Global Democracy Observatory

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Global Democracy Observatory
SISSU Global Democracy Observatory – July-August 2016:
Déclaraton fnale du FSOA 2016 à Conakry. Les mouvements sociaux Ouest Africains réclament
un retour du Forum Social Mondial au Sud !, sent by Buuba Diop
Fraternity/Sorority. The unbearable power of a concept that could help us to rethink Internatonal
Relatons, by Enrique Del Percio
Internatonal Campaign to defend artcle 9 of the Japanese Consttuton, by Teruhisha Horio
Right to Educaton and Democracy in current Japan, by Ryo Sasaki
Déclaration finale du FSOA 2016 à Conakry
Les mouvements sociaux Ouest Africains réclament un retour du Forum Social
Mondial au Sud !
Nous femmes, hommes, jeunes, étudiant-e-s paysan-ne-s, commerçant-e-s, chercheurs,
migrant-e-s, activistes sociaux, citoyen-ne-s de l’espace Ouest Africain, mobilisés du 13 au 16 juillet à
Conakry, République de Guinée, adoptons la présente déclaration à l’occasion de la 5ème édition du
Forum Social Ouest Africain qui a porté sur le thème central « Après plus de deux décennies de
mondialisation : Quels défis de gouvernance dans un contexte de crises politiques,
socioéconomiques et sécuritaires et quelles réponses du mouvement social africain? ».
Les participantes et participants, venu-e-s du Mali, de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Togo,
du Sénégal, du Nigeria, du Niger, de la Côte d’Ivoire et des différentes régions de la Guinée, se
réjouissent de la relance des dynamiques des mouvements sociaux Ouest Africains et Africains au
sein du Forum social qui est en cours depuis bientôt un an.
La nécessité de relance et de réorganisation des dynamiques ont été facilitées par la
mobilisation des acteurs sociaux de la sous région lors de la rencontre de concertations et d’échanges
tenus en septembre 2015 à Dakar au Sénégal et dont le présent Forum Ouest Africain est le
couronnement.
Dans ce contexte géopolitique difficile, marqué par de nombreux défis qui se posent au continent, sous
fond de crises multiformes (sécuritaire, migratoire, énergétique, économique, climatique,
environnementale, politique et alimentaire), les mouvements sociaux Ouest Africains ne pouvaient pas
restés indifférents compte tenu des enjeux.
Face à la crise globale du système capitaliste et à la faillite du mode de gouvernance néolibéral
dicté par les multinationales et les puissances de l’Occident, qui cherchent à reconquérir notre
continent, les résistances s’organisent un peu partout dans le monde pour l’avènement d’alternatives
durables, respectueuses des droits humains, de l’ équité, de la justice sociale et de l’égalité des
chances. L’Afrique est devenu le continent le plus convoité par les puissances économiques et
financières qui comptent assurer leurs profits aujourd’hui et dans le futur par l’accaparement des
ressources du continent.
Par des accords commerciaux inéquitables comme ceux des APE (Accords de Partenariat
Economique), que l’Union européenne veut imposer aux pays de l’Afrique-Caraïbes-Pacifique, et
l’imposition à la tête des pays de dirigeants à la solde du système financier et politique international, le
néolibéralisme continue à étendre ses tentacules sur le continent africain au détriment de ses
populations.
Cette nouvelle percée néolibérale est rendue possible par les conflits armés et les violences terroristes
orchestrées sur le continent par les puissances qui profitent ainsi de l’instabilité des pays pour
maximiser leurs profits et leur main mise sur nos ressources naturelles. Les populations africaines
privées de leurs droits au travail, à l’alimentation, au logement, à la libre circulation, au libre choix de
leurs dirigeants ; et au vu des guerres et catastrophes climatiques qui se multiplient sur le continent,
n’ont d’autres options que de prendre la route de l’exil au risque de mourir dans les déserts ou les
mers. Les pertes sont énormes avec les naufrages répétitifs des bateaux de migrants. La prise de
conscience de cette situation ne pouvait conduire qu’à une remobilisation des forces progressistes et
des mouvements sociaux sur le continent.
Regrettant la situation de léthargie que connait le Conseil du Forum Social Africain, les différentes
organisations sociales et les mouvements sociaux sur le continent ont pris l’engagement de participer à
la relance des dynamiques sociales afin que le Forum Social Africain reprenne sa place au sein du
Conseil international, ce qui ne fera que renforcer l’espace du Forum Social Mondial.
Ainsi, le mouvement social guinéen, fier de son rôle historique comme pionnier dans les
mouvements d’émancipation sur le continent, a bien voulu accueillir ses confrères de la sous région
pour réfléchir sur ces défis actuels qui secouent le continent.
Le succès du forum de Conakry est la preuve que le mouvement social africain peut compter sur les fils
et filles du continent afin que la lutte historique entamée depuis plusieurs décennies pour la libération
totale de l’Afrique du joug du système international dominant soit une réalité.
Les travaux de la 5ème Edition du Forum Social Ouest Africain ont formulé un certain nombre de
recommandations dont :

La nécessité pour les différentes plateformes d’OSC de l’Afrique de l’Ouest de construire une
synergie d’action et de coopération autour des grands sujets émergents du contexte
géopolitique mondial parmi lesquels on peut citer : la migration, le terrorisme, la gestion des

ressources naturelles et l’accaparement des terres;
Le renforcement de la solidarité entre organisations sociales et citoyennes de la sous-région

face à l’instabilité politique et sociale résultant des révisions constitutionnelles et de l’absence
de dialogue entre acteurs politiques;
La création et la promotion de cadre d’échange permanent entre les organisations de la société

civile, le Gouvernement et les partenaires au développement ;
Le renforcement du soutien institutionnel, matériel et financier des Gouvernements à la
dynamique des foras sociaux au niveau national, sous régional et régional, ceci du fait que le
forum social constitue le plus large espace ouvert de dialogue et de propositions d’alternatives
crédibles et durables entre acteurs sociaux d’une part et d’autre part entre acteurs de la vie
économique, politique et ces derniers ;

La dynamisation des foras sociaux au niveau national et régional pour laquelle, la rencontre de

Conakry constitue un point de départ ;
La nécessité pour les organisations de la société civile guinéenne de créer et de renforcer des
cadres de concertation et d’actions collaboratives de manière structurée et thématique, en vue
de plus d’efficacité dans leur engagement pour la promotion des droits humains et la justice

sociale ;
Le réexamen de manière inclusive, des fondements, principes et valeurs propres à la société
civile qui doivent être vulgarisés à tous les niveaux ;
Au terme du forum de Conakry, qui a été un franc succès par la forte mobilisation des acteurs
et son contenu thématique, malgré les délais et les conditions dans lesquels cette 5eme édition a été
organisée, les différentes délégations ont remercié tout le peuple guinéen, le Comité d’organisation
porté par le CNOSCG, CECIDE, BALAI CITOYEN, LA GURG ET LES PLATEFORMES DES FEMMES
et OSC, avec l’appui du gouvernement guinéen, et tous les partenaires qui ont contribué à
l’organisation de cette rencontre africaine : OSIWA, UNION EUROPEENNE, ECES, PNUD, UNICEF,
PARTENERS OUEST AFRICA et le NED, ACTION AID SENEGAL.
A quelques semaines du Forum Social Mondial prévu à Montréal du 9 au 14 août 2016, le
mouvement social ouest africain, au nom de tout le mouvement social africain, chantre des résistances
actuelles sur le continent martyr qu’est l’Afrique, se voit cependant exclu de la dynamique de la
résistance globale au néolibéralisme. Car, difficultés d’accès au visa canadien, la cherté des billets
d’avion sur Montréal et le manque de communication avec les mouvements sociaux africains ont rendu
incertaine la participation des mouvements sociaux du Sud au Forum Social Mondial 2016.
Il s’y ajoute que l’élan de solidarité attendu du Comité d’organisation au Canada, et du Conseil
international comme cela a été souvent le cas à travers les fonds de solidarité dans le cadre des
précédents foras sociaux mondiaux pour faciliter une participation massive des mouvements sociaux
du Sud est cependant resté sans suite.
La rencontre de Conakry a permis aux mouvements sociaux africains de se pencher sur cette
situation et de regretter que la tenue des éditions du forum dans les pays du Nord défavorise la
participation des organisations des pays du Sud. A cet effet, la rencontre de Conakry réaffirme la
volonté africaine d’organiser la prochaine édition du Forum Social Africain à Abidjan, en novembre
2016, afin que cette édition soit l’occasion de restituer les travaux du forum de Montréal par les
quelques délégués qui y prendront part et d’avancer sur la relance des dynamiques africaines autour
du forum.
En conclusion, les participants au forum de Conakry, au nom et au compte de l’ensemble du
mouvement social africain dénonce la tenue du Forum Social Mondial dans un espace qui ne permet
pas une participation effective des militants et acteurs du Sud en général et de l’Afrique en particulier.
Ainsi, il en appelle à un retour du Forum Social Mondial au Sud pour faciliter la mobilisation des plus
grandes victimes de la mondialisation néolibérale que sont les peuples martyrs du Sud et de l’Afrique,
qui subissent de plein fouet les politiques néolibérales.
Au chapitre de l’agenda africain, le Forum de Conakry, a retenu que les deux prochaines éditions du
Forum Social Ouest Africain auront lieu successivement à Lomé, au Togo, en 2017 et à Niamey au
Niger, en 2018, et s’engage à présenter une candidature africaine pour abriter la prochaine édition du
Forum Social Mondial de 2018, en déclarant la candidature du Sénégal.
Vive le Forum Social Ouest Africain !
Vive le Forum Social Africain !
Tous unis pour que reste vivant et solidaire le Forum Social Mondial.
Fait à Conakry le 16 juillet 2016
FRATERNITY / SORORITY. The unbearable power of a concept that could help us to rethink
Internatonal Relatons, by Enrique Del Percio
The consequences of the implementaton of neoliberal policies around the world and, partcularly,
in Latn America have generated a strong sceptcism regarding the capacites of democracy to
provide suitable responses to the justce problems derived from those policies. Some believe that
the soluton is to reinforce the empowerment of the market and, in the same dialectc game;
others think that there is a need of a stronger presence of the State. Some others will say that
there is no way out and they will take refuge in diferent nihilisms. Yet, it is worth posing a
counter-hegemonic thought which, thinking from the victms’ perspectve, i.e. radicalizing – and
not limitng – democracy, ofers provisory and exploratory alternatves; not defnitve but valid and
possible ones.
Fraternity/sorority could well work as such a counter-hegemonic thought. It should be put in
contrast with the agonic/antagonic scheme and used either in the Natonal or in the Internatonal
context. In truth this exercise will consttute this author’s future engagement on behalf of this
Global Democracy Observatory.
Essental Bibliography:
Del Percio, Enrique. Ineludible fraternidad. Conficto, poder y deseo. CICCUS,
Buenos Aires, 2014.
Dussel, E. Étca de la liberación. Trota. Madrid, 2001.
Laclau, E. Antagonismo, subjetvidad y polítca. In Debates y Combates Journal, 2
(3), Buenos Aires, 2012.
OXFAM. Working for the few. Politcal capture and economic inequality, available
on: www.oxfam.org
Scannone, J.C. Religión y nuevo pensamiento. Hacia una flosofa de la religión para
nuestro tempo desde América Latna. Anthropos, Barcelona, 2005.
Internatonal Campaign to defend artcle 9 of the Japanese Consttuton, by Teruhisha Horio
MESCE à Tunis
2012/10/1~3
Valeurs et enjeux de l’éducation à l'ère planétaire
--- Paix, droits de l'homme, kyosei (vivre ensemble) -- Teruhisa HORIO
Professeur
honoraire de l'Université de Tokyo
Les valeurs sont conditionnées par la société et l’époque, mais inversement, dans
une société et une époque données,de nouvelles perceptions de valeurs peuvent
naître, lesquelles, intégrées par le peuple, deviennent les forces motrices d'une
nouvelle ère .
Aujourd'hui, les hommes semblent avoir perdu leur certitude quant à leurs valeurs.
Cela signifie justement qu'ils se trouvent dans une époque transitoire où de nouvelles valeurs sont en train de naître.
Le passé interroge les hommes, mais l'avenir aussi. La façon dont ils répondent aux interrogations venant de l'avenir se traduit par des choix de valeurs, et c'est ainsi qu'ils construisent leur histoire.
La marche de l'histoire étant ainsi perçue, comment l'époque contemporaine se
présente-t-elle à nos yeux? Cette vision dépend beaucoup du point de repère que
l'on adopte. En prenant l'année 1945 comme point de repère, j'essaierai de réfléchir
ici sur le changement de valeurs intervenu à ce moment-là et sur les valeurs qui
sont adaptées au développement de l'ère planétaire. Enfin, j'essaierai d'examiner
les thèmes fondamentaux d'une éducation visant les valeurs proper a` cette
nouvelle ère .
I Ere planétaire et point de repère pour une analyse
Aujourd'hui, nous marchons à grand pas vers l'ère planétaire.
Comment peut-elle alors être caractérisée, et quand a-t-elle commencé? Je
définirai provisoirement cette ère par la <diffusion à l'échelle planétaire du
sentiment et du savoir que la Terre est un tout et que toutes choses qui s´y trouvent
sur elle, êtres vivants comme objets inertes, sont liées dans une communauté de
destin.>
A mon sens, l'année 1945 marque pour le Japon et pour le mond le début de l'ère
planétaire ainsi définie. Pour quoi?
Avec la fin de la deuxième guerre mondiale par la bombe atomique,
l'humanité a eu la crainte que la puissance du feu nucléaire ne conduise à la
disparition de la Terre. Elle a été amenée par la suite, dans son ensemble, à
s'opposer à l'arme nucléaire. Parallèlement, la contamination radioactive entraînée
par de multiples essais nucléaires et les différents cas de pollution industrielle ont
entrainé des consequences au-dela des frontièrs nationales, ce qui a contribué à
répandre l’idee que les problemes de l’environnement exigent une approche
planétaire. Cela s´est acccentué par les accidents graves des centrals nucléaires à
Tchernobyl et à Fukusima.
Si ce sont là des facteurs négatifs qui ont amené à la prise de conscience d'une
ère planétaire, d'autres facteurs, cette fois positifs, sont également apparue à partir
de 1945.
La fin de la deuxième guerre mondiale a fait naître de nouveaux espoirs de paix
et a fait rechercher un nouvel ordre mondial, ce qui a abouti à la création de
nouvelles organisations internationales. De plus, l'idée des droits de l'homme a fini
par se répandre au niveau mondial.
Les droits de l'homme dans leur forme classique, élaborés au dix-huitième siècle,
avaient été définis dès le départ comme principes universels, mais ils furent
énoncés soit dans le cadre de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 en
France, soit dans celui de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis. C’est à
dire dans le cadre national ou bien dans les contexts occidenteux . Après la
seconde guerre mondiale, l'assemblée générale des Nations Unies adopta, en
1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme sur la base de ceux déjà
énoncés depuis le dix-huitième siècle. Il y a là une évolution qu'on peut qualifier de
passage d'une déclaration française (c'est-à-dire au niveau national) à celle au
niveau mondial. L'évolution porte également sur le contenu même des droits de
l'homme, en intégrant en tant que sujets de ces droits les femmes, les enfants, les
personnes handicapées, les groupes ethniques autochtones, les étrangers, etc.,
tous exclus en réalité du champs de ces droits dans le passé (cf ,Convention pour
l'élimination des discriminations envers les femmes en 1979, Convention
internationale des droits de l'enfant en 1989, Année internationale des peuples
autochtones en 1993, etc.) Le contenu même des droits de l'homme devenait ainsi
universel, et l'année 1945 peut étre consideré comme un tournant de cette
evolution encore. Tout ceci montre par ailleurs que les principes proposés comme
universels évoluent à travers l'histoire et qu'ils doivent être conçus comme un <
universel ouvert vers l'avenir>.
A partir de 1945 également, les anciennes colonies déclarèrent leur indépendance
les unes après les autres, et à la faveur de revendication d'indépendance de
différents groupes ethniques, l'ONU compte aujourd'hui 195 pays membres (contre
51 au moment de sa création). Ces nouveaux pays, tout en conservant leurs
traditions ethniques, font des efforts remarquables dans le sens de la
démocratisation. En dépit de l'existence de régimes militaires, de rivalités entre
tribus et d'affrontements militaires locaux, le monde d'aujourd'hui réalise dans son
ensemble
de grands progrès vers la démocratisation, comme en témoignent les événements
en Asie, en Afrique, en Amerique latine et dans le monde Arabe. Selon la
terminologie de la politique internationale, cette situation est qualifiée de
mouvement vers la démocratisation mondiale . L'époque contemporaine est bien le
moment de l'histoire où l'humanité s'est mise à marcher vers l'ère planétaire, et
l'année 1945 est bien le seuil de cette ère nouvelle.Les différentes démarches de
démocratisation entreprises dans les pays de l'Europe de l'Est s'inscrivent dans la
meme perspective.
Il reste à savoir, devant tant de mouvements contradictoires observés dans le
monde d'aujourd'hui, lesquels représentraient le sens de l'histoire et auxquels nous
pourvoirions notre espoir.
La démocratisation mondiale implique le respect réciproque des traditions propres
aux différents groupes ethniques et la reconnaissance de la souveraineté de ces
derniers. Mais, en même temps, elle implique la recherche d'un nouvel ordre
international dans lequel, à la faveur des réflexions sur les méfaits des rivalités
entre souverainetés nationales, cette même souveraineté nationale serait limitée et
son poids relativement affaibli. Il est bien sûr impossible de rejeter tout de suite la
notion de nationalité et de mettre en avant la création d'une citoyenneté mondiale.
Un jour viendra, cependant, où nous serons entrés pleinement dans l'ère planétaire
et où ce sera un non-sens que de s'accrocher au concept de nation et à celui de
souveraineté nationale. En d'autres termes, si nous nous trouvons bien au seuil de
l'ère planétaire depuis 1945, nous n'en sommes pas moins dans une période
transitoire et les cooperations internationales sont indespensables. Et à ce sujet ,il
convient ,à mon avis d’opposer la nouvelle conception de l’inter-nationalisme contre
la mondialisation néolibérale.
.
II Education planétaire et son noyau
(1) Le monde en tant que le globe
Le premier thème de l'éducation planétaire,c'est de faire apprehender aux élèves le
monde en tant que globe terrestre. Dans la galaxie se trouve le système solaire,
don’t la Terre est une des planètes,... A vrai dire, les enfants d'aujourd'hui savent
déjà que la Terre est un globe voyageant dans l'univers, qu'elle tourne autour du
Soleil tout en effectuant une rotation, d'où la répétition du jour et de la nuit, comme
de l'été et de l'hiver, etc. Ils sont au contact de ces connaissances géophysiques ou
astronomiques dans leur vie quotidienne, grâce à leurs expériences de voyage en
avion ou aux prévisions météorologiques sur le petit écran accompagnées
d'images venant du satellite météorologique <Tournesol>.
Au Japon on connait le séisme et le tunami ,et sait que la terre est vivante et
mouvante. On peut dire que ce savoir quotidien et empirique sert d'introduction aux
connaissances scientifiques plus précises.
Il n'en sera que plus important pour les enfants, dans cette éducation que je
propose, de ne pas se contenter d'acquérir des connaissances géophysiques ou
géographiques, dont par exemple la théorie de la tectonique des plaques. Il leur
faudra apprendre aussi l'évolution de la vision de la Terre qu'avait l'humanité
aucours de son histoire, le passage du géocentrisme à l'héliocentrisme, le choc
épistémologique provoqué par ce dernier, la persécution infligée à Copernic et à
Galilée pour hérésie, l'impact des Grandes découvertes sur la compréhension de la
Terre,etc. Il leur faudra apprendre tout cela en élaborant eux-mêmes des
hypothèses, comme l'a fait en son temps Christophe Colomb qui pensait que la
Terre était un globe, ou encore en essayant de refaire l'expérience de cette
découverte, avec tout ce qu'elle a dû susciter comme surprises, émotions et
angoisses nouvelles.
Il leur faudra savoir en même temps que les Grandes découvertes marquèrent le
début de la conquête et de la colonisation, par l'Evangile et par l'épée, de peuples
indigènes sur différents continents, et combien les conquérants et les colonisateurs
eurent recours à des moyens barbares et rusés et que de profondes séquelles en
restent encore aujourd'hui cinq cents ans après.
Au cours de l'époque impérialiste depuis la fin du dix-neuvième siècle, les grandes
puissances rivalisèrent dans leurs efforts pour coloniser les moindres parcelles de
terre, écrasant le désir d'indépendance de nombreux peuples. Les impérialistes
avaient certainement une vue d'ensemble de notre planète à leur manière. Leur
perception de la Terre devait cependant être celle d'un général aux moustaches en
crocs, se plaisant à caresser le globe terrestre et à tracer des lignes sur la carte,
avec une main sur sa moustache. Mais ce ne sont là que des facteurs négatifs de
la prise de conscience de l'ère planétaire, appartenant à la préhistoire de cette ère
nouvelle.
(2 ) La paix et le droit de l’homme
L'année 1945, on l'a vu, a obligé les hommes à modifier profondément leur
perception de la Terre, l'angoisse de la guerre et la signification des droits
universels de l'homme . La création d'une nouvelle organisation, les Nations Unies,
et l'apparition d'un Etat doté d'une constitution stipulant notamment la renonciation
à la guerre, à savoir le Japon, et le Costarica ont été symbolique de l'ère planétaire
nouvelle.
Le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par
l'assemblée générale des Nations Unies en 1948 commence par les mots
suivants : <le respect de la dignité inhérente à tous les membres de la famille
humaine et de leurs droits égaux et inaliénables est le fondement de la liberté, de la
justice et de la paix dans le monde.>
En ce qui concerne la Constitution japonaise, son préambule déclare notamment :
<Nous, peuple japonais, désirons la paix éternelle et sommes profondément
empreints des idéaux élevés présidant aux relations humaines; nous sommes
résolus à préserver notre sécurité et notre existence, confiants en la justice et en la
foi des peuples du monde épris de paix. Nous désirons occuper une place
d'honneur dans une société internationale luttant pour le maintien de la paix et
l'élimination,
pour toujours de la face de la terre, de la tyrannie et de l'esclavage, de l'oppression
et de l'intolérance [...] Nous, peuple japonais, nous engageons, sur notre honneur
de nation, à servir ces grands idéaux et nobles desseins par tous nos moyens > .
L'article 9 de cette Constitution, stipulant la renonciation à la guerre et le
désarmement complet est indissociable de l'esprit de ce préambule. Il ne s'agit
donc pas simplement d'un pacifisme solitaire du seul Japon, né de réflexions
douloureuses sur les guerres qu'il avait engagées. Il faut vraiment comprendre cet
article comme l’expression d'un pacifisme international, qui ne se contente pas de
réfléchir sur les guerres du passé, mais qui tourne son regard vers l'avenir et lance
une problématique d'avant-garde pour un nouvel ordre international.
Les guerres du Golfe et en Afghanistan ont mis en évidence, si besoin était, les
conséquences graves sur l'environnement physique et humain qu'entraîne le
maintien de la paix par des moyens militaires. Et il apparait clairement qu’il nous
faut renforcer nos efforts en vue du désarmement. Ici, nous devons affirmer haut et
fort qu'il est indispensable, pour réaliser la paix, d'interdire non seulement
l'exportation des armes, mais aussi la fabrication même des armes. Quitte à nous
faire qualifier d'utopiste. Depuis l'année charnière de.1945, le Japon a délibérément
choisi cette orientation utopiste comme une position honorable et a appelé les
autres pays de faire de même. S'en rappeler et persévérer à promouvoir cette
cause, voilà le défi central pour l'éducation à l'ère planétaire.
Signalons à ce titre qu'après la guerre du Golfe, une < Association de l'article 9 de
la Constitution > a été créée aux Etats-Unis à l'initiative de Charles M. Overby et
que cette association a entrepris des < activités destinées à faire adopter par tous
les pays du monde l'idée lancée par l'article 9 de la Constitution japonaise.> et il a
dit <Pour la première fois dans l'histoire du monde, le Japon est devenu une
puissance économique sans le recours aux forces militaires. Si les Japonais, dotés
de l'article 9
de leur Constitution, font appel à tout leur courage, ils pourront montrer aux autres
pays du monde un nouveau cadre exemplaire pour le vingt-et-unième siècles,>
dans une interview au quotidien japonais Asahi (feuilleton intitulé <Personnalités>
du 5 février 1992). <Cequi convient le mieux au nouvel ordre mondial après la
guerre froide, c'est l'esprit de la Constitution japonaise et de son article 9, mieux
que toute autre constitution existant au monde>, déclare pour sa part Brian Udall,
professeur associé de l'Université de Harvard (editorial baptisé <Vox populi, vox
Dei> de l’ Asahi du 29 juin 1992). D'autre part, interviewée par le News Week
(numéro du 7 juin 1993), Béate Gordon, jadis membre du Quartier Général des
Alliés occupant le Japon après la guerre du Pacifique et qui a, à ce titre, participé à
l'élaboration de la fameuse note du general MacArthur, qualifie la Constitution
japonaise d'<excellent>. < This is not a clause that should be abolished. Rather, it
should be copied >, estime-t-elle au sujet de l'article 9. Citons encore, Loke Pooi
Choon,journaliste singapourien, qui écrit que la Constitution japonaise stipulant la
renonciation à la guerre a été acquise au prix de vingt millions de victimes de l'Asie
et que personne dans la région ne souhaite qu'on la modifie (voir <Connaissons
mieux l’Asie> d'une Collection destinée aux jeunes des éditions Iwanamishoten).On peut ajouter les nomes pui estiment l’article 9, A.Toynbee historien ,
R.M.Hutchins philosophe, et E,W,Said penseur.
< La Charte Mondiale comprenante l´Article 9 ! > c´est mon espérance .
(2) Le probleme de l’environnement et le développement durable
Le caractère planétaire de l'époque contemporaine transparait egalemant dans
apparition de thèmes d'actualité de l'enseignement, comme de sujets tels que
<environnement et développements >, <relation Nord-Sud> , <droits des groupes
autochtones>, <identité dans une société multiculturelle>, etc. Et les problêmes
apparamment anciens tels que la paix, les droits de l'homme, la solidarité
internationale, doivent être repensés d'une manière plus concrète justement à
travers les thèmes que je viens de citer, la pertinence d'une telle démarche etant
de mieux en mieux reconnue.-- La guerre est le destructeur majeur de
l’environnement .Le droit de vivre ensemble dans l’environnement paisible est le
droit fondamental de l’homme etc
Le problème de l'environnement exige ainsi ,entre autre,une remise en cause de
la relation entre l'homme et la nature. Les activités humaines vis-à-vis de la
nature,par des moyens technologiques de plus en plus développés, ont entraîné la
destruction de la nature et, par là même, aboutissaient à détruire la nature
humaine. Il est maintenant communément admis que la destruction de l'ordre
écologique comporte des dangers pour la survie meme de l'espèce humaine, et la
diffusion d'une telle vision est aussi caractéristique du monde contemporain.
Depuis la Conférence de l'ONU sur l'environnement et le développement, réunie à
Rio en 1992, l'expression <développement durables> est fréquemment employée à
titre de concept clé.
Il faut s'interroger ici sur l’ optique dans la quelle ce concept est utilisé,c’est à dire
du point de vue des pays industrialisés ou de celui des pays en voie de
développement. Ce concept impliquant des contraintes imposées aux efforts de
développement de ces derniers, des voix s'élèvent parmi ces pays contre ce qui
leur apparaît comme de l'égoïsme de la part des pays avancés, lesquels n'ont
cessé de polluer la Terre. Pour juger de la pertinence d'une telle critique, il faudrai
examiner,cependant si celle-ci représente bien réellement la voix des masses
populaires des pays en voie de développement. Ajoutons que la version
vietnamienne de l'expression en question signifie littéralement < développement
avec les pieds sur terre>
Désormais, afin d'avoir une perspective de développement durable à l'échelle
planétaire, les pays industrialisés devront sans doute réduire au minimum leur
croissance économique. Il sera même nécessaire d'envisager une croissance
negative dans ces derniers pour assurer un développement équilibré de l'ensemble
de la planète, ce qui exigerait justement une certaine restriction de la souveraineté
nationale des Etats jusque-là souverains. Il devient ainsi essentiel pour nous de
comprendre l'actualité de la philosophie bouddique, du concept japonais de <
Seihin – vivre honnête , juste et pauvre -- >. La réalité sur le terrain des aides
internatioales au développement doit aussi faire l'objet d'une étude rigoureuse de
ce point de vue. La pratique de ces aides doit être réexaminée pour qu'elles soient
vraiment destinées, non pas aux gouvernements des pays concernés, mais aux
populations, et qu'elles favorisent un développement autonome de ces dernières.
Dans tous les cas, on doit abandoner le mythe de la croissance .Il y a 40 ans
Donella et Dennis Meadows et al. ont estimé dans “Les Limites à la
Croissance”1972, < on doit eviter hypercroissance pour soutnir un développement
durable > Désormais,on trouve une nouvelle edition de cet ouvrage 2012 INP avec
des nouveaux chiffres et ststistiques . Dedans les auteurs considérent la facon de
<procéder pour revenir dans les limites de la planète >.
Il faudra procéder avec une nouvelle philosophie pour l’ère planétaire.
Bien sûr je m’oppose à l’inegalité sociale et la pauvreté économique que la
politique néolibérale fait augumenter. En même temps ,on doit réexaminer le sense
de la richesse humaine . Le concept de Seihin , de < vivre honnête juste et pouvre
> tiendrait la signification dans ce contexte.
(4) Approfondissons l'idée de <kyosei (vivre ensemble)>
(i) Ere planétaire et idée de <kyosei>
L'ère planétaire nous amène aussi à rechercher le <kyosei>de toutes choses,celui
de tous les hommes, vivants et morts.
Il y a en ce moment au Japon une véritable prise de conscience du défi de
<kyosei> de la part de tous ceux qui travaillent dans l'enseignement, ce qui s'est
traduit par le choix de ce mot à côté de <liberté> et de <paix> pour composer le
slogan du congrès de l'association des enseignants , ou encore par le choix de <
kyosei et enseignements > comme thème du colloque de la conférence des
sciences de l'education depuis des années
1990.
Le mot japonais <kyosei> a d'abord été introduit comme l'équivalent du
terme biologique symbiose (notons toutefois que ce mot existait depuis longtemps
dans le vocabulaire bouddhique). Comme on sait, le terme symbiose a par la suite
été employé dans le cadre de la théorie du développement humain pour décrire le
cheminement de la symbiose organique vers la symbiose psychologique (cf, Henri
Wallon), avant de devenir le mot fétiche des écologistes dans les problèmes
d'environnement. Dans un tout autre contexte, on a beaucoup parlé de la
coexistence pacifique entre le bloc américain et le bloc sovietique,et de <coliving >
entre le Nord et le Sud.Il arrive meme que,appliquée à la relation homme-femme,
l'idée de <kyosei> fonctionne un peu contre celle de l'égalité des deux sexes. De
même que, liée à la logique traditionnelle de la communauté, elle peut entrer en
contradiction avec la dignité de l'individu ou le respect de sa personnalité propre.
Citons encore l'architecte Kisho Kurokawa, qui développe sa philosophie de
<kyosei> dans le cadre de sa théorie urbanistique et Makoto Oda, figure
emblématique du pacifisme militant au Japon, qui parle également de cette
philosophie en s'attachant au <peuple mondial> .
Que signifie le mot <kyosei>
Il nous faut maintenant, en nous inspirant de ce foisonnement de pensées très
diverses, nous interroger pourquoi l'idée de <kyosei> retient tant notre attention,et
réfléchir sur ce qu'il nous faudra faire pour l'intégrer au centre d'une philosophie de
<l’education et l'homme>.
Mais ,tout d'abord, que signifie le mot <kyosei>? Pour moi, il signifie, de la
manière la plus simple,le fait de <vivre ensemble>, en anglais <live together ou
coliving >. Il implique donc avant tout le <vivre ensemble de toutes choses,les
vivants et les morts, et de la nature, notamment du point de vue écologique (ici,
l'homme constitue une partie intégrante de la nature). Dans cette optique, les idées
d'inspiration animiste et la philosophie bouddhique auront une signification
beaucoup plus positive qu'on ne le croit.
Ce qu'il nous faudra, ce n'est pas un anthropocentrisme s’opposant à la nature,
mais le naturalisme = humanisme (Marx).
Si l'homme s'érige contre la nature et cherche à la faire plier, alors qu'il est luimême un de ses éléments, cela conduira à déformer la nature qui se trouve en lui,
c'est-à-dire la nature humaine, et il finira par perdre celle-ci.
(ii) <kyosei> de tous les hommes
Quand nous parlons aujourd'hui de <kyosei> entre les hommes, ce qui est enjeu,
c'est d'abord la relation entre l'Occident et l'Orient, entre différents groupes
ethniques, et entre la population d'un pays et des groupes autochtones. Or, ce mot
d'ordre restera vidé de son sens si les hommes ne peuvent vivre ensemble dans la
diversité de leur existence -- adultes et enfants ou personnes âgées, hommes et
femmes, handicapés et non-handicapés etc., tout en assurant l'épanouissement de
leur singularité -- et si des mesures concrètes ne sont pas prises pour éliminer les
obstacles à une telle coexistence. En ce sens, le principe de <kyosei>
doit s'appuyer sur ceux d'égalité entre les hommes et de droits universels de
l'homme. C'est sur cette base que doivent être recherchés les différents modes de
<kyosei> et de coexistence, permettant le développement de l'identité de chacun.
Ici encore, l'enjeu est de savoir comment concrétiser le principe du <respect des
valeurs universelles de l'humanité et de la diversité culturelle > préconisé par
UNESCO sur l'enseignement international (1974). Bien entendu, l'universel ne doit
pas rester fermé, il doit être un < universel ouvert >. De plus, à côté de l'universel
transversant les différences, il sera désormais de plus en plus important d'être
sensible à l'universel qui emerge de la différence .
(iii) De la concurrence vers le travail en commun et le< kyosei>
En ce moment, au moins au Japon on trouve beaucoup de problèmes dans ses
écoles comme la violence, la brimade et le suicide.
La Déclarations de la Conférence internationale sur l'enseignement de
1994(UNESCO) souligne l'importance du principe de <tolérance> et exprime une
attente pour une éducation qui puisse ancrer dans l'esprit des élèves la < culture de
la paix et des droits de l'homme>. Ce sont là des idées qui doivent être
développées à fond et guider nos réflexions .
L'école et l'enseignement doivent connaître un changement substantiel, en
passant de la culture de la concurrence à celle de l’emulation et de < kyosei>. Il ne
s'agit pas ici simplement de <vivre ensembles>, mais de quelque chose de
convivial. En d'autres termes, l'déal serait une convivialité dont l'image originelle est
le fait de manger ensemble et de partager un temps et un espace où l'on se
comprenne parfaitement (jusqu'au niveau affectif). Qu'une nouvelle école soit
conçue et créée d’une manière à ce que tous les élèves d'une classe, les élèves et
l'enseignant, l'ensemble d'un établissement, soient en relation de <kyosei>, et que
les parents d'élèves et enseignants travaillent en commun. Voilà notre idéal. Dans
une telle école, des efforts seront entrepris pour élaborer un programme
pédagogique ayant comme noyau de son contenu le <kyosei> de toutes choses,
celui entre tous les hommes. Grâce aux expériences concrètes dans la société et
l’école d'échanges avec les personnes âgées, les handicapés et les enfants
étrangers, les élèves verront leur sensibilité de <kyosei> enrichie. Il leur sera enfin
demandé d'avoir le courage de ne pas tolérer ce qui viendrait entraver cette relation
de <kyosei>.
(5) Enfin, l’ universel et l’ individuel
Pour terminer, j’ ajoutrai une petite note sur la relation entre l’universel et
l’individuel en refléchissant la phrase <création d'une culture à la fois universelle et
ayant une richesse originales> inscrite dans la Loi fondamantale sur l'Education du
Japon(1947).
L'important pour moi, c'est de comprendre que les valeurs (ou principes)
universelles sont elles-mêmes conditionnées par l'histoire et la société, que leur
contenu évolue au cours de l'histoire, qu'elles constituent un < universel ouvert > et
que ce qui est considéré aujourd'hui comme universel doit être relativisé.
L’autre point essentiel concernant les valeurs universelles, c'est de comprendre q’à
côté de l'< universel traversant les différences> ,il existe un < universel qui se
retrouve au travers d’éléments différents individuels>
Quand nous voyons, par exemple, le représentant d'un pays africain prendre la
parole sans aucun complexe ni hésitation au cours d'une conférence internationale,
vêtu d'un costume traditionnel de son pays, il montre sa dignité africaine , et, en
même temps, dans sa personnalité propre , sa dignité en tant qu'individu et être
humain.
Pour prendre un autre exemple, l'universalité de l'oeuvre de Kenzaburo Oe,Prix
Nobel de la littérature, ne tient pas à ses connaissances profondes de la littérature
et de la philosophie européennes. Elle vient sans doute du fait que cette oeuvre est
toujours liée aux forêts de son pays natal, Matsuyama dans l'île de Shikoku, ou
bien à ses expériences de <kyosei> avec son fils handicapé Hikaru, ou encore aux
expériences singulières des Japonais que sont Hiroshima, et,en ce moment,
Fukushima,et du fait anssi que ses idées universelles ont mûri à travers tous ces
élements. L'écrivain disait lui-même,dans sa conférence prononcée à l'occasion du
Forum l’<Avenir plein d'espoirs> organisé à Hiroshima, que la raison qui traverse
les voix des victimes de la bombe atomique (y compris les voix muettes), la raison
qui, à partir de leurs < sentiments déséspérés >, revendique l'élimination des armes
nucléaires et la paix, c'est cette raison-là qui pourra relier les esprits des hommes
entre eux à titre de < raison universelle >. Je partage entièrement cette manière de
penser et les mots employés.
Après Fukushima on peut trouver la mème idée dans les manifestations de ” No
Nukes”(non nucléaire) au Japon. En ce moment, mème en cet été très chaud, au
tour de l’Assemblée nationale et la maison de Première Ministre ont lieu de
grandes manifestations contre nucléaire à chaque
vendredi,continuellement,environ cent~cent cinquante mills de persons y compris
des mères et des enfants. On y trouve l’idée du Kyosei entre l’homme et la nature
et entre les générations présante et futures.
Et aussi on peut trouver la ressemblance avec la revolution du
jasmin,non
soulement dans la façon de organizer la manifestation mais aussi l’idée de
démocratie; demos-cratos .
Dans l'indignation des habitants de l'île d'Okinawa qui se mobilisent contre les
bases américaines installées dans cette île, s'ouvre un circuit conduisant à la raison
universelle et à l’esprit de l’article 9 de la Constitution japonaise.
Le testament d'un enfant qui, ayant subi des brimades incessantes de la part de
ses camarades, n'a pu trouver d'autre issue que la mort,nous charge nous de la
responsabilité d'intégrer sa voix à la raison universelle.
On peut dire aussi que la raison universelle existe sous la forme du possible
traversant les sentiments des opprimés. Ou encore qu'elle apparaîtra d'une
manière concrète dans une nouvelle philosophie de
< la raison ouverte et uiverselle traversant les différances> , du < kyosei , vivre
ensemble > et du < Seihin, de vivre honnête,juste,et pouvre> à l’ère planétaire .
Aditional comment 1
Les périods de l´ére planétaire
1 préhistoire de l´ère planétaire
1)15-16e C. Grandes Découvertes; Colonbus,Basco da Gama,Amerigo Vespucci
Magellan / Copernicus,Galileo Galilei,Newton,Comenius,Grotius
2)18e C. l´Age de la lumière et la raison
Locke ,Diderot, Rousseau,Condorcet,Humbold ,Kant
3) 19-20e C. l´Age de l´imperialisme et colonialisme
2 Nouvelle étape de l´ère planétaire (1945---)
1) la période d´idéal après la guerre mondiale et totale
la paix éternelle contre la guerre ,Déclaration universelle des droits de
l´homme , désarmement contre l´arme nucléaire
2) la pérode de la guerre froide
3) la période après la chute du mûr de Berlin
dispariton de l´Union soviétque , pax Americana ,
mondialisaton de néo-libéralisme
4) Vers la période nouvelle de l´ere planétaire
la reconnaissance de la diversité du monde et le respect mutual, la limite
de la croissance, le
dévéloppemment durable pour l´environement paisible, démocratzaton mondiale, conscience de terrepatrie,vivre ensamble de tout le monde et de la nature ; ce sont des dévéloppements des idéaux de la
premiére période
Aditonal comment 2
Trois raisons contre les centrals nucléaires
1. Les moyens de traitement des barres de combustble usées hautement raioactves ne sont pas encore
au point. On peut comparer cete situaton á celle d´un grand ensemble ,magnifque,mais qui n´aurait pas
de toilete.
2. Les accidents sont inevitable et les destructons causes ne pouvent qu´etre enormes la radioactvité
etant contnuellement difusée par l´aire et par l´eau, comme cela c´est passé à Tchrnobyl et à
Hukushima.Comme ce fut à Hiroshima et Nagasaki ,les conséquances sanitaires et génétques vont priver
les generatons ā venire de leures droits les plus fondamentaux.
3. De plus, le Japon est un archipel qui se trouve à la lisiére des plaques mouvantes, et leur collisions et
frictons causent des séismes et des tunamis.
Les sciences de la terre et l´étude de la techtonique des plaques nous advertssent du danger que les
séismes font courir aux centrals nucléaires.
Le mythe de la sûrété et de la securité des centrals nucléaires a été fabriqué
par et pour les raisons économiques et n´a rien de scientfque.
Aditonal comment 3
Enfn, pour terminer le conference, je voudrais ajouter une autre chose.
J´aim des chansons de Jean Ferra. Il composait et chantait<Camarade>
juste après la oppression de printemps à Prague 1968.
1e. phrase
C´est un jolie nom camarade
Qui marie cerise et grenade / Aux cent feurs du mois de mai
2e. phrase
C´est un nom terrible camarade
C´est un nom terrible à dire
Ce fut à cinque heurs dans Prague / Il ne fait plus que frémire---3e. phrase
C´est un jolie nom camarade ---Camarade ! Camarade!
Ca serait l´espoire de Jean Ferra au future. On peux trouver ici le
ouverte vers la solidarité nouvelle.
J´aime aussi son autre chanson .
La montagne
--------Pourtant que la montagne est belle
sentment des opprimés et la raison
Comment peut on s´imaginer en voyant un vol d´irrondel
Que l´automne vien d´arriver
Que l´antomne ā Tunisie vien d´arriver
Vive la montagne de Cartage
Vive la belle saison d´automne, même que le Printemps Jasmine!
Mercie !
Référance
T.Horio ; L´éducaton pour l´ère planétaire, 2005, Kamogawa syuppan
T.Horio ; Au peuple qui s´engagerait à l´avenir ---comment on vive pour
2011,Seiryu syuppan
l´ere planétaire,
T.Horio; Gendaikyouiku no shisou to kouzou( Pensés et structures de l´éducaton
moderne),1970,Iwanamisyoten
E.Morin ; Les sept saviors à l´éducaton,2000,Seuil
E.Morin ; Terre-Patrie,2010,Seuil
P.Bourdieu; La misère du monde 1993,Seuil
P.Bourdieu;Contre-feux 1: Contre l’inversion néo-libérale ,1998,Raisons d’agire
F.Bourguignon ; La mondialisaton de l´inégalité,2012,Seuil
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C.Sabouret ;FUKUSHIMA, L´apocalypse et après ? 2011,Pascal Galodé
P.Piro ;Le nucléaire, une névrose francaise, après Fukushima,à quand la sorte?2012,Petts Matns
D.Pantchenko; Jean Ferrat <Je ne chante pas pour passer le temps >2010, Fayard
Right to Educaton and Democracy in current Japan, by Ryo Sasaki, Internatonal Human Rights Law,
Chuo University & Atomi University, Tokyo, Japan,
佐々木亮、国際人権法、中央大学大学院博士課程・跡見学園女子大学兼任講師.
Values that human beings have acquired by considerable sacrifce for a long tme, such as human
rights, democracy, consttutonalism and rule of law, are in crisis today including in realm of
educaton.
In Japan, for example, the Liberal Democratc Party (natonalistc right wing in reality) comes to
strengthen surveillance of teachers.
They strongly ask teachers to maintain ‘politcal neutrality’ but in reality, they label views
unfavourable for the Party as ‘politcally-biased’.
According to their website, it may be restricted to disagree with their natonal security bill, to
claim aboliton of nuclear weapons, etc., as a violaton of ‘politcal neutrality’. They ran a special
website that enables anyone to report statement of teachers.
This Party, however, assembled a cabinet with the large support of the public people in a
democratcally legitmate way. In their view, undemocratc are teachers who deny the
democratcally supported government in front of their pupils.
From my point of view, it is not understood enough that democracy indicates that everyone can
freely reiterate their view and create a general will (volonté generale). Rather, in the current
situaton in Japan, to refrain from politcal manifestaton and silently approve the regime seem to
mean democracy.
We are to reconsider the very classic ideas of modern civil society.