adieu fidel, mission accomplie

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adieu fidel, mission accomplie
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00
HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210
Tel: 718-421-0162
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ADIEU FIDEL, MISSION ACCOMPLIE !
Ochan pou
kanmarad Fidel ki
janbe!
Page 6
English
Page 9
Enfermez-la !
L’histoire méconnue
et honteuse d’Hillary
Clinton en Haïti
Page 8
Voir page 4
Des centaines de milliers de Cubains se sont recueillis, émus, lundi sur la célèbre place de la Révolution à La Havane face
aux portraits de Fidel Castro
LES FORCES IMPÉRIALISTES ET
CORRUPTRICES ONT CHOISI !
Fidel Castro Ruz:
révolutionnaire
exemplaire,
visionnaire lucide,
internationaliste
conséquent, immortel
héros des déshérités
Page 10
Voir page 4
C’est une déception sans surprise! Rien de surprenant, tout s’enchaine pour atteindre des objectifs programmés d’avance. On l’a bien vu quand le
Conseil électoral Provisoire de Léopold Berlanger commençait hier soir vers 10h30 sa conférence de presse
Accident d’avion en
Colombie : plus de 70
personnes tuées, six
survivants !
Page 17
Editorial
HAITI
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Soyons Fidel !
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Par Berthony Dupont
«J’aurai bientôt 90 ans. Jamais une telle idée ne me serait venue à l’esprit et cela n’a jamais été le fruit d’un effort, mais le caprice du hasard. Je serai bientôt comme tous
les autres. Notre tour viendra à tous, mais les idées des
communistes cubains resteront comme preuve que sur cette
planète, si on travaille avec ferveur et dignité, on peut produire des biens matériels et culturels dont les hommes ont
besoin, et nous devons lutter sans trêve pour les obtenir. À
nos frères d’Amérique latine et du monde, nous devons dire
que le peuple cubain vaincra ».
C
’est ce que nous disait le mobilisateur inlassable, le leader
charismatique, le grand révolutionnaire cubain Fidel Castro que le monde progressiste vient de perdre ; mais il ne
quittera pas la scène politique pour autant. Il continuera encore à guider le processus révolutionnaire international dont
le but final est la création d’une nouvelle société plus juste,
plus efficace, plus responsable, plus solidaire, plus prospère,
plus humaine et sans privilèges d’autrui.
Nombreux sont ceux qui misent sur la disparition du
Commandant pour ramener Cuba dans le sillage des intérêts
impérialistes et néocoloniaux ; ils seront très vite déchantés
car la voie issue le premier janvier 1959 sera non seulement
poursuivie, mais approfondie avec plus de vigueur et de rigueur pour continuer à faire échec aux manœuvres impériales. La révolution cubaine ne fera jamais marche arrière !
Certes, Fidel a disparu ; mais il n’est pas mort pour autant. A ce compte, on aurait pu espérer que son voyage serait
salué en Haïti non dans la tristesse ; mais dans la dignité
et la mobilisation d’un peuple qui a tiré de nouvelles raisons de lutter pour reconquérir sa liberté et de recouvrer sa
souveraineté. Malheureusement, ce n’est pas le cas puisque
la classe politique haïtienne n’est point libérée de l’adolescence et de la domination néocoloniale comme l’expliquent
les dernières mascarades électorales qui ont effectivement
galvanisé la volonté de tous ceux-là qui s’opposaient aux
aspirations des masses populaires.
Fidel n’est pas mort ! Ceux qui sont morts sont ceux qui
bien que vivants maintiennent en place les régimes corrompus et qui cautionnent la domination étrangère capitaliste.
Ceux qui sont morts sont ceux-là qui ne luttent jamais pour
arrêter le courant du mal qui les emporte pour les jeter dans
les poubelles de l’histoire. Ces fossoyeurs qui vivent dans un
pays occupé, participant à des élections sous occupation trahissant par là, les profondes convictions de Dessalines et de
la Révolution sociale, anti-esclavagiste de 1804.
Ceux qui sont morts, sont ceux qui se conforment aux
objectifs du capitalisme de pacotille et qui pour satisfaire
leurs intérêts personnels se sont illustrés par des méthodes
de division, de dissuasion utilisées par les forces impérialistes
pour empêcher, précisément l’unité des forces populaires haïtiennes.
Les derniers événements électoraux viennent de nous
faire ressortir avec une grande netteté que la lutte du peuple
ne peut pas dépendre des candidats à la présidence, ces marionnettes de salon ; mais il revient plutôt au peuple de s’organiser, de se renforcer, se vivifier pour passer aux actes, à
l’action régulière dans la voie tracée par la lutte des esclaves
en 1791 et celle du peuple cubain en 1926. Il devrait de se
mettre sérieusement au travail dans la discipline révolutionnaire.
Il ne s’agit pas simplement de déplorer le départ de Fidel
sans prendre aucune résolution de suivre sa pensée et ses
luttes révolutionnaires. Mener une lutte acharnée chez soi
contre les réactionnaires internationaux constitue le meilleur
hommage qu’on pourrait rendre à cet illustre chevalier.
Fidel n’est pas mort ! Cet homme dont l’humanisme
lumineux et l’idéalisme exaltant se confondaient si intimement avec sa touchante modestie révolutionnaire qui est le
propre des êtres de valeur continuera à vivre dans nos cœurs
et dans nos esprits de combattants pour le changement. Que
sa disparition soit pour tous les progressistes, pour tous les
révolutionnaires une leçon ; de sorte que nous continuons
à soutenir tous les peuples en lutte, à nous solidariser davantage à eux de sorte que nous continuons à mener sans
désemparer des combats incessants contre les forces réactionnaires.
Il est bon de pleurer la mort de Fidel, de l’honorer ; mais
l’important pour lui, pour ne pas dire le plus utile pour lui en
Haïti serait d’en finir avec l’occupation en disant aux forces
occupantes : que le temps des humiliations est résolu ! De
cesser la politique de collabos en cours, de mettre fin au plan
néolibéral sauvage ; vu que la mondialisation n’a rien de
mondiale que l’exploitation des masses. Seule une lutte acharnée sans merci permettra de résoudre cette grande contradiction principale des peuples contre les classes dominantes.
Fidel serait extrêmement heureux si un jour le peuple
haïtien arrivait à être prêt à défendre, comme dans le passé,
des conquêtes qu’il a payées de son sang, et s’il émergeait de
nouveaux hommes et de nouvelles femmes qui incarneront
les aspirations de Dessalines et de lui-même pour mettre un
terme à l’agression étrangère, à l’oppression, à l’exploitation
et à la spoliation auxquelles il est soumis depuis l’occupation
Yankee de 1915.
Non, Fidel Castro n’est pas mort, il est plus vivant que
jamais. Il vivra éternellement dans le cœur et dans la pensée
des peuples qui rêvent de libération; alors, que vive la Révolution !
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (132)
20 novembre 2016, radiographie d’une élection !
Par Catherine Charlemagne
R
envoyées, annulées et reportées.
Les élections générales qui se sont
tenues le 20 novembre 2016 en Haïti ont été la conclusion d’une péripétie
sans pareil en matière électorale. De
même qu’il y a une transition politique
qui n’en finit pas, certains désespéraient
que ce processus allait prendre le même
parcours pour ne jamais aboutir. Et
pourtant ! En dépit des difficultés
énormes, tous les acteurs et particulièrement la présidence provisoire de la
République et le nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) ont quand même
délivré une marchandise bien mieux
qu’on l’espérait sur le plan organisationnel. Comment était la journée électorale du 20 novembre 2016 en Haïti ?
Cette interrogation prend tout son sens
quand on se rappelle comment étaient
passées les journées précédentes qui
ont valu à ce pays la crise électorale de
ces dernières années surtout les deux
scrutins ayant eu lieu sous l’Administration de Michel Joseph Martelly.
La journée du 9 août 2015 a
été une catastrophe à tous les points
de vue. L’unanimité a été faite. Nous
ne reviendrons point là dessus. En
revanche, pour celle du 25 octobre
2015, le débat reste ouvert et il n’est
pas prêt de se fermer. Puisque, jusqu’à
maintenant, certains se demandent
encore pourquoi ces élections ont été
annulées ? En clair, ce n’est pas la
journée électorale elle-même qui était
contestée, mais la machine électorale.
Une vraie nuance. C’est pourquoi, outre
la journée que tout le monde a reconnue être une réussite nous tenterons de
jeter un coup d’œil sur l’ensemble de ce
qui s’est passé ce jour-là. Tout d’abord,
malgré les difficultés rencontrées par les
organisateurs - CEP et gouvernement tout a été mis en œuvre afin que la population puisse se rendre aux urnes. Dès
6 heures du matin, la plupart des Centres et Bureaux de vote avaient ouvert
leurs portes dans tout le pays. Dans la
presqu’ile du Sud où jusqu’au dernier
moment certains attendaient que les
élections soient renvoyées, les équipes
du CEP passaient à l’attaque.
Dans le grand Nord aussi ceux
préposés à l’organisation de cette
journée dite historique étaient à pied
d’œuvre. Comme pour la région métropolitaine de Port-au-Prince grande
pourvoyeuse d’électeurs, où il n’y avait
pas eu de trop grandes difficultés sur le
plan d’infrastructures, les mandataires
des partis politiques bien que moins
nombreux que la dernière fois officiaient à côté des responsables des Centres de vote. Les matériels sensibles et
non sensibles avaient été acheminés à
temps. Pratiquement tous les Centres et
Bureaux de vote avaient reçu tous les
matériels nécessaires en vue de recevoir les électeurs. Si on a constaté çà et là
quelques manquements au sein de certains Bureaux de vote, cela est dû tout
simplement à un manque de professionnalisme. Aucun constat sur la volonté de favoriser tel ou tel candidats.
Naturellement, comme pour tout scrutin réalisé en Haïti, les impondérables
ne manquent pas. Des citoyens cherchant désespérément leurs noms sur les
listes électorales placées à l’entrée des
Centres de vote ne les retrouvent pas.
D’autres finissent par se retrouver sur les listes… mais à l’intérieur
du Bureau. Or, la police et les autres
corps de sécurité veillaient au grain.
Personne ne pouvait franchir la porte
du Centre de vote sans avoir exhibé sa
Carte électorale. Cette décision prise en
vue de barrer la route à toute tentative
de fraudes et pour des raisons de sécurité générale de la journée électorale est
l’un des facteurs qu’il faut entrer à l’estimation du taux de participation. Car
bon nombre de gens se sont déplacés
inutilement. Puisque, arrivés sur les
lieux, ils n’ont pas pu accéder à leur
Bureau afin de retrouver leurs noms qui
sont bien sûr sur la liste d’émargement
mais non affichés à l’extérieur. C’est un
raté complet pour le CEP qui, on peut
le comprendre, en voulant sécuriser au
maximum a tout naturellement exclu
un nombre considérable d’électeurs qui
n’ont pas pu exercer leur devoir de citoyen. Ce phénomène a été observé un
peu partout dans le pays. Sinon, dans
la matinée, la quasi-totalité des Centres et Bureaux de vote de la capitale
et de ses banlieues a attendu longtemps
avant que les électeurs veuillent venir
déposer leurs bulletins de vote dans les
urnes.
Pour protéger certains Bureaux
ou Centre de vote, que ce soit à Portau-Prince, Pétion-Ville, Carrefour et
d’autres communes limitrophes de la
capitale, la police avait pratiquement
barricadé les alentours afin d’empêcher les automobilistes de s’approcher de
trop prêt de ces lieux sensibles. A l’intérieur des Bureaux de vote, pour ces
scrutins on a constaté que le niveau de
connaissance des Présidents et autres
assesseurs était beaucoup plus élevé
qu’en 2015. Il y a eu plus de sérieux
dans le comportement des responsables
de Bureaux et moins de laisser-aller
dans leur travail. Curieusement, contrairement aux scrutins de 2015, les
partis politiques étaient moins présents.
Les partis qui avaient plus de mandataires sur place étaient les favoris :
le PHTK de Jovenel Moïse, Fanmi Lavalas de Maryse Narcisse, Pitit Dessalines de Jean-Charles Moïse, LAPEH
de Jude Célestin, Renmen Ayiti de Jean
Henry Céant et de FUSION de Edmonde
Supplice Bauzile. Par contre, les candidats, une fois après avoir déposé leurs
bulletins dans les urnes, ne trainaient
point sur les lieux. On a tenté de savoir
pourquoi cet empressement de quitter le
parage du Centre de vote.
Tous étaient unanimes, ils ne
souhaitaient pas se mettre en infraction
avec la loi électorale et surtout la police
ne faisait aucun cadeau à personne.
Mieux, certains avaient peur de se faire
embarquer par la police sous prétexte
de tenter d’influencer les électeurs. La
peur du gendarme a marché à fond ce
20 novembre en Haïti. Dans les régions
dévastées par les calamités du mois
d’octobre, la journée électorale a servi de distraction pour certains. C’était
presque comme une fête qui leur permettait de rencontrer des gens qu’ils
n’avaient pas vus depuis longtemps.
Surtout, les lieux de vote avaient été
reconsidérés. Sous les tentes et parfois sous la pluie dans la Grand’Anse,
les gens même peu nombreux avaient
manifesté leur envie de choisir leurs
dirigeants pour les prochaines années.
En revanche, mises à part les difficultés
de certains électeurs pour trouver leurs
Bureaux, un groupe de policiers surtout
s’est plaint auprès des responsables du
CEP de n’avoir pas pu voter.
Renseignement pris, ces policiers, selon le CEP et la hiérarchie
policière, avaient refusé de donner leurs
numéros de cartes CIN au préalable afin
d’identifier leur lieu de vote ou de faciliter leur accès aux Bureaux de vote
là ils étaient affectés. Afin d’éviter les
fraudes et les abus, le CEP avait interdit
d’accès quiconque même les membres
de la police nationale à un Bureau de
vote s’il n’est pas porteur de sa Carte
électorale, la fameuse carte CIN. Pensant pouvoir passer outre, la majorité
de policiers avait refusé de le faire. Du
coup, très peu ont pu remplir leur devoir de citoyen. Les observateurs et les
organisateurs avaient les yeux rivés
sur les villes de Petit-Goâve, GrandGoâve, Gonaïves, Mirebalais où, en
général, les candidats faisaient parler
leurs armes et tentaient de manipuler
les électeurs en leur faveur. Tout s’est
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
A la lumière de ce qui s’est passé dimanche 20 novembre en Haïti, il n’y a
pas de doute que la population voulait en finir avec ces élections même si
elle a un peu boudé le scrutin
passé dans la sérénité et la concorde. Le
comportement des candidats et de leurs
partisans a été exemplaire. C’était une
journée où, dans l’ensemble, la population a voté dans le calme sur toute
l’étendue du territoire entre 6 heures du
matin à 16 heures, heure locale.
Dans certains endroits où
l’opération avait débuté un peu plus
tard, les Bureaux sont restés ouverts
jusqu’à 17, voire 18 heures. Mais au
moment de la fermeture des Bureaux
et quand on devait commencer à la
procédure d’ouverture des urnes, une
panne géante d’électricité s’est abattue
sur trois départements, le Centre,
l’Ouest et une partie de l’Artibonite.
Panique, soupçon et émoi ont tout de
suite envahi les populations de ces régions. On craignait le pire. Durant trois
heures, la capitale haïtienne et la région
métropolitaine étaient plongées dans le
noir complet. C’est à la lueur de bougies
qu’on a commencé le dépouillement.
D’ailleurs, dès le lendemain matin, une
rencontre s’est tenue au Palais national
autour du Premier ministre, Enex JeanCharles, en sa qualité de Président du
Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), en présence du Président
provisoire Jocelerme Privert et de son
Cabinet privé. Plusieurs ministres ont
pris part à la réunion entre autres, le
ministre Camille Jr. Edouard (Justice),
François Anick Joseph (Intérieur),
Jacques Evelt Eveillard (Travaux Publics), Himmler Rébu, (Secrétaire d’État
à la Sécurité Publique).
Enfin, le Directeur Général de la
Police nationale d’Haïti, Michel-Ange
Gédéon, Aramick Louis, Conseiller en
Sécurité du Président de la République,
le Directeur Général de l’Electricité
d’Haïti (EDH), Garry Valdemar afin de
faire la lumière sur les différents incidents, certes mineurs, signalés pendant
et après le vote particulièrement sur
cette affaire de coupure de courant et
l’incendie qui a ravagé un marché sur la
Route de Frères à Pétion-Ville le dimanche soir en marge du dépouillement.
La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a été instruite d’enquêter
également sur les causes réelles ayant
occasionné les perturbations sur le réseau de distribution de l’EDH dans la
zone métropolitaine de Port-au-Prince,
le Département du Centre et la ville des
Gonaïves. Outre que l’on votait pour
le poste de Président de la République,
les électeurs devaient aussi porter leur
choix sur 25 députés et 16 sénateurs.
Pour s’assurer du bon déroulement des
élections sur le plan sécuritaire, le gouvernement n’avait pas lésiné sur les
moyens et innovations technologiques.
En effet, dans la région de Portau-Prince, des Caméras de surveillance
avaient été installées dans des points
stratégiques et devant l’entrée de certains Centres de vote afin de pouvoir
réagir à toute sorte d’incident. Il était
question d’utiliser même de Drones aux
alentours de la plupart des Centres de
vote. On ne sait pas si le pouvoir était
passé de la parole aux actes, mais nous,
nous n’avions pas repéré ces engins
volants au moment du vote bien qu’on
en ait déjà vu dans le ciel de Port-auPrince ou de Pétion-Ville surtout le soir,
utilisés forcément par des riches particuliers. Par contre en ce qui concerne
des caméras de surveillance, on peut
confirmer leur présence surtout dans les
parages de la Primature (Villa d’Accueil)
à Musseau et non loin du Ministère des
affaires étrangères du côté de Delmas
60 toujours à Musseau. Mais, malgré
de grands moyens mobilisés, cela n’a
pas dissuadé les perturbateurs de poser quelques actes d’incivilités. En gros,
43 personnes ont été appréhendées un
peu partout le jour du vote et quelques
armes à feu ont aussi été saisies.
Sinon, aucun grand incident majeur. C’est le maitre mot des organisateurs et c’est aussi le constat de tous
les observateurs haïtiens et étrangers.
En un mot, tout le monde reconnaît
que le Conseil Electoral Provisoire,
sous la houlette de son emblématique
Président, Léopold Berlanger, a gagné
son pari de réaliser un scrutin plus ou
moins acceptable dans des conditions
extrêmement difficiles surtout dans
les trois départements sinistrés de la
presqu’ile du Sud. Mais, ce quasi sans
faute laisse certains perplexes. Ils ne
sont pas convaincus qu’il n’y a pas eu
de la part de certains individus la volonté de frauder massivement. Des candidats, en effet, sont montés au créneau
pour mettre en doute dès le lendemain
certains aspects de la journée du vote
qu’ils estiment suspects. Ils pointent du
doigt avec raison malheureusement,
une liasse de bulletins de vote signés et
annotés en faveur d’un candidat ainsi
que d’autres bulletins blancs signés par
les membres du Bureau de vote retrouvés au Centre de vote de l’école Saint
Jean Bosco du Cap-Haïtien.
Afin de dissiper tout malentendu, le juge de Paix de la Section Sud
a été appelé sur place pour dresser le
constat en présence des observateurs
électoraux et de la presse. Ces candidats
se demandent s’il n’y a pas d’autres cas
de ce type qui ont trompé leur vigilance
à travers tout le pays. Un courrier en
ce sens a été adressé au Président du
CEP par Génard Joseph le Coordonnateur National de la Plateforme VERITE de l’ex-Président René Préval. En
revanche, le candidat à la députation
pour la ville de l’Arcahaie, Lucien Jura,
ancien Porte-parole du Palais national
sous l’Administration de Michel Martelly a été victime d’une méprise aux
conséquences graves. Puisque sa photo
a été imprimée sur les bulletins pour la
députation de la ville de Jérémie dans
la Grand’Anse. Par contre, aux accusations de fraude portant sur le Centre de vote du Lycée national de Pétion-Ville, c’est le Directeur Exécutif du
suite à la page(19)
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3
Mort de Fidel Castro: deuil national
et hommages
Adieu camarade et ami Fidel,
toi qui as fait trembler l’empire !
Adieu Fidel, mission accomplie
C
’est avec douleur et consternation
que le monde entier, particulièrement
le monde des déshérités, a appris de la
bouche même de Raúl Castro, Président
des Conseils d’État et des ministres,
premier secrétaire du Parti communiste
cubain, a appris la mort du père de la
révolution cubaine Fidel Castro Ruz survenue à La Havane, à l›âge de 90 ans,
le vendredi 26 novembre à 22 heures 29
(heure locale). Le président cubain n’a pas
révélé les causes du décès, mais a précisé
que Fidel Castro serait incinéré « dans les
premières heures » de la journée de samedi, écartant de fait toute exposition du
corps du « Lider Maximo » au public.
Le Conseil d’État de la République
de Cuba a déclaré neuf jours de deuil national, à partir de 06h00 du 26 novembre
à 12h00 le 4 décembre 2016
La Mission permanente de la République de Cuba informe qu’un livre de
condoléances sera placé dans son local,
située au 315, avenue Lexington, NY
10016, du lundi 28 novembre au dimanche 4 décembre, de 9:00 a.m. -1:00 p.m.
et de 3:00 - 6:00 p.m.
Les cendres de Fidel Castro, seront
enterrées le 4 décembre à Santiago de
Cuba, ville orientale de Cuba, berceau de la
révolution, après une procession de quatre jours à travers l’île. Une commission
d’organisation des funérailles spéciales a
annoncé samedi matin que les cendres du
« Comandante » reposeraient comme attendu au cimetière de Santa Ifigenia, qui
abrite déjà la tombe du héros national de
l’indépendance Jose Marti.
Auparavant, une procession traversera Cuba du 30 novembre au 3
décembre, suivant en sens contraire le
trajet de la « Caravane de la liberté», trajet
durant lequel Fidel Castro avait relié voici
58 ans Santiago à La Havane, où il entra
en triomphateur le 8 janvier 1959. Pendant les journées de lundi et mardi, ses
cendres seront exposées au mémorial José
Martí, sis dans la capitale sur la Place de la
Révolution, une vaste esplanade où Fidel
Castro a prononcé nombre de ses mémorables discours.
À cette occasion, « la population
de la capitale pourra rendre un hommage
mérité » au Lider Maximo, qui a dirigé
Cuba pendant près d›un demi-siècle. Mardi à 19 h, La Havane pourra saluer une
dernière fois le père de la révolution cubaine au même endroit, avant le départ
des cendres pour un périple d’un millier de
kilomètres vers la deuxième ville du pays.
Une fois à Santiago - seule cité
cubaine ayant reçu le statut de « ville
héroïque » pour sa contribution au renversement du dictateur Fulgencio Batista
en 1959 - une nouvelle « cérémonie de
masse » sera organisée le 3 décembre sur
la place Antonio Maceo. Des centaines
de milliers de Cubains se sont recueillis,
émus, lundi sur la célèbre place de la Révolution à La Havane face aux portraits
Fidel Castro, premier acte d’une semaine
d’hommages rendus au «Comandante»
mort vendredi à 90 ans.
Les funérailles proprement dites,
auxquelles devraient assister de nombreux
dignitaires et personnalités du monde entier, seront organisées le lendemain à partir de 7 h. Durant les neuf jours de deuil,
le Conseil d’État, a décrété que « cesseront
les activités et spectacles publics et que le
drapeau national sera mis en berne ». De
même, « la radio et la télévision nationales
maintiendront une programmation informative, patriote et historique », a précisé
le Conseil d’État, présidé par Raul Castro.
Le point de départ a été donné par
une salve de 21 coups de canon depuis
le fort qui surplombe la baie de La Havane. La foule a ensuite défilé devant
des portraits en noir et blanc du père de
la Révolution cubaine. Contrairement à
ce qui était attendu, l’urne contenant les
cendres de l’ex-président cubain ne sera
pas présentée au public. Le défilé doit se
poursuivre jusque dans la soirée, puis reprendre pendant quelques heures mardi
matin.
Partout dans leur île, les Cubains
étaient aussi invités à signer des registres
dans un millier d’écoles, d’hôpitaux et
d’autres bâtiments publics pour «jurer» de
respecter leur «engagement à préserver le
legs du Commandant en chef et à défendre
les conquêtes de notre révolution».
Larmes aux yeux ou véritables
4
Une femme pleurant le départ de son Guide et leader
Les cendres de Fidel Castro, seront enterrées le 4 décembre à Santiago de
Cuba, ville orientale de Cuba, berceau de la révolution
Par Frantz Latour
J
Mandela avait réservé son premier voyage hors d’Afrique du
Sud à Fidel Castro
e te salue camarade Fidel, toi l’ami qui
a guidé, conseillé et aimé les «damnés
de la terre». Je te salue par-delà l’éternité,
toi qui fus un guérillero farouche, brave,
déterminé, porteur de lumière à tout un
peuple qui, de sa nuit de désespoir, n’attendait que le cliquetis des armes pour se
joindre à toi.
«Les guérilleros viennent de la nuit
Leurs armes sont la lumière»
L’image du guérillero barbu
de la Sierra Maestra ne nous a jamais
quittés, nous les humanistes, les progressistes, les communistes, nous qui avons
toujours rêvé de belle amour humaine,
de liberté, de victoire sur l’ennemi impérialiste. L’étincelante image du guérillero
barbu de la Sierra Maestra déterminé à
se battre jusqu’à la victoire finale ne les a
jamais quittés non plus, eux les pauvres,
les déshérités, les travailleurs d’usine, les
descamisados, les laissés-pour-compte,
les sans-terre, les sans-domicile, les
sans-métier, les sans-avenir, les sans-es-
poir. Car dans la broussaille de cette barbe,
ils voyaient tapis tes projets socialistes, tes
longs discours qui seraient leur raison de
croire en un monde meilleur.
Parti de ce petit coin de canne à
sucre de l’Oriente qui a pour nom Birán,
que de chemins n’as-tu parcourus jusqu’à
cette Havane de politiciens véreux, de
coups d’État, de bordels, de casinos et
autres maisons de jeux où venaient se
prélasser, se délecter, une clientèle yankee,
avide de plaisirs, de jouissance passagère,
une clientèle insouciante, ignorante des
maux du capitalisme, péché mortel d’une
société en décadence; jusqu’aux salles de
classe de l’Université où tu t’es promené
sous les arcanes de la dialectique marxiste.
La Havane, arrière-cour et bordel à
la fois du grand voisin du Nord. La Havane prostrée dans la nuit de l’exploitation à outrance de sociétés capitalistes
qui contrôlaient la vie du pays. La Havane des nuits de plaisir, d’ivresse, d’alcool, de poker, pour les plus riches. La
Havane des nuits de malheur, de faim,
suite à la page(15)
Les forces impérialistes et
corruptrices ont choisi !
La photo en noir et blanc du leader maximo ornant le siège du cérémonial,
Place de la Révolution à La Havane
scènes de pleurs, les inconditionnels de
Fidel laissaient parler leur émotion, tandis
que le point culminant de ces hommages
sera les funérailles dimanche à Santiago
de Cuba (est) de l’ex-président, figure de
la Guerre froide qui a forgé le destin de son
pays avant de céder le pouvoir à son frère
Raul en 2006, pour raisons de santé.
«Notre commandant est passé à
l›immortalité», assure sur la place de la
Révolution Pedro Alvarez, un professeur
d›université de 36 ans. Il y défile devant
l›un des trois portraits en noir et blanc
de Fidel Castro installés sur la vaste
esplanade d›où la voix du Lider Maximo
a souvent résonné à l’occasion de tonitruants discours.
Le président français François Hollande a estimé que Fidel Castro avait «
incarné la révolution cubaine », dans ses
« espoirs » et ses « désillusions », mais il
n’assistera pas aux funérailles. La ministre Ségolène Royal dirigera la délégation
française au service funéraire.
Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont rendu hommage au «Líder Máximo». Le président
Barack Obama ne viendra pas à Cuba.
Le premier ministre Justin Trudeau a profité de sa tribune au Sommet
de la Francophonie, à Madagascar, pour
évoquer le décès de Fidel Castro, qu’il a
qualifié « d’ami de longue date du Canada
et de [sa] famille ». Il a salué les liens «
forts » entre le Canada et Cuba et transmis ses condoléances tant aux proches de
l’ex-président cubain qu›à son peuple.
Les dirigeants du Zimbabwe, Robert Mugabe, de Guinée Equatoriale,
Teodoro Obiang, d’Afrique du Sud, Jacob
Zuma seront présents, de même que l’an-
Haiti Liberté/Haitian Times
cien roi d’Espagne Juan Carlos, l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder ou les
vice-présidents iranien et chinois. La
gauche latino-américaine, à laquelle la révolution cubaine avait donné l’inspiration,
sera représentée par les présidents d’Équateur Rafael Correa, de Bolivie Evo Morales
ou encore du Nicaragua Daniel Ortega.
En Afrique du Sud, l’hommage à
Fidel Castro est unanime. Le président Jacob Zuma a salué «l’homme qui a dédié sa
vie entière non seulement à la libération
du peuple cubain(…) mais aussi à la liberté de tous les peuples opprimés à travers le
monde ». « Il a contribué immensément
à notre lutte, témoigne Solly Mapaila du
parti communiste sud-africain, en dirigeant directement certains détachements
pour s’assurer que nous remporterions
notre combat et que nous serions libérés
de l’apartheid. Il nous a fourni du soutien médical, il y avait ses docteurs et ses
volontaires qui vivaient avec nous dans
nos campements, qui se battaient à nos
côtés et partageaient les mêmes rations
de nourriture que nous. »
La présidence sud-africaine s’est
engagée à soigner les liens avec Cuba,
en mémoire de Fidel Castro. « L’Afrique
du Sud bénéficie de la solidarité et des
relations établies avec Cuba. Un grand
nombre d’étudiants sont là-bas en
train de suivre des études de médecine
pour venir ensuite exercer dans nos
communautés rurales, où beaucoup
d’entre nous pensent qu’il est humiliant
de travailler », déclare Gwede Mantashe,
secrétaire général de l’ANC. Actuellement près de 3 000 jeunes sud-africains étudient la médecine à Cuba.
suite à la page(12)
La conférence de Presse du CEP pour annoncer les résultats préliminaires
des presidentiels
Par Marie Laurette Numa
C
’est une déception sans surprise!
Rien de surprenant, tout s’enchaine
pour atteindre des objectifs programmés
d’avance. On l’a bien vu quand le Conseil
électoral Provisoire de Léopold Berlanger
commençait hier soir vers 10h30 sa conférence de presse.
Ainsi après les introductions de
Berlanger où « il invite tout un chacun à
se cantonner dans les limites de ses attributions. Selon lui, tout s’est fait selon le
respect de la loi et de la Constitution. Il a
été suivi du directeur du Centre de Tabulation Robenson CHERILUS qui de sa
part a donné quelques explications sur
les procès-verbaux en faisant savoir que
« Sur un total de 11 993 procès-verbaux,
22 % ont été soumis à un examen approfondi, à l’issue duquel 1,252 PV ont
été mis à l’écart (en quarantaine) ; ce qui
représente 10% du total ». Pour signaler
ensuite que dans les listes d’émargement,
c’est seulement 1.71% d’électeurs qui
Le président du CEP Léopold
Berlanger au cours de la Conférence
de Presse du lundi 28 Novembre
2016
ont mis leurs Cartes d’identification nationale (CIN) sans avoir leur signature,
ce qui représente 514 électeurs sur un
total de 29,981 ; de même, il y a d’autres électeurs qui eux-mêmes ont voté et
également signé, mais le numéro de leur
CIN est absent sur notre échantillon. Pour
ce cas, il s’agissait de 121 électeurs sur
suite à la page(17)
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Twa Fèy, Twa Rasin O!
Donald Trump: reculades, dérobades, débandades
Les revirements d’un ovni politico-médiatique
Par Fanfan la Tulipe
L
es politiciens sont à craindre
comme des «fusils de deux
coups», dirait ma grand-mère paternelle. Ils n’ont qu’à remuer les
lèvres pour savoir qu’ils mentent.
Pris la main dans le sac, ils nient,
et, comble d’audace, ils se sentent outragés qu’on en ait voulu à
leur…honneur. Ce sont des acteurs
contrariés, toujours en quête d’applaudissements (et de louanges).
Ils ont l’incroyable facilité de pouvoir se convaincre qu’en avançant
eux-mêmes, ils font d’emblée progresser le peuple. Frédéric Dard, le
romancier et dramaturge français,
disait d’eux avec raison: « Un
politicien ne peut faire carrière sans
mémoire, car il doit se souvenir de
toutes les promesses qu’il lui faut
oublier.»
Donald Trump, populiste démagogue, tombeur d’Hillary Clinton
aux élections américaines du 8 novembre écoulé, a bien appris de Dard
et il va sans doute faire carrière. En
effet, moins d’un mois après avoir
été élu président des États-Unis au
grand dam de son adversaire démocrate, il a déjà commencé à oublier certaines de ses promesses
électorales, du moins à en polir
leurs contours pas mal rugueux, ou
même blessants. Autrement dit, il a
commencé à reculer, à se dérober, à
tyouler, soit à demi-mot, soit avec
autant d’aplomb qu’il mettait à mentir pendant la campagne électorale.
À ses suppléants il laisse le soin de
faire avaler l’entière dose d’asowosi
de ses volte-face, de ses reculades et
tyoulades.
Donald Trump ne s’embarrasse
pas du «politiquement correct». Il
parle à tout va et sème à tout vent.
Il a le verbe fracassant, d’une fracassance telle que, au départ, en
déclarant sa candidature à la présidence, il tonitruait son intention de
faire construire un mur de séparation
sur la totalité des 3200 kilomètres
de la frontière entre les Etats-Unis et
le Mexique, «le plus grand mur que
vous ayez jamais vu». Et afin que
nul mexicain n’en ignorât, ce sont
les Mexicains eux-mêmes qui devront en assurer le coût.
Éventuellement, mettant de
l’eau dans le vin de ses délires muraux, il fait marche arrière. Il a fini
par changer son fusil d’épaule. Le
candidat estime désormais que la
moitié (1600 kilomètres) suffira, en
raison des reliefs faisant office de
barrière naturelle. Il se contenterait
même, par endroits, d’une simple
«clôture», comme il en existe déjà.
Mais si la longueur est connue, la
hauteur reste elle à géométrie variable : 35 pieds (10,5 m), 40 pieds
(12 m), 55 pieds (16,5 m), voire...
90 pieds (27 m), au gré des délirances murales de Trump.
Sur la question du coût de
l’ouvrage, le public nage encore
dans le flou. Après avoir évoqué 4
milliards de dollars, l’ex-candidat a
parlé de «6 ou 7, probablement 8,
«10, peut-être 12», pour finalement
se stabiliser à «environ 10» milliards
de dollars. Architectes et ingénieurs
jugent toutefois ce budget intenable.
Compte tenu de l’infaisabilité de cette
«grande muraille de Trump» et de
l’imprévisibilité de son auteur, il est
à craindre un revirement spectacu-
Hillary Clinton, candidate évincée
aux élections américaines de
novembre: celle dont les magouilles
sont à l’origine des falsifications
des résultats électoraux de 2010
ayant facilité la victoire de Michel
Martelly, alias Sweet Micky, comme
président d’Haïti
laire du futur preyidan. Au son des
trompettes de Jéricho, enfin, je voulais dire de la clameur populaire, la
«muraille» s’écroulera avant même
d’avoir existé.
Au début, Trump n’avait aucun
état d’âme pour le recours à la torture
contre des prisonniers, en particulier
ceux soupçonnés de terrorisme. Attrapez-les par le cou et faites semblant de vouloir les noyer, nom de
Dieu ! Trump était donc favorable au
retour du waterboarding, du supplice de la baignoire, cette technique
de simulation de noyade, «et bien
pire». Mais alors, à la rongnaille,
survint l’ancien général James Mattis, possible secrétaire à la Défense,
qui susurra à l’oreille du candidat,
aujourd’hui président élu, n’avoir
jamais trouvé la torture «utile».
Alors, à partir de désormais jusqu’à
dorénavant, Trump n’est plus en faveur de la noyade. D’autant qu’il a
découvert que « les Etats-Unis sont
liés par des lois et des traités et je
ne demanderai pas à notre armée
ou à d’autres responsables de violer
la loi». N’est-ce pas ?
H i e r
encore, Donald J. Trump demandait
l’arrêt total et complet de l’entrée des
musulmans aux Etats-Unis. Implicitement, sinon explicitement, il les
assimilait tous à des terroristes. Mais
Allah veillait aux portes de l’islam.
Il chevaucha Trump, le rigoisa par
devant et par derrière, lui fit sortir
plein de regrets par les nasaux et finalement adoucit les hennissements
de l’animal qui se mit à préconiser
le «filtrage extrême» (sic). Puis de
calbindage en reculade, de dérobade
en débandade, le mec finit par se
résigner à «suspendre temporairement l’immigration de certaines des
régions les plus dangereuses et instables du monde qui sont connues
pour exporter le terrorisme». Les
connaît-il lui-même ?
Après avoir promis d’expulser
les quelque 11 millions de sans-papiers, sans-souci, sans-logis, sansle-sou, sans emploi, sans-abri, sans
lendemain, sans la parole, sans espoir, sans anyen présents aux EtatsUnis, évoquant même une force
dédiée à cette tâche, l’ex-candidat
à la présidentielle a ensuite semé le
trouble dans son camp en déclarant
qu’il pouvait «y avoir un assouplissement car nous ne voulons pas faire
de mal aux gens». Alors là, c’est
peut-être le Saint Esprit, et non pas
Allah, qui a dû lui passer un savon
et lui aurait fait comprendre que tout
moun se moun. Alors, ce ne seront
plus 11 millions qui devront partir,
mais bien ces maudits «immigrés
criminels illégaux, notamment les
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Donald
Trump,
populiste
démagogue,
tombeur
d’Hillary
Clinton aux élections américaines
du 8 novembre écoulé, a bien appris
de Dard et il va sans doute faire
carrière
centaines de milliers qui ont été remis en liberté sous l’administration
Obama-Clinton».
Ceux qui avaient gobé toutes
les promesses de Donald Trump
au pied de la lettre commencent
à froncer les sourcils et à se poser
des questions : où sommes-nous
gardes ? Depuis son élection surprise, le 8 novembre, le gros bonnet
de la construction joue la modération
sur certains sujets clés. À croire que
le candidat Trump, adepte des propositions extrêmes, à l’emporte-pièce,
s’est assagi, laissant au fur à mesure
la place au futur chef d’État pragmatique et prêt au compromis.
Compromis ou compromission ? Rien ne peut étonner d’un politicien, champion en coups bas, en
déloyauté, indignité, fausseté, malhonnêteté. Hier, Trump se délectait du
surnom de Crooked Hillary (Hillary
la véreuse) donné à sa rivale démocrate. Pendant des mois, il a dépeint
l’ancienne première dame comme la
candidate la plus corrompue de l’histoire, et n’a eu de cesse de marteler
que le scandale des emails privés de
la crooked femme était «plus gros
que le Watergate». À chacun de ses meeting,
lorsque Trump mentionnait le nom
d’Hillary Clinton, la foule scandait andenmon et en chœur: «Lock
her up!» («Enfermez-la!»). Et lors
du deuxième débat télévisé entre
les deux candidats, Trump avait
promis, en cas de victoire, de
nommer un procureur spécial pour
relancer l’enquête sur l’«emailgate»
et les soupçons de conflits d’intérêt
autour de la Fondation Clinton. Pour
Trump et ses partisans chauffés
à blanc, c’était toujours l’extase,
l’enivrement, l’euphorie, l’ivresse,
l’exaltation, le vertige. Mais c’était
sans compter sur les revirements
soudains de l’homme.
C’était aussi, peut-être, sans
compter sur un puissant wanga dont
Hillary se serait munie lors de sa
tournée nocturne chanpwèl pour pistonner Martelly en 2010. Qui sait ?
Ne dit-on pas que le mal existe ?
Hillary a dû faire un va wangatant
nocturne sur Trump, à l’insu de ce
dernier. L’animal se serait alors ramolli, aurait perdu de sa bandition
enfermante et aurait décidé de ne
pas lock her up, de ne pas emprisonner sa rivale. Il y a aussi le fait que
les coquins se reconnaissent à cent
lieues à la ronde, et les effluves wangates auraient fait le reste….
Ainsi, Donald Trump pleinement wangaté et desounen a confié
sa volonté d’«aller de l’avant»,
de ne pas «faire souffrir les Clinton», surtout Hillary, et de laisser à
cette dernière le temps de lécher et
de soigner son échec saignant par
toutes ses blessures. Les poursuivre
en justice, a-t-il ajouté, «diviserait
énormément le pays». La pilule a
été amère pour ne pas dire anmè
pour l’extrême-droite dont un site, le
Breitbart News, a qualifié le revirement de Trump de «promesse brisée».
En passant, l’ancien patron de ce site
n’est autre que le très conservateur
Steve Bannon, soupçonné de
racisme, de xénophobie, et nommé
conseiller stratégique du futur
président Trump. Nous sommes
dans les zen. Kenbe do m, mezanmi. Quant au site Judicial Watch,
il s’agit tout simplement de «trahison d’une promesse faite au peuple
américain».
Les climato-sceptiques pullulent dans les rangs républicains. Ils ne meurent pas encore
de scepticisme, mais tous en sont
atteints, comme contaminés. Trump qui n’avait pas été vacciné au
temps où il était un Démocrate avait
lui même qualifié le réchauffement
climatique de «canular», un truc canulant, inventé par les Chinois pour
rendre l’industrie américaine moins
compétitive. En mai dernier, lors
d’un discours consacré à sa politique
énergétique, Donald Trump avait
déblatéré, vitupéré, pesté, tempêté,
tonné, fulminé contre des «règles
climatiques draconiennes» et promis
«d’annuler» l’accord de Paris sur le
climat et de couper les financements
à tous les programmes de l’ONU sur
ce thème.
De profundis Marrakechi, des
profondeurs de Marrakech, ville du
Maroc où s’est tenue la COP 22*,
les plaintes, les revendications, les
dénonciations, les protestations, les
récriminations ont plu drues, et leurs
échos sont parvenus aux oreilles de
Trump. Il s’est alors produit en lui un
début de décanularisation. Et Trump
a laissé planer le doute sur ses intentions. Répondant à un journaliste du
Times qui l’interrogeait sur l’avenir
de l’accord de Paris conclu fin 2015,
il a dit : «Je regarde ça de très près.
Je reste ouvert sur cette question».
Sans doute, il promet d’annuler les restrictions environnementales sur le charbon, le gaz et le pétrole de schiste, il reconnaît toutefois
l’impact des activités humaines sur
le climat. «Je pense qu’il y a un lien,
il y a quelque chose, mais tout dépend dans quelle mesure» (sic), a-til déclaré. Si la «mesure» de Trump
est pareille à celle de Manno qui,
après avoir perdu connaissance, un
jeudi, en revenant du catéchisme,
avait réclamé yon galon pour boire
ak mezi, il faut parier que Trump finira par avouer qu’il s’était trumpé,
et qu’il prendra toutes les mesures
pour faire avancer la prochaine COP
qui doit avoir lieu à la fin de 2017.
Nous n’en sommes pas au dernier revirement de Trump. Habitué à
montrer du doigt les «fieffés magouilleurs» de la grande presse, capable
dans la même journée de traiter le
New York Times de journal «menteur»
et «malhonnête», d’annuler puis de
rétablir un rendez-vous prévu avec
ses journalistes avant finalement de
clamer «son énorme respect» pour le
quotidien new-yorkais, le mec reste
un singulier personnage, un oiseau
à la fois diurne et nocturne, un «ovni
politico-médiatique» dont le trait de
tempérament le plus constant, le plus
spectaculaire est l’imprévisibilité.
Bonne
chance
America !
*Le sigle «COP» signifie Conférence des Parties. Il fait référence
aux 196 signataires de la Convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique entrée en vigueur en 1994. Depuis, chaque année, les «parties» se sont rencontrés
dans différents lieux en fin d’année
pour discuter d’un accord mondial
visant à réduire les émissions de gaz
à effet de serre dans l’atmosphère,
principale raison pour laquelle les
températures moyennes mondiales
ont augmenté.
La réunion de Paris en
novembre-décembre 2015 a été la
vingt-et-unième de cette série, d’où
le nom de COP21. Celle de Marrakech est la 22è. Les îles Fidji seront les
organisateurs de la prochaine conférence internationale sur le climat,
la COP23, mais cette dernière, qui
aura lieu fin 2017, se tiendra exceptionnellement à Bonn (Allemagne)
26 novembre 2016
RINCHER
Director: Florence Comeau
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(718) 282-4033
Email: [email protected]
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Ochan pou kanmarad Fidel ki janbe!
Nòt Fowòm politik sosyopwofesyonèl
pwogresis ayisyen pou salye memwa
ak batay kòmandan Fidel Kastwo.
Kamarad Fidel, te yon bon modèl konbatan pandan tout lavi l, li rete
ak konviksyon l, jiskaske li ale. Li ale
men li kite anpil bon egzanp pou nou
menm ki nan batay toujou imite. Kamarad Fidel, ale repoze w byen vivan
: moun k ap goumen pa mouri.
K
òmandan Fidel Kastwo mouri
nan lannwit vandredi 25 novanm
2016. Se youn nan pi gwo konbatan
nan lame emansipasyon Limanite ki
fè vwèl fwa sa. Se yon gwo senbòl,
yon gwo moniman vivan pou Limanite ki kite n. Depa sa a kite yon
gwo vid pou tout moun ki kwè yon
lòt sosyete, yon lòt Monn posib san
eksplwatasyon, san dominasyon, san
lopresyon, san enjistis, san inegalite
rich ak pòv. Fowòm lan koube l byen
ba pou salye memwa ak batay potorik
gason sa a.
Fidel se yon nonm ki depi nan
laj jèn gason – li te gen 26 lane lè l
fonde Mouvman 26 jiyè – te pran
yon angajman san bout pou batay
pou chanje lavi moun nan peyi Kiba
– alepòk menm jan ak nan peyi nou
jodi a – se enperyalis meriken mete
ansanm ak tchoul lokal yo ki t ap taye
banda sou do mas travayè nan peyi
Kiba.
Gwo mobilizasyon revolisyonè
nan lane 1958-1959 pral pèmèt
konstwi fòs pou ranvèse tandans la.
Konsa yon ti peyi nan Karayib la, yon
zile ta pral ranmase karaktè l epi rache
Hasta la victoria siempre Comandante !
Moun ki siyen :
Fowòm politik sosyopwofesyonèl pwogresis ayisyen salye memwa ak
batay kòmandan Fidel Kastwo
destine Pèp li ak peyi nan men kolonyalis yo.
Malgre 50 lane pwopagann ak
entoksikasyon nan medya machòkèt
yo, anbago ekonomik ak sere boulon ;
sou rejim revolisyon sosyalis la, tout
moun Kiba rive konn li ak ekri kòmsadwa, tout moun nan peyi a gen kay
pou yo rete, tout moun jwenn manje
pou yo manje, tout moun jwenn bonjan laswenyaj epi pou kesyon lwazi
menm, lakilti ak divèstisman se pa
pale. Mize ak espektak pou timoun,
granmoun fè kenken. Peyi Kiba pami
peyi kote moun viv pi lontan epi viv pi
byen sou planèt la.
Yon aspè ki enpòtan anpil se dimansyon entènasyonalis revolisyon
sosyalis la ak Fidel anpatikilye. Kit se
an Afrik, nan Amerik Latin oubyen
nan Karayib la, jefò Kiba pou ede divès peyi batay kont enjistis, lamize ak
lesplwatasyon pou soti anba dominasyon enperyalis la se bonjan men
kontre san mank nan respè youn pou
lòt. Sa pou n kenbe seke Fidel se te
yon revolisyonè sosyalis ki pa t nan
kwèdèk, yon nasyonalis ak antienperyalis radikal epitou yon gwo entènasyonalis, yon gwo zanmi Pèp peyi
Ayiti k ap batay pou chanje lavi moun
kap sibi lenjistis ak opresyon.
Menm jan ak Papa nasyon nou
an Desalin, non Fidel Kastwo vin
tounen yon senbòl, moun k ap defann sistèm peze souse a toupatou
sou latè, pè pwononse. Yo deranje lè
yo tande non “Fidel Castro site. Yo te
rayi li, yo denigre li. Enperyalis yo
mete ak konze anndan tankou deyò
peyi Kiba òganize plizyè santèn tantativ (omwens 638 fwa) pou etenn
souf li. Tout toujou echwe akòz disiplin revolisyonè potorik gason sa a te
toujou pratike nan lavi li. ‘‘Moun k
ap batay pa mouri’’ se ak bèl pawòl
sa nou menm manm Fowòm lan ap
fèmen ochan sa. Batay Fidel ak lavi
l, konstans li, disiplin li ak entranzijans nan defann enterè Pèp peyi Kiba
ak malere-malerèz toupatou sou Latè
kont lesplwatasyon laboujwazi ak enperyalis la ap rete yon sous enpirasyon
pou nou tout ki kontinye panse epi k
ap aji pou konstwi yon lòt Monn. BELFLEUR, Jean Willy, Filozòf, Nòmalyen Siperyè, Pedagòg
BOSSÉ, Biltonn, Sikològ, Anseyan
CASSÉUS, Asline, Enfòmatisyèn,
Achivis
CASSÉUS, Luckner, Edikatè, Literè
CELESTIN, Reynold, Jewograf, Antwoposyològ
CHERY, Pierre-Michel, ekriven, Akademisyen
DARBOUZE, James, Filozòf, Travayè
endepandan, Amenajis teritwa
DESCIEUX, David, Ekonomis
ETIENNE, Jean Odile, Jewograf, Pwo-
fesè
LUCIEN, Georges Eddy, Doktè nan Istwa, pwofesè-chèchè
LAUROLE, Sony, Jewograf, Anseyan
LÉONÈS, Cenadin, Enjenyè, Edikatè
MATHIEUX, Frantz Junior, Antwoposyològ, Anseyan
NUMA Guy, Edikatè popilè, Travayè
sosyal
PAUL Emanuela, Sosyològ, Feminis
PETI-JEAN,
Derinx,
Antwopososyològ, Anseyan
PETIT-FRÈRE Dieulermesson, Editè, Literè
PETIOTE Djimy, Literè, Anseyan
PIERRE-TOUSSAINT, Jean Médy,
Jesyonè, Travayè endepandan
PROVIDANCE, Nélio, Ekonomis, Anseyan
ST-VICTOR, Salvatory, Administratè
Pou otantifikasyon
PROVIDANCE, Nélio : 3887-9990
CHERY, Pierre-Michel : 3401-6812
Pòtoprens, nan dat
26 novanm 2016
Ochan pou kòmandan
Fidel Kastwo
Ribanbèl Militan Konsekan
Ribanbèl Militan annavan
Move nouvèl ateri nan kay la
Move nouvèl tonbe lakou Kiba
Koumandan Kastwo travèse laba
L travèse papòt ginen byen lwen
Lwen anba fon dlo nanm li tounen
An n chante pou li Hasta Luego
Nan bèl kout kòn Ayibobo
Pou kòmandan Fidel Castro
Onz prezidan koulè yannki
Onz prezidan lodè simagri
Onz prezidan nanm salopri
Onz prezidan sèvo masimadi
Onz prezidan machwè zonbi
Onz prezidan fon kè diktati
Onz prezidan chèf bandi
Kanpe sou Kiba an dandi
Fè Kiba monte kwamati
Fè Kiba manje peripesi
Krache kou grenn lapli
Sou memwa Jose Mati
Men w di viv bon lavi
Viv lavi pou lòt peyi
Onz prezidan chèf mafya
Onz prezidan mazanza
Onz prezidan awousa
Galgari san Che Gevra
Men pa janm fè Kiba kaba
Syèk anbago pasi pala
Kiba pa janm pa olala
Sissan tantativ sasinay
Onz prezidan zagoloray
Sissan tantativ deblozay
Onz prezidan zagribay
Sissan tantativ maspinay
On prezidan onz pil pay
W toujou kanpe ayayay
Pou pèp sispann pase tray
Pou pèp sispann anba pay
Pou divòse ak pil miray
W mèt ale gason gwo lobo
Ak yon bèl boukè ayibobo
W mèt ale gason komabo
W mèt ale kòmandan Castro
Ale ak yon bèl Hasta Lwego
W mèt ale na va kwaze anwo
W mèt ale na wè nan dlo Sodo
Ale na wè bò lanmè Marigo
J. Fatal Piard
Onz gouvèlman aloufa
Onz prezidan pil fatra
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(718) 469- 8511
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Perspectives
Fidel Castro : le Géant qui a fait trembler les États-Unis !
Par Robert Lodimus
L
a mort du Leader maximo, Fidel
Castro, survient à un moment où
la République d’Haïti s’apprête à affronter une autre crise électorale qui
risque cette fois-ci de la basculer dans
l’explosion sociale. Nous avons appris avec des larmes dans la gorge la
triste nouvelle que nous attendions depuis longtemps dans l’anxiété et dans
l’angoisse. Au fur et à mesure que les
mois et les saisons défilaient dans le
paysage politique, nous savions que la
fin du Grand Guerrier était proche. Il
n’apparaissait plus en public. Fidel n’a
même pas pu recevoir le fils de son ami
Pierre Eliott Trudeau en visite à la Havane, en l’occurrence Justin Trudeau,
devenu à son tour Premier ministre du
Canada depuis le 4 novembre 2015. La
voix généreuse et charitable du « Dernier des Mohicans » qui s’élevait avec
fermeté pour se porter à la défense des
pauvres s’est éteinte doucement à la
Havane, au milieu des siens.
Le Géant a fermé les yeux sur un
monde qui se porte de plus en mal. Fidel a écrit pendant ces dernières années
des textes scientifiques, méthodiques
qui mettent l’humanité en garde contre
le danger d’une guerre nucléaire qui
serait provoquée par la gourmandise
et la rapacité des pays impérialistes.
Miné par la maladie, son corps s’agrippait à la corde solide de sa mémoire
vive et fertile. Lorsque les journaux des
États-Unis, de la France, du Canada,
etc., faisaient courir les rumeurs de
son décès, du fait qu’on ne l’entendait
pas, qu’il ne prenait pas la parole en
certaines circonstances particulières et
exceptionnelles, il répondait sagement
qu’il consacrait ses vieux jours à la lecture et à l’écriture. Comme les illustres
philosophes de l’antiquité, Le « Josué »
du peuple cubain, celui qui a renversé
les « murailles du Jéricho » de Batista
allié aux « forces ténébreuses » de la
Maison Blanche et du Pentagone, réfléchissait sur le devenir de sa Nation,
celle qu’il a refondée dans le sang, et
sur la destinée des masses populaires
du globe terrestre. Est-il mort dans la
sérénité de l’esprit ? Le « créateur »
a-t-il été tout à fait satisfait de son
œuvre sociopolitique ? Certes, il savait
où il avait réussi. Mais comprenait-il
où il avait échoué ? Les principes de la
philosophie héraclitienne commandent
à toutes les analyses et réflexions
critiques de s’arcbouter à la logique
antonymique. Dans une démarche
intellectuelle méthodique, nous ne saurions considérer la « chose » sans son
« contraire ».
Jeune universitaire, Fidel Castro,
instinctivement, voyait déjà le rôle essentiel que les dieux, – comme pour
Achille, Thésée, Héraclès, Alexandre
le Grand – lui avaient réservé dans le
cheminement historique de son peuple.
Il était aussi conscient de la direction
idéologique qu’il lui fallait privilégier
en vue d’offrir une chance de réussite
à sa mission délicate. Il connaissait
l’histoire des luttes révolutionnaires
entreprises par des héros intrépides
contre les intérêts hégémoniques des
États-Unis en Amérique Latine. Augusto Sandino mena une guérilla farouche durant sept ans au Nicaragua,
1927-1934, afin de libérer ses compatriotes de l’État dictatorial appuyé par
les marines du Pentagone. L’ambassadeur de Washington, Arthur Bliss Lane,
planifia son assassinat qui survint le
21 février 1934. En Haïti, à la même
époque, il y avait Charlemagne Péralte,
Benoit Batraville et les cacos. Tous
connurent une fin atroce. Nous aurions
pu évoquer les sorts qui furent réservés au Mexique bien avant à Emiliano
Zapata Salazar alias El Caudillo del Sur
et José Doroteo Arango Aràmbula dit
Pancho Villa. Fidel avait étudié dans
ses moindres détails les conditions objectives et subjectives qui engendrèrent
la Révolution d’Octobre 1917. Il découvrit que la prise du pouvoir par des
intellectuels progressistes inféodés à
un mouvement d’avant-garde éclairée
était l’un des moyens les plus sûrs de
Le Géant Fidel Castro Ruz a fermé
les yeux sur un monde qui se porte
de plus en mal.
parvenir à orienter une société oppressée et opprimée vers le point cardinal
des idéaux de changement. Il dévorait
Hegel, Marx, Engels, Lénine, Trotski…
Quand il eut lu le Manifeste du parti
communiste, il fut enchanté. Il avait
trouvé la voie révolutionnaire qu’il allait emprunter avec ses camarades de
combat après avoir quitté la Sierra
Maestra. Il est impossible de bâtir une
Nation sans aménager auparavant une
base idéologique, sans faire la somme
des connaissances théoriques valables
et utiles, sans revisiter les grandes pensées philosophiques des Platon, Aristote, Épicure, Sénèque, Locke, Saint
Augustin, Héraclite, Marx, Mao…,
qui aidèrent à façonner d’un endroit à
l’autre, dans un sens ou dans l’autre,
les civilisations anciennes et contemporaines.
En rédigeant cette dernière
phrase, nous avons pensé à notre pays
qui se meurt dans l’incompétence et l’indifférence des universitaires haïtiens.
Après avoir prononcé son discours célèbre par devant les juges impérialistes
iniques, L’histoire m’acquittera, Fidel
Castro, en prison réfléchit sur les causes
et les conséquences de l’échec de l’attaque menée contre la caserne de Moncada. L’immaturité politique et militaire
était au rendez-vous. Beaucoup de
jeunes y laissèrent la vie. Et le chef en
portait toute la responsabilité. Au nom
de ces martyrs de la lutte du changement sociétal à Cuba, il se devait de
se réorganiser, de continuer, de vaincre
ou de mourir à son tour. Mais non de
baisser les bras. D’abandonner. De
renoncer à la force constructive et à
la violence positive. Quel autre moyen
disposait-il pour « déchouquer » les
ennemis traditionnels des masses
paysannes cubaines ?
Lorsque les mots, les discours
échouent, il faut agir autrement et différemment. Cela fait partie des droits
imprescriptibles du « Souverain » de
choisir les moyens de lutte conformes à
ses attentes politiques et économiques.
Comme nous l’avons souligné dans
un texte précédent, il arrive un temps
où l’individu doit faire le choix éclairé
d’ « exister dans le déshonneur et la
honte » ou de « mourir dans la dignité ». À la façon dont Etzer Vilaire, l’un
de nos grands poètes l’exprima :
« On ne vit pas au
sein d’un peuple en agonie.
………………………………………….
Et j’aime mieux mourir vaincu,
mais indompté,
Pauvre, mais noble encore et
l’âme en liberté. »
Après avoir purgé une partie de
sa peine pour l’attaque de la caserne
de Moncada, Fidel Castro rejoint au
Mexique son frère Raul libéré et expatrié avant lui. Raul le présenta à l’Argentin Ernesto Guevara, jeune médecin
et marié en 1955 à une femme progressiste, Hilda Gadea qui est décédée
à la Havane le 11 février 1974. Cette
économiste péruvienne, présidente de
l’Alliance populaire révolutionnaire
américaine (APRA) joua un rôle de
conseillère importante dans la préparation de l’expédition du Granma. 82
hommes embarquèrent dans une aventure armée et bouleversèrent le fonctionnement politique de la planète. À
cause de Cuba, les États-Unis et l’empire soviétique passèrent à un cheveu
d’une guerre atomique.
Le récit de cette opération passionnante est dynamiquement et ingénieusement raconté dans Le livre
des douze (1965) de l’écrivain Carlos
Franqui, traduit de l’Espagnol par Jean
Francis Reille, publié aux Éditions Gallimard. Les douze survivants du Granma
ont réécrit l’histoire du peuple cubain.
Nous avons eu le bonheur de déguster cet ouvrage dès le premier mois
de notre exil à Montréal. Et depuis,
nous avons dévoré plus d’une dizaine
d’essais bien rédigés sur la Révolution
castriste, de même sur celle des bolcheviks. Ce sont des époques hautement
mémorables où la passion et la raison
s’enlaçaient, s’accouplaient, copulaient
pour dévier le cours de l’histoire vers le
lit d’un projet audacieux qui véhiculait
et imposait un rêve de bien-être généralisé.
Des écrivains sans scrupule, soudoyés et appuyés par la CIA, ont rédigé
des ouvrages biographiques dans lesquels ils ont tenté de salir la réputation
du fils d’Angel Castro Argiz et de Lina
Ruz Gonzalez. Serge Raffy, journaliste
et écrivain français a publié Castro l’infidèle aux Éditions Fayard, en 2003.
Son avant-propos donne déjà le ton :
« Ce livre est l’aboutissement d’un
long voyage dans le labyrinthe de Fidel Castro. L’ombre, malgré quelques
rais de lumière, y est omniprésente.
Est-ce une biographie, un long reportage, un roman vrai, un ouvrage
à caractère historique ? Peut-être
le mariage de tous les genres. Parmi les multiples obstacles qui se sont
dressés sur ma route, l’un des plus
grands fut sans doute le propre nom
du Commandante Castro. « Fidel »
est en effet un mot piège, il introduit
une proximité, un lien de parenté peu
propice à la distance et à la neutralité.
Même les plus virulents des exilés de
Miami, qui voudraient le voir finir sur
une chaise électrique, l’appellent Fidel
comme s’ils parlaient de leur cousin.
Or Fidel Castro n’a pas l’esprit de famille. Ce n’est pas non plus un homme
suite à la page(16)
Fidel Castro : l’audace de la dignité
Au nom des peuples en lutte, nous saluons ta mémoire Fidel!
Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre
l’occupation d’Haïti (REHMONCO)
N
ous saluons avec un profond respect le départ du géant de la révolution cubaine, le commandant Fidel
Castro. Il a été pendant près de soixante
ans un leader, un inspirateur, un homme de convictions qui, jusqu’au dernier
moment de son existence, a cru qu’un
autre monde était possible.
Pour nous, peuples du TiersMonde, qui avons connu le génocide,
l’esclavagisme, le colonialisme, qui subissons actuellement le néocolonialisme,
peuples dominés du monde, exploités,
martyrisés, expropriés, dépouillés de
notre richesse, de notre mémoire, nous
pour qui la vie constitue une vallée de
larmes, un perpétuel combat, Fidel reste
et restera l’allié fondamental, l’ami loyal, la conscience révolutionnaire qui a
osé dire à la face de l’Empire que ces
gens du Tiers-Monde, ces damnés de la
terre ont droit à la nourriture, à l’éducation, à la santé, aux richesses produites
par leur terre, bref à une existence humaine et digne.
Cette vérité-là, pourtant toute
simple, toute évidente, on nous fait
croire qu’elle est irréalisable, qu’elle est
l’apanage des utopistes, des romantiques, des rêveurs, que l’on devait
se résigner au contraire à accepter le
monde tel qu’il est, c’est-à-dire où 1%
d’individus possède plus de la moitié de
la richesse de l’humanité, où la destruc-
Ce monde-là, Fidel a fait le choix
de ne pas l’accepter comme une
fatalité, une réalité insurmontable
tion de l’environnement devient un fait
divers, où des guerres incessantes et
la destruction de pays entiers, pour le
moindre prétexte, constituent la norme,
où des chefs d’État ignares et fascistes
deviennent les porte-parole de courants
idéologiques qui proclament ouvertement l’oppression sociale et la supériorité raciale.
Ce monde-là, Fidel a fait le choix
de ne pas l’accepter comme une fatalité,
une réalité insurmontable. C’est pourquoi, la révolution cubaine a été, dès
le début, une révolution profondément
sociale : les priorités données à l’éducation, à la santé, au logement, aux
coopératives ouvrières et paysannes
sont des choix d’un État qui prend à
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
cœur la dignité de son peuple et qui
croit profondément à son avenir.
Si l’Occident, par le biais de sa
grande presse, ne fait que débiter mensonges et calomnies sur la révolution
cubaine, c’est pour faire méconnaitre
cet aspect social de la révolution.
Si l’Occident étiquette le gouvernement cubain de dictatorial, c’est pour
faire oublier qu’il a été, lui, l’Occident le
«civilisateur», pendant plus d’un siècle,
le principal générateur et supporteur de
régimes sanguinaires en Afrique, en
Amérique latine, aux Antilles, en Asie.
S’il accuse la révolution cubaine
de violer les droits humains, c’est pour
camoufler le fait que sa domination
impérialiste sur les peuples du Sud est
fondée sur le non-respect, les massacres, les assassinats, sur la violation
des droits humains les plus fondamentaux : droits à un salaire décent, à
se syndiquer, au respect de la culture
et de la religion de chaque pays, droit
de choisir des dirigeants politiques qui
ne soient pas asservis à la domination
étrangère, etc.
Si l’Occident exige de Cuba des
réformes et l’ouverture sociale, comme
si Cuba n’était pas capable de réformes
et d’ouverture, c’est pour mieux introduire dans le pays ses hommes de
main, ses politiciens de pacotille, ses
gérants des intérêts de compagnies
multinationales.
C’est ce défi d’être maitre chez
lui, de refuser de marchander sa dignité
et son autonomie qui fait du peuple cu-
bain un peuple à abattre, comme nous
Haïtiens étions un peuple à abattre
après notre indépendance.
Face à cette audace de la dignité,
l’impérialisme ne pardonne pas : Fidel a
survécu à 600 tentatives d’assassinat;
un cruel embargo, immoral et illégal,
tente depuis plus de 55 ans d’écraser l’économie de l’île, d’empêcher
suite à la page(16)
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
Enfermez-la ! L’histoire méconnue et
honteuse d’Hillary Clinton en Haïti
Village Lumane Casimir :
Symbole de l’échec de Martelly
Crédit des photos : Milo Milfort
Hillary Clinton
Par Ekaterina Blinova
D
onald Trump a été le seul candidat
à la présidence à avoir souligné
que le projet de reconstruction d’Haïti
patronné par Clinton en Haïti après le
tremblement de terre était une disgrâce
absolue, selon ce que Dady Chery, une
journaliste haïtiano-américaine a déclaré à l’agence de presse russe Sputnik, ajoutant qu’elle croit que les haïtiano-américains ne sont pas les seuls
à avoir voté pour Trump dans le but de
voir les Clinton traduits en justice.
Donald Trump ne nommera pas
un procureur spécial pour enquêter
sur Hillary Clinton, comme il l’avait
promis en octobre, a annoncé mardi
l’assistant du président élu américain.
Je pense que lorsque le président élu,
qui est aussi le chef de votre parti, vous
dit avant même son inauguration qu’il
ne veut pas poursuivre ces accusations,
c’est qu’il envoie un message charriant
un ton et un contenu très forts », a
déclaré à MSNBC Kellyanne Conway,
l’ancienne Directrice de campagne de
Trump, cité par The Daily Caller News
Foundation.
La question se pose alors de savoir si des épisodes controversés tels
que, par exemple, le rôle des Clinton
dans le projet de reconstruction d’Haïti en 2010, seront simplement balayés
comme s’ils n’existaient pas. Après que
Wikileaks ait publié les courriels personnels de Hillary Clinton relatifs au
projet de reconstruction d’Haïti suite
au tremblement de terre, il est devenu
évident que la réponse des États-Unis
au tremblement de terre en Haïti en
2010 n’a été guère une «réussite».
«Les gens étaient encore en
deuil, environ trois semaines après
le tremblement de terre dévastateur
du 12 janvier 2010, lorsque l’ambassadeur américain en Haïti, Kenneth Merten, a fait un rapport de la
situation pour le Département d’Etat,
rapport dont il a allègrement intitulé
une section : ‘la ruée vers l’or va bon
train’! Grâce à un câble Wikileaks du
1er février 2010, nous savons que le
Département d’Etat se réjouissait en
privé du malheur d’Haïti alors que la
Secrétaire Hillary Clinton, publiquement, donnait le change comme quoi
[le drame d’] Haïti lui avait déchiré le
cœur», selon ce que Dady Chery, journaliste née en Haïti, coéditrice de News
Junkie Post, a déclaré à Sputnik.
« La ruée vers l›or signifiait une
avalanche de contrats haïtiens à des
entreprises privées. Cela signifiait aussi
de nombreuses subventions et contrats
de l›USAID à des entrepreneurs
politiquement connectés de la région
de Washington DC ». La plupart d’entre
eux étaient des «amis de Bill» [qui ont]
fait des dons à la Fondation Clinton,
comme nous l’avons également appris
d’une enquête ABC News et de la Loi
sur l’accès à l’information documents «,
a poursuivi Chery.
La journaliste a rappelé que
l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a
donné environ 1,5 milliard de dollars
de subventions et de contrats pour le
pays des Caraïbes en 2010, mais seulement 35 pour cent de la somme ont été
dépensés en 2012. Ce qui est plus em-
8
Village Lumane Casimir constitue un échec cuisant et représente un
héritage controversé dont bénéficiera la prochaine administration qui
prendra les rênes du pays en 2017
Par Milo Milfort
La famille Clinton, de gauche à droite : Hillary, Chelsea et Bill Cliton
barrassant, c’est qu’il n’y a pas eu de
contrôle financier ni aucune comptabilité des dépenses, a souligné la journaliste. Les Clinton ont également recueilli
près de 30 millions de dollars pour Haïti
par l’entremise de la Fondation Clinton.
À partir des impôts de la Fondation,
nous savons que seulement 10% environ des fonds ont été dépensés à titre
caritatif. Il y avait aussi environ 54 millions de dollars du Fonds Bush-Clinton,
mais la majeure partie de cet argent a
été consacrée aux prêts hypothécaires,
à la microfinance, à la remise en état et
à la construction d’hôtels de luxe », a
déclaré Chery à Sputnik. Cependant, ce
n’est que la moitié de l’histoire. « Juste
après la création de la CIRH, les législateurs d’Haïti ont organisé des manifestations massives qui se sont poursuivies pendant des mois. A travers
tout Haïti, les gens ont appelé l’état
d’urgence, un coup d’état d’urgence »,
a-t-elle souligné.
La seule façon pour les Clinton
de maintenir leur pouvoir sur Haïti était
de pousser Préval à organiser les élections présidentielles, a souligné Mme
Chery. Citant une interview de Ricardo
Seitenfus, alors Représentant Spécial
de l’OEA (Organisation des Etats Américains), la journaliste a indiqué que les
élections ont été truquées et que Michel
Martelly, soutenu par Clinton, a remporté la présidence. En juillet 2011,
trois mois avant le terme du mandat de
18 ans de la CIRH, ils avaient recueilli 3,2 milliards de dollars et n’en ont
consacré que 84 millions à seulement
cinq des 75 projets qu’ils avaient planifiés, «a fait remarquer la journaliste
haïtiano-américaine. «Lors d’une réunion du 11 août 2011, le président du
Comité des Travaux Publics du Sénat a
accusé la CIRH de prendre crédit pour
des projets qui avaient été financés
avant même qu’il ait existé. La CIRH
n’a pas été renouvelée par le parlement
d’Haïti. En 2012, la CIRH avait recueilli
5,9 milliards de dollars sur un total de
9,5 milliards de dollars de dons promis
», a-t-elle souligné.
Chery a souligné que Donald Trump a été le seul candidat présidentiel
à mentionner Haïti comme étant une
honte pour Hillary Clinton. «Les nouveaux courriels révélés aujourd’hui
par ABC News montrent que, pendant
le tremblement de terre meurtrier en
Haiti Liberté/Haitian Times
Haïti, qui a tué plus de 150 000 personnes, les Clinton n’ont pas arrêté
d’encaisser», a déclaré le site Web de
la campagne Trump. «Dans leur plus
grand projet, les Clinton ont utilisé 400
millions de dollars d’aide et des fonds
des contribuables américains pour
construire ce qui équivalait à un atelier
d’usure» (sweat shops), a commenté le
site Web, faisant référence à un autre
projet controversé lancé par les Clinton
en Haïti - le parc industriel Caracol.
Comment les États-Unis sous Trump
peuvent-ils aider Haïti à se remettre de
la catastrophe causée par les politiques
de Clinton contre le pays des Caraïbes?
Chery a appelé l’attention sur le fait que
«Haïti a besoin de justice et d’équité des
États-Unis beaucoup plus qu’elle a besoin d’aide étrangère.»
De nombreux aspects de la dictature de Clinton continuent aujourd’hui.
Premièrement, il y a le fait que plus
de 96 pour cent des fonds de reconstruction d’Haïti ont disparu. Si les
suite à la page(19)
G.K. Multi-Services
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A défaut des 100 mille logements fictifs
promis durant sa campagne électorale,
l’ex président chanteur Michel Martelly,
dès son arrivée au pouvoir, s’est rabattu en 2011 sur un vaste projet visant la
construction de 3 mille unités de logement au pied du Morne à Cabris.
Tant choyé par son administration dans
le cadre du processus de « reconstruction d’Haïti », ce projet de logement
baptisé Village Lumane Casimir constitue un échec cuisant et représente un
héritage controversé dont bénéficiera la
prochaine administration qui prendra
les rênes du pays en 2017.
P
lus de trois ans après son inauguration en mai 2013, le projet de construction de 3 mille unités de logement du
village Lumane Casimir situé dans le cadre désertique au pied du Morne à Cabris à
environ 15 kilomètres de Port-au-Prince,
est loin d’être terminé. Sur les 1 280
unités construites à date, seulement 500
sont occupées. Une situation qui perdurera jusqu’à l’arrivée d’un gouvernement
sortant des élections de fin 2016 et début
2017.
Ce, à un moment où plus de 55
mille personnes vivent encore dans 31
camps de déplacés à travers le pays, à
quelques 7 ans du séisme dévastateur du
12 janvier 2010 qui a tué pas moins de
200 mille personnes, laissé 1.3 millions
de sans-abri, endommagés ou détruits
près de 172 000 maisons ou appartements. A en croire les autorités étatiques,
89% de personnes de la région métropolitaine vivent dans des logements non
décents alors que le déficit de logement
est estimé à 700 mille.
Les logements du village Lumane
Casimir sont de toutes les couleurs, du
vert au bleu en passant par le rose –
quelques-uns avec deux étages – sont
parasismiques et comporteraient quatre
pièces, dont deux chambres à coucher,
une salle de bain avec toilettes, douche
et lavabo, une salle à manger disposant
d’un évier et d’un réchaud à gaz à deux
foyers, une cuisine et une petite galerie.
Sur le village, l’école fonctionne
tant bien que mal. Les bénéficiaires
ont l’accès à l’eau et à l’électricité
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
This Week in Haiti
Deconstructing Another Right-Wing Victory in Haiti
by Kim Ives
T
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
LEARN TO DRIVE
UN Photo
he largest and most important percentage to emerge from Haiti’s Nov.
20, 2016 election is that 78.31% of the
country’s 6.2 million eligible voters did
not vote.
Some could not obtain their National Identification Card (CIN) or find
their name on the long voter lists posted
on the gates of huge voting centers. Others could not get to their assigned center
because they live or work too far away,
perhaps in another part of the country.
In fact, the whole “voting center” system, which is different from that used in
the 1990s when participation was much
higher, has objectively suppressed the
votes of many poor, itinerant Haitians.
Nonetheless, it appears that the
vast majority of Haitians remain disenchanted with or unmoved by the candidates offered in the last four presidential contests in 2010, 2011, 2015, and
2016, or have lost faith in elections as
a means to change their miserable lot.
Participation in all those contests lurked
at about one quarter of the electorate.
The November 2016 polling is one of
the lowest turnouts for a presidential
election in Haiti and the Western Hemisphere.
Of the 21.69% of voters who
did turn out, preliminary results of the
Provisional Electoral Council (CEP)
gave: 55.67% to Jovenel Moïse of former president Michel Martelly’s Haitian
Bald Headed Party (PHTK); 19.52% to
Jude Célestin of the Alternative League
for Progress and Haitian Emancipation
(LAPEH), an affiliate of former president
René Préval; 11.04% to Moïse JeanCharles of the Dessalines Children (Pitit
Desalin) party, a Lavalas break-away;
and 8.99% to Maryse Narcisse of former president Jean-Bertrand Aristide’s
Lavalas Family Political Organization
(FL). Final results are scheduled to be
announced on Dec. 29, 2016.
The FL has charged that the preliminary results reflect an “electoral coup
d’état,” and LAPEH and seven senators
claim that many ballots lacked the necessary voter signatures or fingerprints to
make them valid.
Indeed, the results’ announcement, originally scheduled for Sun.,
Nov. 27, was postponed until the next
day at 1:00 p.m., and then for another nine hours after that. Radio stations
excitedly buzzed with accounts of fraud
and struggle within the CEP. In one Radio Kiskeya interview greatly debated
on social media, Harold Désinor, a supposed specialist is cyber-crime, claimed
Less than 22% of the electorate voted on Nov. 20, 2016, a record low voter
turn-out for a presidential election
PHTK presidential candidate Jovenel Moïse (left) with his mentor, former
president Michel Martelly, and their wives, Martine and Sophia, on Nov.
28 after preliminary election results were announced giving him almost
56% of the vote
that over 60% of the voter tallies (procés
verbal) were fraudulent or irregular, that
the results were being changed from
46% for Jovenel and 26% for Jude to
58% and 18% respectively, and that four
of the nine CEP members were refusing
to sign off on the preliminary results. Indeed, three CEP members did not sign
the paper listing the results, which were
released after 10 p.m. on Nov. 28, but,
at press time, they had not publicly given their reasons why.
The FL, for one, has vowed to
take their objections to the National
Electoral Complaints and Challenges Bureau (BCEN). Since the days right after
the Nov. 20 election, the party has been
holding spirited street demonstrations in
Port-au-Prince denouncing the contest
as fraudulent. While some cases of fraud
are likely to be discovered, they probably will not change the final outcome
enough to stop a PHTK first-round victory, which comes with a 50% plus one
vote result or a 25% spread between first
and second place. Already, of 11,870
tally sheets, 1,252 have been set aside
by the CEP, and 118 have not yet been
received.
Jovenel Moïse’s likely win seems
to fit a pattern of electoral victories by
right-wing businessmen across the
hemisphere: Juan Orlando Hernández
in Honduras (2013), Mauricio Macri in
Argentina (2015), and Donald Trump
in the U.S. (2016). Jovenel, 48, crisscrossed Haiti promising jobs, holding
up his successful business of exporting
bananas to Europe.
ROBERT
AUTO BODY
Clearly, the PHTK candidate,
known as “Nèg Bannann” also outspent
all his rivals. While the source of his
campaign’s extensive funding remains
unclear, it is certain that he benefitted
from the millions of dollars which the
Martelly clique skimmed from the PetroCaribe fund, a multibillion dollar pot
of petroleum sales receipts made possible by Venezuela for public welfare
projects. Without hiding its brazen political patronage, the Martelly regime
used these projects – like Ede Pèp (Help
the People), Aba Grangou (Down with
Hunger), et Ti Manman Cheri (Dear Little Mother) – to give away free meals,
vehicles, and houses to win over Haiti’s
poor, the traditional Lavalas base.
The PetroCaribe fund also allowed
the PHTK machine to have the most
posters, the largest billboards, the best
produced radio spots, ads on Digicel 50
gourdes cellphone recharge cards, and
sound-boats blasting the coast with their
propaganda. Their candidate had the
money to distribute the most “aid” after
Hurricane Matthew ravaged the south
in October and to campaign more widely
and impressively deep in the countryside, not just the cities.
Jovenel also hired the only professional election consulting firm, the
Madrid-based Ostos & Sola, which had
ensured Martelly’s 2011 victory, with a
little help from then Secretary of State
Hillary Clinton. The same firm, linked
to Republican Senator John McCain and
the National Endowment for Democracy’s International Republican Institute
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
(IRI), also helped elect other right-wing
presidents like Mexico’s Felipe Calderón
(2006) and Guatemala’s Otto Perez Molina (2011).
Finally, one has to look at what
has weakened Haiti’s progressive parties. In 1990 and 2000, Jean-Bertrand Aristide won the presidency with
1.6 and 2.2 million votes, versus the
595,000 who apparently voted for Jovenel this year. Immediately after both
of Aristide’s elections, the U.S. government immediately began to sabotage
his government, resulting in the coups
d’état of 1991 and 2004. In the words
of lawyer Brian Concannon, Jr., his governments were never allowed the opportunity of “demonstrating how democracy can work.” Therefore, many young
Haitians, who don’t remember the brutal Duvalier dictatorship which ended in
1986, associate the Lavalas reigns under which they grew up with instability,
deprivation, and crisis.
While Aristide’s reputation can
still turn out a large crowd, as the 2016
campaign showed, the FL candidate he
stumped for, Dr. Maryse Narcisse, was
not a public speaker and did not generate great passion in the Lavalas base.
The FL had been excluded from elections since the 2004 coup.
Meanwhile, the charismatic former Sen. Moïse Jean-Charles, who had
been in the forefront of denouncing the
Martelly regime’s corruption and repression, gained national recognition for his
courage and leadership but was expelled
from the FL for various ideological and
tactical differences. He proposed a more
Dessalinien (i.e. anti-imperialist) path to
Aristide’s reliance on the bluff-based political triangulation tactics (mawonaj) of
Toussaint Louverture.
After launching the Pitit Desalin
split-off in 2015, Moïse Jean-Charles
was unable to build it into an effective,
•Immigration
•Divorce
•Business Formation
(Corporation & Partnership)
•Estate Administration - Wills
•Real Estate Closings
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Attorney-at-Law
disciplined party based on principles and
a program, relying heavily on dubious
alliances with political opportunists and
even enemies. As a result, Moïse’s party suffered almost regular defections
and betrayals. His partisans also began
to clash with those of the FL, confrontations which helped neither campaign.
In short, divisions in the progressive camp helped Jovenel Moïse, around
whom Haiti’s right wing and neo-Duvalierists rallied.
Despite his likely (but compromised) victory with only 12% of the
electorate, Jovenel is sure to face a difficult five year term. Venezuela, to which
the Haitian government still owes over
nine months of back gas payments, is
now in dire economic straits. A PHTK
government will no longer have the
deep PetroCaribe pot to dip into, if indeed
the PetroCaribe program even continues.
Furthermore, the Haitian government’s anti-corruption unit UCREF put
out a scathing report on the malfeasance
of Jovenel’s company Agritrans under
the Martelly regime. Although the report’s revelations were not enough to
sink his campaign, they will certainly
return with a vengeance if the jobs and
prosperity Jovenel promised fail to materialize.
It is inevitable too, if the apparent
losers don’t coalesce into a single coalition to fight and scuttle these election
results like those of Oct. 25, 2015, that
the progressive currents, including the
FL and Pitit Desalin, will reflect on their
defeat, and this may also lead to some
future unity.
Again, the figure to remember
is the 5.2 million disenfranchised and
discouraged Haitians who did not vote,
not the one million who did. They will
be the tinder in a box which is already
surrounded by many burning matches.
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Haiti Liberté/Haitian Times
9
FIDEL CASTRO RUZ: RÉVOLUTIONNAIRE EXEMPLAIRE, VI
IMMORTEL HÉROS
Par Frantz Latour
tionnaires ont pu s’acheter un yacht,
le «Granma», pouvant embarquer 82
guérilleros. Presque tous dans la vingtaine, ils font voile vers Cuba à l’aube
du 25 Novembre 1956. Après 7 jours
d’une très houleuse navigation, ils
débarquent le 2 décembre à Las Coloradas, côte sud-ouest de l’ancienne
province d’Oriente. La soldatesque de
Batista réussit à les localiser. Ils sont
surpris le 5 décembre, à Alegría de Pío,
par l’armée et l’aviation de la tyrannie.
C’est un sauve-qui-peut dans le plus
grand désordre. Les forces révolutionnaires sont décimées, plusieurs assaillants sont capturés, beaucoupabattus
sur le champ.
L
a nouvelle est tombée comme un
couperet, tranchante, douloureuse.
De la bouche même de Raúl Castro,
Président des Conseils d’État et des
ministres, premier secrétaire du Parti communiste cubain, le monde entier, particulièrement le monde des
déshérités, a appris la mort de Fidel
Castro Ruz survenue à La Havane,
le vendredi 26 novembre à 22 heures 29 (heure locale). Fidel Castro
Ruz appartient désormais à l’histoire
de l’humanité. Chef historique de la
Révolution cubaine, leader incorruptible, ce géant de l’Histoire aura forgé la
victoire du peuple cubain sur l’impérialisme et gagné la deuxième indépendance du pays, la première ayant été
volée à Cuba, à José Martí, Antonio
Maceo, Carlos Manuel de Céspedes et
Máximo Gómez, les pères de la patrie.
De la naissance à l’université
Fidel Castro Ruz est né le 13 août 1926
à Birán, dans la fière province cubaine
d’Oriente. Son père Ángel Castro Argiz, originaire de Galice (Espagne),
était fils de paysans pauvres. Il avait
acquis à Cuba des terres qui faisaient
de lui un grand propriétaire aisé et sur
lesquelles il cultivait surtout la canne
à sucre. Sa mère, Lina Ruz González,
venait d’une famille paysanne de la
province de Pinar del Río.
C’est à l’école publique de Birán
que Fidel a appris à lire et à écrire. Il a
poursuivi ses études primaires dans les
écoles catholiques privées De La Salle
et Dolores dans la ville de Santiago de
Cuba. Il a commencé ses études secondaires au même Collège Dolores et a
obtenu son diplôme en Arts et Lettres
du collège jésuite Colegio de Belén à La
Havane, en juin 1945. Les Jésuites de
Belén ont gardé d’excellents souvenirs
de cet élève qui avait «toujours excellé
dans tous les sujets liés aux arts et aux
lettres»
Années
universitaires.
Début
d’une vie politique
En septembre 1945, Fidel Castro s’inscrit en droit et en sciences sociales et
en droit diplomatique à l’Université de
La Havane. Là, il s’est impliqué dans
les luttes politiques au cœur du corps
étudiant de l’université où il a occupé
plusieurs postes dans la Fédération des
Étudiants Universitaires (FEU). Il a été
un membre exceptionnel de diverses
organisations étudiantes progressistes
et anti-impérialistes : le Comité pour
l’Indépendance de Porto Rico, le Comité du 30 septembre (dont il était le fondateur) et le Comité Pro-Démocratie
pour la République Dominicaine dont
il était le président, pour ne citer que
celles-là.
Pendant ses années universitaires, Fidel Castro est partie prenante
de toutes les nombreuses manifestations et dénonciations de la situation politique et sociale du pays. Il
s’intéresse même aux mouvements
politiques en dehors de son pays.
C’est ainsi qu’entre juillet et septembre 1947, alors étudiant de troisième
année, il s’inscrit dans le contingent
expéditionnaire organisé pour lutter
contre la dictature de Rafael Leónidas
Trujillo en République Dominicaine. Il
y participe au grade de chef d’escadron, et plus tard, de chef de bataillon. Interceptée par une frégate de la
marine cubaine, l’expédition a tourné
court. Fidel aurait regagné les côtes
cubaines à la nage.Après avoir plongé
dans l’eau avec son arme afin de ne
pas être capturé vivant.
En contact avec la pensée marxiste, il sympathise avec le Partido
del Pueblo Cubano (Orthodoxe), de
tendance progressiste; il participe activement, à partir de 1948, aux campagnes politiques de ce parti. Il est
proche notamment d’Eduardo Chibás
son principal dirigeant. Au sein du
Parti Orthodoxe, il côtoie de préférence
les jeunes militants aux positions les
plus radicales et combatives. Après le
suicide de Chibás, Fidel s’est astreint
à démasquer la corruption du gouvernement de Carlos Prío Socarrás.
10
Fidel Castro Ruz est né le 13 août 1926 à Birán, dans la fière province
cubaine d'Oriente
En 1948 on le trouve au Venses compagnons d’armes atrocement
ezuela, au Panama et en Colombie torturés par les forces de répression de
comme chef étudiant, avec pour misla tyrannie. Jugé, Fidel fut condamné à
sion l’organisation du Congrès lati15 ans de prison. Il assuma lui-même
no-américain des étudiants qui de- sa propre défense en prononçant son
vait avoir lieu en Colombie. Il était à
historique «L’histoire m’acquittera», en
Bogotá lorsqu’une rébellion populiste
fait une esquisse du programme de la
a éclaté, provoquée par l’assassinat
future révolution cubaine. En prison,
du très populaire dirigeant colombien
il en a profité pourrenforcer la prépaJorge Eliécer Gaitán en avril de cette
ration théorique et idéologique de ses
même année. On lui prête d’avoir par- camarades comme lui incarcérés.
ticipé activement aux tiroteos dont il a
En mai 1955, à la suite de fortes
réchappé par pure chance.
pressions et de campagnes populaires,
En mars 1949, il dirige une
Fidel est libéré. Au cours des semaines
manifestation devant la Mission diplo- suivantes, il mène une intense cammatique des États-Unis à La Havane
pagne d’agitation et de dénonciations
pour exprimer l’indignation du peuple contre le chacal Batista. Il fonde alors
face au comportement irrespectueux le Mouvement du 26 juillet pour pour-
Victoire de la Sierra
Maestra
Grâce à la précieuse collaboration des
paysans, Fidel rencontre Raúl à Cinco
Palmas, regroupe les troupes révolutionnaires et s’établit au cœur de la
Sierra Maestra pour y mener la lutte
révolutionnaire. Le 17 janvier 1957,
il commande la première action armée
contre l’armée Batista à la Caserne de
La Plata et célèbre sa première victoire.
tionnaires. Le même jour, Fidel fait son
entrée victorieuse à Santiago de Cuba.
Il arrive à La Havane le 8 janvier.
Les guérilleros au pouvoir
Le 13 février 1959, Fidel Castro est
nommé Premier ministre du gouvernement révolutionnaire. Depuis, il a
dirigé toutes les actions pour la défense
du pays et de la Révolution, et y a participé, d’autant que les cas d’agression militaire venant de l’étranger et
d’activités de groupes contre-révolutionnaires, étaient fréquents; ainsi, en
particulier, l’invasion de La Baie des
Cochons, en avril 1961, organisée par
la CIA. Il a fallu le courage de Fidel,
sa clairvoyance, son discernement et
son haut sens d’homme d’État pour
diriger le peuple cubain à travers les
jours dramatiques de la crise d’octobre de 1962.Puis, au nom du pouvoir
révolutionnaire, Fidel Castro faisait un
pas décisif enproclamant le caractère
socialiste de la révolution cubaine, le
16 avril 1961.
Fidel a occupé le poste de
Secrétaire Général des Organisations
Révolutionnaires Intégrées, puis celui
Le 31 juillet 2006, à la suite d’une crise intestinale aiguë, Fidel Castro a
cédé temporairement ses pouvoirs au premier vice-président du Conseil
d’État, son frère Raúl Castro
Fidel rencontre Raúl à Cinco Palmas, regroupe les troupes
révolutionnaires et s’établit au cœur de la Sierra Maestra pour y mener
la lutte révolutionnaire.
des marines américains au monument dédié à José Martí, el apóstol. En
1950, il décroche son diplôme en droit
civil avec un diplôme en droit diplomatique. On ne s’étonnera guère que
l’avocat Castro se consacrait essentiellement à la défense des pauvres et des
secteurs déshérités de la société.
De l’échec de Moncada à la Sierra
Maestra
Lorsque le coup d’Etat de Fulgencio
Batista a lieu le 10 mars 1952, Fidel
est parmi les premiers, en première
loge, à dénoncer la nature réactionnaire et l’illégitimité du régime militaire
de facto, exigeant son renversement. Il
décide alors de passer aux actes. Du
Parti Orthodoxe, il tire des centaines
de militants, travailleurs, étudiants,
fonctionnaires qu’il organise et forme.
Le 26 juillet 1956, avec 160 d’entre
eux, il commande une attaque simultanée contre la caserne de Moncada à
Santiago de Cuba et celle de Bayamo.
Fidel espère, en cas de victoire, déclencher la lutte armée contre le régime de
Batista.
Mais, l’élément de surprise
ayant échoué, les assaillantsfurent incapables d’atteindre leur objectif. Fidel
fut capturé et emprisonné, plusieurs de
Haiti Liberté/Haitian Times
suivre la lutte révolutionnaire.
En juillet 1955, Fidel part pour
le Mexique dans le but d’organiser
l’insurrection armée. Les conditions
sont difficiles, voire périlleuses : situation économique précaire, surveillance
étroite et persécution par des espions
de Batista, arrestation. Il finit par monter une organisation bien entraînée,
tout en se lançant dans une intense
campagne de publicité des idées et des
buts du mouvement insurrectionnel. À
ce titre il fait plusieurs voyages dans
différentes localités des États-Unis
cherchant soutien politique et financier
pour la lutte révolutionnaire.
Font partie du groupe insurrectionnel Fidel, Raúl Castro, Juan Manuel Márquez, Ernesto Che Guevara,
Camilo Cienfuegos et d’autres révolutionnaires remarquables qui suivent
des séances d’entraînement militaire,
font l’apprentissage de la défense personnelle et se familiarisent avec les
tactiques de guérilla et la pratique de
tir de précision. Ce qui n’a pas été sans
risque puisque le 20 juin 1956, le chef
du Mouvement du 26 juillet, le Che et
d’autres combattants furent arrêtés,
et une partie importante de leur cache
d’armes confisquée.
Finalement libérés, les révolu-
L’armée rebelle commence à grandir et
à gagner en force.
En tant que commandant en
chef, Fidel dirige l’action militaire et
la lutte révolutionnaire des forces rebelles du Mouvement du 26 juillet
pendant 25 mois de guerre.
Il commande personnellement
la colonne José Martí et participe en
personne à presque toutes les opérations, combats et batailles les plus
importantes qui ont eu lieu pendant la
guerre sur le territoire du Premier Front
Rebelle. Au fur à mesure, des troupes
d’élite de la tyrannie sont vaincues
particulièrement dans la province
d’Oriente. La brillante victoire, dans
de Secrétaire Général du Parti Unitaire
de la Révolution Socialiste de Cuba. Du
Comité central du Parti communiste
de Cuba, il a été nommé, en octobre
1965, Premier Secrétaire et Membre
du Politburo, poste ratifié par les cinq
Congrès du Parti qui ont eu lieu depuis.
Fidel Castro a été élu député à
l’Assemblée nationale, représentant la
municipalité de Santiago de Cuba, au
cours de ses périodes successives de
sessions depuis sa création en 1976.
Depuis lors, jusqu’en 2008, il a occupé les postes de président du Conseil d’Etat et Président du Conseil des
Ministres. Il a été à la tête des missions officielles cubaines dans plus de
Ernesto Che Guevara, Fidel Castro et Camilo Cienfuegos, lors de l’entrée
victorieuse des guérilleros à Santiago de Cuba
la province de Santa Clara, de la colonne conduite par le Che sonne le glas
des troupes de Batista. Le 1er janvier 1959, une grève révolutionnaire
générale soutenue par tous les travailleurs, en réponse à un coup d’État
promu par le gouvernement américain,
hâte la progression des forces révolu-
50 pays.Il a reçu plus d’une centaine
de médailles étrangères et cubaines de
haut niveau, ainsi que de nombreux
prix universitaires honorifiques d’établissements d’enseignement supérieur à
Cuba, en Amérique latine et en Europe.
L’internationalisme : une réalité
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
ISIONNAIRE LUCIDE, INTERNATIONALISTE CONSÉQUENT,
S DES DÉSHÉRITÉS
agissante avec Fidel
Fidel Castro a commandé stratégiquement la participation de centaines de
milliers de combattants cubains à des
missions internationalistes en Algérie,
en Syrie, en Angola, en Éthiopie et
dans d’autres pays. Il a également
promu et organisé la contribution de
dizaines de milliers de médecins, d’enseignants et de techniciens cubains qui
fournissent leurs services dans plus de
40 pays du tiers monde. Il a aussi favorisé la réalisation de cours à Cuba
pour des dizaines de milliers d’étudiants de ces pays. Il a fait la promotion
de programmes cubains d’assistance
et de collaboration dans le domaine
de la santé dans les pays d’Afrique,
d’Amérique latine et des Caraïbes etfavorisé la création d’écoles internationales à Cuba pour les sciences médicales, au bénéfice des étudiants du
tiers monde.
À l›échelle mondiale, Fidel a
fait la promotion de la lutte du tiers
monde contre l›ordre économique
international
actuel,
notamment
contre la dette extérieure, le gaspillage
des ressources en raison des dépenses
militaires et de la mondialisation
néolibérale, ainsi que les efforts pour
l›unité et l’Intégration de l›Amérique
latine et des Caraïbes.
Le peuple cubain lui doit une
action décisive, intelligente pour affronter les effets délétères du blocus
économique imposé à Cuba par les
Etats-Unis depuis plus de quarante
ans et les conséquences économiques
de l’effondrement du bloc soviétique.
Grâce à son leadership avisé et éclairé, les Cubains ont pu surmonter les
graves difficultés nées de ces deux
facteurs, leur résistance pendant la
période dite spéciale ayant été exemplaire.
Tout au long de l’histoire de la
Révolution, Fidel Castro a promu et
conduit la lutte du peuple cubain pour
la consolidation du processus révolutionnaire, sa progression vers le socialisme, l’unité de toutes les forces ré-
les Batista, les Trujillo, les Somoza, les
Hugo Banzer, les Stroessner, les Jorge
Videla, les Leopoldo Galtieri, les Francico Morales Bermúdez, les Pinochet,
les Manuel Contreras, les Duvalier et
autres satrapes, criminels patentés, fils
de pute de Washington.
Les marielitos et gusanos de
Miami auront bon s’émoustiller, s’égo-
Jusqu’à la victoire finale
volutionnaires et de tous les peuples ; presse cubaine. En outre, il recevait réles transformations économiques et gulièrement des dignitaires et des chefs
sociales du pays, le développement de d’État dont la liste est pas mal longue :
la santé, de l’éducation, du sport, de la le président vénézuélien Nicolás Maculture et des sciences. Sont à mettre
duro, les ex-présidentes brésilienne
au palmarès patriotique et révolution- Dilma Rousseff ou argentine Cristina
naire de Fidel la défense du pays face
Kirchner, le Premier ministre vietnaauxagressions extérieures, une poli- mien Nguyen Tan Dung, le président
tique étrangère active faite de principes russe Vladimir Poutine ou encore le
et d’éthique, des actions de solidarité ministre des affaires étrangères chinois
avec les peuples qui luttent pour l’indéWang Yi, le pape Benoît XVI, le pape
pendance et le progrès, et finalement François, le président français François
le renforcement de la conscience révo- Hollande, sans oublier l’ami internatiolutionnaire, tant à Cuba que dans les naliste Hugo Chavez décédé le 5 mars
pays en voie de développement soumis 2013.
à la dictature du marché et d’une gloL’humanité vient de perdre un
balisation sans pitié pour les peuples.
homme exceptionnel qui s’était fait le
Le 31 juillet 2006, à la suite champion et le défenseur des opprid’une crise intestinale aiguë, Fidel Casmés de la terre, lui pourtant qui avait
tro a cédé temporairement ses pouvoirs
connu une adolescence dorée dans
au premier vice-président du Conseil
une famille très bien pourvue éconod’État, son frère Raúl Castro, et subi
miquement. Les médias occidentaux
une opération chirurgicale majeure. engoncés dans leurs sots préjugés et
Raúl lui a succédé le 24 février 2008. rigidités idéologiques n’ont eu de cesse
Affaibli physiquement, mais très alerte
de minimiser l’homme, s’acharnant à le
mentalement et intellectuellement, Fi- traiter de dictateur, auteur d’emprisondel Castro s’est consacré à intervenir nements immérités, d’atteinte graves
dans le débat politique en multipliant
aux libertés fondamentales et aux
ses réflexions sur l’actualité à travers droits humains, alors qu’ils traitaient
des chroniques périodiques dans la
avec aménité, ou même admiration,
IDNYC se kat ID nou pou
sikile nan Vil New York.
Avèk avantaj tankou tikè
sinema, rabè sou lwazi,
ak abònman gratis nan
aktivite kiltirèl, IDNYC se
kat ki obligatwa pou tout
moun New York.
fier de sa souveraineté reconquise.
Nous sommes certains que les
masses haïtiennes se reconnaissent en
Fidel Castro, en son immense stature
morale, en sa révolution qui a changé
le cours de l’Histoire, en sa philosophie
politique humaniste, reflet de leurs aspirations à la justice sociale. Comme
nous du journal, elles ont perdu un
e 26 juillet 1953, 150 jeunes cubains attaquent la caserne de La Moncada
siller, se pavaner, se réjouir, danser à
se déhancher, à l’occasion du décès du
chef incontesté, légitime de la Révolution cubaine, les médias occidentaux
auront beau «analyser», ergoter, baver,
postillonner leur abyssale incompréhension de la glorieuse Révolution cubaine et de ses immenses acquis, leur
haine et leur fiel, il n’en reste pas moins
que le peuple cubain, dans sa très
grande majorité, du cap de San Antonio
à la pointe de Maisi, respecte ce prestigieux leader qui lui a apporté dignité,
souveraineté, raison de vivre, et dont
l’auréole morale et politique a recouvert
les peuples d’Amérique latine et des
pays opprimés d’un manteau de courage, de résistance, de détermination et
d’espoir en un avenir meilleur, un autre
monde plus juste, plus humain, et qui
est possible. Ce peuple ne vit pas dans
l’opulence factice de l’occident riche,
repu et corrompu, il vit dans la dignité,
frère, un camarade de lutte sur lequel
elles ont toujours pu compter, un révolutionnaire exemplaire, un immortel
héros des déshérités. Toute la solidarité
du peuple haïtien va au peuple frère de
Cuba en ce moment de grand deuil national et international.
Hasta siempre, compañero Fidel !
27 novembre 2016
Sources consultées :
Nicolás Fernández M., Edwin Flores. M,
Ramiro Ramírez. S. Fidel, Bolivia y algo
más… Una visita histórica al corazón de
América Latina (Ed.Gráficas, 1993)
Danielle Bleitrach, Cuba, Fidel et le Che,
ou l´aventure du socialism. (Le Temps des
cerises, 2008)
José Fort. Sur Fidel Castro. Le Grand Soir.
22 février 2008
Fidel Castro. Les chemins de la victoire.
Mémoires, 1926-1958 Edit. Michel Lafon,
2012
Salim Lamrani. Fidel Castro, héros des
déshérités. Paris, Editions Estrella, 2016
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Le destin incertain de
l’espèce humaine !
Par Fidel Ruz Castro
A l’occasion du décès de Fidel Castro Ruz,
ce vendredi 25 novembre 2016 à l’âge de
90 ans, nous publions pour honorer sa
mémoire une de ses dernières réflexions,
rédigée en octobre dernier et publiée par
Granma le 8 octobre 2016, emblématique de ses préoccupations à la valeur
universelle et de sa profonde humanité :
Le destin incertain de l’espèce humaine !
U
ne énorme ignorance l’enveloppe,
mais aussi ses formes d’expériences
infinies. Même les empreintes digitales
des jumeaux univitellins, nés d’un même
ovule, finissent par se différencier au fil
des années.
Ce n’est pas par hasard si les ÉtatsUnis, le pays impérialiste le plus puissant
qui ait existé s’abuse lui-même en assumant comme doctrine un paragraphe de
la Déclaration universelle des Droits de
l’Homme où il est affirmé : « Tous les êtres
humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison
et de conscience et doivent agir les uns
envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Rien de cela ne saurait être ignoré.
Il y a beaucoup plus de qualités dans les
principes religieux que dans ceux qui ne
sont que politiques, bien que ces derniers
se réfèrent aux idées matérielles et physiques de la vie. Nombre des œuvres artistiques les plus inspirées sont nées de
personnes religieuses, un phénomène à
caractère universel.
Les hommes de science occupent
actuellement une place privilégiée dans les
centres de recherche, les laboratoires et la
production de médicaments destinés à la
santé humaine, à vaincre les distances, à
concentrer les énergies, à perfectionner les
équipements de recherche qui pourraient
opérer sur terre et dans l’espace.
Quelqu’un devrait pouvoir expliquer de façon sereine pourquoi on peut
Suite de la page (4)
Le chef de l’État haïtien, Jocelerme Privert, dans un communiqué, affirme avoir
appris avec consternation la triste nouvelle de la mort du Président Fidel Castro
qui s’est éteint le vendredi 25 novembre
à La Havane. Au nom du Gouvernement
et du peuple haïtien, Le Président haïtien
a présenté ses plus profondes sympathies
au peuple cubain. Le Président Privert a
salué la mémoire et le parcours de ce Chef
d’Etat emblématique et a réitéré la solidarité du peuple haïtien au peuple cubain.
L’ex-chancelier allemand Gerhard
Schröder, qui a rencontré Fidel Castro à
cinq reprises, fera le déplacement en lieu
et place d’Angela Merkel. L’ancien roi
d’Espagne Juan Carlos représentera son
fils, le roi Felipe VI, tandis que l’ex-président uruguayen Jose Mujica fera, lui, le
voyage.
La gauche latino-américaine, à laquelle la révolution cubaine avait donné
l’inspiration, sera représentée par les présidents d’Equateur Rafael Correa, de Bolivie Evo Morales, du Venezuela Nicolas
Maduro, ou encore du Nicaragua Daniel
Ortega. Parmi les autres présidents du
continent attendus mardi se trouvent le
Colombien Juan Manuel Santos, le Mexicain Enrique Peña Nieto, le Hondurien
Juan Orlando Hernandez Alvarado et le
Panaméen Juan Carlos Varela, selon la
liste officielle.
Les dirigeants du Zimbabwe Robert Mugabe, du Kenya Uhuru Kenyatta,
de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang,
d’Afrique du Sud Jacob Zuma et de Namibie Hage Geingob assisteront aux cérémonies à La Havane. Le seul chef d’Etat
européen à figurer, pour l’heure, sur la
liste officielle est le premier ministre grec
Alexis Tsipras.
« Cet homme d’Etat émérite est à
juste titre considéré comme le symbole
12
observer depuis un laboratoire à cinq mille
mètres d’altitude une étoile dont la lumière
a mis 12 milliards d’années-lumière, autrement dit, 300 000 kilomètres par seconde, pour arriver à la terre. Une insolite
médaille d’or !
Comment peut-on expliquer cela,
notamment quand on fait référence à
l’union des étoiles qui, selon d’éminents
scientifiques, a donné lieu à la théorie du
Big Bang ?
Que resterait-il ensuite? Personne
ne pourrait cependant nier l’affirmation
d’éminents scientifiques qui, au terme de
dizaines d’années d’études rigoureuses,
sont arrivés à la conclusion que de tels
phénomènes sont absolument possibles.
Un autre fait de notable importance, c’est
que la possibilité de ces phénomènes est
absolument réelle.
C’est sur ce point que les religions
acquièrent une valeur particulière. Au
cours de ces derniers milliers d’années,
peut-être jusqu’à huit ou dix mille, on a
pu prouver l’existence de croyances assez
élaborées en détails pertinents. Au-delà de
ces limites, ce que l’on connaît a la saveur
de traditions ancestrales forgées par divers
groupes humains.
J’ai quelques connaissances sur le
Christ pour ce que j’en ai lu et que l’on
m’a enseigné dans les écoles dirigées par
les jésuites ou les frères La Salle, que j’ai
écoutés raconter beaucoup d’histoires sur
Adam et Ève, Caïn et Abel et le déluge
universel et la manne qui tombait du ciel
lorsque, du fait de la sécheresse ou autres
causes, les aliments venaient à manquer.
Je tenterai de transmettre certaines idées
sur ce singulier problème à un autre moment.
N’oublions pas qu’un débat entre
candidats aura lieu ce dimanche. Le premier, voilà deux semaines, a causé un
choc. M. Trump, qui était censé être un
expert compétent, s’est vu disqualifié, de
même que Obama pour sa politique. Il faudra leur décerner maintenant une médaille
de boue.
d’une époque de l’histoire moderne du
monde », a déclaré M. Poutine dans un
message adressé au président cubain,
Raul Castro, ajoutant que « Fidel Castro
était un ami sincère et fiable de la Russie ». Au Vietnam, l’agence de presse officielle a salué « un grand dirigeant » qui
fut « le brillant miroir des mouvements
d’indépendance et révolutionnaires
des nations d’Amérique latine et du
monde ».
Samedi soir, près d’un millier de
personnes ont rendu un hommage simple
et émouvant au leader cubain au pied de
la statue de Simon Bolivar, à Paris. Par
ailleurs, des centaines de personnes ont
assisté au rassemblement tenu sur le
pont Alexandre III. Le candidat à la présidence française Jean-Luc Mélenchon est
intervenu devant les manifestants. Fidel
Castro a été un symbole de la résistance
indépendante pour le monde entier, a déclaré samedi le député européen et candidat à la présidence française Jean-Luc
Mélenchon lors d’un rassemblement à
Paris en mémoire du père de la révolution
cubaine Fidel Castro, décédé vendredi à
Cuba. Selon lui, la « leçon de courage que
l’on tient du peuple cubain » importe plus
que les polémiques concernant la révolution cubaine et de Fidel Castro.
Haiti Liberté salue la dépouille du
comandante Castro et renouvelle à ses
proches l’expression de ses plus sincères condoléances.
Sans doute, il y aura des abstentions aux funérailles de Fidel Castro. Et
la population des marielitos et des gusanos de Miami aura scandaleusement
fait beaucoup de tapage. Il n’en reste
pas moins que Fidel reste un homme
hors du commun aimé et admiré des
peuples du Tiers-Monde. L’important,
c’est la rose éternelle et impérissable
du souvenir qu’aura laissé ce géant de
l’Histoire.
Haiti Liberté/Haitian Times
Lettre ouverte de réponse à Donald
Trump pour ses déclarations sur Fidel
Par Julio Alejandro Gómez Pereda
Peu après avoir publié un tweet admiratif sur la mort de Fidel Castro :
« Fidel Castro est mort », le président-élu des États-Unis, Donald
Trump, a divulgué un communiqué
qui va à contre-courant de ce qu’ont
exprimé la plupart des hommes politiques du monde, dont beaucoup de
son propre pays.
D
onald Trump a taxé Fidel de «
dictateur brutal », qui a laissé un
héritage « de pelotons d’exécution,
de vol, de souffrance inimaginable,
de pauvreté et de déni des droits de
l’homme fondamentaux ».
Il a assuré que « son administration ferait tout son possible pour
que le peuple cubain puisse entreprendre enfin son voyage vers la
prospérité et la liberté. Je me joins
aux Cubano-Étasuniens qui m’ont
appuyé durant ma campagne électorale, dont l’Association des anciens
combattants de la 2506e Brigade
[autrement dit, les mercenaires de
la baie des Cochons. N.d.T.] qui m’a
apporté son soutien, dans l’espoir de
voir Cuba libre un jour prochain ».
Le vice-président-élu, Mike
Pence, a ensuite tweeté une phrase
non moins brutale : « Le tyran Castro
est mort. Un nouvel espoir se lève.
Nous serons aux côtés du peuple cubain opprimé pour une Cuba libre et
démocratique. Vive Cuba libre ! »
Je n’aurais jamais pensé devoir
écrire deux lettres ouvertes à deux
présidents des États-Unis dans une
même année. Dans ma lettre ouverte à Obama après son allocution
au Grand Théâtre de La Havane, j’ai
examiné nos différences, j’ai fixé
mes points de vue, mais j’ai été respectueux et poli envers un homme
qui a du moins maintenu une attitude
diplomatique dans ses rapports avec
Cuba.
À cette occasion-ci, je reconnais
que mes motivations sont différentes
: vous avez choisi le jour le moins indiqué pour parler de Fidel Castro dans
les termes où vous l’avez fait, et ne
rien dire devant de telles déclarations
reviendrait à accepter vos attaques et
à regarder ailleurs tout en restant à
genoux.
Quand, à l’aube de ce jour-ci,
FRANTZ DANIEL JEAN
Le président-élu des États-Unis,
Donald Trump
j’ai appris que le commandant en
chef Fidel Castro Ruz était mort, le
monde a perdu son assise pendant
plusieurs secondes, j’ai eu la sensation de quelqu’un qui n’espérait jamais avoir à vivre un moment pareil.
De nombreux Cubains, parmi lesquels
je me trouve, auraient préféré donner
des années de leur vie, ou mourir
d’abord, rien que pour maintenir Fidel en vie plus longtemps. Ce n’est
pas du fanatisme, c’est de l’amour.
Avant de partir de chez moi,
je me suis assis près de mon fils
qui dormait encore, j’ai observé sa
respiration, tout en pensant qu’il
devrait s’engager dans un monde
où Fidel manquera. Son histoire sera
différente de la mienne, parce qu’il
n’écoutera plus ses discours, qu’il
ne l’aura plus pour aller à la place de
la Révolution et lui dire adieu tandis
que nous marchons ensembles, qu’il
ne pourra plus toucher sa barbe et
son uniforme vert-olive, si ce n’est
pour ce que nous serons capables de
lui montrer, mais je suis parti de toute
façon convaincu que mon fils aimera
Fidel parce que celui-ci s’est incarné
en chacun de nous.
Quand, à huit heures du matin, j’ai lu le tweet que vous avez
lancé, j’ai pensé à l’insanité de sa teneur et j’ai même répondu sur votre
compte officiel. Vos malencontreuses
déclarations me sont arrivées dans
la journée, et j’ai senti le besoin de
vous répondre depuis la plus profonde douleur d’un fils qui vient de
perdre son père.
Monsieur Trump, vous ne connaissez pas Fidel Castro, vous ne
savez rien de l’histoire de Cuba, et
vos déclarations insanes et blessantes
le prouvent : vous vous comportez
comme un fantoche de la politique
la plus basse et la plus misérable,
comme quelqu’un d’insensé, qui a
perdu le cap, et vous laissez prévoir
que George W. Bush pourrait n’avoir
été qu’un ballon d’essai de ce que
le monde va devoir souffrir durant
votre mandat.
Vos déclarations sont irrespectueuses envers un peuple qui
aime son leader historique et qui
souffre sa perte ; vos déclarations
ne tiennent pas compte de la dignité
essentielle et du respect qui doivent
exister entre adversaires. Soyez sûr
que le peuple cubain n’oubliera pas
vos déclarations et qu’il en tiendra
compte à chaque pas que nous ferons
vis-à-vis de votre administration. Ne
croyez pas que nous avons peur de
vos mesures ou de vos folies, nous
savons vivre dans les pires conditions
provoquées par l’Empire, nous sommes prêts à la coexistence pacifique
et respectueuse, mais nous faisons
partie des peuples qui vénèrent leurs
morts, nous les défendons bec et
ongles, au prix qu’il faudra payer,
même le harcèlement de votre administration qui se présente comme
le prélude à la chute de l’Empire.
Lorsque vous taxez notre Fidel
de dictateur brutal, je me souviens de
Rubén Martínez Villena, quand, dévisageant le dictateur Machado [évocation d’un épisode survenu réellement dans les années 30. N.d.T.],
il découvrit un idiot, un sauvage,
un ignorant du communisme et une
menace pour l’Amérique latine. Voilà
pourquoi je crois que nul mieux que
vous ne mérite le qualificatif qu’il
décocha au tyran : « Un âne à griffes
!»
Fidel vit et vivra dans son peuple. Fidel illuminera la voie de notre
Révolution, une Révolution qui sera
tous les jours meilleure, plus juste et
plus humaine, plus internationaliste
et plus prolétarienne. Vous ne pourrez que piquer des colères sur votre
chaise présidentielle et prendre des
décisions d’un trait de plume, et cela
nous rendra plus forts.
Croyez-moi, il n’y a pas de
meilleur plaisir que de conclure en
vous disant que Cuba est et sera un
peuple de « La Patrie ou la mort »
et que nous resterons avec Fidel «
Jusqu’à la victoire à jamais » !
(Traduction de Jacques-François
Bonaldi, La Havane)
Le Grand soir 27 novembre 2016
Guarino Funeral Home
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Perspectives
Hommage à Fidel Castro
Par Jean LEVY
L
a radio nous apprend ce matin la
mort de Fidel Castro. C’est un choc
comme peut l’être l’annonce du décès
d’un être cher...
Certes, il n’était plus depuis
des années à la tête du pouvoir cubain, mais il était encore parmi nous,
présent et toujours actif au service de
son peuple, commentant l’actualité, recevant les leaders de ce monde, gardien vigilant des valeurs auxquelles il a
consacré sa vie.
Fidel, toujours présent, signifie
la victoire d’un peuple sur l’impérialisme US, symbole d’une révolution
victorieuse, qui avait fait de Cuba la
référence mondiale en matière de santé
et d’éducation, Cuba où règne la joie de
vivre, Cuba longtemps îlot isolé et rebelle sur un continent dominé par les
Etats-Unis.
Sous la direction de Fidel, un
peuple libéré du joug colonial a résisté
et continue de résister à l’agression directe de son impérial voisin qui poursuit, malgré les apparences de dialogue,
son blocus, véritable étranglement
économique d’un peuple à l’encontre
de toutes les lois internationales, véritable gangstérisme d’Etat, admis com-
me normal par l’Occident capitaliste et
ses médias serviles.
Fidel, c’était – et c’est toujours
– la résistance d’un peuple fier de 10
millions d’âmes, face à l’Empire de 300
millions d’habitants, fort de la première
armée du monde, David contre Goliath,
le petit village gaulois contre Rome.
Et aujourd’hui, sa mort occupe
la une des médias. Hier, ils bavaient
sur la révolution cubaine et celui qui
la personnifiait. Et ce matin, ils sont
contraints de faire du décès de Fidel
Castro, l’événement majeur du jour.
La haine recuite accompagne toujours
les commentaires. Hypocrite hommage
à l’homme qui leur fait peur après sa
mort comme de son vivant.
Fidel est entré dans l’histoire, ses
ennemis n’y pourront rien. A l’égal du
peuple cubain, le monde et tous ses
continents sont en deuil.
L’hommage qui va être rendu à Fidel Castro de tous les coins de
l’univers fera écho à celui de Cuba,
de son peuple en larmes, toujours à
l’avant-garde de la révolution mondiale.
Salut Fidel !
Comité Valmy 26 novembre
Fidel le bien-nommé
Par Bruno Guigue
F
idel Castro vient de partir dans
l’autre monde, et déjà on entend la
rumeur mensongère propagée par les
calomniateurs de service. Les chacals
de la presse bourgeoise tournent autour de sa dépouille avec gourmandise.
Ceux qui couvrirent Hugo Chavez
de leurs ordures sont là, décidés à
repasser à table. Pas de doute. Ces
journaleux à la solde de leurs maîtres,
ces chiens de garde du capital vont le
clamer sur tous les tons : Fidel Castro
était un tyran.
Un tyran, celui qui risqua sa
vie dans la fleur de la jeunesse, balaya la dictature de Batista, restaura
la souveraineté nationale, restitua sa
fierté au peuple cubain, rendit la terre
aux paysans, éradiqua la misère, fit
taire le racisme, libéra la femme cubaine des chaînes du patriarcat, créa
le meilleur système de santé du Tiers
Monde, réduisit la mortalité infantile
dans des proportions inconnues dans
le reste de l’Amérique latine, élimina
l’analphabétisme, offrit l’éducation à
tous, et résista victorieusement avec
son peuple à l’agression impérialiste ?
Ils ne vous diront pas que Fidel Castro était un tyran parce que
c’est vrai. Ces affabulateurs vous le
diront parce que le castrisme incarne
tout ce qu’ils détestent. L’amour de la
liberté, l’exigence avec soi-même, la
fierté de n’obéir à personne, l’éthique
révolutionnaire alliée au sens du réel,
l’élan généreux qui triomphe de l’indifférence, la solidarité sans faille
à l’intérieur comme à l’extérieur, le
patriotisme qui n’éloigne pas de l’internationalisme, au contraire, mais
en rapproche. Tout cela, c’est le castrisme. Un illustre combattant de la
libération africaine en savait quelque
chose.
Lorsque Nelson Mandela quitte
sa prison sud-africaine, son premier
voyage est pour La Havane. Il vient
remercier le peuple cubain qui a versé
son sang pour terrasser l’apartheid.
En vingt ans, 300 000 Cubains combattirent le colonialisme en Afrique.
L’armée sud-africaine repoussée à
Cuito Cuanavale, l’indépendance de
la Namibie arrachée à Pretoria, l’ANC
dotée d’une base-arrière et confortée
par la solidarité communiste inter-
nationale, la chute finale de l’apartheid rendue inéluctable : ces pages
de l’histoire africaine ont aussi été
écrites avec du sang cubain. Nous
l’avons oublié. Les Sud-Africains et
les Cubains, eux, s’en souviennent.
Les intellectuels en service
commandé, bien sûr, vous diront
avec une moue dédaigneuse que
Castro était communiste. Il l’était, en
effet ! Parce que l’Union soviétique
s’était rangée au côté de cette révolution cubaine que les Etats-Unis voulaient étouffer, parce que l’idéologie
communiste soulevait les affamés et
les humiliés, parce qu’elle signifiait
un avenir meilleur que l’enfer capitaliste. Au cours de son histoire, l’URSS
a commis de lourdes erreurs, mais elle
fut souvent du bon côté de la barricade.
Oui, Castro était communiste, et
il avait bien raison. Lénine fut le premier à proclamer le « droit des nations
à disposer d’elles-mêmes » (1916).
L’URSS liquida le nazisme au
prix de 20 millions de morts, elle
joua un rôle décisif dans la décolonisation de l’Asie du sud-est, aida les
Arabes face à l’agression sioniste en
1967 et 1973, soutint la lutte pour
les indépendances africaines et donna le coup de grâce à l’apartheid en
fournissant un appui décisif à l’ANC.
Ce n’est pas si mal. Ennemis jurés de
Castro, les USA ont tué Lumumba et
Allende, destitué Mossadegh, massacré deux millions de Vietnamiens
et un million d’Irakiens, soutenu
l’agression sioniste, livré Mandela,
assassiné Che Guevara et créé Al-Qaida.
Fidel Castro avait vu juste.
Fidèle à ses idéaux, Fidel le bien-nommé est désormais entré dans
l’Histoire par la grande porte.
*Bruno Guigue, ancien élève
de l’École Normale Supérieure et de
l’ENA, Haut fonctionnaire d’Etat
français, essayiste et politologue, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire, chargé de cours
en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur
de cinq ouvrages, dont Aux origines
du conflit israélo-arabe, L’invisible
remords de l’Occident, L’Harmattan,
2002, et de centaines d’articles.
Bruno Guigue 26 novembre 2016
Comité Valmy 27 novembre 2016
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Le Fidel Castro que j’ai connu
Par Ignacio Ramonet
F
idel est mort, mais il est immortel.
Peu d’hommes ont connu la gloire
d’entrer de leur vivant dans l’histoire
et la légende. Fidel Castro, qui vient
de mourir à l’âge de 90 ans, est l’un
de ceux-là. Il était le dernier « monstre sacré » de la politique internationale. Il appartenait à cette génération
d’insurgés mythiques – Nelson Mandela, Hô Chi Minh, Patrice Lumumba,
Amílcar Cabral, Che Guevara, Carlos
Marighela*, Camilo Torres, Mehdi Ben
Barka – qui, à la poursuite d’un idéal
de justice, s’étaient lancés, après la
Seconde Guerre Mondiale, dans l’action
politique avec l’ambition et l’espoir de
changer un monde d’inégalités et de
discriminations marqué par le début de
la guerre froide entre l’Union soviétique
et les Etats-Unis.
Tant qu’il a gouverné (de 1959
à 2006), Fidel Castro avait tenu tête
à pas moins de dix présidents américains (Eisenhower, Kennedy, Johnson,
Nixon, Ford, Carter, Reagan, Bush
Père, Clinton et Bush fils). Sous sa direction, Cuba, petit pays de cent mille
kilomètres carrés et 11 millions d’habitants a pu développer une politique de
grande puissance à l’échelle planétaire,
et livré, pendant plus de cinquante
ans, une partie de bras de fer avec les
Etats-Unis dont les dirigeants n’ont pas
réussi à le renverser, ni à l’éliminer, ni
même à modifier tant soi peu le cap de
la révolution cubaine.
Fidel Castro
La Troisième Guerre mondiale a
failli éclater en octobre 1962 à cause
de l’attitude de Washington qui s’opposait radicalement contre l’installation
de missiles nucléaires soviétiques à
Cuba, dont la fonction était avant tout
défensive et dissuasive, pour empêcher
une nouvelle invasion comme celle de
la baie des Cochons en 1961, conduite
directement par les Américains pour
renverser la révolution cubaine. Depuis
1960, les Etats-Unis mènent une guerre
économique contre Cuba et lui imposent unilatéralement, malgré l’opposition de l’ONU et malgré le rétablissement des relations diplomatiques entre
Washington et La Havane en 2015,
un embargo commercial dévastateur,
qui fait obstacle à son développement
et entrave son essor économique. Avec
des conséquences terribles pour les habitants de l’île.
En dépit d’un tel acharnement
américain (en partie adouci depuis le
rapprochement des deux pays amorcé
le 17 décembre 2015) et de quelque
six cents tentatives d’assassinat fomentées contre lui, Fidel Castro n’a
jamais riposté par la violence. Pas un
seul acte violent n’a été enregistré aux
Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle qui ait été commandité par La Havane. Au contraire, Fidel Castro avait
déclaré à la suite des odieux attentats
commis par Al-Qaida à New York et
Washington le 11 septembre 2001 : «
Nous avons maintes fois déclaré que,
quels que soient nos griefs à l’égard du
gouvernement de Washington, nul ne
sortirait jamais de Cuba pour commettre
un attentat aux Etats-Unis. Nous ne
serions que de vulgaires fanatiques si
nous tenions le peuple américain pour
responsable des différends qui opposent
nos deux gouvernements. »
Le culte officiel de la personnalité
est inexistant à Cuba. Même si l’image
de Fidel Castro reste présente dans la
presse, à la télévision et sur les panneaux d’affichage, il n’existe aucun
portrait officiel, aucune statue, ni monnaie, ni rue, ni édifice ou monument
quelconque portant le nom de Fidel
Castro.
En dépit des pressions extérieures auxquelles il est soumis, ce
petit pays, attaché à sa souveraineté
et à sa singularité politique, a obtenu
des résultats remarquables en matière
de développement humain : abolition
du racisme, émancipation de la femme,
éradication de l’analphabétisme, réduction drastique de la mortalité
suite à la page(15)
Dans nos cœurs et nos luttes, TU
VIVRAS, COMMANDANTE !
L
e président Raul Castro vient d’annoncer la triste nouvelle du décès
de Fidel Castro. Les communistes, les
vrais progressistes sont en deuil, mais
déjà les chiens de garde médiatiques
de l’anticommunisme et de l’anti-castrisme primaires aboient sur toutes les
radios du capital et du prétendu « service public ».
Pour sa part, le secrétariat national du PRCF est certain d’exprimer
les sentiments unanimes des militants
du Pôle en déclarant que ce 25 novembre 2016 restera comme une date noire
pour Cuba socialiste, pour le Mouvement communiste international, pour
tous les peuples en lutte et pour l’ensemble des militants franchement communistes et progressistes de France.
Dès sa jeunesse Fidel Castro Ruz
a mis ses talents d’avocat et d’intellectuel antifasciste et anti-impérialiste
au service du peuple cubain férocement opprimé par Batista, le proconsul étatsunien qui faisait de Cuba le
lupanar de l’Empire. La plaidoirie de
Commandante Fidel Castro Ruz
Fidel intitulée « l’Histoire m’acquittera
» à l’issue de laquelle notre camarade
fut condamné, incarcéré puis exilé, restera un jalon inoubliable dans l’histoire
mondiale des luttes antifascistes et anti-impérialistes.
Avec ses compagnons Ernes-
to Guevara, Camilo Cienfuegos, Célia
Sanchez, avec Frank Pais, assassiné
par les séides de Batista, Fidel allait
lancer une lutte armée révolutionnaire
ponctuée par l’assaut de la Moncada
et par l’épopée du Granma. Initialement portée par un très petit nombre
de combattants, la guérilla reçut l’appui des communistes cubains, puis de
l’écrasante majorité du peuple des villes
et des campagnes. Pour des millions de
Cubains, la proclamation triomphale de
la Révolution à La Havane le 1er janvier 1959 restera marquée comme le plus
beau jour de leur vie.
Aussitôt, l’impérialisme américain et l’oligarchie mafieuse cubaine,
dont les immenses possessions sur
l’île furent expropriées au bénéfice du
peuple, commencèrent à comploter
pour renverser le régime progressiste
et permettre l’invasion de l’Ile par les
USA : mais la riposte immédiate que
le peuple cubain, Fidel en tête, apporta aux envahisseurs, ruina les
suite à la page(15)
Hommage de l’Organisation du Peuple
en Lutte (OPL) à Fidel CASTRO
Par Sauveur Pierre ÉTIENNE
D
urant ces cinquante dernières années, Fidel CASTRO a tenu tête,
avec sa superbe légendaire, à de puissants adversaires. Pendant ce demi-siècle de combats incessants pour survivre
à l’embargo asphyxiant, il a fait front
à l’adversité, sans jamais plier l’échine.
Son peuple l’a accompagné, en dépit
des lourds sacrifices consentis, ou imposés, par la force des choses…
Sa longue maladie, courageusement supportée, l’a finalement vaincu : ce vendredi 26 novembre 2016,
Fidel CASTRO est décédé, à l’âge au-
guste de 90 ans, laissant derrière lui,
incontestablement, le souvenir d’un
champion de la LIBERTÉ, d’une figure emblématique de la Révolution
cubaine, élevée, sans exagération, à
la dimension d’une icône adulée…
Cuba est en deuil. Bien d’autres
pays aussi, sans doute. Car si, à l’image de tout grand leader, il a eu, à
tort ou à raison, de nombreux détracteurs, il n’en demeure pas moins qu’il
a suscité également, de par le monde,
son lot d’admirateurs.
Fidel CASTRO fut tour à tour
Commandant en chef des Forces
armées
révolutionnaires
(19562008) ; Premier ministre (1959-
1976) ; Premier Secrétaire du Parti
communiste de Cuba (1965-2011)
; Président de la République (19762008) et Député de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (depuis
1976).
L’OPL salue la mémoire du
Géant disparu, qui a marqué l’histoire politique mondiale au cours de
la seconde moitié du XXe siècle. Elle
présente ses sincères condoléances à
la famille CASTRO, au gouvernement
cubain et au vaillant peuple-frère de
Cuba, en cette pénible circonstance.
Sauveur Pierre ÉTIENNE
Coordonnateur Général de l’OPL
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Suite de la page (8) Village Lumane Casimir : Symbole de l’échec de Martelly
moyennant branchement sur le réseau
de la Direction nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) et
de l’Electricité d’Haïti (EDH). Les rues
internes sont entretenues et les maisons
sont assez bien espacées.
Un projet hors service …
Les habitants n’ont pas accès aux services de soin de santé, aux loisirs et à
l’emploi. La construction du marché et
de la place publique, caserne de pompier, dispensaire, commissariat de police et
le mini parc industriel (devant favoriser
le développement du potentiel de création d’emploi) sont tous abandonnés à
la poussière au même titre que plusieurs
centaines de logements déjà construits
mais incomplets.
Le village tire son nom d’une
célèbre chanteuse et compositrice haïtienne, Lumane Casimir, considérée
comme la première Haïtienne guitariste.
Pourtant, l’initiative ne semble pas être
à la hauteur de ce grand nom.
Ce projet a couté 49 millions de
dollars américains provenant du fonds
PétroCaribe dont bénéficie le pays dans
le cadre de sa coopération avec le Venezuela. Ce programme constitue une facilité offerte à divers pays de la région
pour faire l’acquisition des produits
pétroliers à un coût raisonnable et payer
leur commande suivant des modalités
avantageuses.
Ainsi, Haïti a la possibilité de payer un certain pourcentage de sa facture
pétrolière à la livraison et de verser le
solde dans un fonds qui devait servir à
financer des projets économiques et sociaux. Il s’agit en fait d’un prêt concessionnel au taux préférentiel de 1% l’an,
remboursable sur 25 ans avec un délai
de grâce de deux ans. Dès sa mise en
application en 2008, jusqu’au 21 mars
2016, le fonds a monétisé USD 3 833
890 217,58, selon le Sénat haïtien.
Le hic, il ne resterait même pas un
centime de ces 49 millions alors que le
projet de construction de ce « Parc strictement locatif » qui prévoyait d’accueillir
des familles sinistrées du séisme de janvier 2010, est loin d’être bouclé. D’ailleurs, il reste 1 720 unités de logement
à construire en plus des infrastructures
devant amener les services sociaux de
base restant à finaliser.
Mais, avec quelles ressources financières ? Pire, la firme de construction a abandonné le chantier depuis
plusieurs mois. L’Etat aurait résilié le
contrat avec la compagnie de construction dominicaine HADOM du sénateur
Felix Bautista pour avoir abandonné le
chantier.
Ce grand projet de logement ne
cadre pas avec la Politique nationale
du logement et de l’habitat (PNLH)
présentée à la population en 2013. La
PNLH a fait le pari « d’encourager la
production de logements décents et
abordables dans des espaces aménagés
et urbanisés où toutes les Haïtiennes et
tous les Haïtiens pourront se loger, travailler, circuler se divertir et participer
au développement socio-économique de
leur pays ».
Tel n’est pas le cas pour Morne à
Cabris.
« Justement il est en contradiction avec la PNLH. N’oubliez pas qu’il
a été conçu avant même la conception
de la PNLH», reconnait David Odnel, directeur de la division logement au sein
de l’Unité de construction de logements
et de bâtiments publics (UCLBP) créée
en 2012 par l’administration du président-musicien Michel Martelly.
« Depuis plus de deux ans le
projet ne connait aucune avancée. Je ne
peux dire que c’est un succès encore
moins un échec. Il n’y a que des leçons
apprises », regrette M. Odnel.
Sur son site internet, l’UCLBP
ne cesse de le clamer haut et fort : «
Morne à cabris, une nouvelle approche
d’aménagement et de développement
communautaire ». Ces derniers n’atterrissent toujours pas encore. Où sont
passés les 49 millions de dollars américains consacrés au projet ? UCLBP se
lave les mains, d’ailleurs elle dit avoir
hérité de ce projet et n’a pas signé le
contrat.
Sanon Reyneld, secrétaire exécutif du Coumbite haïtien pour un logement alternatif (KAY LA) croit pour sa
part que ce projet ne correspond pas à
la réalité sociologique et aux besoins
des gens. Pour lui, c’est un gaspillage,
donc une expérience qui doit servir de
leçon aux responsables. « Je considère
cela comme un échec, le fait d’utiliser
des fonds de l’Etat pour construire des
maisons qui sont restées vides. Pire,
elles sont mal construites, dans un cadre désertique. Le problème c’est qu’elles
n’ont pas été érigées suivant un plan
bien établi », a-t-il déclaré. Il ajoute que
les potentiels bénéficiaires devraient être
impliqués dans la démarche et dénonce
l’expulsion de quelques bénéficiaires à
mobilité réduite incapables de payer le
loyer.
Des bénéficiaires rêvant d’être
propriétaires !
La base de données de l’Organisation internationale pour les Migrations
(OIM) en Haïti aurait servi de support
dans le choix des locataires, prétendent
les responsables au sein de l’UCLBP en
charge du projet. Ils ont informé par ailleurs que le revenu moyen a été un des
critères pour sélectionner les bénéficiaires qui ont été interviewés par la suite.
Nombreux parmi eux ne sont pas
de véritables victimes du séisme de janvier 2010, selon une enquête journalistique réalisée par le partenariat médiatique Ayiti Kale Je en 2013 . Plusieurs
dizaines de maisons non occupées sont
saccagées. Des toilettes, portes, fenêtres,
serrures de portes, prises électriques ont
été emportées.
Pas moins de 9 mille personnes
qui ont postulé attendent encore le coup
de fil des autorités. L’attributaire ne
deviendra pas propriétaire du fait que le
village est construit sur le domaine privé
de l’Etat donc ne pouvant pas être cédé,
sous-tendent les responsables au sein
de l’UCLBP, une des trois agences gouvernementales s’occupant du logement
Greater Brooklyn
Gastroenterology Care
en Haïti.
Ce que les bénéficiaires ne cessent
de dénoncer voulant à tout prix posséder le logement à l’avenir. Ces derniers sont des personnes à faibles revenus
en quête d’un chez soi, qui pour pouvoir
bénéficier du logement auraient menti
sur leurs revenus réels.
Une façon de contrecarrer la
politique d’exclusion des responsables
qui assurent que pour occuper cette
maison, tout potentiel bénéficiaire doit
avoir un revenu mensuel compris entre 7 à 10 mille gourdes. Ainsi, cumulent-ils des dettes de plusieurs mois et
sont incapables de payer le loyer évalué
à 2 500 mille gourdes par mois. « Il y
a de nombreux retards enregistrés dans
le paiement des locations. Il y a des
bénéficiaires qui paient, il y en a qui ne
paient pas. En dépit de nos relances,
ils ne paient pas. Les gens considèrent
les maisons comme des cadeaux. Nous
sommes obligés de les relancer tout le
temps, mais dommage nous n’avons
aucun moyen de coercition », fustige
David Odnel responsable au sein de
l’UCLBP. La raison est simple et évidente. Les gens non pas les moyens
économiques pour le faire.
Pour Jean Rénold Elie, docteur
en Sociologie et professeur à la Faculté
des Sciences Humaines (FASCH) de
l’Université d’Etat d’Haïti, on n’a pas
fait des études pour voir si ce projet
correspond à notre manière de voir la
question de l’habitat. « D’ailleurs, autour de ces unités de logement, qu’est-ce
qu’il y a ? Rien », se désole-t-il. « Non
seulement il faut qu’il y ait des services,
mais les gens ont des enfants à envoyer
à l’école. Il faut qu’il y ait des emplois et
des moyens de transport convenables».
Ces maisons sont qualifiées de
‘’tonm’’, tombeau en français voire de
‘’kalòj pijon’’ cage à pigeon. L’ex président Michel Martelly semblait l’admettre
lors de son inauguration en fanfare de
2013. « Ce n’est pas la maison de rêve
de quelqu’un, mais c’est un premier pas
», nuance-t-il.
Sur le site, les gens mènent une
vie faite de précarité et marquée par des
difficultés de tous ordres. Dans cette aire
désertique dominée par le chômage, il
faut s’armer de courage pour survivre.
Projet biaisé dès le départ …
En 2012, l’ex-premier ministre
Laurent Lamothe a affirmé que le projet de logements du Morne à Cabris est
celui qui avait été précédemment prévu
pour le Fort National (au bénéfice des
familles déplacées de ce quartier pauvre)
par l’administration de l’ancien président René Préval peu de temps après le
séisme . Le projet de Fort National dès
lors, avait été bloqué par la Commission
intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) qui était chargée de superviser
la « reconstruction ».
Ainsi, Morne à Cabris ferait partie
de nombreux projets dont les contrats
ont été signés en dehors des prescrits de
la loi de passation de marché en Haïti. Sa signature serait la résultante d’un
deal entre Michel Martelly et le sénateur
dominicain Félix Bautista le propriétaire
des firmes de construction Hadom et
Rofi lors des campagnes électorales de
2011, selon une enquête réalisée par la
journaliste dominicaine Nuria Piera.
En 2016, le village s’est retrouvé au cœur du scandale de PetroCaribe.
La Commission sénatoriale permanente
« Éthique et Anti-corruption », présidée
par le sénateur de l’Artibonite Youri Latortue a réalisé une enquête sur l’utilisation des fonds de ce programme par
les gouvernements qui se sont succédés
de 2010 à 2016, avant la transition. «
Il y a au sein de la population le sentiment qu’au mieux, ces fonds ont été
mal utilisés et au pire ont été en partie
détournés pour servir à enrichir personnellement certains dirigeants qui avaient
la responsabilité d’en assurer la gestion
», note les conclusions de ce rapport.
« L’ULCC [l’Unité de Lutte Contre
la Corruption] approfondit les investigations sur les firmes (…) HADOM, ROFI,
DISENOS R.N.M. pour surfacturation,
violation des contrats et inéligibilité
dans certains cas » et celle « sur l’application des versements du fonds Petro Caribe au FAES [Fonds d’Assistance
Economique et Sociale] et à l’UCLBP »,
préconise le rapport.
Paternalisme de l’urgence au
Morne à Cabris
Ce projet qui constitue une des
rares interventions post sismiques du
gouvernement de Martelly en matière
de logement cadre très bien avec cette
logique appelée paternalisme de l’urgence consistant selon Manuel Castells
en l’absence totale d’urbanisation et
d’équipement de base dans un quartier
donné après avoir relogé des familles
déplacées, cité par Hancy Pierre, professeur à la Faculté des Sciences Humaines, dans son texte Haïti et luttes
sociales en Haïti (1930-2010) : Bilan et
perspectives.
Pour le professeur, toute recherche
systématique des causes du problème de
logement est écartée de même que les
considérations sociodémographiques et
culturelles des bénéficiaires des projets.
« Le secteur de logement ainsi est-il
abordé comme isolé des autres secteurs
de l’économie. Il se déplace du productif
vers l’humanitaire. Cette rhétorique tend
à faire aggraver le problème du fait que
des demandes sont énormes en quantité
pendant que l’offre serait limitée en raison de la rareté des ressources », écrit-il.
Selon Monsieur Pierre, la situation de précarité et de dépendance des
populations ne saurait que les reproduire comme des éternels sans-abri.
« Car sans soutien financier comment
les populations peuvent-elles occuper
un logement permanent, elles peuvent
redevenir sans abris pour satisfaire de
nouveaux besoins tels l’alimentation,
les vêtements et l’éducation », se demande-t-il.
A un moment de la durée au
Morne à Cabris, tous les actes des résidents auraient été contrôlés par le comité de gestion du site qui était la Société
haïtienne de gestion immobilière et
communautaire (SOHGIC). Les actions
subversives ont été durement réprimandées et ont abouti à l’expulsion de
plusieurs personnes dont des personnes
à mobilité réduite. La dépendance des
résidents de l’instance chargée de la
gestion du logement a été quasi-totale.
Le SOHGIC n’est plus sur le village à en croire l’UCLBP. Il se retirerait à
la suite de nombreuses menaces reçues
par ses employés. « En dehors de toutes
les difficultés inhérentes à la mauvaise
conception du village et qui sont largement reconnues par tous, il nous apparaît absolument scandaleux que les
habitants soient terrorisés par une unité
de gestion, sans travailleur social, souvent accompagnée de gros bras, qui leur
tombe sur la tête à la moindre revendication », note l’association Mouvement
de Solidarité avec les sans-abri d’Haïti
(MOSOSAH) au travers de son observatoire du Logement .
Ce dernier informe sur son web
site que le projet a connu des cas d’expulsion et des arrestations qui ont semé
la terreur au niveau du village. « Il est
absolument inadmissible que des citoyens qui manifestent pacifiquement pour
leur droits et l’amélioration de leur sort
soient jetés en prisons sans mandat ».
Non loin du village s’enchaine
un processus de squattérisation. De
nombreuses personnes s’accaparent de
nouvelles terres dans l’espoir qu’elles
pourront bénéficier à l’avenir des initiatives qui accompagneront le village en
termes de services. Ainsi, de nouvelles
constructions voient le jour non loin du
Village Casimir. Avec les nombreux risques qui persistent, l’Etat ne doit-il pas
prendre des décisions pour empêcher
que le projet ne soit squattérisé comme
cela s’est produit pour de nombreux
projets de logements ?
Notes
1..https://www.youtube.com/
watch?v=ICo1S9BI6pk – Vidéo Avann
Vote- GIAP- (Voir : 2 minutes : 30
secondes). L’ancien président n’a pas
respecté ses promesses farfelues. Il
dit qu’il allait construire 20,000 logements par année et il a passé 5 années
au pouvoir, ce qui devrait nous donner
100,000 pendant ses cinq années au
pouvoir.
2…http://www.haiti-liberte.com/
archives/volume10-18/Haiti_Liberte_
Nov_9_2016_Web.pdf
3…http://www.uclbp.gouv.ht/
download/plan-ensemble-du-village.pdf
4… http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/162164
5… http://www.uclbp.gouv.ht/
download/plan-ensemble-du-village.pdf
6… http://haitigrassrootswatch.
squarespace.com/ayiti-kale-jekreyl/2014/1/8/questionnements-surles-projets-de-logements-de-la-reconstru.html
7… http://www.alterpresse.org/
spip.php?article13091#.WCIjwlUrLIU
8…http://www.observatoiredulogementenhaiti.org/html/a_lumane_
casimir__5_ans_apres_.html#.WCIkMlUrLIU
Christine M. Mosse DR. ULKY SAINT-VIL
MD
D.D.S., P.C.
DENTIST OFFICE
Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF
Board Certified Gastroenterology
Office Locations
3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210
9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236
1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212
By Appointment Only
Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501
E-mail: [email protected]
“Giving care, one patient at a time.”
14
Haiti Liberté/Haitian Times
Internal Medicine
Board Certified
Dr. Kesler Dalmacy
1671 New York Ave.
Brooklyn, New York 11226
2336 Second Avenue (at 120th Stree)
New York, NY 10035
Office hours by appointment
Office hours by appointment
718.434.9313
212.987.5200
1012 Ocean Avenue, Suite 1B
(corner Newkirk Avenue)
Brooklyn, NY 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Suite de la page (4)
d’analphabétisme, de résignation pour
le plus grand nombre. La Havane enveloppée dans ses draps de nuit, la Havane
assaillie par la nuit des vautours capitalistes, la Havane plongée dans la nuit
d’une attente charbonneuse malgré le
néon éblouissant d’une richesse factice.
Déjà, Fidel sait qu’il faut la lumière
de la révolution, la lumière des armes
pour remplacer l’opacité d’une nuit d’oppression devenue presque éternelle, pour
que naisse le jour sur son île livrée à la rapacité du capital et de ses gardes-chiourmes locaux. Dans le secret de cette nuit, il
mûrit son grisou révolutionnaire. La jeunesse universitaire, la jeunesse ouvrière,
les professionnels progressistes sont un
vivier qui alimentera l’insurrection contre un régime honni soutenu à bout de
bras par l’ennemi impérialiste. Ainsi naît
le Mouvement du 26 Juillet, l’impétuosité
d’un élan insurrectionnel qui se portera
avec fracas sur deux citadelles militaires
du pouvoir. Et c’est Moncada, et c’est
aussi l’échec.
Les guérilleros portent l’orage
Leurs balles sont des éclairs
L’échec ne décourage pas
des assaillants vaincus. La prison fortifie le courage, la détermination des
futurs guérilleros. Ils portent l’orage de
la colère populaire, de la colère des paysans pris dans les barbelés de la faim,
de l’analphabétisme, de la maladie, de la
misère. Fidel est leur porte-étendard, leur
porte-parole, leur porte-bonheur. L’assaut
sur la caserne Moncada de Santiago de
Cuba, il en assume la responsabilité, les
conséquences douloureuses pour un M26
à peine formé. Qu’importe une parodie de
jugement montée par le système. Il sait
qu’il n’est coupable de rien, mais qu’il a
défendu le droit à la justice, à l’honneur
de la patrie. Et avec toute la conviction et
la force du guérillero à venir, il lance à ses
juges: «L’Histoire m’acquittera».
Bientôt, les balles de la révolution
siffleront. Comme des éclairs, elles viendront illuminer les nuits de débauche,
de corruption de la Havane. Les guérilleros venus de la nuit rêvent d’organisation solide, d’armes, de lumière, d’orage, d’éclairs, de pluie révolutionnaire
en trombes abondantes qui viendront
laver la honte entretenue par des partis
politiques vénaux, corrompus, à la solde
de Washington et d’un sergent devenu
colonel, vautré dans le crime, le lucre
et le luxe. Et ce fut le grand départ vers
le Mexique, où les attendaient des difficultés de toutes sortes: le stress des jours
et nuits d’entraînement, la peur de se
faire découvrir par les espions au service
du pouvoir militaire à Cuba, l’isolement,
la faim parfois.
«Les guérilleros avancent
sous la pluie
L’arc-en-ciel est leur bannière»
A bord du yacht Granma, ils sont
82 rebelles à laisser le Mexique où ils
avaient fraternisé avec un argentin, un
certain Che Guevara qui sera une figure
de proue de la guérilla. Ils sont accueil-
lis par l’aviation et la mitraille du tyran
cubain. Seulement douze d’entre eux
réchappent du carnage. Miraculeusement, les guérilleros finiront par se regrouper. A travers les forêts touffues de
la Sierra Maestra, sous ton énergique
commandement de fin stratège, Fidel, ils
avancent sous la pluie de leur profonde
conviction de lutter contre une dictature
féroce. L’arc-en-ciel de leur victoire éventuelle leur sert de drapeau, de boussole,
de guide, de lumière éclairant l’avenir qui
sera tout sauf capitaliste.
Ta première victoire militaire, Fidel,
celle aussi de tes compagnons de combat,
de «tes barbus», à la Caserne de La Plata, fait briller davantage l’arc-en-ciel de la
guérilla de toutes ses humides couleurs.
A Santa Clara, l’argentin pulvérisera un
convoi militaire ferroviaire de la dictature
et ce sera le commencement de la faim.
Le 9 janvier, tu entres la Havane où
t’avaient précédé Camilo et le Che. Une
page était tournée, et tu as vu comment
les connards de généraux, lâches comme
eux seuls fuyaient comme des rats vers
leur Eldorado floridien.
«les guérilleros sont les
nouveaux mages
et la révolution l’étoile polaire»
Il a fallu mettre de l’ordre dans ce
bordel de nuit havanaise. Vite tu t’es mis
au travail. L’ennemi impérialiste s’est vite
rendu compte que l’époque des marionnettes serviles à la traîne du maître yankee était bien terminée. Le peuple cubain,
dans l’allégresse, avait accueilli les mages révolutionnaires porteurs de lumière,
d’éclairs, de pluie et d’arcs-en-ciel pour
une aube nouvelle. L’ennemi voulant
s’acharner sur le bel ouvrage des guérilleros déclara une guerre économique sans
merci à la patrie de Martí, Maceo, Manuel
de Céspedes, et Máximo Gómez.
Mais tu étais de taille à te battre, à
résister. Le David du grand capital ne te
faisait pas peur, Fidel. Car ta force, c’était
la Révolution, le peuple savourant ta victoire, sa victoire contre le Grand Satan, les
masses paysannes libérées des contraintes d’un servage mal déguisé. En passant,
Fidel, je te fais un beau coup de chapeau
pour avoir rendu les Haïtiens des bateys
à leur dignité d’être en leur accordant la
nationalité cubaine. Merci camarade et
ami Fidel.
Oui, ta force reposait sur ses masses qui avaient salué la Révolution et vu
apparaître au firmament de leur attente
l’étoile polaire de leur souveraineté reconquise. Elles te disent merci, car ce
petit pays fier «a obtenu des résultats
remarquables en matière de développement humain : abolition du racisme,
émancipation de la femme, éradication de
l’analphabétisme, réduction drastique de
la mortalité infantile, élévation du niveau
culturel général. Dans les domaines de
l’éducation, de la santé, de la recherche
médicale et du sport, Cuba a atteint des
niveaux très élevés que nombre de pays
développés lui envieraient» (Ignacio Ramonet).
L’Afrique te dit merci, car «en vingt
ans, 300 000 Cubains combattirent le
colonialisme en Afrique. L’armée sud-af-
ricaine repoussée à Cuito Cuanavale,
l’indépendance de la Namibie arrachée
à Pretoria, l’ANC dotée d’une base-arrière et confortée par la solidarité communiste internationale, la chute finale
de l’apartheid était rendue inéluctable».
Les Haïtiens te disent merci pour avoir
facilité la formation de médecins à L’Ecole
latino-américaine de Médecine de La
Havane. Les peuples du Tiers-Monde te
disent merci pour les quelque 30 000 collaborateurs médicaux cubains travaillent
dans plus de 60 pays de la planète. Merci
pour l’Opération Miracle lancée en 2004,
laquelle a permis, en une décennie, à près
de 3,5 millions de personnes de retrouver
la vue. Miracle de vie, miracle internationaliste.
Merci pour tout, Fidel. Il nous
faudrait plusieurs vies, à nous peuples
écrasés par la misère créée et entretenue
par une globalisation criminelle, pour te
dire mille fois merci, car tu t’es dressé
devant le monstre à mille têtes pour nous
faire une barrière de protection morale.
L’animal crache encore du feu, mais l’ombre herculéenne de la résistance opiniâtre
que tu lui as opposée nous protègera. Ton
souvenir sera la brillante étoile polaire qui
nous éclairera et nous montrera la route
jusqu’à la victoire finale. Nous porterons
le deuil de ta disparition avec courage et
dignité. Au Panthéon de la belle amour
humaine, les peuples t’ont déjà fait une
place spéciale.
Adieu camarade et ami Fidel. Repose en paix. Ta mission est accomplie.
On doit aussi à Fidel une réflexion pionnière sur les questions écologiques,
Cuba ayant plusieurs fois été mise à
l’honneur par l’ONU pour sa contribution d’avant-garde à la lutte contre
la dégradation de l’environnement,
dégradation dont la quête éperdue du
profit est la cause principale.
En un sens, les deux magnifiques
formules de Fidel « patria o muerte »,
« socialismo o morir » résument les
tâches des communistes de la planète
entière : par-delà le caractère héroïque
de ces proclamations, il faut saisir qu’à
notre époque la lutte révolutionnaire
passe par la défense patriotique de l’indépendance nationale face aux Empires
fascisants qu’a consolidés la re-mondialisation de l’exploitation capitaliste.
Face à l’exterminisme impérialiste,
auquel conduit sur tous les plans (militaire, économique, environnemental,
sociétal…) le capitalisme pourrissant de
notre temps, le socialisme est la seule
issue vitale pour l’humanité ; si bien
que le Mouvement communiste renaissant devra de plus en plus défendre,
non seulement la justice sociale propre
à une société sans classes, mais tout
simplement, le droit de l’humanité à la
vie et au développement.
Salut à Raul, aux communistes et
au peuple cubains, à M. l’Ambassadeur
de Cuba en France, à M. l’Ambassadeur du Venezuela bolivarien, à tous les
révolutionnaires qui pleurent la mort de
Fidel et qui honoreront sa mémoire en
redoublant de combativité anti-impérialiste. Le PRCF, qui a joué un rôle moteur en novembre 2005 pour organiser
avec d’autres le grand meeting de solidarité avec Cuba socialiste à St-Denis,
rappelle la parole du président-fondateur du Pôle, le député franchement
communiste Georges Hage : « à notre
époque, tout progressiste a deux patries
: la sienne et Cuba socialiste » !
Honneur à Fidel, l’un des plus
grands révolutionnaires patriotes et internationalistes que la terre ait portés !
Honneur à ce passeur d’histoire révolutionnaire incomparable qui a transmis
jusqu’à nous, dans la nuit sombre de
la contre-révolution, le flambeau de
la Révolution française, de Toussaint
Louverture, de la Commune de Paris, de
la Révolution d’Octobre, de Stalingrad,
des Révolutions chinoise, cubaine,
vietnamienne, africaines du 20ème
siècle, et dont le prénom évocateur fait
vibrer en nous la justesse de ces deux
paroles immortelles, « ceux qui vivent,
ce sont ceux qui luttent » (Victor Hugo)
Et aussi « les contre-révolutions
sont des parenthèses de l’histoire,
l’avenir appartient aux révolutionnaires » (Georges Dimitrov, 1935). Tu
vis dans nos cœurs, et plus encore dans
nos luttes pour la renaissance communiste et pour la résistance populaire,
Commandante !
Suite de la page (13) Dans nos cœurs et nos luttes, TU VIVRAS, COMMANDANTE !
espérances
contre-révolutionnaires
à Playa Giron, l’analogue cubain de
Valmy. A la suite de quoi, la direction
révolutionnaire cubaine proclama le
caractère socialiste de la Révolution ; ce
qui souleva un énorme enthousiasme
militant en Amérique latine et dans le
monde.
Méprisant à la fois la démocratie
et la souveraineté du peuple cubain,
l’impérialisme américain riposta par
le blocus économique, par la guerre
idéologique et par de nouvelles tentatives d’invasion, voire d’assassinats
ciblés contre Fidel. Face à cette entreprise de strangulation d’un peuple tout
entier, l’URSS se solidarisa avec Cuba.
A l’issue de la crise de 1962, l’URSS
accepta de retirer ses missiles destinés
à protéger Cuba de l’invasion imminente. En échange de quoi, les USA, qui
avaient pu mesurer l’unanimité contre
ceux du peuple cubain prêt à tous les
sacrifices (les mots d’ordre « la patrie
ou la mort », « le socialisme ou mourir
! » ponctuaient tous les discours de
Fidel devant des foules immenses)
renoncèrent à envahir la tête de pont
du socialisme et du pouvoir populaire
que constituait Cuba dans l’hémisphère
occidental.
Malgré le cruel blocus yanqui
qui empêche Cuba depuis des décennies de commercer librement avec le
monde (un blocus qu’Obama n’a toujours pas levé), le socialisme a liquidé
la faim et l’analphabétisme à Cuba, il
a créé un système de santé publique,
d’éducation, d’université et de recherche biomédicale, sans le moindre
équivalent en Amérique latine. Jusqu’à
nos jours, la mortalité infantile est bien
plus basse à Cuba que dans le riche
Empire voisin, où 35 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté
; et quand un ouragan tropical ravage
les Antilles et la Floride, c’est hélas en
Haïti, demeurée capitaliste, ou dans la
riche Louisiane, qu’il fait des dizaines,
voire des centaines de morts parmi les
populations pauvres que les autorités
locales, contrairement au Poder popular
cubain, ne veulent ni ne savent protéger
contre les éléments déchaînés…
Pendant toute la durée de son alliance avec l’URSS et le camp socialiste,
Fidel, Raul et le PC de Cuba ont été à
la tête du Mouvement anti-impérialiste
mondial, Fidel présidant même le Mouvement des non-alignés à la fin des années 70. C’est notamment grâce à Cuba
et à son contingent internationaliste en
Angola que l’armée raciste de Pretoria,
lourdement armée par les Etats-Unis et
soutenue par Thatcher, fut vaincue à
Cuito Carnevale, ce qui ouvrit la voie à
la défaite des racistes et à la libération
du Zimbabwe, de la Namibie et de l’Afrique du Sud : c’est ce qu’a toujours reconnu Mandela, dont la première visite
comme chef d’Etat fut réservée à Fidel.
Quand le liquidateur Gorbatchev
eut accédé à la direction de l’URSS et
qu’il eut, avec Eltsine, commencé son
œuvre de désintégration du camp socialiste au nom d’une fausse conception de la paix et de la démocratie, c’est
Fidel qui, le 26 juillet 1989 sonna le
rappel de la résistance cubaine et mondiale à la contre-révolution dans son
discours historique de Camaguey : aux
opportunistes, aux révisionnistes, aux
« mutants », futurs mutants et autres
pseudo- « rénovateurs » capitulards de
tous les pays, le marxiste-léniniste Fidel Castro lançait au visage sa cinglante
formule de classe : « Il y a la démocratie
des riches et il y a la démocratie des
pauvres, il y a la paix des riches et il y
a la paix des pauvres ! ».
Malgré le double blocus, celui,
continu et aggravé, des USA (loi Burton-Helms), et celui, inavouable, du
contre-révolutionnaire Eltsine, Cuba
socialiste tint bon. Privée de matières
premières, plus que jamais menacée
d’invasion et de subversion, le PC de
Cuba organisa la « période spéciale
» qui fut une très rude époque de privations partagées, mais où l’essentiel,
le droit de manger, de travailler, de se
soigner, d’être logé, d’être éduqué, fut
préservé pour tous.
Mieux, au bout des années 90,
un début de croissance économique
se redessinait à Cuba. Le mouvement
bolivarien prenait de l’ampleur sur le
continent sud-américain. Fidel nouait
avec Chavez, puis avec les dirigeants
progressistes de la Bolivie, de l’Equateur, etc., l’Alliance Bolivarienne des
Amériques. Face à l’ALENA impériale
et néolibérale, la nouvelle ALBA voulait dessiner une alternative faite de
souveraineté nationale, de coopération
internationale et d’échanges mutuellement profitables en lieu et place de
la ruineuse « concurrence libre et non
faussée » propre aux Traités supranationaux du capital.
Frappé par la maladie à l’issue
d’une vie militante haletante, Fidel a
quitté le pouvoir mais il ne s’est pas
replié pour autant. Durant les dernières
années de sa vie, le vieux sage de la
Révolution a fustigé le caractère exterministe du capitalisme, qui mènera
l’humanité à la mort si le socialisme ne
reprend pas le dessus dans le monde.
HASTA LA VICTORIA SIEMPRE,
PATRIA O MUERTE, SOCIALISMO
O MORIR, VENCEREMOS !
VEILLÉE À LA MÉMOIRE DE FIDEL
Suite de la page (13) Le Fidel Castro que j’ai connu
infantile, élévation du niveau culturel
général. Dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la recherche
médicale et du sport, Cuba a atteint
des niveaux très élevés que nombre de
pays développés lui envieraient.
La diplomatie cubaine est l’une
des plus actives au monde. La révolution, dans les années 1960-1970, a
soutenu les mouvements d’opposition
armée dans de nombreux pays. Ses
forces armées, projetées à l’autre bout
du monde, ont participé à des campagnes militaires de grande ampleur,
en particulier aux guerres d’Ethiopie et
d’Angola. L’intervention cubaine dans
ce dernier pays s’est achevée par la
déroute des divisions d’élite de la République d’Afrique du Sud ; ce qui a
incontestablement accéléré l’indépendance de la Namibie, la chute du régime raciste de l’apartheid et permis la
libération du leader sud-africain Nelson
Mandela, lequel n’a jamais manqué
une occasion de rappeler l’amitié qui le
lie à Fidel Castro et sa dette à l’égard de
la révolution cubaine.
Fidel Castro possédait un sens de
l’histoire profondément ancré en lui, et
une sensibilité extrême à ce qui a trait
à l’identité nationale. Parmi toutes les
personnalités liées à l’histoire du mouvement socialiste ou ouvrier, celle qu’il
cite le plus souvent est José Martí, «
apôtre » de l’indépendance de Cuba
en 1898. Mue par une compassion humanitaire, son ambition était de semer
sur l’ensemble de la planète la santé et
le savoir, les médicaments et les livres.
Rêve chimérique ? L’admiration qu’il
vouait à son héros littéraire favori,
Don Quichotte, n’était pas fortuite. La
plupart de ses interlocuteurs, et même
certains de ses adversaires, admettent
que Fidel Castro était un homme habité
par de nobles aspirations, par des
idéaux de justice et d’équité.
Dans son pays et dans l’ensemble de l’Amérique latine, Fidel Castro
disposait d’une autorité que lui con-
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
férait sa personnalité à quatre faces
de théoricien de la révolution, de chef
militaire victorieux, de fondateur de
l’Etat, et de stratège de la politique cubaine. N’en déplaise à ses détracteurs,
Fidel Castro a une place réservée dans
le panthéon mondial des personnalités
qui ont lutté pour la justice sociale et a
fait preuve de solidarité envers tous les
opprimés de la Terre.
Mémoire des luttes
26 novembre 2016
Ndlr. *Carlos Marighela, un nom
peut-être moins connu que les autres
cités par Ramonet. Ce fut un politicien,
militant brésilien, membre du Parti
Communiste Brésilien dont il fut éventuellement expulsé pour ses idées radicales de guérilla urbaine par opposition
à la guérilla rurale, le foco de Che Guevara. Concepteur de ce type de guérilla,
il fut tué dans une embuscade policière
14 novembre 1969.
KAKOLA et Haïti Liberté vous invitent à
une grande Manifestation de sympathie
et de condoléances le Samedi 3
décembre 2016 en l’honneur du
camarade Fidel Castro décédé le
25 Novembre 2016 dernier.
Au programme : Témoignages, Poèmes
Chants dédiés à l’illustre Révolutionnaire disparu.
Tout le monde est invité à venir payer
leur dernier respect à ce grand ami du
peuple haïtien.
Samedi 3 décembre 2016 7h PM
Local du journal Haïti Liberté
(Salle Harry Numa)
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Information: 917-251-6057
& 718-421-0162
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (7) Fidel Castro : le Géant qui a fait trembler les États-Unis !
très fidèle. Le seul domaine où il
n’ait jamais failli, jamais fléchi, jamais menti, est celui de la défense
acharnée de sa propre gloire. Grand
lecteur de l’Iliade, il a pris pour
modèle Achille, qui rêvait d’une vie
héroïque et brève, une carrière de
conquistador affamé de trophées ;
mais sa bonne étoile lui a laissé
la vie sauve. Et il est devenu Ulysse, monarque vieillissant obligé de
composer avec le temps. C’est ce
paradoxe « homérique » qui est au
cœur de Castro, l’infidèle. »
Soyons dignes et honnêtes
En quoi la vie de Fidel ressemble-t-elle à celle du Grec
Achille ? Agamemnon a entraîné
ces rois et ces princes avec lui à
Troie pour détruire et piller. La
reine Hélène, l’épouse de son frère
Ménélas servait tout simplement de
prétexte à ses intentions cachées.
Achille est mort à Troie, atteint au
talon vulnérable par la flèche de
Pâris. Thétis avait prédit, selon la
légende, le destin qui attendait son
fils dans la ville du roi Priam assisté
du prince Hector, le guerrier qui tua
Patrocle et qui déclencha la colère
d’Achille. Sa mère lui répéta : « Si
tu vas à Troie, la prophétie des
dieux s’accomplira. Tu n’en reviendras pas. » Fidel Castro a combattu
des « bandits » qui prenaient l’État
cubain en otage et qui livraient
80% des terres agricoles à des
latifundistes étatsuniens. Et il n’a
pas été vaincu. Il ne peut pas non
plus être comparé à Ulysse, le rusé
constructeur du cheval de Troie qui
a piégé et causé la perte des Troyens
après dix années de siège. Castro
avait-il une Pénélope qui l’attendait
dans son royaume. Il n’en avait pas.
Il y a aussi des « écrivassiers »
qui font porter la responsabilité
de l’assassinat de Che Guevara à
Fidel Castro, sous prétexte qu’il
l’aurait abandonné dans la jungle
bolivienne, et qu’il ne l’aurait pas
secouru. Tout cela est archi-faux.
Les meilleurs guérilleros de la Sierra Maestra ont péri en Bolivie avec
Che. Ils lui ont été envoyés par Fidel
lui-même. Ce que bon nombre de
gens ignorent encore, peut-être : les
« galapiats » qui ont trempé leurs
mains dans le sang de Guevara
ont été presque tous confrontés aux
châtiments d’une « justice expéditive ». Certains d’entre vous ont
entendu parler probablement des
« Malédictions du Che ». Ou même,
comme nous, les ont lues.
Et encore
Fidel n’a pas provoqué le
départ de Guevara de l’île. Nikita Khroutchev venait de retirer les
missiles à Cuba afin d’éviter le déclenchement d’une troisième guerre
mondiale. Les séquelles du conflit
de 1939 étaient encore vives, brûlantes, douloureuses et dévastatrices. L’Argentin le prenait mal.
Fidel et Guevara avaient des motivations politiques différentes. Perché sur un balcon le soir du premier
janvier 1959, il répondit à l’officier
qui lui fit remarquer que la guerre
était finie : « Vous n’y comprenez
rien, camarade, la guerre vient
juste de commencer. » Guevara
pensait déjà aux autres régions de
la terre à libérer de l’exploitation et
de la malfaisance impériales. C’était
pour perpétuer et systématiser le
« guévarisme » que Fidel Castro
avait décidé d’exporter la révolution cubaine vers des pays pauvres
de l’Amérique latine, de l’Afrique et
de l’Asie...
Cuba portera longtemps le deuil
de son Héros national. La récente
disparition de l’un des grands « Révolutionnaires » du 20e siècle laisse
un vide qui sera difficile à combler.
Barack Obama – le président à moitié blanc et moitié nègre – a raté
définitivement la chance de serrer la
main de l’Icône qui s’est battu corps
et âme en vue de transformer son
pays natal en une terre de « Justice », d’ « Égalité » et d’ « Équité »
pour tous. Contrairement au prophète Moïse, il n’a ni vu, ni entendu
« dieu » derrière le buisson ardent,
à l’occasion de son périple officiel
au pays de José Marti. Mais Barack
Obama a-t-il l’âme assez grande et
noble pour regretter ce grave manquement historique ?
Fidel Castro a laissé Cuba
en pleine mutation sociopolitique.
Qu’est-ce qui changera après ses funérailles ? Et qu’est-ce qui restera en
place ? La « Révolution » survivrat-elle aux réformes économiques
amorcées par le président Raul qui
a décidé – comme Deng Xiaoping
le fit pour la Chine – d’ouvrir l’île
aux capitaux étrangers ? Raul Castro vieillit. Le temps des adieux
politiques approche à grands pas.
Les bras des « esprits sataniques »
qui persécutent et déstabilisent le
« chavisme » seront-ils assez longs
pour atteindre le « castrisme » et
l’étouffer ?
Des pleurs et des rires
La mort de Fidel a suscité des
réactions mitigées dans les châteaux, les palais et les haciendas.
Il y a ceux qui pleurent et ceux qui
rient. Mais fort heureusement, les
derniers sont moins nombreux. Car
ils font partie de l’oligarchie des cosmocrates qui écorchent les pauvres.
Il n’est pas rare de rencontrer
au Canada des immigrants cubains
qui traitent les frères Castro de dictateurs. Pourtant, filles ou fils de
paysans, ils sont parvenus à faire
de bonnes études universitaires.
Une fois, j’ai fait remarquer à deux
jeunes filles originaires de l’île qui
suivaient mes cours de communication française orale et écrite et
d’Intégration socioprofessionnelle
(ISP) que le régime présidentiel de
Batista les aurait prédestinées aux
travaux des champs sous payés ou
à la prostitution cultivée dans les
casinos détenus à la Havane par la
mafia sicilienne de New York, de Las
Vegas, de Chicago… Je ne les ai plus
revues. Michaëlle Jean, elle-même
présentatrice durant un certain
temps à Radio Canada, cracha également sur la Révolution cubaine.
Au cours d’un reportage, la « journaliste » collait, comme la plupart
de ses collègues, une étiquette de
« dictature » sur le gouvernement
du prolétariat cubain.
Fidel répétait toujours : « Le
capitalisme à Cuba : jamais. »
Nous avons eu nous-mêmes l’intelligence de comprendre que le
« Grand sage » voulait plutôt dire
« jamais de son vivant ». Le Chef
savait – comme nous – que toute
œuvre humaine est historique. Le
temps apporte toujours d’autres pré-
occupations socioculturelles et des
nouvelles contraintes politico-économiques. Les mentalités évoluent.
Les rêves changent. Il y aura certainement un nouveau Cuba après le
règne castriste. Peut-être mieux que
celui de Fidel et de Raul. Peut-être
pire que celui de Batista où la corruption, la drogue et la prostitution
répandaient une odeur indisposante.
Seulement, l’histoire retiendra que
les frères Castro, Guevara, Cienfuegos ont bien rempli la mission que
le « Maître » leur avait confié en les
envoyant comme l’ange Gabriel sur
la terre. Il existe de ces hommes-là
qui sont des démiurges.
Au nom des masses populaires haïtiennes, nous nous accordons l’honneur et le privilège de
nous courber devant la dépouille de
l’illustre et regretté Disparu et
de lui dire :
Merci Fidel
L’histoire t’acquittera
Plus grand que nature
Plus fort que les lions
De la Moncada à la Sierra
Tu nous as montré
Le chemin de la Liberté
La misère de ton peuple
A aiguisé ton courage
Les prisons de Batista
Ont décuplé ta force
Ô Barbudos
Vous êtes la gloire du monde
Quelle épopée merveilleuse
Que celle tu as léguée
Avec Raoul, Guevara
Camillo et les autres
Aux visionnaires
De tous les siècles à venir
À l’école nos enfants
Ton glorieux nom vénèreront
Pour le bien de ton pays
Ta vie, tu l’as risquée
Ô prolétaires
Répétez ensemble avec moi
Merci Fidel
L’histoire t’acquittera
Plus grand que nature
Plus fort que les lions
De la Moncada à la Sierra
Tu nous as montré
Le chemin de la Liberté
Plus nombreux les gens qui t’aiment
Que ceux-là qui te haïssent
Les pauvres du monde entier
Pas à pas doivent suivre
Ô cher Fidel
La route que tu as tracée
Menaces, embargo, complots
Médisance, calomnie
Rien n’a arrêté tes élans
Tu as bien servi ton peuple
Ô Camarade
Ne sont pas vains tes sacrifices
Adios Fidel
L’histoire t’acquittera
Plus grand que nature
Plus fort que les lions
De la Moncada à la Sierra
Tu nous as montré
Le chemin de la Liberté
Les peuples exploités et oppressés doivent-ils continuer de
s’agenouiller, de se croiser les bras
devant leurs bourreaux et de se
laisser lacérer le dos comme les colons l’ont fait en Louisiane à l’esclave africain Gordon. La photo de
la victime a circulé sur les cinq continents. Un beau matin, ne leur faut-il
pas se lever fièrement, comme Fidel,
Guevara, Raoul, Gandhi, Sankara,
frapper leurs pieds sur le sol de leurs
souffrances et dire : « Assez !» Les
esclaves de Saint-Domingue le firent
à la Crête-à-Pierrot et à Vertières.
Ils crièrent avec rage : « Nous
avons décidé de Vivre Libres
ou de Mourir Libres ! » N’estce pas par le mot « Assez » que les
Haïtiens sont parvenus à provoquer
les événements historiques qui ont
solennisé la date du « 7 février
1986 » ?
« Momento, homo, quia pulvis
es et in pulverem revertiris. »(Souviens-toi homme que tu es poussière
et que tu retourneras en poussière.)
Aujourd’hui, les citoyennes et
citoyens marginalisés de la terre
pleurent la mort d’un « Grand Camarade ».
Adieu Fidel!
Robert Lodimus
Suite de la page (7) Fidel Castro : l’audace de la dignité Au nom des peuples en lutte, nous saluons ta mémoire Fidel!
aux enfants, aux personnes âgées
d’avoir accès aux médicaments, de
ne donner d’autres choix au gouvernement que d’acheter à des prix exorbitants sur le marché international
des matériaux de construction, des
véhicules, etc.
Malgré tout, la révolution cubaine a survécu. Elle a, devant la pire
adversité, face au monstre impérial,
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transformé la société, fait de Cuba un
modèle de résistance, de dignité. Et ce
qui historiquement sera l’un des plus
grands héritages de cette révolution,
c’est son soutien inconditionnel aux
peuples en lutte, sa grande contribution dans le démantèlement du système raciste de l’apartheid, dans l’alphabétisation des centaines de milliers
d’enfants, dans la lutte contre la mal-
adie, les épidémies qui ravagent hommes, femmes, enfants dans les quartiers les plus pauvres de l’Amérique
latine, des Antilles et d’Afrique. Cuba
est toujours le premier pays à soutenir
le peuple haïtien dans ses nombreuses
péripéties et catastrophes, et cela de
manière désintéressée. Une aide non
militarisée, non redevable.
L’avenir de la révolution cu-
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16
Haiti Liberté/Haitian Times
baine, ses grandes réalisations, son
idéal ne dépendent pas uniquement
du peuple cubain, de ses choix face au
chant des sirènes, il dépend de nous
aussi peuples dominés du Sud, de notre volonté à relever le défi de transformer nos sociétés, de rester, par ce
fait même, solidaires au peuple cubain.
Fidel restera un héros de l’humanité souffrante. Saluons donc le
passage de ce grand homme qui aura
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marqué l’humanité de sa vision, de
son humanité, de son incommensurable solidarité.
Le peuple haïtien vient de perdre
un grand allié. Hasta la victoria siempre commandante!
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
A Travers le monde
Venezuela : Communiqué du Ministère du
Pouvoir populaire bolivarien !
L
e Président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolás
Maduro Moros, au nom du Gouvernement et du Peuple du Venezuela,
manifeste en ce jour de douleur toute
son affection et toute sa solidarité au
Président de Cuba, Raúl Castro Ruz, à
Dalia, à ses enfants, à sa famille, au
peuple et au Gouvernement de la République sœur de Cuba, à l’occasion
de la disparition du Commandant Fidel Castro Ruz, leader historique de la
Révolution Cubaine et Père fondateur
de la nouvelle histoire latino-américaine et caraïbe, certainement le latino-américain le plus important de
l’histoire du XXe Siècle, exemple pour
les générations à venir. Le Commandant Fidel Castro Ruz a été et sera toujours le géant martinien et bolivarien
qui a initié un changement d’époque
et montré avec assurance et dans la
fidélité à ses idéaux, le chemin de la
construction du projet humaniste et
socialiste dans notre Grande Patrie.
Le Venezuela a eu en Fidel Castro le plus grand, le plus solidaire et le
plus affectueux des amis ; un maître
et un guide qui a tracé, avec le Commandant Hugo Chávez, la nouvelle
architecture de l’intégration régionale,
fondée sur la solidarité, la complémentarité, le comportement juste et
la vision humaine. Nous leur devons
non seulement la création de l’Alliance bolivarienne pour les Peuples de
Notre Amérique et Petrocaribe, mais
aussi l’édification des Missions sociales au Venezuela, beaux exemples qui
se sont traduits par le déploiement de
milliers de médecins, d’enseignants et
Suite de la page (4)
29,981 soit 0.40%.
Puis, ce fut le tour du directeur
du CEP en la personne de Mr Uder Antoine de lire les résultats préliminaires des
élections présidentielles du 20 Novembre
dernier qui ne sont pas encore finaux. Et
sans aucune surprise pour les journalistes
présents, il a cité en tout premier lieu le
nom du candidat du PHTK de Michel
Martelly, Jovenel Moise qui a recueilli un
total de 595,430 votes, soit 55.67%.
N’est-ce pas un complot sophistiqué et que l’opposition opportuniste ne
peut en aucun cas déjouer vu sa justesse et que Jocelerme Privert lui-même
jouant le jeu démocratique a en quelque
sorte même involontairement apporté
sa contribution. N’a-t-il pas tout bonnement et naïvement déclaré à quelques
heures de la publication des résultats le
lundi 28 novembre que « Les résultats
Nicolás Maduro Moros et Evo
Morales à Cuba pour les funérailles
de Fidel
de frères cubains sur tout le territoire
de la Patrie vénézuélienne, dans la
plus profonde expérience de solidarité
connue dans l’histoire de l’Humanité,
qui a permis l’accès aux soins médicaux, la lutte contre l’analphabétisme
et l’accompagnement de millions de
vénézuéliens exclus par les grossiers
gouvernements du passé.
Notre vie ne suffira pas à remercier le Commandant Fidel Castro, notre Commandant éternel Hugo Chávez
et le peuple cubain de tant d’amour
manifesté par tant d’œuvres envers
notre peuple.
Le Commandant Fidel Castro
laisse Cuba debout, victorieuse. Un
peuple digne et radieux qui avance
vers l’avenir malgré les difficultés. Par
son bel exemple, il démontre également que le chemin de la libération de
nos peuples est le chemin de l’autodétermination et de la souveraineté.
Comme révolutionnaire, comme
Président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela, je
répète ce que notre Commandant éterpréliminaires de ces élections ne doivent
en aucun cas compromettre la stabilité socio-économique du pays. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) jouit de toute son
indépendance dans le cadre de ces joutes,
et que l’exécutif s’est gardé de toute interférence dans le processus électoral » Pour
se faire bon enfant face aux forces tutrices, Privert n’a pas répondu à ce qu’attendaient de lui Fanmi Lavalas, Pitit Desalin
et Lapeh de Jude Célestin.
Ce même lundi le candidat de Pitit
Desalin Moïse Jean Charles se sentant
confortable a déclaré « qu’il ne soutenait
pas les manifestions ni la violence actuellement dans les rues. Chiffres à l’appui,
il a affirmé que les résultats reflèteront les
Procès Verbaux affichés par le CEP et que
son Parti était en bonne position pour le
deuxième tour »
Moise Jean Charles faisait référence
sans, citer de nom, au Parti Fanmi Lavalas
qui dès le lendemain du vote le lundi 21
novembre occupait les rues de la Capitale
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nel a dit du grand leader cubain: « Toi,
qui as forgé l’histoire, toi notre maître.
Je le dis sans complexes. Tu es le père
de tous les révolutionnaires. Tu es notre père ». Nous faisons nôtre le cri de
combat tant de foi repris dans sa chère
patrie : “Qu’est-ce qu’il a, Fidel, que
les impérialistes n’ont jamais rien pu
contre lui? » Aujourd’hui nous disons
au Père, au sage constructeur d’idées
pour le bien-être de l’humanité : Fidel, l’histoire et les peuples du monde
t’ont absous. Ta mission est accomplie, Commandant des humbles, soldat
de nos peuples. Nous continuons la
lutte. Et nous te disons aussi, après
tant de veillées, tant de projets et de
conversations avec notre Commandant Hugo Chávez où l’aube nous a
surpris écoutant ta parole lumineuse,
qu’en cette heure où nous sommes
les témoins de ton transit vers l’immortalité, nous viennent en mémoire
les vers de Miguel Hernández qui te
nomment :
« Aux âmes ailées des roses
Au crémeux amandier je te demande, nous avons encore tant de
choses à nous dire, camarade de mon
âme, camarade »
La République bolivarienne du
Venezuela décrète trois jours de deuil
national pour honorer la mémoire et
l’héritage éternel du Commandant Fidel Castro.
Avec Bolívar, Martí, Chávez et
Fidel nous vaincrons!!!
Hasta la Victoria Siempre!!!
Caracas, le 26 novembre 2016
aux cris de « Maryse présidente » et « Non
au coup d’Etat électoral ». De même que
du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK), dans
une conférence de presse, le porte-parole
Rudy Hérivaux, a proclamé la victoire de
son candidat : « Jovenel Moïse est le président élu d’Haïti, le pays le sait, le monde
entier le sait, ce n’est pas un mystère »
Revenons à la conférence, il était
clair que les membres du CEP venaient
d’une longue discussion entre eux et leurs
tuteurs et c’est la raison pour laquelle la
conférence a été retardée. Et la preuve
en est bien grande puisque trois des neuf
membres du Conseil ont refusé de signer
la feuille des résultats annonçant la victoire de Jovenel Moïse.
Il nous faut signaler par ailleurs que la période de contestation commencera du 3 au 5 décembre prochain et
que les résultats définitifs sont programmés pour le 29 décembre
pour finalement annoncer ce que
Haïti Liberté avait dénoncé, il y a belle
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Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
L’endroit où l’avion s’est écrasé lundi soir près de la
ville de Medellin en Colombie
U
n avion qui transportait l’équipe
brésilienne de football Chapecoense s’est écrasé lundi soir près de
la ville colombienne de Medellin.
Au moins six personnes ont survécu à l’accident. L’équipe brésilienne
de football de première division
Chapecoense se rendait en Colombie
pour un match contre l’Atletico Nacional dans le match aller de la finale
de la Copa Sudamericana. Son avion
s’est écrasé lundi soir près de la ville
de Medellin en Colombie.
L’appareil qui arrivait de Bolivie transportait 72 passagers et neuf
membres d’équipage et il s’est écrasé
à Cerro Gordo, dans la commune de
La Union. Selon les autorités, plus de
70 personnes ont été tuées et six ont
réussi à survivre.
L’accès au site du crash, situé
à environ 50 km de Medellin, n’est
possible que par voie terrestre en
raison des “conditions climatiques”,
a ajouté l’aéroport. “Apparemment,
l’avion est tombé en panne sèche”, a
indiqué à l’AFP Elkin Ospina, maire
de La Ceja, une commune voisine de
La Union. D’après lui, les secours
sont déjà sur place et les centres
médicaux de la région se préparent
à recevoir les blessés. L’Autorité de
l’aéronautique civile a indiqué avoir
mis en place un poste de commandement unifié à l’aéroport de Medellin
pour gérer la situation.
lurette à savoir que le pouvoir provisoire
ne va que légitimer et légaliser ce que les
adversaires des masses populaires ne
pouvaient pas réaliser l’année dernière
sous le régime de Michel Martelly/Evans
Paul. Il n’est rien de plus clair que les puissances exploiteuses internationales ont
voulu la continuité du régime de Martelly pour continuer à piller le pays et cette
conséquence vient de l’inconséquence de
certains partis qui se disent proches du
peuple.
Jean-Henry Céant, « Renmen Ayiti » 8,075 votes 0.75%
Edmonde Suppice Beauzile, « Parti fusion
des sociaux-démocrates haïtiens » (FUSION) - 6,812 votes 0.64%
Maxo Joseph, « Randevou » - 5,362 votes
0.50%
Amos André, « Front Uni pour la Renaissance d’Haïti » (FURH) - 2,278 votes
0.21%
Jean Hervé Charles, « Parti pour l’Evolution Nationale Haïtienne » (PENH) 1,985 votes 0.19%
Joseph Harry Bretous, « Konbit Pour Ayiti
» (KOPA) - 1,813 votes 0.17%
Marie Antoinette Gauthier, « Plan d’Action Citoyenne » (PAC) - 1,806 votes
0.17%
Jean Clarens Renois, « Unir-Ayiti-Ini » 1,687 votes 0.16%
Daniel Dupiton, « Cohésion Nationale des
Partis Politiques Haïtiens » (CONAPPH) 1,308 votes 0.12%
Gérard Dalvius, « Parti Alternative pour le
Développement d’Haïti » (PADH) - 1,222
votes 0.11%
Kesler Dalmacy, « MOPANOU » - 1,007
votes 0.09%
Jean Bertin, « Mouvement d’Union République » (MUR) - 991 votes 0.09%
Jean Ronald Cornely, « Rassemblement
des Patriotes Haïtiens » (RPH) - 983
votes 0.09%
Marc-Arthur Drouillard, « Parti Unité Nationale » (PUN) - 978 votes 0.09%
Jean Poincy, « Résultat » - 970 votes
0.09%
Jacques Sampeur, « Konbit Liberasyon
Ekonomik » (KLE) - 960 votes 0.09%
Jean-Chavannes Jeune, « CANAAN » 943 votes 0.09%
Joseph G. Varnel Durandisse, « Retabli
Ayiti » (PPRA) - 890 votes 0.08%
Roland Magloire, « Parti Démocrate Institutionnaliste » (PDI) - 824 votes 0.08%
Vilaire Clunny Duroseau, « Mouveman
pou Endepandans Kiltirel Sosyal Ekonomik ak Politik an Ayiti » (MEKSEPA) 799 votes 0.07%
Monestime Diony, (indépendant) - 768
votes 0.07%
Luckner Désir, « Mobilisation pour Haïti »
(MPH) - 744 votes 0.07%
Nelson Flecourt, « Olah Baton jenès la » 687 votes 0.06%\
Aucun candidat - 7,234 votes 0.68%
Résultats préliminaires pour la Présidentielle :
Jovenel Moïse, « Parti Haïtien Tèt Kale »
(PHTK) - 595,430 votes 55.67%
Jude Célestin, « Ligue Alternative pour
le Progrès et l’Émancipation Haïtienne »
(LAPEH) - 208,837 votes 19.52%
Jean-Charles Moïse, « Pitit Dessalines » 118,142 votes 11.04%
Maryse Narcisse, « Fanmi Lavalas » 96,121 votes 8.99%
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Haiti Liberté/Haitian Times
17
Bravo Paul Laraque
Ala bèl mouri bèl
Lè w mouri pwòp
Pwòp san okenn tach
Pwòp san okenn pli
Sou figi lavi w
Ala bèl mouri bèl
Lè w mouri gran
Gran san okenn renmò
Gran san okenn repwòch
Gran san okenn madichon
Sou eskanp lavi w
Ala bèl mouri bèl
Lè w mouri gran
Gran tankou Jakwoumen
Gran tankou Morisolewa
Gran tankou Federikolòka
Tout mouri pa mouri
Lè w mouri gran
Non ou rete avi
Nan kaye lavi
Lè w mouri pwòp
Non ou rete vivan
Nan memwa listwa
Ala bèl mouri bèl
Ala bèl mouri bèl
Lè tout yon peyi
Tout yon pèp
Ap rann ou omaj
Lonmen non ou
Pasipala
Oumenm ki te konn di:
«Ayiti pap mouri
Si nou pare
Pou nou mouri pou li»
Respè sa a
Lonè sa a
Se pa tout moun ki jwenn li
Tout mouri pa mouri!
Respè sa a
Lonè sa a
Bastante
Se pa tout moun ki jwenn li
Abobo!
Abobo Pòl Larak!
Ou te yon konbatan onèt Yon konbatan
sensè
Yon konbatan konsekan
Ki pa janm chanje kan
Bravo!
Bravo Pòl Larak!
Ou fenk kare viv
Kanmarad
Ou fenk kare goumen
Kanmarad
Abobo!
Bravo!
Bravo Pòl Larak!
Berthony Dupont
Ndlr. *Le titre de ce poème aurait pu
bien être «Bravo Fidel Castro».
Allons, étudiants
Allons, étudiants,
par les rues et les places,
allons car la vie
nous appelle
Allons, camarades,
le front levé,
qui lutte pour une chose
l’obtient
Aujourd’hui ce sont des bras
demain, que seront-ils?
que seront-ils? Que seront-ils?
Aujourd’hui ce sont des pierres,
il faudrait y penser.
y penser, y penser!
Allons, marchons
poings serrés
et coeurs rebellés.
Allons, comme un fleuve
par les rues et les places
en criant ce qu’a dit
Artigas*
Les tyrans
un jour trembleront,
Trembleront, trembleront.
Le vent est froid,
un jour on les aura.
On les aura, on les aura!
Nous sommes l’air nouveau
du printemps,
pas de barrières
Contre nos voix.
L’air obscur
nous le vaincrons,
allons, créons
le matin nouveau.
Mario Benedetti
Ndlr. *José Gervasio Artigas.
Militaire uruguayen qui participa à la
guerre d’indépendance de l’Argentine
et de l’Uruguay.
Luc Jean Baptiste (Port-au-Prince, 1887 – Idem, 1964)
« Le sphinx sonore »
18
Haiti Liberté/Haitian Times
« Il rouvrit les yeux avec curiosité,
tout secoué de frissons, s’attendant à
se retrouver sur la trajectoire incandescente des projectiles, mais il ne retrouva en fait que le capitaine Roque
Carnicero, les mains en l’air, et José
Arcadio qui traversait la rue avec son
effrayant fusil, prêt à faire feu. »
Gabriel García Marquez,
Cent ans de solitude
ans leurs bars de flammes sans voilure, depuis peu, tu es en croisière,
abonné à l’alcool absent, tonnerre de
tous les dieux, mi- commandant miserviteur des montagnes de ton archipel, aux yeux inondés de plusieurs
Toutes fenêtres allumées, de l’intérieur, une idée laisse libre cours à son
imagination, sans merci, entretiendra
un éclairage tout autour contre certains
fantômes, eux tous en attente d’un
retour à leurs lupanars d’autrefois, au
fond de quelques mansardes assiégées
Ne les attends pas en ce jour :
Soledad, Angelica et autres ne sont pas
disponibles, en peine, et Tania, tu le
sais, ne fait qu’à sa tête, ne vient que
quand elle veut là où elle est très attendue
Récupère, modère les escalades
et sois toi-même, fidèle toujours à ce
qui est sans fin : la volonté accomplie,
l’espoir placé à hauteur d’hommes et de
femmes, et le mouvement d’une dame,
parfaitement sosie, par le nom, avec
celui de la terre après son annuelle
tournée autour de son homme de feu
Tu as su garder tes «choses», et
tu peux bien rire en réécoutant la chanson de Brassens les concernant, car tu
as su les préserver bien en place, dans
leur sac de bravoure, pour accomplir ce
qu’il fallait, ce qu’il faut et ce qu’il faudra encore et toujours, pour l’obtention
et l’élargissement de quelques possibles, au profit d’un assez grand nombre
de tes insulaires
Comme pas un, tu as su marcher
contre la défaite ou l’asservissement,
devant les demeures de Nicolina, de
Marlene et de bien d’autres, tu as su
courir vers l’assouvissement jusqu’à
(chez) Victoria toujours et toujours,
tout simplement
Lenous Guillaume Suprice
« Maestro extraordinaire, arrangeur, formateur
et compositeur »
Par Ed Rainer
par de plus amples instrumentalisations et de multiples lignes
mélodiques, tout en s’incorporant
avec harmonie et grâce.
Cependant un curieux épisode, tout à fait troublant, a entouré la carrière de cet illustre maestro. A travers une agression dont
la victime fut le superlatif Augustin
Bruno. L’étoile montante d’alors de
la scène musicale nationale, concurrent direct de Luc Jean Baptiste,
ainsi bien que son ami intime, qu’il
faillit (accidentellement?) liquider
au cours d’une partie de chasse.
Malgré cette ombre, Luc s’est imposé dans le gotha de la musique
savante haïtienne, dans la revalorisation de l’art majeur en chef
d’orchestre et orchestrateur au
style indémodable, fait de marges
millimétrées et de dissonances. Il a
su mettre la musique martiale à un
Cauvin Paul
Augustin Bruno (Croix-des-Bouquets,
1893 – Port-au-Prince, 1964)
Numéro 3 Luc Jean Baptiste,
Ex-aequo Augustin Bruno
usicien chevronné, multi-instrumentiste, flûtiste patenté
et orchestrateur d’envergure, Luc
Jean Baptiste s’est distingué dans
la tradition des “classiques” du
terroir. Petit parent du grand Occilius, lequel fut aussi son maitre à
penser, il s’avéra plus tard un vrai
légataire des Jeanty, les élaborateurs de l’orchestration haitienne,
dont Jean Baptiste a pérennisé
l’héritage comme chef de la Musique du Palais, devenue La Fanfare Nationale à partir de l’année
1941. Fort d’une connaissance
des données qui l’ont installé en
légataire des paramètres à pérenniser, auxquelles il a contribué ses
expressions achevées, dans des
combinaisons qui mettent à nu
des pièces inimitables; s’illuminant sous une nouvelle énergie et
d’initiatives louables. Caractérisées
Car depuis la « création » de Fidel
Dieu se reposa!
De Soledad à Victoria
toujours
D
« Haiti Top 10 » Élaborateurs musicaux
M
Faire fête ...feux d’artifice
Pour Fidel parti pour l’Orient Eternel
Que c’est bête!
On devrait plutôt en pleurer
autre
tournant
en redéfinissant
sa vocation conventionnelle. En
fait, toute la musique du terroir
en a bénéficié, à
cause de l’orientation qu’il lui a
conférée.
L.
Jean
Baptiste est aussi
le compositeur de
quelques pièces
remarquables:
St Domingue,18
Novembre,
Bicentenaire,
Cent-cinquantenaire, Diane,
Gabélus,
La
favorite, Memoramus,
Mes
complaintes,
Michou, Hymne
du travail, Ilophéne, L’équipe, Le salaire, Le
réveil, Les deux amants, Magnifica, Solennelle, Notre dame de la
victoire, Notre dame de la nativité, Méfiez vous demoiselles,15
Avril 1941,Spinoza, etc ; qui sont
imprimées de sections d’introspective, lui ayant permis de faire
fructifier les racines de la culture
locale tout en l’arrosant de sphères
périphériques. Sans doute, le plus
influent compositeur de sa génération, il a su pousser la tonalité à
l’extrême, en divisant les techniques du contrepoint; exposant
à la fois modalité et tonalité qui
ont bouleversé son époque. En effet, tous les adeptes en ce temps
de la musique conceptuelle durent
se conformer à la méthode de Luc
Jean Baptiste.
A
ugustin Bruno fut, depuis l’enfance,
un prodige des notes ingénieuses et obtint sa formation musicale à la
Centrale de Musique. Mettant à nu sa
remarquable polyvalence en multi-instrumentiste, ‘’homme des tubes’’ divers. Spécialement des saxes baryton et
ténor. Son parcours l’amena à la Fanfare Nationale, au sein de laquelle il
vint faire ombrage à Luc Jn. Baptiste,
en s’illustrant en compétiteur acharné
de ce dernier. Grâce à sa connaissance
approfondie, au gré d’une technique
d’avant-garde, anticipant l’atonalité.
Pour mettre en valeur une imagination
artistique, une inventivité à nulle autre
pareille et une richesse musicale qui
l’ont attesté en perfectionniste. Tout en
mettant sur son compte, non seulement
des notes incisives, mais tout aussi colorées et captivantes.
En fait A.B fut un orchestrateur
patenté qui a refusé les chemins réducteurs de l’instrumentiste. Avec une
prédilection pour les élaborations complexes comme s’il s’entichait à bâtir
des châteaux qui sont les reflets de ses
pièces exaltantes embaumées de créativité. Pour cela, il s’est positionné entre
les créateurs imprégnés de techniques,
jouant tout ce qui leur convient et ceux
qui possèdent toutes les connaissances
acquises pour jouer tout ce qui est disponible. Augustin Bruno est sans aucun
doute l’une des figures les plus dominantes et l’un des musiciens les plus
influents de la musique haïtienne. Grâce
à ses étonnantes capacités, il fut choisi
comme responsable de la Centrale des
Arts et Métiers d’où sont sortis plus tard
de talentueux musiciens tels: Wébert et
Raymond Sicot, Gérard Dupervil, Gesner
“coupé” Henry, Kesner Hall etc. Il dirigea aussi le Conservatoire des Casernes
Dessalines sous le règne du Général Paul
Eugène Magloire.
On se rappelle qu’il fut accidentellement (?) atteint d’un projectile lancé
par son collègue et ami Luc Jean-Baptiste au cours d’une partie de chasse.
Suite à cette tragédie, il fut amputé d’un
bras d’où son surnom: ‘’Le manchot
des Casernes Dessalines’’. Ce malheureux épisode lui inspira peu après, la
pièce d’harmonie imitative: Accident de
chasse, révélant son grand talent d’or-
chestrateur et de compositeur. Musicien
exceptionnel, A. Bruno demeure vraisemblablement l’un des architectes de
l’orchestration contemporaine du terroir
natal. De par sa conception elliptique,
son sens du modernisme, ses arrangements tantôt singuliers et sophistiqués
qui ont diversifié la structure orchestrale
locale. C’est aussi un compositeur prolifique aux créations multiples.
Ses pièces vont des ‘‘Marches
processionnaires” à la polka, des méringues aux requiem et aux valses.
Citons pour exemple: Haïti, Causerie
avec Rose, Danse tropicale, Degage w,
En avant-gardes d’Haïti, Franchise,
Ti manman chérie, Honneur aux clairons, Période électorale, La coulée de
Barbancourt, La masse paysanne, L’ère
nouvelle, Les crochets de Pylboreau,
Lilianne, Ma brune, Marzuka des aïeux,
Mélodies haïtiennes, Peine et consolation, Reconnaissance nationale, Rosa
rumba, Ti kòk, Un nouveau parfum.
Des “fox-trot”: Sous les arbres d’Haïti,
Souvenir des Cayes, Toi et moi, Un accident de chasse, Un couteau dans le noir,
Valse des roses, Violette, pour ne citer
que celles la. Cependant, les reflets de
désolation et de résignation qui décrivent ses œuvres comme pour annoncer
la période de calamités qui allaient atteindre la musique martiale classique
avec l’avènement du duvaliérisme et,
qui l’ont poussé à des panégyriques
inacceptables. Autant d’anicroches qui
n’ont pas permis dans un tel contexte
à sa marque musicale d’émerger triomphante.
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016
Réseau National de Défense des Droits
Humains (RNDDH) Pierre Esperance, qui
a apporté un démenti formel à ces accusations. C’est lui qui a observé les élections
à ce Lycée durant la journée du 20 novembre. Selon Pierre Espérance, « Il n’y a
pas eu de fraudes massive ni de bourrage
d’urnes ni violence ».
A la lumière de ce qui s’est passé
dimanche 20 novembre en Haïti, il n’y
a pas de doute que la population voulait
en finir avec ces élections même si elle
a un peu boudé le scrutin. C’est un peu
paradoxal de sa part, mais c’est une réalité. On a vu dans certains endroits une
bonne partie des gens qui se sont déplacés
aux urnes et de l’autre côté des Bureaux
de vote qui peinaient à trouver des électeurs. Certainement, on ne va pas rejouer
le match ni refaire le scrutin. Mais, il y a
forcément des leçons à tirer afin de porter
les citoyens à s’intéresser davantage à ce
qui les concerne. Pour cela, les autorités
électorales et gouvernementales doivent
articuler les efforts afin de rétablir une
certaine confiance entre les candidats, les
élus et les électeurs. On l’a vu ce n’est pas
l’envie qui manquait à la population de
voire terminer ce processus électoral qui
en quelque sorte a attiré tous les regards
pendant que la misère et la pauvreté, la
désolation et le mépris s’installent de
manière durable dans le pays. Dans certaines régions, l’Etat est pratiquement absent. Les populations sont livrées à ellesmêmes.
Les services publiques de base
n’existent pas ou presque. Quant aux
élus maires, députés ou sénateurs, ils ne
font que nourrir leurs chapelles. Tandis
que le gros de la population croupit dans
l’oubli et dans le désespoir. Si le Conseil
Electoral Provisoire (CEP) a fait un effort
pour permettre à ce que les urnes arrivent
jusqu’à elle, les gens pensent que c’est
parce qu’on a besoin d’eux mais pas pour
leur rendre service. Les parlementaires de
provinces s’installent dans la capitale où
il y a l’eau et l’électricité, c’est-à-dire un
minimum de confort afin de trouver le
temps de parcourir les instances gouvernementales à leurs profits sans pratiquement jamais mettre les pieds dans leurs
circonscriptions d’origines ou leur terre
d’élection. Les ministres ou officiels du
gouvernement quant à eux ne passent
que quand il y arrive une catastrophe, histoire de ramener sur eux les projecteurs et
l’aide internationale.
Mais, en dépit de tout, il faut quand
même saluer tous les candidats qui ont pu
donner vie à ce processus après la reprise
en main du Président provisoire Jocelerme
Privert qui avait compris qu’il fallait faire
des concessions afin de ramener tout le
monde à la table électorale. Malgré les
craintes et des critiques parfois fondées de
la part de l’opposition composée globalement du PHTK et allié, le gouvernement
a su garder son sang froid tout en encourageant les uns et les autres à rester dans la
limite de sa sphère de compétence. Le CEP
de Léopold Berlanger qui a hérité d’une
situation qui était tout, sauf de tout repos,
n’a pas démérité des couronnes de lauriers qu’on lui a tressées. Jusqu’au moment
où nous écrivons ces lignes, les noms
Suite de la page (8)
« Une autre politique de Clinton
qui continue de nuire à Haïti est la vente
de riz subventionné au pays, provenant
principalement de l›Arkansas », a-t-elle
ajouté, «Cela est mauvais pour l’agriculture haïtienne, qui ne peut rivaliser
avec les biens subventionnés». Mais ce
qui est plus important, a souligné Chery, c’est qu’«un gouvernement Trump
pourrait adopter et appliquer une politique de non-ingérence dans les affaires
politiques d’Haïti». Hélas, l›histoire de
l›implication des Clinton en Haïti est
loin d›être terminée, a fait remarquer
la journaliste, en supposant que Bill et
Hillary Clinton pourraient encore utiliser
leurs relations avec l›ONU pour «garder
leurs crochets» dans le petit pays des
Suite de la page (3)
Clinton sont jugés en vertu de la Loi sur
les organisations liées au racket et à la
corruption (RICO) et reconnus coupables,
une partie de cet argent pourrait être récupérée, tout au moins par la confiscation
de leurs biens », a suggéré le journaliste
haïtien.
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Euclid Ave.,
Lorain, OH 44052
d’aucun Conseiller Electoral ne sont jetés
en pâture comme on l’a souvent entendu pour leurs prédécesseurs. Cela mérite
d’être signalé. Ces élections, certes, imparfaites mais plutôt acceptables, portent
donc leurs empreintes. Si tous les acteurs
se placent juste un moment au-dessus de
leur aura, peut-être le pays reprendra le
chemin de la stabilité politique et institutionnelle, gage du développement durable
et endogène.
La population a trop souffert de
cette crise électorale. Aujourd’hui, elle
veut reprendre goût à la vie. Elle veut espérer, comme d’autres peuples de part le
monde, un avenir meilleur. Vigilance, espoir tels sont les cris que certains lancent
aux acteurs afin de donner une chance à
ce pays en dépérissement. Que ceux qui
seront consacrés ouvrent les bras aux
vaincus. Seuls, les vainqueurs ne pourront
y arriver. Le fardeau est trop lourd à porter.
C’est dans l’union et la solidarité que ce
pays peut sortir un jour du bas-fond dans
lequel il est engouffré depuis plus d’un
quart de siècle. Profitons de ces élections
réussies pour enterrer à jamais la hache de
guerre qui a toujours servi d’arme meurtrière pour saigner jusqu’à l’os le peu qui
reste d’institutions dans ce pays. Il y a un
moment pour contester, un moment pour
reconnaître sa défaite, un moment pour
apprendre à féliciter son concurrent surtout quand la victoire sonne comme une
évidence au milieu d’un tintamarre assourdissant. L’heure du CEP de Pierre-Louis
Opont est derrière nous. Comme celui
qui forçait le peuple de Port-au-Prince à
prendre son bain dans la piscine de l’hôtel Montana. Et que dire du CEP de Gayot
Dorssaintvil qui a accepté la mise à feu de
la ville des Cayes pour l’élection de Michel
Martelly?
Le moment est enfin venu pour
dissocier le compromis de la compromission. Les perdants seront un jour dans le
cadre des institutions fonctionnant comme le veut la Constitution les gagnants
de demain. Aujourd’hui, que les perdants
reconnaissent avec élégance leur échec
surtout quand il est justifié. C’est tout à
leur honneur. C’est ainsi que commence la
démocratie qu’ils prétendent réclamer de
leurs vœux.
Caraïbes.
«Après tout, ils ont un intérêt financier dans les mines d’or d’Haïti à travers le frère de Hillary, Tony Rodham»,
a-t-elle noté. «Je ne pense pas que les
Haïtiens-Américains sont les seuls à
avoir voté pour Trump principalement
parce qu’ils voulaient voir les Clinton traduits en justice. Beaucoup d’Américains
s’opposent à ce que leur gouvernement
soit vendu comme une montre volée
dans un coin de rue», conclut Chery.
Les opinions exprimées dans
cet article sont uniquement celles de
l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de Sputnik.
Sputnik 23
novembre 2016
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'15 TOYOTA
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52k miles, Stk#21929
30k miles, Stk#18077
'16 TOYOTA
9,000
PLUS TAX & TAGS
COROLLA
'14 NISSAN
ALTIMA
27k miles, Stk#19051
11k miles, Stk#22424
'14 HONDA
BUY
FOR:
$
PILOT
20,000
PLUS TAX & TAGS
PLUS TAX & TAGS
52k miles, Stk#17256 Auto, 6 cyl, A/C, p/s, p/b, 9k miles, Stk#10085
33k miles, Stk#22334
BUY
FOR:
BUY
FOR:
Stk#10323, 8k mi.
7,055 miles, Stk#25130
$
'13 NISSAN
PLUS TAX & TAGS
22k miles, Stk#25503
'15 HONDA
CIVIC
9,000
34k miles, Stk#25637
27k miles, Stk#20434
‘15 INFINITI
9,000
‘14 HONDA
BUY
FOR:
Stk#25768, 11k mi.
33k miles, Stk#21947
GS350
23,000
15,000
PLUS TAX & TAGS
20k miles, Stk#1934
‘13 LEXUS
CRV
VERSA
PLUS TAX & TAGS
Stk#20624, 7k mi.
GRAND CHEROKEE
17,000
ALTIMA
12,000
5k miles, Stk#26503
‘12 JEEP
$
25k miles, Stk#23408
PLUS TAX & TAGS
ML-350
23,000
ALTIMA
CAMRY
10,000
$
Stk#22987, 33k mi.
22k miles, Stk#23332
'12 MERCEDES
'13 TOYOTA
BUY
FOR:
ACCORD
11,000
‘16 NISSAN
BUY
FOR:
4k miles, Stk#12691
19k miles, Stk#22534
42k miles, Stk#24602
MURANO
8,000
PLUS TAX & TAGS
PLUS TAX & TAGS
'14 NISSAN
SENTRA
PLUS TAX & TAGS
FUSION
9,000
BUY $
689 miles, Stk#29008
BUY $
$
48k miles, Stk#23027
42k miles, Stk#17885
'16 CHEVY
7,000
'14 NISSAN
BUY
FOR:
PLUS TAX & TAGS
PLUS TAX & TAGS
104k miles, Stk#10125
BUY
FOR:
COROLLA
$
BUY
FOR:
'14 BMW
X6
36,000
24k miles, Stk#22147
PLUS TAX & TAGS
$
BUY
FOR:
18k miles, Stk#27249
'16 BMW
X5
41,000
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16k miles, Stk#28121
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NYC DCA#2003442, DMV#7117189. Publication date: 11/30/16. Offers expire 48 hours after publication.
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Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 10 # 21 • Du 30 Novembre au 6 Décembre 2016