Fidel, dernières - l`Institut d`Histoire sociale

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Fidel, dernières - l`Institut d`Histoire sociale
Fidel, dernières
Le malheureux
Fidel Castro impose à ses lecteurs de Granma international de tristes babillages qui
font parfois douter de sa santé mentale. Ces formulations poussives sont cependant parfois pathétiques, il faut en convenir. Laurent Greilsamer, du Monde (daté du 24 juin
2008) relève une de ses déclarations: « J’ai beaucoup de choses à dire, mais cela suffit
pour aujourd’hui, je ne veux pas importuner; simplement, je suis vivant et je pense ».
Comme le dit le chroniqueur, « c’est beau, c’est fort. Pour s’en pénétrer, il suffit d’essayer
de reprendre ces phrases à son compte sans éclater de rire »
F
INIS LES DISCOURS ENFLAMMÉS, LYRIQUES, VOIRE GRANDILOQUENTS.
Les vieilles années de socialisme utopique
« Dès mes vieilles années de socialiste utopique, une idée de base me tournait dans la
tête. Je partais de zéro, uniquement doté des simples notions du bien et du mal que la
société où vous voyez le jour vous inculque, plein d’instincts et dénué des valeurs que
les parents, en particulier les mères, commencent à semer en vous, quelles que soient
la société et l’époque ».
(Granma International, 25 mai 2008)
Deux loups féroces
« De nos jours, les États-Unis et l’Europe se font concurrence entre eux et contre eux
pour le pétrole, les matières premières essentielles et les marchés, à quoi s’ajoute
maintenant la lutte contre le terrorisme et les activités criminelles organisées qu’ils
ont eux-mêmes engendrés par leurs sociétés de consommation voraces et insatiables.
Deux loups affamés déguisés en mère-grand et un Petit Chaperon rouge ».
(Ibidem)
Obsidional
Les porte-avions et les bombes atomiques dont on menace nos pays servent à semer
la terreur et la mort, non à combattre le terrorisme et les activités illicites. Ils
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passage en revues
LA REVUE DES REVUES
HISTOIRE & LIBERTÉ
devraient aussi servir à faire rougir de honte les complices de l’Empire et à multiplier
la solidarité entre les peuples ».
(Granma International, 11 mai 2008)
Un avenir décidément sombre pour Cuba
Curieuse cette fin de page signée de Fidel Castro et consacrée à l’histoire assez confuse
d’une jeune Bolivienne morte à Cuba et rapatriée dans son pays avec quelques
organes vitaux en moins dont le cerveau. Naturellement le n° 1 cubain évoque les
sacrifices consentis par son pays pour aider la Bolivie et pense que c’est pour salir
cette aide internationaliste désintéressée que l’Empire a fait circuler ce « mensonge
répugnant » et « encourage une famille à réclamer des indemnités à Cuba.
Des Cubains, mécontents de ces accusations reprises en Bolivie, en concluent qu’il ne
faut plus aider ce pays. Réponse de Fidel Castro: ces personnes « ne comprendront
jamais que, aussi bien en politique qu’en révolution, l’alternative à une stratégie erronée ou incorrecte est la défaite [sic] ».
(Granma international, 4 mai 2008)
Un nouveau cours?
L’achat de lecteurs de DVD, mobiles, ordinateurs ou scooters a été légalisé et les
Cubains ont aussi été autorisés à accéder aux hôtels. La fin de l’égalitarisme salarial
(tout relatif d’ailleurs) a enfin été décidée pour favoriser l’augmentation de la productivité. Venu sur place examiner la portée de ces réformes, Adrien Jaulmes, envoyé
spécial du Figaro à La Havane, écrit que « pour le moment, les timides réformes de
Raúl Castro peinent à convaincre que le régime a changé ». Le mois dernier par
exemple, « les étudiants de l’université de La Havane ont appris qu’on leur supprimait
les dix heures mensuelles de connexion qui leur étaient octroyées ». La conclusion de
l’article ne manque pas de sel: « … L’accès à Internet fonctionne très bien… pour les
services de sécurité du régime. Après quelques jours de reportage, des hommes en
uniforme viennent frapper après minuit à la porte de [sa] chambre, munis d’une
convocation à la direction de la police des étrangers » pour lui demander ce qu’il faisait à Cuba: ces messieurs savaient en effet qu’il était journaliste. Ils « l’avaient vu sur
Internet »!
(Le Figaro, 3 juin 2008)
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ÉTÉ- AUTOMNE 2008
Médecins voyageurs
Le correspondant de La Croix, lui, revient de Caracas. Il a rencontré des médecins
cubains. Ils seraient 15000 parmi lesquels plus de 1500 (soit un sur dix) auraient fui
le Venezuela, « direction la Colombie ou l’Amérique centrale pour certains, Miami et
la Floride pour la plupart ». Une association s’est spécialisée dans l’aide à ces « déserteurs ». Ces derniers savent que leur famille est souvent victime de représailles de la
part du pouvoir castriste: les enfants peuvent être renvoyés de l’université, les parents
se voir retirer la propriété de leur maison, sans parler d’avoir à supporter une perquisition en bonne et due forme…
(La Croix, 9 juin 2008)
Fidel Castro vote Obama
Fidel Castro salue « la magnifique définition de la mondialisation impérialiste, celle
des estomacs vides » présentée par Barack Obama à Miami. « Je ne mets pas en doute
l’intelligence aiguë d’Obama, son talent de polémiste et son sens du travail […]
J’observe avec sympathie son épouse et ses filles, un tableau humain agréable ».
(Le Monde, 28 mai 2008)
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passage en revues
LA REVUE DES REVUES
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