fidel intitulée « l’Histoire m’acquittera » à l’issue de laquelle notre camarade fut condamné, incarcéré puis exilé, restera un jalon inoubliable dans l’histoire mondiale des luttes antifascistes et anti-impérialistes. Avec ses compagnons Ernes- to Guevara, Camilo Cienfuegos, Célia Sanchez, avec Frank Pais, assassiné par les séides de Batista, Fidel allait lancer une lutte armée révolutionnaire ponctuée par l’assaut de la Moncada et par l’épopée du Granma. Initialement portée par un très petit nombre de combattants, la guérilla reçut l’appui des communistes cubains, puis de l’écrasante majorité du peuple des villes et des campagnes. Pour des millions de Cubains, la proclamation triomphale de la Révolution à La Havane le 1er janvier 1959 restera marquée comme le plus beau jour de leur vie. Aussitôt, l’impérialisme américain et l’oligarchie mafieuse cubaine, dont les immenses possessions sur l’île furent expropriées au bénéfice du peuple, commencèrent à comploter pour renverser le régime progressiste et permettre l’invasion de l’Ile par les USA : mais la riposte immédiate que le peuple cubain, Fidel en tête, apporta aux envahisseurs, ruina les suite à la page(15) Hommage de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) à Fidel CASTRO Par Sauveur Pierre ÉTIENNE D urant ces cinquante dernières années, Fidel CASTRO a tenu tête, avec sa superbe légendaire, à de puissants adversaires. Pendant ce demi-siècle de combats incessants pour survivre à l’embargo asphyxiant, il a fait front à l’adversité, sans jamais plier l’échine. Son peuple l’a accompagné, en dépit des lourds sacrifices consentis, ou imposés, par la force des choses… Sa longue maladie, courageusement supportée, l’a finalement vaincu : ce vendredi 26 novembre 2016, Fidel CASTRO est décédé, à l’âge au- guste de 90 ans, laissant derrière lui, incontestablement, le souvenir d’un champion de la LIBERTÉ, d’une figure emblématique de la Révolution cubaine, élevée, sans exagération, à la dimension d’une icône adulée… Cuba est en deuil. Bien d’autres pays aussi, sans doute. Car si, à l’image de tout grand leader, il a eu, à tort ou à raison, de nombreux détracteurs, il n’en demeure pas moins qu’il a suscité également, de par le monde, son lot d’admirateurs. Fidel CASTRO fut tour à tour Commandant en chef des Forces armées révolutionnaires (19562008) ; Premier ministre (1959- 1976) ; Premier Secrétaire du Parti communiste de Cuba (1965-2011) ; Président de la République (19762008) et Député de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (depuis 1976). L’OPL salue la mémoire du Géant disparu, qui a marqué l’histoire politique mondiale au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Elle présente ses sincères condoléances à la famille CASTRO, au gouvernement cubain et au vaillant peuple-frère de Cuba, en cette pénible circonstance. Sauveur Pierre ÉTIENNE Coordonnateur Général de l’OPL Haiti Liberté/Haitian Times 13 Suite de la page (8) Village Lumane Casimir : Symbole de l’échec de Martelly moyennant branchement sur le réseau de la Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) et de l’Electricité d’Haïti (EDH). Les rues internes sont entretenues et les maisons sont assez bien espacées. Un projet hors service … Les habitants n’ont pas accès aux services de soin de santé, aux loisirs et à l’emploi. La construction du marché et de la place publique, caserne de pompier, dispensaire, commissariat de police et le mini parc industriel (devant favoriser le développement du potentiel de création d’emploi) sont tous abandonnés à la poussière au même titre que plusieurs centaines de logements déjà construits mais incomplets. Le village tire son nom d’une célèbre chanteuse et compositrice haïtienne, Lumane Casimir, considérée comme la première Haïtienne guitariste. Pourtant, l’initiative ne semble pas être à la hauteur de ce grand nom. Ce projet a couté 49 millions de dollars américains provenant du fonds PétroCaribe dont bénéficie le pays dans le cadre de sa coopération avec le Venezuela. Ce programme constitue une facilité offerte à divers pays de la région pour faire l’acquisition des produits pétroliers à un coût raisonnable et payer leur commande suivant des modalités avantageuses. Ainsi, Haïti a la possibilité de payer un certain pourcentage de sa facture pétrolière à la livraison et de verser le solde dans un fonds qui devait servir à financer des projets économiques et sociaux. Il s’agit en fait d’un prêt concessionnel au taux préférentiel de 1% l’an, remboursable sur 25 ans avec un délai de grâce de deux ans. Dès sa mise en application en 2008, jusqu’au 21 mars 2016, le fonds a monétisé USD 3 833 890 217,58, selon le Sénat haïtien. Le hic, il ne resterait même pas un centime de ces 49 millions alors que le projet de construction de ce « Parc strictement locatif » qui prévoyait d’accueillir des familles sinistrées du séisme de janvier 2010, est loin d’être bouclé. D’ailleurs, il reste 1 720 unités de logement à construire en plus des infrastructures devant amener les services sociaux de base restant à finaliser. Mais, avec quelles ressources financières ? Pire, la firme de construction a abandonné le chantier depuis plusieurs mois. L’Etat aurait résilié le contrat avec la compagnie de construction dominicaine HADOM du sénateur Felix Bautista pour avoir abandonné le chantier. Ce grand projet de logement ne cadre pas avec la Politique nationale du logement et de l’habitat (PNLH) présentée à la population en 2013. La PNLH a fait le pari « d’encourager la production de logements décents et abordables dans des espaces aménagés et urbanisés où toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens pourront se loger, travailler, circuler se divertir et participer au développement socio-économique de leur pays ». Tel n’est pas le cas pour Morne à Cabris. « Justement il est en contradiction avec la PNLH. N’oubliez pas qu’il a été conçu avant même la conception de la PNLH», reconnait David Odnel, directeur de la division logement au sein de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP) créée en 2012 par l’administration du président-musicien Michel Martelly. « Depuis plus de deux ans le projet ne connait aucune avancée. Je ne peux dire que c’est un succès encore moins un échec. Il n’y a que des leçons apprises », regrette M. Odnel. Sur son site internet, l’UCLBP ne cesse de le clamer haut et fort : « Morne à cabris, une nouvelle approche d’aménagement et de développement communautaire ». Ces derniers n’atterrissent toujours pas encore. Où sont passés les 49 millions de dollars américains consacrés au projet ? UCLBP se lave les mains, d’ailleurs elle dit avoir hérité de ce projet et n’a pas signé le contrat. Sanon Reyneld, secrétaire exécutif du Coumbite haïtien pour un logement alternatif (KAY LA) croit pour sa part que ce projet ne correspond pas à la réalité sociologique et aux besoins des gens. Pour lui, c’est un gaspillage, donc une expérience qui doit servir de leçon aux responsables. « Je considère cela comme un échec, le fait d’utiliser des fonds de l’Etat pour construire des maisons qui sont restées vides. Pire, elles sont mal construites, dans un cadre désertique. Le problème c’est qu’elles n’ont pas été érigées suivant un plan bien établi », a-t-il déclaré. Il ajoute que les potentiels bénéficiaires devraient être impliqués dans la démarche et dénonce l’expulsion de quelques bénéficiaires à mobilité réduite incapables de payer le loyer. Des bénéficiaires rêvant d’être propriétaires ! La base de données de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) en Haïti aurait servi de support dans le choix des locataires, prétendent les responsables au sein de l’UCLBP en charge du projet. Ils ont informé par ailleurs que le revenu moyen a été un des critères pour sélectionner les bénéficiaires qui ont été interviewés par la suite. Nombreux parmi eux ne sont pas de véritables victimes du séisme de janvier 2010, selon une enquête journalistique réalisée par le partenariat médiatique Ayiti Kale Je en 2013 . Plusieurs dizaines de maisons non occupées sont saccagées. Des toilettes, portes, fenêtres, serrures de portes, prises électriques ont été emportées. Pas moins de 9 mille personnes qui ont postulé attendent encore le coup de fil des autorités. L’attributaire ne deviendra pas propriétaire du fait que le village est construit sur le domaine privé de l’Etat donc ne pouvant pas être cédé, sous-tendent les responsables au sein de l’UCLBP, une des trois agences gouvernementales s’occupant du logement Greater Brooklyn Gastroenterology Care en Haïti. Ce que les bénéficiaires ne cessent de dénoncer voulant à tout prix posséder le logement à l’avenir. Ces derniers sont des personnes à faibles revenus en quête d’un chez soi, qui pour pouvoir bénéficier du logement auraient menti sur leurs revenus réels. Une façon de contrecarrer la politique d’exclusion des responsables qui assurent que pour occuper cette maison, tout potentiel bénéficiaire doit avoir un revenu mensuel compris entre 7 à 10 mille gourdes. Ainsi, cumulent-ils des dettes de plusieurs mois et sont incapables de payer le loyer évalué à 2 500 mille gourdes par mois. « Il y a de nombreux retards enregistrés dans le paiement des locations. Il y a des bénéficiaires qui paient, il y en a qui ne paient pas. En dépit de nos relances, ils ne paient pas. Les gens considèrent les maisons comme des cadeaux. Nous sommes obligés de les relancer tout le temps, mais dommage nous n’avons aucun moyen de coercition », fustige David Odnel responsable au sein de l’UCLBP. La raison est simple et évidente. Les gens non pas les moyens économiques pour le faire. Pour Jean Rénold Elie, docteur en Sociologie et professeur à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) de l’Université d’Etat d’Haïti, on n’a pas fait des études pour voir si ce projet correspond à notre manière de voir la question de l’habitat. « D’ailleurs, autour de ces unités de logement, qu’est-ce qu’il y a ? Rien », se désole-t-il. « Non seulement il faut qu’il y ait des services, mais les gens ont des enfants à envoyer à l’école. Il faut qu’il y ait des emplois et des moyens de transport convenables». Ces maisons sont qualifiées de ‘’tonm’’, tombeau en français voire de ‘’kalòj pijon’’ cage à pigeon. L’ex président Michel Martelly semblait l’admettre lors de son inauguration en fanfare de 2013. « Ce n’est pas la maison de rêve de quelqu’un, mais c’est un premier pas », nuance-t-il. Sur le site, les gens mènent une vie faite de précarité et marquée par des difficultés de tous ordres. Dans cette aire désertique dominée par le chômage, il faut s’armer de courage pour survivre. Projet biaisé dès le départ … En 2012, l’ex-premier ministre Laurent Lamothe a affirmé que le projet de logements du Morne à Cabris est celui qui avait été précédemment prévu pour le Fort National (au bénéfice des familles déplacées de ce quartier pauvre) par l’administration de l’ancien président René Préval peu de temps après le séisme . Le projet de Fort National dès lors, avait été bloqué par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) qui était chargée de superviser la « reconstruction ». Ainsi, Morne à Cabris ferait partie de nombreux projets dont les contrats ont été signés en dehors des prescrits de la loi de passation de marché en Haïti. Sa signature serait la résultante d’un deal entre Michel Martelly et le sénateur dominicain Félix Bautista le propriétaire des firmes de construction Hadom et Rofi lors des campagnes électorales de 2011, selon une enquête réalisée par la journaliste dominicaine Nuria Piera. En 2016, le village s’est retrouvé au cœur du scandale de PetroCaribe. La Commission sénatoriale permanente « Éthique et Anti-corruption », présidée par le sénateur de l’Artibonite Youri Latortue a réalisé une enquête sur l’utilisation des fonds de ce programme par les gouvernements qui se sont succédés de 2010 à 2016, avant la transition. « Il y a au sein de la population le sentiment qu’au mieux, ces fonds ont été mal utilisés et au pire ont été en partie détournés pour servir à enrichir personnellement certains dirigeants qui avaient la responsabilité d’en assurer la gestion », note les conclusions de ce rapport. « L’ULCC [l’Unité de Lutte Contre la Corruption] approfondit les investigations sur les firmes (…) HADOM, ROFI, DISENOS R.N.M. pour surfacturation, violation des contrats et inéligibilité dans certains cas » et celle « sur l’application des versements du fonds Petro Caribe au FAES [Fonds d’Assistance Economique et Sociale] et à l’UCLBP », préconise le rapport. Paternalisme de l’urgence au Morne à Cabris Ce projet qui constitue une des rares interventions post sismiques du gouvernement de Martelly en matière de logement cadre très bien avec cette logique appelée paternalisme de l’urgence consistant selon Manuel Castells en l’absence totale d’urbanisation et d’équipement de base dans un quartier donné après avoir relogé des familles déplacées, cité par Hancy Pierre, professeur à la Faculté des Sciences Humaines, dans son texte Haïti et luttes sociales en Haïti (1930-2010) : Bilan et perspectives. Pour le professeur, toute recherche systématique des causes du problème de logement est écartée de même que les considérations sociodémographiques et culturelles des bénéficiaires des projets. « Le secteur de logement ainsi est-il abordé comme isolé des autres secteurs de l’économie. Il se déplace du productif vers l’humanitaire. Cette rhétorique tend à faire aggraver le problème du fait que des demandes sont énormes en quantité pendant que l’offre serait limitée en raison de la rareté des ressources », écrit-il. Selon Monsieur Pierre, la situation de précarité et de dépendance des populations ne saurait que les reproduire comme des éternels sans-abri. « Car sans soutien financier comment les populations peuvent-elles occuper un logement permanent, elles peuvent redevenir sans abris pour satisfaire de nouveaux besoins tels l’alimentation, les vêtements et l’éducation », se demande-t-il. A un moment de la durée au Morne à Cabris, tous les actes des résidents auraient été contrôlés par le comité de gestion du site qui était la Société haïtienne de gestion immobilière et communautaire (SOHGIC). Les actions subversives ont été durement réprimandées et ont abouti à l’expulsion de plusieurs personnes dont des personnes à mobilité réduite. La dépendance des résidents de l’instance chargée de la gestion du logement a été quasi-totale. Le SOHGIC n’est plus sur le village à en croire l’UCLBP. Il se retirerait à la suite de nombreuses menaces reçues par ses employés. « En dehors de toutes les difficultés inhérentes à la mauvaise conception du village et qui sont largement reconnues par tous, il nous apparaît absolument scandaleux que les habitants soient terrorisés par une unité de gestion, sans travailleur social, souvent accompagnée de gros bras, qui leur tombe sur la tête à la moindre revendication », note l’association Mouvement de Solidarité avec les sans-abri d’Haïti (MOSOSAH) au travers de son observatoire du Logement . Ce dernier informe sur son web site que le projet a connu des cas d’expulsion et des arrestations qui ont semé la terreur au niveau du village. « Il est absolument inadmissible que des citoyens qui manifestent pacifiquement pour leur droits et l’amélioration de leur sort soient jetés en prisons sans mandat ». Non loin du village s’enchaine un processus de squattérisation. De nombreuses personnes s’accaparent de nouvelles terres dans l’espoir qu’elles pourront bénéficier à l’avenir des initiatives qui accompagneront le village en termes de services. Ainsi, de nouvelles constructions voient le jour non loin du Village Casimir. Avec les nombreux risques qui persistent, l’Etat ne doit-il pas prendre des décisions pour empêcher que le projet ne soit squattérisé comme cela s’est produit pour de nombreux projets de logements ? Notes 1..https://www.youtube.com/ watch?v=ICo1S9BI6pk – Vidéo Avann Vote- GIAP- (Voir : 2 minutes : 30 secondes). L’ancien président n’a pas respecté ses promesses farfelues. Il dit qu’il allait construire 20,000 logements par année et il a passé 5 années au pouvoir, ce qui devrait nous donner 100,000 pendant ses cinq années au pouvoir. 2…http://www.haiti-liberte.com/ archives/volume10-18/Haiti_Liberte_ Nov_9_2016_Web.pdf 3…http://www.uclbp.gouv.ht/ download/plan-ensemble-du-village.pdf 4… http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/162164 5… http://www.uclbp.gouv.ht/ download/plan-ensemble-du-village.pdf 6… http://haitigrassrootswatch. squarespace.com/ayiti-kale-jekreyl/2014/1/8/questionnements-surles-projets-de-logements-de-la-reconstru.html 7… http://www.alterpresse.org/ spip.php?article13091#.WCIjwlUrLIU 8…http://www.observatoiredulogementenhaiti.org/html/a_lumane_ casimir__5_ans_apres_.html#.WCIkMlUrLIU Christine M. Mosse DR. ULKY SAINT-VIL MD D.D.S., P.C. DENTIST OFFICE Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Board Certified Gastroenterology Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 By Appointment Only Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] “Giving care, one patient at a time.” 14 Haiti Liberté/Haitian Times Internal Medicine Board Certified Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Office hours by appointment Office hours by appointment 718.434.9313 212.987.5200 1012 Ocean Avenue, Suite 1B (corner Newkirk Avenue) Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Suite de la page (4) d’analphabétisme, de résignation pour le plus grand nombre. La Havane enveloppée dans ses draps de nuit, la Havane assaillie par la nuit des vautours capitalistes, la Havane plongée dans la nuit d’une attente charbonneuse malgré le néon éblouissant d’une richesse factice. Déjà, Fidel sait qu’il faut la lumière de la révolution, la lumière des armes pour remplacer l’opacité d’une nuit d’oppression devenue presque éternelle, pour que naisse le jour sur son île livrée à la rapacité du capital et de ses gardes-chiourmes locaux. Dans le secret de cette nuit, il mûrit son grisou révolutionnaire. La jeunesse universitaire, la jeunesse ouvrière, les professionnels progressistes sont un vivier qui alimentera l’insurrection contre un régime honni soutenu à bout de bras par l’ennemi impérialiste. Ainsi naît le Mouvement du 26 Juillet, l’impétuosité d’un élan insurrectionnel qui se portera avec fracas sur deux citadelles militaires du pouvoir. Et c’est Moncada, et c’est aussi l’échec. Les guérilleros portent l’orage Leurs balles sont des éclairs L’échec ne décourage pas des assaillants vaincus. La prison fortifie le courage, la détermination des futurs guérilleros. Ils portent l’orage de la colère populaire, de la colère des paysans pris dans les barbelés de la faim, de l’analphabétisme, de la maladie, de la misère. Fidel est leur porte-étendard, leur porte-parole, leur porte-bonheur. L’assaut sur la caserne Moncada de Santiago de Cuba, il en assume la responsabilité, les conséquences douloureuses pour un M26 à peine formé. Qu’importe une parodie de jugement montée par le système. Il sait qu’il n’est coupable de rien, mais qu’il a défendu le droit à la justice, à l’honneur de la patrie. Et avec toute la conviction et la force du guérillero à venir, il lance à ses juges: «L’Histoire m’acquittera». Bientôt, les balles de la révolution siffleront. Comme des éclairs, elles viendront illuminer les nuits de débauche, de corruption de la Havane. Les guérilleros venus de la nuit rêvent d’organisation solide, d’armes, de lumière, d’orage, d’éclairs, de pluie révolutionnaire en trombes abondantes qui viendront laver la honte entretenue par des partis politiques vénaux, corrompus, à la solde de Washington et d’un sergent devenu colonel, vautré dans le crime, le lucre et le luxe. Et ce fut le grand départ vers le Mexique, où les attendaient des difficultés de toutes sortes: le stress des jours et nuits d’entraînement, la peur de se faire découvrir par les espions au service du pouvoir militaire à Cuba, l’isolement, la faim parfois. «Les guérilleros avancent sous la pluie L’arc-en-ciel est leur bannière» A bord du yacht Granma, ils sont 82 rebelles à laisser le Mexique où ils avaient fraternisé avec un argentin, un certain Che Guevara qui sera une figure de proue de la guérilla. Ils sont accueil- lis par l’aviation et la mitraille du tyran cubain. Seulement douze d’entre eux réchappent du carnage. Miraculeusement, les guérilleros finiront par se regrouper. A travers les forêts touffues de la Sierra Maestra, sous ton énergique commandement de fin stratège, Fidel, ils avancent sous la pluie de leur profonde conviction de lutter contre une dictature féroce. L’arc-en-ciel de leur victoire éventuelle leur sert de drapeau, de boussole, de guide, de lumière éclairant l’avenir qui sera tout sauf capitaliste. Ta première victoire militaire, Fidel, celle aussi de tes compagnons de combat, de «tes barbus», à la Caserne de La Plata, fait briller davantage l’arc-en-ciel de la guérilla de toutes ses humides couleurs. A Santa Clara, l’argentin pulvérisera un convoi militaire ferroviaire de la dictature et ce sera le commencement de la faim. Le 9 janvier, tu entres la Havane où t’avaient précédé Camilo et le Che. Une page était tournée, et tu as vu comment les connards de généraux, lâches comme eux seuls fuyaient comme des rats vers leur Eldorado floridien. «les guérilleros sont les nouveaux mages et la révolution l’étoile polaire» Il a fallu mettre de l’ordre dans ce bordel de nuit havanaise. Vite tu t’es mis au travail. L’ennemi impérialiste s’est vite rendu compte que l’époque des marionnettes serviles à la traîne du maître yankee était bien terminée. Le peuple cubain, dans l’allégresse, avait accueilli les mages révolutionnaires porteurs de lumière, d’éclairs, de pluie et d’arcs-en-ciel pour une aube nouvelle. L’ennemi voulant s’acharner sur le bel ouvrage des guérilleros déclara une guerre économique sans merci à la patrie de Martí, Maceo, Manuel de Céspedes, et Máximo Gómez. Mais tu étais de taille à te battre, à résister. Le David du grand capital ne te faisait pas peur, Fidel. Car ta force, c’était la Révolution, le peuple savourant ta victoire, sa victoire contre le Grand Satan, les masses paysannes libérées des contraintes d’un servage mal déguisé. En passant, Fidel, je te fais un beau coup de chapeau pour avoir rendu les Haïtiens des bateys à leur dignité d’être en leur accordant la nationalité cubaine. Merci camarade et ami Fidel. Oui, ta force reposait sur ses masses qui avaient salué la Révolution et vu apparaître au firmament de leur attente l’étoile polaire de leur souveraineté reconquise. Elles te disent merci, car ce petit pays fier «a obtenu des résultats remarquables en matière de développement humain : abolition du racisme, émancipation de la femme, éradication de l’analphabétisme, réduction drastique de la mortalité infantile, élévation du niveau culturel général. Dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la recherche médicale et du sport, Cuba a atteint des niveaux très élevés que nombre de pays développés lui envieraient» (Ignacio Ramonet). L’Afrique te dit merci, car «en vingt ans, 300 000 Cubains combattirent le colonialisme en Afrique. L’armée sud-af- ricaine repoussée à Cuito Cuanavale, l’indépendance de la Namibie arrachée à Pretoria, l’ANC dotée d’une base-arrière et confortée par la solidarité communiste internationale, la chute finale de l’apartheid était rendue inéluctable». Les Haïtiens te disent merci pour avoir facilité la formation de médecins à L’Ecole latino-américaine de Médecine de La Havane. Les peuples du Tiers-Monde te disent merci pour les quelque 30 000 collaborateurs médicaux cubains travaillent dans plus de 60 pays de la planète. Merci pour l’Opération Miracle lancée en 2004, laquelle a permis, en une décennie, à près de 3,5 millions de personnes de retrouver la vue. Miracle de vie, miracle internationaliste. Merci pour tout, Fidel. Il nous faudrait plusieurs vies, à nous peuples écrasés par la misère créée et entretenue par une globalisation criminelle, pour te dire mille fois merci, car tu t’es dressé devant le monstre à mille têtes pour nous faire une barrière de protection morale. L’animal crache encore du feu, mais l’ombre herculéenne de la résistance opiniâtre que tu lui as opposée nous protègera. Ton souvenir sera la brillante étoile polaire qui nous éclairera et nous montrera la route jusqu’à la victoire finale. Nous porterons le deuil de ta disparition avec courage et dignité. Au Panthéon de la belle amour humaine, les peuples t’ont déjà fait une place spéciale. Adieu camarade et ami Fidel. Repose en paix. Ta mission est accomplie. On doit aussi à Fidel une réflexion pionnière sur les questions écologiques, Cuba ayant plusieurs fois été mise à l’honneur par l’ONU pour sa contribution d’avant-garde à la lutte contre la dégradation de l’environnement, dégradation dont la quête éperdue du profit est la cause principale. En un sens, les deux magnifiques formules de Fidel « patria o muerte », « socialismo o morir » résument les tâches des communistes de la planète entière : par-delà le caractère héroïque de ces proclamations, il faut saisir qu’à notre époque la lutte révolutionnaire passe par la défense patriotique de l’indépendance nationale face aux Empires fascisants qu’a consolidés la re-mondialisation de l’exploitation capitaliste. Face à l’exterminisme impérialiste, auquel conduit sur tous les plans (militaire, économique, environnemental, sociétal…) le capitalisme pourrissant de notre temps, le socialisme est la seule issue vitale pour l’humanité ; si bien que le Mouvement communiste renaissant devra de plus en plus défendre, non seulement la justice sociale propre à une société sans classes, mais tout simplement, le droit de l’humanité à la vie et au développement. Salut à Raul, aux communistes et au peuple cubains, à M. l’Ambassadeur de Cuba en France, à M. l’Ambassadeur du Venezuela bolivarien, à tous les révolutionnaires qui pleurent la mort de Fidel et qui honoreront sa mémoire en redoublant de combativité anti-impérialiste. Le PRCF, qui a joué un rôle moteur en novembre 2005 pour organiser avec d’autres le grand meeting de solidarité avec Cuba socialiste à St-Denis, rappelle la parole du président-fondateur du Pôle, le député franchement communiste Georges Hage : « à notre époque, tout progressiste a deux patries : la sienne et Cuba socialiste » ! Honneur à Fidel, l’un des plus grands révolutionnaires patriotes et internationalistes que la terre ait portés ! Honneur à ce passeur d’histoire révolutionnaire incomparable qui a transmis jusqu’à nous, dans la nuit sombre de la contre-révolution, le flambeau de la Révolution française, de Toussaint Louverture, de la Commune de Paris, de la Révolution d’Octobre, de Stalingrad, des Révolutions chinoise, cubaine, vietnamienne, africaines du 20ème siècle, et dont le prénom évocateur fait vibrer en nous la justesse de ces deux paroles immortelles, « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » (Victor Hugo) Et aussi « les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire, l’avenir appartient aux révolutionnaires » (Georges Dimitrov, 1935). Tu vis dans nos cœurs, et plus encore dans nos luttes pour la renaissance communiste et pour la résistance populaire, Commandante ! Suite de la page (13) Dans nos cœurs et nos luttes, TU VIVRAS, COMMANDANTE ! espérances contre-révolutionnaires à Playa Giron, l’analogue cubain de Valmy. A la suite de quoi, la direction révolutionnaire cubaine proclama le caractère socialiste de la Révolution ; ce qui souleva un énorme enthousiasme militant en Amérique latine et dans le monde. Méprisant à la fois la démocratie et la souveraineté du peuple cubain, l’impérialisme américain riposta par le blocus économique, par la guerre idéologique et par de nouvelles tentatives d’invasion, voire d’assassinats ciblés contre Fidel. Face à cette entreprise de strangulation d’un peuple tout entier, l’URSS se solidarisa avec Cuba. A l’issue de la crise de 1962, l’URSS accepta de retirer ses missiles destinés à protéger Cuba de l’invasion imminente. En échange de quoi, les USA, qui avaient pu mesurer l’unanimité contre ceux du peuple cubain prêt à tous les sacrifices (les mots d’ordre « la patrie ou la mort », « le socialisme ou mourir ! » ponctuaient tous les discours de Fidel devant des foules immenses) renoncèrent à envahir la tête de pont du socialisme et du pouvoir populaire que constituait Cuba dans l’hémisphère occidental. Malgré le cruel blocus yanqui qui empêche Cuba depuis des décennies de commercer librement avec le monde (un blocus qu’Obama n’a toujours pas levé), le socialisme a liquidé la faim et l’analphabétisme à Cuba, il a créé un système de santé publique, d’éducation, d’université et de recherche biomédicale, sans le moindre équivalent en Amérique latine. Jusqu’à nos jours, la mortalité infantile est bien plus basse à Cuba que dans le riche Empire voisin, où 35 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté ; et quand un ouragan tropical ravage les Antilles et la Floride, c’est hélas en Haïti, demeurée capitaliste, ou dans la riche Louisiane, qu’il fait des dizaines, voire des centaines de morts parmi les populations pauvres que les autorités locales, contrairement au Poder popular cubain, ne veulent ni ne savent protéger contre les éléments déchaînés… Pendant toute la durée de son alliance avec l’URSS et le camp socialiste, Fidel, Raul et le PC de Cuba ont été à la tête du Mouvement anti-impérialiste mondial, Fidel présidant même le Mouvement des non-alignés à la fin des années 70. C’est notamment grâce à Cuba et à son contingent internationaliste en Angola que l’armée raciste de Pretoria, lourdement armée par les Etats-Unis et soutenue par Thatcher, fut vaincue à Cuito Carnevale, ce qui ouvrit la voie à la défaite des racistes et à la libération du Zimbabwe, de la Namibie et de l’Afrique du Sud : c’est ce qu’a toujours reconnu Mandela, dont la première visite comme chef d’Etat fut réservée à Fidel. Quand le liquidateur Gorbatchev eut accédé à la direction de l’URSS et qu’il eut, avec Eltsine, commencé son œuvre de désintégration du camp socialiste au nom d’une fausse conception de la paix et de la démocratie, c’est Fidel qui, le 26 juillet 1989 sonna le rappel de la résistance cubaine et mondiale à la contre-révolution dans son discours historique de Camaguey : aux opportunistes, aux révisionnistes, aux « mutants », futurs mutants et autres pseudo- « rénovateurs » capitulards de tous les pays, le marxiste-léniniste Fidel Castro lançait au visage sa cinglante formule de classe : « Il y a la démocratie des riches et il y a la démocratie des pauvres, il y a la paix des riches et il y a la paix des pauvres ! ». Malgré le double blocus, celui, continu et aggravé, des USA (loi Burton-Helms), et celui, inavouable, du contre-révolutionnaire Eltsine, Cuba socialiste tint bon. Privée de matières premières, plus que jamais menacée d’invasion et de subversion, le PC de Cuba organisa la « période spéciale » qui fut une très rude époque de privations partagées, mais où l’essentiel, le droit de manger, de travailler, de se soigner, d’être logé, d’être éduqué, fut préservé pour tous. Mieux, au bout des années 90, un début de croissance économique se redessinait à Cuba. Le mouvement bolivarien prenait de l’ampleur sur le continent sud-américain. Fidel nouait avec Chavez, puis avec les dirigeants progressistes de la Bolivie, de l’Equateur, etc., l’Alliance Bolivarienne des Amériques. Face à l’ALENA impériale et néolibérale, la nouvelle ALBA voulait dessiner une alternative faite de souveraineté nationale, de coopération internationale et d’échanges mutuellement profitables en lieu et place de la ruineuse « concurrence libre et non faussée » propre aux Traités supranationaux du capital. Frappé par la maladie à l’issue d’une vie militante haletante, Fidel a quitté le pouvoir mais il ne s’est pas replié pour autant. Durant les dernières années de sa vie, le vieux sage de la Révolution a fustigé le caractère exterministe du capitalisme, qui mènera l’humanité à la mort si le socialisme ne reprend pas le dessus dans le monde. HASTA LA VICTORIA SIEMPRE, PATRIA O MUERTE, SOCIALISMO O MORIR, VENCEREMOS ! VEILLÉE À LA MÉMOIRE DE FIDEL Suite de la page (13) Le Fidel Castro que j’ai connu infantile, élévation du niveau culturel général. Dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la recherche médicale et du sport, Cuba a atteint des niveaux très élevés que nombre de pays développés lui envieraient. La diplomatie cubaine est l’une des plus actives au monde. La révolution, dans les années 1960-1970, a soutenu les mouvements d’opposition armée dans de nombreux pays. Ses forces armées, projetées à l’autre bout du monde, ont participé à des campagnes militaires de grande ampleur, en particulier aux guerres d’Ethiopie et d’Angola. L’intervention cubaine dans ce dernier pays s’est achevée par la déroute des divisions d’élite de la République d’Afrique du Sud ; ce qui a incontestablement accéléré l’indépendance de la Namibie, la chute du régime raciste de l’apartheid et permis la libération du leader sud-africain Nelson Mandela, lequel n’a jamais manqué une occasion de rappeler l’amitié qui le lie à Fidel Castro et sa dette à l’égard de la révolution cubaine. Fidel Castro possédait un sens de l’histoire profondément ancré en lui, et une sensibilité extrême à ce qui a trait à l’identité nationale. Parmi toutes les personnalités liées à l’histoire du mouvement socialiste ou ouvrier, celle qu’il cite le plus souvent est José Martí, « apôtre » de l’indépendance de Cuba en 1898. Mue par une compassion humanitaire, son ambition était de semer sur l’ensemble de la planète la santé et le savoir, les médicaments et les livres. Rêve chimérique ? L’admiration qu’il vouait à son héros littéraire favori, Don Quichotte, n’était pas fortuite. La plupart de ses interlocuteurs, et même certains de ses adversaires, admettent que Fidel Castro était un homme habité par de nobles aspirations, par des idéaux de justice et d’équité. Dans son pays et dans l’ensemble de l’Amérique latine, Fidel Castro disposait d’une autorité que lui con- Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 férait sa personnalité à quatre faces de théoricien de la révolution, de chef militaire victorieux, de fondateur de l’Etat, et de stratège de la politique cubaine. N’en déplaise à ses détracteurs, Fidel Castro a une place réservée dans le panthéon mondial des personnalités qui ont lutté pour la justice sociale et a fait preuve de solidarité envers tous les opprimés de la Terre. Mémoire des luttes 26 novembre 2016 Ndlr. *Carlos Marighela, un nom peut-être moins connu que les autres cités par Ramonet. Ce fut un politicien, militant brésilien, membre du Parti Communiste Brésilien dont il fut éventuellement expulsé pour ses idées radicales de guérilla urbaine par opposition à la guérilla rurale, le foco de Che Guevara. Concepteur de ce type de guérilla, il fut tué dans une embuscade policière 14 novembre 1969. KAKOLA et Haïti Liberté vous invitent à une grande Manifestation de sympathie et de condoléances le Samedi 3 décembre 2016 en l’honneur du camarade Fidel Castro décédé le 25 Novembre 2016 dernier. Au programme : Témoignages, Poèmes Chants dédiés à l’illustre Révolutionnaire disparu. Tout le monde est invité à venir payer leur dernier respect à ce grand ami du peuple haïtien. Samedi 3 décembre 2016 7h PM Local du journal Haïti Liberté (Salle Harry Numa) 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Information: 917-251-6057 & 718-421-0162 Haiti Liberté/Haitian Times 15 Suite de la page (7) Fidel Castro : le Géant qui a fait trembler les États-Unis ! très fidèle. Le seul domaine où il n’ait jamais failli, jamais fléchi, jamais menti, est celui de la défense acharnée de sa propre gloire. Grand lecteur de l’Iliade, il a pris pour modèle Achille, qui rêvait d’une vie héroïque et brève, une carrière de conquistador affamé de trophées ; mais sa bonne étoile lui a laissé la vie sauve. Et il est devenu Ulysse, monarque vieillissant obligé de composer avec le temps. C’est ce paradoxe « homérique » qui est au cœur de Castro, l’infidèle. » Soyons dignes et honnêtes En quoi la vie de Fidel ressemble-t-elle à celle du Grec Achille ? Agamemnon a entraîné ces rois et ces princes avec lui à Troie pour détruire et piller. La reine Hélène, l’épouse de son frère Ménélas servait tout simplement de prétexte à ses intentions cachées. Achille est mort à Troie, atteint au talon vulnérable par la flèche de Pâris. Thétis avait prédit, selon la légende, le destin qui attendait son fils dans la ville du roi Priam assisté du prince Hector, le guerrier qui tua Patrocle et qui déclencha la colère d’Achille. Sa mère lui répéta : « Si tu vas à Troie, la prophétie des dieux s’accomplira. Tu n’en reviendras pas. » Fidel Castro a combattu des « bandits » qui prenaient l’État cubain en otage et qui livraient 80% des terres agricoles à des latifundistes étatsuniens. Et il n’a pas été vaincu. Il ne peut pas non plus être comparé à Ulysse, le rusé constructeur du cheval de Troie qui a piégé et causé la perte des Troyens après dix années de siège. Castro avait-il une Pénélope qui l’attendait dans son royaume. Il n’en avait pas. Il y a aussi des « écrivassiers » qui font porter la responsabilité de l’assassinat de Che Guevara à Fidel Castro, sous prétexte qu’il l’aurait abandonné dans la jungle bolivienne, et qu’il ne l’aurait pas secouru. Tout cela est archi-faux. Les meilleurs guérilleros de la Sierra Maestra ont péri en Bolivie avec Che. Ils lui ont été envoyés par Fidel lui-même. Ce que bon nombre de gens ignorent encore, peut-être : les « galapiats » qui ont trempé leurs mains dans le sang de Guevara ont été presque tous confrontés aux châtiments d’une « justice expéditive ». Certains d’entre vous ont entendu parler probablement des « Malédictions du Che ». Ou même, comme nous, les ont lues. Et encore Fidel n’a pas provoqué le départ de Guevara de l’île. Nikita Khroutchev venait de retirer les missiles à Cuba afin d’éviter le déclenchement d’une troisième guerre mondiale. Les séquelles du conflit de 1939 étaient encore vives, brûlantes, douloureuses et dévastatrices. L’Argentin le prenait mal. Fidel et Guevara avaient des motivations politiques différentes. Perché sur un balcon le soir du premier janvier 1959, il répondit à l’officier qui lui fit remarquer que la guerre était finie : « Vous n’y comprenez rien, camarade, la guerre vient juste de commencer. » Guevara pensait déjà aux autres régions de la terre à libérer de l’exploitation et de la malfaisance impériales. C’était pour perpétuer et systématiser le « guévarisme » que Fidel Castro avait décidé d’exporter la révolution cubaine vers des pays pauvres de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie... Cuba portera longtemps le deuil de son Héros national. La récente disparition de l’un des grands « Révolutionnaires » du 20e siècle laisse un vide qui sera difficile à combler. Barack Obama – le président à moitié blanc et moitié nègre – a raté définitivement la chance de serrer la main de l’Icône qui s’est battu corps et âme en vue de transformer son pays natal en une terre de « Justice », d’ « Égalité » et d’ « Équité » pour tous. Contrairement au prophète Moïse, il n’a ni vu, ni entendu « dieu » derrière le buisson ardent, à l’occasion de son périple officiel au pays de José Marti. Mais Barack Obama a-t-il l’âme assez grande et noble pour regretter ce grave manquement historique ? Fidel Castro a laissé Cuba en pleine mutation sociopolitique. Qu’est-ce qui changera après ses funérailles ? Et qu’est-ce qui restera en place ? La « Révolution » survivrat-elle aux réformes économiques amorcées par le président Raul qui a décidé – comme Deng Xiaoping le fit pour la Chine – d’ouvrir l’île aux capitaux étrangers ? Raul Castro vieillit. Le temps des adieux politiques approche à grands pas. Les bras des « esprits sataniques » qui persécutent et déstabilisent le « chavisme » seront-ils assez longs pour atteindre le « castrisme » et l’étouffer ? Des pleurs et des rires La mort de Fidel a suscité des réactions mitigées dans les châteaux, les palais et les haciendas. Il y a ceux qui pleurent et ceux qui rient. Mais fort heureusement, les derniers sont moins nombreux. Car ils font partie de l’oligarchie des cosmocrates qui écorchent les pauvres. Il n’est pas rare de rencontrer au Canada des immigrants cubains qui traitent les frères Castro de dictateurs. Pourtant, filles ou fils de paysans, ils sont parvenus à faire de bonnes études universitaires. Une fois, j’ai fait remarquer à deux jeunes filles originaires de l’île qui suivaient mes cours de communication française orale et écrite et d’Intégration socioprofessionnelle (ISP) que le régime présidentiel de Batista les aurait prédestinées aux travaux des champs sous payés ou à la prostitution cultivée dans les casinos détenus à la Havane par la mafia sicilienne de New York, de Las Vegas, de Chicago… Je ne les ai plus revues. Michaëlle Jean, elle-même présentatrice durant un certain temps à Radio Canada, cracha également sur la Révolution cubaine. Au cours d’un reportage, la « journaliste » collait, comme la plupart de ses collègues, une étiquette de « dictature » sur le gouvernement du prolétariat cubain. Fidel répétait toujours : « Le capitalisme à Cuba : jamais. » Nous avons eu nous-mêmes l’intelligence de comprendre que le « Grand sage » voulait plutôt dire « jamais de son vivant ». Le Chef savait – comme nous – que toute œuvre humaine est historique. Le temps apporte toujours d’autres pré- occupations socioculturelles et des nouvelles contraintes politico-économiques. Les mentalités évoluent. Les rêves changent. Il y aura certainement un nouveau Cuba après le règne castriste. Peut-être mieux que celui de Fidel et de Raul. Peut-être pire que celui de Batista où la corruption, la drogue et la prostitution répandaient une odeur indisposante. Seulement, l’histoire retiendra que les frères Castro, Guevara, Cienfuegos ont bien rempli la mission que le « Maître » leur avait confié en les envoyant comme l’ange Gabriel sur la terre. Il existe de ces hommes-là qui sont des démiurges. Au nom des masses populaires haïtiennes, nous nous accordons l’honneur et le privilège de nous courber devant la dépouille de l’illustre et regretté Disparu et de lui dire : Merci Fidel L’histoire t’acquittera Plus grand que nature Plus fort que les lions De la Moncada à la Sierra Tu nous as montré Le chemin de la Liberté La misère de ton peuple A aiguisé ton courage Les prisons de Batista Ont décuplé ta force Ô Barbudos Vous êtes la gloire du monde Quelle épopée merveilleuse Que celle tu as léguée Avec Raoul, Guevara Camillo et les autres Aux visionnaires De tous les siècles à venir À l’école nos enfants Ton glorieux nom vénèreront Pour le bien de ton pays Ta vie, tu l’as risquée Ô prolétaires Répétez ensemble avec moi Merci Fidel L’histoire t’acquittera Plus grand que nature Plus fort que les lions De la Moncada à la Sierra Tu nous as montré Le chemin de la Liberté Plus nombreux les gens qui t’aiment Que ceux-là qui te haïssent Les pauvres du monde entier Pas à pas doivent suivre Ô cher Fidel La route que tu as tracée Menaces, embargo, complots Médisance, calomnie Rien n’a arrêté tes élans Tu as bien servi ton peuple Ô Camarade Ne sont pas vains tes sacrifices Adios Fidel L’histoire t’acquittera Plus grand que nature Plus fort que les lions De la Moncada à la Sierra Tu nous as montré Le chemin de la Liberté Les peuples exploités et oppressés doivent-ils continuer de s’agenouiller, de se croiser les bras devant leurs bourreaux et de se laisser lacérer le dos comme les colons l’ont fait en Louisiane à l’esclave africain Gordon. La photo de la victime a circulé sur les cinq continents. Un beau matin, ne leur faut-il pas se lever fièrement, comme Fidel, Guevara, Raoul, Gandhi, Sankara, frapper leurs pieds sur le sol de leurs souffrances et dire : « Assez !» Les esclaves de Saint-Domingue le firent à la Crête-à-Pierrot et à Vertières. Ils crièrent avec rage : « Nous avons décidé de Vivre Libres ou de Mourir Libres ! » N’estce pas par le mot « Assez » que les Haïtiens sont parvenus à provoquer les événements historiques qui ont solennisé la date du « 7 février 1986 » ? « Momento, homo, quia pulvis es et in pulverem revertiris. »(Souviens-toi homme que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.) Aujourd’hui, les citoyennes et citoyens marginalisés de la terre pleurent la mort d’un « Grand Camarade ». Adieu Fidel! Robert Lodimus Suite de la page (7) Fidel Castro : l’audace de la dignité Au nom des peuples en lutte, nous saluons ta mémoire Fidel! aux enfants, aux personnes âgées d’avoir accès aux médicaments, de ne donner d’autres choix au gouvernement que d’acheter à des prix exorbitants sur le marché international des matériaux de construction, des véhicules, etc. Malgré tout, la révolution cubaine a survécu. Elle a, devant la pire adversité, face au monstre impérial, Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn transformé la société, fait de Cuba un modèle de résistance, de dignité. Et ce qui historiquement sera l’un des plus grands héritages de cette révolution, c’est son soutien inconditionnel aux peuples en lutte, sa grande contribution dans le démantèlement du système raciste de l’apartheid, dans l’alphabétisation des centaines de milliers d’enfants, dans la lutte contre la mal- adie, les épidémies qui ravagent hommes, femmes, enfants dans les quartiers les plus pauvres de l’Amérique latine, des Antilles et d’Afrique. Cuba est toujours le premier pays à soutenir le peuple haïtien dans ses nombreuses péripéties et catastrophes, et cela de manière désintéressée. Une aide non militarisée, non redevable. L’avenir de la révolution cu- AMBIANCE EXPRESS DANA CARIBBEAN CUISINE • Restaurant • Fritaille • Patés Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 2026 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11210 The Finest in Haitian Food 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY Breakfast • Lunch • Dinner Pâtés • Gateaux Catering • Delivery • Parties 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) General Manager: Marie S Chef: Véronique Pillard Manager: Danaelle Bonheur Tél: 718.941.2644 718.434.4287 718.484.2335 16 Haiti Liberté/Haitian Times baine, ses grandes réalisations, son idéal ne dépendent pas uniquement du peuple cubain, de ses choix face au chant des sirènes, il dépend de nous aussi peuples dominés du Sud, de notre volonté à relever le défi de transformer nos sociétés, de rester, par ce fait même, solidaires au peuple cubain. Fidel restera un héros de l’humanité souffrante. Saluons donc le passage de ce grand homme qui aura KATOU RESTAURANT marqué l’humanité de sa vision, de son humanité, de son incommensurable solidarité. Le peuple haïtien vient de perdre un grand allié. Hasta la victoria siempre commandante! Pour authentification, Renel Exantus Ricardo Gustave Bar du Boulevard 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 347-404-6152 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 A Travers le monde Venezuela : Communiqué du Ministère du Pouvoir populaire bolivarien ! L e Président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolás Maduro Moros, au nom du Gouvernement et du Peuple du Venezuela, manifeste en ce jour de douleur toute son affection et toute sa solidarité au Président de Cuba, Raúl Castro Ruz, à Dalia, à ses enfants, à sa famille, au peuple et au Gouvernement de la République sœur de Cuba, à l’occasion de la disparition du Commandant Fidel Castro Ruz, leader historique de la Révolution Cubaine et Père fondateur de la nouvelle histoire latino-américaine et caraïbe, certainement le latino-américain le plus important de l’histoire du XXe Siècle, exemple pour les générations à venir. Le Commandant Fidel Castro Ruz a été et sera toujours le géant martinien et bolivarien qui a initié un changement d’époque et montré avec assurance et dans la fidélité à ses idéaux, le chemin de la construction du projet humaniste et socialiste dans notre Grande Patrie. Le Venezuela a eu en Fidel Castro le plus grand, le plus solidaire et le plus affectueux des amis ; un maître et un guide qui a tracé, avec le Commandant Hugo Chávez, la nouvelle architecture de l’intégration régionale, fondée sur la solidarité, la complémentarité, le comportement juste et la vision humaine. Nous leur devons non seulement la création de l’Alliance bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique et Petrocaribe, mais aussi l’édification des Missions sociales au Venezuela, beaux exemples qui se sont traduits par le déploiement de milliers de médecins, d’enseignants et Suite de la page (4) 29,981 soit 0.40%. Puis, ce fut le tour du directeur du CEP en la personne de Mr Uder Antoine de lire les résultats préliminaires des élections présidentielles du 20 Novembre dernier qui ne sont pas encore finaux. Et sans aucune surprise pour les journalistes présents, il a cité en tout premier lieu le nom du candidat du PHTK de Michel Martelly, Jovenel Moise qui a recueilli un total de 595,430 votes, soit 55.67%. N’est-ce pas un complot sophistiqué et que l’opposition opportuniste ne peut en aucun cas déjouer vu sa justesse et que Jocelerme Privert lui-même jouant le jeu démocratique a en quelque sorte même involontairement apporté sa contribution. N’a-t-il pas tout bonnement et naïvement déclaré à quelques heures de la publication des résultats le lundi 28 novembre que « Les résultats Nicolás Maduro Moros et Evo Morales à Cuba pour les funérailles de Fidel de frères cubains sur tout le territoire de la Patrie vénézuélienne, dans la plus profonde expérience de solidarité connue dans l’histoire de l’Humanité, qui a permis l’accès aux soins médicaux, la lutte contre l’analphabétisme et l’accompagnement de millions de vénézuéliens exclus par les grossiers gouvernements du passé. Notre vie ne suffira pas à remercier le Commandant Fidel Castro, notre Commandant éternel Hugo Chávez et le peuple cubain de tant d’amour manifesté par tant d’œuvres envers notre peuple. Le Commandant Fidel Castro laisse Cuba debout, victorieuse. Un peuple digne et radieux qui avance vers l’avenir malgré les difficultés. Par son bel exemple, il démontre également que le chemin de la libération de nos peuples est le chemin de l’autodétermination et de la souveraineté. Comme révolutionnaire, comme Président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela, je répète ce que notre Commandant éterpréliminaires de ces élections ne doivent en aucun cas compromettre la stabilité socio-économique du pays. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) jouit de toute son indépendance dans le cadre de ces joutes, et que l’exécutif s’est gardé de toute interférence dans le processus électoral » Pour se faire bon enfant face aux forces tutrices, Privert n’a pas répondu à ce qu’attendaient de lui Fanmi Lavalas, Pitit Desalin et Lapeh de Jude Célestin. Ce même lundi le candidat de Pitit Desalin Moïse Jean Charles se sentant confortable a déclaré « qu’il ne soutenait pas les manifestions ni la violence actuellement dans les rues. Chiffres à l’appui, il a affirmé que les résultats reflèteront les Procès Verbaux affichés par le CEP et que son Parti était en bonne position pour le deuxième tour » Moise Jean Charles faisait référence sans, citer de nom, au Parti Fanmi Lavalas qui dès le lendemain du vote le lundi 21 novembre occupait les rues de la Capitale CATERING & TAKE-OUT nel a dit du grand leader cubain: « Toi, qui as forgé l’histoire, toi notre maître. Je le dis sans complexes. Tu es le père de tous les révolutionnaires. Tu es notre père ». Nous faisons nôtre le cri de combat tant de foi repris dans sa chère patrie : “Qu’est-ce qu’il a, Fidel, que les impérialistes n’ont jamais rien pu contre lui? » Aujourd’hui nous disons au Père, au sage constructeur d’idées pour le bien-être de l’humanité : Fidel, l’histoire et les peuples du monde t’ont absous. Ta mission est accomplie, Commandant des humbles, soldat de nos peuples. Nous continuons la lutte. Et nous te disons aussi, après tant de veillées, tant de projets et de conversations avec notre Commandant Hugo Chávez où l’aube nous a surpris écoutant ta parole lumineuse, qu’en cette heure où nous sommes les témoins de ton transit vers l’immortalité, nous viennent en mémoire les vers de Miguel Hernández qui te nomment : « Aux âmes ailées des roses Au crémeux amandier je te demande, nous avons encore tant de choses à nous dire, camarade de mon âme, camarade » La République bolivarienne du Venezuela décrète trois jours de deuil national pour honorer la mémoire et l’héritage éternel du Commandant Fidel Castro. Avec Bolívar, Martí, Chávez et Fidel nous vaincrons!!! Hasta la Victoria Siempre!!! Caracas, le 26 novembre 2016 aux cris de « Maryse présidente » et « Non au coup d’Etat électoral ». De même que du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK), dans une conférence de presse, le porte-parole Rudy Hérivaux, a proclamé la victoire de son candidat : « Jovenel Moïse est le président élu d’Haïti, le pays le sait, le monde entier le sait, ce n’est pas un mystère » Revenons à la conférence, il était clair que les membres du CEP venaient d’une longue discussion entre eux et leurs tuteurs et c’est la raison pour laquelle la conférence a été retardée. Et la preuve en est bien grande puisque trois des neuf membres du Conseil ont refusé de signer la feuille des résultats annonçant la victoire de Jovenel Moïse. Il nous faut signaler par ailleurs que la période de contestation commencera du 3 au 5 décembre prochain et que les résultats définitifs sont programmés pour le 29 décembre pour finalement annoncer ce que Haïti Liberté avait dénoncé, il y a belle Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Now 2 Locations in Brooklyn 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 L’endroit où l’avion s’est écrasé lundi soir près de la ville de Medellin en Colombie U n avion qui transportait l’équipe brésilienne de football Chapecoense s’est écrasé lundi soir près de la ville colombienne de Medellin. Au moins six personnes ont survécu à l’accident. L’équipe brésilienne de football de première division Chapecoense se rendait en Colombie pour un match contre l’Atletico Nacional dans le match aller de la finale de la Copa Sudamericana. Son avion s’est écrasé lundi soir près de la ville de Medellin en Colombie. L’appareil qui arrivait de Bolivie transportait 72 passagers et neuf membres d’équipage et il s’est écrasé à Cerro Gordo, dans la commune de La Union. Selon les autorités, plus de 70 personnes ont été tuées et six ont réussi à survivre. L’accès au site du crash, situé à environ 50 km de Medellin, n’est possible que par voie terrestre en raison des “conditions climatiques”, a ajouté l’aéroport. “Apparemment, l’avion est tombé en panne sèche”, a indiqué à l’AFP Elkin Ospina, maire de La Ceja, une commune voisine de La Union. D’après lui, les secours sont déjà sur place et les centres médicaux de la région se préparent à recevoir les blessés. L’Autorité de l’aéronautique civile a indiqué avoir mis en place un poste de commandement unifié à l’aéroport de Medellin pour gérer la situation. lurette à savoir que le pouvoir provisoire ne va que légitimer et légaliser ce que les adversaires des masses populaires ne pouvaient pas réaliser l’année dernière sous le régime de Michel Martelly/Evans Paul. Il n’est rien de plus clair que les puissances exploiteuses internationales ont voulu la continuité du régime de Martelly pour continuer à piller le pays et cette conséquence vient de l’inconséquence de certains partis qui se disent proches du peuple. Jean-Henry Céant, « Renmen Ayiti » 8,075 votes 0.75% Edmonde Suppice Beauzile, « Parti fusion des sociaux-démocrates haïtiens » (FUSION) - 6,812 votes 0.64% Maxo Joseph, « Randevou » - 5,362 votes 0.50% Amos André, « Front Uni pour la Renaissance d’Haïti » (FURH) - 2,278 votes 0.21% Jean Hervé Charles, « Parti pour l’Evolution Nationale Haïtienne » (PENH) 1,985 votes 0.19% Joseph Harry Bretous, « Konbit Pour Ayiti » (KOPA) - 1,813 votes 0.17% Marie Antoinette Gauthier, « Plan d’Action Citoyenne » (PAC) - 1,806 votes 0.17% Jean Clarens Renois, « Unir-Ayiti-Ini » 1,687 votes 0.16% Daniel Dupiton, « Cohésion Nationale des Partis Politiques Haïtiens » (CONAPPH) 1,308 votes 0.12% Gérard Dalvius, « Parti Alternative pour le Développement d’Haïti » (PADH) - 1,222 votes 0.11% Kesler Dalmacy, « MOPANOU » - 1,007 votes 0.09% Jean Bertin, « Mouvement d’Union République » (MUR) - 991 votes 0.09% Jean Ronald Cornely, « Rassemblement des Patriotes Haïtiens » (RPH) - 983 votes 0.09% Marc-Arthur Drouillard, « Parti Unité Nationale » (PUN) - 978 votes 0.09% Jean Poincy, « Résultat » - 970 votes 0.09% Jacques Sampeur, « Konbit Liberasyon Ekonomik » (KLE) - 960 votes 0.09% Jean-Chavannes Jeune, « CANAAN » 943 votes 0.09% Joseph G. Varnel Durandisse, « Retabli Ayiti » (PPRA) - 890 votes 0.08% Roland Magloire, « Parti Démocrate Institutionnaliste » (PDI) - 824 votes 0.08% Vilaire Clunny Duroseau, « Mouveman pou Endepandans Kiltirel Sosyal Ekonomik ak Politik an Ayiti » (MEKSEPA) 799 votes 0.07% Monestime Diony, (indépendant) - 768 votes 0.07% Luckner Désir, « Mobilisation pour Haïti » (MPH) - 744 votes 0.07% Nelson Flecourt, « Olah Baton jenès la » 687 votes 0.06%\ Aucun candidat - 7,234 votes 0.68% Résultats préliminaires pour la Présidentielle : Jovenel Moïse, « Parti Haïtien Tèt Kale » (PHTK) - 595,430 votes 55.67% Jude Célestin, « Ligue Alternative pour le Progrès et l’Émancipation Haïtienne » (LAPEH) - 208,837 votes 19.52% Jean-Charles Moïse, « Pitit Dessalines » 118,142 votes 11.04% Maryse Narcisse, « Fanmi Lavalas » 96,121 votes 8.99% Le Bon Pain BAKERY Proudly serving authentic Haitian baked goods in Queens, NY since 1988 PATTIES • BREAD • PASTRIES • SOUPS • SWEETS • CAKES • CATERING • AK100 • COLA We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 Accident d’avion en Colombie : plus de 70 personnes tuées, six survivants ! 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 211-65 Jamaica Avenue Queens Village, NY 11428 718-464-8160 lebonpainbakery.com “The most famous Haitian bakery in the U.S.” JDD 29 novembre 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Bravo Paul Laraque Ala bèl mouri bèl Lè w mouri pwòp Pwòp san okenn tach Pwòp san okenn pli Sou figi lavi w Ala bèl mouri bèl Lè w mouri gran Gran san okenn renmò Gran san okenn repwòch Gran san okenn madichon Sou eskanp lavi w Ala bèl mouri bèl Lè w mouri gran Gran tankou Jakwoumen Gran tankou Morisolewa Gran tankou Federikolòka Tout mouri pa mouri Lè w mouri gran Non ou rete avi Nan kaye lavi Lè w mouri pwòp Non ou rete vivan Nan memwa listwa Ala bèl mouri bèl Ala bèl mouri bèl Lè tout yon peyi Tout yon pèp Ap rann ou omaj Lonmen non ou Pasipala Oumenm ki te konn di: «Ayiti pap mouri Si nou pare Pou nou mouri pou li» Respè sa a Lonè sa a Se pa tout moun ki jwenn li Tout mouri pa mouri! Respè sa a Lonè sa a Bastante Se pa tout moun ki jwenn li Abobo! Abobo Pòl Larak! Ou te yon konbatan onèt Yon konbatan sensè Yon konbatan konsekan Ki pa janm chanje kan Bravo! Bravo Pòl Larak! Ou fenk kare viv Kanmarad Ou fenk kare goumen Kanmarad Abobo! Bravo! Bravo Pòl Larak! Berthony Dupont Ndlr. *Le titre de ce poème aurait pu bien être «Bravo Fidel Castro». Allons, étudiants Allons, étudiants, par les rues et les places, allons car la vie nous appelle Allons, camarades, le front levé, qui lutte pour une chose l’obtient Aujourd’hui ce sont des bras demain, que seront-ils? que seront-ils? Que seront-ils? Aujourd’hui ce sont des pierres, il faudrait y penser. y penser, y penser! Allons, marchons poings serrés et coeurs rebellés. Allons, comme un fleuve par les rues et les places en criant ce qu’a dit Artigas* Les tyrans un jour trembleront, Trembleront, trembleront. Le vent est froid, un jour on les aura. On les aura, on les aura! Nous sommes l’air nouveau du printemps, pas de barrières Contre nos voix. L’air obscur nous le vaincrons, allons, créons le matin nouveau. Mario Benedetti Ndlr. *José Gervasio Artigas. Militaire uruguayen qui participa à la guerre d’indépendance de l’Argentine et de l’Uruguay. Luc Jean Baptiste (Port-au-Prince, 1887 – Idem, 1964) « Le sphinx sonore » 18 Haiti Liberté/Haitian Times « Il rouvrit les yeux avec curiosité, tout secoué de frissons, s’attendant à se retrouver sur la trajectoire incandescente des projectiles, mais il ne retrouva en fait que le capitaine Roque Carnicero, les mains en l’air, et José Arcadio qui traversait la rue avec son effrayant fusil, prêt à faire feu. » Gabriel García Marquez, Cent ans de solitude ans leurs bars de flammes sans voilure, depuis peu, tu es en croisière, abonné à l’alcool absent, tonnerre de tous les dieux, mi- commandant miserviteur des montagnes de ton archipel, aux yeux inondés de plusieurs Toutes fenêtres allumées, de l’intérieur, une idée laisse libre cours à son imagination, sans merci, entretiendra un éclairage tout autour contre certains fantômes, eux tous en attente d’un retour à leurs lupanars d’autrefois, au fond de quelques mansardes assiégées Ne les attends pas en ce jour : Soledad, Angelica et autres ne sont pas disponibles, en peine, et Tania, tu le sais, ne fait qu’à sa tête, ne vient que quand elle veut là où elle est très attendue Récupère, modère les escalades et sois toi-même, fidèle toujours à ce qui est sans fin : la volonté accomplie, l’espoir placé à hauteur d’hommes et de femmes, et le mouvement d’une dame, parfaitement sosie, par le nom, avec celui de la terre après son annuelle tournée autour de son homme de feu Tu as su garder tes «choses», et tu peux bien rire en réécoutant la chanson de Brassens les concernant, car tu as su les préserver bien en place, dans leur sac de bravoure, pour accomplir ce qu’il fallait, ce qu’il faut et ce qu’il faudra encore et toujours, pour l’obtention et l’élargissement de quelques possibles, au profit d’un assez grand nombre de tes insulaires Comme pas un, tu as su marcher contre la défaite ou l’asservissement, devant les demeures de Nicolina, de Marlene et de bien d’autres, tu as su courir vers l’assouvissement jusqu’à (chez) Victoria toujours et toujours, tout simplement Lenous Guillaume Suprice « Maestro extraordinaire, arrangeur, formateur et compositeur » Par Ed Rainer par de plus amples instrumentalisations et de multiples lignes mélodiques, tout en s’incorporant avec harmonie et grâce. Cependant un curieux épisode, tout à fait troublant, a entouré la carrière de cet illustre maestro. A travers une agression dont la victime fut le superlatif Augustin Bruno. L’étoile montante d’alors de la scène musicale nationale, concurrent direct de Luc Jean Baptiste, ainsi bien que son ami intime, qu’il faillit (accidentellement?) liquider au cours d’une partie de chasse. Malgré cette ombre, Luc s’est imposé dans le gotha de la musique savante haïtienne, dans la revalorisation de l’art majeur en chef d’orchestre et orchestrateur au style indémodable, fait de marges millimétrées et de dissonances. Il a su mettre la musique martiale à un Cauvin Paul Augustin Bruno (Croix-des-Bouquets, 1893 – Port-au-Prince, 1964) Numéro 3 Luc Jean Baptiste, Ex-aequo Augustin Bruno usicien chevronné, multi-instrumentiste, flûtiste patenté et orchestrateur d’envergure, Luc Jean Baptiste s’est distingué dans la tradition des “classiques” du terroir. Petit parent du grand Occilius, lequel fut aussi son maitre à penser, il s’avéra plus tard un vrai légataire des Jeanty, les élaborateurs de l’orchestration haitienne, dont Jean Baptiste a pérennisé l’héritage comme chef de la Musique du Palais, devenue La Fanfare Nationale à partir de l’année 1941. Fort d’une connaissance des données qui l’ont installé en légataire des paramètres à pérenniser, auxquelles il a contribué ses expressions achevées, dans des combinaisons qui mettent à nu des pièces inimitables; s’illuminant sous une nouvelle énergie et d’initiatives louables. Caractérisées Car depuis la « création » de Fidel Dieu se reposa! De Soledad à Victoria toujours D « Haiti Top 10 » Élaborateurs musicaux M Faire fête ...feux d’artifice Pour Fidel parti pour l’Orient Eternel Que c’est bête! On devrait plutôt en pleurer autre tournant en redéfinissant sa vocation conventionnelle. En fait, toute la musique du terroir en a bénéficié, à cause de l’orientation qu’il lui a conférée. L. Jean Baptiste est aussi le compositeur de quelques pièces remarquables: St Domingue,18 Novembre, Bicentenaire, Cent-cinquantenaire, Diane, Gabélus, La favorite, Memoramus, Mes complaintes, Michou, Hymne du travail, Ilophéne, L’équipe, Le salaire, Le réveil, Les deux amants, Magnifica, Solennelle, Notre dame de la victoire, Notre dame de la nativité, Méfiez vous demoiselles,15 Avril 1941,Spinoza, etc ; qui sont imprimées de sections d’introspective, lui ayant permis de faire fructifier les racines de la culture locale tout en l’arrosant de sphères périphériques. Sans doute, le plus influent compositeur de sa génération, il a su pousser la tonalité à l’extrême, en divisant les techniques du contrepoint; exposant à la fois modalité et tonalité qui ont bouleversé son époque. En effet, tous les adeptes en ce temps de la musique conceptuelle durent se conformer à la méthode de Luc Jean Baptiste. A ugustin Bruno fut, depuis l’enfance, un prodige des notes ingénieuses et obtint sa formation musicale à la Centrale de Musique. Mettant à nu sa remarquable polyvalence en multi-instrumentiste, ‘’homme des tubes’’ divers. Spécialement des saxes baryton et ténor. Son parcours l’amena à la Fanfare Nationale, au sein de laquelle il vint faire ombrage à Luc Jn. Baptiste, en s’illustrant en compétiteur acharné de ce dernier. Grâce à sa connaissance approfondie, au gré d’une technique d’avant-garde, anticipant l’atonalité. Pour mettre en valeur une imagination artistique, une inventivité à nulle autre pareille et une richesse musicale qui l’ont attesté en perfectionniste. Tout en mettant sur son compte, non seulement des notes incisives, mais tout aussi colorées et captivantes. En fait A.B fut un orchestrateur patenté qui a refusé les chemins réducteurs de l’instrumentiste. Avec une prédilection pour les élaborations complexes comme s’il s’entichait à bâtir des châteaux qui sont les reflets de ses pièces exaltantes embaumées de créativité. Pour cela, il s’est positionné entre les créateurs imprégnés de techniques, jouant tout ce qui leur convient et ceux qui possèdent toutes les connaissances acquises pour jouer tout ce qui est disponible. Augustin Bruno est sans aucun doute l’une des figures les plus dominantes et l’un des musiciens les plus influents de la musique haïtienne. Grâce à ses étonnantes capacités, il fut choisi comme responsable de la Centrale des Arts et Métiers d’où sont sortis plus tard de talentueux musiciens tels: Wébert et Raymond Sicot, Gérard Dupervil, Gesner “coupé” Henry, Kesner Hall etc. Il dirigea aussi le Conservatoire des Casernes Dessalines sous le règne du Général Paul Eugène Magloire. On se rappelle qu’il fut accidentellement (?) atteint d’un projectile lancé par son collègue et ami Luc Jean-Baptiste au cours d’une partie de chasse. Suite à cette tragédie, il fut amputé d’un bras d’où son surnom: ‘’Le manchot des Casernes Dessalines’’. Ce malheureux épisode lui inspira peu après, la pièce d’harmonie imitative: Accident de chasse, révélant son grand talent d’or- chestrateur et de compositeur. Musicien exceptionnel, A. Bruno demeure vraisemblablement l’un des architectes de l’orchestration contemporaine du terroir natal. De par sa conception elliptique, son sens du modernisme, ses arrangements tantôt singuliers et sophistiqués qui ont diversifié la structure orchestrale locale. C’est aussi un compositeur prolifique aux créations multiples. Ses pièces vont des ‘‘Marches processionnaires” à la polka, des méringues aux requiem et aux valses. Citons pour exemple: Haïti, Causerie avec Rose, Danse tropicale, Degage w, En avant-gardes d’Haïti, Franchise, Ti manman chérie, Honneur aux clairons, Période électorale, La coulée de Barbancourt, La masse paysanne, L’ère nouvelle, Les crochets de Pylboreau, Lilianne, Ma brune, Marzuka des aïeux, Mélodies haïtiennes, Peine et consolation, Reconnaissance nationale, Rosa rumba, Ti kòk, Un nouveau parfum. Des “fox-trot”: Sous les arbres d’Haïti, Souvenir des Cayes, Toi et moi, Un accident de chasse, Un couteau dans le noir, Valse des roses, Violette, pour ne citer que celles la. Cependant, les reflets de désolation et de résignation qui décrivent ses œuvres comme pour annoncer la période de calamités qui allaient atteindre la musique martiale classique avec l’avènement du duvaliérisme et, qui l’ont poussé à des panégyriques inacceptables. Autant d’anicroches qui n’ont pas permis dans un tel contexte à sa marque musicale d’émerger triomphante. Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016 Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) Pierre Esperance, qui a apporté un démenti formel à ces accusations. C’est lui qui a observé les élections à ce Lycée durant la journée du 20 novembre. Selon Pierre Espérance, « Il n’y a pas eu de fraudes massive ni de bourrage d’urnes ni violence ». A la lumière de ce qui s’est passé dimanche 20 novembre en Haïti, il n’y a pas de doute que la population voulait en finir avec ces élections même si elle a un peu boudé le scrutin. C’est un peu paradoxal de sa part, mais c’est une réalité. On a vu dans certains endroits une bonne partie des gens qui se sont déplacés aux urnes et de l’autre côté des Bureaux de vote qui peinaient à trouver des électeurs. Certainement, on ne va pas rejouer le match ni refaire le scrutin. Mais, il y a forcément des leçons à tirer afin de porter les citoyens à s’intéresser davantage à ce qui les concerne. Pour cela, les autorités électorales et gouvernementales doivent articuler les efforts afin de rétablir une certaine confiance entre les candidats, les élus et les électeurs. On l’a vu ce n’est pas l’envie qui manquait à la population de voire terminer ce processus électoral qui en quelque sorte a attiré tous les regards pendant que la misère et la pauvreté, la désolation et le mépris s’installent de manière durable dans le pays. Dans certaines régions, l’Etat est pratiquement absent. Les populations sont livrées à ellesmêmes. Les services publiques de base n’existent pas ou presque. Quant aux élus maires, députés ou sénateurs, ils ne font que nourrir leurs chapelles. Tandis que le gros de la population croupit dans l’oubli et dans le désespoir. Si le Conseil Electoral Provisoire (CEP) a fait un effort pour permettre à ce que les urnes arrivent jusqu’à elle, les gens pensent que c’est parce qu’on a besoin d’eux mais pas pour leur rendre service. Les parlementaires de provinces s’installent dans la capitale où il y a l’eau et l’électricité, c’est-à-dire un minimum de confort afin de trouver le temps de parcourir les instances gouvernementales à leurs profits sans pratiquement jamais mettre les pieds dans leurs circonscriptions d’origines ou leur terre d’élection. Les ministres ou officiels du gouvernement quant à eux ne passent que quand il y arrive une catastrophe, histoire de ramener sur eux les projecteurs et l’aide internationale. Mais, en dépit de tout, il faut quand même saluer tous les candidats qui ont pu donner vie à ce processus après la reprise en main du Président provisoire Jocelerme Privert qui avait compris qu’il fallait faire des concessions afin de ramener tout le monde à la table électorale. Malgré les craintes et des critiques parfois fondées de la part de l’opposition composée globalement du PHTK et allié, le gouvernement a su garder son sang froid tout en encourageant les uns et les autres à rester dans la limite de sa sphère de compétence. Le CEP de Léopold Berlanger qui a hérité d’une situation qui était tout, sauf de tout repos, n’a pas démérité des couronnes de lauriers qu’on lui a tressées. Jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, les noms Suite de la page (8) « Une autre politique de Clinton qui continue de nuire à Haïti est la vente de riz subventionné au pays, provenant principalement de l›Arkansas », a-t-elle ajouté, «Cela est mauvais pour l’agriculture haïtienne, qui ne peut rivaliser avec les biens subventionnés». Mais ce qui est plus important, a souligné Chery, c’est qu’«un gouvernement Trump pourrait adopter et appliquer une politique de non-ingérence dans les affaires politiques d’Haïti». Hélas, l›histoire de l›implication des Clinton en Haïti est loin d›être terminée, a fait remarquer la journaliste, en supposant que Bill et Hillary Clinton pourraient encore utiliser leurs relations avec l›ONU pour «garder leurs crochets» dans le petit pays des Suite de la page (3) Clinton sont jugés en vertu de la Loi sur les organisations liées au racket et à la corruption (RICO) et reconnus coupables, une partie de cet argent pourrait être récupérée, tout au moins par la confiscation de leurs biens », a suggéré le journaliste haïtien. Classified Directory ADOPTION Unplanned Pregnancy? Need help? FREE assistance: caring staff, counseling and financial help. You choose the loving, pre-approved adoptive parents. Joy 1-866-922-3678. www. ForeverFamiliesThroughAdoption. org. Hablamos Espanõl. ATTORNEY/ LEGAL REAL ESTATE Attorney. Buy/ Sell/Mortgage Problems. Attorney & Real Estate Bkr, PROBATE/CRIMINAL/BUSINESSRichard H. 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Ces élections, certes, imparfaites mais plutôt acceptables, portent donc leurs empreintes. Si tous les acteurs se placent juste un moment au-dessus de leur aura, peut-être le pays reprendra le chemin de la stabilité politique et institutionnelle, gage du développement durable et endogène. La population a trop souffert de cette crise électorale. Aujourd’hui, elle veut reprendre goût à la vie. Elle veut espérer, comme d’autres peuples de part le monde, un avenir meilleur. Vigilance, espoir tels sont les cris que certains lancent aux acteurs afin de donner une chance à ce pays en dépérissement. Que ceux qui seront consacrés ouvrent les bras aux vaincus. Seuls, les vainqueurs ne pourront y arriver. Le fardeau est trop lourd à porter. C’est dans l’union et la solidarité que ce pays peut sortir un jour du bas-fond dans lequel il est engouffré depuis plus d’un quart de siècle. Profitons de ces élections réussies pour enterrer à jamais la hache de guerre qui a toujours servi d’arme meurtrière pour saigner jusqu’à l’os le peu qui reste d’institutions dans ce pays. Il y a un moment pour contester, un moment pour reconnaître sa défaite, un moment pour apprendre à féliciter son concurrent surtout quand la victoire sonne comme une évidence au milieu d’un tintamarre assourdissant. L’heure du CEP de Pierre-Louis Opont est derrière nous. Comme celui qui forçait le peuple de Port-au-Prince à prendre son bain dans la piscine de l’hôtel Montana. Et que dire du CEP de Gayot Dorssaintvil qui a accepté la mise à feu de la ville des Cayes pour l’élection de Michel Martelly? Le moment est enfin venu pour dissocier le compromis de la compromission. Les perdants seront un jour dans le cadre des institutions fonctionnant comme le veut la Constitution les gagnants de demain. Aujourd’hui, que les perdants reconnaissent avec élégance leur échec surtout quand il est justifié. C’est tout à leur honneur. C’est ainsi que commence la démocratie qu’ils prétendent réclamer de leurs vœux. Caraïbes. «Après tout, ils ont un intérêt financier dans les mines d’or d’Haïti à travers le frère de Hillary, Tony Rodham», a-t-elle noté. «Je ne pense pas que les Haïtiens-Américains sont les seuls à avoir voté pour Trump principalement parce qu’ils voulaient voir les Clinton traduits en justice. Beaucoup d’Américains s’opposent à ce que leur gouvernement soit vendu comme une montre volée dans un coin de rue», conclut Chery. Les opinions exprimées dans cet article sont uniquement celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de Sputnik. Sputnik 23 novembre 2016 Tel: 718-421-0162 [email protected] Sac, Haiti. Ecole Primaire et Bilingue. Fondateur : Jean L. Vallon, M.S. EDU, Tel : (011509) 3813-1107. Email : [email protected], vjeanlesly@yahoo. com HEALTH Haitians love “SOUL,” the antioxidant power supplement made from seeds! 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